| | les tanneries | |
| | Auteur | Message |
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buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: les tanneries Dim 12 Juin - 15:38 | |
| Les 10, 11 et 12 juin 2005 se déroulaient les journées portes-ouvertes de l'Espace autogéré des Tanneries [1]. Au programme: projections vidéo, présentation de luttes de squats en Europe, performances théâtrales, repas végétaliens, concerts de styles divers, goûter public dans le jardin ainsi qu'action d'occupation de rue.
Samedi à 15h, la place Dauphine, au croisement de deux grandes rues commerçantes de Dijon, a été occupée. Alors que les groupes de hip-hop engagé Calavera et Trauma entamaient un concert sauvage aux côtés d'une banderole "Espace autogéré des Tanneries", divers stands étaient mis en place: zone de gratuité avec distribution de vêtements, selon le principe "prend ce que tu veux, donne ce que tu peux"; un infokiosk à prix libre avec brochures, livres et autres lectures sur le féminisme, l'anticapitalisme, les luttes anti-autoritaires, entre autres sujets brûlants; une expo de photos, affiches et tracts retraçant quelques épisodes de l'histoire des Tanneries, ainsi que des luttes libertaires & intersquat à Dijon [2]; un cybercafé de rue offrant un libre-accès à Internet via WiFi, sur des machines de récupération utilisant GNU/Linux.
Autant d'initiatives menées depuis plusieurs années à l'Espace autogéré des Tanneries, ouvertes aux intéressé-e-s lors des permanences hebdomadaires, mais qu'il s'agissait de faire sortir des murs pour disséminer dans la rue. Tous les mercredi, de 16h à 20h, aux Tanneries, le collectif PRINT [3] ouvre son cybercafé gratuit, et propose un espace de lecture, bidouille, discussion autour de l'informatique libre; c'est aussi le moment d'y retrouver la zone de gratuité, l'infokiosque et ses archives.
L'action prit fin autour de 17h, après que nombre de passant-e-s se soient arrêté-e-s pour profiter du concert, emporter de la lecture ou des vêtements, et lire leurs e-mails pour certain-e-s. Quelques photos de l'après-midi sont disponibles en ligne [4]. Seule ombre au tableau, l'agression perpétrée par trois skinheads nazis, peu après la fin du rassemblement. Après avoir tenté de frapper un militant antifasciste, ils ont rebroussé chemin en aspergeant les personnes présentes de gaz lacrymogène...
Du reste, le texte "Tanneries, bilan provisoire et perspectives, d'octobre 1998 à juin 2005", distribué lors de ces journées portes-ouvertes, est consultable en ligne [5].
[1] https://poivron.org/pipermail/brassicaliste/2005-June/000002.html [2] http://dijon.squat.net/ [3] http://print.squat.net/ [4] http://squat.net/gallery/20050611-Tanneries-JPO/ [5] http://squat.net/tanneries/Tanneries-4_pages-200506.pdf | |
| | | kamchatk Invité
| Sujet: ... Mer 26 Juil - 14:56 | |
| Cet été, l'Espace autogéré des Tanneries s'offre un chantier permanent.
C'est qu'entre le 19 août et le 3 septembre, des centaines de personnes risquent de venir s'y retrouver, pour se rencontrer et comploter, couper des légumes et les déguster, lire, voir & découvrir ce que les un·e·s et les autres auront ramené, partager des expériences et des histoires, construire une bibliothèque & plus si affinités, se trouver du commun et confronter des idées, coordonner des actions & revenir sur des évènements passés, entre autres mille & une choses qu'on ne peut lister.
Ce, dans le cadre des rencontres européennes de l'Action Mondiale des Peuples, qui se tiendront du 19 août au 3 septembre, de manière éclatée, tout d'abord, sur cinq lieux dont Dijon, puis de manière centralisée, avec un regroupement aux Tanneries des divers·es participant·e·s. Parmi les thèmes qui y seront abordés: pratiques & préservation des espaces d'autonomie; luttes numériques & défense des serveurs militants; retour sur l'embrasement social du printemps & perspectives croisées avec les révoltes d'autres contrées; le ghetto radical et son décloisonnement...
Bref - autant dire qu'on a du pain sur la planche, pour préparer, construire, aménager des structures d'accueil pour 100, 200... 700? Nous en appelons donc une fois de plus à la solidarité intersquat & anarchiste, pour nous aider à mener ce projet à bien, en stressant moins. Alors si vous aimez la perspective de découper des poutres en écoutant les Ramones, de peindre des hangars désaffectés en rose, d'installer un frigo dans une fosse à camion, de danser sur de l'électro dans une cuisine pirate, de boire des jus sur le boulevard, de construire des chiottes sèches et d'arroser le jardin...
...et que vous rêvez de passer des nuits devant des ordinateurs pour écrire ou maquetter, envoyer ou publier, d'apprendre l'électricité en montant un circuit triphasé, de répondre au téléphone toute la journée, de fervants moments de vie collective, de récups effrénées à travers la ville, de projections de films de zombies et de films d'auteur·e·s aussi, de festins végétaliens, de chaleur tropicale en milieu urbain, de découvrir des gens en participant à la mise en place de ce "moment"... peut-être aurez-vous envie de venir passer quelques jours en notre compagnie?
Si tel est cas, contactez-nous sans hésiter, soit: - par mail, en écrivant à stamp-dijon@pgaconference.org - par téléphone, en appelant au +33-(0)380-666-481
Sur ce, merci, et au plaisir!
* * *
Au fait...
L'espace autogéré des Tanneries est un lieu d'habitation & d'activités anarchiste situé à Dijon. Squatté en 1998 et longtemps menacé d'expulsion, il bénéficie aujourd'hui d'une relative stabilité, après des années de résistance contre la municipalité. Plus d'infos via http://dijon.squat.net/ & http://squat.net/tanneries/.
L'Action Mondiale des Peuples (AMP, ou PGA) est un réseau international anticapitaliste & anti-autoritaire, dont les rencontres européennes se tiennent tous les deux ans environ, et permettent rencontres, débats, coordinations & actions. Elles se tiendront cette année en France, de façon partiellement décentralisée, sur initiative de STAMP, regroupement affinitaire mais néanmoins éclectique de squatteurs, féministes, anargeeks, entre autres inclassables, à la ville comme à la campagne. Plus d'infos & inscription sur http://pgaconference.org/.
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| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Jeu 10 Mai - 20:55 | |
| Dans la foulée de la manifestive programmée le 19 mai prochain (voir https://squat.net/pipermail/tanneries-soutien/2007/000002.html), voici de nouveaux rendez-vous. Faisons croître la pression!
- - - - - - - - - - - - - - - - - - S A M E D I 9 J U I N 2 0 0 7 - - - - - - - - - - - - - - - - - - x x x
RDV 14h, place Wilson Fête de rue contre la destruction de l'Espace Autogéré des Tanneries!
Occupons la ville: Zone Autonome Temporaire et visibilité des cultures subversives
x x x
Concerts de rue avec:
Keny Arkana (hip-hop - Marseille); Guerilla Poubelle (punk-core vitaminé - Paris); René Binamé (chants subversifs - Bruxelles); Ainsi que: Théâtre de rue "Vendez tout!"; infokiosque, tables de presse; zone de gratuité, prises de parole; et autres surprises...
x x x
18h - Tanneries Soirée portes ouvertes
x x x
À partir de 18h, soirée Octarine en soutien aux Tanneries, avec: Byos (electro-dub); Ditariba (jazz-metal); La Fondation Phoenix (fusion free metal); Infrazer (dub); Manipulators (dub); Tiko, Jeanjean & Fayabraz (beat box); Frees be (electro-drum); Nikotoc (toubad'hour - Nancy); Radio Station Experience (harddrum'n'bass);
À 19h: Apéro graff'; DJ's; Spectacles et jongleries;
À 21h, thème "squats en lutte et solidarités à travers l'Europe":
Projections vidéos; Interventions & présentations, notamment: - d'okupas de Barcelone (Catalogne); - d'ex-occupant-e-s d'Ungdomshuset à Copenhague (Danemark);
- - - - - - - - - - - - - - - - D I M A N C H E 1 0 J U I N - - - - - - - - - - - - - - - -
x x x
13h - Tanneries Portes ouvertes - suite
x x x
À partir de 13h et tout l'après-midi: JAM BREAK GRAFF'; Sound System & Mix: - L'Bomby; - Dirty Larry; - Nozé; - Dj Jedi; - Stef; Rap: Izo; SLAM et HUMAN BEATBOX; À 15h: Projection du film "Oaxaca vive"; Présentation des luttes à Oaxaca (Mexique): "d'une ville autogérée à la répression"; Expos sur la commune libre d'Oaxaca; À 17h: Projection/présentation sur la biométrie, le fichage ADN, les nouvelles formes d'enfermement de la jeunesse; des Lycées à la rue: comment y résister?
- - - - - - - - - - - - P L U S D ' I N F O S - - - - - - - - - - - -
Prix: Le concert de soutien, c'est 5 euros; Le reste est tout gratuit!
Important: Dans le cadre d'un processus de lutte et de rapport de force diversifié pour garder l'Espace autogéré des Tanneries, nous avons choisi, pour le 9 juin, d'organiser une occupation festive de la ville.
Laissez vos comportements sexistes, homophobes, racistes et relous à la maison, ainsi que vos éventuels chiens qu'on aime bien, eux, mais qui n'ont RIEN à faire aux Tanneries.
Il s'agit d'une manif/rencontre autogérée, ce qui signifie que tout coup de main pour l'organisation des deux jours sera plus que bienvenu, dans la semaine précédente, ou sur le moment. Nous en aurons bien besoin.
Logement: Il est possible de dormir sur place, en prévenant à l'avance. Écrivez-nous à tanneries@squat.net, ou appelez au 0-380-666-481.
Sans oublier:
- - - - - - - - - - - - - M A R D I 1 2 J U I N - - - - - - - - - - - - -
x x x
16h — Tribunal de Grande Instance de Dijon Rassemblement en soutien aux inculpé·e·s de Oaxaca x x x
Un rassemblement de soutien est organisé devant le tribunal de grande Instance pour le procès des personnes ayant participé à une action de soutien à Oaxaca, au Consulat du Mexique de Dijon, en août dernier. | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Jeu 17 Mai - 13:17 | |
| samedi 19 mai — 15h — place du Bareuzai — Dijon Manifestive contre la destruction de l'Espace Autogéré des Tanneries ··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··:··
+-------------------------------------------+ | L'Espace Autogéré des Tanneries s'exprime | | sur les manifestations anti-Sarkozy | +-------------------------------------------+
Droit de réponse à la Gazette de Côte-d'Or ==========================================
Dans un article intitulé « Anars de vivre » [1], la Gazette de Côte-d'Or offre une tribune confortable et sans polémique à quelques pontes locaux de l'UMP. Ceux-ci crachent confortablement insultes et haine sur les participant·e·s à la manifestation anti-Sarkozy du 6 mai au soir. François-Xavier Dugourd, conseiller municipal, y affirme de surcroît « que la plupart des fauteurs de troubles viennent des Tanneries, cet endroit qui ne cesse de poser des problèmes ». Alexis Billebault, rédacteur en chef de la Gazette, reprend par la suite à son compte cette affirmation sans la moindre distanciation, en parlant des « artistes » qui se seraient « défoulés » sur du mobilier urbain. Foin de déontologie, il ne s'est évidemment pas donné la peine de venir nous demander notre point de vue sur la question.
De notre coté, nous tenons donc à remercier M. Dugourd de la grande popularité qu'il ne cesse de nous prêter... dans l'espoir de nous criminaliser. Cependant, et malgré la solidarité que nous ressentons vis à vis de ceux que le programme sécuritaire et ultra-libéral de M. Sarkozy menace et révolte, nous tenons à préciser que quelques centaines de dijonnais·e·s n'ont, ce soir-là , pas attendu les Tanneries pour descendre dans la rue et exprimer leur colère.
Réponse à l'UMP : casseurs de vies ==================================
Au lendemain des élections, François-Xavier Dugourd, conseiller municipal UMP, ne perd pas de temps pour donner la couleur des coups-bas que son parti nous prépare, à base d'agitation sécuritaire, de manipulation politique et de calomnie facile.
Au sujet de la manifestation spontanée ayant rassemblé plusieurs centaines de personnes criant leur indignation dans les rues dijonnaises dimanche dernier, M. Dugourd affirme dans la Gazette de Côte-d'Or, que « la plupart des fauteurs de troubles viennent des Tanneries, cet endroit qui ne cesse de poser des problèmes » [2].
Nous n'oserons mettre en doute l'expérience de terrain de M. Dugourd en matière de manifestations gauchistes, ni sa capacité à mettre à nu en un coup d'oeil une foule masquée, de nuit, à plusieurs dizaines de mètres de distance. Non, nous nous contenterons de rappeler l'évidence : depuis toujours, réactionnaires et policiers n'ont de cesse de criminaliser ceux & celles qui contestent leur autorité ; et voudraient localement détruire notre espace autogéré.
Alors que la police, et en écho la plupart des médias, tronquent les chiffres pour minimiser l'étendue de la révolte qui a embrasé le pays, des banlieues au centre-ville, à l'annonce du résultat des élections [3], les autorités semblent en passe de se livrer à une nouvelle chasse aux sorcières: en plus des jeunes de banlieue, c'est au tour de la gauche radicale, des milieux anarchistes et autonomes d'être visés.
La réaction du pouvoir en place est à l'image de son désarroi : c'est bien parce que tous types de gens se sont rencontrés autour d'une même colère ce dimanche soir — étudiant·e·s, jeunes de banlieue, militant·e·s encarté·e·s ou non, travailleurs comme précaires ; c'est bien parce que cette révolte est plurielle malgré la répression féroce, qu'elle n'a ni drapeau ni porte-parole, que les autorités sont désorientées.
Dès lors, le scénario est bien rôdé : pour étouffer la réalité d'une colère qui traverse toute la société, on invente des responsables, que l'on stigmatise dans le même temps comme extrémistes, dans l'espoir de décourager la population de s'y associer ; diviser, pour mieux régner.
* * *
Depuis 1998, l'Espace autogéré des Tanneries développe des cultures de rupture avec les logiques de marché et le culte de l'autorité. C'est au quotidien que s'y expérimente l'anarchie ; non pas celle de la loi du plus fort, que nous laissons à l'UMP et à ses semblables, mais celle d'une recherche d'égalité dans les rapports, de solidarité dans les pratiques, d'autonomie dans les activités.
On comprendra dès lors facilement que l'UMP n'ait eu de cesse de nous attaquer, puis de demander notre expulsion. Qui plus est, le large succès rencontré par nos initiatives depuis 10 ans n'a pas été de nature à calmer les ardeurs répressives de ceux qui rêvent de « nettoyer » le pays de ses contestataires.
C'est bien parce que des centaines de personnes nous apportent chaque semaine leur soutien, en assistant aux concerts, en participant à nos ateliers, en construisant des projets dans nos locaux, en se mobilisant à nos côtés... que ces messieurs vomissent insultes et accusations fantasmées.
* * *
En croyant nous décrédibiliser, ils courent cependant le risque de se dévoiler. Les émeutier·e·s d'hier et de demain n'ont clairement pas besoin de nous pour agir, et personne n'est dupe du fait que ce qui a poussé des milliers de personnes à laisser exploser leur indignation partout en France tient aux politiques mortifères d'un Sarkozy. À qui la responsabilité d'une révolte ? Quelle est la légitimité d'un président qui a construit son élection sur l'écrasement des populations précaires, l'exploitation populiste de la peur et la complicité sans faille des patrons des plus gros groupes médiatiques français relayant ses mensonges et assurant sa propagande ?
Pour autant, nous ne pleurerons pas les trois vitrines brisées à Dijon, dont certains voudraient qu'elles causent tant d'émoi. N'est-il pas indécent de se lamenter sur le bout de verre qu'un institut bancaire devra changer, quand c'est quotidiennement que le gouvernement (et les banques qui le soutiennent) cassent la vie de milliers de gens, que des sans-papiers sont déportés par la police, que des manifestant·e·s sont réprimés brutalement ?
Alors que tout annonce une violence sociale décuplée à l'encontre des pauvres, exclu·e·s et autres traqué·e·s, nous choisissons la résistance et la solidarité. Nous maintiendrons nos pratiques et nos idées, et refuserons de jouer le jeu de la division, qui consiste à se distancier des révolté·e·s et à criminaliser les « mauvais » contestataires, puis la contestation dans son ensemble.
Cette basse attaque de l'UMP est donc une occasion ; celle, pour nous, de dire notre solidarité avec les « connards » (dixit Louis de Broissia), qui, dimanche soir, ont gâché la fête de ce dernier.
Espace Autogéré des Tanneries, 10 mai 2007, Dijon.
[1] L'article est visible en ligne sur : http://www.gazette-cotedor.fr/?id_art=444-anars-de-vivre
[2] Propos raportés par la Gazette de Dijon dans ce même article.
[3] Selon une dépêche émise par REUTERS le 07 mai, les chiffres communiqués par la DGPN sont largement inférieurs aux bilans régionaux. Ci-dessous, l'info reprise par Le Monde : http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-30799028@7-37,0.html
-- Espace Autogéré des Tanneries tanneries at squat.net 17 bd. de Chicago (+33 | 0) 3 80 666 481 21000 Dijon http://squat.net/tanneries/ | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Sam 19 Mai - 15:38 | |
| | L'Espace Autogéré des Tanneries s'exprime | | sur les manifestations anti-Sarkozy | +-------------------------------------------+
Droit de réponse à la Gazette de Côte-d'Or ==========================================
Dans un article intitulé « Anars de vivre » [1], la Gazette de Côte-d'Or offre une tribune confortable et sans polémique à quelques pontes locaux de l'UMP. Ceux-ci crachent confortablement insultes et haine sur les participant·e·s à la manifestation anti-Sarkozy du 6 mai au soir. François-Xavier Dugourd, conseiller municipal, y affirme de surcroît « que la plupart des fauteurs de troubles viennent des Tanneries, cet endroit qui ne cesse de poser des problèmes ». Alexis Billebault, rédacteur en chef de la Gazette, reprend par la suite à son compte cette affirmation sans la moindre distanciation, en parlant des « artistes » qui se seraient « défoulés » sur du mobilier urbain. Foin de déontologie, il ne s'est évidemment pas donné la peine de venir nous demander notre point de vue sur la question.
De notre coté, nous tenons donc à remercier M. Dugourd de la grande popularité qu'il ne cesse de nous prêter... dans l'espoir de nous criminaliser. Cependant, et malgré la solidarité que nous ressentons vis à vis de ceux que le programme sécuritaire et ultra-libéral de M. Sarkozy menace et révolte, nous tenons à préciser que quelques centaines de dijonnais·e·s n'ont, ce soir-là , pas attendu les Tanneries pour descendre dans la rue et exprimer leur colère.
Réponse à l'UMP : casseurs de vies ==================================
Au lendemain des élections, François-Xavier Dugourd, conseiller municipal UMP, ne perd pas de temps pour donner la couleur des coups-bas que son parti nous prépare, à base d'agitation sécuritaire, de manipulation politique et de calomnie facile.
Au sujet de la manifestation spontanée ayant rassemblé plusieurs centaines de personnes criant leur indignation dans les rues dijonnaises dimanche dernier, M. Dugourd affirme dans la Gazette de Côte-d'Or, que « la plupart des fauteurs de troubles viennent des Tanneries, cet endroit qui ne cesse de poser des problèmes » [2].
Nous n'oserons mettre en doute l'expérience de terrain de M. Dugourd en matière de manifestations gauchistes, ni sa capacité à mettre à nu en un coup d'oeil une foule masquée, de nuit, à plusieurs dizaines de mètres de distance. Non, nous nous contenterons de rappeler l'évidence : depuis toujours, réactionnaires et policiers n'ont de cesse de criminaliser ceux & celles qui contestent leur autorité ; et voudraient localement détruire notre espace autogéré.
Alors que la police, et en écho la plupart des médias, tronquent les chiffres pour minimiser l'étendue de la révolte qui a embrasé le pays, des banlieues au centre-ville, à l'annonce du résultat des élections [3], les autorités semblent en passe de se livrer à une nouvelle chasse aux sorcières: en plus des jeunes de banlieue, c'est au tour de la gauche radicale, des milieux anarchistes et autonomes d'être visés.
La réaction du pouvoir en place est à l'image de son désarroi : c'est bien parce que tous types de gens se sont rencontrés autour d'une même colère ce dimanche soir — étudiant·e·s, jeunes de banlieue, militant·e·s encarté·e·s ou non, travailleurs comme précaires ; c'est bien parce que cette révolte est plurielle malgré la répression féroce, qu'elle n'a ni drapeau ni porte-parole, que les autorités sont désorientées.
Dès lors, le scénario est bien rôdé : pour étouffer la réalité d'une colère qui traverse toute la société, on invente des responsables, que l'on stigmatise dans le même temps comme extrémistes, dans l'espoir de décourager la population de s'y associer ; diviser, pour mieux régner.
* * *
Depuis 1998, l'Espace autogéré des Tanneries développe des cultures de rupture avec les logiques de marché et le culte de l'autorité. C'est au quotidien que s'y expérimente l'anarchie ; non pas celle de la loi du plus fort, que nous laissons à l'UMP et à ses semblables, mais celle d'une recherche d'égalité dans les rapports, de solidarité dans les pratiques, d'autonomie dans les activités.
On comprendra dès lors facilement que l'UMP n'ait eu de cesse de nous attaquer, puis de demander notre expulsion. Qui plus est, le large succès rencontré par nos initiatives depuis 10 ans n'a pas été de nature à calmer les ardeurs répressives de ceux qui rêvent de « nettoyer » le pays de ses contestataires.
C'est bien parce que des centaines de personnes nous apportent chaque semaine leur soutien, en assistant aux concerts, en participant à nos ateliers, en construisant des projets dans nos locaux, en se mobilisant à nos côtés... que ces messieurs vomissent insultes et accusations fantasmées.
* * *
En croyant nous décrédibiliser, ils courent cependant le risque de se dévoiler. Les émeutier·e·s d'hier et de demain n'ont clairement pas besoin de nous pour agir, et personne n'est dupe du fait que ce qui a poussé des milliers de personnes à laisser exploser leur indignation partout en France tient aux politiques mortifères d'un Sarkozy. À qui la responsabilité d'une révolte ? Quelle est la légitimité d'un président qui a construit son élection sur l'écrasement des populations précaires, l'exploitation populiste de la peur et la complicité sans faille des patrons des plus gros groupes médiatiques français relayant ses mensonges et assurant sa propagande ?
Pour autant, nous ne pleurerons pas les trois vitrines brisées à Dijon, dont certains voudraient qu'elles causent tant d'émoi. N'est-il pas indécent de se lamenter sur le bout de verre qu'un institut bancaire devra changer, quand c'est quotidiennement que le gouvernement (et les banques qui le soutiennent) cassent la vie de milliers de gens, que des sans-papiers sont déportés par la police, que des manifestant·e·s sont réprimés brutalement ?
Alors que tout annonce une violence sociale décuplée à l'encontre des pauvres, exclu·e·s et autres traqué·e·s, nous choisissons la résistance et la solidarité. Nous maintiendrons nos pratiques et nos idées, et refuserons de jouer le jeu de la division, qui consiste à se distancier des révolté·e·s et à criminaliser les « mauvais » contestataires, puis la contestation dans son ensemble.
Cette basse attaque de l'UMP est donc une occasion ; celle, pour nous, de dire notre solidarité avec les « connards » (dixit Louis de Broissia), qui, dimanche soir, ont gâché la fête de ce dernier.
Espace Autogéré des Tanneries, 10 mai 2007, Dijon.
[1] L'article est visible en ligne sur : http://www.gazette-cotedor.fr/?id_art=444-anars-de-vivre
[2] Propos raportés par la Gazette de Dijon dans ce même article.
[3] Selon une dépêche émise par REUTERS le 07 mai, les chiffres communiqués par la DGPN sont largement inférieurs aux bilans régionaux. Ci-dessous, l'info reprise par Le Monde : http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-30799028@7-37,0.html
-- Espace Autogéré des Tanneries tanneries at squat.net 17 bd. de Chicago (+33 | 0) 3 80 666 481 21000 Dijon http://squat.net/tanneries/ | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Sam 19 Mai - 18:00 | |
| Cerise sur le tilleul, les « Tanneries » s'installent dans les arbres ! =======================================================================
Pour clore en beauté la manifestation du 19 mai, l'Espace Autogéré des Tanneries s'invite pour quelques jours place des Ducs de Bourgogne. Sur terre et dans les airs, c'est une Zone Autonome Temporaire !
Les « Tanneries », 10 printemps -------------------------------
L'Espace Autogéré des Tanneries est un lieu autonome d'activités culturelles, sociales et politiques ouvert en 1997 sur une partie du site des anciens abattoirs, appartenant à la mairie de Dijon. Menacées par un projet de vente de l'ensemble du site à un trust de santé privé, les « Tanneries » sont entrées en mars dernier dans une nouvelle phase de résistance.
La racine du problème ---------------------
Suite aux premières mobilisations, M. Rebsamen, maire de Dijon, a proposé à la Générale de Santé de ne pas inclure dans le contrat de vente les parcelles sur lesquelles sont situées les « Tanneries ». M. Barbon, directeur régional de la Générale de Santé, nous a d'ailleurs confirmé que la construction de leur mégapôle hospitalier privé ne nécessitait effectivement pas de prendre ces terrains... pour l'instant. Il nous a cependant révélé que la propositon de contrat contient une clause qui leur permettra pendant quinze ans d'acheter le terrain sur lequel nous sommes, à tout moment et en exclusivité.
Jusqu'où on grimpe ? --------------------
Nous ne pouvons accepter de nous retrouver en permanence à la merci des volontés d'extension de la Générale de Santé. Nous en sommes d'autant plus inquiets que M. Barbon nous a confirmé que le contrat de vente devrait se conclure courant juin.
Sachant que notre avenir se décide donc dans le mois à venir, nous demandons : * que la mairie s'engage au plus tôt à prolonger la convention d'occupation de l'Espace Autogéré des Tanneries ; * que la clause d'exclusivité ne soit pas applicable en l'état.
Après dix ans d'existence, notre légitimité ne devrait pas être à prouver. Nous souhaitons que tous les acteurs concernés puissent prendre part aux négociations et nous voulons enfin obtenir des positionnements clairs.
Nous créons aujourd'hui cette Zone Autonome Temporaire Aérienne et Terrestre (Z.A.T.A.T.) devant la mairie afin de visibiliser notre détermination de rester le plus longtemps possible boulevard de Chicago.
+----------------------------------------------------------------+ | Bourgeonnez avec nous ! | | ----------------------- | | | | Nous vous invitons à nous accompagner dans cette occupation de | | la place des Ducs de Bourgogne durant les prochains jours. | | | | À l'ombre des arbres centenaires, Chicago vient vers vous | | pour : | | * toute la journée : lectures, discussions, infokiosques, | | friperie gratuite ; | | * un concert acoustique du groupe /Désinvolte/ ; | | * et sous réserve de météo et d'électricité favorables, | | un cinéma en plein air avec différents courts-métrages sur | | les espaces autogérés en Europe, samedi et dimanche à 21h. | | | | Semez le mot autour de vous ! | +----------------------------------------------------------------+ | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Mer 23 Mai - 14:29 | |
| L'Espace autogéré des Tanneries vient de remporter une première victoire, et vous invite à venir fêter ça les 9 et 10 juin.
D'ici là, voici un récit des récents évènements, suivi d'un court bilan.
Manifestive et occupation des arbres: un récit ----------------------------------------------
Samedi 19 mai 2007, centre ville de Dijon. La manifestive de soutien à l'Espace Autogéré des Tanneries commence par la lecture d'un texte de solidarité en provenance de Barcelone, où, au même moment, se tient une manifestation de défense des espaces autonomes, clôturant quinze jours d'actions mené-e-s par les squatteurs et squatteuses barcelonais-es.
Un cortège déterminé et festif d'environ 400 personnes parcours les rues de Dijon, derrière une banderole « Défendons les espaces autogérés! » [1], au rythme d'une batucada hybride parigo-freiburgo-lyonnaise [2] (« big up » aux samba kids !). Outre les bulles [3,4,5] et pancartes [6,7,8] portées par les manifestant·e·s, des affiches et détournements sont collés sur les murs et vitrines de la ville tout au long du parcours [9].
Au moment de la dispersion, le cortège se dirige vers le square situé derrière la mairie. Sur place, des grimpeur·euse·s s'encordent et se hissent rapidemment au sommet des arbres [10] avec hamacs, vivres, bâches et banderoles, pendant qu'est distribué un tract intitulé « cerise sur le tilleul » [11]. Il est annoncé l'occupation aérienne et permanente du parc, soutenue par diverses activités au sol, dans l'attente d'un engagement ferme de la mairie sur l'avenir des Tanneries.
De grandes banderoles sont suspendues entre les arbres [12,13], pendant qu'en contrebas, sont installés un stand de frites « Do It Yourself » [14], des tables de presse [15], ainsi qu'un grand nombre d'affiches et photos représentant dix ans de mémoire des Tanneries, tout le long des grilles du square.
Le soir venu, le maire demande à la police d'intervenir pour faire évacuer le parc et mettre un terme à l'occupation des arbres, mais la préfecture lui répond qu'elle ne dispose pas des forces nécessaires. Le directeur de cabinet du maire et des élu·e·s [16] se rendent alors sur place la nuit venue, pour demander la fin de l'occupation. Nous refusons. Quelques minutes plus tard, promesse est faite de renouveller la convention d'occupation jusqu'en 2011. A défaut de papier signé, les occupant·e·s restent dans les arbres, et passent une première nuit en hauteur pour maintenir la pression.
Le collectif se réunit, et accepte de quitter le parc à une condition: que la convention signée ne puisse pas être cassée, si la Générale de Santé venait à acquérir le terrain actuellement occupé par l'espace autogéré. Après avoir obtenu un accord ferme sur ce point et avoir réceptionné, dimanche midi, la convention prolongée signée de la main du maire, nous mettons fin à l'occupation.
[1] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/IMG_1429-small.jpg [2] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/IMG_1395-small.jpg [3] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/177757.jpg [4] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/177758.jpg [5] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/177759.jpg [6] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/IMG_1358-small.jpg [7] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/P1010079-small.jpg [8] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/P1010112-small.jpg [9] http://squat.net/tanneries/images/photos/IMG_1418-small.jpg [10] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/IMG_1444-small.jpg [11] http://squat.net/tanneries/documents/Tanneries_-_Tract_Occupation_20070519.pdf [12] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/IMG_1497-small.jpg [13] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/IMG_1482-small.jpg [14] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/177772.jpg [15] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/177770.jpg [16] http://squat.net/tanneries/images/photos/20070519/177766.jpg
Dernière rencontre au cabinet du maire --------------------------------------
Au lendemain de l'action, nous nous sommes rendus à la mairie, pour discuter des termes de la garantie vis à vis de la Générale de Santé. Nous avons obtenu qu'une clause soit ajoutée au contrat en cours de négociation, indiquant que même si le terrain que nous occupons était cédé, notre convention avec la mairie resterait valide.
Par ailleurs, la mairie, qui souhaitait de toute évidence calmer l'affaire avant la fête de rue que nous annoncions pour le 9 juin, veille des élections législatives, a annoncé sa volonté de négocier avec nous sur l'après 2011. Sans nous montrer fermé·e·s au dialogue, nous avons à ce sujet affirmé clairement que la nouvelle signature ne nous engageait absolument pas à partir après 2011.
Après 10 ans de vie et construction sur un site, nous souhaitons toujours rester le plus longtemps possible, quelles que soit les énormes pressions financières sur ce terrain ou les possibilités de relogement.
Au conseil municipal du lundi 21 mars 2007 ------------------------------------------
La droite locale, qui, la semaine dernière, nous accusait dans la presse d'avoir « organisé » les émeutes du 6 mai au soir et se plait à nous voir depuis quelques années comme grand responsable de l'« insécurité » à Dijon, n'a pas tardé à contre-attaquer.
En ouverture du Conseil Municipal, grand show politique depuis sa retransmission sur internet, Yves Japiot de l'UMP, a demandé des comptes au maire sur la prolongation de la convention, annoncée par voix de presse le matin même, et a rappelé de quelle manière « scandaleuse » une nous avions « squatté » le conseil municipal de mars dernier. Il a ensuite interpellé le maire sur le fait que le renouvellement de la convention encourageait un foyer de « subversion » (citant nos tracts), et qu'il laissait en cadeau à la future mairie, par un coup de force, une hypothèque sur l'avenir de ces locaux. Et de continuer sa tirade en souhaitant que nous « trouvions du travail » (!), « but de tout homme » et que la mairie ne permette la poursuite que des activités jugées « utiles » dans des locaux qu'elle fournirait.
François Rebsamen lui a longuement répondu, confirmant qu'il avait pris la responsabilité de proroger notre convention de 3 ans dans des termes inchangés, jusqu'en juin 2011, poursuivant ainsi: « Maintenant, il faut être un peu patient, M. Japiot, les élections auront lieu au mois de mars de l'année prochaine. [...] Mais, ce qu'un maire a fait, un autre maire peut le défaire et donc vous pourrez largement faire campagne pour annoncer que vous supprimerez le bail des "Tanneries" » avant de conclure par « Je vous souhaite bien du courage ! ».
Conclusion (provisoire) -----------------------
Nous retenons pour notre part, après deux nouveaux mois de lutte, que les occupations de Conseil Municipal et de la Générale de Santé, les présences aux meetings électoraux, les centaines de mails et de coups de téléphones reçus par la mairie, les pourparlers avec les divers acteurs du projet d'urbanisme, les tracts et affiches dans toute la ville, les nombreuses lettres de soutien de collectifs et d'associations, les actions de solidarité internationales à Berlin, Barcelone ou Copenhague, l'occupation des arbres devant la mairie n'auront pas été en vain. C'est bien cette mobilisation massive aux stratégies multiples qui nous aura permis de gagner de nouveau une relative tranquilité.
Cette lutte nous a aussi démontré à quel point les projets qui menacent des espaces précieux devaient être surveillés et combattus le plus tôt possible pour espérer pouvoir les contre-carrer. Aujourd'hui, nous avons obtenu une victoire, temporaire certes, mais qui prouve, et c'est primordial, que des rapports de force et actions directes peuvent toujours aboutir et permettent de se faire entendre. Cela renforce notre confiance dans notre capacité à lutter encore, avec vous, le jour où l'avenir des « Tanneries » sera de nouveau menacé.
Nous n'aurions rien pu faire sans le soutien de toutes celles et ceux pour qui « Les Tanneries » comptent et qui se sont bougé·e·s à Dijon ou à des centaines de kilomètres. Nos pensées vont tout spécialement aux autres espaces autonomes actuellement menacés, des squats barcelonais à la Rigaerstraße et au Köpi à Berlin, en passant par le KTS à Freiburg, ou Ifanet à Thessalonique, sans oublier les ex-occupant·e·s d'Ungdomshuset à Copenhague. C'est vers eux que nous souhaitons maintenant porter notre solidarité. Les temps qui viennent ne s'annoncent pas faciles, alors profitons du répit accordé ici pour multiplier subversions et solidarités.
Invitation à fêter ça, les 9 et 10 juin ----------------------------------------
Dans la mesure où la mairie a cédé sur nos revendications, nous conservons les concerts et portes-ouvertes annoncés pour les 9 et 10 juin, mais acceuillerons l'ensemble des activités aux Tanneries. Ce sera pour nous l'occasion de fêter 10 ans d'espace autogéré, de présenter nos activités et de visibiliser d'autres résistances en cours. | |
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