L'association «Ni putes, ni soumises» a annoncé ses premières actions lors de son assemblée générale, avant-hier.
Cinq aujourd'hui, cinq cents demain? Déterminées, les nouvelles membres du comité de l'association militante «Ni putes, ni soumises-Genève» (NPNS-Genève) ont mené leur deuxième assemblée générale, ce mercredi 15 juin. A l'ordre du jour, le vote des statuts, mais surtout la confirmation des spécificités de cette association et des actions prévues; viser les jeunes et lancer des actions préventives afin de promouvoir l'égalité des droits et le respect entre hommes et femmes.
Si «Ni putes, ni soumises-Genève» reste la petite soeur de l'association parisienne, il n'en demeure pas moins qu'elle entend se développer dans le sens des problématiques régionales. «Ni putes, ni soumises» s'est formée à Paris en 2003 à la suite du meurtre dans une banlieue d'une jeune fille qui refusait les avances d'un jeune caïd de deux ans son aîné. «A Genève, la réalité sociale est certes différente et moins violente, explique Véronique Christen, membre du comité, mais il existe des événements dramatiques qu'il faut dénoncer, tels que des viols, des viols collectifs, des agressions, des menaces. NPNS-Fernex a souvent reçu des appels de femmes et d'hommes demandant si une antenne suisse existait.»
PRÉVENTION SUR LE TERRAIN
L'association met l'accent sur sa présence dans la rue. Les fêtes de l'été, comme la Lake Parade, les Fêtes de Genève, serviront de tremplin. «Il n'y a pas de couches de la société à viser. Tout le monde est concerné par la violence, même si cette réalité touche surtout les jeunes. Il y a une revalorisation du machisme chez les ados, liée à un effet de mode. Les jeunes filles tendent aussi à être de plus en plus méchantes et critiques entre elles», précise Marie Ballaman, membre du comité et travailleuse sociale hors murs.
TRAVAIL COLLECTIF
Le volontarisme de l'association se conjuguera avec le travail des différentes associations féministes genevoises. «Il est très important qu'une telle association voie le jour à Genève, relève Elisabeth Rod-Grangé, coordinatrice de Solidarités femmes. Notre association est une femme mûre. Elle a trente ans et s'est institutionnalisée. Notre approche est très pointue, mais limitée aux femmes victimes de violences conjugales. Nous faisons peu de travail sur le terrain. «Ni putes, ni soumises» a toute sa raison d'être à Genève.»
L'association porte la potentialité mais aussi la fragilité du nouveau-né. Elle cherche encore des membres pour son comité et de nouveaux adhérents. Femmes et hommes sont chaleureusement conviés à prendre pied sur le large et difficile terrain qu'entend traiter l'association. I