LES PAYS DE COCAGNE
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 AF 796 pour Bamako

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buenaventura
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buenaventura


Nombre de messages : 2539
Date d'inscription : 17/02/2005

AF 796 pour Bamako Empty
MessageSujet: AF 796 pour Bamako   AF 796 pour Bamako EmptyLun 28 Mai - 12:08

COMMUNIQURE RESF
Adresse postale : C/o EDMP 8 Impasse Crozatier 75012 Paris -
educsansfrontieres@free.fr / www.educationsansfrontieres.org
Contact sur ce dossier : Jean-Michel Delarbre 06 89 30 86 15 Richard
Moyon 06 12 17 63 81
27 mai 2007


Ci-dessous un texte rédigé par des passagers du vol AF 796 pour Bamako du
26 mai. Pour s?être indigné des mauvais traitements infligés à un Malien
reconduit de force, plusieurs passagers ont été menacés, l?un d?entre eux
interpellé, placé en garde à vue et menacé de poursuites. Pour finir le
vol a été annulé tandis que l?expulsé était évacué en ambulance,
inconscient et langue pendante.
Ces pratiques d?une extrême violence sont inadmissibles. Mais il est
profondément encourageant de constater qu?elles ne sont pas admises et
que, régulièrement, des passagers se révoltent contre elles. Face à cela,
le précédent gouvernement, comme semble-t-il celui qui est en train de se
mettre en place, réagissent par la tentation de criminaliser une réaction
citoyenne
Bien entendu, le RESF assure Michel Dubois et les autres passagers du vol
AF 796 de son entière solidarité. Il exige qu?aucune poursuite ne soit
engagée contre lui ou contre tout autre passager.
Il demande instamment à Air France de prendre ses responsabilités envers
les passagers dont elle assure non seulement le transport mais aussi la
sécurité en condamnant avec la plus extrême fermeté ces violences.
Ce sont les forces de police qui, par leur brutalité, ont contraint les
passagers à intervenir pour les faire cesser devant l?inaction d?Air
France

Le RESF attend des informations sur le sort du passager dont la reconduite
a été impossible. Quel est son état de santé ? Où est-il ? Quel est le
sort auquel il est promis ?

Ces affaires (rappel des précédents en fin de document) ne resteront pas
sans suites. Une défense coordonnée des victimes de la criminalisation de
la solidarité est mise en place.


TEMOIGNAGE DES PASSAGERS DU PARIS-BAMAKO DU 26 MAI 2007

Samedi 26 mai. Vol AF 796 pour Bamako.

Quelques minutes avant la fermeture des portes, des cris au dernier rang
de l'avion. Une reconduite à la frontière classique.

Deux personnes tentent de contenir un homme d'une quarantaine d'années qui
se débat violemment. On croit d'abord à une bagarre entre passagers.
Certains veulent les séparer mais en sont vite dissuadés par les policiers
qui se font alors connaître. S'ensuit une scène d'une grande violence :
l'un des policiers pratique un étranglement sur le passager, l'autre lui
assène de grands coups de poing dans le ventre. Ses hurlements se
transforment en plaintes rauques. Cette tentative de maîtrise dure dix
bonnes minutes, peut-être plus, et suscite immédiatement chez les
passagers un mouvement de protestation qui n'a aucun effet sur les
violences en cours.

L'un des passagers filme la scène avec son téléphone, ce qui énerve un peu
plus la responsable de l'opération, qui menace d'arrestation les personnes
les plus proches et photographie les protestataires.

Pour tenter de faire taire tout le monde, la policière explique que
l'homme n'est pas un simple sans papiers, mais un repris de justice,
soumis à la double peine. Cela semble à ses yeux justifier la méthode et
toute la violence exercée sur lui.

Sous les huées des passagers, l'homme finit par être immobilisé et sanglé.
Il perd connaissance, yeux révulsés, langue pendante, écume aux lèvres. Un
mouvement de panique gagne les policiers. Ils prennent alors la décision
de l'évacuer. Autour de nous, de nombreux passagers imaginent que l'homme
est mort, ce qui fait encore monter d'un cran l'émotion. Des femmes
pleurent, des gens convergent de tout l'appareil, rajoutant à la
confusion. C'est alors qu'une bonne dizaine d'agents de la Police des Air
et des Frontière, la PAF, fait irruption dans l'appareil.

Désigné par la responsable de l'opération, Michel Dubois, qui comme nous
tous avait pris part aux protestations, est débarqué pour auditions.
D'autres passagers, choqués par cette arrestation, sont à leur tour
menacés du même sort.

A bord, on nous demande vainement de nous rasseoir, de nous calmer mais
beaucoup exigent le retour de Michel Dubois. Un des policiers, visiblement
dépassé par la situation, nous propose alors un marché : Michel pourrait
réembarquer à condition que l'expulsé remonte lui aussi à bord. La balle
était donc dans notre camp, nous serions responsable du retard de l'avion,
et même de l'éventuelle annulation du vol. Michel devenait clairement une
monnaie d'échange

Cette proposition inacceptable est d'ailleurs tout de suite contredite par
un policier de la PAF qui annonce la garde à vue de Michel Dubois et
réitère ses menaces à l'égard des passagers qui campent sur leurs
positions.

Le commandant de bord finit par faire une annonce, dans laquelle il fait
état de "manoeuvres" d'un individu refusant d'être reconduit dans son pays
d'origine, et de manifestations d'une minorité de passagers pour expliquer
l'annulation du vol.

Nulle mention des violences dont nous avions été témoin, ni de l'état de
santé du passager pourtant aperçu dans une ambulance stationnée au pied de
l'appareil, toujours inconscient et sous assistance respiratoire.

Nous sommes nombreux, comme Michel Dubois, à être choqués par la barbarie
de la scène, par le traitement excessivement violent qui a été infligé
sous nos yeux à cet homme, fut-il repris de justice, (ce dont il nous est
d'ailleurs permis de douter, puisqu'afin de ne pas attirer l'attention des
autres voyageurs, les policiers avaient d'abord décidé de le faire voyager
sans le menotter).

Nombreux aussi à avoir la désagréable impression d'avoir été pris en otage
par les autorités et profondément choqués par l?attitude du Commandant de
bord d?Air France qui n?est pas intervenu pour faire cesser ces violences
les tolérant même au mépris de la sécurité des passagers qu?il se soit
d?assurer et en prenant la responsabilité de faire annuler le vol
empêchant du même coup des centaines de personnes de faire le voyage pour
lequel elles avaient acheté un billet.

Nous sommes enfin révoltés d'avoir été contraints de devenir complices des
policiers en obéissant aux différentes injonctions et menaces proférées à
notre encontre. Devions-nous laisser se dérouler sous nos yeux des actes
d'une telle brutalité ?

Pouvions-nous accepter l'arbitraire de l'arrestation de l'un d'entre nous
dont le seul tort avait été de s'indigner et de parler avec les policiers
pour tenter de faire cesser la violence ? Il y a là une pénalisation de
la solidarité qui nous semble inadmissible et inquiétante quant à l'état
de notre démocratie.

Nous ne sommes pas assez naïfs pour croire que cette scène est un cas
isolé, une bavure en somme. Nous savons qu'elle se reproduit quasi
quotidiennement, et nous tenons à manifester notre indignation en relatant
les faits le plus exactement possible.

Michel Dubois a été relâché quelques heures plus tard, mais on l?a informé
que des poursuites seraient engagées contre lui. Quant au passager Malien,
nous n'avons aucune nouvelle de lui, et son état de santé ainsi que le
sort qui lui sera réservé dans les prochains jours nous inquiètent au plus
haut point.

Des passagers du vol AF 796.

ANNEXE
Pour mémoire, les cas précédents de répression engagée contre des
militants du RESF ou des personnes ayant agi dans le cadre de ses actions.

* Michel Guérin jugé pour diffamation à l?encontre d?un préfet, sur
plainte du ministre de l?Intérieur de l?époque, M. Sarkozy après avoir
protesté dans un courrier contre l?expulsion du journaliste Elvis Kouanga
Kazeta. Le verdict est en délibéré.
* Florimond Guimard, instituteur de Marseille, accusé de violence en
réunion avec arme par destination pour avoir empêché, le 11 novembre 2006,
l?expulsion d?un père algérien de 2 enfants à l?aéroport de Marignane. En
réalité, il s?est contenté de suivre avec sa voiture le véhicule de police
qui transportait l?expulsé. Il sera jugé le 22 octobre et risque 3 années
de prison et 45 000 ? d?amende.
* Kadidja, passagère du vol Paris-Bamako du 29 novembre 2006 a protesté
avec d?autres contre la présence à bord d?un reconduit qu?elle pensait
être Daïm, étudiant toulousain que ses camarades du RUSF et du RESF
étaient venu défendre à Roissy. Elle risque 5 années de prison et 18 000 ?
d?amende pour entrave à la circulation d?un aéronef.
* Le 2 décembre 2006, François Auguste, vice-président de la Région
Rhône-Alpes, s?adressait aux passagers d?un vol Lyon-Paris pour tenter
d?empêcher l?expulsion d?une famille. Jeté à terre, molesté, placé en
garde-à-vue, il est accusé d?entrave à la circulation d?un aéronef. Il
sera jugé le 26 novembre à Lyon. Il risque 5 années de prison et 18 000 ?
d?amende.
* Tout récemment, quatre militants du Collectif de solidarité avec les
Migrants et du RESF de Méru (Oise), par ailleurs militants FSU et CGT
(dont le responsable de l?UL de Méru) ont été mis en examen pour
diffamation envers le maire UMP de Méru pour avoir taxé de « délation » la
volonté affichée du Maire de dénoncer les prétendus 10% de mariages blancs
célébrés dans un quartier de la ville. Ils seront jugés le 29 mai au TGI
de Beauvais.








à bientôt,

MR
getmr@wanadoo.fr
27/05/2007
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AF 796 pour Bamako
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