LES PAYS DE COCAGNE
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 Ni patrie, ni frontière

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kamchatk
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MessageSujet: Ni patrie, ni frontière   Ni patrie, ni frontière EmptyDim 8 Oct - 16:45

' Rêve générale '
Tracts - Analyses des mouvements de février-avril 2006 Paroles de
grévistes
Ni patrie ni frontières n° 16 /17­ Septembre 2006

Ce numéro tente de rendre compte du bouillonnement social des mois de
février, mars
et avril 2006 chez les étudiants, lycéens, chômeurs et salariés. Nous
avons cherché
à donner la parole à des individus et des courants différents afin de
rendre compte
de la diversité et de la richesse de ce mouvement de la jeunesse, très
certainement
le plus important depuis le mouvement contre le CIP de Balladur en
1994. Malgré
leurs faiblesses politiques, les courants apartidaires ­ qu'ils soient
spontanéistes («prositus» et «autonomes»), anarchistes ou
«ultragauches» ­ nous ont
semblé plus intéressants que les courants partidaires (trotskystes).
Nous avons donc reproduit surtout des tracts ou des textes qui posent
des questions
sur le mouvement, qui en critiquent les limites et les défauts, plutôt
que des
analyses qui donnent dans l'autosatisfaction (du genre « C’est nous qui
tenions la
Coord » ou « On a poussé les syndicats à... ») et qui se concentrent
sur la
proximité des échéances électorales de 2007, les chances d’un candidat
de la
prétendue « gauche de la gauche », les conséquences de l’imaginaire «
victoire du
non » et autres préoccupations politiciennes.

Parmi les courants apartidaires ci-dessus mentionnés, ce sont
certainement les plus
spontanéistes qui ont la part belle dans ce numéro. Nous avons tenté de
souligner
quelques-unes de leurs limites dans les introductions et dans les notes
de bas de
page (signées NPNF). En effet, dans ces milieux prédomine une
idéologie, certes
hétérogène, mais qui repose sur quelques constantes communes :

- la primauté de la satisfaction des «désirs » individuels ;
- l’illusion que l’on pourrait construire des îlots alternatifs au sein
de la
société capitaliste (squats, communautés, etc.) qui permettraient de
transformer
les rapports interindividuels ;
- la dénonciation lancinante et caricaturale des dirigeants des groupes
d’extrême
gauche et le mépris pour tous les militants de base, considérés comme
des
bureaucrates en herbe ;
- une apologie des actions exemplaires, de l’affrontement de rue, du
vol et du
pillage sans aucune considération du rapport de force et de leurs
conséquences
pénales pour les individus concernés ;
- une sous-estimation du rôle de la classe ouvrière (dont la
composition a certes
considérablement changé dans les métropoles impérialistes) qui va de
pair soit avec
l’apologie de la révolte brute des masses indifférenciées, soit avec un
rôle
d’avant-garde accordé au précariat ;
- un refus de réfléchir à des stratégies de construction
d’organisations politiques
permettant de regrouper tous ceux qui veulent la révolution ; -
l’illusion que l’on
pourrait en quelque sorte construire un autre monde tout de suite, sans
passer par
la moindre étape de transition (dont les modalités restent bien sûr à
définir,
contre toute vision étatiste y compris celles qui se cachent sous le
masque de
l’autogestion ou de la démocratie participative),
- un mépris fréquent des « revendications », vues comme l’expression
d’une volonté
d’étouffer un mouvement social.

Mais ces courants ont aussi l’énorme force d’exprimer la révolte de la
jeunesse et
des exploités, de ne pas lui fixer des limites préétablies, de ne pas
avoir
d’illusions sur la nature et le rôle des syndicats et partis de gauche,
et surtout
de ne pas souhaiter canaliser la révolte sur le terrain électoral ou
dans des
moules organisationnels bureaucratiques, où l’on sait d’expérience que
la flamme
révolutionnaire des individus ne trouvera pas un oxygène suffisant pour
brûler
longtemps.

Nous publions aussi dans ce numéro trois témoignages et onze interviews
sur le
mouvement dans huit villes de « province » (Caen, Grenoble, Tours,
Aix-en-Provence,
Avignon, Reims, Marseille et... Forcalquier), et deux facs de la région
parisienne
(Jussieu et Evry). Ces interviews sont fondées sur un questionnaire
très général
conçu par le groupe allemand Kolinko et adapté par nos soins à la
situation
française de février-avril 2006. Brutes de décoffrage, ces réponses
donnent
quelques outils pour comprendre à la fois les limites du mouvement et
sa richesse,
d’autant plus qu’elles ne proviennent pas de militants « encartés » qui
tenteraient
de démontrer à tout prix la justesse de leurs positions et de leurs
actions.

Sommaire

De Mai 68 à Février-Avril 2006 : Tordons le cou à quelques mythes pour
mieux
comprendre le présent (Ni patrie ni frontières) - Les mouvements
étudiants en
France depuis 1945, suivi d’une Chronologie des mouvements étudiants
(extrait de
Wikipedia)

«Autonomes», «castoriadiens», spontanéistes, « pro-situs » et
«post-situs» :

Précarité, salariat, travail, jusqu’où le mouvement social (Société
autonome) - Fronde antiCPE et révolte sociale - Pousser le monde qui
s’écroule (Un
occupant de l’EHESS) - Appel de Raspail (Les occupants de l’EHESS) -
Communiqués du
Comité d’occupation de la Sorbonne (COSE) - Mise au point du COSE - Le
CPE, une
goutte d’eau dans un lac de rage - (Grenoble, Les enragé-e-s ouvrent le
bal)
Réflexions sur le soulèvement en France (Bureau des secrets publics) -
Ultime
communiqué du COSE - Notes sur le mouvement anti-CPE en Avignon
(Infokiosk)

Anarchistes :

Lutter contre le CPE et le CNE, oui, mais pas seulement ; En lutte
contre la misère
sociale ; La lutte n’est pas terminée (3 tracts du GARAS) - Et
pendant-ce temps-là
que font les anarchistes ? (Libertad, L’En dehors) - Un récit de la
lutte anti-CPE
à Caen, mars avril 2006 (SIA Caen)

«Ultragauches» :

Prenons la parole (Des internationalistes) - Le CPE, un instrument de
plus pour
accroître flexibilité et discipline au travail - Pour obtenir le
retrait du
CPE-CNE, il est nécessaire que tous les travailleurs rejoignent la
lutte - La lutte
contre le CPE-CNE est à un tournant - Un joli printemps (4 textes de
Mouvement
communiste) - La solidarité du mouvement des étudiants : un exemple
pour toute la
classe ouvrière (Courant communiste international)

Inclassables :

Blocages et embauchages, mise en perspective du CPE et Hard Blocking (2
textes de
Temps critiques) - La lutte anti-CPE (Roland Simon, Théorie communiste)

Annexe réformarde :

Ni CPE, ni CDI. Revenu garanti ! (AC Limoges)

Débat :

Les «lascars» : casseurs de manif ou révoltés ? Indi...gènes,
indi...génat,
indi...génisés ? des concepts indi... gents ! (Ni patrie ni frontières)
- Les
casseurs de banlieue et le mouvement étudiant - Quelques éléments
d’analyse sur les
«lascars» (anonyme, CNT) ­ C. Guillon : Sur quelques récents
publicitaires de la
démocratie parlementaire- Ne pas abandonner la rue (Laurent) - Lettre
au journal Le
Monde (F. Lonchampt) - Pour que les banlieues prennent leur place dans
la ville -
(Deux de l’Assemblée de Montreuil) - Réflexions sur ceux que l’on
appelle les «
casseurs de manifestants » (Janos et Siryne Z. Indigènes de la
République)

Interviews et témoignages de collégiens, étudiants et grévistes
de Forcalquier, Marseille, Aix, Jussieu, Reims, Avignon, Evry, Tours

Coordinations :analyses contradictoires de leur rôle :

Mais où est passé le mouvement réel ? (Kamo) - Les Coordinations
nationales
étudiantes (Groupe CRI) - Les Coordinations... (Convergences
révolutionnaires) - La
fin du CPE (La Riposte) - CPE: L'épreuve de force continue (Lutte
ouvrière)

Jeunes et travailleurs sociaux (Myriam)

Quelques infos sur les mouvements étudiants grec et britannique (TPTG
et AWL)

ABONNEMENT ET CONTACT

un numéro simple de Ni patrie ni frontières coûte 7,5 euros ; un numéro
double 10
euros. Frais de port inclus. Si vous souhaitez recevoir les 3 numéros
suivants,
vous pouvez envoyer un chèque de 23 euros à l’ordre de Y. Coleman (pour
les 6
numéros suivants 45 euros) ou bien la même somme en timbres. Pour
collaborer à
notre revue, émettre des critiques ou des propositions : :
yvescoleman(a)wanadoo.fr
ou : Y. Coleman (sans autre mention) 10, rue Jean-Dolent 75014 Paris.
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MessageSujet: ...   Ni patrie, ni frontière EmptyLun 28 Mai - 13:50

Ce numéro triple de Ni patrie ni frontières est consacré aux mythes mortifères et
aux «idéologies rances»: religions, racismes et nationalismes. Pourquoi «rances»?
parce que ces vieilles idéologies semblaient avoir été
jetées dans les poubelles de l’Histoire où elles se décomposaient lentement.
Néanmoins, elles paraissent connaître un regain de popularité aussi bien dans les
métropoles impérialistes que dans les pays de l’ex-«tiers monde».

Mais, nous objectera-t-on, ce réveil religieux n’est-il pas un ultime sursaut
devant une sécularisation inéluctable? En effet, dans un pays commela France par
exemple, le dernier sondage réalisé sur les convictions
religieuses des Français donne un résultat assez étonnant: non seulement il n’y
aurait plus que 50 % de «catholiques», mais en plus, parmi ces derniers, 31% ne
croiraient pas en Dieu mais seulement en une vague force supérieure !

D’autre part, dans les pays dits «arabo-musulmans», de nombreux auteurs affirment
que le renouveau religieux ne serait qu’une façon de revendiquer une identité
nationale (celle de l’introuvable «nation arabe») constamment humiliée par les
différents impérialismes européens et américain. Et il en serait de même pour la
petite minorité de musulmans qui, en Europe, se tournent vers les différentes
formes de salafisme et ne feraient ainsi que répondre au racisme des sociétés
majoritairement «blanches» et à une crise d’identité liée à leur impossibilité de
devenir des «citoyens» comme les autres.

Certes ces explications rendent compte d’une partie de la réalité, mais elles ont
le redoutable inconvénient de déplacer la discussion sur le terrain de l’
«islamophobie» et d’un «racisme antimusulman» (concept absurde
puisque la religion ne peut en aucun cas être assimilée à une couleur de peau ou un
aspect physique quelconque). Et ceux qui pratiquent ce sport de l’esquive ne se
gênent pas en même temps pour dénoncer (avec raison) les méfaits du fondamentalisme
protestant aux Etats-Unis ou du fondamentalisme juif en Israël.

Ce numéro tente donc de prendre le taureau par les cornes et d’affronter la
question religieuse, le rôle néfaste de TOUTES les religions, et le lien entre
religions, racismes et nationalismes.

Qu’ont de commun ces trois fléaux idéologiques? L’apparition des Etats nations, la
séparation progressive entre les pouvoirs religieux et étatiques à travers la
dissolution des empires et des royaumes supra ou anationaux en Europe, sont
inséparables de l’invention puis de la diffusion de la théorie des races. Il ne
faut donc pas s’étonner que les nationalismes du XXe et du XXIe siècle charrient
derrière eux d’innombrables scories racistes anti-arabes (sionisme d’extrême
droite) ou antisémites (panarabisme, islam politique, nationalisme palestinien,
voire chavisme).

Religion, politique et géopolitique en Afrique

Les propagandes nationaliste, religieuse et raciste s’entremêlent en Afrique
aujourd’hui pour le plus grand malheur des populations locales.

C’est ainsi que les partisans de Laurent Gbagbo, élu président de la Côte d’ivoire
en 2000, lancèrent une campagne sur le thème de l’ «ivoirité» contre leurs
opposants. Cette campagne à la fois xénophobe et antimusulmane (le rival le plus
crédible de Gbagbo, Ouattara, combinait le double «handicap» d’être à la fois
musulman et né au Burundi) associait en partie l’ivoirité au christianisme. On ne
s’étonnera donc pas que les Eglises pentecôtistes implantées dans le sud du pays
aient soutenu le parti de ce président «socialiste».

On pourrait aussi citer le cas du Soudan où Sadiq al Mahdi, dirigeant d’un des
principaux partis politiques soudanais (mais aussi descendant du dirigeant de la
première insurrection islamiste, anticoloniale à la fin du XIXe siècle) et Hassan
el-Tourabi, son beau-frère, fondateur de la Société
soudanaise des Frères musulmans, ont cherché à islamiser par le bas la société en
menant un long travail préparatoire (comme les Frères musulmans en Egypte) et en
participant aux élections ; ils ont accepté de participer à des gouvernements « non
islamiques » tout en soutenant les fondamentalistes d’autres pays, notamment les
talibans, avec l’approbation des Etats-Unis ; pour finir ils ont cherché à
islamiser par la force les populations chrétiennes et animistes du sud du pays, ce
qui leur a fait perdre alors le soutien américain. Cette politique religieuse
sectaire a conduit à de nombreux conflits depuis 1958, conflits aggravés par les
rivalités régionales avec l’Ethiopie et l’Egypte, puis par la découverte récente de
pétrole, qui a aiguisé les appétits des ex-puissances coloniales, mais aussi de la
Chine qui a construit un oléoduc pour le régime soudanais.

Rivalités américano-russes et usages de la religion dans les conflits entre
superpuissances

Mais on pourrait aussi remonter aux débuts du XXe siècle. On s’apercevrait alors
que les religions ont toujours constitué un enjeu géopolitique notamment dans le
cadre de l’affrontement entre l’URSS et les Etats-Unis. C’est ainsi que plusieurs
présidents américains ont assimilé le communisme au Diable, à commencer par Thomas
W. Wilson durant les premières années de l’Etat soviétique ; si Franklin D.
Roosevelt choisit de mettre au contraire l’accent sur la séparation entre les
Eglises et l’Etat pour montrer qu’il y avait des points communs entre l’URSS et les
Etats-Unis, plusieurs de ses successeurs eurent recours à l’arme religieuse.
Truman, notamment, chercha à construire un front religieux international contre le
« communisme » stalinien ; il se servit aussi de la religion à l’intérieur du pays
pour renforcer le consensus politique et décourager toute critique, exactement
comme Bush aujourd’hui. Il présenta le christianisme comme synonyme de l’ «
américanité » (tout athée était donc suspecté d’être anti-américain et
prototalitaire), et l’URSS comme un Etat « sans Dieu ». Les totalitarismes nazi,
fasciste et stalinien furent présentés comme antireligieux, même si
Hitler avait cherché lui aussi à mobiliser la religion contre l’URSS.

Du côté de la Russie et de la Chine, comme des démocraties populaires, les régimes
staliniens, tout en réprimant à certains moments les Eglises, ont aussi essayé de
les instrumentaliser à leur service. A commencer par Staline durant la Seconde
Guerre mondiale qui permit à l’Eglise orthodoxe de bénir les combattants qui
partaient au front. Encore aujourd’hui il existe une Eglise officielle en Chine, à
côté de celle soutenue par le Vatican.

Quant aux partis communistes des pays occidentaux, ils essayèrent de « tendre la
main » aux catholiques, dans le cadre du Mouvement de la paix à l’échelle
internationale, mais aussi, au niveau français par exemple, dans la CGT ou le MRAP.

Et lorsque la théologie de la libération se développa en Amérique latine (chasse
gardée de l’impérialisme américain), l’URSS rangea ce courant dans les forces «
progressistes » puisque les catholiques radicaux ne se
livraient pas à une critique frontale du stalinisme. Cela poussa les gouvernements
américains à dénoncer les prêtres qui s’opposaient aux dictatures
latino-américaines. Reagan s’appuya sur les militants extrémistes
de la droite religieuse à la fois pour mener sa campagne idéologique contre les
sandinistes, mais aussi pour soutenir financièrement la Contra nicaraguayenne.
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MessageSujet: ...   Ni patrie, ni frontière EmptyLun 28 Mai - 13:50

Si l’on garde en mémoire toutes ces données historiques, on comprend beaucoup mieux
les liens qui perdurent entre une certaine gauche chrétienne altermondialiste et
les néostaliniens actuels.

En ce qui concerne les pays du Moyen-Orient, les Etats-Unis ne se sont pas servis
du christianisme mais du fondamentalisme islamique : ils se sont appuyés sur
l’Arabie saoudite et sa Ligue islamique mondiale pour contrer les rgéimes
nationalistes arabes d’un côté et l’infuence soviétique de l’autre. Et ils ont
soutenu un moment les Frères musulmans contre Nasser en Egypte, le Hamas contre
l’OLP en Palestine, les talibans contre les Soviétiques en Afghanistan, Hassan
Tourabi au Soudan, etc.

2006, une année de polémiques politico-religieuses

L’année 2006 a été marquée par de nombreuses polémiques et discussions tournant
autour des religions chrétienne et musulmane: mobilisations dans de nombreux pays
dits «musulmans» contre la publication des caricatures de Mahomet dans un journal
danois; «affaire Redeker» en France; grossière provocation de Benoît XVI dans son
discours en Allemagne; refus du Vatican d’enterrer religieusement un catholique en
Italie parce qu’il avait demandé à mourir dans la dignité au bout de 25 ans de
calvaire médical ; mobilisation des baptistes noirs américains pour défendre les
chrétiens du Darfour menacés de génocide par les milices djandjawid musulmanes,
etc.

L’islam a été, pendant toute l’année dernière, manipulé et instrumentalisé par
toutes sortes de dictateurs, de politiciens démagogues, d’oulémas fanatiques,
d’intellectuels occidentaux réactionnaires et même par un pape qui s’est rendu en
Turquie du 28 novembre au 1er décembre 2006 pour se réconcilier avec les
obscurantistes locaux, musulmans et chrétiens orthodoxes.

L’intrication entre politique et religion est telle en ce monde profane qu’il est
difficile de démêler ce qui est de l’ordre du religieux et ce qui relève des
intérêts des grandes puissances «démocratiques», des révoltes
nationalistes et/ou des calculs des potentats locaux. D’autant plus que les médias
font l’impasse sur les interprétations matérialistes et athées des phénomènes
sociaux et des questions éthiques. Et que, à droite comme à gauche, on nous vante
les mérites du dialogue interreligieux, ou du dialogue «islamochrétien», comme si
tous les êtres humains croyaient en Dieu, Allah, Yahweh, Vishnou ou Bouddha.

Quant à l’extrême gauche, elle est tellement empêtrée dans ses tentatives de
ménager (ou de séduire) les chrétiens altermondialistes (de José Bové à Frei Beto,
conseiller de Lula) et musulmans pseudo-«progressistes» (Tariq Ramadan), qu’elle
oublie ses quelques principes, prolongeant ainsi une
vieille ambiguïté du marxisme face aux religions.

Retour aux fondamentaux
et ambiguités marxistes ou libertaires

Ce numéro rappelle quelques principes élémentaires en reproduisant les textes de
quatre anarchistes dont Elisée Reclus, Johan Most et Peilharot, et de cinq
marxistes dont Paul Lafargue. Écrits par des non-spécialistes de l’histoire des
religions, ces textes ne sont pas démentis par les récentes découvertes
archéologiques d’Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman qui confirment la
fausseté historique de l’Ancien Testament, texte à la base des trois grands
monothéismes.

Les textes de Friedrich Engels, V.I. Lénine, Anton Pannekoek et Amadeo Bordiga
montrent les ambiguïtés du marxisme et parfois de l’anarchisme (Camillo Berneri)
face aux questions religieuses.

Invoquant la méthode «dialectique», nos quatre mousquetaires marxistes essaient, à
des titres et dans des contextes divers, de minorer l’importance de l’athéisme :

– parce que l’athéisme diviserait les travailleurs dans le cadre des luttes
économiques quotidiennes, et qu’il empêcherait des ouvriers croyants de se battre
contre le Capital,

– parce qu’il susciterait une union nationale néfaste avec la bourgeoisie
franc-maçonne, avec les libéraux bourgeois, ou avec les démocrates bourgeois,

– parce que la déchristianisation en marche depuis un siècle rendrait
pratiquement obsolète la lutte pour le matérialisme athée,

– parce que la prégnance de la religion ne relèverait que de causes
immédiatement matérielles (la religion n’étant que le « reflet » – Lénine – de la
pauvreté, de l’ignorance, de la peur devant les catastrophes
naturelles, etc.). Ce serait donc une perte de temps et une démarche « idéaliste »
que de chercher à en repérer les origines psychologiques, philosophiques, etc.. Ce
serait une perte de temps de bien connaître les
religions et de démonter leurs explications du monde. Belle justification «
dialectique » de l’ignorance !

Les deux premiers dangers étaient (et sont toujours) réels, mais aujourd’hui on
voit comment certains groupes trotskystes se réfugient derrière des bouts de
citations de Lénine ou de Marx, et l’ignorance des fondements des religions, pour
se livrer à une surenchère de «tolérance» (traduire d’opportunisme) vis-à-vis de
l’obscurantisme religieux (la théologie de la libération dans sa version catholique
d’un côté; le prétendu «féminisme islamique» de l’autre) ou de pratiques qui ont
autant à voir avec le patriarcat et le machisme qu’avec la religion elle-même (port
du hijab à l’Ecole en France, meetings séparés pour les hommes et les femmes et
prières lors de manifestations anti-guerre en Grande-Bretagne, etc.).

C’est pourquoi l’article de Paul Hampton (Marx, Engels et la religion) est utile
car il remet au moins les pendules marxistes à l’heure.

La première partie de la revue (Pourquoi l’athéisme est important) se termine par
des thèses de la Communist League des Etats-Unis et par un texte de Wil Barnes qui
s’interroge sur la fonction du fondamentalisme protestant dans la société
américaine en avançant quelques hypothèses stimulantes. Une petite interview aborde
brièvement certains de nos points de désaccord avec l’auteur.

Ce numéro aborde ensuite les débats et controverses touchant:

– l’islam avec une interview Sean Matgamma de l’Alliance for Workers
Liberty, deux textes d’Avanti et de Socialisme international (courants de la LCR)
ainsi que deux contributions du Réseau Liaisons, concernant les
caricatures de Mahomet, la liberté d’expression et ce que le libertaire
hidjabophile Kandjare Bayn Asnan appelle (le plus souvent) abusivement l’
«islamophobie»;

– le christianisme avec des articles de la Communist League sur la droite
chrétienne aux Etats-Unis, du collectif Revolutions per Minute sur l’Eglise
anglicane au Royaume uni, et d’Asha Sorx (du PCOI) sur le rôle des
religions dans la propagation du Sida ;

– et le bouddhisme japonais avec sa théorie des « guerres compassionnelles »
pour justifier les atrocités et les massacres commis par l’armée impériale.
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MessageSujet: ...   Ni patrie, ni frontière EmptyLun 28 Mai - 13:51

Ce numéro aborde la question de l’islam politique avec des articles sur le Hamas et
le Hezbollah. Bien qu’elles datent des années 1990, les analyses de Manar Hassan,
Islah Jad et Rema Hammani sur le Hamas (reprises de
l’excellent site libertedesfemmesenpalestine) montrent bien quelles sont les
conséquences concrètes quotidiennes du patient quadrillage islamiste au
Moyen-Orient. Trop souvent, l’extrême gauche et même certains libertaires se
contentent de dire que le «Hamas est populaire», quand ils ne vont pas
jusqu’à s’émerveiller de la tactique militaire ingénieuse du Hezbollah et de ses
liens avec le «peuple arabe» en passant sous silence ce que signifie concrètement
l’islam politique pour la moitié de l’humanité: l’enfermement au logis, le port
d’un uniforme religieux (le pire étant la burka), la répression masculine dans la
rue comme au foyer, la flagellation publique ou la peine de mort pour comportement
«immoral» ou pour «adultère». Il est d’autant plus vital de rappeler ces vérités
élémentaires, que la plupart des «radicaux», qu’ils soient britanniques,
néerlandais ou français, capitulent devant l’islam politique, comme le montre
l’article de De Fabel van de illegaal.

Ce numéro aborde ensuite l’attitude de la gauche multiculturaliste-obscurantiste
face au racisme et à l’antisémitisme en partant des réactions contrastées de ce
courant multiforme (qui va de l’extrême gauche aux «anti-impérialistes»
tiersmondains) face aux assassinats d’Ilan Halimi et Chaib Zedhaf. Pourquoi et
comment un crime peut-il être, dans un cas, réduit au rang de simple «fait divers»
par les antiracistes, et dans l’autre érigé en «assassinat raciste» par le MRAP?

Ni patrie ni frontières n’oublie pas non plus le très réactionnaire (et très
catholique) Sarkozy dont l’un des livres est ici brillamment décortiqué par Richard
Monvoisin (Le Sarkozy sans peine. La République, les religions, l’espérance).

Ce numéro présente également plusieurs interviews et contributions de militantes et
militants du Parti communiste ouvrier d’Iran sur l’islam, la liberté d’expression,
et l’islamisme. Signataire du douteux « Manifeste contre le nouveau totalitarisme
», Mariam Namazie du PCOI est interpellée par Martin Thomas de l’Alliance for
Workers Liberty. Et l’argumentation de Martin Thomas est elle-même critiquée par un
jeune militant iranien. Une amorce de débat fort intéressante sur les limites des
alliances politiques et des compromis que l’on peut faire dans la lutte contre
l’intégrisme islamique.

Pour conclure ce numéro, nous revenons sur le sionisme et l’antisionisme à travers
les opinions calamiteuses de Chavez sur les Juifs et le sionisme, ainsi qu’en
analysant des textes publiés par la «gauche radicale» en
Argentine, aux Etats-Unis, en Pologne et France, textes où suinte un antisémitisme
de gauche derrière l’antisionisme.


Pourquoi l’Atheisme est important

Marx, Engels et la religion (P. Hampton) – Contributions à l’histoire du
christianisme primitif (F. Engels) – L’anarchie et l’Eglise (E. Reclus) – La peste
religieuse (J. Most) – Laïcisation à faire (J. Guesde) – Le mythe
de l’immaculée conception (P. Lafargue) – Les Evangiles c’est du bidon (CNT-AIT) –
Socialisme et religion (Lénine) – De l’attitude du parti ouvrier à l’égard de la
religion (Lénine) – Anticléricalisme et socialisme (A.
Bordiga) – Laïcité et marxisme (A. Bordiga) – Le marxisme face à l’Eglise et à
l’Etat (A. Bordiga) – Le prolétariat ne se nourrit pas de curés (C. Berneri) –
Devons-nous baisser la garde? – Sur la religion (A. Pannekoek) –
Quelques commentaires – Pour en finir avec le spectre de Dieu (Groupe surréaliste
de Paris) – « Jésus socialiste » vu par Chavez et par… Engels

L’ère des fondamentalismes

Fondamentalisme religieux et déclin capitaliste (Communist League) – Religion,
révolution et fondamentalisme aux Etats Unis (Wil Barnes

Débat sur les Caricatures de Mahomet – Sean Matgamma (AWL): La liberté d’expression
n’est pas un «point de détail – Quelques brèves remarques sur les motivations des
commandos-suicides islamiques – Avanti, Socialisme International et les caricatures
danoises – L’affaire des caricatures: une nouvelle offensive raciste (S. Jaffard,
LCR) – Sur les caricatures de Mohammed ( J. Mullen et C. Falconer, LCR) – Et
maintenant un peu de satanisme (Liaisons – L’ennemi est dans notre propre pays
(Liaisons)

«ISLAMOPHOBIE»? MYTHES ET REALITES

L’islamophobie ou le fournisseur officiel du racisme officieux (Kandjare Bayn
Asnan) – Un obscurantiste pseudo-radical – Il faut sauver le soldat Redeker –
Philosophe de combat, pensée de sous-off (Patsy) –«Caïds» du 9-3 et «islamistes» de
8 ans !– Réponse de Jean-François Chalot: Il faut combattre tous les intégrismes !

ÉGLISES EN (Re)ACTION

Comment Luther inspira Hitler (H. Westerink) – Le mythe de la persécution des
chrétiens aux Etats-unis (Communist League) – L’épée et Mahomet (U. Avnery) –
Géopolitique de l’islam et statut des dhimmis juifs – Dossier de Combat communiste
sur l’islam (1980): Les origines de l’Islam: Mahomet, le brigand qui devint chef
d’Etat ; La religion, opium du peuple ; La femme et l’Islam ; Islam et colonialisme
en Algérie ; L’Etat et l’Islam en Algérie ; Une secte religieuse fascisante: Les
Frères musulmans, une secte religieuse fascisante (Combat communiste, octobre 1980)
– Église anglicane en Grande-Bretagne – Le rôle de la religion dans la propagation
du Sida (AS Sorx)– – Bouddhisme japonais et « guerres compassionnelles »

L’islam politique en Palestine et AU LIBAN

Rema Hammami: Les femmes, le hijab et l'Intifada (1991) – Manar Hasan: À propos du
fondamentalisme dans notre pays (1992) – Islah Jad: Les Palestiniennes face aux
mouvements islamistes– Du soutien de la gauche
radicale au Hezbollah (De Fabel) – Le Hezbollah: un Parti-Etat totalitaire–
Contorsions «libertaires» face au Hezbollah et au nationalisme arabe – Gilbert
Achcar et l’intégrisme islamique

LE PCOI face a la RELIGION, LA laicite et l’islam Politique : Azar Majedi, Fariborz
Pooya, Maryam Namazie, Bahram Soroush et Mina Ahadi: Liberté d’expression des
islamistes, hijab, Islam et droits humains, Religions,
relativisme culturel et instrumentalisation des droits humains– Aucune religion
n’est réformable– Pour un regroupement international des ex-musulmans - Toutes les
alliances sont-elles justifiées contre l’islam
politique? (Mariam Namazie et Martin Thomas)

GAUCHE multiculturaliste, RACISME ET ANTISEMITISME

Des caricatures de Mahomet à l’assassinat d’Ilan Halimi – Oui il s’agit d’un crime
antisémite, (La Liaisons) – Le malaise de la gauche multiculturaliste face au
meurtre d’Ilan Halimi –Droite communautariste contre gauche
multiculturaliste ? (Damien) – Multiculturalisme obscurantiste, antisémitisme et
racisme

SIONISME, ANTISIONISME ET ANTISEMITISME de GAUCHE

Chavez antisémite? Est-ce le fond du problème?– Le Mémorial d’Auschwitz, la Pologne
et l’Holocauste (A. Grabski) – L’antisémitisme de gauche renaît-il en Pologne? (A.
Grabski et P. Kendziorek) –– Limites de l’antisionisme – De Deir Yassin à Canaa

DE SARKOZY A FINKIELKRAUT

Le Sarkozy sans peine (Richard Monvoisin) – Finkielkraut-Dieudonné : A chaque «
communauté » son petit Farrakhan

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