Des filles, des femmes, des féministes et des lesbiennes, réunies régulièrement à
la Maison des Femmes de Paris, appellent toutes celles de la région parisienne et
d'ailleurs à :
un RASSEMBLEMENT suivi d'une MARCHE DE NUIT NON-MIXTE
le SAMEDI 14 JUIN 2008 à 19H30, à PARIS, place Armand Carrel (métro Laumière)
La peur entretenue de la nuit fait de l'ombre aux violences de la journée. NON, les
violences n'ont pas d'heure et elles sont partout : dans les maisons, dans la rue,
au travail... En sortant la nuit, nous sommes considérées comme à disposition des
hommes. L'espace public (métro-bus, parcs, bars, rues) soi-disant neutre, est
recouvert d'images de femmes « accessibles », banalisant ainsi une culture du viol.
Reluquées à vélo, sermonnées quand nous circulons avec nos enfants, sifflées sur le
trottoir...
Nous voulons être libres de circuler de jour comme de nuit.
Nous sommes autonomes et responsables !
Nous marcherons contre toutes les violences patriarcales, qui se passent dans
l'espace public comme dans l'espace privé de la famille. Nous marcherons contre la
peur et la culpabilité inculquées dans la culture et l'éducation. Nous marcherons
dans la rue pour dénoncer les violences, viols et meurtres.
Les agressions masculines sont cause de mort, d’invalidité permanente, de handicaps
pour les femmes du monde entier. La violence des hommes contre les filles, les
femmes et les lesbiennes ne connaît ni classe, ni ethnie, ni culture, ni religion,
ni appartenance politique, en France comme ailleurs.
Nous refusons la récupération de ces violences par les pouvoirs publics et
politiques à des fins racistes et de contrôle social, au nom de la sécurité des
villes (vidéosurveillance, contrôles au faciès, rafles, loi sur le racolage
passif...). Nous dénonçons la répression policière et les lois d'exclusion qui
rendent encore plus vulnérable aux violences masculines les femmes précarisées.
Nous marcherons contre l'économie capitaliste qui écrase d'abord les femmes. Bas
salaires, CDD, temps partiels imposés, harcèlement, violences et chantage : les
patrons et les maris rendent les femmes dépendantes de leur argent. 98 % des
propriétaires des moyens de production dans le monde sont des hommes, alors que 70%
de la production est assurée par des femmes. Nous voulons être libres de partir et
de dire NON : où on veut, à qui on veut ! Autonomie et résistance !
Nous dénonçons les violences spécifiques faites aux lesbiennes parce qu'elles
s'aiment, affirment leur existence, se réapproprient les espaces, échappent au
contrôle des hommes.
Nous reprendrons l'espace public par une pratique collective et autodéterminée sans
drapeaux, ni partis !
Nous sommes fortes, fières, nous sommes solidaires et en colère. Nous prenons la
rue et la parole pour affirmer en tant que filles, femmes, lesbiennes et
féministes, la liberté de décider de nos vies partout et toujours !
Marchons la nuit, pour ne plus nous faire marcher dessus le jour !
marchedenuit2008(a)gmail.com