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catastrofe
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MessageSujet: AFRIQUE...   AFRIQUE... EmptyDim 3 Juin - 18:37

Ouverture lundi du procès de Charles Taylor devant le tribunal spécial pour la Sierra Leone

Les hommes de Charles Taylor étaient connus pour manger le coeur de leurs victimes, "décorer" des postes de contrôle d'entrailles humaines, ouvrir le ventre de femmes enceintes pour de terrifiants paris sur le sexe des enfants à naître. Mais ce n'est pas pour ces atrocités que l'ancien chef de guerre et ex-président du Liberia va être jugé à compter de lundi à La Haye: il comparaîtra pour des crimes perpétrés en Sierra Leone voisine.

Pour la communauté internationale, ce procès devant le tribunal spécial pour la Sierra Leone, qui doit durer 18 mois, revêt une valeur historique. Pour la première fois, un ancien chef d'Etat africain va devoir répondre du chaos qu'il est accusé d'avoir semé, non pas dans son pays mais dans sa région. Les meurtres, viols et amputations en Sierra Leone ne furent pas l'oeuvre des hommes de Taylor, mais du Front uni révolutionnaire, groupe qui tentait de renverser le gouvernement en place et que l'ex-chef de guerre libérien est accusé d'avoir soutenu.

A La Haye, où il a été transféré le 20 juin 2006, Charles Taylor, âgé de 59 ans, va comparaître pour 11 chefs d'inculpation, dont actes de terrorisme, meurtre, viol, esclavage sexuel et toute autre forme de violence sexuelle, actes inhumains, enrôlement d'enfants de moins de 15 ans au sein de forces ou groupes armés, et pillage. L'accusé, qui a plaidé non coupable, risque la réclusion à perpétuité.

A l'approche de son procès, ses partisans ont érigé des panneaux d'affichage dans Monrovia, le montrant faire un signe de la main à côté de ces mots: "s'il plaît à Dieu, je reviendrai". La comparution en justice d'un homme accusé d'avoir orchestré quantité d'atrocités, aurait pu faire l'objet de célébrations dans un pays témoin de nombre de ses crimes présumés. Mais ses anciens associés crient au scandale et ont notamment lancé un site web pro-Taylor. Et sa famille rénove sa résidence, comme si elle anticipait son retour rapide.

Si beaucoup de Libériens expriment leur soulagement de voir Taylor rendre des comptes à la justice, nombre disent aussi vouloir avancer. Cette ambivalence -voire même indifférence- témoigne des relations compliquées qu'entretient le pays avec son ex-président, tout comme de l'histoire de violence du pays, cycle d'effusions de sang et de représailles qui en a laissé peu indemnes.

"Si l'on commence à engager des poursuites pour crimes de guerre au Liberia, on poursuivra chaque Libérien", estime Paul Tolbert, 28 ans, ex-enfant soldat.

De 1989 à 1997, Taylor a dirigé les rebelles du Front national patriotique du Liberia, dont l'objectif était de faire perdre son siège au président Samuel K. Doe. Taylor serait l'un des premiers chefs de guerre à avoir recruté des enfants. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées durant les huit premières années d'une guerre civile qui a duré 14 ans, mais l'un des grands paradoxes du Liberia est la victoire écrasante de Taylor en 1997 dans une élection jugée libre et équitable par des observateurs internationaux.

Pour certains, Taylor l'a emporté car les Libériens redoutaient les conséquences d'une défaite du chef de guerre, dont la présidence a été marquée par la poursuite des affrontements jusqu'en 2003, date à laquelle il a été contraint à l'exil. Il a été remis au tribunal spécial établi conjointement par la Sierra Leone et les Nations unies en 2006, après avoir été arrêté alors qu'il tentait de franchir la frontière entre le Nigeria et le Cameroun.

Après la guerre, les Libériens ont opté pour un processus de vérité et réconciliation qui autorisait les victimes à s'exprimer mais ne comprenait pas de sanctions pour les auteurs d'exactions.

Pour sa famille, l'ancien président libérien ne contrôlait pas ceux qui ont commis les crimes: "il endosse la responsabilité de ce que les autres ont fait", accuse sa fille Charen, 25 ans.

"Taylor? Nous sommes ici pour oublier ce nom", souligne pour sa part Paul Tolbert, aujourd'hui entraîneur d'une équipe de footballeurs unijambistes, dont nombre étaient des enfants soldats. "Nous sommes tous sales. Aucun de nous n'a les mains propres".
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