Le Chat Noir n° 8 nouvelle série est sorti
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Au sommaire :
- Mourir à Moronvilliers
- CRS et dangerosité des trains de déchets nucléaires
- Manif anti-déchets nucléaires à Bar le Duc
- Adeva et contrat du "pays Vitryat"
- Social
- Panique à la centrale de Nogent
- "La cour des miracles" du Faubourg de Laon
- La CGT est plus pronucléaire que jamais
- Edito de CA n° 152
DANS LES QUARTIERS
DANS LES ENTREPRISES EN LUTTE :
PAS DE JUSTICE PAS DE PAIX !
Les circonstances de la mort de Bouna Traore (15 ans), de Ziad Bena (17
ans) et de l'hospitalisation de Muhittin Altun sont le résultat d'une
scène ordinaire en banlieue où l'arrogance policière sème une
quasi-terreur permanente.
Si ces jeunes se sont enfuis, ce n'est pas parce qu'ils avaient quelque
chose à se reprocher mais uniquement pour éviter de passer une nuit au
poste de police. N'ayant pas leurs papiers sur eux, cette issue ne
faisait aucun doute s'ils se faisaient attraper. En période de Ramadan,
passer une nuit en garde à vue était exclu pour ces trois jeunes. Ils
décident donc de fuir, la police aux trousses. Celle ci est aujourd'hui
suspectée de non-assistance à personne en danger si ce n'est pire...
Ces
deux morts ont été la goutte qui a fait déborder le vase, ou plutôt
qui a
mis le feu aux poudres. Des voitures sont retournées, brûlées.
Certains
discutent des méthodes y compris parmi ceux qui reconnaissent le
désastre
social des banlieues. Etat et médias peuvent moudre leurs mauvais
grains
! Mais nous ne sommes pas tous dupes. La révolte
réagissant à ces deux décès qui succèdent à bien d'autres (des dizaines
de jeunes sont tombés sous les balles de la police ces dernières
années)
rencontre celle d'une situation sociale pourrissante. Gouverné à droite
ou à gauche, l'Etat a pour seule politique la ghettoïsation et
l'encadrement policier. Par cela, il encourage toutes les dérives de
ses
hommes de mains : les policiers et peut-être demain les militaires. Les
révoltes de ces dernières semaines peuvent être l'objet de
désapprobations bien pensantes mais la révolte brute à laquelle nous
assistons est le seul moyen d'expression qu'a trouvé cette jeunesse
sans
perspectives.
La révolte, c'est ce qui reste à ceux qui n'ont rien, c'est la dignité
de
celle et ceux qui refusent la résignation.
Qui sème la misère récolte la colère !
Oui la vie dans les cités c'est la violence au quotidien :
La violence de se voir refuser tout emploi alors qu'on a tous les
diplômes nécessaires mais pas le bon profil.
La violence de voir enchaîner mission d'intérim sur petit boulot
travaux
d'esclaves payés des miettes.
La violence d'être déjà en échec scolaire avant même d'avoir commencé
ces
études.
La violence de s'entasser dans des taudis parce qu'il n'y a pas de
logements.
La violence quotidienne des brimades policières.
La violence d'une société hypocrite qui ne laisse le choix entre le
communautarisme et la schizophrénie.
Ceux qui brûlent leurs voitures et les écoles comme les ouvriers qui
font
la ronde pour protéger leurs voitures, comme les élèves et leurs
parents
qui pleurent devant la destruction des derniers équipements collectifs
présents dans les cités ouvrières, tous savent que la
responsabilité de la situation incombe au système capitaliste, de ses
flics et de leurs meurtres, de ces gouvernements, de vingt ans de
chômage
de masse.
Des bureaucrates du parti socialiste comme des députés de l'UMP en
viennent maintenant à réclamer l'armé. Ils veulent décréter l'état
d'urgence. L'heure n'est donc plus aux débats interminables mais à
notre
réaction politique immédiate.
Ne nous laissons pas diviser !
Quand les banlieues sont soumises au chômage de masse, le patronat et
le
gouvernement continuent de programmer des licenciements et des
réductions d'effectifs. 500 licenciements ont ainsi été perpétrés chez
PSA à Aulnay-sous-Bois ; bel avenir promis à la jeunesse des
environs...
Avant tout incendie en banlieue, l'Etat envoyait ses unités d'élite
contre les travailleurs de la SNCM, arrêtant des dirigeants qui
risquent
jusqu'à vingt ans de prison ! Quand des postiers avaient réclamé des
comptes à leurs dirigeants lors d'un projet de restructuration : même
punition. Toute lutte est donc dans le collimateur de l'Etat qui montre
son véritable visage : celui d'une bande d'hommes armés au service
exclusif de la Bourgeoisie.
Il faut saisir toutes les occasions d'unifier la colère populaire
contre
les pyromanes gouvernementaux.
Des appels à la grève ont été lancés à la SNCF, dans des entreprises
publiques comme privées : mobilisons-nous pour la radicalisation de ces
grèves et pour la grève illimitée !
Unissons-nous contre la militarisation opposons-nous au couvre feux.
Dans
les lycées les facs et les entreprises, toutes et tous en grève sur
nos
revendications traditionnelles mais surtout pour sortir Sarkozy.
Mobilisons-nous pour dire non aux rafles d'étrangers en situation
irrégulières, non aux provocations policières et à l'intervention de
l'armée, pour exiger le remboursement par l'état des dégâts dont il est
responsable.
Contre la marche vers la dictature : Unifions et amplifions les luttes.
Organisation Communiste Libertaire Reims
BP 1213
51058 Reims CEDEX
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