de la fanzone ou du totalitarisme doux...
Dès lors que, obtempéré, investigué, palpé:
défait de tout objet dangereux alibis et de toute
matière ou liquide consommable, virginal, tu peux
enfin pénétrer pour consommer là où l'on te dit de faire,
ce que l'on te dit de faire, comment on te dit de le faire.
Consommer du jeux.
Le fanzone, concept carcéral de consommation,
insinuent au plus intime de l'humain,
et non pas qu'il abolisse le jeux, il le confisque!
L'espace de nos plaisirs, de ce qui nous rendent
plus humain et relativisent et/ou suspendent nos rôles sociaux,
cet espace
jadis sanctuaire et inviolable de régressions positives,
est désormais privé.
Concentrer des personnes ceintes de grillages,
intensifier leur contrôle au plus intime,
dedans la personne (fouilles obligatoires)
et autour la personne (hélicoptères, contrôle vidéo...),
densifier la présence de flics et adjuvants,
cela peut rappeler une funeste époque si ces troupeaux
étaient contraints de s'y rendre.
Désormais vous vous y rendez par vous-même.
Et c'est là toute la différence; le totalitarisme doux,
La frénésie bobo de s'encarter,
l'adhésion de nos corps là où l'esprit nous est confisqué.
« Vous qui entrez, abandonnez tout espoir".
Céans vous ne verrez que ce que l'on vous montre, vous ne
consommerez que ce que l'on vous désigne, vos rires vos pleurs :
vos émotions seront télécommandées, formatés selon les retransmissions,
au rythme des stimulis auxquels soyez sans crainte qu'une batterie
de managers, de spécialistes marketing et collabos a pensé bien
en amont pour vous.
Bon peuple ne pense pas, l'état le fait pour toi, et de ton dernier sursit,
ta place de jeux, il y pense aussi.
Sachez pour finir que la flicaille a organisé un camp de cabanons
de bois à perte de vue à Pal expo, désignés comme
centre de rétention temporaire. Bienvenue à Genève-Birkenau?
.