Communiqué d’Intersquat au sujet de l’évacuation de La Tour
Une fois de plus, nous avons été témoins de la fourberie des entrepreneurs véreux et de leur ami Zappelli la crevure, ainsi que de ses sbires les flics et les juges.
Hier matin, les forces de l’ordre ont pénétré par effraction dans l’immeuble du 4 rue de la Tour, habité depuis 7 ans par une quinzaine de personnes. Jusqu’alors, s’y déroulaient également les activités suivantes : crèche autogérée, bibliothèque-infokiosque, répétitions de musique et de théâtre, concerts, atelier de sérigraphie.
Sous le prétexte fallacieux d’un contrôle d’identité, et prétendant qu’il ne s’agissait pas d’une évacuation (quelle mascarade!), les poulets ont menotté et enfourgonné 10 habitants. La police a ensuite introduit un huissier sans vergogne dans les lieux afin qu’il constate que l’immeuble était soi-disant vide et abandonné, condition nécessaire pour que le propriétaire commence les travaux sur le champ. C’est alors que cet huissier menteur, rencontrant un habitant sous la douche, a fait semblant de ne pas le voir (sic!) et a demandé à la police de procéder à son arrestation et à son évacuation.
Et que dire des 10 autres occupantes, qui ont été débusquées et arrêtées avec brutalité, des heures plus tard, alors que les ouvriers détruisaient déjà l’intérieur de la maison et déménageaient le contenu des appartements ?
Zappelli continue à roder sa méthode de ripou à la solde de la bourgeoisie affairiste et spéculatrice. Il a promis aux propriétaires d’éradiquer les squats : désespéré de ne trouver aucun moyen légal pour tenir cette promesse, il choisit d’agir en dehors des lois. Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas la loi que l’on ne peut pas trouver un peu bizarre que le Procureur général ne la respecte pas et cherche par tous les moyens à la contourner.
La menace de généraliser ces méthodes de vilains plane sur la ville… Après la Maison Blardone et la Tour, c’est maintenant Rhino et bien d’autres maisons qui sont sur la sellette. Leurs habitants risquent de se voir jeter demain dans la rue et la précarité.
Face à cette situation, le Conseil d’Etat, complice, reste muet, prétendument sans contrôle sur son Procureur et sa police. Il se ridiculise. Messieurs, si vous n’avez aucun pouvoir, songez à vous engager comme GPA (agent de sécurité), vous pourrez ainsi vous soumettre directement aux ordres !
Vous qui êtes descendus spontanément hier dans la rue pour manifester votre soutien et votre colère légitime face à ceux qui piétinent votre quotidien, vous qui vous saignez pour payer un loyer à votre riche et gras propriétaire, vous ne vous êtes pas trompé d’ennemi. Unissons-nous contre ce qui nous opprime ! Ce matin, les ouvriers monteurs d’échafaudages ont refusé de travailler sous blocus policier. Nous les encourageons à abandonner définitivement ce chantier d’anéantissement et nous exhortons les autres corps de métiers à ne pas s’abaisser à une si vile besogne.
Nous ne nous laissons pas terroriser ! Nous continuerons notre combat avec panache, courage et détermination !!! Libérez nos camarades encore séquestrés!
Mort au capital,
Intersquat