Garden néo-libéraliste

Garden Party… Un nom qui appelle à la sieste et à la picole entre pots allongés dans l’herbe au son des vibrations électriques ou de poèmes dit sur fond musical improvisé… En bref, que du bonheur estudiantin sous les arbres centenaires de l’ancien jardin botanique. Non content de nous offrir le premier festival « Flower Power Eclectique » de la saison, ces chers universitaires ont laissé, jusqu’à maintenant, une bonne partie de leur célèbre jardin aux mains des assoc, afin que ces dernières puissent remplir un peu leurs caisses et partager leur bonne humeur.
Alors c’est quoi ce bordel qu’on a vu hier soir dans ce parc ? A l’entrée, grande tenture bleu avec une énorme inscription dessus : RED BULL ! C’était à peine croyable… Nous qui venions pour soutenir les quelques initiatives valables de la production de nos campus locaux, nous sommes tombés nez à nez avec la super production mondiale d’une boisson vendue sous les rythmes assourdissants d’un Hip Hop minable craché par de gigantesques enceintes… Le message est clair : Achète et tais-toi !!!
Il nous en faut tout de même un peu plus pour nous décourager de passer un bon moment et de faire la fête en bonne compagnie. C’est pour ça que nous avons continué notre voyage initiatique dans ce temple des mouvements de jeunes gens de bonne volonté. Nous n’avons pas été déçu par les stands proposant non seulement quelques produits gustatifs de premier choix mais aussi des sourires et pleins d’infos sur leurs activités. Même une rencontre surprenante avec deux agents de sécurité venus semble-t-il finir leur journée autour d’une bonne bière. Quelle ne fût pas notre surprise lorsqu’un peu plus loin nous rencontrons deux de leurs collègues, puis un moment après encore et encore et encore !!!! C’est à ce moment que nous avons découvert la supercherie : ces agents en uniforme étaient là pour nous surveiller. De nouveau, le message était limpide : Vous pouvez boire et faire la fête mais sans péter de travers !
Ecoeurés on s’est dit que si nous buvions assez, nous ne les verrions peut-être plus, qu’après quelques litres de bonne bière fraîche nous ne penserions plus qu’à danser et à rire tout en faisant ablation de ces « Têtes de pioche de va-t-en guerre à la noix » ! Du moins, c’était la seule solution envisageable pour rester dans ce jardin d’éden sans penser à nos angéoliers. Donc, direction les stands des assoc pour trouver notre graal rempli de liquide de bonne soirée garantie. Et c’est là, sous une pluie fine que le coup de grâce nous a été porté ; le vertige que nous cherchions dans le houblon fermenté, nous l’avons trouvé dans la déclaration de ce pauvre jeune homme du stand « le Genevois Libéré » qui nous apprit que seul le chevalier CARDINAL était autorisé à vendre cette bière tant recherchée dans ce genre de soirée.
On aurait dû s’en méfier, le but de l’université de Genève n’est pas d’émanciper ses élèves par un enseignement digne de ce nom complété par la possibilité d’utiliser son savoir bénévolement pour soutenir la société civile ; mais elle sert bien de parking pour futurs cadres des grosses multinationales helvétique. Donc, il est logique que ses beuveries et autres fêtes soient construites sur le modèle de son fonctionnement standard : rentabilité des compétences individuelles au profit de quelque groupes d’investisseurs, surveillance et contrôles de geôliers professionnels pour éviter toute initiative personnelle non autorisée et sponsoring payant pour des hordes de barbares néo-capitalistes.
Heureusement, la résistance s’est organisée ! Au fond du maquis de ce parc des réformateurs, un groupe de punks vendait de la bière à 2 balles… Mais où vont les bénéfices de cette vente illégale ? J’en sais rien… En tout cas pas pour acheter une Ferrari ou une villa à St. Trop !!! Peut être pour continuer la résistance active ou pour offrir un concert gratos !!!
MAIS C’EST QUOI CE BORDEL ???
En partenariat (enregistré!??!) avec Winnie