Politis

Politis : le journal et son site bientôt remaniés


Entretien avec Xavier Frison, journaliste et responsable éditorial web à Politis

Propos recueillis par Gaël Lombart

Depuis que Politis a été remis à flot, travaillez-vous dans de meilleures conditions ?

Nous aurons le confort d’ici trois ou quatre mois. Il est vrai qu’il était
nécessaire de remplacer certains de nos équipements. Ça devenait dramatique, au
point que je devais parfois travailler de chez moi. Notre premier achat a été un
ordinateur. Nous projetons maintenant d’acheter de nouveaux écrans. Mais, sur le
million collecté, nous avons dû racheter l’ancien titre 125 000 € et étaler notre
plan sur cinq ans au lieu de trois comme nous l’aurions souhaité. Tout ça limite les
investissements.

2007 est une année décisive pour Politis. Quels sont vos projets?

Politis sera bientôt doté d’une nouvelle maquette, plus aérée, avec moins de signes
par page. Nous allons probablement changer d’imprimerie et opter pour un papier plus
dense et plus blanc. Un autre défi majeur : être plus présents en kiosque. Mais,
nous ne pourrons pas nous permettre d’augmenter vraiment le nombre de journaux par
point de vente car les invendus coûtent cher. Nous discutons encore sur la stratégie
à adopter pour la distribution.

Et sur Internet…

Une petite équipe, constituée notamment de gens du Monde diplomatique et de Terra
Economica, s’est formée pour nous épauler sur le site. Fin janvier, nous aurons un
nouveau politis.fr, sur lequel les internautes pourront payer pour des articles ou
acheter le journal dans son intégralité. Mais nous l’enrichirons surtout avec une
information originale, du contenu accessible gratuitement mais de qualité. Il y aura
une rubrique Présidentielle 2007 qui comprendra des contributions de lecteurs
sollicités par le journal et une synthèse du service politique. Il y aura également
l’équivalent de la rubrique Résistances, avec un portail à destination des militants
sur lequel les associations pourront communiquer sur leurs événements.

Quel est le rôle aujourd’hui de l’association Pour Politis ?

Pour Politis a été créée pour permettre de récolter des dons. Aujourd’hui, son rôle
est amené à évoluer. C’est un espace de dialogue entre les lecteurs et le journal,
pour que nous établissions un contact avec eux, qu’ils soient nos correspondants.
Attention, pas des correspondants de presse, plutôt des journalistes-citoyens qui
fassent remonter des informations et relaient les opérations de Politis sur le
terrain.

L’association détient 65% du capital du journal…

Nous avions la crainte qu’un actionnaire majoritaire fasse la loi. Nous souhaitions
garder 65% du journal, quelles que soient les contributions financières de chacun.
Il fallait que les gros contributeurs acceptent, ce qu’ils ont fait. Ce sont toutes
des personnes physiques, non morales comme des entreprises, qui adhèrent aux idées
du journal. La coïncidence, c’est que nous avons reçu en moyenne 100 € de la part de
6700 lecteurs environ. Sur un million d’euros, c’était suffisant pour garder la main
sur le journal.

Allez-vous recentrer votre ligne éditoriale pour gagner en lectorat ?

Plus que jamais nous allons rester sur les thèmes qui nous identifient le plus.
C’est là que nous apportons des choses, que nous faisons la différence. Sur
l’évolution du lectorat, nous sommes restés assez modestes devant le tribunal sur
nos prévisions. Certes, les ventes en kiosque ont augmenté de 30% depuis la crise.
Ça a été un coup de publicité énorme. Maintenant nous aimerions conquérir un public
plus jeune, qui est une cible naturelle pour un journal antilibéral et écologiste.

Source : http://www.leblogmedias.com