LES PAYS DE COCAGNE
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 WEbcam mondiale

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buenaventura
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buenaventura


Nombre de messages : 2539
Date d'inscription : 17/02/2005

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MessageSujet: WEbcam mondiale   WEbcam mondiale EmptyMer 26 Nov - 17:37

http://www.ecrans.fr/Webcam-mondiale,5711.html

Webcam mondiale

Vertige. Voir ce qui se passe dans sa rue, sur une plage des Maldives ou au
Nord-Kivu, au mètre près et en termps réel, ou presque. C’est le pari de
e-Corce, un concept d’observation de la Terre imaginé par l’agence spatiale
française. Super Google Earth ou Big Brother ?

par Sylvestre Huet

Une webcam mondiale sur votre ordi. Accessible à tous, et gratuitement. Où
l’on pourrait voir tout endroit du globe terrestre avec une résolution telle
qu’on y verrait des détails d’un mètre –rivalisant avec les meilleures images
disponibles sur Google Earth, mais qui ne concernent qu’une toute petite
partie de la Terre. Une image, surtout, « rafraîchie », disent les
ingénieurs  ; d’abord une fois par semaine, puis une fois par jour. C’est ce
que propose e-Corce, pour e (Internet) Constellation d’Observation Récurrente
Cellulaire. Un rêve ? Ou un cauchemar...

Qu’il puisse s’agir d’un rêve, la réaction des responsables de ­Google Earth
lorsque les ingénieurs du Cnes, l’agence spatiale française, sont allés leur
­en parler, en témoigne. « It’s our dream », ont-ils répondu, d’après
Jean-Jacques Favier, ex-astronaute, aujourd’hui en charge de la prospective au
Cnes. Pour le cauchemar, songeons qu’il ne sera plus possible de raconter
qu’on était au boulot lundi dernier, jour de pont du 11 Novembre. « Mais
pourquoi voyait-on une troupe de gens dans ton jardin... »

Avant de se persuader qu’il y a un risque de cauchemar, encore faut-il savoir
si cette « prospective » de l’agence spatiale française ne relève pas d’une
promesse de Gascon. Par quel miracle, par quel tour de force technologique,
pourrait-il se réaliser, et d’ici à quelques années seulement ?

Si miracle il y a, ce fut dans la capacité des ingénieurs à oser sortir de
tous les schémas classiques de l’observation de la Terre. De considérer
l’engouement du grand public pour les images diffusées par les géoportails
–Google Earth, Geoportail– et de s’interroger : pour répondre à cette
demande-là, bien différente de celle des scientifiques ou des services
publics, n’y aurait-il pas moyen de s’y prendre tout autrement ? De manière à
faire exploser les verrous de coûts, de débits d’information et de moyens de
calcul qui interdisent aux systèmes actuels d’espérer offrir aux internautes
les images nettes et récentes dont ils sont si friands ? Ironie de l’affaire,
cette démarche novatrice est née dans le cadre conventionnel du colloque de
prospective du Cnes, organisé en 2006 à Toulouse, où ingénieurs de l’agence et
de l’industrie, scientifiques du privé et du public, s’interrogeaient sur
l’horizon... 2025. En préparant cette réunion, une petite équipe réunie autour
de Jean-Jacques Favier et de Jean-Pierre ­Antikidis s’est engagée dans un
engrenage intellectuel qui a renversé tous les « impossibles » au fur et à
mesure de son développement.

Le premier verrou à forcer fut celui du contenu de l’image. Aujourd’hui, les
satellites optiques enregistrent le maximum de données spectrales, dont
l’infrarouge, inutile à l’œil humain. Pour votre œil de simple badaud, que
faut-il ? Les trois couleurs primaires (rouge, vert et bleu), et basta. En
outre, cet œil, regardant une image sur ordinateur, se contente de peu
d’informations par rapport aux exigences d’un scientifique. Comprimons donc
les données enregistrées de manière analogue à celle du MP3 pour la musique.
Résultat ? « Une division par cinquante du volume de données à transmettre par
les satellites relativement à l’image brute », explique Jean-Jacques Favier.
Et un brevet du Cnes sur ce « MP3 de l’image », réduite à ses dimensions «
psychovisuelles ». Le flux de bits, « l’équivalent de plus d’un million de
disques durs par semaine », sans cette réduction drastique, devient alors
compatible avec les technologies actuelles.

Le deuxième verrou, c’est celui des satellites. Chers, lourds, pilotables,
programmables, uniques en leur genre... tels sont les actuels espions de
l’espace, high-tech jusqu’au dernier boulon. Les ingénieurs ont opté pour
l’exact inverse : petits et légers, avec 150kg ; fabriqués en série ; dotés
d’un télescope fixe d’une seule pièce en céramique ; photographiant à la volée
le sol sur 28km de large, juste au-dessous d’eux, en permanence ; et envoyant
leurs données au fur et à mesure, après compression, sans en garder de trace.
Des microsatellites de cette sorte, une fusée Soyouz en lance 13 à la fois
depuis Kourou. Placés à 650 km d’altitude, ils pourront assurer la couverture
de toute la Terre une fois par semaine.

Troisième verrou, la réception, le traitement de ces images et leur mise à
disposition des internautes sur le Web. Foin des grands centres, les
ingénieurs font le pari de la dispersion. De 50 à 100 stations de réception
des données, réparties sur tout le globe. Qui déchargent le flux vers des «
grilles de calcul », des « fermes de PC » dispersées sur la Toile. Un concept
hérité des physiciens des particules qui l’on inventé pour les besoins du LHC,
l’accélérateur géant du Cern (Centre européen de recherche nucléaire), mis en
service en octobre. Bien sûr, e-Corce ne serait pas sans défauts. Qui dit
image optique, dit nuages... La récurrence des images promises en souffrira,
surtout sur les zones équatoriales. Mais quel saut, si l’on songe aux systèmes
actuels, où la plupart des images ont été prises il y a plusieurs années !
­e-Corce coûterait environ 400 millions d’euros avec le « premier jet » de 13
satellites. Alors que le seul Spot 5, qui fournit aujourd’hui des images de la
Terre, a coûté plus de 500 millions d’euros, lancement compris.

Mais qui paierait la note, surtout que l’estimation du Cnes semble « optimiste
», précise un spécialiste ? Google et ses concurrents, répond l’agence. «
Google dépense chaque année près de 50 millions de dollars, en images, pour
son site Google Earth », explique Favier. Vu les potentialités énormes du
système proposé, y compris pour des déclinaisons commerciales, en sus du flux
gratuit, il pourrait bien devenir un projet industriel, financé sans le
moindre apport de deniers publics. Verra-t-il pour autant le jour ? Si la
technique et la finance peuvent être au rendez-vous, le droit, la politique et
l’éthique auront leur mot à dire.

Le droit ? Pas si simple. Celui de l’espace donne à tout Etat le droit de
lancer des satellites sans en demander l’autorisation aux pays qu’ils
survolent. Comment, alors, défendre celui des individus, qui pourraient
refuser que leur vie soit ainsi, en théorie, sous la surveillance de n’importe
qui ? Quant aux Etats, aux ­entreprises, qui seraient susceptibles de protéger
d’un regard aussi perçant, et surtout récurrent, des zones entières, des
installations militaires ou dangereuses, comment vont-ils réagir ?

Déjà, les géoportails existants exhibent des zones préalablement floutées à la
demande des gouvernements. Lors du déclenchement de la guerre américaine en
Afghanistan, en octobre 2001, le Pentagone avait acheté toutes les images du
satellite Ikonos à la société Space Imaging pour éviter qu’elles tombent dans
le domaine public et commercial (1). Empruntant le chemin du Web, ces images
de ­zones sensibles, sur lesquelles on pourrait compter les tanks, les
colonnes armées ou les morts alignés, pourront-elles circuler aussi librement
que l’imaginent les ingénieurs du Cnes ? Marc Pircher, directeur du centre
toulousain de l’agence, estime « évident » que les Etats exigeront des
garanties de sécurité pour des zones déterminées. Il avertit : « Le feu rouge
à la mise en œuvre ­d’e-Corce viendra peut-être de là, ou de problèmes
juridiques. »

(1) Libération du 23 octobre 2001.

Paru dans Libération du 18 novembre 2008
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