L’aspect idéologique de notre refus d’élire…
Les anarchistes rejettent avec vigueur l’illusion néfaste du suffrage
universel.
Le bulletin de vote fonde l’aliénation de l’individu en lui ouvrant la
perspective, par delà l’illusion du choix, de désigner son ou ses
MAÎTRES.
L’électoralisme dépouille l’électeur de son pouvoir. En effet, le
système étatique
(présidentiel, parlementaire, communal ou autre) fonctionne sur la
délégation de
pouvoir.
Dans le système démocratique, au moment de voter, l’électeur ne fait
usage de sa
volonté qu’au travers d’un acte d’abdication, ce qui est paradoxal.
En réalité, la politique se déroule sous le regard médusé des
électeurs qui
finissent par regretter leur geste initial sans pour autant pouvoir y
changer quoi
que ce soit ! Il est vrai que l’électoralisme tend à LEGITIMER l’élu
et, au-delà,
toutes les décisions qu’il sera conduit à arrêter voire les impasses
dans
lesquelles il les (nous) conduira.
L’aspect historique de notre refus d’élire…
Dès la fin du 19ème siècle, qui verra les marxistes créer des Partis
socialistes
pour parvenir à la conquête de l’Etat (du pouvoir) par le biais de la
participation aux élections bourgeoises, les anarchistes vont
s’employer à
poursuivre, seuls, l’œuvre révolutionnaire sous l’angle de la
radicalité et de la
révolution sociale.
Depuis lors, l’histoire nous a renseignés sur les mérites comparés de
l’électoralisme et de la lutte ouvrière…
- 1922 MUSSOLINI à Rome (80% des voix)
- 1933 HITLER devient chancelier du Reich après sa victoire électorale
- PINOCHET qui renverse et massacre ALLENDE au Chili, après que ce
dernier ait
gagné (à la majorité simple) la présidentielle de 1973…
- CHIRAC qui regrette que tous les peuples ne soit pas dignes de la «
démocratie »
après la victoire du FIS aux élections municipales, en Algérie, dans
les années «
90 »…
- MITTERRAND et la gauche « plurielle » qui permettent, par le biais
du scrutin à
la proportionnelle intégrale de faire élire une trentaine de députés
frontistes à
la chambre, en 1986…
- HEIDER qui remporte d’importants succès en Autriche…
Alors bilans contre bilans il nous apparaît plus sérieux d’emprunter
la voie
révolutionnaire et ’investissement dans les luttes, loin des sirènes
politiciennes
et électoralistes faites de renoncements et de trahisons…
La démocratie directe comme alternative…
C’est la démocratie qui agit en parallèle avec la responsabilité des
individus
conscients, avec la responsabilité collective des individus qui se
fédèrent
librement et avec l’engagement individuel et collectif…
Elle se situe au sein des logiques de changement. Elle oblige celles
et ceux qui
la préconisent, qui la vivent ou bien qui s’en réclament, de faire
l’effort de
l’information, du militantisme (et de la participation réelle), de
l’engagement
(donner son avis), de l’ouverture (tenir compte des avis des autres)…
Elle force les individus à se comporter en acteurs et non plus en
spectateurs. Elle
nous pousse constamment à contester l’ordre établi et à revendiquer une
société de
justice, de liberté et d’égalité.
Elle nous ouvre à des pratiques anti-autoritaires et libertaires qui
définissent
dans le champ des luttes et des contestations actuelles, les grandes
lignes de la
société future…
Elle est dans l’AGIR, et non dans l’ELIRE...
Groupe Puig Antich de la Coordination des Groupes Anarchistes
c/o Librairie INFOS
2, rue T. Guiter
66000 Perpignan
Permanences tous les samedi de 15H à 19H