Ryad dit n'avoir aucune preuve de la mort d'Oussama ben Laden
WASHINGTON/PARIS (Reuters) - L'Arabie saoudite a déclaré dimanche ne disposer d'aucun élément selon lequel Oussama ben Laden serait mort, jetant une ombre sur une note confidentielle du renseignement français diffusée par L'Est républicain.
Dans un communiqué, l'ambassade saoudienne à Washington écrit que "le royaume d'Arabie saoudite ne détient aucune preuve étayant de récentes informations de presse selon lesquelles Oussama ben Laden est mort".
"Cette information est pure spéculation et ne peut être vérifiée de manière indépendante", poursuit le communiqué.
Rendue publique par L'Est républicain, cette note "non recoupée" de la DGSE datée du 21 septembre indique que "selon une source habituellement fiable, les services saoudiens auraient désormais acquis la conviction qu'Oussama ben Laden est mort".
Le chef du réseau Al Qaïda aurait été victime le mois dernier d'une crise de typhoïde alors qu'il se trouvait au Pakistan, poursuit la note de la DGSE reproduite par le quotidien régional.
Le magazine Time a publié de son côté sur son site internet un article citant une source saoudienne non identifiée selon qui le chef d'Al Qaïda aurait contracté une maladie transmissible par l'eau et pourrait être mort.
Les autorités françaises et américaines ont déclaré samedi qu'elles n'étaient pas en mesure de confirmer son décès.
"Cette information n'est en rien confirmée d'aucune façon que ce soit et je n'ai donc pas de commentaire à faire sur ce point", a déclaré Jacques Chirac lors d'une conférence de presse commune avec Vladimir Poutine et Angela Merkel, près de Paris.
ENQUÊTE EN FRANCE SUR LA FUITE
Aux Etats-Unis, où la capture de ben Laden est une priorité de la guerre contre le terrorisme, personne n'a confirmé l'information. "Pas de commentaire, pas connaissance", a déclaré la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice en réponse à une question posée par des journalistes sur l'article de l'Est républicain.
Une source proche des services de renseignement américain s'est montrée quant à elle plus catégorique: "Nous avons déjà entendu ce genre de chose dans le passé et nous n'avons aucune raison de penser que ce soit différent cette fois-ci."
De même, le Pakistan n'a reçu aucune information de quelque gouvernement étranger que ce soit qui irait dans ce sens, a déclaré un haut responsable gouvernemental.
Le président français a précisé avoir demandé à la ministre de la Défense l'ouverture d'une enquête sur les fuites qui ont permis la publication samedi par le journal lorrain de ce document. "J'ai été un peu surpris de voir qu'une note confidentielle de la DGSE était publiée", a-t-il déclaré.
Le ministère de la Défense a précisé dans un communiqué que ces fuites étaient susceptibles "de constituer un délit passible de sanctions pénales".
Le milliardaire islamiste saoudien n'est plus apparu sur une vidéo depuis la fin de l'année 2004. Son dernière enregistrement audio, authentifié par la CIA, remonte au mois de juillet de cette année. Les Etats-Unis, qui lui attribuent la paternité des attentats de septembre 2001, ont mis la tête du fugitif de 49 ans à prix pour 25 millions de dollars.