LES PAYS DE COCAGNE
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LES PAYS DE COCAGNE

les pays de dedans toi
 
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buenaventura
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buenaventura


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MessageSujet: bio 72   bio 72 EmptyMar 10 Mai - 23:35

BIOSCOPE 30

du mercredi 11 au mardi 17 mai 2005
programme

• MILLENIUM MAMBO de Hou Hsiao-hsien (VO st Fr)
Jeudi, Samedi et Lundi à 19h
Dimanche à 15h30
Attention! Derniers jours!

• NOS RACINES SILENCIEUSES de Ania Temler
De Jeudi à Mardi à 17h30
Mercredi à 19h, en présence de la réalisatrcie et des protagonistes du film
Attention! Derniers jours!

• AU LARGE DE BAD RAGAZ de Christophe Marzal
Mercredi, Jeudi, samedi, Dimanche, Lundi à 21h
Mardi à 19h
Vendredi à 20h, séance présentée par Décadrages
Attention! Derniers jours!

• UN HOMME SANS HISTOIRE de Pierre Maillard
Dimanche à 19h
Mardi à 21h


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NOS RACINES SILENCIEUSES
L'actrice Ania Temler, réalisant ici son premier long métrage, se confronte au passé de son père, réfugié polonais en Suisse. Celui-ci garde le silence sur sa vie à Varsovie et les raisons de son exil. Elle part alors à la recherche de l'histoire de ses propres racines.
http://www.perceuseprod.ch/3a.php?page=17&menu=5&compl=30&a=0&d=47

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Décadrages cinéma, à travers champs
Alain Boillat et François Bovier, membres du comité de rédaction viendront nous présenter la revue et plus particulièrement le dernier numéro. Ils introduiront ensuite la séance de Au large de Bad Ragaz.
Occasion unique. Vendredi à 20h.
www.décadrages.ch

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AU LARGE DE BAD RAGAZ
(...) Les personnages de Au large de Bad Ragaz traversent des espaces et le film se voit traversé par la question de l'espace au cinéma, au-delà de la sempiternelle problématique de l'identité suisse. A l'instar des étendues désertiques des road movies yankee, les lacs suisses s'offrent aux aventuriers comme un espace de liberté où les frontières s'abolissent. Ces trajets lacustres trouvent une motivation dégétique dans la nécessité d'éviter les barrages routiers: le couple recherché par la police et la mafia opte pour un autre terrain au sein duquel ils peuvent circuler à leur guise. Alex, qui n'est pas par hasard guide touristique - c'est-à-dire le représentant d'une maîtrise d'un espace balisé (lié à la voiture, puisqu'il est aussi chauffeur)-, se voit contraint de prendre des chemins de traverse pour suivre l'étrangère. Alex tente d'abord de couper à travers champs, puis abandonne l'automoblie au bord du lac pour continuer à pied et en bateau. Ce moment d'éviction de la voie routière, et donc du sous-genre institué du road movie, est marqué par un jeu sur la temporalité qui est unique dans le film: la scène où Alex évite le barrge en lançant sa voiture dans le champs est encadrée par un dialogue continu entre l'inspecteur Meyer et son adjoint qui, comme on l'apprend dans la seconde partie de la scène dialoguée au gré d'un mouvement d'appareil qui dévoile la présence de la Chevrolet rouge à l'arrière-plan, se situe en fait après l'abandon du véhicule. Ce boulversement chronologique donne l'impression d'une fuite en avant du couple qui s'oppose à l'immobilisme des poursuivants. Le film se construit sur l'axe de l'horizontalité, comme une succession de lieux, vectorisée par la folle entreprise des amants, mus à la fois par "la fièvre de l'or, la fièvre de l'amour [et] la fièvre des grands espaces", comme l'exprime Alex dans une formule qui juxtapose les trois formes d'absolu mises en jeu par le film. Ce lyrisme explique le peu de souci accordé à la vraisemblance géographique des trajets, qui relèvent plutôt de l'immaginaire. Seuls les premier et dernier plans suggèrent une dimension verticale par l'immersion dans cet au-delà des fonds lacustres. Ils instaurent ainsi, en délimitant le film, une dialectique entre la surface des choses et la profondeur de l'immatériel (le trésor relevant en quelque sorte de l'utopie, comme le mythe romanesque de l'amour après la mort suggéré à la fin). Lorsque Alex plonge dans le lac pour y chercher les caisses de lingots ou lorsque les amants s'enfoncent progressivement dans l'eau, le spectateur est par contre cantonné à la seule surface des flots. L'ouverture du film où une bande de brouillard en mouvement succède à des nuages de sable sous-marins annonce combien les éléments naturels contribueront à construire un espace organisé dans l'horizontalité. Dans la scène du night-club, Alex, totalement ivre, n'est d'ailleurs préoccupé que par une seule chose: s'empêcher de tomber de sa chaise. La chute aura toutefois bien lieu, mais hors-champ. (...)
Au large d'une réception critique hostile
Remarques sur Au large de Bad Ragaz
extrait tiré du n° 4/5 de Décadrages
par Alain Boillat

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du 18 au 24 mai, événement
A L'OUEST DES RAILS documentaire en quatre partie de Wang Bing
A Shenyang, dans la Chine profonde, Tie Xi est un gigantesque complexe industriel né au temps de l'occupation japonaise. Il a ensuite prospéré jusqu'à compter un million d'ouvriers avant 1990. Wang Bing a filmé de 1999 à 2001 la lente agonie des usines et des hommes dans l'effondrement final d'un système obsolète. En suivant au quotidien la descente aux Enfers d'une classe ouvrière autrefois promise à d'autres gloires par la Révolution chinoise, Wang Bing nous plonge au cœur d'une épopée moderne et il élève ces hommes et ces femmes au rang des plus bouleversants héros de cinéma.

Cinéma BIO 72 Place du Marché Carouge Genève rens : 022 / 342.08.67
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buenaventura
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MessageSujet: ...   bio 72 EmptyLun 16 Mai - 12:45

BIOSCOPE 31
J'ai pensé à nous. A nos gens qui vivent comme des porcs, à la bonne terre qui reste en friche. (...) Je vais peut-être découvrir quelque chose. En fouinant, je trouverais peut-être quelque chose qui cloche. Et je verrais si on peut y remédier. C'est pas bien clair dans ma tête. J'en sais pas assez.
Tom Joad (Les Raisins de la colère, singulièrement Henry Fonda dans le film de John Ford)
Mon intégrité m'a valu beaucoup d'ennemis.
Keng (le jeune soldat dans Tropical Malady, Apitchapong Weerasethakul)
Je serais quelque part dans le noir, je serais partout, partout ou tu regarderas.
Tom Joad {jusqu'à Puerto Angel, JB, partout}

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du mercredi 18 au mercredi 25 mai 2005
programme

• A L'OUEST DES RAILS, ROUILLE I de Wang Bing (VO st Fr)
Mercredi (18) et Lundi à 18h30, Vendredi à 21h, Samedi à 15h30
Attention! Derniers jours!

• A L'OUEST DES RAILS, ROUILLE II de Wang Bing (VO st Fr)
Mercredi (18) et Lundi à 21h, Vendredi et Mardi à 18h30
Attention! Derniers jours!

• A L'OUEST DES RAILS, VESTIGES de Wang Bing (VO st Fr)
Jeudi et Mercredi (25) à 18h, Samedi à 21h, Dimanche à 16h
Attention! Derniers jours!

• A L'OUEST DES RAILS, RAILS de Wang Bing (VO st Fr)
Jeudi, Dimanche et Mercredi (25) à 21h, Samedi à 18h
Attention! Derniers jours!

A L'OUEST DES RAILS: chacune des quatre parties peut se voir indépendamment des autres

• UN HOMME SANS HISTOIRE de Pierre Maillard
Dimanche à 19h, Mardi à 21h

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INTOLERANCE (1916, D.W. Griffith), LES RAISINS DE LA COLERE (1940, J. Ford), de ROME, VILLE OUVERTE à VOYAGE EN ITALIE (1945, 1953, R. Rossellini), SHOAH (1985, C. Lanzmann), SATANTANGO (1994, B. Tarr), DANS LA CHAMBRE DE VANDA (2000, P. Costa).
Quelques uns des films qui changent le cinéma. Ce cinéma qui ne nous boulverse jamais autant que lorsqu'il est réactif face au monde. Ce sont ces films qui mettent de nouveaux jalons formels et éthiques. Liste inutile et subjective que l'on peut compléter, changer un peu mais pas tant que ça. Il est plus difficile de la construire au présent. Pourtant, asssumons, oui:
A L'OUEST DES RAILS
un documentaire de Wang Bing
Chine, 2004, 9h11

Par-delà son apparence monstrueuse - un documentaire de neuf heures sur le démantèlement d'un gigantesque complexe industriel en Chine -, ce film de fin du monde est une œuvre majeure réalisée avec une caméra DV.

D'ici un siècle, quand la Chine aura fini de s'éveiller aux lois du marché de telle sorte que l'ultralibéralisme américain pourra aisément passer pour une utopie socialiste, les historiens du futur trouveront dans le cinéma chinois deux œuvres qui auront su donner forme aux profondes mutations ayant mené, à partir de la fin du XXe siècle, à cet état de fait.

La première, sous le signe de la fiction, est celle de Jia Zhang-ke. La seconde, sous le signe provisoire du documentaire, est A l'ouest des rails , de Wang Bing.
Les historiens du cinéma verront dans ce dernier non seulement une œuvre majeure de cet art ancien, mais encore un des films qui auront su reconduire et renouveler de la manière la plus significative les enjeux collectifs dudit art dans une technique d'enregistrement et un format nouveaux - le digi beta numérique - généralement dévolus, depuis leur apparition, à la circonvolution nombriliste et à la propagation esthétiquement infructueuse du principe lacanien selon lequel on ne s'autorise que de soi-même.
Voilà pour le futur, avec lequel on s'arrange d'autant plus facilement qu'il a la politesse de ne jamais vous contraindre au dédit.
Le présent - après un tour du monde d'un an dans quelques-uns des plus grands festivals de la planète -, c'est la sortie en salle de A l'ouest des rails , soit une autre paire de manches pour le critique ou le commentateur, mis au défi de convaincre que ce film, en dépit de sa longueur rédhibitoire et de son abord revêche (neuf heures passées dans un complexe industriel chinois en voie de démantèlement), est une des plus belles choses vues depuis longtemps au cinéma. Une de ces œuvres majeures qui, à l'instar du Shoah de Claude Lanzmann ou du S21 de Rithy Pahn, ont non seulement valeur de documents uniques, mais qui conquièrent ce statut par l'ampleur et la justesse historiques de leur propos, par le dépassement de leur sujet à des fins universelles, par le constant souci de l'humain et la découverte artistique qui les caractérisent.
Fruit d'un tournage de plus de deux ans durant lequel le cinéaste a partagé au jour le jour la vie de ses sujets, A l'ouest des rails est donc consacré à la dislocation d'un gigantesque complexe industriel situé dans le nord-est de la Chine, à Shenyang. Edifié en 1933 par l'armée d'occupation japonaise pour produire du matériel de guerre, reconverti lors de l'instauration de la République populaire en 1949, ce complexe fonctionnait encore à plein régime dans les années 1980, où un million de travailleurs faisaient tourner la centaine d'usines en activité. Les mutations économiques et industrielles de la Chine vont cependant conduire, au début des années 1990, à son inexorable désaffection, les usines fermant les unes après les autres. C'est l'aboutissement de ce processus que filme Wang Bing de 1999 à 2001, en superposant à cette chronique de fin d'un monde un enjeu proprement esthétique : requalifier le passage de l'argentique au numérique comme la transformation d'une forme épique à une forme élégiaque du cinéma, plutôt que comme le déplacement de sa vocation du collectif vers l'intime.
La longueur du tournage, l'ampleur du matériau récolté, la nécessité d'accompagner dans la durée ce processus aux conséquences humainement désastreuses le conduisent à monter son film en trois parties, en un feuilletage dont chaque strate témoigne d'un autre niveau de récit.
L'univers esthétique de Wang Bing n'en serait pas moins à chercher sur une hypothétique ligne de fuite qui relierait, sous le signe de la perte, Visconti à Pedro Costa, dans l'évident cousinage des grands survivants de la glaciation soviétique que sont Alexandre Sokourov, Béla Tarr ou Sharunas Bartas.

Rouille ouvre la trilogie, depuis le cœur bientôt éteint du dernier haut fourneau de la région. Au rouge flamboyant des ateliers désertés par la main-d'œuvre répond le vert saumâtre des vestiaires, bains et autres salles de repos, où des ouvriers désœuvrés exsudent par tous les pores de leur peau l'inquiétude de ceux qui se savent condamnés.
L'acier rouillé des machines-outils, le feu du fourneau, les fumées épaisses de la matière qui refroidit, la poussière stagnante, la crasse et la sueur qui s'insinuent dans le pli des corps, l'eau croupissante des bains, la neige qui recouvre les alentours, les blocs de glace qui envahissent le sol des bâtiments composent une sorte de traité des différents états de la matière, de sa transformation incessante, une immobilité cyclique contre laquelle les hommes relèvent sans barguigner le défi de Sisyphe.

Vestiges se déroule dans un des quartiers ouvriers du complexe, nommé Arc-en-ciel. Bientôt rasé par la municipalité, déjà partiellement ruiné, il abrite la petite vie de ces petites gens qui s'y accrochent paradoxalement comme à une part essentielle de leur existence. Des personnages à part entière apparaissent, à commencer par Bobo, ce volumineux et sympathique adolescent qui marivaude en compagnie de sa bande, tandis que les parents continuent, héroïquement, de récolter dans la boue des terrains vagues des matériaux de rebut pour colmater des brèches qui ne se refermeront plus. Rails , enfin, s'attache au quotidien des employés de la ligne de chemin de fer qui relie le complexe au reste du pays.
Associée à des portraits plus fouillés de personnages - notamment celui, bouleversant, d'un père impuissant à apaiser la folie de son fils -, la circulation en circuit fermé des engins évoque ce drame de terrible envergure qu'est la faillite de la transmission, le sentiment que l'humanité à laquelle appartiennent ces personnages va désormais s'arrêter là.
On s'étonnera sans doute que les données statistiques, économiques ou politiques soient ici réduites à leur strict minimum. Pas davantage d'entretiens ni de voix off explicative. Cette indifférence assumée à l'instrumentalisme pédagogique et à la maîtrise du discours, qui sont encore la loi du genre, permet à ce documentaire d'atteindre un autre horizon, celui d'une étrangeté d'ordre fantastique, d'une expérience sensorielle, d'une vitalité poétique née de la ruine.
La composition plastique, la recherche d'une justesse de point de vue sur les personnages, l'interrogation sans cesse renouvelée des conditions qui président dans une situation donnée au rapport des sujets filmés avec l'espace et le temps, le montage entre eux de ces éléments, en un mot la mise en scène, sont ici les soucis et les outils prépondérants du cinéaste qui atteint, grâce à eux, avec infiniment plus de pertinence et de fulgurance que s'il l'avait posée comme préalable, le cœur de la question politique.
Celle-ci ne concerne pas seulement la fin d'un système qui serait celui du productivisme socialiste chinois. La grande force de ce film résolument tourné du côté des hommes, de leur souffrance comme de leur résistance, est qu'il emporte avec lui toute l'histoire du XXe siècle, qui aura été, comme jamais dans l'histoire humaine, celle de l'asservissement et de l'anéantissement industriel de l'homme par les systèmes. Et lorsqu'à cette dimension tout à la fois artistique et politique s'ajoute une aura mythologique - la lutte immémoriale des hommes contre l'indifférenciation de la matière -, force est d'admettre qu'on a bien affaire à un chef-d'œuvre.
Jacques Mandelbaum

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du 26 au 29 mai, la rigueur du regard: films du nouveau cinéma argentin
Chaque fois qu'on me demande ce qu'ont en commun les films du nouveau cinéma argentin, je réponds la rigueur du regard, l'intention de se dépouiller d'un certain côté artificel du cinéma argentin antérieur. Il me semble que c'est cela qu'il y a de nouveau. Le fait de devoir travailler avec peu de moyens fait que la rigueur est presque obligatoire. Enfin, il me semble qu'il y a un certain risque. Parmi les films récemment réalisés, beaucoup n'auraient pu être faits avant. Ou, peut-être, auraient-ils pu être filmés mais pas vus par le public de la même manière.
Martin Rejtman
LOS MUERTOS (2004) de Lisandro Alonso, LA LIBERTAD (2001) de Lisandro Alonso, SILVIA PRIETO (1999) de Martin Rejtman, EL BONAERENZE (2001) de Pabo Trapero, ANA Y LOS OTROS (2003) de Célina Murga, TODO JUNTOS (2002) de Federico Léon, NEGOCIOS (1995) de Pablo Trapero, EXTRANO (2003) de Santiago Loza, ...

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MessageSujet: ...   bio 72 EmptySam 21 Mai - 12:04

le 26.27.28.29. mai, au BIO 72 Nouveau cinéma argentin :

le programme sur www.bordufilms.ch/cineargentin
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MessageSujet: ...   bio 72 EmptyMar 24 Mai - 13:18

BIOSCOPE 32
Ainsi je me suis fait une image, / Fausse, / Comme une image / Ne peut que l’être ! / Ainsi je suis battu ! / Ainsi tout ce que j’ai pensé / Etait insensé, / Et ne peut / Et n’as pas le droit d’être dit ! / O parole, / Toi parole, / Qui me manques !
Moïse (dans Moïse et Aaron - Straub, Huillet, 1974)

- Il paraît que tu as tué tes frères ? / - J’ai oublié, c’est du passé.
Argentino Vargas (son personnage dans Los Muertos - Alonso, 2004)

Un trou dans la terre, ça n’a rien de sacré. Ni l’homme dedans. Ni toi. Ni moi. C’est comme les religieux avec leurs saints. Alfredo c’est notre saint à nous. Notre Saint-Fric.
Warren Oats (Bennie creusant une tombe pour y déterrer une tête dans Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia - Peckinpah, 1974)

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du mardi 24 au mardi 31 mai 2005
programme

• A L'OUEST DES RAILS, ROUILLE II de Wang Bing (VO st Fr)
Mardi (24) à 18h30
Attention! Dernier jour!

• A L'OUEST DES RAILS, VESTIGES de Wang Bing (VO st Fr)
Mercredi à 18h
Attention! Dernier jour!

• A L'OUEST DES RAILS, RAILS de Wang Bing (VO st Fr)
Mercredi à 21h
Attention! Dernier jour!

A L'OUEST DES RAILS: chacune des quatre parties peut se voir indépendamment des autres

• UN HOMME SANS HISTOIRE de Pierre Maillard
Mardi (24) et Lundi à 21h
Attention! Derniers jours!

du 26 au 29 mai, la rigueur du regard: films du nouveau cinéma argentin
http://www.bordufilms.ch/cineargentin.html

• SILVIA PRIETO de Martin Rejtman (VO st Fr)
Mardi (31) à 19h

• LOS MUERTOS de Lisandro Alonso (VO st Fr)
Mardi (31) à 21h

Cinéma BIO 72 Place du Marché Carouge Genève rens : 022 / 342.08.67

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du 1er au 7 juin
continuation des films argentins LOS MUERTOS, LA LIBERTAD, SILVIA PRIETO, EL BONAERENSE

Les bébés naissent sous-alimentés, les enfants avalent de la terre pour se remplir le ventre, les fillettes se prostituent pour la valeur de deux kilos de viande, les vieillards de soixante-dix ans, nu-pieds, vivent sous un toit de chaume posé sur quatre murs de bourbe. Dans les régions de Corientes et de Misiones, loin de la capitale, cela existait bien avant la crise argentine actuelle. Après avoir parcouru un bon nombre de kilomètres sur l'eau et sur la terre, tu finis presque toujours avec la même idée: tu imagines toute cette terre et toute cette eau tachées de sang, d'oubli et de mort.
Argentino Vargas et le personnage du film sont intimement liés par un certain isolement tant au niveau de leur lieu de vie que de la société où leur citoyenneté n'est pas toujours reconnue. En effet Argentino a une cinquantaine d'année. Il est analphabète.
Sur son visage est inscrite l'histoire du film.
La caméra ne lui fait rien, il ne sait pas ce que c'est le cinéma. (Alors que le tournage est terminé): tout est comme avant, la famille vit toujours sans électricité ni eau courante, et le père n'adresse toujours pas la parole à ses enfants.
Ça n'a rien changé à la vie d'Argentino, à la mienne si.
Lisandro Alonso
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MessageSujet: ..   bio 72 EmptySam 11 Juin - 12:16

BIOSCOPE 34
Les tombes ça me connaît. Ce qui est fait est fait. Finito. J'ai fait bien pire.
Warren Oats (Bennie, Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia - Sam Peckinpah)

Un homme rame en remontant le cours d’une rivière calme au milieu de la forêt. Soudain une chèvre. Cet homme, c’est Argentino Vargas. C’est cet homme que filme Lisandro Alonso et le plan que nous avons commencé à décrire est sans doute l’un des plus puissants que nous avons pu voir sur l’écran de ce cinéma.
[aparté : ce vieux cinéma, comme on le sait. La salle date des années trente et la rénovation nécessaire est actuellement travaillée par la Fondation du cinéma Bio. Il semble qu’elle ait choisi un architecte et que des travaux commenceront l’hiver prochain. C’est cette Fondation qui nous a mandaté pour exploiter ce cinéma en attendant. Pour l’instant nous sommes là jusqu’à fin juin. Après, on ne sait pas encore, on en discute justement avec la Fondation.]
[nos excuses : pris dans l’aparté, un Bioscope manque, le 33. Ça nous chagrine car il voulait parler de ce cinéma argentin que nous aimons et défendons depuis quelques années. Los Muertos en est incontestablement un sommet. Un sommet intense du cinéma contemporain. On le laisse encore pour deux projections ce we (on sera là dimanche, pour le revoir) et il reste encore cette projection ce soir de La Libertad, son précédent film, soit une affirmation de la liberté comme on l’entend rarement, forcément troublant, beau.]

Derrière la poussière. Derrière les masses de métaux rouillés. Derrière le froid. Derrière les baraquements de tôle. Au milieu de l’immensité d’un gigantesque site industrielle qui s’abandonne, un jeune pleure son père et nous, nous pleurons avec lui. Wang Bing a filmé ce site et ces ruines en devenir. Il a filmé ces hommes et de son implication de cinéaste (deux ans, seul, sur place) se dégage une vision humaine. Ici ce jeune pleure : le plan est long et la caméra pudique. Un autre sommet du cinéma contemporain, quitte à se ridiculiser avec cette formule deux fois employée.
Ceux qui sont venus voir A l’ouest des rails ont exigé de nous d’autres séances. Le genre d’exigence qu’on ne refuse pas.

Une sortie cette semaine : The Missing. Un western néo-classique de Ron Howard. On en reparle.


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du mardi 24 au mardi 31 mai 2005
programme

• THE MISSING (LES DISPARUES) de Ron Howard avec Tommy Lee Jones et Cate Blanchett (VO st Fr)
Samedi à 14h30, Dimanche à 14h
+ Tous les jours à 18h30 (sauf Samedi et Dimanche)
+ Tous les jours à 21h

• A L'OUEST DES RAILS, ROUILLE I de Wang Bing (VO st Fr)
Mercredi à 16h, Samedi à 17h
Attention! Derniers jours!

• A L'OUEST DES RAILS, ROUILLE II de Wang Bing (VO st Fr)
Jeudi et Lundi à 16h
Attention! Derniers jours!

• A L'OUEST DES RAILS, VESTIGES de Wang Bing (VO st Fr)
Dimanche à 16h30
Attention! Dernier jour!

• A L'OUEST DES RAILS, RAILS de Wang Bing (VO st Fr)
Vendredi et Mardi à 16h
Attention! Derniers jours!

A L'OUEST DES RAILS: chacune des quatre parties peut se voir indépendamment des autres

• LA LIBERTAD de Lisandro Alonso (VO st Fr)
Mardi (7) à 19h
Attention! Dernier jour!

• LOS MUERTOS de Lisandro Alonso (VO st Fr)
Mardi (Cool à 21h
Samedi et Dimanche 19h30
Attention! Derniers jours!

Cinéma BIO 72 Place du Marché Carouge Genève rens : 022 / 342.08.67
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MessageSujet: .   bio 72 EmptyJeu 16 Juin - 12:33

BIOSCOPE 35
A man will search his heart and soul / Go searching way out there, / His peace of mind he knows he’ll find, / But where, O Lord, O where ? / Ride away Ride away Ride away
Un homme partira en quête de son âme et de son cœur / (...) / Il sait qu’il trouvera le repos / Mais où donc seigneur, où ? / Chevauche au loin …
Une ballade dans The Searchers, John Ford
We are all bastards. And that most venerable man which I did call my father, was I know not where when I was stamped.
Nous sommes tous bâtards. Cet homme que je vénérais et nommais père était je ne sais où quand je fus fabriqué.
Cymbelin, Shakespeare

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du mardi 15 au mardi 21 juin 2005
programme

• THE MISSING (LES DISPARUES) de Ron Howard avec Tommy Lee Jones et Cate Blanchett (VO st Fr)
Dimanche à 16h30
Jeudi à 17h30
Mercredi et Mardi à 18h30
Mercredi, Samedi, Dimanche, Lundi, Mardi à 21h
Jusqu'au 28 juin

• LA MAISON EST NOIRE de Forrogh Farrokzad (VO st Fr)
Jeudi 16 à 20h
Attention! Séance unique - Gratuite - !

• LOS MUERTOS de Lisandro Alonso (VO st Fr)
Mardi (Cool à 21h
Samedi et Dimanche 19h30
Jusqu'au 26 juin

Cinéma BIO 72 Place du Marché Carouge Genève rens : 022 / 342.08.67

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Jeudi 16 juin Journalisme et engagement: couple maudit?

20h00
LA MAISON EST NOIRE
un film iranien de Forough Farrokzad, 1962, 20 min
Même à qui ne saurait rien de Forough Farrokhzad ni de son rôle dans la culture iranienne contemporaine, quelque chose s'impose dès les premiers plans, qui rend ce film indiscutable, et qui le place immédiatement, sans les béquilles d'aucun discours, d'aucune analyse, d'aucune interprétation, dans le cinéma essentiel. C'est une sorte de sûreté et d'absolue nécessité dans l'attaque des plans, une certitude quant à la façon de mettre ces visages et ces corps de lépreux dans un axe, dans un cadre et à une distance qui s'imposent par leur évidence et leur force. Ce n'est pas la mythologie qui s'est constituée autour de la poétesse et de sa vie interrompue qui désigne ce film unique à notre sidération, mais d'abord cette puissance de décision dans le geste de filmer qu'elle a en commun avec quelques grands cinéastes, et qui ne saurait relever d'aucun apprentissage. C'est la chose la plus injuste pour tous ceux qui croient que le cinéma pourrait s'apprendre, cette évidence que dès ses premières images cette jeune femme était une cinéaste-née, la même qui nous saisit devant les plans de Jean Vigo, du Luis Bunuel de Las Hurdes, des films de Charlot. Dans chaque plan, tout est dit de la réalité et du rapport du cinéaste comme être humain - à ce qu'il choisi de regarder, avec les yeux à la fois grands ouverts et farouchement fermés.
(...)
Alain Bergala
20h30 débat
La presse d’opinion n’a pas toujours bonne presse… En Suisse romande, Le Courrier est le dernier quotidien d’opinion à assumer ce statut. Est-il pour autant réellement seul sur son créneau? Sélectionner une information, des interlocuteurs, n’est-ce pas déjà opérer un choix orientant l’opinion? La recherche d’informations fiables n’exige-t-elle pas un engagement constant, comme le prouvent en Irak ou ailleurs les journalistes payant leur métier de leur vie ou de leur liberté?
Pour débattre de ces différentes questions, Le Courrier a invité:
Ariane Dayer, rédactrice en chef du magazine Saturne
Elisabeth Eckert, membre de la rédaction en chef de la Tribune de Genève
Jean-Jacques Roth, rédacteur en chef du Temps
Bruno Clément, en charge du secteur presse au syndicat Comédia
Marco Gregori, rédacteur en chef du Courrier

Animation et modération du débat par Isabelle Moncada, journaliste à la Télévision suisse romande

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L'histoire de THE MISSING n'est pas sans rappeller celle du film de John Ford THE SEARCHERS. Qui se trouve être non seulement l'un des films les plus marquants sur la construction d'une société (d'Amérique) mais en plus un film à la charnière d'une époque en mutation.
D'ailleurs, Jean-Louis Leutrat: 1956. Aux Etats-Unis, le cinéma ne va pas tarder à céder le pas à la télévision. La communauté hollywoodienne n’est pas encore remise du choc de la Chasse aux sorcières. L’expérience de production indépendante qu’a vécue John Ford avec Argosy Pictures vient de prendre fin. De tout cela, The Searchers porte trace. Il est aussi l’une des grandes œuvres à la facture classique dans lesquelles frémit le cinéma moderne. Le faux raccord, qui est l’une des marques de ce cinéma, est présent tout au long du film : non pas sous sa forme technique, mais comme thème (entre blessure et cicatrice), ou mieux comme lieu des partitions, jamais effacées, qui constituent l’histoire américaine. Il ne s’agit pas d'une ligne de partage d’une race à une autre, ni du métissage qui diviserait un individu, mais d’un clivage à l’intérieur d’une même race ou d’un même individu, comme la lazy line des tisserands navajos qui ne sépare jamais deux couleurs ou deux dessins, mais passe à l’intérieur d’une même couleur ou d’un même dessin.
à suivre
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MessageSujet: .   bio 72 EmptyMer 22 Juin - 16:27

BIOSCOPE 36

du mercredi 22 au lundi 27 juin 2005
programme

• THE MISSING (LES DISPARUES) de Ron Howard avec Tommy Lee Jones et Cate Blanchett (VO st Fr)
Dimanche à 16h30
Mercredi, Jeudi, Lundi à 18h30
Tous les jours à 21h
Jusqu'au 27 juin

• LES PROTESTANTS de Clarisse Hahn (VO F)
Vendredi à 19h
Attention! Séance unique

• LOS MUERTOS de Lisandro Alonso (VO st Fr)
Samedi et Dimanche 19h
Jusqu'au 26 juin

Cinéma BIO 72 Place du Marché Carouge Genève rens : 022 / 342.08.67

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LES PROTESTANTS
un film français de Clarisse Hahn, 2005, 85 min
Portrait d'une communauté.
La façon de se vêtir, d’aménager son intérieur, est souvent le signe le plus évident d’une appartenance sociale. Il est aussi le signe le plus superficiel d’une identité qui s’enracine profondément en chacun. La foi protestante se définit par une certaine idée du bien et par des valeurs liées à la communauté. Comment se débattent les individus à l'intérieur de situations normées? Jusqu’à quel point tentent-ils de se conformer au milieu dans lequel ils se trouvent? Jusqu’à quel point parviennent-ils à affirmer leur individualité? Comment perçoivent-ils leur identité? Il s'agit d'une réflexion sur les valeurs qui régissent l’existence des individus, à différents âges de la vie.

Séance proposée par le MAMCO
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MessageSujet: .   bio 72 EmptyMer 29 Juin - 15:17

BIOSCOPE 37

Vincente : Je vais mourir ? / Santiago: Oui. / Vincente: J'ai peur.
The Naked Dawn

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Le Cinéma BIO 72 n'étant pas équipé pour projeter dans de bonnes conditions l'été, il ferme.
Sa réouverture début septembre est encore en suspens. En effet: nous avions conclu un accord avec la Fondation pour le cinéma Bio (propriétaire des lieux en quelque sorte, elle planche sur la rénovation prévue pour l'hiver prochain) qui cette fois nous proposait une location de la salle. Malheureusement des problèmes techniques nous empêchent aujourd'hui de savoir si nous pourrons réouvrire en septembre. On vous tient au courant. Là on ferme pour l'été, donc. On en profite pour faire de la prospection.
Non sans vous proposer une dernière séance jeudi. (le troisième plus beau film du monde - presque invisible en plus)
Après la séance, on a beau être fatigué, nous vous convions à un apéritif festif ici d'abord et à l'Asile du cinéma (juste à côté dans la rue). Bien habillé pour notre part, car comme le dit Santiago Si le chapeau de paille convient au pulque, boire de la tequila impose au minimum un sombrero.

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Jeudi 30 juin à 21h

THE NAKED DAWN
Le Bandit
un film d'Edgar G. Ulmer en Technicolor avec Arthur Kennedy, Betta Saint John et Eugene Iglesias

Tout ce que le cinéma peut exprimer se trouve dans ce "petit" film, mi-western, mi récit-d'aventures, à la limpidité et à la richesse de sens confinant au sublime. En vingt-cinq ans de carrière, Ulmer a eu le temps de digérer les influences les plus lointaines et les plus fécondes (le Kammerspiel pour l'expressivité des décors réduits, Murnau pour l'universalité et la densité du propos). Pressé par les circonstances, il a également cultivé jusqu'au génie son sens de l'économie dramatique et de l'économie tout court. The Naked Dawn représente la somme de son œuvre et en même temps le film est si simple, si accessible qu'il peut lui servir d'introduction. C'est une "morality play" (fabliau à portée morale antérieur à la Renaissance) comme l'auteur les aime, racontant l'histoire d'un jeune homme accablé de défauts mais encore malléable et entrant, grâce à un aîné, sur une voie où il trouvera peut-être le moyen de s'améliorer. Son mentor est un voleur, personnage non respectable par excellence, mais qui a pour lui son expérience et sa lucidité. A l'inverse du jeune homme, il ne se paie pas de mots et de faux semblants. Cela n'est que la trame de l'œuvre qui contient aussi une parabole à plusieurs niveaux et offre une série très riche de variations sur l'errance et la vie sédentaire, la dilapidation et l'accumulation des biens, l'exclusion et la participation, la lucidité et l'hypocrisie. Toute vérité, dans ce récit aux dialogues littéraires et plein de sens, est nuancée par son contraire. En même temps, à travers le personnage d'Arthur Kennedy, le film distille une mélancolie poignante qui se hausse aisément au tragique. Le talent unique du cinéaste est tout entier contenu dans la première séquence (un aventurier aide son compagnon à entrer dans la mort). Ici l'émotion est à son comble. Une émotion de fin de film, alors que l'histoire commence à peine.
Jacques Lourcelles


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MessageSujet: .   bio 72 EmptySam 10 Sep - 15:48

le 14 septembre : deux films de l'enfer au bio :

Land of the dead et avanim (pierres) ...
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MessageSujet: .   bio 72 EmptyMar 13 Sep - 22:36

BIOSCOPE 39
Ils sont nous et nous sommes eux.
Night of the Living Dead, 1968, Georges A. Romero
Du 14 au 20 septembre 2005
MER JEU VEN SAM DIM LUN MAR
De Georges A. Romero, USA 15h 15h
THE LAND OF THE DEAD 19h 19h 19h 21h 21h
VO st Fr, 93'
19h 19h
De Johnnie To, Chine (Hong Kong) 17h 17h
BREAKING NEWS 21h 21h 21h 19h 19h
VO st Fr, 91' 21h 21h
Cinéma BIO ✮ 72 Place du Marché Carouge Genève T : 022 342.08.67
A Venir Night of The Living Dead, Dawn of the Dead et Day of the Dead de Georges A. Romero ; Société Anonyme de Laurent Graenicher et Avanim de Raphaël
Nadjari si l’exploitant-distributeur le veut bien.
www.cinema-bio.ch
Nous vous rappelons qu’un ami du cinéma, Jean-Marc Richard, anime un site ou vous trouverez toutes sortes d’informations sur la programmation du Bio 72.
Contact Cinéma Bio 72 ; Case Postale 1674 ; CH – 1227 CarougeT : +41.22.342.08.67 ; F : +41.22.342.01.26 ; E : programmation@cinema-bio.ch
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MessageSujet: ..   bio 72 EmptyJeu 20 Oct - 14:14

BIOSCOPE 44
J'ai entendu dire qu'il y a dans ce film « une littéralité insoutenable ». (…) . Je dirai seulement que la « littéralité insoutenable » du film est celle
d'une image - d'un art, d'une beauté – qui s'inquiète d'elle-même : qui s'inquiète de ce que, précisément, on prendrait par méprise pour une
auto-satisfaction. « Beau travail » : un travail de beauté est-il un gâchis ? Mais peut-on sans beauté poser seulement la question ? Ou bien
encore : lorsque l'art se trouve en charge de quelque chose qui n'est rien moins que la déshérence de l'ordre théologico-politique, que veut
dire « art » ? À la suffisance fascinante et perverse d'une « areligion », quelle affirmation opposer, quel art athée qui ne soit ni clos sur soi, ni
soumis à des injonctions de sens ? La force étonnante de ce film philosophique, la force de son travail est de produire rien de moins que ces
questions : et sa beauté est celle de ce travail (ou bien l'inverse).
L’areligion (à propos de Beau Travail ), Jean-Luc Nancy
Dès le moment où l’on me dit qu’il fallait me greffer, tous les signes pouvaient vaciller, tous les repères se retourner. Sans réflexion, bien sûr,
et même sans identification d’aucun acte, ni d’aucune permutation. Simplement, la sensation physique d’un vide déjà ouvert dans la poitrine,
avec une sorte d’apnée où rien, strictement rien, aujourd’hui encore, ne pouvait démêler pour moi l’organique, le symbolique, l’imaginaire, ni
démêler le continu de l’interrompu : ce fut comme un même souffle, désormais poussé à travers une étrange caverne déjà imperceptiblement
entrouverte, et comme une même représentation, de passer par-dessus bord en restant sur le pont.
L’Intrus , Jean-Luc Nancy
du mercredi 19 au mardi 25 octobre MER JEU VEN SAM DIM LUN MAR
16h30 16h30
19h 19h 19h 19h 19h 19h 19h
L’INTRUS
France, 2004, 129’. Un film de Claire DENIS à partir de Jean-Luc
NANCY. Avec Michel SUBOR, Grégoire COLIN, Katia GOLUBEVA,
Béatrice DALLE, …
21h15 21h15 21h15 21h15 21h15 21h15 21h15
Cinéma BIO ✮ 72 Place du Marché Carouge Genève T : 022 342.08.67
Intense Intrus
Commentaire inutile.
Tout au plus pourrions-nous décrire les enjeux du film, mais les mots manquent, cruellement. Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’histoire dans ce film,
au contraire. C’est encore moins un film qui refuse l’écrit, mais cet écrit-là, comme le reste de ce qui fait le film, filmage, sonorisations, acteurs,
rythme, …, tout est à ce point précis et cohérent que nous nous tairons pour ne pas avoir à simplifier. Tout au plus, posons quelques jalons :
Béatrice Dalle. On connaît le personnage public né avec son interprétation dans un film plutôt médiocre mais qui fit date dans son époque. On
l'a ensuite trop souvent confondue avec ce film. Injustement: il suffit de voir son jeu tout en retenue dans J'ai pas sommeil. Ou son animalité
impressionnante dans Trouble Every Day.
Agnès Godard a filmé L’Intrus. Une image majestueuse en cinémascope par sa lumière et ses couleurs intenses, pourtant pas du tout saturée
(plaie d’époque cette saturation systématique). Mais surtout une caméra à l’épaule, près des comédiens, physique et calme à la fois. Agnés
Godard a déjà filmé, entre autre, Vendredi Soir, Trouble Every Day, Beau Travail, Nénette et Boni, US Go Home, J’ai Pas Sommeil, …
Grégoire Colin. En 1994, acteur encore totalement inconnu, une scène en plan séquence dans US Go Home : sur la musique de The Animals
dans une chambre très seventies, Grégoire Colin danse et ainsi naît au cinéma.
Stuart A. Staples est musicien et chanteur du groupe Tindersticks. Compagnon idéal de notre mélancolie. Doux et violent. Titille l’âme. Groupe
de « rock ». Rien à voir avec le cinéma, à priori. Sauf qu’ils ont déjà illustré Nénette et Boni et Trouble Every Day. Stuart A Staples dans l’Intrus
griffonne un peu à la guitare et ses trompettes sont des hurlements dans la nuit de sous-bois (c’est une image, mais c’est aussi vrai).
Michel Subor est l’acteur incarnant Bruno Forestier dans Le Petit Soldat (1963) de Jean-Luc Godard. Dans Beau Travail (1999) il est Bruno
Forestier. Dans l’Intrus Louis Trebor. Son corps porte la trace d’une vie qu’aucun mot ne dira. Impressionnant. Un cousin d’Argentino Vargas
( Los Muertos) ?
Jean-Luc Nancy est philosophe, sa pensée complexe et son écriture lumineuse le plus souvent. Il écrit parfois sur le cinéma des textes
primordiaux (sur Kiarostami par exemple). Il se trouve aussi qu’il a écrit un texte sur Beau Travail (dont nous revient en tête cette phrase : « Un
sauveur perdu, celui qui l'a perdu - comme un Satan l'ayant égaré au désert - lui-même perdu car exclu de la Légion et finissant par se suicider -
mais pour revivre, lui, sans ambiguïté, aux dernières images du film, de la vie intense d'une danse précise et fiévreuse exécutée dans le décor
d'un dancing aux lumières éteintes, sur une musique dont le titre (autre titre secret, à déchiffrer) est rythm of the night. »). Et puis, donc, L’intrus
est un court texte qui part de l’expérience de greffe d’un coeur (Edition Galilée). Le film l’Intrus s’en est inspiré.
Claire Denis enfin. A réalisé quelques-uns des plus beaux films de ces quelques dernières années : US Go Home, J’ai pas Sommeil, Beau
Travail, Trouble Every Day, ainsi que Nénette et Boni, Vendredi Soir, S’en fout la mort et Chocolat pour les fictions.
L’on pourrait même continuer. Mais c’est inutile, ceux qui savent viendront. Les curieux aussi.
A venir , du 26 octobre au 1er novembre
HANS SCHIMDT, ARCITECTE un film de Véronique Goël – en présence des auteurs le mercredi 26 (19h), précédé de DAD de Stephen
Dwoskin.
Nous vous rappelons qu’un ami du cinéma, Jean-Marc Richard, anime un site bien : www.cinema-bio.ch
Cinéma Bio 72 ; Case Postale 1674 ; CH – 1227 CarougeT : +41.22.342.08.67 ; F : +41.22.342.01.26 ; E : programmation@cinema-bio.ch
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MessageSujet: ..   bio 72 EmptyVen 28 Oct - 15:54

BIOSCOPE 45
Le jour où Amory partit à pied pour Princeton, le ciel était un dôme incolore, très haut, froid et sans menace de pluie. C!était un jour gris, le temps le
moins charnel qui soit ; un jour à rêves, à espoirs lointains, à vision lucide. Un jour facilement associé à ces vérités abstraites, ces idées pures qui se
dissolvent au soleil ou s!effacent dans un rire railleur au clair de lune. Les arbres et les nuages étaient sculptés d!austérité classique ; les bruits de la
campagne s!harmonisaient sur une note, métallique comme une trompette, d!un seul souffle comme l!urne grecque.
Francis Scott Fitzgerald, L!envers du paradis
Du 26 octobre au 1er novembre 2005
MER JEU VEN SAM DIM LUN MAR
HANS SCHMIDT ARCHITECTE + DAD 19h 19h 19h 19h 19h 19h 19h
16h30 16h30
L'INTRUS 21h15 20h30 20h30
20h30 20h30
20h30 20h30
L!INTRUS
France, 2004, 129!. Un film de Claire DENIS à partir de Jean-Luc NANCY. Avec Michel SUBOR, Grégoire COLIN, Katia GOLUBEVA, Béatrice DALLE, …
Cinéma BIO ! 72 Place du Marché Carouge Genève T : 022 342.08.67
Mercredi 26 à 19h : séance en présence des auteurs du film HANS SCHMIDT ARCHITECTE
HANS SCHIMDT, ARCHITECTE
Un film de Véronique Goël
Suisse, 2005, 45!
Entre utopie et réalité,
à la recherche d!une relation utile
entre architecture et société,
entre tradition et industrialisation.
Pionnier de l!architecture moderne en Suisse, Hans Schmidt
(Bâle,1893-1972), n!aura de cesse de lutter pour une architecture qui
ne soit pas seulement «art» mais engagement social et conçoit son
travail comme participant du «construire» d!une société qu!il souhaite
plus égalitaire. Fort de ce principe, il part en 1930, avec la «Brigade
May» se mettre au service de la construction et de l!urbanisme en
Union soviétique. «Forcé» de quitter Moscou en 1937, il rentre à Bâle.
Il tentera dès lors, une synthèse entre la rationalisation moderne des
plans et la possibilité de renouer avec une expression architecturale
plus populaire. Finalement boycotté pour son engagement actif dans le
Parti du Travail (PdT) dont il avait été cofondateur, il s!installe à Berlin-
Est en 1956. Respecté et apprécié en tant que théoricien et formateur,
il devra constater que le «climat» est trop défavorable aux «hôtes
étrangers»pour que lui soient offertes une possibilité de construire. En
1969, il prend sa retraite et rentre à Bâle.
Réalisations de Hans Schmidt de la fin années 20. Photographies d!époques (en NB) et actuelle (en couleur).
DAD
Angleterre, 2003, 15!. Un film de Stephen Dwoskin
"Ode à mon père et, peut-être, à tous les pères. Ce film, que ma soeur a qualifié de peinture en mouvement, mélange d'anciennes archives
familiales que j'ai retrouvées et qui montrent mon père jeune, puis vieillissant. " (Stephen Dwoskin)
A venir, à partir du 2 novembre : L!EXAMEN un film de Nasser Refaie
Nous vous rappelons qu!un ami du cinéma, Jean-Marc Richard, anime www.cinema-bio.ch
Cinéma Bio 72 ; Case Postale 1674 ; CH – 1227 Carouge ; T : +41.22.342.08.67 ; F : +41.22.342.01.26 ; E : programmation@cinema-bio.ch
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MessageSujet: ...   bio 72 EmptyVen 2 Déc - 18:23

BIOSCOPE 50
If you lose this war, don!t blame me !
Si vous perdez cette guerre, ne venez pas vous plaindre !
Buster Keaton, Le Mécano de la Général
Actuellement jusqu!au 6 décembre MER JEU VEN SAM DIM LUN MAR
LE MECANO DE LA GENERAL 14h30 11h
THREE TIMES 14h45 14h45 14h45 14h45 14h45
17h 17h 17h 17h 17h 17h 17h
19h15 19h15 19h15 19h15 19h15 19h15 19h15 LA SAVEUR DE LA PASTEQUE
21h30 21h30 21h30 21h30 21h30 21h30 21h30
Du 6 au 13 décembre MER JEU VEN SAM DIM LUN MAR
LA PETITE TAUPE 11h
THREE TIMES Tous les jours 14h45 (et peut-être 17h) *
Tous les jours à 17h (peut-être) *
Tous les jours à 19h15 (19h25 ?) * LA SAVEUR DE LA PASTEQUE
21h30 21h30 21h30 21h30 21h30 21h30 21h30
* nous le saurons lundi car c!est la coutume ; consultez les mémentos …
Cinéma BIO ! 52 Place du Marché Carouge Genève T : 022 342.08.67
LA SAVEUR DE LA PASTEQUE
TIAN BIAN YI DUO YUN (THE WAYWARD CLOUD), film de Tsaï Ming-liang
Avec Lee Keng-sheng, Chen Shiang-chyi, Sumomo Yozakura, …
Taïwan, 2005, 115!. VO st Fr-All.
Notons : selon la commission ad-hoc du DIP, l!âge légal pour ce film le donne interdit au moins de 18 ans.
Aimez-vous les cocktails explosifs ? De ceux qui font de la langueur le
secret de leur saveur, de la provocation la réussite de leur solution ? Si
oui, vous trouverez dans le septième long métrage du Taïwanais Tsai
Ming-liang, La Saveur de la pastèque, un jus de derrière les roseaux,
extrait d'une cascade de mélanges improbables : sexe et comique,
grotesque et mélancolie, comédie musicale et pornographie, sciencefiction
et burlesque, allégorie politique et composition poétique.
Quelque chose qui ne peut se comparer à pas grand-chose, qui tient à la
fois de l'imaginaire du plus irréductible des cinéastes taïwanais et du
lointain mais fraternel hommage à un des plus beaux films de chez nous :
La Maman et la Putain, de Jean Eustache. A la logorrhée de l'un, qui
prétendait dans l'après-Mai que la fête était non seulement finie mais
qu'elle n'avait peut-être jamais commencé, répond le laconisme de l'autre,
qui en déduit qu'il n'y a aucune raison de finir une fête qui n'a pas
commencé. A trente ans de distance, d'un libertinage et d'un maniérisme
à l'autre, les deux films fleurissent sur le même bitume de mélancolie
rieuse, hurlant en sourdine cette même question : pourquoi y a-t-il si loin
de l'homme à lui-même !
Voici donc l'histoire d'une impossible triangulation entre un garçon et deux
filles. Le garçon, c'est l'acteur Lee Kang-sheng, jeune dandy catatonique
promu par Tsai Ming-liang héros sensuel de tous ses films, mais aussi
bien projection lunaire de lui-même, chauffée à blanc sous les sunlights.
Les deux filles, c'est l'alternative sexuelle, sentimentale, spirituelle,
humorale, politique, existentielle qui le tenaille dans cette nouvelle
aventure du concombre déprimé (ou de la pastèque masquée, comme on
voudra). Tels deux signes indéchiffrables dans l'écho de leurs talons qui
claquent, les voici qui se croisent dans le plan d'ouverture sans échanger
mot ni regard, sous l'oeil impavide de la caméra braqué sur l'épingle à
cheveu d'un couloir qu'elles empruntent en sens opposé.
Fin du prologue, premier acte : on reconnaît la seconde, tout à l'heure en
tenue d'infirmière, à présent allongée face à nous sur un lit blanc,
pulpeuse dénudée, avec une demi-pastèque, bien rouge, entre ses
cuisses écartées. Le garçon entre à son tour dans le plan, vêtu d'une
blouse blanche. Le peu de chance qu'il reste pour que ce plan s'avère
strictement médical s'effondre quand il se met à lécher lentement le fruit
pendant que la fille commence de son côté à gémir. Tandis que les jeux
de pastèque dégoulinent crescendo, il faut se rendre à l'évidence : on est
bien dans une scène de film porno, autre conception de la clinique, et la
fille est une professionnelle, spécialement venue du Japon pour les
besoins de la chose.
Pendant ce temps, dans un appartement du même immeuble, la voisine,
croisée tout à l'heure, est vautrée devant la télévision, et boit du jus de
pastèque, passant goulûment du verre au broc. Tout cela n'a pour l'instant
aucun sens, d'autant moins que le va-et-vient du montage entre les deux
pièces nous révèle au passage que le garçon est passé sérieusement à
l'ouvrage en compagnie de l'infirmière, avec, allez savoir pourquoi, sur la
tête l'écorce vide de la demi-pastèque qui lui donne l'allure d'un têtard.
Heureusement qu'il y a la télévision, qui nous informe sur cette soudaine
inflation de pastèques : Taïwan est en proie à une sécheresse
exceptionnelle, et les autorités préconisent à la population leur
dégustation pour pallier la pénurie d'eau.
Après cela on n'a plus assez de place pour raconter dans le détail les
mille fantaisies, arguties et avanies de cet incessant départ pour nulle
part, de cet univers organique qui discourt moins qu'il n'absorbe, ingère et
exsude, de ce manège baroque qui tourne sur lui-même dans la moiteur
taïwanaise. Disons qu'il y aura d'époustouflants intermèdes musicaux
chorégraphiés sur des chansons populaires du temps passé, de
croustillantes réminiscences woodyalleniennes (une jolie fille qui combat
des homards avec son amoureux, un avorton déguisé en phallus géant
qui danse le mambo...), des gags si tristes qu'ils en deviennent
étrangement beaux, des fulgurances poétiques obtenues en quelques
changements de cadre, un sens de l'espace et de l'absurde aiguisé
comme un couteau chinois.
Pour ne rien dire d'une séquence finale d'anthologie qui cristallise sur la
scène triviale et fantasmatique du porno, en même temps qu'elle réunit
enfin les trois protagonistes du film, toute la conscience malheureuse de
la séparation qui l'aura implicitement nourrie. Un type qui fait l'amour à
une actrice inanimée en regardant une fille vivante qui le regarde en
pleurant et jouit séparée de lui par une fenêtre à barreaux, deux
souriantes hôtesses de l'air en carton-pâte des China Air Lines qui nous
invitent à méditer la scène, une équipe qui sue sang et eau pour maintenir
en place la poupée de chair nippone sous les coups de boutoir du petit
dragon taïwanais : c'est ici tout le génie d'un cinéaste ramassé en une
scène, qui nous parle simultanément de la situation d'une île dont
l'identité vacille à l'ombre de deux géants politiques, de la marche d'un
monde qui réduit les corps et les âmes à l'état de marchandises, et de la
nature profondément clivée, pour tout dire insulaire, du désir humain.
Jacques Mandelbaum
Biomôme – dés 7 ans
LE MECANO DE LA GENRAL
Film de Buster Keaton
USA, 1926, 76!
L!état naturel de l!être keatonien est mouvement. Athlète, Keaton accomplit toutes les prouesses physiques de son personnage. Le film est réalisé
sans trucages. Il s!agit de ne pas tricher avec le spectateur et de donner à des gags ou situations extra-ordinaires une crédibilité et une force.
L!espace de Chaplin est centripète, celui de Keaton centrifuge. Charlot apparaît en pied, au centre de l!écran, maître d!un plan d!ensemble que le
«petit homme» peut parcourir à l!aide de son corps prolongé de sa badine. Le corps keatonien est une silhouette minuscule, perdue, décentrée
dans l!immensité, menacée d!engloutissement dans un monde surdimensionné : trains et lignes ferroviaires.
La mise en scène de Keaton se fonde sur le physique, par opposition au mental : nous ne percevons qu!après-coup le cheminement de la pensée
du héros. Au physique s!ajoutent les lois de la physique. Les êtres keatoniens sont de purs mobiles, caractérisés par leur masse et leur énergie, qui
définissent leur trajectoire et leur vitesse. Dans Le Mécano de la « Général », les locomotives décuplent la masse et l!énergie du personnage.
C!est par un déplacement dans l!espace que Keaton résout chaque situation, elle-même issue d!un décalage spatial : c!est parce qu!on a volé sa
«Général» qu!il se lance dans cette course, afin de la ramener (ainsi qu!Annabelle) à son point de départ.
L!intérêt poétique du Mécano de la «Général» tient aussi à l!équilibre précaire entre cette suradapation et la peur d!un chaos logique : la guerre ou
la disparition-réapparition d!un wagon fantôme.
Joël Magny
THREE TIMES
ZUI HAO DE SHI GUANG, film de Hou Hsiao-hsien.
Avec Shu Qui, Chang Chen, Mei Fang, Liao Su-jen, …
Taïwan, 2005, 132!. VO st Fr
Biomôme – dés 3 ans
LA PETITE TAUPE
Film de Zdenek Miler
Tchéquie, 1986, 69!. VF
dès le 14 décembre : KING KONG
et le 18 décembre le retour d!une lanterne magique (réservez votre date, c!est à 15h)
Cinéma Bio 72 ; Case Postale 1674 ; CH – 1227 Carouge ; T : +41.22.342.08.67 ; F : +41.22.342.01.26 ; E : programmation@cinema-bio.ch ; www.cinema-bio.ch
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MessageSujet: ...   bio 72 EmptySam 23 Juin - 17:47

Nocturnes estivales :
les meilleurs films de 2006 à redécouvrir au BIO cet été
tous les vendredis et samedis à 23 heures - salle climatisée




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VE 29 et SA 30 juin 2007 à 23h 00




Babel

Un film de Alejandro González Iñárritu (USA 2006). Drame/thriller. Avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Mohamed Akhzam, Peter Wight, Harriet Walter, Trevor Martin, ...


En plein désert marocain, un coup de feu retentit. Il va déclencher toute une série d'événements qui impliqueront un couple de touristes américains au bord du naufrage, deux jeunes Marocains auteurs d'un crime accidentel, une nourrice qui voyage illégalement avec deux enfants américains, et une adolescente japonaise rebelle dont le père est recherché par la police à Tokyo. Séparés par leurs cultures et leurs modes de vie, chacun de ces quatre groupes de personnes va cependant connaître une même destinée d'isolement et de douleur...




VO sous-titrée français / durée: 2h15



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VE 6 et SA 7 juillet 2007 à 23h 00




Inside Man (L'Homme de l'intérieur)

Un film de Spike Lee (USA 2006). Drame. Avec Denzel Washington, Jodie Foster, Clive Owen, Willem Dafoe, Chiwetel Ejiofor, Christopher Plummer, ...




Ce devait être le hold-up parfait, le chef-d'oeuvre d'un génie du crime...

Le décor : une grande banque de Manhattan. Les protagonistes : un commando masqué, cagoulé, lunetté et des dizaines d'otages affolés, contraints de revêtir la même combinaison passe-partout que les braqueurs.

L'enjeu : la salle des coffres et ses trésors ? Ou un vieux secret dont seuls deux personnes connaissent l'importance. Aujourd'hui, confiné dans une cellule, le cerveau de la bande s'explique. Mais attention, chaque mot compte, et aucun indice ne vous sera livré au hasard. Prêts ? Ce matin-là, donc, quatre peintres en bâtiment franchissaient le seuil de la Manhattan Trust Bank...




VO sous-titrée français / durée: 2h 08



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VE 13 et SA 14 juillet 2007 à 23h 00




Fauteuils d'Orchestre

Un film de Danièle Thomsen (F 2006). Comédie. Avec Cécile De France, Albert Dupontel, Valérie Lemercier, Claude Brasseur, Suzanne Flon, Laura Morante, ...




Une actrice populaire mais rêvant de cinéma intimiste, un pianiste surdoué qui rêve de jouer devant un public ignorant et naïf, un collectionneur qui vend en un soir toute l'oeuvre de sa vie, une jeune provinciale qui tente sa chance à Paris, car sa grand mère lui a dit : "je n'avais pas les moyens de vivre dans le luxe, alors j'ai décidé d'y travailler." Tous ces personnages et leurs compagnons vont se croiser et se retrouver le temps d'une soirée au Café des Théâtres, où ils viendront soigner leur névrose devant un café ou un "tartare frites"....




VO française / durée: 1h 46





bio 72 GNaGL_00c

VE 20 et SA 21 juillet 2007 à 23h 00




Good Night, and Good Luck

Un film de George Clooney (USA 2006). Drame historique. Avec Robert Downey Jr., David Strathairn, Patricia Clarkson, Ray Wise, Frank Langella, Jeff Daniels, ...




La véritable histoire de Edward R. Murrow et comment, avec son producteur, Fred Friendly, ils ont participé à mettre fin à la tyrannie de la liste noire et des écoutes anti-communistes. Grâce à l'émission d'informations de CBS, "See It Now", Murrow a mis à mal McCarthy par rapport aux déclarations qu'il avait faites selon lesquelles des centaines de communistes travaillaient secrètement en tant qu'agent soviétique dans le gouvernement américains; des déclarations qui détruisaient des vies et des carrières...




VO sous-titrée français / durée: 1h 33





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VE 27 et SA 28 juillet 2007 à 23h 00




Volver

Un film de Pedro Almodóvar (ESP 2006). Comédie. Avec Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, Blanca Portillo, Yohana Cobo, Chus Lampreave, ...




Madrid et les quartiers effervescents de la classe ouvrière, où les immigrés des différentes provinces espagnoles partagent leurs rêves, leur vie et leur fortune avec une multitude d'ethnies étrangères. Au sein de cette trame sociale, trois générations de femmes survivent au vent, au feu, et même à la mort, grâce à leur bonté, à leur audace et à une vitalité sans limites...




VO sous-titrée français / durée: 2h





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VE 3 et SA 4 août 2007 à 23h 00




Children of Men

Un film de Alfonso Cuarón ( 2006). Drame / SF. Avec Clive Owen, Julianne Moore, Chiwetel Ejiofor, Charlie Hunnam, Danny Huston, Claire-Hope Ashitey, Peter Mullan, ...


La civilisation est sur le point de s'écrouler. Aucune naissance depuis 18 ans à travers le Monde. L'Angleterre est la dernière civilisation intacte du fait de son insularité et qu'elle s'est totalement coupée du reste de l'Europe qui subit de terribles guerres civiles...




VO sous-titrée français / durée: 1h 45





bio 72 Shortbus_00c

VE 10 et SA 11 août 2007 à 23h 00




Shortbus

Un film de John Cameron Mitchell (USA 2006). Drame. Avec Raphael Barker, Lindsay Beamish, Justin Bond, Jay Brannan, Paul Dawson, PJ DeBoy, Sook-Yin Lee, ...


SHORTBUS suit plusieurs personnages new-yorkais dont les aventures tragi-comiques naviguent entre sexualité et sentiments. Tous fréquentent un club underground moderne, Shortbus, où s'expriment toutes les sexualités. Sofia est sexologue et n'a jamais connu l'orgasme. Avec son mari Rob, elle simule le plaisir depuis des années. Sofia croise Severin, une maîtresse dominatrice qui tente de l'aider. Parmi les patients de Sofia, James et Jamie sont un couple gay qui tente d'ouvrir ses relations sexuelles à un troisième partenaire. James propose une relation avec Ceth, mais Jamie reste sur ses gardes. James semble avoir un projet secret. Il est suivi par un mystérieux observateur, Caleb. Tous ces personnages se croisent au Shortbus, ce lieu extraordinaire où les arts, la musique, la politique et le sexe se côtoient...




VO sous-titrée français / durée: 1h 42





bio 72 LP_00c

VE 17 et SA 18 août 2007 à 23h 00




El Laberinto del Fauno (Le Labyrinthe de Pan)

Un film de Guillermo del Toro (ESP/USA 2006). Fantastique / horreur. Avec Ivana Baquero, Doug Jones, Sergi López, Ariadna Gil, Maribel Verdú, Álex Angulo, ...




Espagne, 1944. Fin de la guerre.

Carmen, récemment remariée, s'installe avec sa fille Ofélia chez son nouvel époux, le très autoritaire Vidal, capitaine de l'armée franquiste.

Alors que la jeune fille se fait difficilement à sa nouvelle vie, elle découvre près de la grande maison familiale un mystérieux labyrinthe. Pan, le gardien des lieux, une étrange créature magique et démoniaque, va lui révéler qu'elle n'est autre que la princesse disparue d'un royaume enchanté. Afin de découvrir la vérité, Ofélia devra accomplir trois dangereuses épreuves, que rien ne l'a préparé à affronter......




VO sous-titrée français / durée: 1h 52





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VE 24 et SA 25 août 2007 à 23h 00




The Departed (Les Infiltrés)

Un film de Martin Scorsese (USA 2006). Drame policier. Avec Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Jack Nicholson, Mark Wahlberg, Martin Sheen, Ray Winstone, ...


Histoires parallèles dans le monde du crime : un capitaine de police tente de mettre à jour l'identité d'un inspecteur ripoux travaillant pour un baron de la drogue au sein de son service, alors que le criminel essaye de découvrir qui est l'informateur dissimulé parmi ses hommes...




VO sous-titrée français / durée: 2h 30





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VE 31 août et SA 1 septembre 2007 à 23h 00




L'Homme de sa Vie

Un film de Zabou Breitman (F 2006). Comédie dramatique. Avec Bernard Campan, Charles Berling, Léa Drucker, Jacqueline Jehanneuf, Eric Prat, Niels Lexcellent, ...




Comme chaque été, Frédéric et sa femme Frédérique (aussi) vont passer les vacances dans leur grande maison perdue au milieu de la Drôme, avec une bonne partie de leur famille.

Un soir, ils invitent à dîner Hugo, leur nouveau voisin, qui affiche avec amusement son homosexualité. Hugo et Frédéric, restés seuls à discuter de l'amour jusqu'à l'aube, vont nouer une relation qui va jeter le trouble dans leur coeur et dans leur entourage...




VO française / durée: 1h 54
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