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| resistons ensemble | |
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buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: resistons ensemble Mer 10 Aoû - 18:09 | |
| Bulletin, A4 recto -verso, du Réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires, à télécharger en pdf sur www.resistons.lautre.net
RESISTONS ENSEMBLE / bulletin numéro 33 / août 2005
L'alibi terroriste
Raffles de sans-papiers, charters d'expulsions en collaboration européenne des gouvernements de droite comme de gauche, « dépistage précoce des éléments de radicalisation » réclamé par Sarkozy, arrestations en masse des manifestants anti-G8 sous couvert de lois anti-terroristes, multiplication de la vidéosurveillance et autres modes de contrôle social et policier. durant l'été, le kärcher est sous haute pression.
La menace terroriste, gonflée par les attentats de Londres à la une des périodiques, sert de prétexte pour alourdir les mesures sécuritaires, une politique déclinée à l'échelle internationale, en Angleterre, en Italie, aux Etats-Unis. Rien de tel en fait pour concrétiser rapidement des projets préparés de longue date comme le développement spectaculaire de la vidéosurveillance dans les transports publics, les écoutes téléphoniques. pour ne parler que de la France. Il faut dire que le discours sécuritaire est bien rodé. En jouant sur l'aspect irrationnel de la peur, il conduit à considérer comme nécessaire la « protection » paternaliste de l'Etat en éludant le prix à payer. C'est en s'abritant sous le parapluie de la lutte contre le terrorisme, de l'insécurité, que les lois dites de Sécurité Quotidienne, Sécurité Intérieure et autres lois Chevènement, Vaillant, Sarkozy et Perben ont vu le jour, et avec elles le délit de fraude habituelle, l'aggravation du délit d'outrage à 6 mois de prison ferme. Le résultat est là, réduction des libertés, criminalisation de la pauvreté et du mouvement social, stigmatisation des quartiers populaires, de l'immigré. Le GIGN déloge les grévistes du centre de tri postal à Bègles, les sans-papiers sont chassés, les manifestants lycéens sont criminalisés et condamnés. et pendant ce temps-là la régression sociale continue (fermeture d'usines, remise en cause du droit du travail.). Une autre forme de violence et de terrorisme, cette fois-ci étatique et légale, qu'on essaye de nous imposer.
« Dépistage précoce » des terroristes, à partir de quand, dès le berceau ?
Le vendredi 22 juillet, en visite en Corse, Sarkozy a annoncé un « dépistage précoce » de la radicalisation d'éventuels terroristes islamistes. /« Nous avons décidé qu'il fallait augmenter les moyens de vidéosurveillance, accélérer tout ce que nous savons faire sur la téléphonie et le stockage des données (et) engager une action de grande ampleur sur le dépistage précoce des éléments de radicalisation »,/ a-t-il déclaré. /« Quand on voit l'âge des jeunes kamikazes de Londres, on voit la responsabilité de prêcheurs radicaux sur des esprits faibles »,/ a estimé le ministre de l'Intérieur. /« Je n'ai pas l'intention de le tolérer »/. Ça va être comment ? On cherche d'abord ceux qui ont l'air musulmans (ça se voit comment ? la couleur de la peau ?), ensuite pourquoi pas, une étude génétique précoce du « chromosome terroriste », puis, pour être sûr de ne pas s'être trompé on tire huit balles dans la tête, comme à Londres ?
Vidéosurveillance : une nouvelle potion Sarkozy
Après les attentats de Londres, le gouvernement nous annonce une nouvelle loi, pourtant prévue avant, prévoyant la multiplication des caméras dans l'espace public ainsi que le stockage prolongé des images. Ainsi, toutes les gares RER et SNCF en Île-de-France devraient être équipées de caméras dans un délai d'un an. Les attentats sont donc l'occasion de faire passer sans discussion, en urgence, des mesures prévues de longue date. Au regard des derniers développements de la vidéosurveillance, il était de plus en plus prévisible qu'une nouvelle loi voit le jour : bailleurs sociaux incités à poser des caméras dans les immeubles (loi prévention de la délinquance), autorisation de filmer dans les appartements (loi Perben 2, art 706 al.96), l'expérimentation d'un contrat d'agglomération (8 villes vidéo surveillées d 'un seul coup dans la vallée de Montmorency), etc...
Il y a, bien au-delà du terrorisme, une stratégie politique visant à nous aiguiller sur d'autres sujets que la question sociale. Caméras, fichiers, tout sécuritaire, nous ne voulons toujours pas vivre comme « des souris en cage ».
Extraits du communiqué de presse de la « Coordination Île-de-France anti-vidéosurveillance »
L'intégralité sur : http://souriez.info/article.php3?id_article=252
> SUR LE VIF
Le procès de François.
Le mercredi 8 juin, François s'opposait à des contrôleurs de la RATP contre l'arrestation d'un sans-papier. Son procès a eu lieu le 7 juillet, en présence d'une cinquantaine de soutiens. Le chef d'accusation de violence ne fut pas retenu. Pour l'outrage à dépositaire de l'autorité publique, François est condamné à un euro symbolique. Enfin pour le chef d'accusation de violence, il écope d'une amende de 600 euros avec sursis assortie d'une période probatoire de 5 ans. Il est envisagé de poursuivre les contrôleurs pour dénonciation calomnieuse et faux témoignage.
Commentaire de François... /« Plutôt chômeur que collabo ! pardon, que contrôleur. D'abord merci à tous et toutes pour les soutiens et l'aide apportée. Je reconnais avoir eu de la chance au TGI. J'ai dû tomber sur un juge anti-sarkozien ? Je pense aussi à tous ceux et celles qui ont été condamnés sur la base de fausses déclarations et/ou accusations mensongères de la part de miliciens, que ce soit ceux de la RATP, de la SNCF ou d'autres transporteurs. Mais je maintiens : le décret n°730 datant du 22 mars 1942 est un décret qui doit être abrogé. Que ce décret permette à des fonctionnaires d'avoir un emploi est le premier outrage. Regrettablement l'attentat de Londres ne va que surenchérir le plan Vigipirate. LSQ, LSI en force, merci Jospin et Sarko ! Un hommage aux victimes civiles. Cela ne doit en aucun cas désamorcer la lutte pour la gratuité des transports pour tous & toutes. Et comme l'avait annoncé Huchon lors de sa campagne régionale 2004 : la gratuité des transports pour les chômeurs (pour tous les chômeurs). »/
CHRONIQUE DE L'ARBITRAIRE
Au G8 - Interdit de mettre en accusation ce monde de misère
À la dernière réunion en Ecosse du G8, tout a été fait pour écraser les manifestations contre le sommet des nouveaux maîtres du monde. Plus de 700 personnes ont été arrêtées durant les manifestations et à peu près 366 ont été inculpées. Tous les militants en garde-à-vue se sont vu prélever leur empreinte ADN, certains ont passé la nuit menottés dans les fourgons de police. D'autres n'ont pas pu téléphoner à un avocat, certains encore ont été privés de sommeil pendant 73 heures ou placés dans des cellules d'isolement, beaucoup ont été blessés par coups de matraques. À la date du 12 juillet il reste toujours des personnes incarcérées et/ou en attente d'un jugement.
Pour s'informer : le site de l'Équipe légale (G8 Legal Support Group) : http://www.g8legalsupport.info <http://www.g8legalsupport.info/>
Expulsions européennes - des gouvernements de gauche, comme de droite, tous d'accord.
Au lendemain de l'expulsion de 40 Afghans sans-papiers dans un charter européen, Sarkozy annonce qu'/« Il y a d'autres vols qui sont prévus et nous le faisons au-delà des barrières politiques puisque nous l'avons fait avec le gouvernement socialiste anglais, j'ai une même demande avec le gouvernement socialiste espagnol, et avec le gouvernement socialiste allemand »./ Et tout ceci au nom des « Etats de droit européens ». C'est quoi ce « droit » qui sert pour envoyer dans un pays en guerre, en prison et à la mort les demandeurs d'asile ? Ne serait-ce pas au nom des mêmes « Etats de droit » que les troupes françaises et anglaises (et US) continuent à sévir en Afghanistan ?
Honte aux rafles !
Depuis un mois la machine gouvernementale à chasser les immigrés a atteint une dimension qui nous ramène à de sombres périodes de notre histoire : les rafles se succèdent en France, toujours, évidemment, dans les quartiers à forte concentration d'immigrés, à l'heure où les hommes politiques de différents bords affichent leurs velléités de lutte contre les discriminations, la police se garde bien d'aller dans le 16e ou à Neuilly. Pour la seule ville de Paris : début juillet à Barbès, 13 juillet à Couronnes, 25 juillet à Stalingrad (27 personnes raflées), 4 août à Belleville (50 personnes environ raflées). La police encercle tout un quartier, contrôle au faciès tous les passants, entre même dans les cafés et magasins, embarque toute personne qui ne présente pas de titre de séjour, y compris, le 4 août à Belleville, un père qui tenait sa fille d'un an, arrachant celle-ci de ses bras pour la laisser aux passants et voisins, avec ce commentaire: /« Ce n'est pas notre affaire! ». /À 14H30, le 5 août, nous apprenons qu'il a été placé en rétention et la petite toujours gardée par les voisins. D'autres rafles ont eu lieu dans d'autres communes et villes : Marseille, Calais, St Denis, Vitry etc...
(Extrait du communiqué du 9ème Collectif des Sans-Papiers - 21 Ter, Rue Voltaire 75011 Paris)
Acharnement contre les parias de l'Europe, les Roms
Le dernier camp de Roms du département de Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine a été « nettoyé » par le conseil général, suite à une opération policière le 28 juillet, 34 personnes en rétention administrative, des mises en examens. À Saint-Denis (93) les Roms de la rue du Landy ont été expulsés le mardi 12 juillet d'une ancienne usine à l'abandon, par la police. Ces expulsions interviennent après une longue série commencée au printemps : Saint-Ouen, Villetaneuse, Le Bourget, Bonneuil en France (95).
Soutien, infos : Comité de Soutien aux Roms de St Denis : roms_st_denis(a)no-log.org
Big Brother au lycée ?
En Vaucluse, le lycée professionnel de Vedène vient d'accepter un système de reconnaissance biométrique. Cela commencerait par l'accès des élèves à la cantine : au lieu de présenter une carte, ils auront à appliquer la paume de la main. Cet apport technique est présenté comme une simplification et un moyen de réduire des coûts. Bien sûr on pourra par la suite étendre ce système à d'autres contrôles - par exemple celui des absences, en temps réel - et au personnel des établissements. Big Brother fait ainsi un grand pas en avant ! Les risques évidents de contrôles abusifs, de recoupements de fichiers, justifieraient une large réflexion préalable : ils n'ont pas été vraiment discutés. Derrière cette société se profilent des groupes très puissants : Orange, Axa Assurances, Sony. Le marché potentiel et les intérêts en jeu sont énormes. D'autres établissements connaissent peut-être des opérations analogues ? Contact : Sudeduc84(a)yahoo.fr
Un adolescent perd un oeil
Le 6 juillet aux Mureaux, des policiers investissent un immeuble voué à la démolition pour déloger des squatters. Un des flics armé d'un flashball, apprenant que les occupants descendent par le balcon, fait le tour du bâtiment. Il tombe nez à nez avec un des gars, le coup part et blesse l' adolescent de 15 ans. Un « malheureux accident » pour le directeur de la sécurité. Les médecins ne pourront rien pour sauver l'oil atteint par la balle en caoutchouc.
Dans la soirée une trentaine de jeunes ont renversé une voiture et envoyé des pierres en direction des forces de l'ordre rapporte un hebdomadaire. Trois personnes sont arrêtées après les évènements, deux frères sont condamnés en comparution immédiate sur les seules accusations des policiers à six et huit mois de prison ferme pour « violences volontaires ».
Grenoble - Expulsion simultanée des squats des 400 couverts et de la Kanaille.
le mardi 2 août, par la police avec la collaboration directe des pompiers. Une manifestation a parcouru la ville avec des slogans /« Non, non, non aux expulsions, Non aux expulsions, Grève des loyers, Insurrection »/, ainsi que le devenu classique depuis la lutte autour du parc Mistral /« Ni Destot ni Carignon, autogestion »/ ou encore /« La mairie expulse, expulsons la mairie »/, etc.
Source : http://squat.net/fr
> AGIR
Le jeudi 11 août :
La prochaine diffusion et signature de la pétition de soutien contre la répression du mouvement lycéen aura lieu Place d'Italie à Paris, RDV Face au Grand Ecran à 18h. M° : place d'Italie, info pour les autres diffusions : jean.pilon(a)laposte.net
Le vendredi 12 août :
18h - 80 Rue du Faubourg Saint-Denis à Paris, M° Château d'eau - Piquet de soutien à Faty Mayant injustement licenciée par Accor pour activité syndicale. Contact : fatysolidarite(a)hotmail.com | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Jeu 11 Aoû - 17:49 | |
| salut,
un article que j'ai récupéré ce matin. c'est écoeurant. si ça c'est pas un discours raciste : à vomir!
Création d'une nouvelle police de l'immigration pour traquer les clandestins LEMONDE.FR | 11.08.05 | 09h33 • Mis à jour le 11.08.05 | 10h16
une nouvelle police de l'immigration se met en place à partir du jeudi 11 août. Cette mesure fait partie du plan d'action contre "l'immigration irrégulière", présenté par Dominique de Villepin, à Matignon. La police aux frontières (PAF) prétend vouloir coller davantage aux réalités du terrain et aux évolutions de l'immigration clandestine. "Il n'y a pas que l'action aux frontières, dans les gares ou les aéroports, explique un commissaire, cité dans l'édition du 11 août du Figaro. Partout en France, nous avons identifié des bassins d'immigration clandestine. Il fallait que la police spécialisée y soit présente." La PAF se renforce dans les départements. Un plan de recrutement de quelque trois cents policiers vient d'être lancé pour constituer les nouvelles unités d'investigation dont disposeront bientôt les préfets pour lutter contre les filières d'immigration clandestine. Les nouvelles unités, composées de fonctionnaires expérimentés, doivent être opérationnelles d'ici à la fin de l'année.
"LA RÈGLE, C'EST LA FERMETÉ"
"Face à l'immigration irrégulière, la règle, c'est la fermeté", avait insisté Dominique de Villepin, le 11 mai, alors ministre de l'intérieur. Pour l'actuel locataire de Matignon, le plan sur l'immigration irrégulière "donnera les moyens opérationnels de faire respecter la règle de droit". Un service public de contrôle de l'immigration sera chargé de "coordonner l'activité de toutes les administrations concernées : intérieur, justice, affaires sociales et affaires étrangères". Sa responsabilité sera confiée à "un haut fonctionnaire de l'intérieur, alors qu'aujourd'hui, les informations sont éparpillées entre différentes administrations". "Nous avons reconduit 11 000 personnes en 2003 et 16 000 en 2004. Mon objectif est de parvenir à 20 000 en 2005", avait rappelé le premier ministre. "Dans chaque département, nous installerons également des pôles d'immigration où travailleront policiers et fonctionnaires des préfectures". En juin 2005, le nouveau ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, s'inquiétait du développement de filières d'immigration dans des régions jusqu'ici épargnées. Il notait l'arrivée depuis 2003 de mineurs étrangers isolés, chinois ou africains, dans des foyers d'accueil de Corrèze. Il révélait aussi le cas de demandeurs d'asile moldaves et géorgiens dans le Calvados, de Russes se prétendant Tchétchènes dans les Ardennes, de Kosovars et de Bosniaques en Meurthe-et-Moselle et en Indre-et-Loire. "Plus aucune région n'est à l'abri, affirme un haut fonctionnaire de la Place Beauvau. Dès qu'un conseil général pratique une politique généreuse en matière de subventions ou de logement, par exemple, l'information se répand comme une traînée de poudre dans les diverses communautés et les gens affluent. C'était le cas dans le Calvados."
"ATTAQUER LE PHÉNOMÈNE EN PROFONDEUR"
Dans sa lutte au quotidien contre les réseaux, la PAF s'appuie actuellement sur quarante-deux implantations locales. Pour resserrer les mailles du filet, elle va en créer dans les départements de la grande couronne parisienne et dans l'Oise. Une dizaine de nouvelles brigades mobiles de recherche (BMR) vont aussi être constituées pour assurer les enquêtes. Selon Le Figaro, les premières seront installées à Saint-Etienne, Grenoble ou Orléans. "Ces unités d'investigation pourront attaquer le phénomène en profondeur, ce que les services territoriaux de police et de gendarmerie n'ont pas les moyens de faire", affirmait en juin le ministre de l'intérieur. Les réseaux du BTP ou des travaux saisonniers qui exploitent cette main-d'oeuvre bon marché sont clairement visés. Car les enquêteurs spécialisés de la PAF sont là avant tout pour traiter les causes de l'immigration irrégulière. Avec cette réforme de la PAF, les policiers sont aujourd'hui invités à traqu! er les réseaux. Le Monde.fr | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Ven 12 Aoû - 19:57 | |
| Un père et un fils affirmant avoir été malmenés par la DST lors d'une garde à vue portent plainte LILLE de notre correspondant Le Monde date du 13 aout 2005
Trois jours en garde à vue après une interpellation musclée, un père et son fils ont déposé plainte, jeudi 11 août, contre le directeur de la direction de la surveillance du territoire (DST). Les faits remontent au 26 juillet. A 6 heures, dépêchés par le juge Jean-Louis Bruguière, des policiers du groupe d'intervention de la police nationale (GIPN) et des membres de la DST font irruption au domicile d'une famille franco-marocaine, à Wervicq-Sud, une petite commune de la métropole lilloise. Ils immobilisent le père, Mohamed Adachour, et fouillent la maison. Face aux questions de la famille, ils font allusion à une complicité dans les attentats de Madrid de mars 2004. L'opération se déroule sous l'oeil d'une caméra de France 2 et d'un photographe de l'Agence France-Presse. A 8 heures, le commando repart en embarquant M. Adachour et son fils de 20 ans, Ahmed. Tous deux passent trois jours en garde à vue dans les locaux de l'antenne locale de la DST. Lorsqu'ils en ressortent, ils apprennent qu'aucune charge n'est retenue contre eux. VOYAGE AU MAROC Aujourd'hui, la famille ne comprend toujours pas. "Ils étaient trente à trente-cinq, cagoulés et surarmés, lorsqu'ils ont pénétré chez nous" , se souvient Ahmed. Selon les deux hommes, la garde à vue a été à l'image de l'intervention : gifles, menaces, positions inconfortables, propos désobligeants. Le père, cardiaque, doit rester debout. Le juge Bruguière, qui a fait le déplacement à Lille, le prévient qu'il "peut l'envoyer au Maroc ou en Espagne, où les lois sont plus dures" . "Les policiers voulaient tout savoir , raconte Ahmed. Qui nous fréquentons, comment est l'imam de notre mosquée, pourquoi j'ai fait un stage de boxe thaïe en Thaïlande. Ils m'ont demandé si je connaissais les cinq piliers de l'islam et si je faisais la prière. Ils connaissaient déjà toutes les réponses." En fait, l'opération semble avoir été motivée par un voyage de la famille Adachour au Maroc, en 2000, pour assister au mariage d'un oncle. Les Adachour y avaient rencontré un cousin éloigné avec lequel il y avait eu échange de coordonnées. Or ce cousin aurait été mêlé aux attentats de Madrid. Durant l'enquête, les policiers ont retrouvé le numéro de téléphone de la famille. Par ailleurs, Ahmed Adachour aurait intrigué les enquêteurs madrilènes en livrant, en mars, une voiture à son oncle, en Espagne. L'avocat des deux hommes, Franck Berton, crie à l'opération de communication et dénonce la violation du secret professionnel et du secret de l'instruction : "La DST, en tant que service enquêteur, était titulaire d'une information confidentielle : l'identité des gens que l'on allait interpeller, ainsi que le jour et l'heure. La personne qui a informé France 2 détenait l'information de par ses fonctions professionnelles. Enfin, le secret de l'instruction a été violé puisque la DST tenait sa mission du juge Bruguière." Mohamed et Ahmed Adachour ont donc déposé plainte contre le directeur de la DST, Pierre Bousquet de Florian, et contre X... L'avocat et ses clients réclament au moins des excuses de Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur. Mais le traumatisme demeure. "On nous montre du doigt , affirme Ahmed Adachour. Et j'ai besoin de consulter un psy."
Philippe Allienne | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Sam 13 Aoû - 12:11 | |
| LA SOLIDARITE S'ORGANISE
En plein mois d'août, les mauvais coups de l'été continuent de tomber.
Le 28 mars 2005 le mouvement lycéen contre le projet de loi Fillon sur l' école appelait à une opération de péage gratuit et de distribution de tracts au Viaduc de Millau. Aujourd'hui la compagnie Eiffage assigne au tribunal de grande instance une quinzaine de lycéens, parents d'élèves, enseignants, militants et citoyens et veut leur faire payer plus de 23 000 ? de dédommagements.
Cette somme,dérisoire pour Eiffage, est exorbitante pour des personnes qui n 'avaient pour seule motivation que la défense du service public d'Education Nationale. Par ailleurs les 250 personnes présentes seront étonnées d' apprendre que la dite compagnie a décompté, ce jour - là, 3237 véhicules en 1 h. En outre elles s'interrogent sur la logique des personnes chargées du casting des assignés, et trouvent pour le moins ce choix partisan car il ne correpond pas à la réalité des actions lycéennes. Cherche - t'on en s'en prenant au portefeuille des citoyens millavois à briser les mouvements sociaux ?
Après plusieurs réunions rassemblant des personnes de tous horizons un comité de soutien s'est constitué pour organiser la défense et la solidarité.
Il mettra tout en ouvre pour faire respecter les droits fondamentaux et obtenir le retrait de sa plainte par Eiffage. Il appelle tous les Millavois à soutenir les actions qui seront mises en ouvre.
Le comité de soutien | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Sam 20 Aoû - 12:30 | |
| Prison ferme pour avoir occupé un hall d'immeuble
C. G.Lille : Jean Valbay Le Figaro - [12 août 2005] Accusés «d'avoir squatté une des entrées de la résidence Winston-Churchill à Roubaix», cinq jeunes gens ont été condamnés à un mois de prison ferme par le tribunal de Lille. C'est la deuxième fois que cette instance prononce une telle condamnation depuis la création du délit d'«occupation illégale d'un hall d'immeuble» en 2003. Tel semblait bien le cas dans la situation présente. Certes, aucun des locataires de cette barre de 400 logements n'avait porté plainte - par peur sans doute de représailles - mais de nombreuses lettres, la plupart anonymes, s'entassaient depuis de longs mois sur les bureaux des différents services municipaux. Sans résultat. C'est probablement l'envoi direct de plusieurs courriers au ministère de l'Intérieur qui a finalement déclenché la procédure, et fait que la société Logicil, propriétaire et gérante de l'immeuble, ait été la seule à se porter partie civile, faisant notamment état de près de 4 000 euros de frais pour des réparations dues au vandalisme. Mais au-delà du vandalisme, ce sont les pressions, voire les menaces indirectes exercées à l'encontre des locataires, qui ont été soulevées devant le tribunal. Ces derniers racontent avoir dû enjamber les jeunes gens allongés dans l'entrée, franchir le couloir où ils jouent au ballon et font entrer vélos et scooters. Après avoir exercé une planque, les policiers découvrent qu'ils fument des joints dans le hall, empêchent l'ouverture de la porte munie d'un code électronique et parfois insultent ou menacent les personnes qui osent leur faire une réflexion. Pour Me Fabien Pani, l'avocat de l'un des prévenus, «la seule intention du procès est de faire un exemple», tandis qu'un autre défenseur, Me d'Humières, cherche à dépassionner le débat et estime que «ces jeunes gens sont allés en bas de cet immeuble perdre le temps qu'ils avaient à perdre». Dénonçant «le sentiment de peur provoqué chez les locataires», le procureur Navarre a réclamé deux mois de prison ferme à l'encontre des prévenus. Le tribunal les a condamnés à un mois. | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Sam 20 Aoû - 12:42 | |
| De plus en plus d'établissements scolaires se munissent de système de surveillance vidéo afin d'assurer la sécurité des élèves et des enseignants.
L'utilisation de tels dispositifs ne pose pas de problème au niveau de la loi. Toutefois, la surveillance vidéo devient problématique lorsque la direction de l'école utilise les images captées à d'autres fins que celles prévues à l'origine. Par exemple, capter des conversations privées et à recueillir de l'information sur les élèves. Lorsque les dispositifs de surveillance dépassent ainsi le mandat de sécurité qu'ils avaient pour mission de remplir, on peut alors parler d'une utilisation abusive ou interdite par la loi.
Bourdieu remarquait déjà en 1993, dans "la misère du monde", que le chiffre d'affaires de la sécurité privée représentait le tiers du budget de la police nationale (article de Rémi Lenoir, "désordre chez les agents de l'ordre"). C'est ainsi que dans une période où 10% de la population est au chômage, la prison a une fonction asilaire, mais aussi un rôle économique.
La vidéo surveillance des rues ou des parkings concerne 388 communes en France, avec un budget d'environ 100 000 euros par commune; ce marché va se développer considérablement car le projet de loi Sarkozy sur la "prévention de la délinquance" accorde des réductions d'impôts en cas d'installation de caméras dans les immeubles collectifs! Tandis que certains font des affaires grâce à l'expansion du marché du sécuritaire en profitant de l'idéologie de la tolérance zéro, des pans entiers de la populations sont reléguées, soit dans une infra-société, sans services publics et sans égalité des droits, survivants du RMI et du travail précaire, soit dans les prisons, qui sont plus que jamais, comme l'a démontré Loïc Wacquant, celles de la misère.
C'est un article important. MC
la psychiatrie interpellée par le projet de loi de prévention de la délinquance samedi 3 avril 2004, par P.NICOLAON
Le projet de loi Sarkozy intitulé « prévention de la délinquance » vise à mettre ne ouvre une nouvelle politique sécuritaire, qui prétend mettre en avant un volet prévention. Sur la philosophie générale voir site Sud santé-sociaux. La prévention de la délinquance n'a plus à être considérée comme une forme particulière de politique sociale mais comme une politique à part entière. Cela concerne de manière transversale l'éducation nationale, les éducateurs de prévention, le secteur social, qui devront de leur place être en capacité de détecter dès le plus jeune âge ceux qui son susceptibles de devenir délinquants, d'articuler leurs projets avec la police et de les signaler à la justice.
C'est dans ce cadre que la psychiatrie se trouve interpellée. Ainsi, le projet de loi prévoit : « la prévention des comportements les plus violents ou les plus risqués pour soi-même ou pour autrui doit être renforcée pour la sécurité de tous : Au-delà du développement des conduites addictives et la protection des mineurs contre les représentations et messages violents et pornographiques, l'accompagnement des personnes atteintes de souffrances psychiatriques sera renforcé. »
Extrait du projet de loi : 2-4-3 Prévention en matière psychiatrique La prévention dans le domaine psychiatrique vise à prévenir la survenance de al crise de démence pouvant être une menace pour la sécurité publique, à améliorer les moyens de diagnostic en prévoyant une période d'observation (transitoire entre l'urgence et l'hospitalisation), et à établir une meilleure coordination des pouvoirs publics dans les signalements et le suivi des patients
1° Création d'une période d'observation de 72 heures maximum pour améliorer le diagnostic et la prise en compte des considérations de sécurité. De plus en plus d'actes de délinquance - en particulier de délinquance juvénile- s'accompagnent de violences, actes de barbarie et d'agressivité, révélateurs de troubles psychiatriques profond, n'ayant pas été détectés et pris en charge à temps. Actuellement, les mesures provisoires à la disposition du maire sont limitées à 48 heures, ce qui est insuffisant pour établir un diagnostic fiable et il n'existe pas de régime provisoire pour les hospitalisations sur demande de tiers. Une période d'observation psychiatrique serait utile pour accueillir les patients en état de choc ou de crise, pour permettre l'élimination de causes étrangères à la pathologie (prise de drogue ou d'alcool), et affiner les diagnostics. A l'issue de cette phase, il sera possible de choisir la procédure de suivi psychiatrique la plus adaptée à l'état de santé du patient. En outre, cette période d'observation et d'orientation permettrait d'améliorer la prise en compte des critères de sécurité en permettant au maire d'agir sur un champ de compétence élargi, c'est-à-dire à l'égard des personnes dont les troubles mentaux compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte de façon grave, à l'ordre public. Le maire pourrait également saisir le juge de la liberté et de la détention pour obtenir une autorisation de pénétrer au domicile des personnes atteintes de troubles mentaux, attestés par certificat médical, qui refuseraient soit de se rendre à l'hôpital, soit d'autoriser l'accès de leur domicile aux ambulanciers et aux forces de l'ordre. A cette fin, il y a lieu d'étendre les mesures provisoires à 72 heures par décision du maire sur la base des critères actuels de l'article L3213-1 du CSP, par décision du préfet en cas d'abstention du maire, ou à la demande de tiers. A l'issue de la période d'observation, les malades pourront ressortir librement ou être orientés en hospitalisation libre, ou en hospitalisation d'office s'il existe un problème de sécurité, ou pourront faire l'objet d'une obligation de soins.
2° Instaurer une obligation de soins distincte de l'hospitalisation contrainte.
Cette dernière serait prononcée par le directeur de l'hôpital sur demande des tiers ou par le juge civil, sur saisine du directeur d'hôpital, quand il n'existe pas de proche pour en faire la demande. L'obligation de soins s'adresserait aux personnes qui sont gravement malades mais dont les troubles mentaux ne posent pas de problème de sécurité, et qui sont incapables de consentir aux soins. L'obligation de soins pourrait comporter une hospitalisation mais aussi se décliner sous un mode ambulatoire.
3° Clarifier les champs des deux principaux régimes d'hospitalisation sous contrainte Il s'agit de : corriger la confusion observée entre les régimes en rajoutant un critère supplémentaire aux hospitalisations sur demande de tiers : ainsi elles ne pourraient s'appliquer aux personnes compromettant la sûreté des personnes ou portant atteint de façon grave à l'ordre public et qui relèveraient par conséquent de l'hospitalisation d'office. donner au directeur d'hôpital la capacité de saisir le préfet pour transformer une hospitalisation sur demande de tiers en une hospitalisation d'office et élargir cette possibilité aux personnes relevant d'une hospitalisation libre.
4° reconnaître au préfet la possibilité d'ordonner une contre-expertise médicale Celle-ci doit être possible dès que le Préfet estime que des critères de sécurité publique sont en jeu, ce pouvoir pourrait être exercé à toutes les étapes de l'hospitalisation.
5° Organiser le régime de la sortie d'essai 86% des malades mentaux sont soignés en milieu ouvert, notamment dans le cadre de « sorties d'essai » de l'hôpital, qui tendent à devenir la mesure thérapeutique de droit commun. Dans le cadre des hospitalisations psychiatriques sans consentement, ces sorties devraient donner lieu à un engagement précis : l'autorisation administrative de sortie d'essai doit préciser les conditions de déroulement : dates de la période d'autorisation, identité du malade, adresse principale et adresse pendant la sortie, identification du médecin de secteur chargé de son suivi médical pendant la sortie, personne-référente se portant garante du bon déroulement de la sortie, clause de réintégration à l'hôpital à la fin de la sortie ou sur proposition du médecin traitant ou si menace à l'ordre public. le maire doit être informé des sorties d'essai liées aux hospitalisations d'office, qui se déroulent sur sa commune ou quand le patient a sa résidence principale sur la commune.
6° définition de la fugue La fugue doit être définie et entraîner une réponse immédiate des pouvoirs publics. Les décisions d'hospitalisation des personnes concernées ne pourront être levées de façon tacite. Le principe de réintégration des malades à l'hôpital est posé ainsi que celui de la responsabilité de l'établissement psychiatrique ou de l'équipe de secteur qui doit alerter les pouvoirs publics sans délai.
De plus, les services de police ou de gendarmerie pourront intervenir au domicile d'une personne en fugue, refusant d'ouvrir la porte de son domicile, sur autorisation du juge des libertés et de la détention, saisi par le préfet ou le directeur d'hôpital. | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Sam 20 Aoû - 12:42 | |
| 7° Refondre le système d'informations automatisées des hospitalisations sous contrainte Le logiciel de gestion des hospitalisations sous contrainte est insuffisant car il est de niveau départemental et ne permet pas un archivage des informations. Il faut donc prévoir un fichier national permettant la conservation des données individuelles pendant une durée déterminée.
8° Modifier les modalités d'hospitalisations des personnes relevant de l'article L122-1 Les conditions d'hospitalisations des personnes ayant bénéficié d'un non-lieu, d'une relaxe ou d'un acquittement en application de l'article L122-1 du code pénal, doivent être modifiées : en transformant les décisions des psychiatres en « avis », la décision revenant au préfet en alignant les modalités de la sortie d'essai sur celles de la fin d'hospitalisation (exigence de deux expertises psychiatriques conformes) le déroulement de la sortie d'essai de ces personnes relèverait du régime prévu conformément au 5° supra
Par ailleurs les établissements psychiatriques créeront des équipes mobiles aptes à apaiser les situations de tension, ou des comportements agressifs susceptibles de dégénérer ou d'entraîner des réactions violentes.
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Tous ces éléments sont extraits du projet de loi. (Les patries en gras sont soulignée par moi.) On voit le renforcement du pouvoir des Maires , et de l'aspect sécuritaire donc judiciaire. Par exemple, le Maire sera chargé de piloter l'animation et la coordination de la prévention dans le cadre des dispositifs partenariaux (conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance -CLSPD). (Le CLSPD est composé de 3 collèges : un collège d'élus désignés par le président, un collège de représentants de l'Etat désignés par le préfet et un collège composé de professionnels confrontés aux manifestations de la délinquance, responsables de services sociaux, représentants des associations, etc. Ils sont désignés par le président du CLSPD.Dans un souci d'efficacité et d'élargissement du partenariat, le CLSPD fonctionne à deux niveaux, avec une instance plénière et un comité retreint jouant le rôle de comité de pilotage et de suivi du CLS. Des groupes de travail opérationnels, thématiques ou territoriaux, des cellules de veille peuvent aussi être mis en place, permettant d'associer alors d'autres partenaires, selon les thèmes abordés. Le procureur de la République participe aux instances locales de prévention.)
On peut constater que la psychiatrie n'est considérée qu'en tant que « régulateur social « pour ne pas dire de contrôle social, comme d'ailleurs un certain nombre d'autres acteurs comme l'éducation nationale, le secteur de la prévention justice. La philosophie globale pose problème dans la mesure où la question du partage d'information est clairement mentionnée, et qu'à l'issue de ces communications il pourra y avoir intervention de la police ou justice.
Ainsi, une réunion de synthèse d'une équipe de psychiatrie discutant d'une personne présentant un risque de violence en présence des partenaires « sociaux » ( Assistante sociale de secteur, éducateur) pourrait se « concrétiser » par une « dénonciation » d'une personne comme susceptible de porter atteinte à la sûreté, et déboucher vers une HO, voire des mesures judiciaires Au niveau de la psychiatrie, les orientations sont claires : renforcement du rôle du directeur, du Maire quant aux décisions , le psychiatre ne donnant plus en somme qu'un avis technique . C'est donc le risque d'un basculement d'une pensée soignante vers une pensée uniquement administrative et sécuritaire. C'est le sens de modifications de l'hospitalisation à la demande de tiers qui ne pourrait pas être mise en place pour des personnes compromettant la sûreté des personnes ou l'ordre public ! De même le préfet peut exiger une contre-expertise par exemple à une fin d'hospitalisation demandée par un médecin psychiatre traitant un patient ! C'est donc l'ordre public qui prévaut et non plus le soin et l'avis médical !
Que dire des 72 heures - Outre que cela fait partie des propositions du rapport Cléry-Mélin, le maire pourrait décider de l'hospitalisation à 72 heures. Chacun peut développer les risques à venir pour notre pratique à travers les éléments du projet de loi.
En conclusion, ce projet de loi, mis en lumière avec la façon dont le Ministère considère la psychiatrie est pour le moins inquiétant. D'autant, qu'il faut resituer la psychiatrie dans le contexte plus générale du plan Hôpital 2007, de la politique de santé avec l'ordonnance du 4 septembre 2004 qui supprime le SROS psy, met en place les territoires de santé qui vont amener des « fusions » des secteurs psy actuels (mutualisation des professionnels et des structures à la clef), mais aussi avec le PMSI qui avance et qui servira à terme de base à une modification du financement de la psychiatrie.
P. Nicolaon
LA JUSTICE DES MINEURS REMISE EN CAUSE AFMJ, CNAEMO, SM, SNPES-PJJ,UNSA-PJJ, USM samedi 1er mai 2004, par Emmanuel
450 000 enfants font l'objet aujourd'hui d'une mesure de protection judiciaire : enfants maltraités ou en danger - enfants en grande difficulté ou difficiles, enfants en échec scolaire, adolescents déscolarisés, fugueurs ou délinquants, enfants dont, d'une manière ou d'une autre, les parents ne parviennent plus à assurer l'éducation.
La protection de l'enfance, c'est, pour ces enfants, la possibilité de bénéficier d'interventions éducatives adaptées. C'est, pour exercer ces mesures, la compétence et le savoir-faire de 200 000 professionnels - éducateurs, assistants de services sociaux, psychologues, qui s'attachent à « apporter aide et soutien aux parents, afin de les aider à surmonter les difficultés matérielles et morales qu'ils rencontrent ».
La protection de l'enfance, c'est plus de 2000 foyers et de très nombreuses familles ou lieux de vie qui accueillent les enfants en danger et les mineurs délinquants, tant au civil qu'au pénal.
La totalité de ces mesures s'exerce à ce jour sur décision de justice : En effet la loi confère à la seule autorité judiciaire-indépendante - la faculté de porter atteinte au libre exercice par les parents de leur autorité - au droit de chaque enfant de vivre dans sa famille.
Ainsi tout parent, et tout enfant en âge de s'exprimer, dispose-t-il des garanties de respect de leurs droits fondamentaux attachés à la procédure judiciaire : droit d'être entendus ; d'être assistés d'un avocat ; de faire appel de la décision s'ils en contestent le bien-fondé. Ils bénéficient en outre de l'accès à un juge spécialisé- le juge des enfants - dont la mission spécifique est, non pas d'imposer l'application stricte de la loi, mais de s'efforcer de la faire admettre, dans l'objectif de résoudre conflits et difficultés, s'agissant du domaine complexe des relations intra-familiales.
Ce magistrat exerce une double compétence. En matière civile, il est chargé de la protection des enfants en danger. En matière pénale, il est chargé de prononcer au profit des jeunes délinquants des mesures éducatives, et, subsidiairement, de prononcer à leur encontre des peines. Tant au pénal qu'au civil, il s'agit de soutenir les familles par des actions éducatives résolument tournées vers l'avenir. L'action éducative dans un cadre civil irrigue l'intervention auprès des jeunes pris en charge dans le cadre pénal au titre de l'ordonnance de 1945. Privé de cette dualité, le travail éducatif perdrait inéluctablement de sa substance .
L'indépendance du juge des enfants garantit que les mesures de protection seront motivées par le seul intérêt de l'enfant, en dehors de toute autre considération partisane, électoraliste ou financière. Cette ambition s'appuie sur l'intervention coordonnée du juge des enfants et des services socio-éducatifs, qui mettent en 'uvre une mosaïque de pratiques éducatives à adapter au plus près des situations particulières. Pour la mise en oeuvre de ces mesures, le Juge dispose de la possibilité de saisir divers services dépendant soit des conseils généraux, compétents en matière d'enfance en danger, soit du ministère de la justice, notamment de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Or, la loi de décentralisation, actuellement soumise au parlement, ainsi que les restructurations internes à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, telles qu'elles ressortent du programme d'orientation 2004-2007, remettent en cause les fondements de la justice des mineurs.
Ces deux projets reposent sur la mise en oeuvre du mandat global. Cette notion empêche de fait les juges des enfants, mais aussi les autres magistrats du siège ( juges d'instruction, juges des libertés et de la détention) de désigner spécifiquement un service éducatif, cette mission étant déléguée aux gestionnaires des services du Conseil général en matière d'assistance éducative, ou au responsable départementale de la PJJ en matière pénale. Les établissements, les services et les équipes éducatives ne sont plus considérés comme le niveau pertinent de l'articulation du judiciaire et de l'éducatif. Seul le niveau administratif départemental (ASE et DDPJJ) serait le lieu de cette articulation, lui donnant un contenu purement administratif et gestionnaire.
Il y a là, une mise en cause à la fois, de l'esprit de l'ordonnance de 1945 et de l'ordonnance de 1958. La mise à distance entre le juge qui ordonne une mesure judiciaire et le service directement chargé de sa mise en oeuvre risque de désincarner le contenu des actions menées avec les mineurs et les jeunes majeurs. La dialectique entre le judiciaire et l'éducatif doit être ancrée au plus près de la réalité des situations individuelles.
Le mandat global posera également question en matière de droit de la défense : le justiciable pourra-t-il aisément contester une décision de l'autorité administrative devenue toute puissante ? L'affaiblissement de l'autorité judiciaire aura des conséquences néfastes quant à l'exercice des droits des familles et des mineurs. Cette évolution est contradictoire avec le renforcement des garanties de procédure reconnues en matière d'assistance éducative par la réforme du 18/03/2002.
Plus largement, c'est la pérennité même de la spécialisation des magistrats et de la justice des mineurs, ainsi que de la mission éducative de la PJJ qui sont interrogées.
La PJJ est à un moment critique de son histoire . Son orientation, redéfinie par la LOPJ ( 9/09/2002) entraîne un net recentrage de ses missions sur les mineurs délinquants. Parallèlement, la mise en conformité de son organisation juridique, dans le droit fil du rapport de la cour des comptes ainsi que l'adaptation de ses structures aux obligations déclinées par l'application de la loi du 2/01/2002 modifiant l'action sociale et médico-sociale, engagent, à marche forcée, et de manière purement technocratique, cette institution dans de profondes réformes, sans considération pour l'action éducative.
Au prétexte de « clarification du champ de compétence » la spécialisation des services de milieu ouvert est envisagée : d'un côté des services d'investigation, chargé d'enquêter sur la situation des mineurs et de leur famille, de l'autre des services chargé de mettre en oeuvre une action éducative. Or une telle partition provoquerait un émiettement des prises en charge et serait source de rupture dans le suivi des jeunes en séparant artificiellement la mesure d'investigation et d'orientation éducative de celle du suivi éducatif. Cette mesure d'IOE, constitue à la fois une mesure d'investigation et une première intervention éducative au sein de la famille. Si la séparation des service est retenue, les équipes pluridisciplinaires intervenant dans le cadre des IOE seront affectées aux services spécialisés dans ce champ. Dès lors, l'action éducative se verra privée de l'apport des professionnels psychologues et assistants de service social, faute de moyen suffisant pour affecter ce type de personnel en leur sein. Cette logique essentiellement gestionnaire, masque l'absence d'un réel projet pédagogique pour la PJJ, la conduit dans l'impasse et signe son démantèlement à venir
Sous l'apparence d'un aménagement technique lié à la décentralisation et aux recommandations de la cour des comptes (en quoi cette dernière est-elle compétente pour remettre en cause et définir les orientations politiques de la justice des mineurs ? '). Il s'agit en fait d'un profond bouleversement de notre système de protection qui aboutit à sacrifier, une fois de plus, une vision humaniste et exigeante, soucieuse du respect de l'individu, à des logiques globales et idéologiques assises sur les seules priorités gestionnaires et sécuritaires.
L'Etat court ainsi le risque de se priver des moyens nécessaires à la mise en oeuvre d'une politique publique concernant les mineurs de justice.
L'industrie de la punition
L'ensemble du secteur de la sécurité publique et privée (policiers, vigiles ,surveillants, gendarmes...) représente presque 400 000 emplois en France; il est en croissance constante, puisque 14 000 policiers et gendarmes vont encore être recrutés d'ici 2007. La 13ème édition de "MILIPOL Paris 2003", salon entièrement dédié aux technologies de la" sécurité intérieure des états et de la lutte anticriminelle", témoigne de la prospérité de ce secteur économique qui génère de nouveaux métiers et crée des emplois autour de la biométrie (identification humaine), des caméras intelligentes, des entreprises d'intelligence économique (stratégie du risque)... Bourdieu remarquait déjà en 1993, dans "la misère du monde", que le chiffre d'affaires de la sécurité privée représentait le tiers du budget de la police nationale (article de Rémi Lenoir, "désordre chez les agents de l'ordre"). C'est ainsi que dans une période où 10% de la population est au chômage, la prison a une fonction asilaire, mais aussi un rôle économique.
L'ouverture des champs pénitentiaire et judiciaire aux entreprises privées se manifestent par des modifications importantes des règles concernant les marchés publics : Les lois de programmation pour la sécurité intérieure et pour la justice prévoient des dérogations aux procédures d'appels d'offres, pour la construction des 13 000 nouvelles places de prison et des 600 places de centres fermés pour mineurs. Le montant des sommes engagées s'élevant à 1,3 milliards d'euros pour les seules prisons, tout le secteur des travaux publics va bénéficier de la politique du tout carcéral, sans compter la construction de commissariats et de la création d'une centaine d'unités de gendarmerie, d'ici 2007 (toujours selon des procédures dérogatoires au code des marchés publics). Si on se fie aux pratiques actuelles des entreprises du bâtiment, on verra bientôt le Ministère de la justice lui-même mis en examen dans des affaires de corruption.... | |
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