| | fédération des phalanstères | |
| | Auteur | Message |
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buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: fédération des phalanstères Lun 28 Mar - 14:28 | |
| pour des lieux nouveaux pour des pratiques nouvelles...
www.squat.net
ici un lieu ou l'on décide des possibles, des espaces séquestrés, à reconquérir, à émanciper.....
IL N'Y A PAS D'OCCUPATIONS, QUE DES RéAPPROPRIATIONS!!! | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Sam 16 Avr - 14:14 | |
| L'occupation. Jusqu'à maintenant, et cela parait être une caractéristique propre des C.S.A (centre sociaux autogéré), ces expériences se sont toujours réalisées dans des maisons occupées. Cette évidence est un aspect non négligeable de ces initiatives autogestionnaires. L'occupation de bâtiment pour répondre à des besoins, ou faire des démonstration de force, est une pratique qui ne date pas d'hier. Comme démonstration de force elle peut paralyser l'activité d'une administration, ou maintenir la production pendant une fermeture patronal ou une grève active - dans ce cas c'est aussi une démonstration de pouvoir (dans le sens de capacité à faire des choses). Comme moyen de palier à une nécessité, elle est toujours réalisée par des secteur sociaux défavorisés (réapropriation directe), de manière quotidienne, biens que ces pratiques ne soient pas lié à des mouvements politiques organisés. Ainsi l'occupation peut être une forme de lutte et de pression très avancée au sein de laquelle se produit des exercices de contre pouvoir, ou une réapropriation directe de produits auxquels nous n'avons pas accès mais dont nous avons besoin (voler, griller le bus, bloquer les compteurs). L'occupation et le C.S.A. Quand un immeuble est occupé pour réaliser une série d'activités et de pratiques dissidentes, l'occupation est autant une répropriation directe qu'une démonstration de force. On prend un morceau de sol (marchandise) et on lui donne une utilité immédiate (valeur d'usage) et collective à l'encontre de ses propriétaires et gestionnaires officielles. L'occupation et la réalisation d'un C.S.A est dans tous les cas une pratique sociale -plus ou moins étendue- qui consiste en dernière analyse dans la réapropriation d'un bien en le transformant en un bien social, géré collectivement et directement selon les nécessité de ses usagers; Dans ce sens, c'est une pratique profondément subversive puisqu'elle favorise la valeur d'usage destinée à satisfaire les besoins des producteurs par rapport à la valeur marchande, c'est à dire la sacro- sainte marchandise. C'est aussi un fait révolutionnaire en tant que pratique d'autovalorisation de classe: "Par autovalorisation nous entendons l'alternative qui, sur le terrain de la production et de la reproduction met en marche la classe ouvrière en vue de s'approprier le pouvoir et de se réaproprier les richesses, à l'encontre des mécanismes capitalistes d'accumulations et de développements" (Tony NEGRI Dominio y sabotage) ou bien "l'accumulation au sein de la classe ouvrière d'expression de lutte et d'exercice de contre pouvoir." (Texte sur l'autonomie ouvrière.). L'occupation et la réalisation d'activités, indépendamment de la nature de l'occupation constitue par elle même un acte radicalement transformateur puisqu'elle se situe dans le champ de la production/reproduction et circulation de la marchandise court circuitant le processus, à la base du système. Et politiquement elle suppose un exercice directe de contre pouvoir et de pratique autogestionnaire et autonome de la part de la "classe dominée" (pour ne pas rentré dans le débat travailleureuses / chomeureuses). Le C.S.A comme initiative transformatrice. Les C.S.A pourraient se définir comme tel: "Centre de rencontre ou d'activité permettant en même temps l'expérimentation de nouvelles forme de vie en commun et de relations, avec comme objectif de créer des espaces de références qui permettent de renforcer les articulations du social" (Ramon F.Duran l'explosion du désordre) Selon cette définition les C.S.A seraient surtout des lieux publics de socialisation personnelle, d'éducation et de communication qui renforce la construction des liens sociaux, servant de point de référence pour ceux -ci. Il doit servir de lieu de rencontre pour les différent groupes -formel ou informel- où ils puissent mettre en commun de nouvelles pratiques en marge du pouvoir. Ici que le C.S.A soit en contact avec le quartier ou la ville où il se situe, et qu'il participe et favorise ses luttes prend une grandes importance. "En de nombreuses occasions l'importance est dans les endroits physique, des locaux où l'on trouve un bar, des classes pour adultes, des commissions revendicatives, une radio communautaire... où se développe; un environnement sociopolitique plurielle, créatif d'initiatives urbaines, et aussi, des moyens unitaire avec d'autres associations et collectifs." (T.R Villesante Algunas tesis sobre redes social y alteration ciudadanas). L'existence d'un espace physique remplissant certaine conditions requise est important au moment d'appuyer une dynamique sociale à la base. Nous désirons qu'un C.S.A soit un lieu de communication, de socialisation, d'éducation, de réalisation de pratiques différentes, un centre de production de subjectivité alternative, de prise de conscience pour un changement , face à la pensé unique que le système déploie à travers l'éducation, les médias, les institutions etc... Un lieu où à travers la communication et la pratique on apprend à reconnaître notre propre intérêts collectifs face au supposés intérêts générale de l'Etat et du capitale. "Le système éducatif est politique, de sorte que ce n'est pas nous qui essayons de le politiser. Ce que nous proposons c'est une contre politique opposée à celle établie." (Marcuse Ensayo sobre politica y cultura.). Jusqu'à maintenant nous avons parler du caractère culturelle et sociale d'un C.S.A et de sa relation avec ce qui l'entoure. "Centre " dans le sens d'espace concret et de point de référence, d'espace libéré où confluent et ce développent différentes expressions du social et en étroite relation avec le milieu comme cadre important de la lutte pour la transformation sociale. Il reste à rappeler le caractère autogestionnaire de ces initiatives, et c'est un des aspects les plus important car il à trait au caractère transformateur des C.S.A et à quelques unes des questions que nous avons abordées précédemment. "L'appropriation de l'espace doit se convertir en un point de référence d'importance en vue d'une transformation social de la réalité avec des propositions concrètes." (T.R Villasante op. cité) L'occupation et la réalisation d'un C.S.A est notre forme d'appropriation de l'espace et l'autogestion notre proposition concrète en vue d'un changement sociale. Aussi, et surtout, le caractère autogestionnaire d'un C.S.A à une incidence sur l'autovalorisation qui prend plus de formes, qui fait que ses expériences soient déjà par elles-mêmes une transformation de la réalité. Le développement de nouvelles institutions peut-être réalisé maintenant par des personne avec de nouvelles nécessités. C'est aussi un exercice de contre pouvoir, puisqu'il arrache des espaces au système pour préfigurer en eux de nouvelles formes de gestions des problèmes qui touchent à l'espace libéré et, par extension, à la personne qui l'utilise. L'autogestion prend une part importante à cette fonctions éducative, à laquelle nous nous référions précédemment. Face à la passivité et à la délégation à laquelle nous forment les pouvoirs, la gestions collective et directe d'un espace "oblige" ses utilisateurices à assumer la gestion de ses activités, à prendre les rênes d'au moins une facette de leur vie. De plus avec l'autogestion nous démontrons la possibilité de nouvelles formes d'organisations qui répondent de manière effective à la satisfaction de nos nécessités collectives. Pour conclure, dire que les C.S.A devraient être des espaces récupérés au système pour la satisfaction de nos besoins et la coéducation entre les différentes expressions du corps social qui se croisent dans ces espaces. Centre d'éducation par la pratique de l'autogestion et de la démocratie directe, comme dans les activités qui s'y réalisent, démontrer qu'autre chose est possible. En définitive: centre de contre pouvoir et de transformation sociale. Quelques propositions concrètes. Pour que les centre sociaux puissent développer ces objectifs, ils devraient se doter de certains mécanismes. Etre autogestionnaire, c'est en grande partie question de volonté, de pratique, de clarté des objectifs, et surtout, de contrôle par rapport à l'assemblé générale du C.S.A. Une certaine rigueur par rapport au rôle de l'assemblée, la régularité de celle ci et surtout la garantie que seul ce qui est discuté et approuvé en son sein aie une valeur. Vivre libre ou mourir. Notre rêve est de vivre libre, détruire toutes forme de pouvoir établi et toute hiérarchie. Pour nous la liberté ne peut être séparée du plaisir et nous somme capable de beaucoup pour ces deux choses. Nous sommes conscient qu'il n'existe pas de liberté dans le sacrifice et l'immolation. Dans ce sens l'expérience la plus complète que nous ayons aujourd'hui la chance de vivre, est celle de l'autogestion. Laquelle s'ouvre des espaces à travers l'action directe, entendu comme expérience collective, ouverte et large, qui ne s'encombre pas des limites fixée par l'Etat entre légalité et illégalité. l'occupation de lieux abandonnés réunit ces prérogatives et ouvre la porte de manière correcte à l'autogestion. Le développement de l'autogestion dans nos vie ne peut se faire sans saper ce qui existe déjà. | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Sam 16 Avr - 14:16 | |
| - S Q U A T S e t I N T E R N E T - Politique Bien que tout squat soit "politique", dans la mesure ou --même de manière involontaire--, il critique en actes la propriété privée, la particularité de nombre d'entre eux est de sciemment se définir comme tel. Le squat est alors vécu comme un lieu de rupture avec l'ordre social et les institutions, comme le refus de la société capitaliste et de l'État, auxquels squatteuses et squatteurs s'attaquent en niant par leur action la valeur de la propriété privée. Cependant, les squats ne se contentent souvent pas de critiquer la société, mais se proposent également de mettre en pratique des alternatives. Au sujet de l'organisation collective comme des rapports inter-individuels, les squats fourmillent de remises en question et d'expérimentations. Avec pour bases, bien souvent, une critique du patriarcat, du capitalisme, de l'élitisme et de la hiérarchie, avec la volonté de briser la spécialisation et l'atomisation des individus, de se libérer des carcans moraux, de l'individualisme forcené, des conditionnements sociaux, pour essayer de vivre en cohérence avec ses idées et de s'épanouir. Plus qu'un simple constat critique, les squats sont la réalisation (forcément partielle, car immergée dans un "vieux monde" qui perdure) de ce que certain-e-s ne font que théoriser. Le mythe du grand soir est brisé, car c'est alors tous les jours que se construit la révolution, par une transformation individuelle et collective. Ce qui n'exclut pas des moments de confrontation violente avec le système, qui ne saurait accepter de voir éclore quelques îlots de liberté...
Médias En tant qu'espaces contre-culturels, les squats sont non seulement victimes de la répression institutionnelle, légale et policière, mais aussi de la désinformation ou de l'ignorance des médias officiels à leur sujet. En conséquence, on trouve dans les squats la volonté de créer des médias alternatifs, autonomes, se faisant réellement l'écho des militant-e-s. Historiquement, mais intrinsèquement surtout, les squats sont très liés au militantisme anarchiste et de gauche radicale. En ce qu'ils catalysent les luttes contre tous les éléments du système, les squats sont confrontés aux mêmes problématiques que les mouvements révolutionnaires (auxquels souvent ils appartiennent), en ce qui concerne -entre autres-- la répression, l'expression publique, la communication, le rapport aux médias.
Réaction En conséquence, les squatteurs produisent leur propre information, de manière alternative (fanzines, journaux, brochures, tracts & affiches, bombages), qui peinent cependant à dépasser le niveau local. Dans certains pays comme la Hollande, où les squatteureuses sont particulièrement organisé-e-s (le mouvement squat y a été très fort dans les années 70/80, et a accumulé de nombreux acquis au cours d'années de luttes parfois très dures contre le pouvoir), on trouve des radios pirates, des télévisions alternatives, entre autres grosses structures (c'est aussi le cas en Italie, en Espagne...). L'étape suivante, dans la volonté de communiquer de manière plus large, s'est logiquement trouvée être internet.
Internet Certain-e-s squatteureuses se sont donc orienté-e-s vers l'utilisation d'outils de communication "modernes" et alternatifs, directs et difficiles à censurer comme internet, et ce dès ses débuts. En témoigne le site squat!net, en ligne depuis 1999 (précédé par les Nadir Archives), qui héberge quantité de pages de squats, de squatteuses et squatteurs, ou autres groupes politiques, initiatives alternatives lié-e-s aux squats. Très visité, ce site offre aux squats la possibilité de communiquer au delà du cadre restreint de leur environnement immédiat, ce qui outre la stricte diffusion de l'information peut constituer un instrument de pression supplémentaire dans la création de rapports de force entre les occupant-e-s et les autorités. Ses volumineuses archives de documents (tracts, brèves, livres, essais, etc.) permettent également à qui en a la curiosité de découvrir les squats hors des clichés dans lesquels ceux-ci sont généralement enfermés. Internet donne également une autre dimension aux initiatives orientées vers le local : aux textes mis en ligne, les squatteureuses d'Amsterdam ont ajouté les émissions de leurs radios et les programmes de leurs télés pirates, disponibles en direct. En France, les squats de Dijon rendent compte de leur actualité, entre autres actions militantes, par le biais d'une liste de diffusion (la malokaliste) et d'un site web. La page des squatteureuses de Lille, quant à elle, propose notamment un historique des occupations lilloises ainsi qu'un guide du squat.
Bien-sûr, internet est aussi un outil de communication entre squats. Squat!net et d'autres serveurs alternatifs hébergent des dizaines de listes de discussion et de diffusion permettant la coordination de groupes et l'échange d'infos. En France, où le réseau squat est bien moins développé et organisé que dans d'autres pays européens, des initiatives de connexion intersquat voient le jour, et sont concrétisées en partie grâce à internet. C'est le cas de l'intersquat francophone, qui fédère des squats de toute la France, de Suisse et d'ailleurs, autour d'un espace de débat, de communication et de solidarité utilisant internet comme instrument de liaison.
Problèmes - Sécurité : internet a un statut assez particulier dans la communication alternative. Ce peut être un formidable moyen d'échange libre, mais dont les militant-e-s ne peuvent avoir de "maîtrise" que partielle. Aussi retrouve-t-on de plus en plus la contestation radicale (squatteureuses inclus-es) dans les mouvements de lutte contre "big-brother" et le contrôle des télécommunications. Des sites comme squat!net ou TAO mettent l'accent sur la sécurité informatique, comme moyen de résister à l'espionnage systématique des communications électroniques et au fichage intensif qui en découle. Confronté-e-s à la répression depuis toujours, les squatteureuses "branché-e-s" doivent donc s'orienter vers le cryptage des données et autres connexions sécurisées. Internet devient un autre environnement à squatter, à occuper et à défendre, contre le pouvoir grandissant que les censeurs y exercent.
- Élitisme : l'outil informatique, s'il permet une communication large et instantanée, n'en reste pas moins peu accessible pour nombre de personnes à l'heure actuelle. Au risque de voir émerger de nouvelles hiérarchies plus ou moins formelles, relatives au degré de connaissance et de maîtrise informatique, qui sont peu compatibles avec les volontés égalitaristes et exigences de non spécialisation du milieu. Face à cela, certain-e-s squatteureuses refusent d'abandonner le net aux flics et publicitaires, et tentent au contraire d'en favoriser l'accès. En Hollande, des cybercafés squattés comme ASCII à Amsterdam ou PUSCII à Utrecht mettent gratuitement à disposition des squatteureuses, militant-e-s et autres intéressé-e-s des connexions internet. On peut également y apprendre quelques bases en informatique, des langages de programmation, comment réaliser des pages web et diffuser ses infos sur le réseau, y découvrir des alternatives à la domination de Microsoft... par le biais d'ateliers (échange de savoir), d'actions (install-parties), de conférences-débats. Les machines utilisées proviennent de dons, de récupérations diverses, de l'assemblage de matériaux considérés obsolètes par la société de consommation mais parfaitement fonctionnels. Il est parfois possible d'y acquérir un ordinateur gratuitement, ou presque. D'autres projets similaires existent : dans le squat Egocity à Zurich, dans des squats à Barcelone, ou encore à Berlin (LOTEC). En Espagne, le serveur Sindominio, géré par des squatteureuses, constitue un véritable portail vers les luttes sociales autonomes. En Italie, militantisme et hacking se rencontrent et se mêlent régulièrement (HackLabs) dans des centre sociaux squattés. De plus, ces différentes initiatives tendent à se connecter entre elles, comme en témoigne le "congrès" Plug'n'Politix qui se tiendra à Zurich en octobre prochain, et rassemblera divers "cafés-internet" squattés. A noter que le réseau de médias indépendants Indymedia est aussi lié aux squats par certain-e-s de ses participant-e-s.
- Technique : internet -de même que l'informatique en général-- pose le problème de l'utilisation d'outils conçus par et pour les dominants. C'est notamment le cas des produits Microsoft, qui s'imposent tous azimuts, et manifestent la volonté de contrôler internet et tout le monde de l'informatique. Pour les squatteureuses et autres militant-e-s libertaires, il s'agit donc aussi de lutter contre le terrorisme et l'arrogance de ces multinationales du logiciel, en se dotant d'outils "libres" et indépendants comme GNU/Linux (système d'exploitation gratuit, libre et transparent, développé par une communauté de plusieurs milliers d'utilisateurs et d'utilisatrices de part le monde). Si les contestataires ont tout à y gagner (sécurité, efficacité, éthique, liberté, évolutivité), la pratique nécessite des connaissances informatiques parfois non-négligeables. Pour palier à ce problème, les militant-e-s d'une informatique libre tentent d'en vulgariser les concepts et l'utilisation. Formations, coups-de-main & assistance, ateliers divers. Il s'agit de prendre le contrôle de son ordinateur, de ne plus dépendre des standards imposés (bourrés de bugs, d'espions et conditionnés par une logique commerciale).
Unanimité ? Dans le développement d'internet, les squatteureuses ne sont donc pas en reste, loin de là. Bien que soumise à un certain nombre de contraintes, l'utilisation d'internet s'est imposée à nombre de contestataires, et les efforts semblent plus tournés vers sa "démocratisation" que vers son rejet. De puissants outils de communication existent d'ores et déjà, qu'il convient d'utiliser. La société a beau complexifier ses instruments, elle n'a pas encore su damer le pion aux révolutionnaires...
Cependant, l'usage d'internet et des nouvelles technologies ne va pas de soi pour tou-tes les squatteureuses. Si certain-e-s y voient des perspectives intéressantes, cherchant à renverser des préjugés et à reconsidérer le rapport à l'ordinateur (la technologie au service de la collectivité, l'informatique comme vecteur de création, support d'une expression personnelle singulière, nouveau terrain d'action et outil d'une subversion moderne), d'autres tendent à envisager son utilisation comme purement contextuelle, et posent la question de la comptabilité entre informatique et "société libérée" (l'industrie moderne comme condition nécessaire à la production d'ordinateurs, fonction sociale de l'informatique, mais aussi nécessité d'autonomie face au pouvoir et à ses outils, etc.).
Note Le terme "squatteur" a ici été remplacé par "squatteureuse", contraction de "squatteur" et "squatteuse", dans le soucis de visibiliser la présence des femmes dans les squats. Cela me semble d'autant plus important que l'informatique est "traditionnellement" associée aux hommes. Si cela reste malheureusement souvent une réalité (au sein même des squats, les hommes ont plus tendance que les femmes à maîtriser l'outil informatique), ce n'est pour autant pas du tout systématique. Le collectif hollandais "genderchangers", par exemple, est uniquement constitué de femmes, qui montrent que l'informatique n'est pas et ne doit pas être l'apanage de mecs, en mettant en relation féminisme et informatique alternative, dans le cadre d'ateliers de formation et d'échange non-mixtes. A noter également, l'existence d'un groupe non-mixte femmes au sein de LOTEC, autre espace d'informatique libre installé dans un ex-squat berlinois.
Liens Squat!net https://squat.net LOTEC https://squat.net/lotec ASCII https://squat.net/ascii PUSCII https://squat.net/puscii PRINT - https://squat.net/print Plug'n'Politix https://squat.net/pnp Egocity http://egocity.net Sindominio http://sindominio.net TAO Communications http://tao.ca (http://security.tao.ca pour les pages consacrées à la sécurité) Indymedia Network http://www.indymedia.org Maloka http://www.chez.com/maloka Squattalille http://squattalille.f2s.com Genderchangers http://www.genderchangers.org LOA HackLab Milano http://www.ecn.org/loa | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Sam 16 Avr - 14:18 | |
| 8 mage ; - A proposer des contreparties telles que, par exemple, le gardiennage des lieux, la mise en oeuvre de travaux de restaura tion, le suivi de la sécurité, le dédommagement sous forme de dons d'oeuvres d'art ou la communication médiatique sur le rôle de mécène joué par les propriétaires vis -à-vis des artistes - A respecter le voisinage, à éviter toute nuisance et à faire bénéficier les habitants du quartier de la création de cet espace culturel de proximité et à tout mettre en oeuvre pour en favoriser l'accès et l'usage. C'est dans un esprit constructif et positif que nous engageons cette démarche, mesurant son caractère novateur e t fondateur d'une relation nouvelle à établir entre les occupants d'espaces et leurs propriétaires. Nous souhaitons affirmer ainsi notre volonté à trouver des solutions pour résoudre les problèmes de l'illégalité de notre action et montrer notre désir d'inventer de nouvelles relations de confiance constructives entre les propriétaires des espaces occupés et les artistes. Au delà du simple rapport de force sans dialogue habituellement mis en oeuvre, nous souhaitons faire valoir à la fois le droit des artistes à s'exprimer et celui des propriétaires d'espaces à être entendus et respectés. Notre ambition est que ces propositions inaugurent et développent de nouveaux types de relations dans lesquelles imagination et action culturelle seraient des valeurs fondatrices et essentielles des relations humaines. Signé : Les artistes des Collectifs d'Interface —————————————————————————————————————— Liste des premiers signataires de la Charte des artistes des Collectifs d'Interface Catherine Afker, Alexandre Archenoult, Marcel Aurange, Nathalie Bibougou, Julien Boucher, M aria Pia Bracchi, Aurélie de la Cadière, Sophie Courade, Alex Deanesi, Nicolas Davoine, Julien Garoste, Thibaud Grand, Jean Guevel, Franck Hiltenbrand, Pascal Hollemaert, Frédéric Jaudon, Joss, Brigitte Lagoutte, François Lautissier, Noumory Lavenal, Pierre Manguin, Thierry Mariette, Eric Monjour, Nocs, Denis Mori Pioller, Matar El Mostapha, Eric Ouakil, Dominique Pardoux, Lauriane Pasdeloup, Luis Pasina, Nicolas Pawlowski, Jérôme Pescheux, Sandrine Peyroux, Dominique Ploteau, Bernard Poussain, Caroline Pouzolles, Hedi Reghioui, Chrystelle Rigaud, Ambrina Robert, Valérie de Saint-Do, Marc Sanchez, Henri Schurder, Olivier de Schrynmakers, Annie Stansal, Jean Starck, Jocelin Tacita, Delphine Terlizzi, Felipe Vincenot, Didier Voituret, Monika Woltering > Liste mise à jour le : 17 avril 2003 —————————————————————————————————————— > Si vous souhaitez ajouter votre nom à la liste ci-dessus et devenir signataire de la Charte, envoyer un e-mail à l'adresse suivante : bureau@inter-face.net > Si vous souhaitez adhérer à INTERFACE (10 Euros annuels), pour soutenir son action ou pour participer activement à ses travaux, envoyez un e -mail à : adhesion@inter-face.net —————————————————————————————————————— | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Sam 16 Avr - 14:19 | |
| INTERFACE Culture, art et squats 40 rue de Montmorency, 75003 Paris www.inter-face.net bureau@inter-face.net À suivre... 1 INTERFACE OU INTERSQUAT? UNE HISTOIRE DE CHARTES éditions un rat qui rit 2 Interface ou Intersquat ? Voici un détournement anarchiste de la Charte des artistes des Collectifs d'INTERFACE (Culture, art et squats). Plutôt que de chercher à être « représentatif » de l'ensemble des squats qui ne se retrouvent pas dans la charte INTERFACE, il constitue avant tout une prise de position antagoniste aux propositions de la Charte INTERFACE (reproduite juste après le détournement pour que vous puissiez mieux appréhender la portée politique d’INTERFACE - à lire aussi, leur premier communiqué de presse sur http://www.inter-face.net/compresse. html, rappelons qu’INTERFACE a été créée dans la foulée du festival « Art et Squats » qui s’est tenu du 22 septembre au 2 octobre 2002 à Paris, dans le très institutionnel Palais de Tokyo) dans le but d’ouvrir un débat clair sur les enjeux politiques du squat. La mode citoyenniste en milieu contestataire nous paraît très dangereuse pour les options qui se prennent dans la plupart des luttes sociales aujourd'hui. La charte INTERFACE en est un des symptômes parmi d'autres. Considérer les dominants, les oppresseurs de fait (l'Etat, le propriétaire, les institutions, la justice), comme des interlocuteurs valables, dont les paroles et les actes seraient équivalents aux nôtres, c'est se contenter de notre position soumise (squatteureuses, artistes ou non, soumis-es aux lois, aux institutions, aux forces de l'ordre, etc.) ou carrément la nier. Renvoyer dos à dos les autorités et les squatteureuses comme INTERFACE le fait dans sa charte, c'est nier l'antagonisme des rapports sociaux et la nécessité pour tou-te-s d'en finir avec la hiérarchie sociale pour enfin pouvoir être autonomes. Reprendre possession de nos vies, agir sur le monde sans jouer le jeu du pouvoir, voilà (entre autres) ce qui motive beaucoup de squatteureuses, voilà ce qui devrait motiver celles et ceux qui n'ont que peu de pouvoir sur leur propre vie et sur celle de la société dans laquelle illes vivent. La Charte INTERSQUAT de squatteureuses anarchistes est au niveau de la forme directement calquée sur celle d'INTERFACE. Chaque paragraphe est directement lié au paragraphe correspondant de la charte INTERFACE. Vos critiques sont les bienvenues. Quelques squatteureuses (Grenoble, août 2003) Plusieurs documents relatifs à la démarche politique du squat sont en ligne sur squat!net (http://squat.net), site international consacré aux squats et aux luttes contre la propriété privée. 7 INTERFACE Culture, art et squats > Pour une occupation de locaux agrée > Une proposition des artistes des Collectifs d'INTERFACE Nous, artistes appartenant à des Collectifs qui ont investi sans droit ni titre des locaux laissés vacants par leurs propriétaires, avons conscience d'agir dans l'illégalité et souhaitons émettre des propositions pour améliorer cette situation. Si nous sommes contraints à cette occupation de locaux par la conjoncture actuelle (suppression drastique de lieux de création à Paris, impossibilité des pouvoirs publics à répondre aux besoins des artistes, loyers inaccessibles pour les revenus modestes, absence d'ateliers à proposer aux artistes) c'est , tout d'abord, pour pouvoir exister en tant qu'artistes et développer notre tra vail. Même si notre action nous vaut des poursuites judiciaires, nous la considérons comme légitime, au regard du statut des lieux que nous occupons, et innovante en te rmes d'action créative et sociale. Acteurs manifestes de la vie culturelle française et reconnus tant par les institutions que par la presse et le public, les collectifs d'artistes représentent un vivier de talents et de compétences, une source de création hybride et singulière, une force d'animation culturelle fortement impliquée dans la vie d'un quartier, ainsi qu'une chance d'insertion pour des artistes encore non reconnus. Notre désir le plus vif et le plus affirmé est de travailler à la mise en place d'accords contractuels qui permettraient, de façon agréée et négociée, l'utilisation temporaire des locaux inoccupés tout en s'engageant au respect d'une Charte de comportement et d'action et en offrant des contreparties à notre présence dans les lieux. La Charte des artistes de Collectifs d'Interface est un premier pas en ce sens et le gage de notre volonté à engager le dialogue et à inventer des solutions qui auraient l'avantage de ne léser aucune des parties en présence. —————————————————————————————————————— Le texte de la Charte des artistes des Collectifs d'INTERFACE Nous, artistes des Collectifs de l'association Interface, nous nous engageons : - A nous présenter aux propriétaires des locaux que nous occupons et à leur faire part de nos activités, de nos projets et de nos objectifs ; - A établir un dialogue constructif sur les conditions de l'occupation des locaux afin d'éviter toute action en justice et dans le but d'élaborer ensemble un contrat de confiance qui soit satisfaisant pour les deux parties ; - A signer un contrat de confiance précisant nos engagements et à en respecter scrupuleusement les termes, notamment en ce qui concerne les dates de départ des lieux, l'entretien des bâtiments ou la possibilité de visite des espaces par d'éventuels acquéreurs ; - A entretenir les locaux et à les préserver au mieux de toute dégradation ou dom6 Notre ambition est qu'il n'y ait plus de propriétaires ni de squats, que les logements (et le reste) ne soient plus entre les mains de propriétaires lointains mais mis en commun en fonction des besoins de chacun-e. Ces propositions se retrouvent dans le développement de nouveaux types de rapports sociaux dans lesquels autogestion et entraide seraient des valeurs fondatrices et essentielles d'une société révolutionnée. Signé : Des squatteureuses anarchistes d'un peu partout et d'ailleurs... ——————————————————————————————————————————– Liste des premier-e-s signataires de la Charte des squatteureuses anarchistes Catherine Océroce, Alexandre Des Glizebrulé, Marcel Mauve, Nathalie Jaque, Julien Boulanger, Maria Pia Nodebou, Aurélie de la Galère, Sophie Smeu, Alex Térieur, Nicolas De Blé, Julien Carotte, Thibaud Druche, Jean Merde, Franck Ivainsan, Pascale Aury, Frédérique Hunter, Brigitte Rural, François Passage, Noumory Jainon, Pierre Haitebresse, Thierry Dicule, Eric Tanuit, Denis Héduculte, Matar Topaume, Eric Ymartine, Dominique Vadur, Lauriane Piedebiche, Luis Hiémord, Nicolas Nibiaire, Jérôme Frèzeux, Sandrine Auffaringite, Dominique Roshto, Bernard Poulet, Caroline Puzzle, Hedi Barclé, Chrystelle Hécassé, Ambrina Tandérien, Valérie de Huy-Coude, Marc Sentable, Henri Schroeder, Olivier de Besanceneaux, Annie Stansmith, Jean Starsky, Jocelin Eheutch, Delphine Irajamé, Felipe Rhsimpa, Didier Biciclétet, Monika Rioting > Liste mise à jour le : 11 août 2003 ——————————————————————————————————————————– > | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Sam 16 Avr - 14:19 | |
| Si vous souhaitez ajouter votre nom à la liste ci-dessus et devenir signataire de la Charte, merci de trouver des noms plus rigolos que ceux-ci et d'envoyer un email à l'adresse suivante : charte@no-log.org > Si vous souhaitez adhérer à INTERSQUAT (c'est gratuit), pour soutenir son action ou pour participer activement à son entreprise de démolition de la propriété privée, vous pouvez toujours vous curer le nez et ouvrir un, deux, trois, plein de squats ! ——————————————————————————————————————————– INTERSQUAT Subversion, autogestion et squats Un peu partout, et ailleurs aussi. charte@no-log.org 3 INTERSQUAT Subversion, autogestion et squats > Pour une occupation de locaux non-agrée > Une proposition de squatteureuses anarchistes. Nous, squatteureuses logeant dans des squats anarchistes, qui avons investi sans droit ni titre des locaux laissés vacants par leurs propriétaires, avons conscience d’agir dans l’illégalité et souhaitons émettre des p ositions pour affirmer ce fait d'un point de vue politique. C'est la propriété privée qui nous contraint à cette occupation de locaux. La conjoncture actuelle (en France, des milliers de personnes sans abri, dites "Sans Domicile Fixe", et par ailleurs des milliers de logements vides) est au service de la bourgeoisie, des possédants. Qu'on ne nous parle pas de "crise de logement", la norme sociale est celle de la propriété privée et ce n'est pas nouveau. Si les loyers sont inaccessibles à moins de bien vouloir loger dans 8m2 (et encore, ça dépend où), le problème politique serait le même si les loyers étaient "bon marché": nous ne voyons pas pourquoi nous devrions donner de l'argent à des personnes qui en ont déjà beaucoup pour pouvoir nous loger. Ce serait plutôt aux propriétaires de plusieurs logements de donner leurs biens à ceux et celles qui n'en ont pas. Ou mieux, nous pourrions collectiviser les logements (et le reste) de façon à se les répartir égalitairement, en fonction des besoins de chacun-e et non en fonction d'un capital financier à fructifier. Cette situation nous contraint à cette "extrémité" (le squat, l'appropriation illégale de logements) pour pouvoir exister en tant qu’individus (ou collectifs, ou collectifs d'individus) qui veulent sortir de l'atomisation et de la soumission imposées par le système travail-famille-patrie tendance "démocratique". Même si notre action nous vaut des poursuites judiciaires, nous la considérons légitime puisque nous n'accordons aucune validité à une Justice dont les lois sont systématiquement au service des classes possédantes, du pouvoir, et qui bien sûr privilégie le droit de propriété par rapport au droit au logement. Les lieux que nous occupons peuvent être innovants en termes d’action créative et sociale, ou non. Ils sont toujours une critique en actes de la propriété privée et c'est la raison principale d'être solidaires avec les squats, avec tous les squats qui ne cherchent pas à se faire bien voir comparativement à d'autres (entendez, ces squats qui cherchent à se faire reconnaître et légaliser par les "pouvoirs publics", les institu4 tions, en oubliant que ce faisant ils activent ou réactivent une séparation réactionnaire entre bons squats "utiles socialement" et mauvais squats "dangereux pour la paix sociale"). L'idée ici est que le squat est une pratique qui va à l'encontre de la paix sociale en ce sens qu'elle apporte une remise en question radicale de la sacro-sainte propriété privée. Nous ne cherchons pas à être reconnu-e-s en tant qu'acteurs et actrices manifestes de la vie culturelle française, ni par les institutions ni par la presse. Nous cherchons à bouleverser les rapports sociaux actuels, notamment par une pratique généralisée de l'autogestion. Si nous pouvons être une source de création hybride ou encore une force d'animation culturelle forte ment impliquée dans la vie d'un quartier, nous le sommes dans cette perspective. Nous ne nous targuerons pas d'être un vivier de talents et de compéte nces. Les savoirs doivent circuler, être partagés, c'est ainsi que nous me ttons en avant d'éventuels savoir-faire. Nous ne nous mettons pas en spectacle. Nos squats ne sont pas une chance d'insertion pour des artistes encore non reconnu-e-s. Ils sont plutôt une chance de désinsertion, même partielle, d'un système de concurrence et de mérite. Notre désir le plus vif et le plus affirmé est de ne pas travailler à la conservation de ce monde. La mise en place d’accords contractuels qui permettraient l’utilisation temporaire des locaux inoccupés tout en s’engageant au respect d’une charte de comportement et d’action et en offrant des contreparties à notre présence dans les lieux ne nous intéresse pas. Nous ne voulons pas négocier avec nos exploiteurs. Ceux-ci ont tout le pouvoir et nous savons que négocier avec eux, c'est abdiquer. La Charte de squatteureuses anarchistes est un gage de notre volonté à n'engager aucun dialogue avec les autorités mais plutôt à réfléchir et agir autour de la (re)mise en question de la propriété privée. —————————————————————————————————————— Le texte de la Charte de squatteureuses anarchistes: Nous, des squatteureuses anarchistes, nous nous engageons : - A ne rendre aucun compte aux propriétaires des locaux que nous occupons et à ne leur faire part de nos activités, de nos projets et de nos objectifs qu'au cas où les propriétaires en question trahiraient leur statut de "propriétaires" (par exe mple en cédant gratuitement leur bien inutilisé jusqu'alors) ; 5 - A établir entre squatteureuses un dialogue constructif sur les conditions de l’occupation des locaux afin de formaliser l'occupation autogérée des lieux et d'éviter toute prise de pouvoir d'un individu sur le reste du collectif ; - A ne pas signer de contrat de confiance précisant nos engagements vis-à-vis des propriétaires (à moins que ce soit dans la volonté délibérée de ne pas en respecter les termes, notamment en ce qui concerne les dates de départ des lieux, l’entretien des bâtiments ou la possibilité de visite des espaces par d'éventuels acquéreurs) ; - A entretenir les locaux en fonction des désirs du collectif investi dans le squat, surtout pas en fonction d'une instance extérieure et prétendument supérieure comme par exemple des propriétaires ; - A ne jamais proposer des contreparties telles que, par exemple, le gardiennage des lieux, la mise en oeuvre de travaux de restauration, le suivi de la sécurité, le dédommagement sous forme de dons d’oeuvres d'art ou la communication médiatique sur le rôle de mécène joué par les propriétaires vis-à-vis des artistes (rôle évidemment impossible à envisager) ; - A respecter le voisinage, dans la mesure où celui-ci n'est pas hostile à notre présence (comme cela peut être le cas dans certains quartiers bourgeois, pour lesquels la propriété privée est inattaquable, sous aucun prétexte), à ne pas particulièrement rechercher la conservation de la paix sociale mais à faire bénéficier les habitant-e-s du quartier de la création de cet espace autonome par des pratiques et des réflexions collectives, communes et contagieuses... C’est dans un esprit constructif et révolutionnaire que nous engageons cette démarche, mesurant son caractère novateur et fondateur d’une relation nouvelle à établir entre les occupant-e-s d’espaces et leurs propriétaires. Nous souhaitons affirmer l’illégalité de notre action et montrer notre désir d’inventer de nouvelles relations, de nouveaux rapports sociaux, abolissant simultanément la propriété privée et toutes formes de hiérarchie sociale. Au delà de la simple soumission aux règles du jeu capitaliste habituellement mise en oeuvre, nous souhaitons faire valoir la logique de la réappropriation collective sans condition des bâtiments vides. Seule la multiplication des occupations à travers le monde et du refus de payer un loyer peut permettre aux squatteureuses d'être entendu-e-s et d'entrer dans un rapport de force avec les propriétaires et les autorités plus favorable que celui dans lequel nous sommes actuellement. | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Mar 10 Mai - 23:31 | |
| (Saint-)Etienne: Compte-rendu du rassemblement de soutien au squat Izmir le 6 mai 2005
Le 6 mai, le squat Izmir organisait un rassemblement devant la mairie de (Saint-)Etienne, pour dire « non, non, non » à l’expulsion dont le bâtiment est menacé, dire aussi « non, non, non » à toutes les expulsions en fait… Et dire « oui, oui, oui » aux lieux d’autonomie et d’expérimentation sociale (voir notamment http://lenumerozero.lautre.net/article.php3?id_article=561 pour en savoir plus).
A 15h, quelques personnes étaient présentes, dans une ambiance punk et festive à la fois, avec musique et pétards, sifflets et confetti. Les minutes passant, le rassemblement commençait à grossir, et une petite centaine de personnes s’est engouffrée dans la mairie, y faisant un vacarme du tonnerre, et y laissant joyeusement de colorées confetti, malgré un accueil plus que douteux de la part des policiers municipaux en présence, ceux-ci s’agrippant aux manifestant-e-s pour les empêcher d’entrer, avec l’aide de quelques jets de gazeuse lacrymogène, ben ouais quand on est équipé faut pas se priver…
La déambulation à travers la mairie a duré presque vingt minutes, des dizaines de tracts y ont été distribués, et quelques discussions y ont eu lieu, dans un climat étrange situé entre la tension et la fête. « Non, non, non aux expulsions ! » donnant de la force collective aux mainfestant-e-s entonnant bruyamment ce slogan dans les couloirs de la mairie.
Une banderole pro-squat a été accrochée sur la façade de la mairie, au premier étage, tandis que d’autres banderoles ornaient les deux côtés de cette même mairie. De nombreuses inscriptions ont été effectuées à la craie, à l’intérieur et à l’extérieur de la mairie.
Une fois sorti-e-s de la mairie, tout ce petit monde est parti en manif, à environ une centaine de personnes, à travers les rues de (Saint-)Etienne, jusqu’au squat d’Izmir, dans une ambiance toujours agréablement punk, malgré les bruits assourdissants des pétards... Quelques graffiti et quelques arrachages publicitaires ont eu lieu, sans intervention policière. La flicaille était au départ de la manif quasi invisible, mais vers l’arrivée de la manif, environ une vingtaine de keufs, la plupart en civil, étaient regroupés en troupeau vingt-cinq mètres derrière la manif. Toutefois, aucun incident n’a été signalé, les keufs ont fait demi-tour en voyant que tout le monde s’arrêtait devant Izmir. La plupart des manifestant-e-s entraient alors dans le squat pour s’y abreuver en jus de fruits et autres boissons maléfiques, ou pour y dévorer quelques fabuleuses brochures de l’infokiosque…
Le soleil continuait de briller à la santé des squatteureuses.
Plus d’infos sur le site du squat Izmir : http://izmir.squat.net | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Mar 10 Mai - 23:32 | |
| Un article est paru dans le "Dauphiné Libéré" suite à l'occupation puis expulsion de l'IGA (squat Bora-Bora) à Grenoble. Lisez-le si vous voulez sur: http://grenoble.squat.net/DauphineLibere-03mai2005.jpg | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Mar 10 Mai - 23:32 | |
| Une brève est parue dans "Libération" suite au rassemblement de soutien au squat Izmir, à (Saint-)Etienne. Lisez-la si vous voulez:
Libération - Samedi 7 et Dimanche 8 mai 2005 Pages "Culture", p.36
"L'Izmir, squat menacé à Saint-Etienne
Environ 250 manifestants ont occupé l'hôtel de ville de Saint-Etienne, vendredi, pour protester contre un projet de démolition d'un squat artistique, l'Izmir, menacé par une opération de rénovation urbaine lancée par la mairie. "Izmir doit demeurer un îlot de résistance et de créativité", a revendiqué Yves Giry, l'un des défenseurs du squat."
--
Voilà. C'est fini pour aujourd'hui avec la presse bourgeoise. Vous avez bien ri ? | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Mar 10 Mai - 23:36 | |
| Depuis vendredi dernier, une quinzaine de personnes occupent un bâtiment rue des Bergers dans le centre ville de grrnoble. Cet hôtel désaffecté, anciennement 'Hotel Lakanal', a été renommé 'Hotel LaKanail' (ou LaCanaïl (ou LaCanaille (ou La Canne aïl (ou la Kanaille (ou Lac à Nailles))))), et devrait abriter diverses activités à participation libre ou gratuite (resto vegan, vidéoprojections, zone de gratuité, concerts, ateliers divers). Les premiers contacts avec la police municipale, hier, a duré plusieurs heures, les pauvres: ils ne savaient pas quoi faire... Alors ils ont pris les noms sur la porte, et ont sagement attendu la police nationale... Laquelle police n'est venue que sous la forme de ces chers RGs. Tout ce petit monde a laissé entendre à nos voisins qu'on partirait avant la fin de la journée. Les expulsions illégales, ou du moins 'hors procedure' ayant l'air de leur plaire en ce moment (cf BoraBora), on a flippé à un moment. Et puis l'huissier est passé et n'a pas hésité à faire des heures supp' pour venir constater l'occupation hier soir vers 20h30, signe qu'une procédure rapide mais 'normale' est lancée. Pour le moment on lave, on range et on mange des frites. Des nouvelles suivront...
les scouateuses et les scouataires. | |
| | | caserio Langue pendue
Nombre de messages : 181 lieux interlopes : galères Date d'inscription : 29/01/2005
| Sujet: ... Sam 14 Mai - 14:52 | |
| MANIFESTE D'UN SQUAT
Source: http://squat.net/fr/news/manifeste-c020401.html
RéAPPROPRIATION de l'ESPACE
L'espace, c'est fichtrement important. Essentiel pour se loger : un toit et quatre murs pour s'abriter, un sol pour poser son lit, ses meubles... Essentiel pour mener une activité : de la place pour un bureau ou un chevalet, de la place comme matériau de base, préalable à toute utilisation ou entrepôt de matériel plus sophistiqué, de la place comme support de toute création, de tout projet.
On mure des espaces vides ! D'un côté il y a des tas de personnes qui veulent survivre ou vivre mieux, créer ou agir, et pour qui l'espace est ultra-précieux, des tas d'assos qui languissent sur la liste d'attente de la Maison des Associations, des tas d'artistes sans atelier, de groupes sans local de répète, de troupes sans planches. De l'autre, il y a des tas d'espaces, abandonnés, évidés, barricadés, qui pourrissent lentement derrière les bas-côtés. Le pire, c'est que leur vacuité est soigneusement entretenue et protégée ! Afin de satisfaire les logiques pas franchement humaines du marché (spéculation, lointains projets pharaoniques...) ou des grosses machines étatiques (hésitations, lenteurs de l'administration...). Donc voilà, le paradoxe est trop gros pour que l'on ait des scrupules à contrarier ces logiques et à leur préférer des maisons pleines de gens, de projets et d'étincelles.
L'espace, mort ou vif ? Il y a des béances au milieu des villes... Des arpents silencieux, endormis ou défunts, des cadavres. Des mètres et des mètres carrés que les décideurs économiques ou politiques ont laissés de côté. Nous nous glissons dans ces vides intermédiaires, interstitiels, nous les animons tant qu'ils ne sont pas réintégrés dans les rouages de notre société, et tant que nous ne trouverons pas notre zone d'autonomie permanente. Nous maintenons en vie à la fois des envies, des canevas, des idées, et des espaces. Nous permettons à nos voisin-e-s d'ouvrir leurs volets non plus sur des friches, mais sur des visages, des voix et des couleurs.
L'espace habité à fond. Pas d'état des lieux dans un squat. Aucune objection à l'abattage de cloisons, à la pose de rampes, d'éoliennes, de gargouilles, de planchers vallonnés, de cours d'eau suspendus et de corridors en spirale. Finis les édifices identiques, les dimensions standard, les règles anguleuses de lointains propriétaires, vive les maisons qui suintent et qui bourdonnent, les maisons façonnées par ceux et celles qui les vivent. Habiter ne veut plus dire avoir juste un cadre pour nos préoccupations routinières et nos repos journaliers, mais répandre dans notre environnement immédiat le contenu fastueux de nos imaginaires, de nos cœurs et de nos caractères. Pour que ce droit ne soit plus réservé aux gens qui ont assez de briques dans leur bourse pour devenir proprios. Et pour que la ville entière devienne un musée habité.
RéAPPROPRIATION DU TEMPS <p> Ne pas payer de loyer. Le loyer engloutit une fraction énorme de nos dépenses, de nos revenus, de notre temps. Nous refusons d'abandonner une telle part d'existence à des gens qui vivent en spéculant. Nous refusons de payer pour un droit qui devrait être inconditionnel, le droit au logement, le droit à l'espace, surtout dans une ville qui regorge de bâtiments vides.
La société marchande : c'est elle que nous vantent les gens au-dessus de nous, les gens qui nous promettent la réalisation de soi dans le travail et le bonheur dans la consommation, les gens qui ne voient de meilleur monde que celui des courses à la croissance, aveugles et effrénées, où l'on produit pour que d'autres puissent consommer, et où l'on consomme pour que d'autres puissent avoir de quoi produire. Comment peut-on imaginer se réaliser pleinement dans un travail soumis aux lois de supérieurs hiérarchiques et aux objectifs marchands, peu variés, de rentabilité, roublardise et compétition, une activité qui monopolise notre énergie 7 heures de nos journées et 40 années de nos vies, et qui au bout du compte nous laisse pantois devant la télé ? Comment peut-on trouver le bonheur dans la consommation passive de gadgets et de loisirs pré-mâchés, dans cette hébétude un peu boulimique, un peu toxicomane, devant les spectacles qu'on nous déverse et les plaisirs de surface que la pub omniprésente veut nous faire croire essentiels ? Comment peut-on prendre pour modèle une société qui nous vend une bonne part d'aliénation au boulot et une bonne part d'aliénation chez soi quand on rentre, et qui, pour faire fonctionner tout ça, dépose entre ses pieds d'immenses dégâts humains et écologiques, notamment au Tiers-Monde ? Non, nous ne sommes pas intéressé-e-s par le schéma travail-consommation, ni ne voulons cautionner l'essorage du Sud et de la planète entière, aussi nous entrerons le moins possible dans le système marchand.
La récup. Nous restons ébahi-e-s devant les monceaux de surplus que l'on préfère détruire ou cadenasser plutôt que de les partager. Notre société veut nous convaincre qu'il faut produire et consommer moult biens, alors qu'elle croule déjà sous les objets et qu'il suffit de tendre la main dans une décharge pour trouver de quoi vivre dans un certain confort. Nous préférons récupérer ce que cette société gaspille, les fruits que les chalands jettent parce qu'ils ne sont pas assez lisses, les meubles que les ménager-e-s jettent parce qu'il faudrait les réparer d'un clou, les vêtements que les minet-te-s jettent parce qu'ils ne sont plus à la mode, le pain de la veille et les espaces abandonnés. La récup est pour nous un moyen de se désengager des fers et des frénésies du système marchand.
Travailler moins. Nous voilà en définitive avec moins de revenus à trouver, moins de temps laissé au travail rémunéré. Nous voilà riches. Parce que le luxe n'est pas l'argent mais le temps, nous voilà riches, riches parce que beaucoup plus libres de choisir ce que nous faisons des moments de nos vies, riches de pouvoir davantage en déterminer le sens. Riches de journées décalées, déjantées, savourées. Riches de pouvoir emboîter le pas à nos envies, de pouvoir être disponibles pour les gens autour, de pouvoir engraisser nos matinées, de pouvoir soudainement dédier des jours et des nuits à d'insolites ou passionnées constructions, de pouvoir partir humer l'air de la montagne d'à côté quand le besoin s'en fait sentir, de pouvoir partager ses journées entre l'apprentissage de la plomberie et de savantissimes lectures... L'art de vivre n'est plus réservé aux aristocrates. | |
| | | caserio Langue pendue
Nombre de messages : 181 lieux interlopes : galères Date d'inscription : 29/01/2005
| Sujet: ... Sam 14 Mai - 14:52 | |
| Ne pas se plier aux lois de l'économie. Comment vivre avec moins de 1000 francs par mois ? Squatter, faire de la récup, vivre à plusieurs (chez nous, un seul four, un seul téléphone, un seul ordinateur, une seule perceuse pour 10, alors que les locataires de studios doivent s'en acheter un chacun-e). Nous voilà davantage libéré-e-s de la nécessité du gain. Enfin nous pouvons organiser une bonne partie de notre existence en fonction d'autres buts et d'autres contraintes que celles de l'économie de marché. Plus besoin de nous demander si ce que nous aimons faire est rentable. L'argent n'est plus un obstacle pour tout ce qui ne le concerne pas : les individus ou collectifs motivés par des objectifs sociaux, culturels ou artistiques plus que pécuniaires peuvent avoir un local pour appuyer leurs projets même s'ils sont peu fortunés, s'ils ne sont pas encore reconnus par les institutions ou ne cherchent pas à l'être (et donc ne touchent pas de subventions). <p> Maîtriser son temps. Nous squattons, nous avons du temps, nous sommes maîtres de son organisation. Nous apprenons à nous dynamiser sans qu'un horaire de boulot nous y oblige. Nous apprenons à prendre du repos quand il est nécessaire et non pas quand le calendrier des vacances l'a arrêté. Nous apprenons à connaître et à respecter nos priorités et nos limites, nous pouvons les explorer d'autant mieux qu'aucune autorité ne se charge pour nous de les fixer. La liberté permet la connaissance, la conscience et, quand il le faut, l'adoption d'une discipline personnelle, choisie et comprise. Nous devenons autonomes.
Choisis ta précarité, camarade. On associe le squat à la précarité matérielle, à celle de l'illégalité, à celle du temporaire. Mais la diminution du confort et de la sécurité dans un squat n'est pas forcément aussi grande et aussi insupportable qu'on veut le faire croire. Et puis, nous préférons nous détacher de ces besoins-là pour que nos vies gagnent en autonomie, en liberté, en sens, en intensité. Quitte à choisir, nous préférons la précarité matérielle et la précarité de l'instabilité à celles d'une existence morne, routinière, à peine vécue.
UNE MAISON FRANCHE
Hors circuit. Le squat a déraillé des sillons qui aiguillonnent ce monde. Il n'est pas un maillon de la chaîne étatique, et n'a pas grand-chose à faire de ses directives, de ses subventions, de ses normes. Il n'est pas un maillon de la chaîne marchande, et les chants de la rentabilité peuvent aller en envoûter d'autres. Aucune autre logique, aucune autre priorité ne gouverne le lieu que celles qui paraissent importantes à ses acteurs et ses actrices. Attention, maison incontrôlée.
Hors norme. Tel modèle social à respecter, parce que repères, clarté, au moins on s'y retrouve ? Tel schéma d'organisation à appliquer, parce que efficacité, puissance, et puis c'est l'économiste qui l'a dit ? Eh ben fi ! Fi ! Nous n'avons pas envie de reproduire bêtement ce qui nous entoure, surtout quand ce qui nous entoure nous paraît loin d'être la panacée. Pourquoi on s'y retrouverait pas avec des modèles comme de la poix et des schémas en en pâte à modeler ? Vous avez essayé, vous ? Nous on essaye. Pourquoi on s'y retrouverait pas sans hiérarchie ? Sans spécialisation ? Sans coercition ? Sans profit ? Nous on essaye : mettre en place entre nous des rapports sans domination et sans oppression, tenter le consensus, le prix libre, la gratuité...
Hors politicardises. En squattant nous faisons de la politique, et nous sommes ravi-e-s de pouvoir le dire : comme quoi on peut se battre pour des idées sans jouer au politicien ni adhérer à quoi que ce soit. Si nous changerons quelque chose à ce monde ce sera d'abord nos quotidiens, nos propres existences, voilà une étape à l'échelle de tout-un-chacun, peut-être pas si anodine, et trop souvent brûlée. Nous n'avons pas envie de laisser la politique aux pupitres et aux estrades, notre manière de la dire est de la vivre, de la confronter à la pratique. Nous ôtons le pouvoir soporifique de la politique en la rendant concrète : notre maison est le terrain d'expérience de nos utopies.
Hors autorité. Il n'y a aucune raison pour que les décisions concernant la vie du squat soient prises par une partie seulement des gens qui l'animent. Aucune raison pour que certain-e-s imposent quoi que ce soit à d'autres, aucune raison pour que certain-e-s fassent des choses contre leur gré et sans compréhension. Aucune raison de se surveiller et de se punir, aucune raison de ne pas se dire les problèmes en face et chercher ensemble une solution. Aucune raison d'en considérer certain-e-s responsables et d'autres non, aucune raison d'écouter l'avis de l'un-e moins que l'avis de l'autre, aucune raison de ne pas se faire confiance. Aucune raison de décréter une hiérarchie entre personnes embarquées sur le même bateau, pas besoin de fouet dans un groupe qui fait ce qu'il fait parce qu'il l'a choisi de bout en bout. Chez nous, pas de chef, pas de président, pas de comité directeur, pas de conseil des sages, pas de leader, pas de maître spirituel, pas de pion, pas de police interne. C'est l'autogestion.
Hors-la-loi. Légalité ou légitimité ? Il y en a pour qui la loi c'est toujours la loi, la loi c'est la Bible. Tu as fais l'ENA ? Tu traînes au sommet de la pyramide sociale ? Tu bois des cocktails avec ceux et celles qui chatouillent les enjeux planétaires ? Alors tu as le droit de décider de ce qui est bon pour les 60 millions de personnes dont tu n'as jamais vu le visage, et "être citoyen" c'est écouter tes recommandations armées sans réfléchir. Bon ben nous on est pas d'accord. Il y a des lois absurdes, lointaines, que nous nous permettons d'enfreindre, surtout quand nous voyons que concrètement, en agissant ainsi, nous ne faisons de mal à personne. Nous prenons le droit de vivre de manière imprévue sans que ça ne coûte ou ne pèse à quiconque sauf à ceux et celles qui veulent nous prévoir. On pourrait appeler ça de la désobéissance civile.
Hors propriété ? Pas tout-à-fait : nous sommes d'accord quand on nous dit que la propriété donne à l'humain un minimum d'intimité et de stabilité. Mais nous trouvons qu'elle se justifie seulement si le propriétaire se sert de son bien, s'il en a besoin, s'il en fait quelque chose : c'est ce que des têtes ont appelé la "propriété d'usage". Et c'est selon ce principe-là que nous nous permettons de nous sentir chez nous dans les maisons que nous occupons, habitons, animons, entretenons, décorons. C'est aussi selon ce principe-là que nous ne nous permettons pas de squatter des bâtiments dont l'utilisation, même périodique, est manifeste, par exemple des appartements meublés. Par contre, nous ne respectons pas la propriété dont on abuse, celle qui spécule, celle qui ne représente pour le proprio qu'un bout de papier, et pour les plus démuni-e-s une insulte. On étale devant nous des objets dont nous aurions besoin, dont nous ferions des merveilles, et on invoque la propriété privée pour nous interdire d'y toucher puis les laisser pourrir sous nos yeux médusés. Ca respire l'effronterie, et ça nous enrage. Voilà un exemple d'attitudes que nous voulons ne pas reproduire chez nous, ce rapport avide, stratège, comptabilisateur, face aux biens matériels, cette accumulation insensée, apeurée, cette insensibilité aux besoins des autres et du moment.
Hors expertitude. Alors nous, on bidouille. On fait plein de choses par-ci par-là, on bricole, on organise des concerts, on dessine des affiches, on prépare notre défense juridique, on récupère, on aménage, on repeint, on s'occupe d'un resto végétarien, d'une petite bibliothèque, d'une zone de gratuité, d'un labo-photo,... On n'y connaît pas grand-chose, on n'est pas des spécialistes, et ça nous convient, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Do it yourself. C'est pas léché, c'est pas parfait, mais on s'en fout, au moins ça vit, et nos maladresses donnent du cœur à nos constructions. On pourrait chercher la spécialisation, dans le groupe, si nos priorités étaient efficacité, rentabilité, productivité. En plus les experts disent que pour souder un groupe il faut plein d'experts qui ne connaissent que leur domaine et donc dépendent des autres pour le reste. Mais nous ne voulons pas être réduit-e-s à une fonction chacun-e, nous trouvons ça malsain d'isoler une seule de nos aptitudes (d'oublier les autres), et d'en user jusqu'à la limaille, d'en raboter même l'intérêt. Nous squattons justement pour avoir la possibilité d'explorer la multitude des ingrédients de nos petites personnes. Nous trouvons plus riche de partager nos savoirs-faire, d'apprendre sans cesse, plutôt que d'en faire des spécialités en chiens de faïence. Enfin nous pensons qu'il vaut mieux souder notre groupe par des vrais choix et envies plutôt que par des liens de dépendance. Nous ne savons pas si les experts sont utiles à une société, mais nous savons que nous n'en voulons pas comme modèle universel dans un monde déjà sur-expertisé.
Hors cadre. Mais vous y croyez vraiment, à tout ce bla-bla ? A tout ce que vous venez de lire ? Vous croyez vraiment que nous arrivons à mettre toutes ces belles idées en pratique ? Parce que nous, on en doute. D'un côté il y a la théorie, de l'autre la pratique, et pouvoir se vanter de faire d'emblée coïncider les deux, ça nous paraît douteux. Ce manifeste exprime avant tout les buts que nous nous sommes fixé-e-s, qui sait si nous les atteindrons jamais. Au moins nous aurons essayé, et si nous n'arrivons pas à les atteindre, nous saurons d'expérience pourquoi., où sont les terrains glissants. Nos idées donnent un cadre, mais la réalité nous amènera sans doute à partir naviguer à l'extérieur, à interroger ce cadre, à le remettre en question, et, à notre retour, à le comprendre différemment, peut-être le redessiner, peut-être le modérer, peut-être le radicaliser. Les cadres théoriques sont faits pour être tentés, pas gobés. Quand ils sont fixes ils deviennent tristes. Quand ils se font mouvants, bouillants, tourbillonnants, effervescents, alors il faut se changer en apprenti-sorcier-e, et tester, goûter, tâtonner, progresser. A l'aventure.
Hors bord. Attention : ce "manifeste" n'est pas le manifeste d'un éventuel mouvement des squats de France ou d'Europe ou d'Eurasie métropolitaine. Pas plus qu'il ne prétend le devenir. Il est le manifeste de certain-e-s individu-e-s, d'un certain squat, planté dans un certain contexte, dans un certain quartier, à un certain moment, avec un certain passé, un certain groupe d'habitant-e-s, une certaine atmosphère... L'échelle d'un squat est toute petite, chacun est un îlot d'autonomie avec son histoire et son environnement. C'est cette échelle toute humaine qui sabote les généralisations et qui fait une belle part de la richesse de ce monde parallèle. anti-copyright grenoble 2001 | |
| | | caserio Langue pendue
Nombre de messages : 181 lieux interlopes : galères Date d'inscription : 29/01/2005
| Sujet: .... Dim 15 Mai - 13:43 | |
| UNE EXPULSION, DIX EXPROPRIATIONS!!!!! | |
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| Sujet: Re: fédération des phalanstères | |
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| | | | fédération des phalanstères | |
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