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| israel / palestine | |
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kamchatk Invité
| Sujet: israel / palestine Sam 24 Juin - 12:30 | |
| Ilan Shalif et la lutte contre le Mur
Ce 13 juin, Tsahal, l’armée israélienne a repris ses attaques au moment où des violences entre partisans du Fatah du président palestinien et le Hamas au gouvernement laissent craindre que le bras de fer politique ne vire à l’affrontement armé dans les Territoires. Ilan Shalif, lui, à 70 ans, continue à lutter pacifiquement à Bil’in avec les Anarchistes contre le Mur. Si un vieillard peut le faire, d’autres le peuvent. Ce mardi 13 juin, l’armée israélienne a frappé en plein coeur de Gaza. Ces frappes, qui visaient un véhicule transportant des militants palestiniens qui aillaient tirer des roquettes sur le sud d’Israël, ont manqué leur cible. Huit civils ont été tués. Une nouvelle fois, ce sont des innoncents qui paient de leur vie la guerre que les nationalistes de tout bord se livrent sans merci.
Ces frappes israéliennes accentuent l’impression de chaos dans les Territoires, où s’affrontent les fidèles du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et les militants du Hamas, à la tête du gouvernement. Ces violences surviennent sur fond de querelle politique entre M. Abbbas et le Hamas, farouchement opposé au référendum que le dirigeant palestinien a convoqué pour le 26 juillet. L’Etat engendre la violence, soit qu’il cherche à imposer son pouvoir vers l’extérieur soit qu’il tente de le contrôler en son sein. Plus que jamais : deux Etats, ce sont deux Etats de trop.
*********
Le vieil homme et le sang
Cet article de Liat Shlezinger a été publié le 28 mai 2006 dans le journal "Ma'ariv", l’un des deux principaux quotidiens israéliens, dans le cadre d’une manifestation à Bil’in, l’une de la soixantaine que les Anarchistes contre le Mur organisent chaque vendredi depuis près de 16 mois. Manifester contre le Mur
Ilan Shalif a déjà 70 ans mais cela ne l’empêche pas de se rendre chaque vendredi à la manifestation contre le Mur de séparation à Bil’in et de s’opposer aux soldats israéliens.
"Armé" seulement d’une bouteille d’eau, Ilan Shalif est en route vers une autre bataille contre le barrière de séparation. Chaque vendredi, depuis un an et demi, comme une montre dont la batterie ne s’épuise jamais, il fait la route de Tel-Aviv au village palestinien de Bil’in. Il n’a pas manqué une seule manifestation. Sauf, lorsqu’on lui a interdit de se rendre à Bil’in, après avoir été libéré par la police, et quand il a eu une opération à coeur ouvert. Mais, une semaine plus tard il était de nouveau avec les jeunes Anarchistes israéliens contre le Mur et esquivait les balles en caoutchouc, qui sifflaient.
Dans le village de Bil’in, où les manifestations les plus violentes de la gauche ont eu récemment lieu, les gens sont "fous" de lui. Ils l’appellent "grand-papa". Tandis que d’autres de son âge préfèrent passer leur temps avec leurs petits-enfants, Shalif, à 70 ans, préfère passer ses vendredi en compagnie des grenades de choc et des gaz lacrymogènes.
Chaque manifestation à Bil’in commence par une longue marche accompagnée par le chant des villageois et des manifestants, qui agitent des drapeaux tout le trajet jusqu’au point de confrontation avec les soldats présents à la barrière qui sépare les terres du village et le secteur de Modi’in Illit, la colonie construite sur les terres de Bil’in et d’autre villages palestiniens voisins. Shalif marche rapidement sous le soleil chaud et se trouve à la tête de la manifestation. Quand la confrontation entre les manifestants et les soldats commence, il s’assied sur une des grandes pierres et regarde autour de lui. De temps en temps, il essuie son front et nettoie ses lunettes.
Son fils Gal (42 ans) est assis juste derrière lui. Il pose une main ferme sur son épaule à chaque fois qu’il veut rejoindre les manifestants en train de s’opposer aux soldats. "Papa, assieds-toi", lui dit-il d’une voix autoritaire. "Papa, ça suffit. Pas cette fois. Ce n’est plus pour toi. Papa, ça n’ira pas de cette manière." Il s’inquiète pour son père. Chaque vendredi, Gal sert de chauffeur à Ilan jusqu’à Bil’in, puis jusqu’à Tel-Aviv. Mais surtout, Gal se définit comme "la garde personnelle" de son père.
"Je connais mon père... Si je ne vais pas avec lui, il fera quelque chose stupide et sera blessé. C’est une personnes d’un certain âge mais qui se comporte souvent comme un enfant", dit-il en souriant. Ilan est fragile du coeur depuis son opération quelques semaines plus tôt. Gal a accepté de l’accompagner aux manifestations contre la promesse de rester prudent.
C’est la fin de la deuxième semaine de mai, et dans quelques temps Shalif, père de deux enfants et docteur en psychologie, devra subir une opération compliquée et dangereuse de l’abdomen en Allemagne. Il en reviendra trois semaines plus tard, il s’en remet toujours. "Bien entendu, il est censé se reposer maintenant", explique Gal, "Mais il est réellement beaucoup plus détendu ici ! S’il était à la maison, il serait tellement plus stressé, et, de toute façon, personne peut lui dire ce qu’il doit faire".
La manifestation devient plus violente, même en comparaison avec celles de ces dernières semaines. Trois manifestants sont conduits vers l’hôpital. Gal semble inquiet. "Bientôt, on ouvrira mon père pour une opération", dit-il. "Je n’ai pas l’intention de le laisser ouvrir ici, avec des bâtons".
En dépit de la difficulté d’être le garde du corps d’un rebelle de 70 ans, il le regarde avec grande fierté. "Je ne serais pas ici si je n’avais pas dû le protéger. Je n’ai pas le courage de me battre pour les choses auxquelles je crois, mais lui bien. C’est pourquoi je l’admire". "Wow, respect !"
Le village de Bil’in est situé à l’est de la colonie de Modi’in Illit. Les manifestations qui ont lieu là chaque vendredi depuis un an et demi font partie de la lutte des habitants du village palestinien contre la barrière de séparation qui menace de les priver d’environ 60% de leurs terres cultivables. Sur ces terres, les villageois cultivent des oliviers, et c’est précisément là que les nouveaux quartiers résidentiels de la colonie de Modi’in Illit doivent être construits. Dix jours plus tôt, les citoyens de Bil’in ont même demandé à la Cour suprême de Justice israélienne d’empêcher la confiscation des terres. Les manifestations de Bil’in voient également la participation d’activistes israéliens de gauche, beaucoup d’extrême gauche comme les "Anarchistes contre le mur", qui viennent du centre d’Israel et manifestent côte à côte avec les Palestiniens.
La manifestation suit son itinéraire selon un rituel connu par les manifestants et les soldats. D’abord, les villageois marchent jusqu’au tracé de la barrière de séparation, où les soldats et la police des frontières les attendent, équipées de gaz lacrymogènes, de grenades de choc, et d’autres munitions destinées à disperser des manifestations. Du côté palestinien, plusieurs jeunes s’arment de pierres. Plusieurs manifestants israéliens ont été blessés ici.
"Si les manifestants de gauche n’étaient pas ici, la lutte serait vue sous un tout autre jour", expliquent les représentants du comité populaire du village. "Leur présence et celle de la presse nous protègent de la violence des soldats qui savent qu’ils sont surveillés et qu’ils ne peuvent donc pas faire ce qu’ils veulent. Nous réussirons car nous sommes têtus, et chaque vendredi, sans exception, nous continuerons à venir ici avec les Israéliens et les activistes internationaux et nous manifesteront jusqu’à ce que nos terres nous soient rendues".
Acram Hatib, activiste palestinien et membre du comité populaire du village, dit que l’une des choses les plus encourageantes à ses yeux est de voir Shalif chaque vendredi. "Fermeture, couvre-feu ou tir, je verrai toujours Ilan et ses cheveux gris ici", dit-il tout en essayant de retenir les jeunes lanceurs de pierres.
"Wow, respect !" s’exclame bruyamment une jeune femme aux cheveux noirs et rouges courts quand elle remarque la présence d’Ilan en ces lieux. "C’est un endroit très dangereux, et j’hésite chaque fois que je dois venir. Et de le voir, malgré son âge et tout, j’ai vraiment un grand respect".
Roni Barkan des "Anarchistes contre le mur" voit dans Shalif un modèle personnel. "Je ne m’exprime presque jamais de cette manière, mais à mes yeux il mérite vraiment l’admiration. Ce qui est si beau chez Ilan c’est qu’il a peut-être 70 ans mais il fait ce qui lui semble juste et il vit sa vie de cette façon, en dépit du prix qu’il doit payer".
Shalif lui-même, d’autre part, ne se sent pas différent quand il regarde la foule jeune qui participe à ces manifs.
Liat Shlezinger : "Vous savez qu’il n’y a pas beaucoup de personnes de votre âge qui prennent la peine de venir à Bil’in afin de manifester ?"
Ilan Shalif : "C’est vrai, il n’y a pas beaucoup de gens de 70 ans, mais c’est ce que j’aime faire et ce en quoi je crois. Je ne me vois pas faire autre chose. Quand j’étais un enfant j’étais hyperactif et je pense qu’il est en resté quelque chose. Je ne sens pas la nécessité de rester à la maison et de me reposer. Je suis peut-être un peu plus vieux, mais à l’intérieur de moi je sais que je suis toujours jeune. Il y a des gens de mon âge qui se détendent en faisant d’autres choses. Je ne pense pas que je sois étrange ou exceptionnel. En outre, je pense qu’en raison de mon âge les soldats me traitent relativement doucement. Peut-être aussi par pitié. Ils frappent toujours les jeunes, et à maintes reprises je suis resté indemne. Indemnité pas vraiment parfaite, les soldats attaquent souvent sans distinction les vieux et les jeunes, les Palestiniens, les Israéliens ou les étrangers, les manifestants ou les travailleurs de la presse, les hommes comme les femmes... Une fois, il y a quelques mois, nous nous étions assis sur la route lors d’une manifestation. Les soldats nous ont arrêté l’un après l’autre, sauf moi."
Liat Shlezinger : "Et qu’a à dire votre épouse à propos de tout ceci ?"
Ilan Shalif : "Nous ne discutons plus de ce sujet. Elle s’inquiète pour moi, mais elle sait qu’à la fin je ferai quand même ce que je veux. Je ne peux simplement pas croire que je puisse juste m’asseoir à la maison, après avoir passé ma vie entière en tant qu’activiste. Je ne sais pas vraiment ce qui pourrait m’inciter à vouloir arrêter". Rebelle depuis toujours
Tandis que le reste de ses amis à Jérusalem attendaient avec intérêt leur service militaire, il l’a éludé, grâce à une fracture de la main, une chose dont il est fier à ce jour. "J’ai perdu mes illusions sur le sionisme de Ben Gurion (le premier Premier ministre d’Israel, en 1948) plus rapidement que prévu. Ce n’était pas pour moi", dit-il. En 1967 (lors de la guerre d’occupation du 6 juin), il s’est retrouvé dans le mouvement d’extrême gauche "Matspen", qui a entre autres soutenu politiquement et encouragé l’objection de conscience totale. "Je me suis déplacé d’un endroit à l’autre vivant dans les kibbutzim, et nous avons même été expulsés avec mon épouse Aliza du kibbutz de "Negba" où nous avons vécu, en raison de mes avis radicaux. Principalement, en raison des activités politiques anti-sionistes que j’ai refusé d’arrêter. J’ai toujours su que j’étais extrêmement radical et enfin j’ai trouvé des gens avec qui je suis d’accord."
Plus tard, il s’est installé à Tel-Aviv et y a accompli un doctorat en psychologie. Pendant son travail, il a même développé une technique qui favorise la solution des problèmes en utilisant processus subconscient, principalement et pas seulement en utilisant des techniques verbales.
Tout au long de ses années d’activisme gauchiste, il était bien connu des personnes d’autres organisations et de la police, qui l’a détenu pour interrogation plusieurs fois après de violentes manifestations auxquelles il avait participé. Aujourd’hui, il passe son temps à surfer sur Internet et à traduire des textes pour un site anarchiste international. Il est membre du collectif de l’agence de presse Ainfos.ca depuis 1996. Quand Shalif parle, il emploie le "vous". Il ne sent pas faire partie de nous, les Israéliens, et il ne désire même pas se sentir comme tel, "merci beaucoup". Il ne se rappelle pas quand il a voté pour la dernière fois lors d’élections pour le Parlement. "Je ne me sens pas comme un de ces fous qui crient en rue à propos de n’importe quoi", dit-il. "Mes sentiments à propos d’Israël sont comme un voyageur du temps qui est coincé ici sans pouvoir continuer son voyage. Je crois en un monde non-hiérarchique, dans lequel il y a la liberté, l’égalité et la fraternité. Un monde sans exploitants ni exploités, où les gens prennent eux-mêmes leurs décisions."
Liat Shlezinger : Ne vous sentez-vous pas un peu isolé parfois ? Nous cherchons tous une sorte d’appartenance de temps en temps.
Ilan Shalif : "Certainement pas. Je n’ai pas besoin du faux sentiment d’intimité de la nation. Ce sont des substituts fictifs qui servent à nous donner un sentiment agréable. J’ai mes amis ici à Bil’in, j’ai de vrais amis chez les "Matspen" que je rencontre deux fois par un mois. Je n’ai pas besoin d’État".
Bien que la plupart des jeunes Israéliens aient une meilleure idée de là où vit la pop star Maya Buskila que d’où se situe le village de Bil’in, Shalif estime que sa lutte lors des décennies passées n’a pas été vaine. "En 1968, nous étions 18 "utopistes" qui avons pleuré et maudit l’occupation mais maintenant la majorité croit qu’il nécessaire de se retirer des territoires occupés. Une fois, j’ai écrit un poème sur la façon dont chaque épaule aide à faire tourner la roue de l’histoire, et que cela prendra un bon moment pour la faire tourner. Cela peut se produire après beaucoup, beaucoup d’années, mais, à la fin, la révolution viendra, j’en suis certain".
Sources : ainfos.ca anarkismo.net
Traduction (abrégée) de l’anglais par A voix autre http://www.avoixautre.be avoixautre(a)no-log.org
Pour en savoir plus et soutenir : Le site des Anarchistes contre le Mur, en anglais, sur http://www.awalls.org/ http://www.avoixautre.be |
| | | kamchatk Invité
| Sujet: ... Lun 3 Juil - 13:32 | |
| INVASION DE GAZA : ISRAEL, ETAT VOYOU
Le 25 juin, un commando de la résistance palestinienne a attaqué une base de l'armée israélienne près de la frontière avec la Bande de Gaza, tuant deux militaires et faisant prisonnier un troisième. Le Premier ministre Ehoud Olmert a dénoncé alors cet "acte terroriste" et sous prétexte de libérer le prisonnier israélien ordonne l'invasion de la Bande de Gaza.
Au cours d'une vaste offensive, l'artillerie et l'aviation israélienne ont pilonné des zones résidentielles, détruit des ponts, réduit en cendres un entrepôt, bombardé une université, endommagé une centrale électrique (privant ainsi 700 000 habitants de courant), lancé des missiles contre des installations industrielles, rasé des habitations, incendié un ministère gouvernemental, puis fait prisonnier une trentaine de ministres et députés du gouvernement palestinien, le tout en infraction aux règles diplomatiques, politiques et humanitaires en vigueur selon les normes du droit international. Ces actes, qu'on peut qualifier de terrorisme d'Etat, ont été commis en flagrante violation des Conventions de Genève, qui enjoignent à la puissance occupante d'assurer la sécurité de la population civile en zone de conflit. Mais au lieu d'assurer sa sécurité, Israël multiplie des exactions à l'encontre de cette même population civile.
Tout cela dans le silence des gouvernements, à commencer par les protagonistes de la Feuille de route dont certains se contentent de demander à l'armée israélienne de ne pas aller trop loin et déplorent la violence des deux côtés, oubliant les responsabilités israéliennes dans le conflit.
Lorsque l'armée israélienne empêche les Palestiniens de vivre, à travers les check points et l'occupation du territoire, à travers les assassinats ciblés et la destruction systématique de la société palestinienne, les gouvernements laissent faire.
Mais si un soldat israélien est fait prisonnier par des Palestiniens menant une action de résistance, on crie à l'acte terroriste et on exige la libération de ce soldat "otage".
On oublie ainsi les huit mille prisonniers palestiniens, les arrestations et les emprisonnements administratifs, la répression qui s'abat sur un peuple qui refuse sa condition d'occupé.
C'est au moment où un accord était signé entre l'Autorité palestinienne et le gouvernement palestinien sur "l'appel des prisonniers" qui reconnaît implicitement l'existence d'Israël et qui demande la création d'un Etat palestinien recouvrant la Cisjordanie et Gaza, que l'armée israélienne envahit Gaza, comme pour mieux rappeler que cet accord ne concerne pas l'Etat d'Israël, comme pour mieux rappeler qu'Israël est le maître et que tout accord, si accord il y a, ne peut être que l'acceptation par les Palestiniens du diktat israélien.
Pendant ce temps, les Etats-Unis et l'Union européenne continuent de couper l'aide financière à l'Autorité palestinienne sous prétexte que la majorité démocratiquement élue par les Palestiniens lors des dernières élections n'est pas la bonne.
Et l'on reproche au gouvernement palestinien de ne pas reconnaître l'Etat d'Israël, de prôner la violence et de ne pas appliquer les Accords d'Oslo.
On oublie ainsi qu'Israël n'a jamais reconnu le droit à l'existence d'un Etat palestinien, que l'Etat d'Israël pratique la violence de l'occupation, ce que nous rappelle l'invasion de Gaza, que c'est Israël qui a rendu caducs les Accords d'Oslo, aussi peu favorables aux Palestiniens étaient-ils.
Le ministre de la Défense, Amir Peretz, chef du parti Travailliste, porte l'entière responsabilité des exactions actuelles, tout comme le Premier ministre Ehoud Omert, chef du parti Kadima. Ils devront répondre devant la communauté internationale des crimes de guerre qu'ils viennent d'ordonner.
La paix passe d'abord par la fin de l'occupation, l'arrêt des opérations militaires contre les Palestiniens, et la reconnaissance d'un Etat palestinien qui ne se réduise pas à quelques morceaux laissés à l'appréciation des Israéliens. |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Jeu 15 Jan - 16:57 | |
| L’offensive lancée par l’une des armées les plus modernes au monde contre la bande de Gaza a soulevé des condamnations venues du monde entier et de tous les horizons politiques. La Fédération anarchiste tient à réaffirmer ses positions.
Tout d’abord, en instaurant et en aggravant la politique d’implantation de colonies, zones d’habitat non-mixtes qui constituent avant tout une mine d’or pour la promotion immobilière et plonge dans un état de quasi esclavage le prolétariat local, et en construisant un mur destiné à séparer selon des critères ethniques les populations de cette région, l’Etat israélien a provoqué l’afflux des palestiniens vers la bande de Gaza, où 1,5 millions de personnes sont concentrés dans cette étroite bande de territoire …
Comment s’étonner dans ces conditions de l’émergence de la force politique sensée combattre le plus radicalement le sionisme, et de sa présence au sein même de la population civile ? Corrompu, usé jusqu’à la corde par les compromissions avec les pouvoirs politiques qui se sont succédés en Israël, le Fatah a cessé ces dernières années d’être un ennemi « intéressant », en particulier depuis la mort de Yasser Arafat.
On peut en ce sens dire que le Hamas est la créature de l’Etat israélien qui a poussé les populations au désespoir et a trouvé en lui le prétexte idéal pour pousser toujours plus avant sa politique expansionniste au nom de la sécurité de ses citoyens, sans préciser qu’il s’agit exclusivement de protéger les citoyens hébreux, alors que 20% des israéliens sont arabes.
En outre, sous couvert d’exercice du droit à l’autodéfense, c’est à une véritable guerre sociale contre la classe ouvrière de cette région du monde que se livre l’Etat israélien. Les quelques aspirations progressistes de 1948, qui présidèrent à la naissance des Kibboutz et virent la naissance d’une protection sociale moderne ont régressé au fur et à mesure que l’état de guerre se prolongeait. En 2003, Israël cassait les retraites en même temps que la France, coupait dans les aides aux familles monoparentales, la santé, creusant les inégalités, et redéployait l’argent vers l’armée, pour la plus grande joie des marchands d’armes du monde entier, aux rangs desquels la France n’est pas la dernière…
Les anarchistes sont anti-militaristes. Le pacifisme est une composante de l’anarchisme et pour la Fédération anarchiste, aucune guerre, hormis la guerre entre les classes sociales, n’est justifiée. Celle qui se joue sous nos yeux égale en atrocité les pires heures de l’histoire de l’humanité. Civils bombardés dans la maison même que Tsahal leur avait désignée pour s’abriter, écoles de l’ONU pilonnées sciemment, bâtiments éventrés par le passage des chars pour lesquels le plus court chemin est la ligne droite, quels que soient les obstacles ; les militaires repoussent toujours plus loin de l’humain les limites de la barbarie…
Désormais, dans cette guerre moderne, seront désignés comme ennemis tous ceux qui résisteront à l’oppression, ainsi que ceux qui les soutiennent et ceux qui les côtoient. Le champ de bataille devient purement urbain, aujourd’hui c’est Gaza, demain Rio, Manille, Los Angeles ou La Courneuve … Des drones, fabriqués en partenariat franco-israëlien, ont été commandés par l’armée française, les satellites localisent les cibles, dont on bombarde copieusement les abords, car c’est d’abord la population civile qu’il s’agit de terroriser. Il s’agit bien de terrorisme d’Etat.
Les retombées de cette invasion en dehors du Proche-Orient ne sont pas moins détestables : comme en témoignent les récentes manifestations à Paris et Lyon, les barbus font leur miel de la guerre et la placent sur le terrain du nationalisme et du prosélytisme religieux ; ennemis de toutes les libertés, ils vont jusqu’à interdire tout drapeau autre que ceux de la Palestine et de l’Islam. Bien évidemment, ce n’est pas la paix qu’ils veulent, leur seule préoccupation est d’assouvir leur désir de vengeance, de passer par le fil de l’épée les fidèles d’un dieu aussi sanguinaire que le leur, d’assurer leur domination sur la population tout autant que l’Etat d’Israël . Là où ils parlent de nation et de peuple, les anarchistes parlent de classe et d’internationalisme, là où ils parlent d’accomplir la volonté d’Allah contre celle de Yahvé, les anarchistes proposent une société débarrassée des vieilles craintes superstitieuses d’autrefois.
La Fédération anarchiste défend l’idée qu’il ne peut y avoir de paix, ni en Palestine, ni ailleurs, tant que subsistent un système fondé sur l’appropriation au profit de quelques uns des moyens de production et de distribution : le capitalisme, son versant répressif : l’Etat, et son dérivatif idéologique : la religion.
La Fédération anarchiste est solidaire des « anarchistes contre le mur » qui aujourd’hui en Israël, avec d’autres partisans de la paix, manifestent leur colère contre un Etat assassin. Ils réclament la levée du siège de Gaza maintenant et proclament « oui à la vie pour les deux peuples ! »
Nulle part sur Terre, ni Etat, ni armée, ni religion, ni patron !
Révolution sociale et Fédéralisme libertaire !
Tract diffusé en janvier par le groupe de Rouen de la Fédération anarchiste | |
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