| | ..les répressions.. | |
| | Auteur | Message |
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buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Sam 8 Déc - 14:28 | |
| à Toulon A quand une adresse police.vichy@collaboration.com ?
TOULON La police du Var met en place une messagerie internet de délation NOUVELOBS.COM | 07.12.2007 | 14:53 Réagissez à l'article 22 réactions La Direction départementale de la sécurité publique a ouvert un serveur permettant aux citoyens d'envoyer des textes, photos ou vidéos afin de signaler un délit. Le procureur de Toulon affirme qu'il ne s'agit que d'un projet pilote. L'Unsa-Police demande au préfet de "mettre un terme à cette expérience".
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20071207.OBS8949/la_police_du_var_met_en_place_une_messagerie_internet_d.html | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Sam 8 Déc - 14:31 | |
| à Paris Trente arrestations dont certaines très violentes à Paris hier en fin de manifestation contre la LRU
A Paris violentes provocations policiéres tout le long du parcours avec charges et gazages multiples rue Gay Lussac, visiblement une nouvelle fois une stratégie de la tension parfaitement orchestrée par la Préfecture et sur ordres venu d’en haut lieu.
Vers 17h30 la manifestation quitte le parcours officiels environ 1000 à 2000 personnes malgré le quadrillage policer s’engagent dans la rue du faubourg du Temple jusqu’à la hauteur du métro Faidherbe Chaligny, re présence impressionnante de CRS, GM, « civils » et autre Bac.
Dispersion de la manifestation en petits groupes, a travers les petite rues, la pression policière monte d’un cran, à peu prés à la hauteur du métro Charonne plus de 30 arrestations dont certaines très violentes de la part des gardes mobiles ont lieues, certaines au faciès jusque dans des cafés, ou dans les petites rues. Un peu plus loin des personnes qui n’avaient d’ailleurs pas participée aux manifestations ont même été arrêtées leur seul « crime » : êtres jeunes.
Pas de nouvelles pour l’instant des personnes arrêtées les médias officiels n’en parlerons jamais...
NON A LA RÉPRESSION
Solidarité avec les personnes arrêtées arbitrairement
(Message sur Nantes Indymedia) Source ou site Web en rapport : Nantes indymedia - http://nantes.indymedia.org . | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Sam 8 Déc - 14:32 | |
| Répression massif contre la culture alternative - 245 personnes arrêtés
à Lucerne Il devrait être une fête dans la rue pour montrer qu'il faut plus d'espaces autonomes. Avec le "Reclaim The Streets", des activistes engagé culturellement voulaient faire remarquer leurs souhaits en danser pacifiquement. Ils luttent contre la fermeture de la maison de culture "BOA", contre l'évacuation de deux squats et contre un nouveau loi d'expulsion.
Parce que cette manifestation a été empêchée par la police et 245 personnes ont été arrêtées, la culture alternative prend une deuxième approche et annonce une fête pacifique dans les rues pour le samedi, 15 décembre 2007.
Déjà le mardi, le 14. décembre, 60 personnes ont protésté avec un Reclaim the seats contre la répression du 1. décembre. http://ch.indymedia.org/demix/2007/12/55067.shtml | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Sam 8 Déc - 14:55 | |
| | bourgeoisie parano en prévision de la manif du 8 déc. à lausanne | | | | | | En prévision de la manif du samedi 8 décembre à lausanne, une vague de répression a été lancée par les flics dans tous les milieux alternatifs. des camarades se sont fait convoquer, cuisiner, confisquer portable, ordi, etc. deux gymnasiens faisant de l'affichage sauvage pour la manif ont été arrêtés, et interrogé pendant 3 heures au poste pour qu'ils lachent des noms!!!! face au bourgeois parano: RESISTANCE TOUS DANS LA RUE SAMEDI 16h PALUD
MOINS DE CONSEIL FEDERAL PLUS DE CONSEIL DE SALARIES http://ch.indymedia.org/fr/2007/12/55217.shtml |
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| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Jeu 10 Jan - 15:10 | |
| Avec 110 ans de réclusion prescrits à 24 des 25 accusés du procès des évènements de Gènes, l'état italien a réussit dans son intention de se venger de ce qui s'est passé en ces jours terribles de juillet 2001 quand, à l'occasion du sommet du G8, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour manifester leur opposition aux politiques de dévastation des gouvernements et des états les plus industrialisés du monde. Avec cette sentence, les institutions ferment un cycle qui a été ouvert il y a sept ans, consacrant définitivement la politique du "diviser pour mieux régner" qui a servit durant toutes ces années à affaiblir et contrôler le mouvement anti-mondialisation en Italie depuis la tuerie de Gênes. En opérant une énième distinction entre les accusés condamnés pour "dévastation et mise à sac" et ceux condamnés pour vols et dégradations, les juges ont utilisés ces boucs émissaires pour diviser encore une fois le mouvement en "bons" et "méchants", légitimant ainsi par un effet de miroir le fait que parmi les forces de l'ordre il y a eut, en ces journées de Gênes, des individus qui ont commis des erreurs et qui se sont laissé aller à des violences légitimées par une situation d'urgence. Mais ceux qui étaient présents à Gênes savent bien que l'assassinat de Carlo Giuliani, les passages à tabac brutaux perpétrés par les forces de l'ordre, leurs coups de feux, les charges et les lancés de gaz lacrymo ont été les éléments d'une stratégie organisée et voulue de la répression de la dissension qui a transformé les rue et les places de Gênes en un abattoir à ciel ouvert, ceci afin de briser le mouvement social italien. Ce n'est pas un hasard, en effet, si ce dessin criminel et autoritaire a eut un prologue à Naples (ville gérée par un gouvernement de centre gauche) et à Gotemborg, où un manifestant s'est fait tirer dessus par un agent de police.
Les commentaires scandalisés de quelques représentants de la majorité politique de centre-gauche stigmatisant les condamnations du tribunal de Gênes nous semblent vraiment intolérables, parce que tous ceux qui aujourd'hui s'indignent et hurlent face à cette injustice ont toujours été en première ligne pour soutenir la distinction faite entre manifestants "violents" et manifestants "pacifiques", une distinction au service des vues hégémoniques et politiciennes de ceux qui ont fait carrière en spéculant sur les forces de qui, en toute bonne foi, a lutté et lutte encore pour un autre monde possible.
Nous exprimons notre solidarité envers tous les condamnés et renouvelons notre engagement afin que la vérité politique et morale sur les faits de Gênes ne soit jamais occultée ni par la répression de l'état ni par l'hypocrisie de ses serviteurs.
Commissione di Corrispondenza della Federazione Anarchica Italiana - FAI
cdc(a)federazioneanarchica.org www.federazioneanarchica.org
16/12/2007 | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Sam 12 Jan - 12:51 | |
| Le jugement émis à Turin contre les dix antifascistes condamnés pour avoir participé à la manifestation du 18 juin 2005 - manifestation qui dénonçait l'agression fasciste contre le squat du Barocchio - est une attaque sans équivoque à la liberté d'expression et de manifestation politique dans notre pays. De fait, c'est l'antifascisme même qui a été condamné là où celui-ci ne se limite pas à un rituel institutionnel vide, mais se manifeste de façon concrète et à visage découvert à travers l'action directe et la dénonciation politique.
Nous retenons cependant comme étant significatif le fait que la thèse du ministère public Tatangelo - toujours en première ligne pour opprimer et criminaliser l'opposition sociale - ai été désavouée par la sentence des juges, lesquels n'ont pas pris en considération l'absurde et lourde accusation de "destruction et pillage" mais se sont limités, si l'on peut dire, à des condamnations (allant de 9 mois à un an et 8 mois de réclusion) pour résistance à agent et coups et blessures. Et pourtant, qui a manifesté ce jour là dans le centre ville turinois n'a fait que se défendre contre l'attaque et la provocation policière, car se furent bien les forces de l'ordre qui semèrent la panique parmi les passants en chargeant et en lançant des gaz lacrymogènes destinés à empêcher les antifascistes de manifester contre les violences des "squadristes".
Il ne fait désormais aucun doute que le pouvoir cherche à transformer Turin en un laboratoire répressif où expérimenter toutes les formes de domination, ce à travers une normalisation imposée d'en haut et afin de laisser la place aux projets de redéfinition du paysage urbain tels que le cirque olympique, la folie TAV et une conception hédoniste de la ville vue comme un parc d'attraction dans lequel il n'y aurait pas de place pour les sujets dérangeants : les pauvres, les émigrés, les femmes et les hommes qui luttent pour une ville vraiment vivable pour tous, plus libre et solidaire.
Malgré la tentative des patrons et des politiques de véhiculer l'image d'une ville de Turin qui aurait laissé derrière elle sa tradition industrielle et fordiste, on continue, ici, à mourir à l'usine, durant des journées de travail massacrantes, sous la menace de fermeture ou de licenciement.
Il faut rappeler que ces deux dernières années Turin a vu cinq émigrés mourir durant des contrôles de police, l'évacuation de divers espaces sociaux, une augmentation vertigineuse de manifestations intolérantes et racistes, telles que les agressions contre les camps roms ou les squats par la main-d'oeuvre fasciste : tout ceci existe aussi dans le reste de l'Italie car le pouvoir se déchaîne partout contre ceux qui s'opposent à la dévastation sociale et environnementale de nos villes et de nos régions.
Et tandis que le 10 décembre dernier à Turin le massacre des ouvriers de la THYSSENKRUPP était commémoré par un cortège rassemblant trente mille personnes qui dénonçaient cet homicide perpétré par le capitalisme, dans les salles des tribunaux dix antifascistes turinois se voyaient condamnés pour leurs idées.
Mais ces deux dernières années, les antifascistes poursuivis par la justice n'ont pas été laissé seuls. La mobilisation pour dénoncer la gravité de cette attaque politique déclanchée par la magistrature contre la liberté d'expression a été constante et nette : occupations de lieux publics, distributions de tracts, rencontres publiques, sans compter la manifestation du 10 juin 2006 initiée par la Fédération Anarchiste Italienne à laquelle se rallièrent une centaine de d'organisations locales et nationales, et à laquelle participèrent des milliers d'anarchistes, libertaires et antifascistes solidaires.
Maintenant, cette mobilisation ne peut et ne doit pas être stoppée car on ne peut arrêter ni poursuivre en justice ni condamner l'antifascisme.
Conscients de l'extrême gravité que revêt cette régression autoritaire des appareils d'état qui ne cessent de se déchaîner contre toute opposition sociale, nous soutiendrons toutes les initiatives favorisant l'antifascisme et le mouvement anarchiste à Turin et à travers tout le pays, et ce dès la prochaine manifestation nationale prévue pour le 19 janvier à Turin, et nous lançons un appel à toutes et à tous pour une participation massive et un engagement constant dans la lutte pour la liberté et l'égalité, contre le fascisme et la répression.
Commissione di Corrispondenza della Federazione Anarchica Italiana - FAI
cdc(a)federazioneanarchica.org www.federazioneanarchica.org | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: Re: ..les répressions.. Sam 26 Juil - 12:28 | |
| Expulsion musclée au Prat del Ronc
Avril 2007, nous, paysan-nes sans terre, reprenons l'activité du Prat del Ronc à St- Germain-de-Calberte, en Cévennes lozériennes ... Lieu abandonné depuis 10 ans. Les terres sont défrichées et cultivées. Petit à petit le lieu reprend vie : four à pain, poules, poteries, maraîchage, plantation d'arbres fruitiers ..., mais aussi projections de films, soirées débats, chantiers collectifs, journées d'échanges ... Multitudes de projets fleurissent. Dès lors, la préfecture pousse le propriétaire anglais à porter plainte et à traîner les habitant-es devant la machine judiciaire dont ils savent trop bien qu'ils ne sortiront pas gagnants. Après 2 procès riches en agitation, l'avis d'expulsion est signifié à partir du 20 juin.
Mardi 22 juillet 2008, le jour se lève, le Prat del Ronc repart pour une joyeuse journée de surveillance des alentours. 6h du matin, les guets voient arriver sur le sentier qui mène au Prat, les chiens de garde de l'ordre établi. L'alerte est lancée et réveille les habitant-e-s qui se regroupent devant la maison. Pas de temps à perdre, le chantier barricade est lancé, fermeture de la maison, blocage du chemin avec du tout venant. 6 h15 : Une cinquantaine de gendarmes (y compris les locaux) dont une quarantaine de gardes mobiles, plusieurs RG, une brigade canine et l'huissier, se retrouvent bloqués devant la barricade, à côté de la maison. Nous sommes une vingtaine à leur faire face. Leur intervention et le rapport de force sont inévitables. Cette fois, il n'est pas en notre faveur, vu les forces déployées (bombe lacrymo, tazer, fidèle matraque), mais notre détermination ne fléchira pas. En attendant l'arrivée des camarades, nous décidons de gagner du temps en regroupant nos affaires au ralenti (sans oublier les pauses café !). Au bout de 2h grattées, l'huissier demande de rentrer dans la maison. Essuyant notre refus, la flicaille déclare la dernière sommation. Aussitôt dit, aussitôt fait : entre 9h et 9h45, les chiens à 4 pattes mordent, et leurs homologues à 2 pattes frappent, étranglent et matraquent. Ils nous traînent jusqu'à la sortie de la piste du Prat. A ce moment, étant un peu plus nombreux, des petits groupes se forment, tentant de harceler les flics - qui quadrillent la maison - au moyen de diverses interventions sur la zone surprotégée et de cris de révolte exprimant rage et dégout. 11 h : Les uniformes rentrent dans la maison. Nous continuons de crapahuter dans la montagne et récupérons le plus d'affaires possible et nos poules ; les flics autorisant l'accès à la zone qu'ils tiennent à deux filles uniquement. Regroupés non loin de là, nous assistons au saccage en règle des jardins. Chargement des affaires, insulte aux flics, vaine tentative d'accéder à l'intérieur de la maison, nous plions bagage dans le tumulte pour aller nous organiser ailleurs. Il est 15 h00. Pendant ce temps-là, à Florac, on contrôle tous les profils qui ne correspondent pas à la carte postale famille nombreuse, marchands, touristes. Aujourd'hui, l'ordre règne à la sous-préfecture, et par la force on l'applique jusqu'au fond des montagnes.
Le Prat del Ronc est à nouveau voué à devenir un lieu mort. Mais nous, nous restons vivants et combattifs, résolus à développer des pratiques autonomes visant la réappropriation de nos vies. Il nous appartient à tous d'agir pour montrer notre désaccord face aux aberrations de la propriété privée ; d'affirmer, en paroles et en actes, la liberté de vivre comme il nous plaît, et de lutter avec force et courage contre cet ordre inique. Rester silencieux c'est les soutenir! pratdelronc@no-log.org | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Mer 27 Aoû - 13:24 | |
| Je suis né le 18 septembre 1962 à Genève.
Je suis acteur, metteur en scène et auteur.
A Genève je dirige une compagnie, le théâtre Spirale, je co-dirige le théâtre de la Parfumerie et m’occupe également du festival « De bouche à oreille.
Dans le cadre de mes activités artistiques, je viens régulièrement au festival d’Avignon pour y découvrir des spectacles du « in » et du « off ». Notre compagnie s’y est d’ailleurs produite à trois reprises. Cette année, je suis arrivé dans la région depuis le 10 juillet et j’ai assisté à de nombreux spectacles.
Le Lundi 21 juillet, je sors avec mon amie, ma fille et trois de ses camarades d’une représentation d’une pièce très dure sur la guerre en ex-Yougoslavie et nous prenons le frais à l’ombre du Palais des Papes, en assistant avec plaisir à un spectacle donné par un couple d’acrobates.
A la fin de leur numéro, je m’avance pour mettre une pièce dans leur chapeau lorsque j’entends le son d’un Djembé (tambour africain) derrière moi. Etant passionné par la culture africaine. (J’y ai monté plusieurs spectacles et ai eu l’occasion d’y faire des tournées.) Je m’apprête à écouter les musiciens. Le percussionniste est rejoint par un joueur de Kamele Ngoni. (Sorte de contrebasse surtout utilisée par les chasseurs en Afrique de l’Ouest.)
A peine commencent-ils à jouer qu’un groupe de C.R.S se dirige vers eux pour les interrompre et contrôler leur identité. Contrarié, je me décide à intervenir. Ayant déjà subit des violences policières dans le même type de circonstances il y a une vingtaine d’année à Paris, je me suis adressé à eux avec calme et politesse. Le souvenir de ma précédente mésaventure bien en tête. Mais je me suis dit que j’étais plus âgé, que l’on se trouvait dans un haut lieu culturel et touristique, dans une démocratie et que j’avais le droit de m’exprimer face à ce qui me semblait une injustice. J’aborde donc un des C.R.S et lui demande :
« Pourquoi contrôler vous ces artistes en particulier et pas tous ceux qui se trouvent sur la place? » Réponse immédiate.
« Ta gueule, mêle-toi de ce qui te regardes!
« Justement ça me regarde. Je trouve votre attitude discriminatoire. »
Regard incrédule. « Tes papiers ! »
« Je ne les ai pas sur moi, mais on peut aller les chercher dans la voiture. »
« Mets-lui les menottes ! »
« Mais vous n’avez pas le droit de… »
Ces mots semblent avoir mis le feu aux poudres.
« Tu vas voir si on n’a pas le droit.»
Et brusquement la scène a dérapé.
Ils se sont jetés sur moi avec une sauvagerie inouïe. Mon amie, ma fille, ses camarades et les curieux qui assistaient à la scène ont reculé choqués alors qu’ils me projetaient au sol, me plaquaient la tête contre les pavés, me tiraient de toutes leurs forces les bras en arrière comme un poulet désarticulé et m’enfilaient des menottes. Les bras dans le dos, ils m’ont relevé et m’ont jeté en avant en me retenant par la chaîne. La menotte gauche m’a tordu le poignet et a pénétré profondément mes chairs. J’ai hurlé :
« Vous n’avez pas le droit, arrêtez, vous me cassez le bras ! »
« Tu vas voir ce que tu vas voir espèce de tapette. Sur le dos ! Sur le ventre ! Sur le dos je te dis, plus vite, arrête de gémir ! »
Et ils me frottent la tête contre les pavés me tordent et me frappent, me traînent, me re-plaquent à terre.
La foule horrifiée s’écarte sur notre passage. Mon amie essaie de me venir en aide et se fait violemment repousser. Des gens s’indignent, sifflent, mais personne n’ose interrompre cette interpellation d’une violence inouïe. Je suis traîné au sol et malmené jusqu’à leur fourgonnette qui se trouve à la place de l’horloge 500 m. plus bas. Là. Ils me jettent dans le véhicule, je tente de m’asseoir et le plus grand de mes agresseurs (je ne peux pas les appeler autrement), me donne un coup pour me faire tomber entre les sièges, face contre terre, il me plaque un pied sur les côtes et l’autre sur la cheville il appuie de tout son poids contre une barre de fer.
« S’il vous plait, n’appuyez pas comme ça, vous me coupez la circulation. »
« C’est pour ma sécurité. »
Et toute leur compagnie de rire de ce bon mot. Jusqu’au commissariat de St Roch
Le trajet est court mais il me semble interminable. Tout mon corps est meurtri, j’ai l’impression d’avoir le poignet brisé, les épaules démises, je mange la poussière.
On m’extrait du fourgon toujours avec autant de délicatesse.
Je vous passe les détails de l’interrogatoire que j’ai subi dans un état lamentable.
Je me souviens seulement du maquillage bleu sur les paupières de la femme qui posait les questions.
« Vous êtes de quelle nationalité ? » « Suisse. »
« Vous êtes un sacré fouteur de merde »
« Vous n’avez pas le droit de m’insulter »
« C’est pas une insulte, la merde » (Petit rire.)
C’est fou comme la mémoire fonctionne bien quand on subit de pareilles agressions.
Toutes les paroles, tout les détails de cette arrestation et de ma garde à vue resterons gravés à vie dans mes souvenirs, comme la douleur des coups subits dans ma chair.
Je remarque que l’on me vouvoie depuis que je ne suis plus entre les griffes des CRS.
Mais la violence physique a seulement fait place au mépris et à une forme d’inhumanité plus sournoise. Je demande que l’on m’ôte les menottes qui m’ont douloureusement entaillé les poignets et que l’on appelle un docteur. On me dit de cesser de pleurnicher et que j’aurais mieux fait de réfléchir avant de faire un scandale. Je tente de protester, on me coupe immédiatement la parole. Je comprends qu’ici on ne peut pas s’exprimer librement. Ils font volontairement traîner avant de m’enlever les menottes. Font semblant de ne pas trouver les clés. Je ne sens plus ma main droite.
Fouille intégrale. On me retire ce que j’ai, bref inventaire, le tout est mis dans une petite boîte.
« Enlevez vos vêtements ! » J’ai tellement mal que je n’y arrive presque pas.
« Dépêchez-vous, on n'a pas que ça à faire. La boucle d’oreille ! »
J’essaye de l’ôter sans y parvenir.
« Je ne l’ai pas enlevée depuis des années. Elle n’a plus de fermoir. »
« Ma patience à des limites vous vous débrouillez pour l’enlever, c’est tout ! »
Je force en tirant sur le lob de l’oreille, la boucle lâche.
« Baissez la culotte ! »
Je m’exécute. Après la fouille ils m’amènent dans une petite cellule de garde à vue.
4m de long par 2m de large. Une petite couchette beige vissée au mur.
Les parois sont taguées, grattées par les inscriptions griffonnées à la hâte par les détenus de passage. Au briquet ou gravé avec les ongles dans le crépis. Momo de Monclar, Ibrahim, Rachid…… chacun laisse sa marque
.
L’attente commence. Pas d’eau, pas de nourriture. Je réclame en vain de la glace pour faire désenfler mon bras. Les murs et le sol sont souillés de tâches de sang, d’urine et d’excréments. Un méchant néon est allumé en permanence. Le temps s’étire. Rien ici qui permette de distinguer le jour de la nuit. La douleur lancinante m’empêche de dormir. J’ai l’impression d’avoir le cœur qui pulse dans ma main. D’ailleurs alors que j’écris ces lignes une semaine plus tard, je ne parviens toujours pas à dormir normalement. | |
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