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| TRain-train... | |
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buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: TRain-train... Mer 26 Nov - 15:49 | |
| du train train quotidien...
ou de l'info partielle et partiale, de ces discours redondants et creux...
il se peut, qu'en gratant un peu, l'on se conquiers autrement de ce que l'on veut faire de nous...
Il apparaît de plus en plus clairement que la crise financière et son impact sur les économies vont affecter plus durement le sort des travailleurs et des classes les plus pauvres. Appliquant le principe bien rôdé : privatisation des bénéfices et socialisation des pertes, le Capital et son fidèle chien de garde l'Etat entendent bien nous faire supporter le côut de leur folle course à la spéculation et aux profits en accentuant nettement la dégradation des conditions de vie de ceux et celles qui partout dans le monde ne possèdent que leur force de travail pour subsister.
Cette crise intervient donc à point nommé pour justifier une nouvelle offensive du capitalisme. Elle constitue en cela un puissant outil de propagande visant à fabriquer le consentement collectif, à réaliser l'Union Sacrée pour sauver l'économie et nous faire accepter licenciements, baisses de salaire, chômages techniques, délocalisations, travail le dimanche, retraite à 70 ans, casse du CDI et de la réglementation du travail, tout en cherchant à paralyser notre capacité à riposter.
Cependant, et les tenants du capitalisme le savent, la manoeuvre est trop grossière pour que les travailleurs l'acceptent sans broncher, et la situation sociale, comme le reconnaissait récemment Nicolas Sarkozy, est potentiellement explosive. Dès lors, pour contenir la colère qui monte inévitablement, L'Etat doit montrer ses muscles et affirmer sa détermination à frapper ceux et celles qui envisageraient d'exprimer leur résistance à la marche forcée du capitalisme en dehors des clous du débat républicain et démocratique.
C'est dans ce cadre que l'on peut placer la spectaculaire et médiatique arrestation mardi 11 novembre d'une dizaine d'individus quelques jours après la découverte de sabotages sur les caténaires de lignes ferroviaires parcourues par les TGV.
Ce raid policier s'accompagne par des déclarations triomphalistes de la Ministre de l'Intérieur sur la résurgence d'une menace terroriste d'extrême-gauche, incarnée aujourd'hui par une obscure mouvance « anarcho-autonome d'ultra-gauche » dorénavant désignée comme l'ennemi public à combattre.
La précipitation policière et l'emballement médiatique à présenter ces présumé-e-s innocent-e-s comme de dangereux saboteurs et futurs poseurs de bombes malgré l'absence de revendication politique et de la moindre preuve formelle a rapidement fait place à la prudence et à la réserve tandis que l'enquête semble piétiner.
Que sont quelques caténaires arrachées (parmi 27 000 actes de malveillances recencées par la SNCF pour la seule année 2007) causant le retard de quelques dizaines de trains sans jusqu'à preuve du contraire présenter de risques aux personnes en regard de la véritable politique de destruction des organismes de solidarité, des services publics en général et du chemin de fer en particulier, du terrorisme patronal qui génère stress, maladies et accidents (2 millions de personnes meurent chaque année dans le monde d'accidents ou de maladies professionnelles), d'un système économique qui pille et détruit l'environnement, nous affirmons aujourd'hui que les véritables saboteurs, ceux qui nuisent quotidiennement à nos vies, à notre santé, à la planète, ce sont l'Etat et le capitalisme !
Quels que soient les auteurs de ces sabotages, et une provocation policière ne sera jamais à exclure, la Fédération anarchiste exprime son désaccord sur ces actes de sabotage qui contribuent d'une part à développer l'incompréhension et la condamnation des opinions sur l'éventuel sens politique de ses actions, et d'autre part au renforcement des mesures répressives du Capital et de l’État qui, tentant de faire payer les frais de la crise aux travailleurs, font peser sur eux le poids d’une répression accrue.
Les anarchistes reconnaissent le droit inaliénable, individuel et collectif, à l’insubordination, à la révolte et à l’insurrection. Nous proclamons la liberté de choix de tout moyen d’action qui ne soit pas en contradiction avec les principes libertaires et les objectifs finalistes poursuivis par le mouvement. Nous prônons la pratique de l'action directe et révolutionnaire, c'est à dire la lutte sans intermédiaires des individus en dehors et contre les structures autoritaires étatiques et d'exploitations capitalistes, les partis politiques et les bureaucraties syndicales pour conquérir l'égalité économique et sociale et la liberté. L'action directe doit trouver son apogée dans la grève générale expropriatrice et autogestionnaire, prélude à la société communiste libertaire à laquelle nous aspirons.
Pour autant, nous considérons qu'il est contre-productif et suicidaire de rechercher la mise en oeuvre de telles actions de sabotages quand on ne travaille pas à l’affirmation d’une capacité politique offensive dans le mouvement ouvrier. Les anarchistes ne croient pas que la propagande par le fait, conçue comme le réveil mythique de la conscience du prolétariat toujours prêt à la riposte, puisse obtenir le moindre succès. Si cette ligne politique s’affirmait, elle ne pourrait qu’appronfondir le fossé entre activistes et population.
Si nous considérons que le sabotage est une arme à laquelle peut légitimement recourir le mouvement social dans une situation où un rapport de forces s'est constitué, il n'est en revanche d'aucune utilité dans le cas contraire, les cheminot-e-s le savent.
Même si la Fédération Anarchiste n'a jamais fait le choix de l'avant-gardisme, elle demande la libération immédiate de toutes les personnes emprisonnées et mises en examen.
La Fédération anarchiste dénonce le terrorisme policier et toute volonté de criminaliser la révolte et la contestation sociale, elle appelle à la solidarité avec toutes les victimes de la répression et de la violence étatique et patronale.
La Fédération anarchiste appelle enfin les cheminot-e-s à entrer en lutte pour gérer sans patron ni Etat le service public ferroviaire.
Fédération anarchiste
le 15 novembre 2008
http://public.federation-anarchiste.org/article.php3?id_article=354 | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Mer 26 Nov - 16:06 | |
| Dix personnes ont été interpellées mardi 11 novembre matin à Tarnac en Corrèze, à Paris, à Rouen et à Baccarat lors d'une opération baptisée «Taïga» qui a mobilisé 150 policiers. Neuf sont en garde à vue dans les locaux de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) à Levallois, la dixième, mère d'une des gardées à vue, est en garde à vue à Nancy. Il leur est reproché d'appartenir à «l'ultra-gauche tendance anarcho-autonome» et d'être lié à une série de cinq sabotages de caténaires SNCF dans l'Oise, l'Yonne, la Seine-et-Marne et la Moselle. Un sixième cas de sabotage près de Narbonne a été évoqué puis écarté parce que de conception différente des premiers. Sous les coups de la législation anti-terroriste, cette garde à vue, reconduite pour la troisième journée consécutive, peut encore être prolongée jusqu'à durer 96 heures. Les suspects devront être ensuite, soit présentés à un magistrat anti-terroriste, soit remis en liberté sans charges.
D'après la ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie et les services de police qui les espionnaient depuis des mois à la manière du KGB des films américains, les dix inculpés auraient été aperçus «a proximité des lieux» où les sabotages ont été commis «à des heures pouvant correspondre» mais les policiers n'ont cependant pas constaté qu'ils avaient mis en place un dispositif de sabotage et n'ont rien remarqué d'anormal sur le coup. En outre, la ministre affirme que «les perquisitions ont permis de recueillir beaucoup de documents très intéressants» et reproche à ces individus de se caractériser par «le rejet de toute expression politique démocratique et un discours extrêmement violent». Ces maigres éléments, a priori tout à fait insuffisants pour engager de quelconques poursuites judiciaires, ont cependant suffit au ministère de l'intérieur pour prendre leurs fantasmes «d'une résurgence violente de l'extrémisme radical» pour une réalité et enclencher une vaste opération policière spectaculaire à grands retentissements médiatiques.
Alors que les policiers du renseignement intérieur et de la sous-direction anti-terroriste ne disposent pas pour l'instant de preuves, la présumée innocence des «présumés auteurs» a été piétinée en long, en large et en travers par le gouvernement, les médias mais aussi les syndicats et la LCR. Dès le début des opérations, le président Nicolas Sarkozy s'est aussitôt félicité des «progrès rapides et prometteurs obtenus dans le cadre de l'enquête» par cette «opération éclair» des services de police. Les médias ont immédiatement emboîté le pas et relayé les théories fantasmagoriques du ministère de l'intérieur sans aucun travail d'enquête complémentaire ni émettre le moindre doute sur le bien fondé des accusations. Enfin, les syndicats des cheminots se sont publiquement et abondamment réjouis d'être si vite mis hors de cause parce qu'aucun employé de la SNCF n'a été arrêté. Le leader de la LCR, Olivier Besancenot, s'empresse de condamner des actes de sabotage qui ne «sont pas et ne seront jamais» ceux de la LCR. Pour Sud-Rail, il s'agit d'actes terroristes et le syndicat met en garde «ceux qui frisent la diffamation en voulant confondre terrorisme et action syndicale». Bref, le bouc-émissaire que l'imaginaire douteux du ministère de l'intérieur a baptisé «ultra-gauche tendance anarcho-autonome» arrange tout le monde, excepté les quelques 350 habitants de Tarnac qui font bloc pour soutenir leurs épiciers et leur président du comité des fêtes.
Quand le spectre du terrorisme et son effet de vent glacial sera passé et apparaîtra pour ce qu'il est, une manipulation médiatique, il sera intéressant de mettre tous ces sbires hypocrites des syndicats soi disant radicaux et des partis soi disant révolutionnaires face à leurs discours parfois plus accusateurs encore que celui de la police, où ils se réjouissent sans détours de l'arrestation d'innocents, seulement coupables de ne pas avoir acheter la carte de leurs sectes, accusés de sabotages sans aucun éléments à charge et de terrorisme pour des actes qui n'ont pas encore été commis mais qui auraient pu l'être selon ces paranoïaques. Ils se sont tous empressés de condamner de façon définitive les 10 individus, se montrant ainsi encore plus expéditif que la justice de Sarkozy qui n'a pas encore rendu son verdict. A écouter tous ces charlatans professionnels du syndicalisme, il faudrait croire que le sabotage n'a jamais appartenu à leur histoire !
Pourtant, le secrétaire adjoint de la CGT de 1901 à 1908, un certain Émile Pouget, loin de condamner les saboteurs de la machine, n'avait pas peur, lui, de saluer leurs actes et de les préconiser comme outil pour les luttes syndicales. A cette époque, où le droit de grève était piétiné par les patrons et les gouvernements, où les manifestations des travailleurs étaient réprimées dans le sang comme à Chicago ou à Fourmies, le sabotage apparaissait alors comme la solution, le moyen de lutte le plus efficace pour protester contre des conditions de travail inacceptables et revendiquer la journée de huit heures sans se faire fusiller. (on pourra télécharger une réédition de sa brochure ici : http://www.cntaittoulouse.lautre.net/article.php3?id_article=215)
Aujourd'hui encore, le droit de grève est attaqué de tout côté: il y a la pression de l'état avec le service minimum, la pression de l'employeur avec la précarisation de l'emploi et le chantage au licenciement, il y a aussi tous les chômeurs qui n'ont pas la possibilité de faire grève. On ne peut pas compter sur les syndicats pour le défendre, trop préoccupés qu'ils sont à négocier leur part du gâteau avec le Pouvoir.
Dans de telles circonstances, une résurgence et une prolifération des actes de sabotage est plus que prévisible, c'est une certitude logique et ce ne sont pas les discours complètement à côté de la plaque des syndicats, partis et autres imposteurs qui y changeront quoi que ce soit. Le sabotage reste un outil à la disposition des travailleurs pour mettre en œuvre leur imagination combative dans le dessein de justes revendications.
L'état et le patronat ont réduit à la portion congrue le droit de grève et les possibilités des travailleurs d'y recourir mais ce n'est pas là une invention moderne. Dans le passé, face à cette situation, les travailleurs se sont fait saboteurs et ce n'est pas en les traitant de terroristes qu'on arrêtera leur œuvre.
Pour la Révolution sociale, Vers le Communisme Libertaire !
CNT AIT (Syndicat Interco Paris Nord)
http://cnt-ait.info contact(a)cnt-ait.info
(Forum de la CNT AIT de Caen : http://cnt.ait.caen.free.fr/forum) | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Mer 26 Nov - 16:16 | |
| Une fois de plus, la société capitaliste viole allègrement sa propre légalité dans l'affaire dite de la « mouvance anarcho-autonome » suite à l'arrestation de 10 personnes dans le cadre d'une enquête sur des « sabotages » de caténaires sur des lignes SNCF : présomption d'innocence bafouée allègrement ; utilisation des dispositions ultra répressives des lois antiterroristes dans une affaire qui n'en relève évidemment pas ; inculpation pour association de malfaiteurs sur la simple collecte de documents politiques, sans faits concrets qui en démontreraient l'existence ! La plupart des médias, le monde politique et judiciaire laissent faire ou approuvent, tant il est vrai que « l'Etat de droit » ne s'applique réellement qu'aux puissants dans cette société si fondamentalement injuste !
Une fois de plus, une campagne de lynchage politico-médiatique est lancée pour désigner des boucs émissaires. Cette campagne de désinformations orchestrée autour de l'évocation d'une organisation « clandestine » et « radicale » a simplement pour fonction de faire monter la peur dans le pays et l'hostilité contre tous ceux et celles qui remettent en cause le système capitaliste. Une fois de plus, la manipulation de masse reste l'arme favorite des classes dominantes, confrontées à leur propre peur d'une crise sociale pouvant remettre en cause leurs privilèges. Personne ne sait si les personnes inculpées sont effectivement les auteur-e-s de ces « sabotages » et il faut rappeler que les conséquences des actes commis sont très insignifiantes comparées aux conséquences de la crise financière orchestrée par le capitalisme. Mais là, les coupables sont connus et les décisions prises vont jeter par centaines de millions des travailleurs et travailleuses dans la misère. Et ces délinquants vont pouvoir jouir en toute impunité du fruit de leurs crimes. Ne nous y trompons pas ! En ces temps porteurs de remise en cause des fondements du capitalisme, cette campagne vise à criminaliser ceux et celles qui se battent contre l'injustice et la misère imposée aux travailleurs et travailleuses.
Alternative libertaire appelle à ne pas se laisser duper par cette propagande grossière. Nous considérons que ces actes de malveillance ne sont d’aucune utilité pour les luttes sociales mais, quels que soient leurs auteur-e-s, ils ne relèvent pas de l’action terroriste. Faisons cesser cette politique sécuritaires dont le seul véritable objectif est de défendre les inégalités sociales et les privilèges capitalistes. Construisons ensemble la mobilisation de masse, la grève générale expropriatrice capable d'imposer les changements nécessaires, c'est à dire la naissance d'une société communiste libertaire !
Alternative libertaire, le 18 novembre 2008 | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Mer 26 Nov - 16:33 | |
| Affaire sncf ou l'emballage médiatique : communiqué de l'union CNT AIT de Rouen
Le 11 Novembre au matin, une dizaine de personnes sont appréhendés au sujet des incidents survenus récemment sur les lignes SNCF et placés en garde à vue dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Les accusations de notre ministre de l'intérieur déclenchent aussitôt une fièvre spectaculaire médiatique où l'on peut lire et entendre tout et son contraire au hasard des éditions. Seul la culpabilité d'une « mouvance anarcho-autonome » fait l'unanimité. Encore une fois, les médiats se font l'écho du gouvernement, rejetant la présomption d'innocence alors que les personnes arrêtés sont encore en garde a vue.
A ce jour, aucune preuve matérielle ne vient étayer l'hypothèse policière, alors que les suspects étaient surveillés et filés depuis des mois jusqu'au soir même. Mais il faut des coupables et vite! Ces dix personnes peuvent voir leur garde à vue prolongée jusqu'à 96 heures, 4 jours, dans les conditions dont l'on se doute sous le feu roulant et continu des interrogatoires, nourris de quelques sandwichs, dormant peu, ne pouvant se laver. Le Gouvernement est dans son rôle, pointant ceux qui, par leurs écrits, leurs façons de vivre, offre un autre possible que la société marchande. Il a besoin d'un ennemi pour vivre. L'injustice, l'isolement et la peur sont ses outils pour s'en fabriquer. La Direction Centrale du Renseignement Intérieur, créée cet été, doit prouver sa pertinence et son budget en faisant du rentable et du chiffre. Il faut des boucs émissaires.
Les unes de nos journaux vont de supputations en procès d'intention avec l'assurance de la vérité, jouant une pièce pour la millième fois. Les irlandais de Vincennes ne sont pas loin pourtant... Le quatrième pouvoir ne lâche pas la bride. 10 jeunes gens désignés comme terroristes, subissent des lois d'exceptions sans une preuve, avant même une inculpation, parce que quelques trains ce sont arrêtés, comme cela arrive tout les jours avec des gamins tirant sur les sonnettes d'alarmes... Hier le GIGN sautait sur un bateau parce que des grévistes utilisaient leur outil de travail, des juges même étaient bousculés en défendant le leur... Aujourd'hui des manifestants croupissent en préventive pour avoir transporté des fumigènes et des clous tordus pour crever des pneus, des Maires même, des élus, des magistrats sont menacés s'ils n'appliquent pas le service minimum lors des grèves...
Nous ne savons pas, nous anarcho-syndicalistes, ce qu'est une « mouvance anarcho-autonome », terme facile et flou inventé par les policiers. Nous savons ce qu'est l'anarchisme ouvrier, nous savons ce qu'est l'autonomie prolétarienne. Nous nous souvenons qu'un secrétaire général de la CGT, un fondateur, a théorisé le sabotage comme outil de lutte lorsque la grève et la manifestation ne sont plus possibles. Il fait partit de l'héritage du mouvement ouvrier, comme nos mutuelles et nos syndicats. Ce sont des anarchistes qui les ont créés, afin d'être autonome devant les corporations et les dames patronnesses. Un saboteur est il un terroriste? Un train sans électricité vaut il un détournement d'avion, voir les guillotines de Robespierre? Il est vrai que les résistants de la SNCF étaient appelés terroristes. La terminologie est réservé au pouvoir. Quel que soit l'auteur de ces sabotages, quel que soit ses motifs, une loi d'exception est absurde. Nous voyons a quel point notre société policière peut facilement, avec ses fichages, ses dérogations, sa puissance reprendre notre maigre liberté et notre faible égalité.
Libération immédiate des personnes arrêtées
Abolition des lois sécuritaires LSI, LSQ et Perben
CNT-AIT de Rouen
http://cntaitrouen.blogspot.com/ | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Mer 26 Nov - 16:56 | |
| http://www.bakchich.info/article5835.html
Retour sur la traque de l’ultra-gauche COMMANDO ANTI-SNCF / lundi 17 novembre par Jacques-Marie Bourget
L’arrestation de neuf anars présentés comme « ennemis de la société », accusés d’avoir saboté les TGV, leur mise en examen et en détention ce week-end, pour cinq d’entre eux, est une histoire complexe.
Il se trouve que Julien Coupat, présenté par le procureur Jean-Claude Marin et une partie de la presse, comme « le cerveau de la cellule invisible », est une cible du FBI.
Comme les flics de ce service « mythique » ont beaucoup œuvré pour collecter un maximum d’éléments sur Hassan Diab, un Palestinien qui a longtemps vécu aux Etats-Unis (voir encadré), il y a dans l’arrestation de Coupat et consort un synchronisme magique : on vous aide sur Coupat, aidez-nous sur Diab. Il s’agit de recueillir des traces, ADN, empreintes, adresses, écrits, relevés téléphoniques, listes des amis du palestinien aujourd’hui prof de socio lors de son séjour aux USA. Outre une éventuelle embuscade tendue à nos fiers TGV, les anars sont aussi victimes d’un renvoi d’ascenseur qui marche de mieux en mieux entre Washington et Paris. Hassan Diab et l’attentat de la rue Copernic
Hassan Diab, depuis que des policiers allemands ont retrouvé son nom sur une liste de militants, membres du Front de Libération de la Palestine Organisation Spéciale (FPLP-OS dirigé par Wadi Haddad), liste achetée à un informateur inconnu, a été élevé au statut « d’ennemi public ». Et la France, 28 ans après l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris (4 morts de confession juive, mais aucun « Français innocents » avait alors proclamé le premier Ministre Raymond Barre) réclame l’extradition de Diab au Canada, pays où il vit et enseigne la sociologie.
Mais que fait donc Julien Coupat, diplômé de l’ESSEC, 34 ans dans un dossier du FBI ? Lui qui, après avoir renoncé à l’immense bonheur d’une vie bourgeoise vit discrètement entre une ferme en Corrèze et un appartement à Paris ? Si l’histoire de l’intello relève d’un épisode de New York Police Blues, c’est parce que le camarade Coupat, outre la Corrèze, aime voyager. Ainsi, avec sa fiancée Yldune, il a, à la fin 2007, effectué un voyage un aux Etats-Unis. Mais, incorrigible, Coupat a choisit de fréquenter des anars, ces ennemis de l’ordre qui existent encore au paradis de Bush. Des gauchos dans l’oeil du FBI
En janvier 2008, lors de son passage à New York, bon touriste, notre révolutionnaire de la Corrèze prend des photos de Time Square, le point le plus visité de la Big Apple. Quand, avec sa fiancée, notre Guevara de Tulle quitte les USA pour retourner au Canada, son visa qui n’est plus en règle. Il est « retenu » par le FBI, et la littérature, retrouvée dans ses bagages, confirme aux policiers que, pour changer le monde, Coupat croit davantage en Bakounine qu’en Arnold Schwarzenegger. Le voyage du Corrézien est donc reconstitué, ses amitiés militantes démasquées, ses documents et photos, dont les jolies vues de Time Square sont dupliquées.
Un peu plus de deux mois plus tard, le 6 mars, une grenade d’exercice fait sauter les vitres d’un centre de recrutement de l’armée situé, justement, à Time Square. C’est là que, pour le FBI, Coupat et ses potes américains deviennent un cœur de cible… D’où, a partir du printemps, une certaine pression de nos amis US sur l’ermite de Tarnac, le charmant bled où l’intello s’est retiré du monde.
Dès que cette requête venue d’outre-Atlantique tombe sur son bureau, la merveilleuse MAM se met à voir des anarchistes partout. Et il commence à pleuvoir dru sur les révoltés qui traînent trop aux manifs anti G8, G20 et autre « G »… Pour la toute nouvelle super police, la DCRI, qui regroupe DST et RG, c’est une « priorité absolue », que de pister et « neutraliser » ces anars.
Pourquoi pas capables, pense MAM, de nous faire un remake d’Action Directe ou encore un coup de folie à la Florence Rey et Audry Maupin (flingage à tout va place de la Nation) ?
Un autre élément, de « sécurité intérieure », pèse lourd sur le dos de ces jeunes enragés… Comme Mitterrand avait peur d’un attentat d’extrême droite, et avait créé sa pathétique cellule de l’Elysée pour le déjouer, Sarkozy craint un peu du côté de l’extrême gauche (pas celle de Besancenot).
Mitterrand avait peur d’Erulin, un agité du facho, et Sarko du Coupat, un agité du gaucho. Un lecteur de Proudhon et sans doute lui-même auteur d’un livre mystérieux, publié aux éditions La Fabrique », intitulé : L’Insurrection qui vient, un « mode d’emploi de l’action violente », dixit le procureur Marin. Les RG et les services de polices en général, ayant observé une « montée des violences et incivilités » contre ce qui symbolise l’Ump et Sarkozy, la traque de l’anar est devenue une grande cause nationale. La chasse au drapeau noir ouverte depuis mai 2007
Dans l’affaire, premier protecteur du président à policier jusqu’à la mort, Claude Guéant qui continue de jouer un rôle à la Fouquet. Il faut dire que, dès l’élection de Nicolas Sarkozy nos zigotos pas contents étaient allés au (justement) « Fouquet’s », lieu de la libation néo présidentielle, pour se cogner avec le service d’ordre et même de mettre le feu au pantalon d’un maître d’hôtel !
Depuis dix mois, la chasse aux drapeaux noirs est donc ouverte. Et des maladroits se sont déjà fait prendre. Le 24 janvier deux jeunes, un garçon, F.F. et une fille, I.M., sont arrêtés par des douaniers pisteurs de shit au péage nord de Vierzon. Dans le sac d’I.M., les douaniers trouvent 1634 grammes de chlorate de soude, un désherbant qui, placé entre des mains expertes, permet de fabriquer un explosif. Aussi dans le sac à dos de la demoiselle, un manuscrit en italien : A chacun le vôtre. Mille façons de saboter le monde… F.F. et I.M. sont mis en prison. Si le garçon est aujourd’hui en liberté conditionnelle après 6 mois de cellule, au cours desquels il a été salement tabassé, I.M. est toujours en taule. On a trouvé son ADN sur une « botte » de quatre cigarettes qui, en se consumant, devaient mettre le feu à un allume barbecue, le tout placé, en mai 2007 donc pendant la présidentielle, sous une voiture grue de la préfecture de police de Paris parquée rue de Clignancourt. L’ADN, relevé sur la machine infernale qui a fait long feu, désignera aussi DB, autre jeune anar, comme co-auteur du piège à feu… Et lui aussi est en prison. JPG - 50.9 ko Complot gauchiste en France © Nardo
Le 19 janvier, donc cinq jours avant le « coup de filet » du péage de Vierzon, les policiers antiterroristes avaient déjà arrêté trois autres jeunes I.H,D.B celui qui est maintenant en cellule, et B.L, lors d’une manif contre le Centre de rétention des sans papiers de Vincennes. Ils avaient dans leurs sacs de gros pétards, des lunettes de ski ( ?), et des clous (comme Ravachol à croire que la chose est culturelle chez l’anar). Regroupés dans le même dossier, les mis en examen de cette rafle judiciaire de janvier 2008, attendent aujourd’hui de passer devant un tribunal. Pour éviter de réunir les magistrats de la Cour Anti terroriste pour une affaire de pétards et d’allume barbecue, il est à prévoir que ces cinq jeunes révolutionnaires risquent de se retrouver, on ne sait quand mais pas demain, dans le même box que Julien Coupat, « le cerveau ».
Et c’est ici que nous retombons sur la dernière battue de la traque, celle qui vient de conduire Coupat et ses amis, en prison. Les mises en examen des neufs de « la cellule invisible » n’a pas été une affaire simple. D’un côté nous avions MAM qui, peu soucieuse de respecter la présomption d’innocence, affirmait à Radio J « que les éléments de culpabilité étaient réunis pour accuser le groupe du sabotage des caténaires », une MAM aidée par le poids des mots du procureur Marin, et en face le juge Thierry Fragoli qui, visiblement, a lu des bouquins sur l’affaire des « Irlandais de Vincennes ». Un magistrat prudent qui n’a pas accepté de faire un show à la Bruguière. Heureusement, l’incrimination « d’association de malfaiteurs », cette originalité du droit français, qui permet elle de coller n’importe qui en prison, était là pour venir au secours du juge. Les neufs de la SNCF sont donc présumés coupables « d’association de malfaiteurs dans le but de commettre des actes terroristes »…
Puisqu’il faut bien reconnaître qu’en matière de preuves matérielles, dixit les avocats qui sont là pour ça, « le dossier est vide ». Et il est vrai que, pour placer les fameux étriers métalliques sur les caténaires des TGV à Pépy, il fallait emmancher l’étrier en question dans une perche d’au moins cinq mètres et que rien de semblable retrouvé par les enquêteurs. Par ailleurs, pour fabriquer le fameux piège, outre un savoir faire en métallurgie, il fallait une forge ou un chalumeau ainsi que du fer à béton et une disqueuse. La encore, c’est le bide.
L’accusation la plus déterminante a été recueilli selon un mode opératoire qui fait déjà bondir les avocats. Un personnage, disant être un « repenti » de la bande à Coupat s’est présenté dans une gendarmerie du Puy-de-Dôme. Il a expliqué aux pandores comment ses anciens amis voulaient changer le monde en pourrissant la SNCF… Le problème est que ce témoin capital est, et restera sans doute, anonyme puisque, à la suite d’une modification du code pénal, ce procédé qui rappel celui utilisé naguère par les Anglais contre les Nord-Irlandais, est maintenant admis. JPG - 9 ko La pièce qui sert à rompre les catenaires
Selon un avocat appelé à défendre l’un des membres de la bande à Coupat : « l’accusation est nue. Rien ne démontre la culpabilité de mon client ni celle de ses amis dans cette histoire de TGV. Ces mises en examen ne sont rien de plus que la sanction du délit d’opinion, et du droit à manifester. Une forme de Patriot Act à la française »… Pour connaître la vérité (ou à peu près), lire les journaux ne nous suffira pas. Il faudra sans doute attendre le moment d’un procès. Mais l’important est que la Section antiterrorisme du parquet de Paris, et son procureur Marin et sa MAM n’aient plus peur du noir.
A lire ou relire sur Bakchich.info « Bakchich » s’est procuré une note de la PJ sur l’ultragauche Dès le 26 janvier 2008, les flics anti-terroristes de la PJ pondaient une note sur la mouvance de l’ultra gauche. Laquelle agrégeait apparement les membres présumés du « commando anti-SNCF ». Extraits. Jean-Claude Marin, un proc’ qui vous veut du bien Le procureur de la République de Paris, qui vient de demander un supplément d’information dans l’affaire Clearstream, est un homme plein de talents. Doté d’un grand sens politique, il a d’abord été balladurien, pour virer chiraquien, avant de tourner (…) | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Mer 26 Nov - 17:32 | |
| Depuis le 11 novembre, il se dit à peu près tout et n’importe quoi à propos des actes de sabotage des lignes TGV et de leurs supposé-e-s auteurs. Journalistes, experts en politologie ou criminologie et responsables des chemins de fers français (syndicalistes inclus) brodent autour des infos que leur distillent les services de police et les cabinets de communication du ministère de l’intérieur. Dans ce monceau d’articles, chacun y va de sa petite trouvaille pour se démarquer du voisin en vendant la même camelote : les photos exclusives de la catenaire de la peur (sic), les doctes éclairages des "spécialistes" de l’"ultra-gauche", les commentaires entendus sur la participation de filles à une opération de cette sorte... Les syndicats de cheminots, quelque peu fébriles à l’idée que peut-être, quand même, certaines de leurs ouailles aient pu participer aux sabotages, se lâchent et se félicitent de l’efficacité des limiers du ministère de l’intérieur. Tout à leur soulagement de pouvoir condamner sans réserves ces actions, ils reprennent la qualification de "terroriste", oubliant un peu vite que la plupart du temps, ce sont eux qu’on accuse de "prise d’otage" quand la circulation est bloquée...
Tout a été dit, donc, sauf en ce qui concerne ce qui pourrait bien motiver des personnes à bloquer les TGV : la version officielle s’en tient à une variation autour du thème des déséquilibrés nihilistes clandestins ayant un obscur compte à régler avec l’Etat ; c’est-à-dire, des terroristes. L’antiterrorisme, c’est bien pratique : d’abord, "terroriste", ça s’applique un peu à tout et n’importe quoi. Là, en l’occurence, on parle de trains bloqués avec une méthode qui aux dires même du directeur de la SNCF n’est "pas dangereuse [pour les personnels et passagers] mais invalidante", et les 4 caténaires arrachées viennent s’ajouter à la longue liste des "malveillances" et autres avaries que subissent les infrastructures ferroviaires tous les ans (on parle de 26 000 actes de malveillance recensés pour la seule année 2005, dont 89 auraient pu causer un déraillement, ce qui n'est pas le cas avec l'histoire des caténaires). Ensuite, "terroriste", ça sert à marginaliser des pratiques et à isoler une partie des gens qui luttent et à provoquer la désolidarisation des autres. Et ce n’est pas réservé aux dits "anarcho-autonomes", RESF aussi a parfois droit à ce petit sobriquet. Enfin, ça permet de se doter de moyens materiels et juridiques hors du commun pour surveiller et mettre la pression sur des personnes un peu trop actives politiquement au goût des autorités. Au passage, les services de renseignements peuvent fanfaronner sur leur efficacité en voulant faire croire que rien ne peut échapper à leur contrôle, pensant ainsi envoyer un message à tous ceux qui envisageraient de sortir du cadre de la contestation tolérée. Toujours est il que les "éléments matériels" de la culpabilité se font attendre, au point que, à l'issue de la garde à vue, 7 des personnes arrêtées ne seront plus poursuivies pour les actes de sabotage, mais pour "association de malfaiteur" dans le cadre d'une obscure procédure anti-terroriste datant d’avril dont on se garde bien de donner les éléments qui la justifient (on parle de "dégradations", de participations à des manifestations et de publications de bouquin, on sort un pseudo-attentat... aux Etats-Unis - top-credibility, le FBI...- et on laisse entendre sans fondement quelconque qu'elles allaient inévitablement passer du fer à béton à la bombe à clou).
Si on se donne la peine de dissiper un peu l’écran de fumée "antiterroriste", et sans extrapoler sur les suspects désignés, leur appartenance à une mouvance de giga gauche ou à un club d’échec hélvète, ni sur l’âge du capitaine - tant les arrestations semblent déconnectées des faits eux-mêmes - on peut réflechir sur le sens politique du blocage des voies de chemins de fer. D’abord, on remarque que les sabotages ont eu lieu le même jour qu’une des mobilisations sociales les plus importantes en Allemagne ces derniers temps pour stopper le convoi de déchets nucléaires CASTOR (qui circulait aussi sur le réseau français), avec des pratiques diverses allant des manifs rassemblant plusieurs milliers de personnes à des actes de sabotage. L’opposition au nucléaire est bien ancrée dans ce pays et donne régulièrement lieu à ce genre de blocage de train, causant plusieurs milions d’euros de dommages pour la Deutsche Bahn. En France, à moindre échelle, le passage d’un convoi nucléaire provoque aussi ce genre de réactions.
La lutte contre le nucléaire est loin d’être la seule à viser les chemins de fer. Qu’on songe bien sûr aux mouvements de cheminots, qui tirent justement leur force de cette capacité à bloquer la circulation des marchandises et des personnes ; on se rappelle d’ailleurs que des sabotages des lignes de signalisation étaient venus appuyer les grèves de l’automne-hiver 2007 contre la réforme des retraites. Qu’on songe aussi au mouvement dit anti-CPE du printemps 2006 avec ces nombreuses occupations de gares qui avaient contribué à faire plier un peu le gouvernement. Bloquer l’économie, que ce soit par la grève, le boycott ou l’interuption des flux, a toujours été la meilleure arme des luttes politiques, du mouvement ouvrier du début du XXème siècle (avec déjà des sabotages de train) aux piqueteros argentins, en passant par la Résistance ou les routiers grèvistes et leurs opérations escargot. On pourra rétorquer : "certes, mais dans quelles luttes, dans quels mouvements s’inscrivent ces actions ?". Et bien, elles s’inscrivent, quelles que soient d’ailleurs les revendications, dans le conflit de basse intensité qui se mène tous les jours, sur tous les fronts : dans la bataille des salarié-e-s pour leur conditions de vie et de travail, dans la lutte des chômeur-e-s face au contrôle social, dans le combat des sans-papiers, dans les résistances des quartiers populaires aux pressions policières ; dans chaque espace ou des gens s’organisent pour faire face. Un mouvement de fond, qui regroupe des pratiques, des idées, des aspirations différentes mais dont les moments de lutte se font echo mutuellement. D’ailleurs, il suffit de consulter la liste policière des champs investis par les suspect-e-s désigné-e-s pour avoir une petite idée des différents fronts qui font souci aux gouvernements ces dernières années : sans-papiers, G8, EDVIGE, CPE, mouvement lycéen, manif anti-sarko, guerre en Irak...
En période de crise économique du système capitaliste qui organise lui réellement l’appauvrissement et la terreur sur à peu près la totalité de la population mondiale, il peut paraître dérisoire et symbolique d’un cruel aveuglement idéologique de crier au loup pour quelques dizaines de trains retardés. Dans un monde qui fonce droit dans le mur, il y a pourtant peut-être quelque chose de salutaire à suspendre l’agencement du quotidien, les flux à grande vitesse de travailleurs, cadres, businessmen, traders, marchandises, déchêts nucléaires sur lesquels se basent la machine à exploiter.
S’attaquer au TGV, c’est aussi viser une certaine forme de l’organisation sociale, comme en témoigne les résistances populaires à la construction des lignes à grande vitesse au pays basque et dans le Val de Suza italien, aussi bien pour ce qu’elles impliquent en terme de restructuration locale que par refus du modèle économique qu’elles composent. Car même si dans certains articles on nous dit que les saboteurs s’en sont pris au "sevrice public", il est assez clair que lorsqu’on parle de TGV aujourd’hui, on parle d’une structure en voie de privatisation, qui vend de plus en plus cher le droit de se déplacer, précarise ses travailleur-e-s, et a pour fonction principale d’assurer le transport constant de main d’oeuvre, nécessaire à l’économie hors-sol.
On peut le voir comme une manière parmi tant d’autres d’interroger concrètement le dogme sacré de la croissance économique, décrié aujourd’hui par une bonne partie de la population (qui en subit les effets quotidiens). Le fait d’entretenir cette capacité de blocage et de perturbation matérielle sera donc décisif pour ceux et celles qui entendent encore réorienter la société sur d’autres rails, pour construire les rapports de force des luttes présentes et à venir.
(commentaire de l'expediteur/expeditrice : Un texte trouvé sur indymedia qu'il nous semble important de diffuser au vu du front médiatique visant à nier toute pertinence politique aux récents sabotages de voies de chemin de fer.) | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Sam 6 Déc - 16:38 | |
| 11 novembre au matin, les usagers du rail sortent de la terreur : on vient d'arrêter les « commandos anti-TGV ». Michèle A.M. parade, sa belle prise est exposée par les médias, embarqués depuis le début dans l'opération. Deux jours plus tard, on semble plutôt reprocher aux interpellés d'avoir eu « l'intention » de commettre de tels actes. Ainsi allaient-ils finalement pouvoir devenir une sorte de « cellule », appartenant à une « nébuleuse », qui s'en serait, tôt ou tard, pris aux vies humaines. Magie de l'antiterrorisme : à mesure que les faits se dématérialisent, l'affaire s'aggrave.
La lutte antiterroriste ne s'intéresse pas tant aux actes qu'aux sujets qui pourraient les commettre. Un sujet, cela se fabrique. A partir de vies bien réelles, avec leurs particularités, leurs habitudes, leurs liens. Ces liens constituent d'ailleurs un objet d'investigation privilégié. C'est ainsi que la police construit une « mouvance », un « réseau», ou n'importe quel autre chien de mot signifiant une appartenance diffuse. Ce type d'objet a toujours convenu aux méthodes de la flicaille. Il offre un caractère inépuisable qui fait tout son charme. Les enquêtes n'ont plus de fin, elles sont extensibles à volonté, la menace est permanente, omniprésente.
Fabriquer un sujet terroriste, cela consiste en des procédures concrètes. Annoncer des menaces futures, leur fabriquer des appellations. Faire arrêter neuf personnes au petit matin, par des flics cagoulés, armés jusqu'aux dents. Les conduire dans des locaux spéciaux. Là, les garder quatre jours en cellule. Quatre jours ponctués d'interrogatoires nombreux et interminables, aux termes desquels n'importe qui serait prêt à avouer que sa grand-mère a conçu les attentats contre le World Trade Center. Pas d'avocat, si ce n'est à la fin, quand on aura eu le temps de les questionner sur ce qui est essentiel dans cette affaire : ce qu'ils vivent, ce qu'ils lisent, qui ils fréquentent, avec qui ils baisent. Il faut savoir s'ils ont manifesté, un jour, à Vichy, s'ils ont compris ou commis quelque ouvrage et pourquoi ils n'habitent pas, seuls, dans un appartement, mais vivent et s'organisent ensemble. Il n'y a plus alors qu'à extraire de cela les éléments adéquats et les retraduire dans le jargon de l'antiterrorisme. Produire ainsi, assortie de détails pittoresques, l'image de neuf clandestins, organisés en cellule, disposant d'un chef, et s'abreuvant d'un manuel de lutte armée.
Qu'importe que le fameux bréviaire secret se trouvât déjà en possession de plusieurs milliers de lecteurs, qui avaient pu se le procurer dans n'importe quelle librairie. Qu'importe qu'il fût impossible même aux journalistes venus accréditer cette thèse de confirmer tant soit peu ce portrait de clandestins reclus, coupés du monde. Le terme de « terrorisme » a le pouvoir de changer l'eau en vin, et pour ceux à qui on l'applique, chaque aspect de l'existence devient l'objet de soupçons si ce n'est une preuve accablante.
La réalité à partir de laquelle on a construit ici des terroristes, cette réalité, la justice peut toujours la trouver criminelle ; pour notre part, nous trouvons encore heureux que 3000 personnes s'opposent physiquement à la tenue d'un sommet ministériel sur l'immigration à Vichy, et honorable d'être solidaires de ses amis en garde à vue.
La SNCF recensait en 2007 vingt-sept mille actes de malveillance contre son réseau ferré. Le sabotage à proprement parler est un acte encore banal, dans toute grève bien menée – et le mouvement cheminot de l'automne dernier est encore venu le rappeler. Pour autant, et malgré la vive terreur que semble provoquer un blocage efficace du trafic ferroviaire, on n'avait pas encore brandi, dans de tels cas, la catégorie « terroriste », et l'arsenal judiciaire et policier exceptionnel qui l'accompagne. Ce qui s'est passé le 11 novembre est une provocation objective, qui a valeur de test. Il va de soi que si l'affaire s'éteint doucement dans le silence, tandis que croupissent en prison ceux qu'on a si grossièrement désignés à la vindicte universelle comme terroristes, rien n'empêchera que ce silence soit interprété comme un assentiment général donné au procédé, et à ses applications à venir. Ici, comme en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, il est clair que l'antiterrorisme n'est pas une série de lois d'exception que chaque pays s'accorde mais bien la base d'un nouveau régime de gouvernement mondial.
Nous annonçons la création d'un comité de soutien à Paris. Il visera à soutenir matériellement et moralement les 9 personnes arrêtées le 11 novembre, dont 2 sont encore aujourd'hui en prison.
Il s'engage dans une défense commune, de l'ensemble des arrêtés, quelque soit leurs chefs d'inculpation. Il refusera de communiquer plus particulièrement sur telle ou telle personne. Il ne perdra pas de temps à s'étendre sur la réalité des faits qui leur sont reprochés, et donc sur la question de l'innocence ou de la culpabilité des inculpés. Le comité de soutien se donne pour principe de refuser la présence des média à ses réunions, et s'autorisera à communiquer avec eux selon ses propres termes et conditions.
Plus que le soutien aux neufs mis en examen, le comité vise à tout faire pour que la machine antiterroriste – qui s'était mise en marche bien avant ce jour-là – ne puisse pas continuer son travail d'écrasement dans l'assentiment général. Cela passe par l'attaque du montage politique et médiatique visant la création d'un nouvel ennemi de l'intérieur : la « mouvance anarcho-autonome ». Le comité affirme son soutien aux 6 personnes prises depuis, janvier 2008 dans le tourbillon judiciaire qui accompagne cette fabrication – tous sont mis en examen dans le cadre d'une instruction antiterroriste : Ivan et Bruno pour avoir transporté des fumigènes artisanaux, Isa et Farid pour avoir convoyé du chlorate et des plans d'établissement pénitentiaire ; Juan, Isa et Damien sont aussi soupçonnés d'une tentative d'incendie d'un véhicule de police, et sont pour cela incarcérés depuis plusieurs mois sous le coup des assises antiterroristes.
L'objectif immédiat du comité est la libération de toutes les personnes incarcérées et la fin des poursuites judiciaires à l'encontre des inculpés.
"Comite de sabotage de l'anti-terrorisme" comiteparis(a)yahoo.fr
REUNION PUBLIQUE SAMEDI 6 DECEMBRE – 17 H
à La Parole Errante 9 rue François Debergue Montreuil Métro Croix-de-Chavaux | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Jeu 18 Déc - 14:10 | |
| Des anonymes ont revendiqué dans une lettre au quotidien allemand Tageszeitung des actes de sabotage contre des lignes de chemin de fer en France et en Allemagne en novembre.
Et si la "cellule invisible" de Tarnac n’avait rien à voir avec les sabotages de voies ferrées du mois dernier ?
A la mi-novembre, le quotidien berlinois Tageszeitung (TAZ) a reçu une lettre de revendication anonyme après le sabotage d’un convoi ferroviaire de déchets nucléaires. Le train transportant ces déchets entre la France et l’Allemagne avait mis plus de trois jours pour arriver au centre de stockage, durant le week-end du 11 novembre.
"Parce que nous en avons ras le bol, nous avons dirigé notre colère contre les lignes de transport de (déchets) nucléaires", écrivaient les auteurs de cette missive reçue par la TAZ et transmise à l’AFP.
"Avec des incendies criminels et des crochets métalliques, nous avons donné le signal de notre résistance sur les lignes Paris-Strasbourg, Paris-Lille, Paris-Rhône-Alpes, Paris Bourgogne, Ludwigshafen-Mayence (ouest), Kassel-région de la Ruhr (centre et ouest), région de la Ruhr-Hanovre (idem), Brême-Hambourg (nord) et plusieurs lignes des environs de Berlin", poursuit cette lettre.
Depuis un mois et demi, la police française enquête sur des actes de sabotage commis en novembre contre les chemins de fer français, qui ont entraîné de fortes perturbations. Le mode opératoire : l’accrochage de fer à béton dans les caténaires. Un groupe français anarcho-autonome de Tarnac, auto baptisé "cellule invisible", est soupçonné d’être à l’origine de ces dégradations, qualifiées de "terrorisme".
Dans le cadre de cette enquête, neuf personnes ont été mises en examen, dont deux sont encore en détention, et les sept autres sous contrôle judiciaire. La semaine dernière, l’un des suspects de Tarnac, Benjamin Rosoux, estimait que les faits reprochés n’avaient rien à voir avec du terrorisme et que le gouvernement cherchait à travers cette affaire à "diaboliser" les mouvements sociaux. | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Ven 2 Jan - 17:01 | |
| Pétition Cette pétition a été signée par de nombreuses personnalités scandalisées par l’ « affaire » des inculpés de Tarnac. Vous pouvez retrouver la pétition et la signer sur le site : www.soutien11novembre.org Une opération récente, largement médiatisée, a permis d’arrêter et d’inculper neuf personnes, en mettant en oeuvre la législation antiterroriste. Cette opération a déjà changé de nature : une fois établie l’inconsistance de l’accusation de sabotage des caténaires, l’affaire a pris un tour clairement politique. Pour le procureur de la République, « le but de leur entreprise est bien d’atteindre les institutions de l’État, et de parvenir par la violence – je dis bien par la violence et non pas par la contestation qui est permise – à troubler l’ordre politique, économique et social ». La cible de cette opération est bien plus large que le groupe des personnes inculpées, contre lesquelles il n’existe aucune preuve matérielle, ni même rien de précis qui puisse leur être reproché. L’inculpation pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » est plus que vague : qu’est-ce au juste qu’une association, et comment faut-il entendre ce « en vue de » sinon comme une criminalisation de l’intention ? Quant au qualificatif de terroriste, la définition en vigueur est si large qu’il peut s’appliquer à pratiquement n’importe quoi – et que posséder tel ou tel texte, aller à telle ou telle manifestation suffit à tomber sous le coup de cette législation d’exception. Les personnes inculpées n’ont pas été choisies au hasard, mais parce qu’elles mènent une existence politique. Ils et elles ont participé à des manifestations – dernièrement, celle de Vichy, où s’est tenu le peu honorable sommet européen sur l’immigration. Ils réfléchissent, ils lisent des livres, ils vivent ensemble dans un village lointain. On a parlé de clandestinité : ils ont ouvert une épicerie, tout le monde les connaît dans la région, où un comité de soutien s’est organisé dès leur arrestation. Ce qu’ils cherchaient, ce n’est ni l’anonymat, ni le refuge, mais bien le contraire : une autre relation que celle, anonyme, de la métropole. Finalement, l’absence de preuve elle-même devient une preuve : le refus des inculpés de se dénoncer les uns les autres durant la garde à vue est présenté comme un nouvel indice de leur fond terroriste. En réalité, pour nous tous cette affaire est un test. Jusqu’à quel point allons-nous accepter que l’antiterrorisme permette n’importe quand d’inculper n’importe qui ? Où se situe la limite de la liberté d’expression ? Les lois d’exception adoptées sous prétexte de terrorisme et de sécurité sont elles compatibles à long terme avec la démocratie ? Sommes-nous prêts à voir la police et la justice négocier le virage vers un ordre nouveau ? La réponse à ces questions, c’est à nous de la donner, et d’abord en demandant l’arrêt des poursuites et la libération immédiate de celles et ceux qui ont été inculpés pour l’exemple | |
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