LES PAYS DE COCAGNE
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 Contre le patriarcat

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kamchatka
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kamchatka


Nombre de messages : 530
Date d'inscription : 17/12/2006

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MessageSujet: Contre le patriarcat   Contre le patriarcat EmptyLun 18 Déc - 14:52

Le patriarcat est une oppression ancestrale qui structure notre
société. Il s’agit
d’un véritable système où le pouvoir politique, économique et social
est organisé
par et pour les hommes, au détriment des individuEs que ce système
classe comme
dominéEs : ceux et celles qui ne répondent pas aux canons du genre
masculin. Le
genre, ou sexe social, est le résultat de la construction sociale des
individuEs et
se traduit par une identité psychique et sociale. Dans les
représentations
patriarcales dominantes, l’Homme est fort, intelligent, aime le
bricolage et les
voitures puissantes, il est hétérosexuel et son vagabondage sexuel est
une preuve
de ses qualités viriles, même s’il est destiné à devenir chef de
famille plein de
sagesse. La Femme est à l’opposé douce et compréhensive, elle est
l’assurance du
repos de son homme, tient le foyer et assure les taches ménagères,
l’une de ses
principales fonctions sociales est d’enfanter et de s’occuper de ses
enfants alors
que, toujours belle et disponible sexuellement pour son Homme, elle
doit se garder
de séduire les autres hommes ou femmes sous peine d’être une salope.
Les gays, les
lesbiennes, les transgenre (ne se reconnaissant pas dans le sexe social
qui leur
est assigné) sont des déviantEs qui mettent en péril la survie de la
société, des
sous-hommes et des sous-femmes.

Les dominéEs du système patriarcal sont misES sous la tutelle et la
dépendance des
hommes hétérosexuels. Cette domination se traduit par des oppressions
multiformes.
Elle débute par une éducation différenciée en fonction du sexe
biologique : les
petits garçons jouent avec des symboles guerriers et leur agitation est
vue comme
un signe d’"éveil" alors que les filles doivent être sages et jouer
avec des
symboles de leur futur "rôle de femme" (poupées, objets de la cuisine),
sous peine
d’être des "garçons manqués". Ce sont là les
premières violences psychologiques et symboliques qu’une société
patriarcale fait
subir aux enfants, par la médiation des parents et de la famille, de
l’école, de la
télévision.

Cette construction sociale genrée se poursuit tout au long de la vie
et est supposée mener les individuEs à accepter “l’adéquation” entre
leur sexe
social et leur sexe biologique. Les individuEs refusant de se plier à
cette norme
sont amenéEs à subir des violences psychologiques et physiques qu’une
grande partie
de la société accepte tacitement. Les femmes battues par leur conjoint
(toutes les
enquêtes démontrent qu’une femme sur dix a été victime de violences
conjugales dans
les 12 derniers mois) ou violées (11% des femmes affirment avoir subi
au moins une
agression sexuelle dans leur vie)
sont bien souvent accusées de l’avoir bien cherché et sommées de
comprendre la
détresse de leur agresseur. Les gays et lesbiennes sont aujourd’hui
officiellement
relativement toléréEs à condition de rester cachéEs, de correspondre
aux clichés
dans lesquels on les enferme (l’orientation sexuelle est alors le seul
écart à la
norme
autorisé) et de supporter les plaisanteries et insultes homophobes,
sous peine de
subir tabassages et humiliations, comme l’actualité nous le rappelle
toutes les
semaines.

Les institutions qui régissent nos sociétés ont un rôle dans la
domination
patriarcale, dans la mesure où les systèmes de domination qu’elles
mettent en place
s’entrecroisent avec la domination patriarcale et s’en nourrissent.


Les Eglises sont toujours là

Les Eglises de toutes obédiences (christianisme, islam, judaïsme,
bouddhisme...)
n’accordent dans leur conception de la société qu’une place subordonnée
aux femmes,
les enchaînant à un rôle de génitrice
et les accusant d’être les tentatrices qui peuvent dévoyer les hommes.
Les pays
régis par la Charia interdisent aux femmes de laisser voir les parties
considérées
comme tentatrices de leur corps et lapident les femmes coupables
d’adultère. La
religion catholique marque les femmes du sceau de la culpabilité dès
leur enfance,
et le mariage n’est rien d’autre que le contrat de dépendance de
l’épouse vis-à-vis
de son mari, quel que soit son comportement. Les homosexuels sont
accusés de
répandre le sida, qui n’est qu’une punition divine pour leurs péchés,
alors que le
port du préservatif n’est toujours pas conseillé par l’Eglise, qui
préfère laisser
crever
des millions de genTEs en prétendant que le seul remède serait
l’abstinence et la
fidélité. Bien sûr, certaines Eglises ont fait évoluer, sous la
pression de leurs
propres fidèles, leur interprétation de la religion en autorisant le
divorce par
exemple.
Mais le système de pensée est toujours le même et le contenu de la
Bible est
inchangé : si le catholicisme tue directement moins de femmes, de gays
et de
lesbiennes que l’islam, cela n’est que le résultat de son adaptation à
la société
afin de ne pas perdre trop de brebis en route.


L’Etat est un patriarche

L’Etat est lui aussi un élément de la domination patriarcale. Il est
évident que
nos assemblées et cercles de pouvoir sont très majoritairement régis et
occupés par
des hommes, dans lesquels les insultes sexistes et homophobes sont
toujours monnaie
courante. Comme les Eglises, les Etats et les partis politiques en
compétition pour
le pouvoir adaptent leur offre à certaines exigences sociales en
fonction de leurs
objectifs électoraux et afin de garantir la paix sociale. Ainsi le
divorce est
régulièrement facilité, l’interruption
volontaire de grossesse est un droit légal depuis 1992 (il n’était que
dépénalisé
depuis 1975), la parité hommes-femmes en politique a été votée
récemment, et une
Haute Autorité de Lutte contre les
Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) a été mise en place en 2005.
Mais comment
ne pas voir que des députés eux-mêmes s’autorisent à enfreindre cette
loi (voir
l’affaire Vanneste), que les crédits pour les plannings familiaux
(sensibilisation
à la contraception (lieux d’information, de soutien et de
sensibilisation
concernant la sexualité, la contraception, les violences
patriarcales...) sont
largement insuffisants, que l’Etat met en place des politiques
natalistes qui
fixent les mères au foyer sans mettre en place les structures de garde
d’enfant
nécessaires, que les affaires de viol conjugal sont bien trop souvent
classées par
la justice bourgeoise et patriarcale ? Si les gouvernements successifs
ont pris ces
diverses mesures, leur application difficile montre bien qu’il ne
s’agissait pas là
de l’action d’un père de famille bienveillant, mais du
résultats de rapports de force.
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kamchatka
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kamchatka


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Date d'inscription : 17/12/2006

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MessageSujet: ..   Contre le patriarcat EmptyLun 18 Déc - 14:52

Ce sont les mobilisations féministes, gays et lesbiennes qui ont obtenu
ces lois,
ces concessions, par la lutte. En ce sens ces acquis ne sont pas
inutiles et il est
hors de question de les rejeter sous prétexte qu’elles seraient une
émanation de la
puissance étatique.
Comme tous les progrès sociaux, ils sont issus des luttes menées par
les premierEs
concernéEs et ont une réelle utilité sociale. Il est donc nécessaire de
les
défendre contre les attaques des ennemiEs de
l’égalité, et notamment les associations familialistes, les groupes
religieux qui
sont sur-représentés dans les sphères du pouvoir.
L’égalité du point de vue de la loi et de son application est bien loin
d’être
acquise et il est nécessaire non seulement d’être vigilantEs mais aussi
offensif/ves pour briser les inégalités et privations de liberté.


Le capitalisme fait feu de tout bois

Le capitalisme véhicule également la domination patriarcale, malgré la
capacité
d’adaptation de sa forme libérale aujourd’hui en vigueur.
Capable de faire feu de tout bois, le système capitaliste ne parvient
pas, malgré
les efforts de ses zélateurs, à passer pour un chantre de la libération
des femmes,
gays, lesbiennes et transgenres. La publicité est l’un des éléments les
plus
visibles de la perpétuation de cette domination et si l’image de la
maman au foyer
acheteuse de barils de lessive pour laver les habits de sa progéniture
mâle tend à
disparaître de nos écrans, elle est remplacée par la "femme active"
dirigeante
d’entreprise sexy aux mensurations "de rêve" qui fait
quand même à manger, élève ses enfants et fait les courses : la double
journée de
travail des femmes existe toujours bel et bien, et ses fonctions
sociales d’objet
sexuel et reproducteur y sont même vantées.

De plus, le capitalisme s’accommode d’une part très bien de l’existence
de métiers
réservés aux femmes ou aux hommes (réclamant de la force), d’autre part
d’une
inégalité qui persiste dans les salaires et dans l’accès aux postes à
responsabilité (généralement sous le prétexte qu’elles peuvent tomber
enceintes,
être à la merci
de la mutation de leur mari, etc.). Pourtant le credo de l’égalité peut
être
repris, quand c’est à l’avantage des capitalistes. Il en a été ainsi de
l’autorisation du travail de nuit des femmes : plus de précarité au
prétexte de
l’égalité ! Le capitalisme et la société de consommation ne se lassent
pas de
diffuser des modèles dominants
allant dans le sens de la marchandisation des corps et des sexualités.
Les femmes
doivent toutes être des créatures aux mensurations stéréotypées et
disponibles
sexuellement, les hommes publicitaires sont de plus en plus virils et
musclés.

Et les homosexuels sont aujourd’hui une cible marketing dont les
représentations
publicitaires stéréotypées sont supposées assigner des choix de
consommation dus à
leur orientation sexuelle. Le développement du commerce "gay friendly"
ne s’adresse
qu’à des homosexuels blancs et riches, renvoyant l’homosexualité dans
un ghetto
doré. Les homosexuels pauvres, maghrébins, d’extraction rurale... sont
exclus de
cette identité commerciale, comme les femmes ne répondant pas aux
critères qui leur
sont assignés. Cette injonction à suivre des modèles normés qui
répondent avant
tout aux exigences du développement capitaliste est la source de
frustrations dont
les conséquences peuvent être très graves dans une société où l’image
est la reine
des rapports sociaux : dépression, anorexie, suicide...

La marchandisation des corps bat son plein en société capitaliste et la
prostitution se développe sans cesse. Le fantasme machiste voulant que
beaucoup de
personnes se prostituent par choix est éventé par les
faits : l’énorme majorité des prostituéEs sont sous la coupe de mafias
et de gangs
qui traitent les femmes en objets, que l’on peut à loisir consommer,
torturer et
assassiner. Les Etats qui prétendent "adoucir" leur statut en leur
faisant payer
des impôts ( !) n’en sont que plus hypocrites lorsqu’il apparaît que le
racolage
est puni par la loi.


Nous sommes touTEs concernéEs

La lutte contre la domination patriarcale n’est cependant pas seulement
une lutte
contre des institutions co-responsables des oppressions. Elle est aussi
une lutte
contre des pratiques, préjugés qui sont fortement ancrés dans chacunE
d’entre nous.
C’est en ce sens que les féministes se battent pour faire reconnaître à
touTEs que
le privé est politique. Il appartient donc en particulier aux hommes de
se défaire
de leur construction sociale de genre. En effet, il est bien
confortable de
s’élever contre les positions de l’Eglise ou la
publicité sexiste sans remettre en cause des comportements que l’on a
soi-même
acquis par le biais d’un conditionnement continu et qui place les
hommes dans une
position dominante, domination qui peut
paraître naturelle ou involontaire. Pourtant cette domination persiste
dans tous
les milieux, y compris au sein des cercles militants, où l’on ne compte
plus les
cas de violence conjugale ou de viol, et où la domination patriarcale
se traduit
par une présence très majoritaire d’hommes, par une répartition de la
parole très
inégalitaire, par une répartition virile des tâches évidente.

Les femmes les gays, les lesbiennes, les transgenres doivent prendre
leurs luttes
en main et être autonomes, ce qui signifie qu’au titre de leur lutte
contre cette
forme spécifique de domination, les dominéEs doivent être à même de
décider de
leurs modes d’action, d’organisation (notamment en non-mixité), de
leurs objectifs
et de leurs revendications. Les hommes ne doivent pourtant pas rester
inactifs, ils
ont une forme de participation à apporter à cette lutte par leur
présence et leur
accord explicite sur les revendications portées, accepter la mise en
place de
mécanismes favorisant l’accès des dominéEs à la parole et à l’action,
sans
paternalisme. Ils
doivent aussi et surtout travailler à leur déconstruction masculine
afin de cesser
de perpétuer des inégalités dont ils sont généralement, qu’ils le
veuillent ou non,
les principaux acteurs et bénéficiaires tant dans la sphère publique
que dans la
sphère privée.
Les groupes non-mixte hommes sont des outils intéressants pour
travailler sur cette
domination, à condition de ne tomber ni dans la négation de la
spécifité des
oppressions qui s’exercent sur les femmes, gays, lesbiennes et
transgenre ni dans
la culpabilisation : il s’agit aussi pour les hommes de se libérer en
mettant le
doigt sur des pratiques et des comportements et en cherchant à les
résoudre. De
même les hommes doivent se défaire d’une forme de solidarité virile qui
mène
souvent à se taire devant des violences sexistes ou
homophobes, au prétexte qu’elles seraient d’ordre privé ou qu’on ne
connaîtrait pas
tous les tenants et aboutissants de la relation entre l’agresseur et
l’agresséE.


Pour des luttes antipatriarcales radicales !

MilitantEs pour l’égalité totale entre touTEs les individuEs, les
anarchistes
doivent être solidaires et actif/ves dans les luttes antipatriarcales.
Il est
insupportable d’accepter l’idée d’une humanité divisée en genres en
fonction de son
sexe biologique : chacunE doit être libre de disposer de son corps
comme ille
l’entend.
Cela ne signifie pas seulement défendre et étendre le droit à
l’interruption
volontaire de grossesse ou rejeter le mariage religieux. Il s’agit
aussi de
défendre l’amour libre, vieille revendication anarchiste, que l’on doit
comprendre
comme la liberté d’orientation sexuelle et le choix de ses modes de
relation
sexuelle
et amoureuse par chacunE en fonction uniquement du libre consentement
de touTEs les
partenaires et sans usage de la contrainte.

Il ne s’agit pas d’imposer de nouvelles normes mais de lutter contre
celles qui
existent afin de favoriser l’épanouissement des individuEs dans leurs
propres
choix. Le mouvement queer apporte une contribution
importante à ce mouvement de libération en regroupant celleux qui ne se
reconnaissent pas dans les classifications du genre, de
l’hétéronormativité et du
communautarisme. En transgressant ces
barrières sociales, le mouvement queer brouille les cartes pour mettre
en avant la
diversité infinie des sexualités, des rapports à son propre corps dans
une
perspective libératrice. La libération de
touTEs ne se négocie pas ! Elle s’arrache par les luttes et se
poursuivra tant
qu’il y aura des patriarches, des curés et des collabos de toutes
espèces pour
dominer le monde ! Pas question d’excuse culturelle non plus :
l’excision, le
commerce des filles en vue d’obtenir une dot ne sont pas des coutumes
folkloriques
mais des
pratiques barbares qui doivent disparaître. Ici comme ailleurs, le
patriarcat doit
être combattu sur tous les fronts.

Cette domination est présente dans la rue, au lit, dans les médias,
dans nos
familles, au taf... C’est aussi là que nous devons la combattre, en
refusant de
nous taire devant une agression (et en soutenant les agresséEs dans
leurs
démarches), en refusant de laisser passer de "gentilles plaisanteries",
en
dénonçant toutes les avancées des obscurantistes, en étant solidaires
des luttes
féministes, gays, lesbiennes, queer et en faisant tout pour que
progressent le
respect mutuel et l’égalité.
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