3 février 2006
communiqué de La Paix Maintenant
Reprendre l¹initiative
La victoire du Hamas est une mauvaise nouvelle pour tous les peuples de
la
région.
Les partisans palestiniens d¹une solution négociée n¹ont été ni assez
forts
ni assez convaincants. Ils ont été battus et leur défaite devient notre
défaite.
Le peuple palestinien a peut-être émis un vote protestataire. Il
n¹empêche
que son choix pour un mouvement qui, depuis sa création, sabote toutes
les
tentatives de rapprochement entre les deux peuples, est un mauvais
choix.
Déjà, certains nous expliquent que l¹exercice du pouvoir imposera au
Hamas
réalisme et pragmatisme. Il n¹en sera rien : la direction du Hamas
n¹abandonnera pas ses objectifs : la destruction de l¹Etat d¹Israël et
une
Grande Palestine musulmane.
Les louvoiements tactiques ne tromperont que ceux qui veulent être
trompés.
Un mouvement fondamentaliste religieux, qu¹il soit majoritaire ou
minoritaire, ne renonce pas aux objectifs qu'il s'est fixés.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Le rejet d¹un régime en place
marqué par
la corruption, le népotisme et l¹incurie n¹explique pas tout. Le
caractère
unilatéral du retrait israélien de Gaza a permis au Hamas de
revendiquer ce
retrait comme sa victoire.
L¹incapacité des gouvernements successifs d¹Israël à renforcer et à
crédibiliser le camp palestinien modéré a aussi donné des arguments de
poids
au Hamas pour lequel seule la violence paie.
Dans l¹état de surprise et de désarroi actuels, le monde entier attend
quelque chose du Hamas, qui se retrouve de facto dans la position de
celui
qui serait en mesure de dicter l¹ordre du jour.
Or, même s¹il peut paraître paradoxal de le rappeler aujourd¹hui, les
peuples palestinien et israélien souhaitent, dans leur grande majorité,
et
en dépit de leur méfiance réciproque, un règlement négocié sur la base
de
deux Etats séparés pour deux peuples souverains.
Nous le disons clairement : à court terme, si tout retrait non négocié
est "
bon à prendre ", son caractère unilatéral s¹avérera néfaste à long
terme
pour un règlement définitif qui ne saurait être que global et négocié
entre
les deux parties.
Il va falloir mobiliser tous nos efforts pour que les forces politiques
israéliennes et palestiniennes qui se sont engagées dans la voie du
dialogue
ne se sentent pas isolées et ne se découragent pas. Même minoritaires,
ils
ont eu raison, ceux qui, en Palestine et en Israël, affirment,
aujourd¹hui
comme hier, la nécessité d¹une négociation rapide pour un règlement
global
du conflit. Comment ne pas voir que les politiques des petits pas, les
accords progressifs et conditionnels ont toujours placé les bâtisseurs
de
paix en position d¹otages des extrémistes ?
Ces militants de la paix et du dialogue, nous devons les aider pour
éviter
que ce conflit politique ne dégénère en un conflit religieux attisé par
les
extrémistes des deux bords.
Au sein de l¹Autorité palestinienne, la conduite de la politique
étrangère
est toujours du ressort de son président, Mahmoud Abbas. S¹il se
dessinait
demain une initiative diplomatique conjointe d¹Israël, de l¹Autorité
palestinienne représentée par Mahmoud Abbas, du Quartet et de certains
Etats
arabes, en vue dŒun règlement politique global du conflit, initiative
qui
court-circuiterait le Hamas, il nous appartiendrait d¹appeler à la
soutenir.
Les extrémistes ne seront vaincus que par l¹union et la détermination
des
forces de paix.
Le bureau de La Paix Maintenant