| | rebellion | |
| | Auteur | Message |
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buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: rebellion Ven 14 Oct - 12:15 | |
| Le 25 septembre a été adoptée en votation populaire l’extension de la libre circulation. Celle-ci donnera en principe de véritables droits - chose rare dans les lois d’immigration - aux migrantEs provenant des nouveaux pays de l’Union européenne. Ne rêvons pas: ces droits mettront des années avant d’être effectifs. La campagne a aussi révélé à quel point les tendances xénophobes marquent les esprits dans tous les secteurs de la société, à droite comme à gauche. Surtout, aucune réponse satisfaisante n’a été donnée à l’angoisse sociale de celles et ceux d’en bas.
En effet, à l’instar de ce que l’on a vu en France lors de la campagne référendaire sur la Constitution européenne, les victimes de l’offensive des capitalistes néo-libéraux prêts à démanteler tous les droits sociaux ont été attirées par le rejet d’une Europe perçue, à juste titre, comme ultra-libérale et soumise à la dictature de l’économie. Mais, si le "non" français a revêtu une tonalité clairement anti-capitaliste; le "non" suisse, lui, a été surtout marqué par une vision xénophobe. En opposant les salariéEs suisses et non-suisses, les tenants du rejet n’ont pas offert la moindre perspective de lutte; même avec des positions d’extrême-gauche, ils se situaient ainsi, malgré eux, dans le sillage de la droite xénophobe.
Du côté des tenants du "oui" à l’extension de la libre-circulation, ce n’est pas mieux. Aucun doute: les capitalistes veulent utiliser les futurEs migrantEs de l’Est pour tirer vers le bas les salaires, la protection sociale, les conditions de travail. Cette stratégie des dominantEs, c’est la même que l’on observe depuis des décennies avec le travail des femmes ou celui des sans-papiers et des demandeurs d’asile, délibérément maintenuEs dans la précarité ou dans l’illégalité pour les exploiter à volonté. A côté de cela, des centaines de milliers de chômeurs/euses, d’invalides ou de personnes à l’aide sociale sont dépouilléEs de leurs droits fondamentaux, encadréEs et répriméEs par l’Etat qui les assigne à des travaux massivement sous-payés. Comment être rassuréE alors lorsqu’on voit les syndicats faire campagne main dans la main avec les patrons? Lorsque ces mêmes syndicats ne proposent que des inspecteurs de chantier comme réponse aux attaques à venir, au lieu de favoriser l’organisation et l’action directe des travailleurs/euses?
Dès le lendemain de la votation, la droite a montré sa vision de la "libre-circulation". Elle a voté un impitoyable démantèlement du droit d’asile fermant toujours plus nos frontières et jetant à la rue des milliers de déboutés. Puis, elle a adopté la loi sur les étrangers qui marque une discrimination fondamentale entre les ressortissants de l’UE et les non-européens, privéEs de droits et d’emblée soupçonnéEs d’abus. Il est urgent de répondre aux besoins des secteurs populaires marqués par le désespoir et la dépossession. Mais, face à l’attaque des classes dominantes sans trêve ni limite, il n’y a pas d’autre chemin que la résistance et la lutte à la base. Comme le disait il y longtemps Emile Pouget: "C’est l’action directe qui crée le droit social!"
texte extrait de Rebellion # 34
Feuille d'agitation de l'Organisation socialiste libertaire (Suisse) www.rebellion.ch | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Lun 17 Oct - 19:56 | |
| L’UDC est certes un parti xénophobe, réactionnaire sur le plan social et culturel, patriarcal, partisan des stratégies sécuritaires et policières les plus dures. Mais c’est surtout un parti furieusement bourgeois, porteur d’un authentique projet de dictature de l’économie. A l’occasion du vote sur les bilatérales II du 25 septembre dernier, de nombreuses voix des milieux populaires mettent en avant la "question sociale", exprimant les peurs, les angoisses, voire les revendications d’une frange significative de monde du travail. Et ce en "dissidence" avec le message dominant des élites, y compris la bureaucratie social-libérale, qu’elle soit partidaire ou syndicale. La presse bourgeoise a beaucoup insisté sur les contradictions internes de l’UDC opposant l’aile des entrepreneurs, exprimant à travers l’appel au "oui" leurs intérêts de classe les plus immédiats, et celles de milieux davantage liés à l’appareil du parti et à son activité plus généralement politique et idéologique. Ces milieux gèrent un capital électoral dont un des éléments centraux est une vision de la société et des problèmes politiques dominée par une conception xénophobe qui permet de se rapporter au monde, de s’y situer et de le comprendre. Sacrifier cette conception globale à l’expression des intérêts immédiats des patrons de l’UDC revenait pour l’appareil du parti à risquer, voir à sacrifier, une partie de son capital politique. Dans ce contexte, on entendu quelques personnalités du parti "défendre" les intérêts des "travailleurs suisses" (et parfois même des immigrés européens et établis) et critiquer les milliardaires de l’UDC. De telles positions ont-elles une dimension stratégique et idéologique propres? En d’autres termes, peut-il y avoir dans l’UDC des contradictions suffisamment fortes pour que se dégage une fraction plus radicalement populiste, plus proche de certains éléments de fascisme classique? Cela ne semble pas le cas à court terme. En effet, aussitôt les résultats du 25 septembre connus, l’UDC parle pour l’essentiel d’une seule voix: A savoir, accélérer et approfondir l’offensive capitaliste néo-libérale et gérer au mieux des intérêts patronaux les nouvelles forces de travail qui arriveront sur le marché. Les "défenseurs du travail suisse" n’ont rien à proposer, se taisent et rentrent dans le rang. Tout le parti est à nouveau réuni pour tirer parti des nouvelles occasions qui permettront d’exploiter le filon xénophobe. Car le problème est bel et bien là. L’engagement de secteurs des classes populaires comme militantEs ou électorat de l’UDC se fait sur la base non seulement d’une conception xénophobe du monde, mais très souvent aussi sur la base de conceptions autoritaires et droitières. La référence xénophobe stérilise la "question sociale". Elle interdit en fait de la poser sous une forme autre que le ressentiment ou le vote-sanction et de revanche contre l’ "établissement", y compris contre les élites social-libérales. Mais ce type de vote n’a pas d’envergure. Il ramène à l’allégeance et à la communauté “nationale“ incarnée par le parti et donc à la soumission à ses élites bourgeoises. La conception xénophobe du monde et de la société est inséparable d’autres significations "droitières" profondément ancrées dans une partie du mouvement populaire de ce pays: Haine du service public et de ses prestations, pensées sous le signe des "abus", autoritarisme, sexisme, haine de l’impôt, hostilité face à tout ce qui est porteur d’une dynamique de socialisation, d’égalité, mise en commun, mais adhésion à ce qui hiérarchise, soumet ou exclut. C’est pourquoi la dissidence contre les "gros" est ponctuelle, faible, anecdotique. Elle rompt cette communauté de références et de symboles par laquelle une partie des classes populaires se rapporte au monde dans la dépossession et le ressentiment.
Texte extrait de Rebellion # 34
Feuille d'agitation de l'Organisation socialiste libertaire (Suisse) www.rebellion.ch | |
| | | kamchatk Invité
| Sujet: .... Sam 7 Oct - 12:25 | |
| Le numéro 38 de Rebellion est paru et a été distribué à la manif syndicale de Berne le 23.9.2006 (25'000 participantEs!).
L'article de première page:
Une manif ne fait pas le printemps !
L'USS organise le 23 septembre une grande manifestation sur la question des salaires. Toute mobilisation peut être l'occasion d'une bonne lutte. Mais sans illusion. L'appareil syndical veut une mobilisation ponctuelle, sans lendemain. Il ne veut surtout pas de conflits qui se durcissent, s'étendent, se généralisent. Les grandEs chefFEs syndicaux ont une peur bleue que les salariéEs résistent, prennent leurs luttes en main et ruinent, par leur action, la paix sociale. A un moment donné, si le combat devient trop dur, donc incontrôlable, l'appareil saborde la lutte plutôt que d'assumer une situation qui lui échappe. Telle est la leçon de la Boillat. Les dirigeantEs ont préféré bloquer et miner la grève plutôt que de risquer un rapport de forces nouveau, qualitativement supérieur, avec à la clé une crise majeure de la paix du travail. Les dirigeants s'accrochent à leur fonction négociatrice, aux millions des contributions professionnelles alors même que la bourgeoisie est en train de liquider les acquis que le syndicalisme de concertation avait assuré par le passé à une partie, et à une partie seulement, des classes travailleuses. Sous nos yeux, pan par pan, le monde de la paix du travail s'écroule. Les assurances sociales sont systématiquement dégradées. Les services publics sont frappés de plus en plus dur. Les conventions de travail sont inexistantes dans l'essentiel du secteur tertiaire, pourtant majoritaire dans le salariat de ce pays. De plus en plus souvent, là où des CCT se maintiennent, les garanties collectives traditionnelles sont limitées à l'extrême, voire liquidées. Les CCT, trop souvent, introduisent la flexibilité du travail, l'appropriation des gains de productivité par le seul patronat, l'acceptation des rationalisations et des restructurations, la baisse effective des salaires. En un mot, la précarité. Elles se révèlent aussi une arme idéale pour interdire la grève, moyennant les dispositions de paix du travail. C'est pour cela que de nombreux patrons continuent à les signer. Elles coûtent peu et permettent de désarmer les travailleurs/euses. Le destin des conventions collectives de travail dans les anciennes grandes régies fédérales, postes ou transports, montrent combien ces accords ne mettent aucun obstacle aux restructurations les plus féroces. Il n'y a que dans le bâtiment que quelques succès défensifs, liés à une tradition de mobilisation plus affirmée, ont pu être obtenus. L'appareil de l'USS ne veut pas de la construction d'un rapport de forces sur le long terme, en profondeur. C'est pourtant la seule voie pour briser subordination de l'appareil aux exigences de la valorisation capitaliste. L'actuelle situation permet aux chefFEs syndicaux de maintenir leur rôle de négociateurs/trices. Mais c'est un statut de plus en plus précaire. Des secteurs croissants de la bourgeoisie frappent les relais militants du syndicalisme institutionnel au moindre signe de résistance, voire tout simplement en cas de tentative d'organisation collective. Ces mêmes patrons cherchent désormais, de plus en plus souvent, à négocier avec des forces syndicales plus "modérées" que l'USS. Des syndicats purement et simplement "jaunes". Ou alors les employeurs prétendent tout simplement "négocier" avec les seules commissions du personnel à leur botte.
La tentation est très grande pour les élites syndicales de répondre avec davantage encore de modération. La dégradation ne pourra se poursuivre longtemps sans une transformation irréversible de l'actuel appareil syndical. Il ne s'agira pas d'une nouvelle perte de sa traditionnelle fonction réformiste, bien mal en point depuis longtemps, mais bien de sa transformation en une machine d'encadrement de la main d'½uvre totalement subordonnée au commandement capitaliste. Un autre syndicalisme est possible, nécessaire et urgent!
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