LES PAYS DE COCAGNE
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 le monde libertaire

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buenaventura
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buenaventura


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MessageSujet: le monde libertaire   le monde libertaire EmptyVen 14 Oct - 14:03

fédération anarchiste , la librairie, 145 r. amelot a paris

et le journal de eux ...

Sommaire

Faits d'hiver avant la date, par J.M: Raynaud, page 4
L'autruche fière comme Artaban, par F. Ladrisse, page 5
Nouvelles de la tourmente, par P. Schindler, page 5
A côté des trans, propos recueillis par P. Schindler, page 6
La voie suicidaire du capitalisme, parJ.P Tertrais, page 9
L'Alliance syndicaliste, interview d'Alain Pecunia, page 11
Katrina, qu'en dit la presse américaine?, par René Berthier, page 15 Grand
prix « Ni Dieu ni maître » > , par J.M. Raynaud, page 19
La Bible contre la Bible, par Nestor Potkine, page 18
Ici l'ombre, Chroniques alternatives, par Bibo, page 20
Gilbert Laffaille live in Ivry, par Thierry de « Blues en liberté », page
21 Une trace pour Marie Jakobowicz, par René Strubel, page 22
Agenda, page 23

*** Edito

Il faut croire que la lutte contre le terrorisme laisse quelques loisirs.
Ainsi, et malgré la guéguérilla qui l'oppose à Villepin, et dont les
médias nous font croire qu'elle l'occuperait à plein temps, Sarkozy, quand
il a deux heures devant lui, expulse quelques squats, bourre ses charters
d'enfants, ordonne une rafle ou deux et pour finir lance ses hommes à
l'assaut des fronts syndicaux.
Si on en parle dans les médias (et c'est là le seul but de cette
agitation), on est contraints d'admettre que ces actes relevant de
l'inhumain, du barbare, se déroulent la plupart du temps dans
l'indifférence générale. C'est dans l'indifférence qu'on jette à la rue
les plus pauvres, sans solution de relogement au-delà des inévitables deux
semaines d'hôtel. Dans l'indifférence, également, que la chasse aux
sans-papiers s'invite sua sorties des écoles et jusque sous les préaux.
Indifférence, encore, quand la police rafle en plein jour, à Paris et dans
les grandes villes, appliquant des méthodes datant de la guerre d'Algérie,
contrôlant au faciès, embarquant dans des bus prévus à cet effet (bus de
la RATP, transformés pour l'occasion!) de pauvres bougres coupables de ne
pas vouloir se laisser mourir de faim au « pays » . Indifférence,
toujours, quand les gendarmes occupent le port autonome de Marseille,
prennent d'assaut celui d'Ajaccio, lesquels étaient soumis à un blocus
légitime puisque décidé par les travailleurs eux-mêmes, blocus qui visait
à la simple défense de leur outil de travail. Sarko, donc, s'active. Ce
qui n'est pas nouveau. D'aucuns pourraient même en conclure que le pasquin
se disperse. En vérité il n'en est rien. Certes, il bouge beaucoup, il
bouge vite. Mais derrière cette agitation se dessine un projet, une
logique implacable, où ces différents éléments se retrouvent intimement
liés. Ce projet porte un nom: volonté de contrôle total (itaire) de la
population. Charmée par une politique de communication importée des
États-Unis, ladite population semble, pour l'heure, comme envoûtée parle
ministre de l'Intérieur, tel Mowgli succombant au regard de Kaa. Ça ne
durera pas. Nous sommes un certain nombre à refuser le grand sommeil, et à
rester déterminés face au danger représenté par cette somme de pathologies
schizoïdes qui a pour nom Sarkozy. Et puis, nous savons que pour lui seul
compte, en définitive, l'échéance de 2007._Que l'unique bataille qui
vaille est donc celle de l'opinion. Cette bataille, il est loin de l'avoir
;gagnée. À nous maintenant d'ouvrir les yeux, de rompre avec
l'indifférence, de faire en sorte qu'il voie son rêve s'effondrer. Et
qu'il s'effondre avec son rêve.

www.federation-anarchiste.org/ml/
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buenaventura


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MessageSujet: .   le monde libertaire EmptyVen 21 Oct - 14:01

Sommaire

La rupture selon Sarkozy, ou le retour du bâton, par Fred, page 4
Ni la brise hi le froid n'ont raison de l'Autruche, par F. Ladrisse,
page
5 Ni dieu, ni mare, ni franc-maçonnerie, par j.-M. Raynaud, page 5
Belgique, de drôles de méthodes d'enquête, par Hertje, page 6
Brèves en stock, page 7
Solidarité, quand les frontières emprisonnent, par le groupe La
Sociale,
page 8
Y aura-t-il une vie après le pétrole ?, par J.-P. Tertrais, page 9 «
Modèle allemand » et nouvelle gauche, par le groupe de Strasbourg, page
12
Communautarisme ou le cheval de Troie des religions, par C. Nepper,
page
14 La recherche scientifique dans le malaise, par D. Leboeuf, page 15
Le
cinéma espagnol renouvelé par les femmes, par C. Passevant, page l7
Oiseau-tempête, 12e livraison, par J.-L. Debry, page 18
Le curé Meslier et son catéchisme, par N. Potkine, page l9
Ici l'ombre, l'esprit de résistance, par les Chroniques alternatives,
page
20 Mémoire à vif à Limoges, « En finir avec l'enfermement », page 21
Dansons la Ravachole, en braille, page 22
Agenda, page 23


*** Edito

Dominique de Villepin peut pavoiser, les prolos de la SNCM ont repris
le
boulot et lui n'a rien lâché, même pas le paiement des jours de grève.
Mais il doit un grand merci aux médias qui ont à cette occasion déversé
un
flot dé propagande en faveur du système capitaliste et, de l'économie
de
marché. Les repreneurs, ces prédateurs de la finance, à l'affût des
dividendes et de la plus-value, ont porté fièrement le masque des bons
samaritains au secours d'une -entreprise en danger et de son personnel,
tandis que les grévistes, défendant leur outil de travail et le service
public, ont été présentés comme des irresponsables, voire des
terroristes,
coupables du sabordement de la SNCM.
La surenchère d'effets d'annonce et d'actions d'éclat qui jalonne la
pseudo-compétition, à laquelle se livre le Premier ministre et le
ministre
de l'Intérieur pour accéder à la magistrature suprême, se fait au
détriment des plus démunis d'entre nous. Ce sont ,la baisse de l'impôt
sur
les grandes fortunes, Cènsée freiner la fuite des capitaux vers les
paradis fiscaux; la participation aux frais à hauteur de dix-huit euros
lors d'opérations médicales lourdes, censée boucher le trou de la
Sécurité
sociale que l'État et les grandes entreprises creusent allégrement en
refusant de payer leur quote-part. Ce sont les rafles de basanés dans
les
quartiers populaires, censées réduire une immigration plus ou moins
clandestine qui alimente en main-d'oeuvre un patronat esclavagiste pour
qui le profit vaut plus que la vie humaine; c'est aussi l'expulsion en
fanfare des pauvres, relégués dans des logements laissés en décrépitude
depuis des années par des propriétaires pour qui ils ne sont qu'un
placement spéculatif, alors que des milliers de logements neufs sont
vides, en attente de locataires ayant les garanties suffisantes pour
payer
les loyers exorbitants. La gauche parlementariste ne proteste que du
bout
des lèvres contre ces saloperies qui n'ont d'autres raisons d'être que
la
promotion médiatique et le racolage vies voix se reportant sur le Front
national, sachant qu'elle-même utiliserait les mêmes artefacts. Le
modèle
allemand est là pour mettre en évidence que la droite et la gauche ont
le
même projet de société: une société où la classe dirigeante, appuyée
par
la bourgeoisie, entend mettre au pas ceux qui n'ont que leurs bras et
leur
sueur à offrir contre la maigre pitance qui leur permettra de survivre.
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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptyLun 31 Oct - 18:09

L'éditorial :

Les saisons se succèdent, et les litanies sur le mouvement social les
suivent. La rentrée, que les directions des boutiques syndicales
promettaient d'être chaude, voire au moins mobilisée, n'a été que
tiède,
et-encore!
Il est toujours vrai qu'un mouvement ne se décrète pas, mais le
freinage
et l'enlisement, ça doit s'apprendre dans les-écoles de permanents
syndicaux.
Encore convalescent, Chirac s'est offert une « petite promenade » de
santé
dans la région lyonnaise. Il aurait même trouvé une agence ANPE où tout
le
monde était content. Il est vrai qu'il était là en service commandé
pour
soutenir la politique du gouvernement sur l'emploi. Le Conseil d'État
ayant validé le contrat nouvelle embauche (CNE) qui autorise maintenant
les embauches au rabais, le chef de l'État pouvait parader sur sa
conception de la « lutte contre le chômage » !

Pendant ce temps, à l'Assemblée nationale, on aménage des nouvelles
choses
pour ceux qui profitent de l'exploitation des autres. En 2007, un
nouveau
barème d'impôt sur le revenu creusera encore les disparités. Des médias
ont même trouvé une belle formule: « Réforme spéciale grands patrons. »
On
vit une période formidable!

Moins médiatisée que l'enlisement de Marseille, la fin de la grève des
salariés de COMEX (réseau des transports urbains de Nancy) a vu la
naissance d'un accord prévoyant une augmentation de 1, 7 % des salaires
pour le-1- janvier 2006. Ils avaient demandé 8 % et engagé leur
mouvement
le 4 octobre...

Vous avez dit rentrée sociale? Pour en rajouter au tableau, la
privatisation de la SNCF est déjà en marche. Le Sénat a voté « dans
l'urgence » une loi pour mettre fin au monopole de l'entretien des
nouvelles lignes. Privatisation de la maintenance, et après?
Quant à la gauche décomposée, j'ai encore à l'esprit une affiche faite
par
des camarades en 1970: « Comme ton patron, adhère au PS. »
Rideau!

Sommaire :

L'après SNCM, par J.-P. Levaray, page 3
Faits d'hiver en octobre, par J.-M. Raynaud, page 4
Une Autruche endimanchée, par F. Ladrisse, page 5
Rififi machiste au PS, par R. Paradis, page 5
Emploi et séropositivité ne font pas bon ménage, par P. Schindler, page
6
Nouvelles des fronts: en attente du sauveur suprême?, par Hugues, page
7
Action en soutien à Faty contre Accor, page 8
Anarchie et décroissance, par J. Monjot, page 9
La technologie sous l'oeil avisé de N. Potkine, page 12.
Argentine: l'expropriation a du bon, par B. Pérez, page 13
Exclusivité: Rahan et les transports, par le Dr Martius, page 15
Ludovic Bablon, un pamphlétaire utopiste?, par P. Ducira, page 18
Les voraces de Lyon, par A. Sizaire, page 19
Baulenas, le Manchette catalan, par le Furet, page 20
Le mouvement, page 21
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste

Chaque jeudi en kiosqie, 24 pages couleurs, 2 euros

[ expéditeur/expéditric <farouen(a)no-log.org>
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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptyJeu 17 Nov - 13:12

Le sommaire :

Environnement : petite chronique d’une grande catastrophe annoncée, par
Patrick Schindler, page 3
L'obscurantisme qui rend fécond, par Le Furet, page 5
Une Autruche épargnée par le HSN 1 , par F. Ladrisse, page 5
Retour sur le conflit de la SNCM, par Fabrice, page 6
Brèves en lutte, page 7
L'amiante pour se débarrasser de la classe ouvrière, par Thierry, page
8
Des services publics qui se ferment au grand public, par Nathan, page 9
Suspension de la suspension de peine, par P. Pasek, page 10
Morale et justice proudhonienne, par J. Langlois, page 11
Jean-Luc Porquet, la noblesse toujours privilégiée, par N. Potkine,
page
14 Entrisme dans les collectifs de soutien, par Thierry; page 15
Cinéma, l'Enfant des frères Dardenne, par H. Hurst, page 17
Les déserteurs dans les bacs, par Daniel, page 18
Pourquoi travailler? par J.M. Bougiraud, page 19
Ici l'ombre page 20
Lettre au juge, par J.M. Raynaud page 21
Culte de Jean-Paul II à Ploërmel, par Jacqueline, page 22
Agenda, page 23

Et l’éditorial :

Les pigeons que nous sommes craignent l'arrivée de la fameuse grippe
aviaire qui doit décimer, selon les plus pessimistes des pseudo experts
scientifiques, un tiers de la population mondiale. Déjà la rédaction du
Monde libertaire a eu du mal cette semaine à tirer la tête de (autruche
hors du sable où elle (avait fourré, affolée par (arrivée des cigognes
clandestines qui font fi des frontières. Il a fallu persuader le
volatile
apeuré que, si son plumage avait terni; cela n'était pas dû à la grippe
autrefois espagnole, aujourd'hui asiatique, mais que, si elle se
secouait
un peu, ce dit plumage redeviendrait tout aussi coruscant qu'avant. Les
renards qui nous gouvernent se réjouissent de voir que leur stratagème
pour affoler la basse-cour fonctionne à merveille, et que, pendant ce
temps, ils peuvent faire main basse sur le poulailler.

Tsunamis, ouragans à répétition, tremblements de terre et auges
soubresauts de notre planète martyrisée, font beaucoup plus de victimes
que la pandémie annoncée. Il est vrai que la plupart des catastrophes
naturelles sont inévitables, mais il est curieux de voir que, pour la
première fois depuis longtemps, les météorologues ont dû recourir à
l'alphabet grec pour, nommer les tempêtes tropicales, leur liste de
noms
étant venue à épuisement. Il est tout aussi curieux de constater
(importance croissante de ces phénomènes météorologiques. Tout
rapprochement avec le réchauffement de la planète est, bien entendu,
nul
et malvenu. Bien sûr, (épidémie venue de Chine, le péril jaune, est un
meilleur épouvantail que le risque d'inversion du Gulf Stream dû au
réchauffement des eaux arctiques. L'une est due à un virus étranger au
nom
imprononçable (H5 N1), (autre est dû à la trop grande cupidité des
industriels qui polluent nos vies et notre planète.

Que font nos gouvernants! Ils privatisent les services publics, ou du
moins ce qu'il en reste. Les transports, (énergie, pourquoi pas
l'Éducation ou la Santé seront bientôt jetés en pâture aux
investisseurs
avides, afin que ces services', dont tout le monde a besoin, soient
soumis
à la loi du profit, et gérés selon le mode de la croissance continue.
Si
cela flatte les intérêts des magnats de la finance, qui vont pouvoir en
faire des bulles spéculatives garanties par l'État, il est clair que,
pour
nous, autrefois usagers de ces services et devenus clients captifs dans
le
nouveau langage de nos exploiteurs, nos intérêts seront bafoués, foulés
au
pied de ce moloch qu'est devenu le sacro-saint marché. Où est là-dedans
le
prétendu intérêt général censé légitimer l'Etat ?

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste

Chaque jeudi en kiosque, 24 pages couleurs pour deux euros
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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptyMer 30 Nov - 16:21

Spécial 28 pages, dossier sur les émeutes et défense des services
publics

L’éditorial :

Les médias, « aveuglés » par ce qui se passe dans les banlieues
parisiennes et ailleurs, ont beau jeu de passer sous le coude ce qui se
passe dans le monde du travail. Pourtant, si la grève de la RTM a
repris
ce dernier week-end à Marseille, le gouvernement s'attaque à la
légitimité
de la grève du 21 novembre. Le président de la SNCF (Louis Gallois) a
même
qualifié,d'« artificiel» le motif invoqué par les principaux syndicats
pour déposer leur préavis pour lundi prochain. Comme pour Marseille,
combattre les dangers de la privatisation n'est pas (selon les énarques
qui nous régentent) dans le rôle du syndicalisme; celui-ci devrait se
contenter de revendications salariales.

La manifestation du 19 novembre serait-elle aussi illégale? Faudrait
voir.
Une mobilisation générale pour la défense du service public ne traite
pas
de question de salaires, mais conserve un caractère syndical. Donc deux
poids deux mesures. Dans ce panorama. social, où faut-il voir la
vérité,
ont faut-il espérer dans l'avenir?
Ou alors faut-il, comme l'écrit judicieusement Françoise Blum dans un
quotidien hexagonal de l'après-midi, penser que les médias dictent la
réalité à la réalité? Qu'une grève n'est « légitime » que si elle passe
au
« 20 heures ». Faut-il faire preuve de « menaces criminelles » pour
accéder aux étranges lucarnes? L'actualité et puis après? C'est là tout
le
problème !

Demander la démission d'un ministre, tout le monde le fait dans les
couloirs, mais ces « gamins » le font dans la rue. En fait, comme
l'écrit
la précitée « il ne s'agit pas d'une révolte ouvrière, mais d'une
révolte
d'enfants de la classe ouvrière ».

Les aïeux des jeunes français issus de l'immigration ont été recrutés
par
les entreprises françaises pour reconstruire la France après la
Libération. «Logés »dans des bidonvilles, ils ont édifié les HLM où
sont
parqués leurs descendants et d'autres! Question insertion sociale, ce
n'est pas l'espérance d'une nouvelle vie.
Demandez donc à ceux qui, à l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois, sont «
embauchés »pour des missions de quelques mois et sont remplacés par des
ouvriers d'origine française !

Bon, à part tout cela? Les expulsions parisiennes sont encore
malheureusement à l'esprit. -Rue de la Fraternité dans le 19e
arrondissement, l'immeuble anciennement occupé est déjà en vente.
Paraîtrait que c'est un loft pour des artistes! Leur monde du marché
poursuit son cours, à nous d'enrayer la machine!

Et le sommaire :

Lutter pour des services publics libertaires, par Alex, page 3
Défendre et reconquérir les services publics, par Virginie Benito, page
4
l'autruche persifle tous azimuts, par F. Ladrisse, page 6
Brèves en lutte, page 7
Les cheminots montent au créneau, par julien, page 8
Pas de justice, pas de paix, communiqué du Secrétariat aux relations
extérieures de la FA, page 9
Brève de comptoir à Ivry, explications, par Laurent Fouillard, page l0
«
Fracture sociale » ou fracture totale ?, par J.-P. Garnier, page 11
Après
les émeutes..., par Fred de Besançon, page 13
Hipponyme et copronyme en banlieue, par jacques Langlois, page 14
Ça flambe!, par Laurent du groupe de Strasbourg, page 16
Rubrique internationale du « racisme ordinaire», par Patrick Schindler,
page 17
Palestine, solidarité concrète, par Geneviève Coudrais, page 18
Mateo Alaluf de l'Université libre de Bruxelles, interview par Hertje,
page 19
Allain Leprest, le chanteur et ses bonnes nouvelles, propos recueillis
par
Frédo Ladrisse, page 21
Au sujet de la vieillesse ardente, par Marielle Giraud, page 24
Ici l'ombre, Chroniques alternatives, page 25
Vie du mouvement, Radio libertaire, page 26
Agenda, page 27

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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptyVen 2 Déc - 14:09

L’éditorial :

Les banlieues sont pacifiées, la révolte qui a grondé s'est apaisée,
mais
les raisons qui l'ont provoquée restent, elles, bien présentes. Les
technocrates des différents ministères vont maintenant, confortablement
installés à leur bureau dans les beaux quartiers, analyser les causes
du
ras-le-bol de ceux que les politiques ont refoulés dans ces foutoirs
urbanistiques que sont les cités qui, ces quarante dernières années,
poussent comme des champignons vénéneux dans la périphérie de nos
grandes
villes. Gageons que les solutions que ces cols blancs à la solde des
capitaines d'industrie et des rapaces de la finance vont nous pondre,
consisteront surtout en un plus draconien contrôle social, de manière à
pouvoir exploiter avec plus d'efficacité ces réserves de main-d'oeuvre
bon
marché. Que de belles promesses électorales en perspectives !

Il faut croire que la répression et (isolement ne suffisent plus à
contenir la révolte; maintenant c'est la démocratie et les libertés
individuelles que l'on suspend à ceux qui, avant qu'ils ne se
soulèvent,
étaient déjà relégués dans les oubliettes de l'économie et de la
politique
par les racailles qui nous gouvernent. Trois mois d'état d'urgence,
voilà
ce qu'ont voté les deux chambres censées garantir la démocratie. Il
faut
dire que les faux derches qui siègent confortablement dans ces
institutions n'ont jamais hésité à donner leur aval aux dictateurs qui
le
leur demandaient. Comme en 1940 à Philippe Pétain, ou bien pendant la «
pacification » de (Algérie. À cette époque les pouvoirs que les
parlementaires out octroyé à (armée en Algérie ont permis à celle-ci de
commettre en toute impunité des crimes de guerre que nos députés et
sénateurs se sont empressés d'amnistier par la suite, privant de ce
fait
les générations futures d'une information objective quant aux atrocités
commises. Pendant trois mois, notre liberté de circuler, de nous
exprimer
à travers des publications, des théâtres, le cinéma, etc. et même de
nous
réunir comme bon nous semble, restera à la discrétion de M. le préfet.
Si
c'est comme cela que ces messieurs veulent donner l'exemple de la
démocratie à la jeunesse, alors celle-ci ne sera pas longue à
comprendre
que tous leurs beaux discours se résument à une phrase: « Soit jeune,
chômeur, précaire et pauvre, mais surtout ferme ta gueule! »

Et le sommaire :

Obligation de résultat, par Jean-Pierre Levaray, page 3
Étatisme et syndicalisme, choix et stratégies, par A. Pierre, page 4
Nouvelles des fronts, de l'Hexagone à l'Europe, par Hugues, page 5 À la
porte les étrangers?, par M. Rajsfus, page 6
L'autruche brave le froid et maintient sa vigilance, par Frédo
Ladrisse,
page 6
Brèves et autres, page 7
Strasbourg et la barricade des quartiers, par P. Sommermeyer, page 8
Circulez! Circulez, explications par A. Sulfide, page 9
Lyon et la révolte dans les quartiers pauvres, par Manolo, page 11 La
politique parisienne, bas les masques, par J-L. Debry, page 12
Faits d'hiver, pas si timbrés que ça, par J-M. Raynaud, page 14
Les veuves de Dunkerque, par Thierry , page 15
Pologne, les anarchistes de Poznan appellent à la solidarité, page 16
Science sans conscience et domination, par Thomas, page 17
Le Réseau éducation sans frontières, par A. Sizaire, page 19
Dormez citoyennes, les étoiles s'occupent de vous, par N. Potkine, page
20
A propos de Mai 68 et du cinéma, par Bélial, page 21
Jean Dassonval à la librairie du Monde libertaire, par A.Rober, page 22
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23

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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptyDim 5 Fév - 17:10

Éditorial :

En fin de règne, notre président de la République commence à se
demander
ce qui restera de sa décennie au pouvoir. Lors de sa dernière campagne
électorale, il avait promis aux restaurateurs, domaine professionnel où
le
Smic est le plus bas et où l’exploitation est l’une des plus fortes
(non-paiement des heures supplémentaires, cadences infernales…), de
baisser leur TVA à 5,5 %. En tant que partisan de l’égalité économique,
cette baisse de TVA aurait de quoi nous séduire, cette taxe étant l’une
des plus inégalitaires qui soit. Mais la catégorie
socioprofessionnelle,
pour laquelle notre chef de l’État s’est battu sans espoir au sommet
européen, regorge de petits boutiquiers lepénistes qui n’auraient eu
aucune intention de répercuter ce pourboire présidentiel sur leurs
consommateurs, mais bien au contraire de se mettre dans la poche ce
surplus de bénéfice. Une autre occasion de montrer sa magnanimité est
le
paragraphe de la loi destiné à rendre aux harkis leur dignité que les
gouvernements français leur avaient spoliée, dans lequel des
nostalgiques
de l’OAS avaient glissé en catimini une obligation pour les enseignants
de
mettre en valeur le rôle positif de la colonisation. Bien sûr, dans le
cadre de cette loi, il n’est pas fait allusion à la colonisation des
Gaulois par les Francs. Il s’agit de cette atroce parenthèse coloniale
en
Afrique initiée par Badinguet – l’empereur d’opérette qui assit la
dictature bourgeoise des maîtres des forges, des banquiers et autres
grands industriels – et établie par les républicains massacreurs de la
Commune de Paris. Bottant en touche vers le conseil constitutionnel, le
croquant nous donne encore une fois un aperçu de sa veulerie. Pendant
ce
temps, le gouvernement essaie de nous faire prendre des vessies pour
des
lanternes en nous présentant la casse du Code du travail comme une
formidable chance pour les moins de 25 ans et les plus de 50 ans
d’entrer
ou de rester dans le monde du travail. Il faut être vraiment abrutis de
propagande pour ne pas voir dans ces nouveaux contrats d’embauche un
pas
vers la généralisation de la précarité. Les grandes entreprises
multinationales comme SEB tentent de nous faire comprendre que jamais
nous
ne serons concurrentiels face aux ouvriers chinois, et que nous devons
nous résigner. Plutôt que de nous résigner à être les jouets jetables
des
boursicoteurs en manque de plus-value, il est temps de nous lever, de
nous
émanciper de tous ces doryphores qui nous épuisent, pour, ensemble,
prendre nos affaires en main et les gérer nous-mêmes.

Le sommaire :

Le CPE, Contrat de Précarité et d'Esclavage, par fred, page 3
Société de consommation, à base de képis, par André Sulfide, page 4 De
l'homophobie, par P, Schindler, page 5
L'autruche ne sort pas au ski, par frédo Ladrisse, page 5
Brèves tous azimuts, page 6
Nouvelles des fronts, par Hugues, page 7
Des anarchistes israéliens au village de Bil'In, anarkismo,net, page 8
Dossier Autogestion, entretien avec daniel de la CNT-PTT, page 9
Autogestion : l'autogestion anarchiste, page 11
Autogestion : XXV ième Congrès de la Fédération anarchiste italienne,
page
13 Autogestion : l'exemple argentin, par Miguel Angel Solis, page 14
Vivre avec la crise, de David Futerman, par Solange Bidault, page 15
Riviera, interview de Vahina Giocante, par Heike Hurst, page 17
Neuilly, une ville plus bleur, par Alex, page 19
Ici l'ombre, boum ! et chroniques alternatives, page 20
L'interprétation du Coran, par Eric Vilain, page 21
Augustin Souchy, Attention anarchiste ! et Radio libertaire, page 22
Agenda militant, page 23


Et en prime un article du journal :

Le gouvernement continue et accentue sa politique antisociale de
démolition des acquis sociaux et du droit du travail. Nouvel avatar
prévu
pour les jeunes, le « contrat première embauche » qui instaure, comme
le «
contrat nouvelle embauche », une période d’essai de deux ans durant
laquelle le patron peut virer les gens du jour au lendemain par une
simple
lettre recommandée avec accusé de réception. La bataille idéologique a
commencé au niveau des médias pour nous faire accepter ce nouveau
contrat,
et le gouvernement nous traite encore de « réactionnaires ».
Rappelonsnous
les propos de Mme Parisot, nous incitant à accepter la précarité du
travail puisque tout dans la vie est précaire (l’amour, la santé).
C’est
justement parce que tout est précaire que le mouvement ouvrier s’est
doté
de formes de solidarité sociale (assurance chômage, maladie, mutuelles,
etc.). La crainte que l’on puisse avoir, c’est justement par rapport à
la
représentation du travail chez les jeunes. Nombreux sont celles et ceux
qui ne se voient pas faire le même boulot pendant quarante ans. Cet
état
d’esprit peut très bien être mis à profit par le gouvernement et le
patronat. Ils oublient un peu vite que le « contrat à durée
indéterminée »
n’est pas une communion avec l’entreprise qui deviendrait sa nouvelle
famille (avec le patron pour papa, beurk!), mais qu’il offre une
sécurité
en matière de droit du travail, des droits supplémentaires, des
indemnités
en cas de licenciement, des droits à la formation. Dire que le CPE est
un
CDI, mais avec une période d’essai de deux ans, est une vaste
escroquerie.
Dire que les jeunes auront droit à des indemnités quelle que soit la
durée
de travail est une vaste escroquerie. Dire que les jeunes auront droit
à
de la formation professionnelle est une vaste escroquerie. Non aux
luttes
divisées De leur côté, que préparent les syndicats et les autres
organisations « représentatives »? Une manifestation, le 7 février,
soit
une semaine après sa discussion au Parlement. Le temps de mobiliser, me
direz-vous. Du temps perdu, oui. De leur côté, les fonctionnaires sont
appelés à manifester le 2 février pour la défense du pouvoir
d’achat.Triste perspective d’une journée molle dont on n’attend que peu
de
choses si ce n’est la perte d’une journée de salaire. Sûr qu’avec ces
minigrèves clairsemées tout au long de l’année, on va aider l’État à
boucler son budget! On pourra alors réclamer des miettes. S’organiser
pour
mieux lutter Certes, il faut du temps pour faire passer l’info et
s’organiser – d’où le rôle et l’utilité des syndicats et autres
collectifs, réseaux, groupes de lutte permanente dont la réactivité
doit
être rapide et efficace. Les jeunes lycéens ont gardé les réseaux de
lutte
de l’année dernière et sont prêts à repartir dans la bataille, même si
certains en ont soupé des coups de matraque, des procès, des
intimidations
de toutes sortes. Comme toujours, c’est de la base que doit venir
l’esprit
de révolte. Les jeunes commencent à s’organiser. Espérons qu’ils seront
présents dans la rue le plus tôt possible, qu’ils rejoindront les
cortèges
syndicaux (du 2 février, par exemple) en les dynamisant. Les mois
prochains doivent permettre de faire le lien entre tous les
travailleurs
(du privé et du public), les privés d’emploi et les futurs salariés: –
Pour la défense et l’amélioration des salaires, mais aussi des
conditions
de travail, pour la réduction du temps de travail et l’embauche sur la
base de CDI, – Pour le partage des richesses, c’est-à-dire l’arrêt, y
compris violemment, de la spéculation boursière, la réappropriation des
biens par la collectivité. – Pour la mise en place d’alternatives et
d’expérimentations sociales anticapitalistes, pour la réappropriation
par
les salariés des entreprises en liquidation. Les anarchistes ont toute
leur place dans ces combats.

Fred groupe Proudhon FA, Besançon

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste,
adhérente à
l'Internationale des Fédérations Anarchistes.

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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptyDim 12 Fév - 16:10

*** Le sommaire :

Un nouveau mur des lamentations, par jean-Pierre Garnier, page 3
SEB; C'est Cuit !, par D'jo, page 5
L'autruche, c'est pas du cochon, par F. Ladrisse, page 5
Enseignants ou flics, il faut choisir, par Josef Ulla, page 6
Palestine, un tsunami intégriste ?, par Eric Vilain, page 8
Check-point et tramway colonial, page 12
Militaire rime avec nucléaire, par Daniel, page 14
Toujours le cochon..., par Nestor Potkine, page 16
La Charte d'Amiens, par David Rappe, page 17
La chasse aux pauvres en toutes saisons, par Patrick Schindler, page 19
Chauffe, chauffe la Terre ! par Alex, page 20
Maurice Rajsfus et la flicaille, par Sita Jacaré, page 23
Les services publics dans le dernier Réfractions, page 25
L'appel à la peine de mort, par J. Lesage de La Haye, page 26
Agenda, page 27

Et l'éditorial :

Comment faut-il nommer ce début de xxe siècle? Grand bond en arrière ou
régression tous azimuts, on sait plus que penser. Tout ce que le
mouvement
ouvrier avait gagné sur les profits patronaux, protection sociale,
qualification professionnelle reconnue... tout ce qui constituait le
Code
du travail part en lambeaux. Côté culture, Les Bronzés 3 (dont au moins
deux acteurs sont amis du ministre de l'Intérieur!) fait un tabac au
boa
office. Henri Langlois, figure emblématique de la Cinémathèque
française,
doit se retournée dans sa tombe.
Côté débat d'idées, ce qui reste du « siècle des Lumières » semble bien
assombri par l'obscurantisme religieux. Aux oubliettes Voltaire,
Diderot
et Beaumarchais (« Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge
flatteur », toujours à la une du Figaro! ).


Dans l'affaire des caricatures de Mahomet, tout le monde, dessinateurs
de
métier ou pas, a en tête des dessins satiriques d'il y a vingt ou
trente
ans et se demande si aujourd'hui ils pourraient être publiés ou pas.
Cela
concerne tous les dessins et caricatures et pas seulement ce qui en ce
début de février 2006, agite les médias. Reiser, collaborateur émérite
de
Hara-Kiri des années 1960, ne pourrait-il pas être interdit
aujourd'hui?
L'intégrisme religieux se nourrit de la pauvreté et de l'inculture,
mais
tant qu'il s'accommode des lois du marché, il a droit au respect des
partisans politiques de l'État policier.

Il n'y a pas eu en Europe de caricature de Bouddha, de Brahma ou de
Shiva,
donc le métallurgiste indien de Mittal Steel peut continuer son OPA sur
Arcelor dans un nouvel épisode de la bataille de l'acier. En Inde, dans
les chantiers d'Alang qui sont censés accueillir le Clemenceau et son
amiante, les travailleurs sont payés de 1 à 2 piastres par jour (30 à
60
euros par mois). Ils proviennent en majorité de provinces «arriérées »,
de
souche paysanne, pauvres et analphabètes. Le capitalisme à la sauce
indienne peut se montrer conquérant dans la vieille Europe!

Il y a quelques années, aux Chroniques syndicales de Radio libertaire,
nous avions reçu des camarades de Citroën Aulnay qui nous racontaient
comment. ils avaient été recrutés au Maroc dans le Haut-Atlas. Ils
avaient
des muscles et ne savaient pas bien lire et écrire. Quelque années plus
tard en France, ils étaient syndiqués et en grève. La même chose peut
arriver en Inde!

Quant à notre douce France et à la bataille du contrat première
embauche,
ça suit son bonhomme de chemin. On aimerait être sûrs que ça aille plus
loin.


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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptyJeu 16 Fév - 16:44

Le sommaire :

Histoire de verrous, par Fabrice, page 3
Ils veulent nous tuer, par Laurent, page 4
L’autruche contre les faux culs, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Nouvelles des fronts, par Hugues, page 7
Du bon usage de la caricature, par Le Furet, page 8
Palestine à la Hamas, par É. Vilain, page 9
Les armées à l’âge du fer, par Dr Martius, page 12
L’extrême droite et les petits maires ruraux, par P. Schindler, page 14
Chili, une victoire féministe ?, par Jocelyne, page 15
Bolivie : Evo et les filles d’Ève, par M. Galindo, page 17
1906. Le congrès de la « charte » d’Amiens, par M. Chueca, page 18
Programme du colloque sur la charte d’Amiens, page 19
Ici l’ombre, rock hardi et chroniques alternatives, page 20
Hommage à Alain Pessin, par Claire Auzias, page 21
Manif sans-papiers du 25. Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23


L’éditorial :

On nous manipule, ça pue !

Afin de casser le Code du travail, pour fournir au patronat une
main-d’oeuvre flexible et corvéable à merci, le gouvernement nous
présente
comme une avancée sociale sa loi sur « l’égalité des chances », qui
ramène
à 14 ans l’âge d’entrée en apprentissage et prolonge la période d’essai
des contrats de travail à deux ans. Faisant suite à plusieurs décennies
de
politique contre le chômage consistant à faire cadeau aux patrons des
charges sociales ou des taxes professionnelles, et parallèlement à
jongler
avec les chiffres et multiplier les radiations pour trafiquer les
statistiques, cette loi s’inscrit dans la lutte du patronat contre les
droits des travailleurs. Sous les sacro-saints prétextes de la
compétitivité et de l’économie de marché, on cherche à nous faire
croire
que les maigres droits qu’ont acquis ceux-ci en plus de cent ans de
luttes
sont maintenant obsolètes. De fait, c’est le rapport de force qui a
changé. Les grandes centrales syndicales, survivant plus de par les
subventions gouvernementales et patronales que par les cotisations de
leurs adhérents, ne sont plus le relais des revendications des
travailleurs, mais les accompagnants des politiques gouvernementales
servant à faire passer la pilule. Preuve en est la manifestation du
mardi
7 février dernier, où l’appel à manifester n’était pas accompagné, au
niveau confédéral, d’un préavis de grève; cela ressemble à un sabotage
visant à limiter l’ampleur des manifestations.

Le résultat est là, après le médianoche de quelques dizaines de
parlementaires attardés pour adopter l’amendement sur le CPE, Galouzeau
de
Villepin usa du stratagème de l’article 49-3 de la constitution pour
imposer cette loi au mépris de la démocratie.

Dans le monde Cependant, l’affaire dite « des caricatures de Mahomet »
est
un bon exemple de manipulation médiatique de l’opinion, d’un bord comme
de
l’autre. D’un côté le clan de ceux voulant nous faire croire au choc
des
civilisations, qui sous prétexte de liberté d’expression, publient des
caricatures servant à stigmatiser l’intégrisme de certains musulmans.
De
l’autre côté des leaders musulmans qui sautent sur l’occasion pour
affirmer leur emprise sur leurs coreligionnaires en dénonçant là-dedans
la
décadence de l’Occident. Les lobbies militaro-industriels, soutenus par
le
méthodiste évangélique président des États-Unis, se frottent les mains
et
jettent de l’huile sur le feu en dénonçant la Syrie et l’Iran comme les
maîtres d’oeuvre des manifestations contre les ambassades, engrangeant
ainsi de nouvelles raisons pour déclarer la guerre a ces tenants de
ressources pétrolières indispensables à leur développement.


Et en prime un article de Laurent, du groupe libertaire d’Ivry (FA)

« ILS VEULENT NOUS TUER ! »

Ces mots étaient peints sur une banderole lors d’une mutinerie de
prisonniers en 1985. Ils étaient jetés à la face de la société,
balancés à
l’extérieur par ceux de l’intérieur. « Ils veulent nous tuer. » C’est
ce
que nous sommes nombreux à ressentir aujourd’hui, du bon côté, celui où
l’on est « libre et citoyen ». Parce que tout simplement on ne peut que
survivre avec des boulots précarisés, la peur au ventre de ne pas y
arriver, de ne pas payer le loyer, ni offrir des vacances à ses gosses,
ni
rembourser les crédits, avec l’angoisse du grand plongeon dans la
misère,
l’exclusion, la rue. Nous vivons une terrifiante et paralysante
insécurité
sociale qu’un de mes voisins résumait plus crûment:

« Ces ordures nous tiennent par les couilles! »

Une autre insécurité, celle-ci mise en scène dans un grand show
sécuritaire médiatique et quotidien, a offert aux politiciens la
possibilité de « briser un tabou sur la sécurité » (PS), puis de prôner
la
« tolérance zéro » (Sarkozy). La machine à punir marche à plein
rendement
et ne peut que se développer et s’emballer, tout à l’image du
capitalisme.

Une proportion importante de sondés (70 % selon certains sondages)
rejette
la politique sociale du gouvernement. La même proportion soutient sa
politique sécuritaire! C’est avec le sécuritaire qu’il gagne, du moins
pour l’instant. Mais que gagne-t-il? Il gagne à faire grimper le «
trouillomètre » le plus haut possible.

Le gouvernement ne sera pas victorieux sur la bataille de l’emploi et
il
le sait. Des travailleurs qui sont terrifiés, désarmés, seront
incapables
de voir que le remède sécuritaire implique une logique aux conséquences
infiniment plus graves que le mal censé être combattu.

« La peur c’est le chantage du pouvoir », chante Bernard Lavilliers.
Lorsque la raison, la solidarité et la combativité s’effondrent ;
lorsque
les individus ont peur, se sentent faibles, alors l’homme providentiel,
fort, courageux est là, en embuscade. Sarkozy aujourd’hui ou un autre
demain, il est toujours là, ministre à poigne, Bon Berger ou Duce, mais
ça
peut-être aussi une Dame... de fer. Cette hystérie sécuritaire avec sa
théorie de la tolérance zéro est l’autre volet d’une guerre menée
contre
les acquis sociaux, des acquis qui partent en lambeaux, des acquis qui
portent mal leur nom. Car rien n’est jamais acquis dans une société de
classes.

On peut dresser le bilan des défaites, lister toutes les mesures
antisociales adoptées. Mais prenons garde de ne pas sombrer dans le
défaitisme ou de regarder tout ça comme un mauvais film. Ce serait
faire
injure à une autre réalité: s’il y a des défaites c’est aussi parce
qu’il
y a des combats. Et il y en a des combats, des luttes, des résistances,
qui ne sont qu’une infime partie de cette colère encore contenue qui
finira bien par se libérer un jour.

Ces prochains jours la jeunesse va certainement se mobiliser contre le
CPE. La jeunesse est punie par ce CPE. Une punition, aussi, ce retour à
l’apprentissage à 14 ans adopté en réponse aux émeutes de banlieues.
Une
autre punition pour les jeunes prolos que le travail de nuit à15 ans
légalisé. Ça c’est la punition UMP.

2007, l’alternance? Ça vous tente, la punition sauce Royal : « Il faut
rétablir l’autorité parentale et rétablir une sorte de service national
au
moins 6 mois. Sa suppression a été une grave erreur. C’était le seul
endroit où les jeunes qui n’avaient pas été cadrés avait une chance de
l’être. »

Je vous l’ai dit, ils veulent nous tuer!

Laurent
groupe libertaire d’Ivry


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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptyDim 19 Mar - 17:51

L'éditorial :

Il y a peu, dans ces pages, nous regrettions la mollesse des étudiants
parisiens, l'opposant à la franche - détermination de leurs homologues
de
province. Depuis, la Sorbonne s'est transformée en lieu symbole du
mouvement anti-CPE. D'occupations en barricades, de journées d'actions
en
coups d'éclat, les sorbonnards ont su ridiculiser la police, passant
par
la fenêtre quand elle gardait la porte, obligeant Sarkozy à rentrer
précipitamment des Antilles. À Poitiers, Rennes, Caen, Nantes, Tours,
Toulouse, Lille, Marseille... les mêmes scénarios se sont répétés, les
AG
font salle pleine et partout la jeunesse demeure mobilisée, partout
elle
crie son refus de la précarité. Elle le crie si fort et si bien qu'elle
est en train de réussir là où, en 2003, ses aînés ont échoué : grâce à
elle, le pouvoir commence à perdre son sang-froid. Quand on envoie des
CRS
plutôt que des négociateurs, quand on tente de coller aux étudiants qui
occupent pacifiquement les facs l'étiquette d'activistes violents,
c'est
qu'on commence à prendre peur. Si les dirigeants ont la trouille, c'est
aussi parce qu'ils constatent un rapprochement de fait entre des
mouvements jusque-là plutôt isolés. Intermittents du spectacle,
sans-papiers et chômeurs se joignent aux cortèges étudiants,
participent
aux occupations et blocages dans les facs, et font évoluer les mots
d'ordre, lesquels ne se cantonnent plus à la seule volonté de voir
abroger
le CPE. Pourtant, si progressivement les luttes tendent à se fédérer,
manque un absent de taille : la banlieue. Pour peu qu'elle « se
réveille
», comme disent les médias officiels qui la pensent, à tort, endormie,
les
conditions seraient réunies pour un véritable mouvement de l'ensemble
de
la jeunesse, alliée bien sûr aux travailleurs: Dans cette perspective,
les
classes dirigeantes auraient cette fois réellement de quoi se faire du
mouron. Les anarchistes souhaitent vivement non seulement la réussite
du
mouvement anti-CPE qu'ils soutiennent activement, où qu'ils se
trouvent,
depuis le début, mais aussi son élargissement. Le CPE n'est, en somme,
qu'une mesure parmi d'autres dans la guerre menée contre le peuple par
les
tenants du capitalisme. Pour l'heure, les propositions faites dimanche
par
un de Villepin aux abois sont bien sûr irrecevables. Nous irons
jusqu'au
bout, le printemps sera brûlant. Et le printemps, c'est lundi.

Le sommaire :

Mobilisation à Rennes, par Pierre et Philippe, page 4
L'autruche en veut plus!, par F. Ladrisse, page 5
La Sorbonne en avance sur le printemps, par D. Pinos, page 6
Une nuit à la Sorbonne, par M. I. Lagrocekich, page 6
Députés et CPE, par Thierry, page 7
Brèves de combat, page 8
CPE d'abord, le reste ensuite, par J.-P. Germain, page 9
Anarchistes contre la guerre, par la FA italienne, page 10
On pisse sur le service, par J.J. de Félice, page 11
De la dinde à Pâques ?, par Le Furet, page 12
Amours et Vatican, par Hertje, page 12
Chroniques de l'obscurantisme, par P. Schindler, page 14
Caracas, Forum social alternatif, par l'Équipe média, page 15
Raison d'État et colonialisme au cinéma, par R. Hamm, page 17
La chevauchée anonyme de Louis Mercier Vega, par F. Roux, page 19
le colloque sur le Congrès d'Amiens, par M. Chueca, page 21
Radio libertaire, demandez le programme, page 22
Agenda, page 23

et un article ...

Jours de grève à la Sorbonne nouvelle

LES ÉTUDIANTS et le personnel de l'université Sorbonne nouvelle - Paris
III sont , en grève depuis maintenant deux semaines pour les étudiants,
treize jours pour le personnel enseignants et IATOSS. Ils ont fait le
choix de l'action contre le CPE et le CNE et contre la destruction des
droits des salariés. Cette grève est accompagnée d'un blocage de
l'université. En tête durant la manifestation du 7 mars, Censier
constituait le plus gros cortège sur Paris avec 2 000 étudiants,
enseignants et IATOSS. Ce qui nous a valu de faire la une du journal
britannique Times et le titre de fac « leader » du mouvement à Paris.

Les assemblées générales des étudiants regroupent chaque jour de 500 à
1000 étudiants dans un amphi plein à craquer. Depuis deux semaines
elles
reconduisent chaque jour le blocus. Jusqu'à aujourd'hui les étudiants
ont
eu une organisation extrêmement efficace. Sept commissions fonctionnent
en
permanence, pour aménager le temps restant entre deux AG et entre deux
commissions, des buffets offrant cafés, thés ou toasts, des concerts,
des
animations et du cinéma militant sont proposés aux grévistes. La «
grève
en fête » de Censier fait flotter dans l'air un parfum de mai 68. C'est
toute une génération qui s'ouvre à la politique. Cette grève est
exemplaire de par la grande capacité d'organisation et d'action dont
font
preuve les étudiants et la qualité du débat qui s'est instauré dans les
AG
et dans les commissions. L'UNEF se voit aujourd'hui débordée par les
étudiants non syndiqués qui se sont lancés dans le mouvement.
L'expulsion
par les CRS des étudiants occupant la Sorbonne n'aura provoqué que la
radicalisation du mouvement. Les violences répressives, les tabassages
au
quartier latin, les véritables courses-poursuites dignes des ratonnades
de
sinistre mémoire des années soixante, les nombreuses arrestations
marqueront à jamais une nouvelle génération militante. Ce ne sont ni
leurs
troupes, ni leur arsenal de répression, ni leurs coups de tonfa, de
matraque, de tazer, de flash-ball, ou de gaz lacrymogènes qui nous
impressionneront et nous feront reculer, bien au contraire.

Au niveau du personnel, la grève est reconduite par une AG quotidienne,
des commissions « information-communication », « action (piquets de
grève)
» , « défense du personnel gréviste contre toute sanction » ont été
créées. Dans notre université, nous avons à subir tous les jours les
conséquences de la politique gouvernementale qui, sous couvert de
lutter
contre le chômage, entérine l'oeuvre de destruction des droits et des
acquis sociaux des salariés et des jeunes. Nous avons à subir tous les
jours les conséquences de cette politique, relayée fébrilement par nos
conseils universitaires et notre président: CAE (Contrat
d'accompagnement
à l'emploi), CA (Contrat d'avenir), CDD renouvelables, Pactes seniors
et
juniors, sont autant de mesures sans perspectives de déboucher sur une
titularisation. À cela s'ajoutent: le travail à temps incomplet imposé
aux
salariés les plus précaires, le souseffectif, la pression croissante
sur
les agents, la progression .de carrière de plus en plus difficile, la
baisse des conditions de travail et de la qualité du service public. De
nombreux travailleurs précaires, jeunes pour la plupart, se sont joints
au
mouvement.

Pour la CNT la particularité à Paris III est que nous n'avions pas au
début du mouvement d'adhérents chez les étudiants et les enseignants.
Par
contre chez les IATOSS la section était bien présente. Nous sommes à
l'origine de la première AG organisée le 28 février et du démarrage de
la
grève chez le personnel, malgré des syndicats « maison » plus
préoccupés
par les prochaines élections aux conseils de l'université que de lutter
contre le CPE et la précarité. Aujourd'hui les militants de la CNT
interviennent dans les trois commissions représentant le personnel. Un
large courant de sympathie entoure nos interventions chez les étudiants
et
chez les enseignants. Des demandes d'adhésion récentes devraient nous
permettre d'asseoir notre implantation sur les différents sites de
Paris
III: Censier, la Sorbonne, la Bibliothèque Sainte-Geneviève et la
Bibliothèque des langues orientales, où nos militants sont très actifs.

Cela fait maintenant plus de trois semaines que les étudiants mobilisés
appellent l'ensemble des salariés à les rejoindre. La mobilisation
étudiante, loin de faiblir, se renforce.

Le travail jetable dès le plus jeune âge jusqu'à la tombe, c'est ce que
le
capitalisme nous promet. Le patronat n'en aura jamais fini avec la
misère,
l'injustice et l'exploitation. Opposons-lui la grève générale!

Daniel Pinos

Section CNT-FAU de la Sorbonne nouvelle - Paris III


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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptySam 25 Mar - 18:00

Le sommaire :

Plus loin, ensemble, par Laurent, page 3
CPE et front syndical, par J.-P. Germain, page 4
L’autruche en a marre des coquilles !, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Les anti--CPE à travers un florilège de photos, par D. Maunoury, page 7
Saint-Ouen et les jardins ouvriers, par Fred, page 9
Les femmes roms de l’Est et la stérilisation forcée, page 10
Chronique de l’obscurantisme, posteriora dei, par R. Schérer, page 11
Vendues, violées, battues, tuées, par F. Roux, page 12
Le baby business, par N. Potkine, page 14
Hôpital et solidarité, qui se moque de qui ?, par J. Langlois, page 15
Ngô
Van, Au pays d’Héloïse, par É. Anclin, page 17
Antoine Gimenez, en Catalogne, par Les Giménologues, page 19
Chroniques de l’obscurantisme, Marcel Duchamp !, page 20
Jean-Ferdinand Stas (1921-2006), par F. Gomez, page 21
Communiqué de Radio libertaire, RL programmes, page 22
L’agenda, page 23

L’éditorial :

Le monde bouge, mais bouge-t-il bien ? La réponse, pour nous
anarchistes,
est négative.
De toutes les luttes ouvrières des siècles derniers, de tous les acquis
obtenus par la classe ouvrière, il ne reste que peau de chagrin. Des
révoltes passées, les échos des médias ne retiennent qu’aménagement du
travail, de la vie quotidienne et épanouissement de l’individu.
Mais pour toutes et tous, il y a plusieurs vitesses. C’est ce que l’on
nommait auparavant les happy few, ceux qui étaient quelques-uns à
partager
le meilleur. Maintenant, le concept s’est démocratisé, toutes
proportions
gardées, on cause de bobos.
Le mouvement ouvrier, la vision d’un autre monde, où l’exploitation de
l’homme par l’homme ne serait plus, passe aux oubliettes, place au
profit
individuel.
Dans les médias échauffés par l’idée d’un nouveau Mai 68, les salles de
rédaction cherchent le sensationnel. Ils trouvent que sur la montagne
Sainte-Geneviève, les voitures ne brûlent pas beaucoup et que le «
jardinage » du boulevard Saint-Michel prend du retard.
Pour les jeunes générations il convient de rappeler que ce terme était
employé, avec dédain, par certains trotskistes en 1968, pour qualifier
le
dépavage des rues pour constituer des barricades !
Certes nous n’en sommes pas encore là. On pourrait même réaffirmer que
rien ne se déroule comme prévu. Qu’un mouvement social, qu’une
révolution
ne se décrètent pas, dans des états-majors politiques, que le monde est
en
perpétuel renouveau.
Qui aurait, début 1968, « prédit » les événements de mai ? Qui aurait
annoncé la révolution espagnole, la Commune de Paris...
Le mouvement anti-CPE a-t-il été élaboré pour redorer les habits fripés
de
la gauche française ? A-t-il été concocté par la gauche de la gauche ?
Ni
l’un ni l’autre, ni par les anarchistes.
Il est venu de circonstances objectives, d’une attaque frontale contre
les
conditions de travail de ceux et celles qui ne vivent que par leur
chèque
de fin de mois. Les événements ne se décrètent pas, ils sont les fruits
des luttes quotidiennes, du travail militant au jour le jour. Arrive
une
étincelle qui enflamme un mouvement, mais tout ceci ne se décrète pas
dans
les partis politiques ou à l’Assemblée nationale.

Et un article en prime !

PLUS LOIN, ENSEMBLE

LE CPE, nous expliquait Villepin, vise « ceux qui ont le plus de
difficultés » (comprendre: les cancres, les moins-que-rien, les jeunes
de
banlieue, la jeunesse ouvrière et précaire) et « n’a pas vocation à se
substituer aux autres contrats » (comprendre: la jeunesse favorisée n’a
rien à craindre).Villepin se veut rassurant vis-à-vis de la jeunesse
diplômée, celle qui bougerait par « malentendu ». Une tentative de
division, ou plus exactement l’expression d’une crainte de voir entrer
dans la danse contestataire les lycéens et toute cette jeunesse « en
difficulté » qui, si elle n’a pas un avenir à défendre, peut se révéler
déterminée et offensive.

La jonction entre étudiants et lycéens est un danger pour le pouvoir,
et
la « gestion de cette crise » peut s’avérer alors compliquée pour lui.
Une
division tombe et la rue devient plus forte. Lors des émeutes en
banlieues, une division fut maintenue, dès lors l’émeute était amenée à
se
consumer puis à s’éteindre. Il en sera de même du mouvement étudiant
s’il
reste isolé. Avec le renfort lycéen le mouvement prend une autre
ampleur,
tout en restant un mouvement de jeunesse dont l’arme de la grève, de
l’occupation et de l’agitation n’a que peu de capacité de nuisance sur
l’essentiel: l’économie.

L’autre jonction – avec les travailleurs – ouvre une nouvelle dimension
qui inquiète le gouvernement autant que les politiciens de gauche et
les
bureaucraties syndicales. Ils jouent avec le feu social, mais en
pariant
que bien encadré, contrôlé et manoeuvré ce mouvement est un possible
tremplin électoral pour 2007.

Les anarchistes, là où ils le peuvent, oeuvrent à cette jonction
étudiants-lycéens-travailleurs, qui, si elle se faisait massivement,
poserait de fait la question de l’indispensable affrontement avec
l’État,
la bourgeoisie et le patronat. Il serait toujours question du CPE, mais
aussi du CNE, de la sécu, des retraites, du droit au logement, des lois
anti-immigrés.

Si l’on s’en tient à la contestation du seul CPE, nous restons limités
par
une absence de perspectives alors que pourtant nous sommes forts. Ce
n’est
pas le tout d’être fort, encore faut-il savoir ce que l’on fait de
cette
force. Et il faut bien à un moment sortir du cadre, déborder les
syndicats, déborder la revendication unique. Ou alors on se condamne à
«
s’éclater » quelques jours en attendant que politicards et bureaucrates
sifflent la fin de la récréation!

« Avec le CPE, je ne veux pas après cinq ans d’études finir caissière.
Je
ne suis pas un déchet. »

C’est ainsi que s’exprimait une étudiante lors d’un journal télévisé.
Un
mépris de classe, tellement naturel... Et un constat, si la jonction
entre
étudiants et notamment les lycéens et la jeunesse des banlieues est
nécessaire, il est évident que nous avons là deux mondes différents.

Quels points communs entre ces jeunes étudiants inquiets pour leur
avenir
et ces jeunes de banlieues qui sont persuadés qu’ils ne sont rien, que
leur avenir c’est des boulots de merde... à vie !

Quel ralliement possible entre ceux qui sont intégrés culturellement,
socialement, économiquement et les autres qui sont dépossédés de tout?

Dans la réalité du quotidien, rien n’autorise que ces mondes se
rencontrent, se comprennent vraiment. C’est une réalité de la société
de
classes. Dans le moment de la lutte un espace rare de rencontre et de
confrontation existe.

À chacun de questionner, de se questionner sur sa place et son rôle
dans
cette société. Aux anarchistes de proposer et de mettre en débat
d’autres
futurs, d’autres possibles. À nous de proposer une société sans
bourgeoisie ni prolétariat, une société égalitaire. Et l’on ne manquera
pas de nous dire que là nous allons trop loin.

C’est justement là où nous voulons aller.

Laurent

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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptySam 22 Avr - 17:20

Le sommaire :
le vrai visage de la CFDT, par Delgranaos, page 3
La décroissance, ça marche !, page 5
L’autruche leur sonne les cloches, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Considérations d’après CPE, par Laurent, page 7
Appel de Raspail, par A. Sulfide, page 8
L’Europe pour la peine de mort, page 9
De la vie politique italienne, par Emma, page 10
Incontrôlables origines, par M. Rajsfus, page 11
La lutte des déclassés, par J.-P. Garnier, page 12
Chewing-gum et émeutes..., par N. Potkine, page 15
Éric Hazan et la propagande du quotidien, par Caroline, page 17
Une intouchable et son histoire, par Alex, page 19
16° festival du documentaire, par L. Kahane, page 20
Libertaire production vous informe, page 22
Radio libertaire, page 22
L’agenda, page 23


Éditorial :

Le CPE est mort, mais le CNE bouge encore, ainsi que d’autres
régressions
contenues dans la si mal nommée loi pour l’égalité des chances. La
lutte,
donc, se poursuit, sous d’autres formes. Car on ne saurait se
satisfaire
d’une aussi maigre reculade, et il ne faut pas oublier celles et ceux
qui
ont subi les foudres de la répression. Plus de 2 000 interpellations
ont
eu lieu durant le mouvement, 547 gardes à vue. Pour l’heure, 68 peines
de
prison ferme ont été prononcées, et ce n’est qu’un début.

Ainsi est-il urgent d’exiger l’amnistie de tous, sans distinction
aucune
entre les condamnés, et de se mobiliser lors des procès à venir.

Simple question de cohérence, dont le mouvement ne saurait se priver. À
ce
sujet on aimerait entendre davantage les grandes centrales syndicales,
qui
pour l’heure semblent se soucier comme d’une guigne des militants
embastillés, concentrées qu’elles sont sur le souci de tirer la
couverture
à eux et de faire leur décompte des nouveaux adhérents, qui se
compteraient « par milliers ». À ceux-là on ne saurait trop conseiller,
comme certains anarchistes des années vingt s’adressant aux futurs
adhérents du tout jeune Parti communiste, de garder leur argent pour
acheter des fusils (symboliques, s’entend). On regrettera cependant que
la
chasse ne soit pas ouverte aux fausses vérités ainsi qu’aux
appropriations
auxquelles se livrent, sans honte aucune, les directions syndicales.
Ainsi
Chérèque se félicitant d’avoir su éviter l’appel à la grève générale,
mérite sa volée de plomb (symbolique, s’entend...).

Quittons un peu le cloaque réformard hexagonal, pour aller respirer
l’air
international. Aussi curieux que ça puisse paraître, tandis que nous
nous
faisions gazer, le monde continuait de tourner. Mal, comme à
l’accoutumée.

Tandis que les États-Unis menacent, de manière de plus en plus
pressante,
l’Iran d’une guerre à outrance (dans le cas de celleci le prétexte est
tout trouvé, la menace nucléaire, réelle, se substituant avec avantage
à
celles des toujours introuvables armes de destruction massive), la
Palestine crève sous nos yeux, soumise à la pression conjointe des
États-Unis et de l’Europe. La suspension de l’aide financière, qui
jusqu’à
présent permettait de maintenir sous perfusion l’Autorité palestienne,
est
en train de créer dans la bande de Gaza les conditions d’un soulèvement
qui, de l’avis même des ONG, serait sans précédent. Si affamer le
peuple
pour déstabiliser les dirigeants en place est une stratégie datant de
l’Antiquité, on sait que ses résultats sont, la plupart du temps,
parfaitement aléatoires.

Mais pour les fous qui nous dirigent, peu importe. Ici comme là-bas,
ils
ne sont plus à une improvisation près.



Et en prime un article :

Le CPE est mort... Ouf!
La Frrraance continue

LE CPE EST MORT, les volailles sont déconfinées, Sarkozy et Royal sont
toujours en tête dans les sondages... Ouf! La France continue.

Ils avaient la mine réjouie des bons jours, nos journalistes, ce lundi
10
avril, pour annoncer enfin que c’en était fini de la « crise ». Je les
écoutais tous ces professionnels de la parlote. Et je te cause de « la
»
jeunesse et de ces « deux mois qui ont changé la France ». Et je
t’invite
tous les habitués des plateaux télé. À gauche, on crie à la victoire
historique, les économistes de service saluent l’éviction du CPE,
soulignent une « mauvaise communication » mais persistent et signent:
la
flexibilité est nécessaire (« Ordures! »).

Débats passionnés, invectives, on se croirait en pleine campagne
électorale alors que le sujet est un mouvement social... À moins que
pour
eux ce ne soit le contraire! Je les écoutais ces politiciens,
responsables
syndicaux, économistes, philosophes, patrons qui se chamaillaient.

Et plus ils se chamaillaient, plus je me rendais compte qu’au-dessus de
leurs egos, de leurs convictions, de leurs petites haines, ils
s’appréciaient et se comprenaient.

Ils partageaient le même désir du pouvoir, la même certitude d’être
dans
le camp des leaders, des décideurs, des meneurs. La même aisance, la
même
maîtrise de soi, la même pédagogie (démagogie) pour s’adresser à ceux
qui
n’ont jamais la parole.

Car, faut-il le rappeler, il n’y a jamais d’ouvriers dans les débats
télévisés, ni dans aucun média. Le CPE et le CNE, comme l’ensemble de
la
loi sur l’égalité des chances, touchent en premier lieu les prolos et
leurs enfants qui peuplent les lycées professionnels et sont les futurs
clients des ANPE avant de rejoindre cette « classe fantôme » de 15
millions de salariés d’exécution: les ouvriers et les employés. Mais
eux,
les prolos, sont privés de parole. On donne volontiers la parole à un
syndicaliste étudiant mais pas à un lycéen du technique, futur ouvrier.
La
parole aussi aux dirigeants syndicaux mais pas aux syndicalistes de la
base, ceux qui ont la rage.

À ce moment-là, je les ressentais précisément comme ils aiment
d’ailleurs
à se définir: des partenaires sociaux. Et ils sont bien là pour nous
faire
adhérer au discours « responsable », ce discours qui nie la réalité de
la
société de classe. Il veulent nous faire gober ce baratin citoyenniste
et
économiste : nous sommes une grande équipe (la France) et pour relever
le
défi de la mondialisation il faut flexibiliser. Selon que l’on soit
patron, syndicaliste de gestion, de gauche ou de droite, on flexibilise
de
toute façon: un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, avec ou sans
contreparties.
Mais attention il faudra dorénavant mieux communiquer à ce pays
arc-bouté
sur « ses mythes » et « ses réflexes conservateurs ». Il faut dire
qu’il y
avait 3 millions de malentendants dans la rue !

Novembre-décembre 1995, le mouvement des chômeurs, la lutte des
sans-papiers; l’été 2000 et ses entreprises occupées avec menaces de
tout
faire sauter ; 2003, les émeutes de banlieue et, depuis deux mois, ce
mouvement... La question sociale est bel et bien là! Et avec elle un
gros
mot chargé de passéisme, d’archaïsme... la lutte des classes.

Laurent
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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptyDim 7 Mai - 13:11

Le sommaire :

Sarközy n’aime pas la France mélangée Nous si ! par P. Schindler, page
3

Le procès Moussaoui et la peine de mort en France, par Fred, page 5

L’ autruche n’attendait rien du retour des cloches, par F. Ladrisse,
page 5

Brèves de combat, page 6

Maison des associations de Naplouse, entretien avec Y. Haji, page 7

La CGT, no future ?, par J.-P. Germain, page 9

À boulets rouges contre le Benoît, par P. Schindler, page 10

On va quand jusqu’où, par des surréalistes, page 11

Citoyenneté et tromperie sur la marchandise, par T. Périssé, page 12

De la mort en prison d’Éric, par A. Dervin, page 14

Au sujet de la grippe aviaire , par L’Alain, page 15

Gendarmerie et expulsion-collaboration, par H. Lenoir, page 16

25e Istanbul Film Festival, par H. Hurst, page 17

Émile Pouget, alias Père Peinard, par Paco, page 19

De l’oeuvre de Jean Meckert-Amila, par F. Equy, page 20

Drapeau noir, journal libertaire de Besançon, page 20

Grenoble, rencontres libertaires, Paris, Le projet Laramie, page 21

Radio libertaire, page 22

L’agenda, page 23


Et l'éditorial :

Après l’ampleur du mouvement social contre l’article 8 de la loi sur
l’égalité des chances, les partis politiques et grandes confédérations
syndicales, ainsi que leurs diverses tendances dissidentes, tentent de
tirer leur épingle du jeu, pour mieux nous dire ce que nous aurions à
faire. Le Parti socialiste se divise entre pro-Royal, pro-Jospin,
pro-Lang... Les Verts se lancent dans l’art de la coloration
arc-en-ciel
entre Verts-roses, Verts-rouges, Verts-verts, Verts bouteille, ainsi
que
les Verts pro-José Bové. La droite, quant à elle, opte bien entendu
pour
le bleu marine made in ministère de l’Intérieur (voir même le vert
kaki)
avec les sarko-xénophobes, mais également pour les de
Villiers-xénophobes,
les Le Penxénophobe, sans oublier « Villepiniste pour la langue de bois
pour ne pas tomber encore plus bas dans les sondages ». Toutes ces
fractions préfèrent bien sûr mettre de côté l’échec que les
mobilisations
contre le CPE leur ont fait subir. Ajoutons à cela la stratégie du
leader
de la CGT de création d’un syndicat international (se rendraient-ils
compte enfin que le capitalisme est mondial?) et de séduction des
anti-CPE
en s’attaquant à son grand frère le CNE. Encore une fois, nous pouvons
conclure qu’aucun parti, qu’aucune bureaucratie, ne peut représenter la
multitude que nous sommes, ni combattre pour l’émancipation de toutes
et
tous à travers le partenariat social, qui ne remet jamais en cause les
inégalités.

S’il reste encore des gens qui votent malgré leur lassitude,
l’abstentionnisme a progressé lors du premier tour des élections de
2002
et lors des élections suivantes. Ce n’est pas pour autant que l’intérêt
pour le politique, pour la gestion de la cité, a disparu, voire
diminué,
comme voudraient le faire croire certains médias. Il suffit de
constater
le développement des associations de quartier, ou l’ampleur des
manifestations et blocages en série contre le contrat première embauche
pour comprendre que désormais le terrain prime sur le vote.

C’est plus que jamais à nous de préconiser l’autogestion,
l’autofinancement, l’autonomie face aux partis politiques, et
d’affirmer
nos spécificités en matière de lutte, d’entraide, et d’éthique
libertaire.
C’est seulement à ce prix que nous pourrons faire entendre notre voix.


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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptySam 13 Mai - 16:17

Le sommaire :

L’étranger, voilà l’ennemi !, par Maurice Rajsfus, page 3

De la représentativité syndicale en France, par J.-P. Germain, page 5

L’ autruche aspire à être mélangée, par F. Ladrisse, page 5

Brèves de combat, page 6

Maghreb, sida et tabous, par P. Schindler, page 7

La grève de la médecine publique, par J. Montjot, page 8

Au-delà du CPE, vers une autre vie, par Pierre, Cyril et Manu, page 9

L’assemblée de Montreuil, «Vive la révolte!», page 10

La dictature du précariat, par J.-P. Garnier, page 11

États-Unis et immigration contrôlée, par E. Gutierrez, page 12

Pédophilie, retour sur Outreau, par R. Schérer, page 13

Déboulonneurs, faut ramener du monde!, page 15

Le sanglot de Satan d’A. Pecunia, par Caroline, page 17

Bouygues, maître du monde?, par N. Potkine, page 18

Anartiste, no 8, des nouvelles libertaires, par A. Robèr, page 19

Ici l’ombre, Washington dead cats, page 20

Toulon, solidarité avec Yann, page 21

Radio libertaire, page 22

L’agenda, page 23


L'Éditorial :

ALORS que tintinnabule le concert de casseroles annonçant le départ de
la
croisière électoraliste à laquelle nous convient les chantres de la
démocratie parlementaire, l’État, se croyant dissimulé par un
tintamarre,
renforce son contrôle sur tous et toutes en instiguant de nouvelles
lois
sur l’immigration.

Quelles que soient leurs tendances, tous les élus de la République,
d’un
bord à l’autre de l’Hémicycle, sont d’accord pour nous ceindre en une
nation dont ils définissent eux-mêmes les délimitations. Sans unité
territoriale, culturelle, ni même linguistique, cette entité n’a pour
point commun que l’État français.

S’il faut parler français pour être français, alors pas mal
d’Alsaciens,
Normands, Bretons et autres Basques, Catalans, Occitans peuvent
commencer
à faire leurs valises pour quitter le pays de leurs pères et de leurs
mères.

L’appel au patriotisme, surtout quand il passe par l’appel au
resserrement
national face à l’invasion de l’immigration, est encore efficace sur
les
générations d’hommes dont le passage à l’âge adulte était consacré par
la
conscription, passage à travers les rouages mortels de la Grande
Muette,
l’armée, qui charcuta leur conscience au point de leur faire prendre
l’État pour leur véritable père.

Dans la société patriarcale, sur laquelle sont basés le culte de l’État
et
les religions monothéistes, le besoin d’un père, dont on ne peut
s’émanciper, entraîne une dépendance nuisant à l’épanouissement des
individus.

Heureusement, les esprits ont quelque peu évolué. Les jeunes
générations
ont été moins violemment orientées, bien que l’éducation civique tende
toujours à les embrigader; les femmes s’émancipent, même si certaines,
pour réussir, s’insèrent encore trop souvent dans le système
patriarcal,
dont elles copient les comportements. Le capitalisme lui-même a intégré
cette évolution, s’adaptant, telle une vipère, aux conformités du
terrain
sur lequel il évolue.

Les méthodes modernes de management ont abandonné, tout du moins ici en
Occident, depuis longtemps, l’organisation patriarcale basée sur
l’ordre
militaire. Fondé sur l’individualisation et la mise en concurrence,
canalisant la combativité pour la détourner de la lutte des classes
vers
la foire d’empoigne, l’ordre nouveau de la démocratie libérale nous
relègue, nous les producteurs de richesses, au niveau d’une fourniture,
d’une marchandise. Français, Sénégalais, Iraniens, Colombiens ou
Tamouls,
nous sommes tous égaux. Nous ne devons pas accepter que les politiciens
et
autres dirigeants économiques nous divisent au nom de leurs profits.


Et en prime un article de Maurice Rajsfus :

L’étranger, voilà l’ennemi !

À propos de la circulaire du 21 février 2006

EN 1945, la France libérée récemment du joug nazi n’avait pas d’autre
priorité que de prendre des dispositions restrictives par une loi
relative à l’entrée et au séjour des étrangers en France. Ce texte,
d’inspiration policière, fragilisait au passage de nombreux combattants
étrangers de la MOI (Main-d’œuvre immigrée), lesquels n’avaient pas
demandé l’autorisation de lutter aux côtés des premiers résistants de
ce
pays, dans la guérilla urbaine comme dans les maquis, mais ceci est une
autre histoire. Depuis, ce texte a été maintes fois complété et rendu
plus
répressif.

La réforme de la loi CESEDA (Code d’entrée et de séjour des étrangers
en
France et au droit d’asile), prévue par une circulaire signée par
Nicolas
Sarkozy et Pascal Clément (ministre de la Justice), le 21 février 2006,
était en débat à l’Assemblée nationale entre le 2 et le 5 mai dernier.
Ce
texte n’a qu’une finalité: fixer « les conditions de l’interpellation
d’un
étranger en situation irrégulière, garde à vue de l’étranger en
situation
irrégulière et les réponses pénales » appropriées.

En clair, la possibilité d’arrêter et d’expulser un maximum d’étrangers
en
rendant légales des pratiques illégales. Il faut bien respecter les
quotas
d’expulsions fixés par le ministre de l’Intérieur. Bien entendu, les
préoccupations électoralistes ne sont pas étrangères à cette nouvelle
manifestation de xénophobie.

La France des Droits de l’homme n’a jamais été véritablement câline
avec
ceux qui sont qualifiés d’étrangers. La vindicte témoignée envers les
êtres humains venus d’ailleurs est suffisamment significative pour bien
faire comprendre à tous les « Bougnoules » qu’ils ne sont pas les
bienvenus dans notre pays. Jadis, au temps de la IIIe République, les «
Ritals » et les « Polaks » étaient accusés de manger le pain des
Français,
mais également de débaucher leurs filles, tout en encombrant les
hôpitaux
et les prisons.

Après la grande crise de 1929, la volonté est forte de mener la vie
dure à
ces étrangers qui encombrent « notre » sol, au lieu de se faire oublier
au
fond des mines de charbon (les Polonais) ou dans les entreprises de
sidérurgie (les Italiens). En août 1932, une loi, promulguée par
Édouard
Herriot, limite à 5 % le nombre d’étrangers autorisés à travailler pour
certains établissements publics, chantiers ou même ateliers. En 1934,
le
président du Conseil, P.-E. Flandin, prépare des mesures d’expulsion
par
la force des étrangers dont les papiers ne sont pas en règle. Environ
3000
étrangers seront frappés par cette loi dont les effets se feront sentir
durant les premiers mois de 1935. Cette même année, un gouvernement
présidé par Pierre Laval signe un décret prévoyant des peines de six
mois
à deux ans de prison pour les expulsés qui se risqueraient à revenir en
France.

Les décrets-lois Daladier, du 2 mai 1938, prévoient tout à la fois la
mise
en place de quotas d’étrangers dans les entreprises et la création
d’une
police des étrangers. De façon prémonitoire, le militant antifasciste
André Ferrat prévient: « Le futur dictateur fasciste n’aura qu’à
étendre
les pouvoirs actuels de la police des étrangers à tous les citoyens, et
les libertés françaises ne seront plus qu’un souvenir! » À la fin de
l’année 1938 est évoquée l’ouverture de camps de concentration pour
certains immigrés. En 1939, alors que la guerre menace, le ministre de
l’Intérieur, Albert Sarraut, pète les plombs, en éructant: « Il faut
débarrasser la France de la tourbe étrangère! » Lesquels étrangers ne
sont
autres que des Allemands qui ont fui le nazisme, et les réfugiés
espagnols
entrés en France en janvier et février 1939. En octobre 1939 et en mai
1940, la France républicaine décide l’internement des ressortissants
allemands et autrichiens, presque tous juifs et antifascistes.

Le décret scélérat du 2 mai 1938 n’a pas oublié les citoyens français
qui
se seraient montrés solidaires des étrangers persécutés: « Tout
individu
qui, par aide, directe ou indirecte, aura facilité l’entrée, la
circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger, sera puni d’une
peine
d’amende ou de prison. »

En septembre 1940, dans le droit fil de la politique conduite depuis
une
décennie, le gouvernement de Vichy promulgue une loi sur « les
étrangers
en surnombre dans l’économie française ». Rapidement, 40000
travailleurs
étrangers sont internés dans les camps de la zone sud et livrés au
travail
forcé. Nous savons ce qu’il en sera durant les quatre années suivantes
du
sort de ces étrangers, et plus particulièrement des juifs vivant dans
ce
pays…

Depuis le premier choc pétrolier de 1973, les lois anti-immigrés n’ont
cessé de se multiplier. En 1974, Michel Poniatowski proclame «
l’immigration zéro ». Vont suivre, en 1978 et 1979 les lois Stoléru et
Fontenet qui, peu à peu, vont encadrer les conditions d’entrée sur le
territoire français des travailleurs colorés dont la France ne veut
plus.
En janvier 1980, c’est la loi Bonnet qui renforce le contrôle du séjour
des immigrés, les étudiants étant particulièrement menacés. En janvier
1981, une loi Peyrefitte va aggraver une législation déjà lourdement
répressive.

Après le répit de l’été 1981, avec la régularisation de dizaines de
milliers de travailleurs étrangers, la répression reviendra rapidement
à
l’ordre du jour. Les lois Pasqua de 1986 transforment de nombreux
immigrés
en clandestins. Dans le même temps, le droit d’asile commence à
ressembler
à ne peau de chagrin. En mai 1988, de retour au pouvoir, la gauche
renonce à abroger les lois Pasqua. En 1989, Michel Rocard nous explique
tranquillement que « la France ne peut pas accueillir toute la misère
du
monde ». Pour ne pas être en reste, c’est un ministre socialiste,
Philippe
Marchand qui, en 1991, banalise la pratique de l’enfermement des
étrangers
sans papiers dans des centres de rétention administrative.

Parallèlement, la pratique des expulsions par charters va entrer dans
les
mœurs démocratiques : 55 Zaïrois en 1985 (sous Fabius), 101 Maliens en
1986 (sous Pasqua). En 1993, de retour au ministère de l’Intérieur,
Charles Pasqua fait voter de nouvelles lois répressives sur
l’immigration.
En 1995, c’est Jean-Louis Debré qui aggrave cette législation. Les
centres
de rétention se multiplient, et la chasse aux sans-papiers se durcit.

En juin 1997, la gauche est de nouveau au pouvoir mais, malgré les
promesses du candidat Jospin, les lois Pasqua-Debré ne sont pas
abrogées.
Bien au contraire, une circulaire de Jean-Pierre Chevènement fragilise
plus encore les sans-papiers. Ce sera rapidement le refus de
régulariser
60000 de ceux qui ont été incités à se déclarer dans les préfectures.
En
octobre 1999, une nouvelle circulaire Chevènement rend encore plus
délicate la situation des sans-papiers. Lionel Jospin conforte cette
politique d’exclusion en montrant du doigt ceux des étrangers, « qui
n’ont
pas vocation à rester en France ».

Au travers du petit jeu de l’alternance droite-gauche, le pire a
toujours
été possible. C’est ainsi que les lois Sarkozy de 2002, 2003 et 2006 ne
font que prendre la suite des lois édictées par Chevènement, en 1997,
et
Daniel Vaillant, en 2001. Avec la circulaire du 21 février 2006, c’est
tout un pans des droits de l’homme qui va être détruit. Nicolas
Sarkozy,
qui n’a pas peur de se salir la bouche, parle d’une immigration
«subie»,
qui polluerait le pays. D’où sa volonté de promouvoir une immigration
«choisie», parmi des hommes et des femmes à qui l’on refuserait
pourtant
un minimum de droits, tout en leur imposant un maximum d’obligations.

La circulaire du 21 février 2006 va bien plus loin puisqu’il est prévu
d’en terminer avec la régularisation automatique des étrangers après
dix
ans de présence en France. Ce qui ne va pas manquer de créer de
nouveaux
clandestins. L’obtention de la carte de long séjour, valable dix ans,
fera
désormais l’objet de nombreuses difficultés; la délivrance de ces
cartes
dépendant désormais du pouvoir discrétionnaire de l’administration. En
cas
de licenciement, les cartes de séjour temporaire pourraient être
retirées.
Il en irait de même des malades en cours de soins, si un traitement
était
jugé possible au pays d’origine.

Témoignant de leur volonté de faire le tri entre les bons étrangers et
les
autres, Nicolas Sarkozy et Pascal Clément ont décidé la création d’un
titre de séjour de trois ans qualifié « compétences et talents », qui
serait attribué aux étrangers « susceptibles de participer au
développement de l’économie française ». Ce qui, en creux, rappelle
étrangement la loi de Vichy de septembre 1940.

Dans les faits, la circulaire du 21 février 2006 est déjà appliquée car
pour les préfets et les policiers la seule lettre de ce texte fait
force
de loi. Les expulsions n’ont cessé de se multiplier depuis le début de
cette année. Ces mesures frappent également de nombreux enfants
scolarisés, en principe non expulsables avant la fin de leur cursus
secondaire. Mais, c’est bien connu, ma main droite doit ignorer ce que
fait ma main gauche.

Maurice Rajsfus



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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptyJeu 25 Mai - 12:25

Le sommaire :

Du grain à moudre, par Jean-Pierre germain, page 3
On ne va pas se taire sur le nucléaire, par Daniel, page 4
18 joints, par le CIRC, page 5
L’autruche, tout simplement, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Total coupable, par J.-P. Levaray, page 7
Prostitution et Coupe du monde, page 8
Le sida invisible chez les femmes, par P. Schindler, page 9
La laïcité contre l’enfant, par L. Gallopavo, page 11
Chapeaux bas, par N. Potkine, page 14
Hamas: prétexte pour faire la guerre, par B. Kamal, page 15
Anvers : un skin facho passe à l’acte, par Louise, page 16
Beur blanc rouge, par H. Hurst, page 17
De la pédagogie Freinet en DVD, par M. Copé, page 19
Ici l’ombre, page 20
Chantons l’anarchie, par la chorale libertaire de Périgueux, page 21
Radio libertaire, page 22
L’agenda, page 23


Éditorial

ON NE PEUT PAS DIRE que la transparence soit la qualité primordiale des
salops : ministres, parlementaires et autres décideurs, qui tiennent le
gouvernail de l’État. Tripatouillage des flux financiers, commissions plus
ou moins occultes dans divers trafics, y compris les trafics d’armes
alimentant les conflits qui, chaque jour, tuent et oppressent des civils
innocents ; tout est bon pour assouvir les appétits de ces assoiffés de
pouvoir et de leurs partis politiques. Toujours prêts à fustiger les
fraudeurs des assurances sociales ou des transports publics, à envoyer les
pauvres en taule pour quelques centaines, voire dizaines d’euros, ces
soi-disant parangons de vertu, eux, puisent dans les caisses à coups de
milliards de dollars, et quand ils se font piquer, ils s’en tirent avec
tout au plus des peines avec sursis.

La transparence n’est pas non plus de mise en ce qui concerne les dangers
que nous font courir les dirigeants du groupe de pression
militaro-industriel du secteur nucléaire. Ces crapules classent
secret-défense un rapport évoquant les dangers encourus au cas où un avion
viendrait à s’écraser sur une centrale nucléaire, alors qu’une note de ce
rapport mentionne que les données qu’il contient sont volontairement
imprécises pour ne pas être exploitables à des fins terroristes. Soit le
rapport est destiné à la Défense nationale, et il comprend les données
précises permettant à celle-ci d’évaluer les risques ; soit ce rapport se
contente d’évoquer les dangers sans donner de données stratégiques
exploitables, ce qui est le cas, et alors là il n’y a pas lieu de le
classer secret-défense. Mais ce lobby, qui tient entre ses mains
l’existence des millions d’habitants vivant à proximité de centrales
nucléaires, joue avec nos vies et tente de nous maintenir dans
l’ignorance, quitte à envoyer ses barbouzes intimider les militants
cherchant à transmettre les informations que tout un chacun a le droit de
connaître.

Bientôt toutes ces « affaires » seront éclipsées par la Coupe du Monde de
football, cette grande fête populaire canalisant les ressentiments de
centaines de millions d’hommes et de femmes à travers le monde. Mais, là
encore, derrière la liesse et l’effervescence, se cache un cloaque infâme.
Pour « divertir » les millions de supporters, correspondants de presse, et
autres employés que drainera cette manifestation, de formidables bordels
seront organisés à proximité des stades. Cela sera près de 40000 corps de
femmes qui seront mis à l’étal pour assouvir les mâles mis en rut par la
compétition.

Un gigantesque et ignoble trafic d’êtres humains se profile derrière
l’organisation de ces jeux du cirque modernes.



et un article en prime :

L’information a fait l’effet d’une traînée de poudre: Stéphane Lhomme,
chargé de communication et porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire, a
été arrêté et placé en garde à vue le mardi 16 mai. Au terme d’une
perquisition de cinq heures à son domicile bordelais, son téléphone
portable et deux ordinateurs personnels ont été saisis. Il a été retenu
pendant quatorze heures pour être libéré vers 22h30.

C’est une enquête déclenchée par le parquet de Paris qui a justifié une
telle opération. Cette enquête a pour objet une «compromission du secret
de la Défense nationale» et est liée à la divulgation d’un document classé
secret-défense où est évoquée la vulnérabilité du nouveau réacteur
nucléaire EPR (Réacteur européen à eau pressurisée) qui a été la cible
d’une campagne et d’une manifestation les 15 et 16 avril à Cherbourg, non
loin du futur site qui accueillerait le prototype à Flamanville, dans la
Manche.

Or, ce document avait déjà fait l’objet d’une divulgation par le Réseau
Sortir du nucléaire, il y a plusieurs semaines. Sans doute les policiers
de la DST (Direction de la surveillance du territoire), chargés de la
perquisition, recherchaient-ils chez Stéphane Lhomme les contacts ayant
permis les fuites. Mais que dit ce document si convoité?

C’est une lettre adressée par EDF, en l’occurrence B. Lescoeur, au
directeur général de la Sûreté nucléaire et de la radioprotection, et qui
date de 2003. Ce document, accompagné de divers graphiques, détaille les
risques envisagés par EDF au cas où un avion s’écrase sur un EPR. Il fait
suite à des interrogations légitimes sur la capacité de ce prototype
nucléaire à faire face à des attaques aussi folles que celles -
inimaginables jusqu’alors - qui ont été lancées sur les Twin towers le 11
septembre 2001. On peut y lire entre autre qu’indépendamment de la
capacité d’EPR de résister à des chutes d’avions militaires, EDF ne
prévoit pas tous les cas de figure en cas de conflit ou d’opérations
armées. L’explication avancée dans ce document est que l’empêchement ou
l’anticipation d’attaques est surtout du ressort de l’État. Par
conséquent, EDF, qui reste dans un cadre normal de préventions des
risques, n’envisage pas toutes les éventualités, jugées extrêmes! La
cerise sur le gâteau, c’est que B. Lescoeur, auteur du document si
convoité par la DST, estime que les informations figurant dans ce dossier
ne doivent pas être rendues publiques!

On comprend pourquoi: toutes les hypothèses ne sont pas envisagées par
EDF, qui botte en touche en soulignant le rôle de l’État dans la
prévention d’attaques d’envergure ou d’accident aérien... Comment être
rassurés après avoir lu cela?

Société nucléaire, société militaire

Il ne fait pas de doute que cette action déclenchée par les policiers
spécialisés dans la lutte antiterroriste est aussi une intimidation à
l’égard du médiatique militant antinucléaire.

Et le recours à la police en charge des dossiers antiterroristes relève
d’une tentative de discrédit du militant. À travers lui, ce sont bien les
actions et la contre-information dirigées contre l’industrie nucléaire qui
sont visées. Le message est clair. L’industrie nucléaire, intimement
associée à l’État depuis son activation en France, a besoin d’opacité, de
secret, de surveillance pour être tranquille. La présence du «secret
défense» dans cette affaire est un rappel du lien indéfectible entre cette
industrie civile et l’armée1. À la suite de cette scandaleuse opération
militaire chez Stéphane Lhomme, le Réseau Sortir du nucléaire et
Greenpeace, notamment, ont alors diffusé ce document sur leurs sites
internet, encourant jusqu’à 75000 euros d’amende et 5 ans
d’emprisonnement.

Nous sommes partisans de l’autogestion généralisée des moyens de
production et de distribution, de tous les secteurs, y compris
énergétiques. Pour envisager cette démarche, quelques conditions de base
s’imposent comme un libre accès à l’information et la légitimité des
décisions. Pour favoriser la gestion directe, collective et écologiquement
acceptable, une déconcentration des lieux de productions est
indispensable, associée à une nécessaire coopération entre les différentes
composantes de la vie sociale et économique.

Or, l’industrie nucléaire n’est rien de tout cela. Elle est écologiquement
irresponsable et criminelle, source de production d’armes de destruction
massive, et représente un modèle de société étatique (abus de pouvoir,
culte du secret, débats tronqués, militarisation, concentration...) et de
gabegie énergétique. La répression qui frappe les militants antinucléaires
comme les syndicalistes ou les sanspapiers, est celle d’un système qui
impose ses règles par la force au nom de l’intérêt général, en réalité
l’intérêt des élites gestionnaires de l’État qui défendent aussi les
règles du marché et de la propriété privée.

Daniel

Groupe Gard-Vaucluse de la FA


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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptySam 3 Juin - 11:13

Le sommaire :

Profits et licenciements par Jean-Pierre Germain, page 3
La prostitution et Coupe du Monde , par R. Paradis, page 4
Non au bordel mondial!, par la Marche mondiale des femmes, page 5
L’autruche, tout simplement, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
ANPE et chiffres officiels, par R. Hamm, page 7
Alstom, responsable et coupable, par J.-P. Levaray, page 9
Décroissance avec le groupe de la FA d’Ivry, page 9
Or noir, des news!, par F. Roux, page 10
Pour un courant syndicaliste de luttes des classes, par S. Mahé, page
11
Tout n’est pas perdu au Portugal, par A. G. de Carvalho, page 12
Ne tirez pas sur le lampiste, par A. Sulfide, page 14
La voix des prisons en Israël-Palestine, par U. Avnery, page 15
Les derniers nomades d’Europe, les Roms, par P. Schindler, page 17
La Mort de l’asile, P. Le Corre, page 18
Détruire les prisons, par J. Lesage de La Haye, page 19
Criminalisation de l’immigration, par P. Paseck, page 20
Bilan des Rencontres libertaires, Grenoble, par Bibo, page 21
Radio libertaire, page 22
L’agenda, page 23


L’éditorial :

PERSONNE N’EST DUPE : « Super Vilain », le héros de Matignon, s’il
vient
au secours des salariés de l’usine Sogerma de Mérignac, c’est
simplement
pour essayer de gagner des points dans les sondages. Un peu plus et on
croirait que les différents gouvernements successifs de gauche comme de
droite, dont celui de monsieur de Villepin, n’ont jamais laissé la
population s’appauvrir. Mais avons-nous la mémoire aussi courte que
cela ?
Avons-nous déjà oublié les différentes délocalisations, les
licenciements
boursiers ; le CNE et le CPE ?

Non évidemment... Le Premier ministre est au plus bas depuis le
Mouvement
anti-CPE et l’affaire Clearstream, et le sera probablement encore, même
avec son soutien aux employés de Sogerma et son « plan Solidarité grand
âge pour 2007-2012 ». Heureusement pour lui, le ridicule ne tue pas.

Mais au-delà de la manoeuvre politicienne de notre super héros,
l’affaire
Mérignac émeut, même si le scénario a encore un air de déjà vu: des
licenciements annoncés, une grève, des négociations, la moitié des
effectifs sont préservés... Et il y a toujours cette incompréhension :
une
multinationale qui fait des bénéfices colossaux et qui, parallèlement,
ferme des sites. Stupéfaction pour certains, scandale pour d’autres.
Les
actionnaires et patrons s’en contreficheraient-ils ? N’auraient-ils
donc
pas de coeur ? La question n’est pas là. Qu’ils aient un coeur ou non,
c’est ainsi que fonctionne le capitalisme moderne. Les concurrents sont
eux aussi très puissants, et il y a de l’argent à gagner à licencier et
faire bosser une main d’œuvre moins cher, ou à remplacer des êtres
humains
par des machines.

On ne peut prendre le risque de ne pas faire de bénéfices, sinon, c’est
la
spirale infernale, car il faut toujours investir, inventer du nouveau,
du
neuf, du moins cher, du plus rentable pour rester sur le marché. Voilà

nous mène la logique de profit, voilà où nous mène ce système.

À Matignon on voudrait nous faire croire que l’État a son mot à dire.
Oui
il a son mot à dire, celui de l’allié, et celui du bras droit. Car
l’État
c’est le GIGN envoyé contre les salariés de la SNCM en grève ; car
l’État
c’est le tribunal qui punit les syndicats de la Régie des transports de
Marseille à payer 10000 euros par jour si ils continuent leur grève ;
car
l’État c’est l’instrument législatif par lequel on légalise les
contrats
précaires comme le CNE.

En l’occurrence, c’est le bras droit, en déficit d’image, qui demande
un
coup de main à son allié en préservant la Sogerma. Et ce dernier, lui
chuchote qu’un contrat sur certains avions militaires serait
bienvenu...


Et en prime un article de Rose Paradis !

Coupe du monde de football

Combattre le système prostitutionnel !

GRÂCE À LA DIFFUSION d’une pétition initiée par la CATW (1), une
certaine
médiatisation a montré le phénomène de développement de l’offre
prostitutionnelle (ou de la demande, selon que l’on se place du point
de
vue des personnes prostituées ou des clients de la prostitution) au
moment
de la Coupe du monde de football en Allemagne en juin 2006.

Rappelons que lors des Jeux olympiques d’Athènes en 2004, la ville
avait
failli autoriser l’ouverture de trente maisons closes mais que le
mobilisation avait mis un terme, au moins dans son aspect public, à ce
projet.

La prise de position du sélectionneur de l’équipe française (2) est
assez
laconique et prête à discussion: quand il dit « s’élever contre la
traite
des blanches », il oublie que des femmes du monde entier, et notamment
d’Afrique, vont subir cette violence. Quand il se désole que l’on «
ramène
le foot à une dimension écharpe, bière et nanas », il nie l’existence
de
la violence, de l’alcool et du machisme inhérents aux clubs de
supporters.
Il se dit « presque choqué qu’on puisse parler de femmes comme ça,
comme
des esclaves ou du bétail »: pourquoi ce « presque »? Il ne serait donc
pas totalement choqué ?

Quelques arguments de Didier Bariani, vice-président de l’UDF, publiés
par
le Monde le 20 avril 2006, sont également discutables.

« Incapables d’endiguer une violence qui les dépasse et de contrôler un
racisme qu’elles déplorent, les fédérations se constituent en
souteneurs
de surcroît. »

Ces propos font sans doute allusion au racisme que les supporteurs
expriment envers certains joueurs. Or le racisme devrait, non pas «
être
contrôlé », mais être puni, comme le prévoit la législation française.

« Si le sport se fonde sur le respect de l’autre et de sa dignité, cela
passe forcément par le respect de la moitié de l’humanité. »

Quand on voit les pratiques concurrentielles exacerbées entre les
sportifs, le dopage, le sexisme (avec, par exemple, l’oubli quasi
systématique des sportives), on peut s’interroger sur le respect et la
dignité! Cette phrase entretient le leurre d’un sport fair-play,
éducatif,
situé hors de la société et indépendant des financiers. Le prix des
places
au stade de France montre bien l’inverse: 2000 euros au noir pour un
match
récent, occasionnant une agression et une tentative de vol.

Entre mafia qui organise la prostitution et foot qui propose son
spectacle
toujours payant, ce sont deux facettes du business mondialisé qui sont
en
complémentarité pour assurer le plus de profits possibles.

Cependant, la pétition initiée par la CATW est sujette à réflexion: par
exemple, « dire non à la prostitution des femmes » reviendrait-il à
dire
oui à la prostitution des hommes? Ou encore se prononcer contre la
prostitution « pendant la Coupe du monde de football » aura-t-il pour
conséquence de dire oui à la prostitution avant et après l’événement ?
Comme le fait remarquer Marie-Victoire Louis, utiliser des termes comme
«
acheter du sexe » ou « des femmes importées » banalise l’acte en lui
donnant un vernis commercial, de même quand il est question d’«
acheteurs
», et de « touristes sportifs/sexuels ». Aucun de ces termes ne
s’inscrit
dans une logique de condamnation, bien au contraire.

Le Conseil de l’Europe a demandé au président de la FIFA de condamner
la «
prostitution forcée ». Une campagne intitulée Ab Pfiff (coup de
sifflet)
exige que les prostitueurs (ceux qui paient pour ça) s’informent auprès
des personnes prostituées pour savoir si elles sont là volontairement
ou
non. Belle hypocrisie !

Rappelons que la prostitution est légale en Allemagne et qu’elle
connaît
une croissance qu’envieraient bien des entreprises! Les autorités
estimaient le nombre de personnes prostituées à 200000 en 1998 et à
400000
en 2006. Environ 75 % d’entre elles seraient d’origine étrangère,
victimes
du proxénétisme international.

La seule dénonciation de la prostitution forcée légitime la
prostitution
légale en la faisant passer par une prostitution librement choisie. Or
toutes les associations venant en aide aux personnes prostituées le
savent
bien: personne ne rentre jamais librement dans le système
prostitutionnel;
il arrive seulement qu’on y reste par manque de choix de solution et
d’aides réelles pour son abandon. En France, plusieurs associations ont
lancé une campagne dont l’objectif est la sortie de la prostitution et
la
revendication « Pour sortir de la prostitution, un titre de séjour! ».
(3)

La mobilisation s’organise à l’initiative d’associations féministes. De
ce
fait, et par ses fermes positions abolitionnistes, il semble que la
Suède
ait retiré la participation de son équipe nationale à cette Coupe du
monde.

Le véritable scandale n’est donc peut-être pas tant dans le
développement
de la prostitution en juin dans douze villes allemandes que dans
l’existence même de ce type de relations entre des êtres humains:

Nous refusons cette marchandisation des corps et cette
commercialisation
de la sexualité humaine;

Nous dénonçons les profits des proxénètes et les revenus des taxes et
impôts qui font de l’État allemand un des principaux souteneurs
d’Europe;

Nous revendiquons la libre disposition de nos corps et des relations
amoureuses librement consenties et gratuites!

Rose Paradis

(1). Coalition Against Trafficking in Women,
http://catwepetition.ouvaton.org

(2). www.football365.fr/bleus. Page consultée le 24 avril 2006.

(3). ATMF, FASTI, GASProm, ASTI Nantes, LDH, Mouvement du Nid, RAJFIRE
(liste en cours).
Contact: FASTI, 58, rue des Amandiers, 75020 Paris.


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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptySam 24 Juin - 12:09

Le sommaire :

« Elle ferait une candidate de droite acceptable. » par Jean-Pierre
Levaray, page 3
Motions du 63e congrès de la Fédération anarchiste, page 4
L’autruche, back from Merlieux, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Loi sur le handicap, par Fred de Besançon, page 7
La prison c’est souvent pas de chance, page 8
Les chaussettes à clous du XXIe siècle, par M. Rajsfus, page 9
Demain on rase gratis, par C. Danis, page 10
De l’école buissonnière, par Louise, page 11
Flic à la maison? par Espé, page 11
Petite philosophie du sport, par Y. Youlountas, page 12
Non à la coupe du Monde du footre, par la Fédération anarchiste, page
14
L’État israélien, par J. Langlois, page 15
Découvrez Germinal, par Daniel, page 18
René Dunan ou l’étonnant... par Felip Equy, page 19
Salon du livre libertaire, page 21
Radio libertaire, page 22
L’agenda, page 23



L’éditorial :

Braves petits pioupious de la Coupe du Monde de football ! Ajoutez à
cela
l’été qui s’avance, la finale du Championnat de France de rugby,
Roland-Garros et vous n’avez plus rien qui fâche à la une des divers
médias !

La France serait « folle » d’un footballeur de Boulogne-sur-Mer et la
mort
de huit Palestiniens sur une plage de Gaza semble le dernier de ses
soucis. On apprend quand même que Villepin veut supprimer, pour le
budget
2 007, 10000 postes de fonctionnaires.

Trente euros de plus par mois, c’est ce que demandaient les
travailleurs
et travailleuses de la compagnie laitière européenne (Elle et Vire,
Coeur
de Lion), alors que le président de Vinci, après son « licenciement »,
empochera 15 millions d’euros.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, rebondissant sur les divers
propos de Mademoiselle Royal, propose que chaque entreprise définisse
elle-même son temps de travail. À quand une riposte syndicale ?

Dans notre douce France, 113 blocs opératoires sont menacés de
fermeture,
au nom de la « rationalisation de l’offre de soins ». Avec les
restructurations des services d’urgence des hôpitaux publics, les
médecins
sont obligés d’envoyer des patients vers les cliniques privées.

Et ceux et celles qui n’en ont pas les moyens ?

Code du travail, Sécurité sociale, services publics, tous les acquis du
mouvement ouvrier sont sans cesse remis en question.

Pendant ce temps-là gauche et droite se taillent des croupières pour
2007.
Du temps de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en
1936, même si cela n’aura pas été une révolution, ça avait un autre
mordant.

Dans la première semaine de la Coupe du Monde de football, se déroule
le
congrès de la CFDT. François Chérèque, secrétaire confédéral,
questionné
sur « l’avenir du syndicalisme
dans les années à venir », déclare que « ça ne peut plus continuer
comme
ça ». On est bien d’accord avec lui, mais pas pour les mêmes raisons ni
pour le même futur.



Et un article en prime :

« Ici, on fera comme en France. » (1)

La Grèce connaît actuellement son plus important mouvement étudiant
depuis
1979. 354 départements académiques sont occupés (80 % des facs).

La cible de la mobilisation est un projet de loi du gouvernement de
droite
prévoyant : la création de facs privées, l’ouverture des facs aux
flics,
le durcissement des conditions de réussite.

L’ensemble des politiques de droite comme de gauche soutiennent la
réforme, le PC grec malgré son opposition au projet tente de freiner la
lutte en s’opposant aux occupations et aux grèves reconductibles.

Le mouvement se structure de manière horizontale en AG coordonnées. Il
exprime un rejet radical de la logique de privatisation de
l’enseignement
supérieur et lance des actions contre le gouvernement.

Les enseignants votent, en AG, en faveur de la proposition de grève
illimitée. En Grèce, comme en France, les étudiants luttent contre la
libéralisation de la société lancé par l’État. Ils ont identifié en lui
leur ennemi et ils ont affirmé qu’ils ne participeraient à aucune
négociation.

Le 25 mai ils étaient 8000 à Athènes. Le 8 juin 15000 dans la capitale,
ainsi que 10000 à Thessalonique. À chaque fois, ces manifestations se
sont
terminées dans une répression féroce: grand nombre d’interpellations et
utilisation de gaz.

Ces événements nous montrent que la politique du capitalisme est une
politique internationale, il nous faut donc réagir à la même échelle.

À ce jour, il y a déjà eu deux rassemblements de soutien devant
l’ambassade de Grèce: le 2 juin et le 13 juin. Le prochain
rassemblement
est organisé mardi 20 juin à 18h00 devant l’ambassade de Grèce 18 rue
Auguste Vacquerie (métro Kleber ligne 6) à l’appel notamment de la FA,
la
CNT, AL, la CGA …

La solidarité internationale doit se poursuivre car leur lutte est
notre
lutte, et réciproquement puisqu’ils avaient réagi de la même façon
pendant
le mouvement dit « anti-CPE » en s’attaquant à l’ambassade française.

Djo

(1) Mot d’ordre lors de la manif du 28 mai.



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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptySam 24 Juin - 12:38

Le sommaire

Fonctionnaires précaires, par virginie, page 3
GDF, tous et toutes contre la privatisation?, par J. Langlois, page 4
L’autruche a chaud, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
July à la casse?, par S. Bull, page 7
France Soir, no future..., entretien avec C. Gourdet, page 8
La charité à toute les sauces, par F. Roux, page 10
Voyage en Chine ou le business roi, entretien avec H. Hsuan-wou et C.
Reeve, page 11
Précarité et nouveaux contrats, par E. Sanloix, page 15
Des errements de la mairie de Paris, par P. Schindler, page 17
Proudhon et le problème des élections, page 18
L’expulsion de Victor, par Jean, page 19
Içi l’ombre, page 20
Troubles à la faculté de droit d’Aix, par Thierry, page 21
Faits d’hiver, par J.-M. Raynaud, page 21
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23


*** L’éditorial

L’ÉTÉ EST LÀ, les vacances se rapprochent, le temps est à la détente.
L’actualité est dominée par le football. Peu importe ce qui se passe
autour de nous et dans le monde: guerres, catastrophes naturelles,
épidémies ; l’important est de savoir quel est le meilleur buteur,
quelle
nation va remporter la coupe. Sous des couverts de communion des
nations
sous le flambeau du sport, on assiste à une exacerbation des sentiments
nationalistes. Si les joueurs de foot africains, asiatiques,
sud-américains ou océaniens sont les bienvenus sur les stades allemands
et
dans les bordels qui les jouxtent ; leurs concitoyens eux, sont de plus
en
plus entravés dans leur liberté de circuler.

Les biens et marchandises de toutes sortes, elles, circulent avec de
moins
en moins d’entraves, l’OMC et la banque mondiale y veillent. Ces
organismes sont les deux piliers du conseil d’administration de la
planète, ce supragouvernement décide qui doit vivre et qui doit mourir.
Les fonctionnaires de ces organisations choisissent quel pays peut se
développer économiquement, et quel autre, tels la Somalie ou le Tchad,
doit rester dans le chaos des guerres civiles engendrées par les
marchands
d’armes et les nations complices qui aiguisent les tensions en
soutenant
les chefs de guerre qui leurs promettent les meilleurs conditions
d’exploitation de leurs ressources. Les desiderata des populations
locales
ne sont pas pris en compte car ils ne rentrent pas dans les tableaux et
diagrammes de ces technocrates de la croissance à la solde des grandes
multinationales. Après avoir exploité pendant des siècles leurs
ressources
naturelles, que ce soit le pétrole, les minerais de fer, de cuivre,
d’uranium, la bauxite… ou bien leur or et leurs diamants ; c’est
maintenant leurs capacités intellectuelles que la vieille Europe veut
piller. L’ingénieur, le technicien, l’architecte ou le médecin doivent,
pour les crapules qui nous gouvernent, pouvoir s’importer au même titre
que le manganèse ou le charbon. Dans ces cas-là, nos chantres du
libéralisme à outrance, ressortent les revendications de libre
circulation. Quant à ceux qui, poussés par la misère ou les bombes,
s’arrachent à leur terre natale pour trouver refuge dans ce qu’ils
pensent
être des pays de cocagne, ils sont repoussés vigoureusement comme des
loups qui s’attaqueraient au cheptel. En guise d’abondance, c’est une
pléthore de flics, douaniers, gardeschiourmes des centres de rétentions
qui acceuillent ces candidats à la survie qui ont le tors de ne pas
correspondre aux critères d’employabilité requis. Que ces
fonctionnaires
de la répression se rassurent, ils ne sont pas du tout visés par les
propos du Villepain vilipendant la fonction publique.


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adhérente à
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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptyJeu 14 Sep - 23:36

Le sommaire :

page 3, Après la rafle de Cachan, par Maurice Rajsfus
page 4, Rafles estivales, par Moko Mouse
page 5, la situation à Oaxaca, par Fred
page 6, Rentrée syndicale, par Jean-Pierre Germain
page 7, Rentrée politique, par Jean-Pierre Levaray
page 8, Brèves d'ici et d'ailleurs
page 9, Entretien avec un jeune anar queer israélien
page 12, La Prodi politique, par Jean-Pieere Garnier
page 14, SNCF collabo?, par Dr Marthius
page 17, La tragédie de l'Espagne, par Hugues
page 18, Ballon sanglant, par Guillaume Bourou
page 19, La voie du thérapeute, par Claude Margat
page 20, Fichiers ADN, le cauchemar de Ben, par Daniel
page 21, Il est de ceux qui font lever le vent, par Jean
page 22, Radio libertaire
page 23 Agenda


*** Et l'édito :

C'est la rentrée des classes, des millions d'enfants et d'adolescents sont
abandonnés à L'Education nationale. Plutôt que d'en faire des êtres libres,
épanouis, puisant leurs connaissances dans le savoir accumulé par les générations
qui les ont précédés, celle qui préfère instiller dans leur cerveau malléable un
savoir distillé de doctes imbéciles. Elle cherche à les transformer en singes
savants capables d'ânonner par coeur des leçons qu'ils ne comprennent pas. Le but
de l'Education étant, pour nos diligents dirigeants, de former des élements
disciplinés respectant l'autorité, répondant à des principes devenus pour eux des
réflexes, mais qu'ils n'ont jamais fait leurs. Ces principes, gravés dans
l'inconscient de nos enfants, feront d'eux des adultes dociles, facilement
manipulables par ceux qui savent tirer les ficelles. Nos dictateurs en puissance
modernes rêvent d'une population persuadée que tout va pour le mieux dans le
meilleur des mondes possibles, alors qu'inconsciemment ils sont les esclaves d'une
doctrine qu'ils acceptent sans critique.

Les partis politiques, eux, sont sortis ragaillardis de leurs universités d'été,
ils se dirigent vers les startings blocks de la course électorale. Mais que ce soit
à gauche ou à droite, la chasse aux pauvres a battu son plein cet été. Les SDF ont
été bannis des centre-villes pour ne pas gêner l'industrie touristique. Le
gouvernement, après avoir profité des vacances pour expulser des sans-papiers et
leurs enfants, a voulu montrer son efficacité dans le traitement des logements
insalubres en jetant plus de 1000 personnes dans la rue, là ou bien sûr, ils
trouveront les élements nécéssaires à une bonne hygiène de vie, air pur et grand
espace. De fait, indépendamment des critères ethniques et nationaux, mais bien sûr
un critère de classe sociale, c'est le trop-plein du marché que l'on cherche ainsi
à marginaliser ou à expulser. Que l'on soit bleu de frousse, vert de terreur ou
rouge de colère, nous sommes tous obligés de nous conformer au moule le plus en
vogue sur le marché, c'est ce qu'ils appellent l'employabilité. Gageons que le
chômage, avec l'insécurité, sera un des grands thèmes sur lequel dégoiseront nos
candidats à la magistrature suprême. Tous auront des solutions miracles pour
éradiquer ce chancre sarcomateux qui pourrit nottre société. En l'occurrence, les
différents gouvernements qui depuis une trentaine d'années se succèdent dans
l'hémicycle n'ont jamais cherché qu'à camoufler le nombre réel des sans-emploi
derrière des chiffres manipulés.

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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptySam 30 Sep - 11:19

+++ Le sommaire :

Habitat, l’apartheid social, par Thierry Périssé, page 3
Thierry fait son mea-culpa, page 5
L’autruche se lisse les plumes, page 5
Combat de comptoir, page 6
Benoît XVI se prend pour l’empereur d’Orient, par R. Boullard, page 7
Nid de vipères à Abidjan, par Pascal, page 9
Le front patronal avance, par Hugues, page 11
Répression à Fribourg, par Cha & Olynx, page 12
KTS, un centre autonome en sursis, par Cha & Olynx, page 14
Le sport, ce suppôt du capitalisme, collectif, page 15
Le sport : rouge, impair et passe, par W. Rosell, page 17
Charlie Bauer, un révolté en prison, par S. Jacaré, page 18
Les milieux libres à la belle époque, par Paco, page 19
Dadoun, Péguy et Gimbutas s’emmêlent la langue avec la déesse, page 20
Un nouveau site libertaire, par Greg, page 21
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23

+++ Et l’éditorial :

Le ministre de l’Intérieur tente de faire passer l’inefficacité de ses
méthodes
musclées pour éradiquer les délinquants sur le dos du prétendu laxisme
des juges,
alors que ceux-ci sont de plus en plus répressifs, selon un rapport de
l’Inspection
générale des services. Il doit pour ce dire se fonder sur les
procédures intentées
à ses « amis » du monde politique ou du monde des affaires dont les
condamnations à
la prison ferme sont rares et ne dépassent jamais quelques mois. En
tant
qu’anarchistes, nous ne croyons pas que la prison soit une solution
pour régler les
problèmes de délinquance mais que, avec l’avènement de
l’égalité économique et sociale, une très grande partie n’aura plus
lieu d’être.

Nous pouvons quand même, sinon nous étonner, du moins nous offusquer de
la
disparité de traitement qui existe selon les tribunaux et selon que
l’on soit une
mère de famille s’appropriant de quoi remplir la gamelle
familiale sur laquelle flotte le drapeau noir de la misère, ou la femme
d’un homme
politique raté qui a détourné des dizaines de milliers d’euros – un peu
pour le
parti, beaucoup pour les parties fines au bord de la piscine de leur
luxueuse
propriété. L’une fera six mois de prison ferme pendant que ses enfants
iront moisir
à la DASS, l’autre ne prendra sûrement que quelques mois avec sursis,
et si jamais
elle prend quelques semaines de prison ferme, cela sera dans une
section pour VIP
où lui sera réservé un traitement de faveur (surtout si les matons sont
des
sympathisants du parti en question). « Les Français savent que je dis
la vérité »,
dit le populiste de service en parlant de ses propos dégradant la
magistrature,
seulement, pour juger, combien de Français
connaissent-ils le fonctionnement de la justice, ou ont simplement déjà
mis les
pieds dans un tribunal ? La réaction de l’opposition est tout aussi
risible, car
certes le fait pour un ministre de l’Intérieur de dire qu’il ne
reconnaît que le
peuple comme juge peut donner des craintes à la caste juridique sur
l’avenir de son
indépendance, mais la gôche elle-même ne se gêne pas pour manipuler la
justice
(écoutes téléphonique illégales, affaire des Irlandais de Vincennes,
etc.). Tout
cela n’est que de la soupe électorale qui nous montre que les
tripatouillages pour
se faire élire dans une démocratie parlementaire n’ont guère changé
depuis Périclès
au VIe siècle avant notre ère. Comme nous l’annoncions déjà depuis des
mois, ce
sont bien les immigrés, les sans-papiers et les mal-logés qui font les
frais de
l’ire de nos présidentiables. À quelques exception près, tel
l’ex-ministre de
l’Intérieur de feu Bokassa Ier, qui, lui, a été
naturalisé français cet été ; entre collègues, il faut s’entraider !

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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptySam 7 Oct - 12:26

Le sommaire :
L’avortement et la contraception restent un droit et un choix, par
Patrick
Schindler, page 3
Abidjan et les déchets toxiques, par Pascal, page 4
Benjamin et l’ADN, acharnement! par Daniel, page 5
L’autruche monte sa barricade, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Un Tchernobyl en Suède, par A. Einstein, page 7
Déchets nucléaires à Bure, nouvelles des militants, page 8
Las Vegas criminalise les sans-abri et la solidarité, par D. Stissi,
page 10
L’Espagne et la « transición », la loi de la honte, par D. Pinos, page
11
Des lois nazies en Suisse ? par Cha, page 14
L’Allemagne et le retour de la bête immonde, par Olynx, page 15
Anarchie et utopie, par A. Zurvan, page 17
Vie du mouvement, page 21
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23


L’éditorial :

La France, ce beau pays, havre de la douceur de vivre visité par des
millions de
touristes chaque année, s’enorgueillit d’être la patrie des droits de
l’homme et du
citoyen, un modèle de démocratie, fière d’avoir été la première à
zigouiller son
roi. Hélas derrière cette façade idyllique se cache une tout autre
réalité.
La France, seul pays européen à avoir été condamné par la Cour
européenne des
droits de l’homme pour le traitement inhumain qu’elle réserve aux «
délinquants »
dans ses commissariats et ses prisons, est la championne de
l’arbitraire
administratif et des tripatouillages politico-judiciaires obscurs.
Encore cette Cour européenne n’a-t-elle pas statué sur le sort des
étrangers
indésirables étouffés par les policiers accompagnateurs qui veulent les
maintenir
tranquilles, gestes tout à fait légitimes selon les tribunaux français
dont les
récentes déclaration du ministre de l’Intérieur nous font douter de
leur
indépendance.
La France est aussi la fille aînée du lobby nucléaire mondial,
accueillant les
déchets mortels venus du monde entier alors qu’elle ne sait que faire
des siens
propres, issus de ses nombreuses centrales nucléaires qui sont autant
de Tchernobyl
en puissance.
Depuis vingt ans les technocrates nous bassinaient que cette
catastrophe, dont on a
considérablement minimisé les conséquences au détriment des populations
vivant sur
les territoires contaminés, n’était due qu’à l’inconscience du système
totalitaire
soviétique qui n’avait pas pris en compte la sécurité de ses citoyens.
Cet été, la
centrale de Forsmark en Suède, considérée par les experts comme l’une
des plus sûre
du monde, est passée à deux doigts d’un accident similaire à cause d’un
simple
court-circuit, cela nous montre bien que personne n’est à l’abri. La
France est
donc une véritable poudrière aux mains d’une bande de docteurs Folamour
prêts à
nous faire avaler n’importe quelle couleuvre fluorescente pour
préserver leur parc
de bombes dévastatrices. N’ont-ils pas été jusqu’à vouloir nous faire
croire que
les nuages radioactifs ne passaient pas nos frontières ? Comment les
croire
lorsqu’ils nous disent que l’enfouissement est la solution miracle pour
se
débarrasser de leurs déchets ? Surtout quand l’on voit que la branche
militaire de
ce groupe de pression développe toujours de nouvelles armes toujours
plus
meurtrières, regroupant dans un seul missile plusieurs minibombes
atomiques.
Pendant ce temps-là, les fanatiques d’un ordre moral qui extermina des
millions
d’hommes de femmes et d’enfants sous l’Inquisition voudraient nous
empêcher de
disposer de nos corps comme bon nous semble sous prétexte d’un créateur
suprême de
qui nous dépendrions, mais, malheureusement pour eux, celui-ci n’existe
que dans
leurs cerveaux malades.


Et en prime un article :

L’avortement et la contraception restent un droit et un choix

Samedi 14 octobre
Paris 18e

Manifestation contre la marche pour la vie et pour le droit des
personnes à
disposer de leurs corps et de leur sexualité, 19 heures précise
(ponctualité
exigé), en haut du funiculaire de la butte Montmartre à l’appel de la
Fédération
anarchiste, la CNT, le SCALP, Ras l’Front.

POUR LA SEIZIÈME ANNÉE consécutive, les intégristes proches de
Monseigneur Lefebvre
organisent sous le prêtenom de Renaissance catholique la « Marche pour
la vie »,
rejoints, comme chaque année, par le fleuron de ce que la France compte
comme
alliés de l’extrême droite française, du Fhaine, aux jeunes militants
du Bloc
identitaire, en passant, bien sûr, par les monarchistes. Pendant cette
montée aux
flambeaux vers le Sacré Coeur (construit comme symbole de la revanche
des
Versaillais, curés et réactionnaires contre les Communards de Paris,
pour « expier
leurs crimes »), au son des slogans et prières perpétrées par leur
filière SOS
Tout-Petits, l’antre de Xavier Dorr. Ce dernier continue encore
aujourd’hui, malgré
ses multiples condamnations pour ses actions commandos dans les
hôpitaux et les
cliniques et les pressions exercées sur le personnel médical et les
femmes, à
exhorter avec ses collègues, parfois à genoux, les foules naïves à la
prière et à
l’action contre les centres du planning familial.

Pas plus joyeux du côté de l’église « officielle ». Faut-il rappeler
les propos
tenus par l’ancien pape J.-P. II dans « Mémoire et identité », paru en
février
2005, où il compare l’avortement à la solution finale,
minimisant un crime contre l’humanité et niant les droits des femmes à
disposer de
leur corps.

Il semble que les derniers propos également tenus par le nouveau pape
araignée
aient redonné quelque vigueur aux adorateurs des foetus, qu’ils
considèrent comme
des êtres humains à part entière, vieux fantasme des religieux et en
brandissent
les images dans nos espaces publics. Depuis l’anniversaire du
trentenaire de la loi
Veil légalisant et l’avortement, on a vu dans notre pays une
recrudescence des
activistes anti-IVG qui se sont rassemblés, avec leurs amis fachos,
place de la
République en janvier dernier, pour la même mascarade et sous les mêmes
slogans.

Un peu partout en Europe (Pologne, Portugal, Irlande, Conseil de l’UE)
on assiste à
une remise en question des droits des femmes pour entraver leur liberté
de choisir
la contraception et leurs choix de vie. En France, les centres publics
qui
pratiquent encore l’avortement ferment les uns après les autres, soit
faute de
financement, soit parce que les praticiens ont de plus en plus de mal
pour
pratiquer leurs interventions dans des conditions optimales, ou encore
quand les
dernières cliniques qui les pratiquent ne sont pas la proie des
intégristes
liberticides, qui s’enchaînent, comme aux États-Unis pour empêcher les
médecins de
pratiquer. Nous ne les laisserons pas installer leur vieil ordre moral
dans les
espaces publics, voir dans les endroits fréquentés par les jeunes,
qu’ils essayent
de convertir par des discours réactionnaires, anti-scientifiques et de
désinformation.

Les vrais chiffres et données concernant l’avortement et la
contraception en France

Selon la DREES(1) et les derniers chiffres publiés sur le sujet, 210700
femmes ont
avorté en France en 2004, dont 11500 mineures, contre 203000 en 2003.
On constate
donc un recul de l’avortement, certainement dû au recul du recours aux
méthodes
contraceptives. En 2004, 75 % des femmes concernées avaient entre 18 et
35 ans. Qui
plus est, l’augmentation est plusmarquée chez les mineures, pour
lesquelles le
nombre d’avortements a augmenté de 32 % entre 1990 et 2006. Ces
chiffres
n’incluent, ni les Interruption médicales de grossesse, ni la «
contraception
d’urgence ».

Pour leur part, les recours à la contraception d’urgence se multiplient
également :
selon le baromètre santé de 2005, 13,7 % des femmes affirment avoir
déjà eu recours
à la « pilule du lendemain ». Parmi, les 15-19 ans, 68 % utilisent une
pilule
hormonale., 10000 ont été pratiqués dans l’année 2005 en France, sur
200000
interventions. En 2001, les avortements médicamenteux représentaient
plus de 30 %
du total, contre 14 % en 1990. Légalisée en 2001, cette méthode est
remboursée à 70
% par la Sécurité sociale. La circulaire 2004, destinée à encadrer les
avortements
en ville prévoit 5 consultations. Lors du troisième rendez-vous, la
femme prend un
comprimé qui bloque l’action de l’hormone nécessaire au maintien de la
grossesse.
Puis, lors de la quatrième consultation, la femme avale un cachet qui
provoque
l’expulsion de l'oeuf. Pour exemple, le planning familial de
Saint-Denis accueille
une fois par semaine les femmes qui veulent avorter chez elles. La
phase la plus
sensible est celle de la prise du comprimé, durant laquelle la plupart
des femmes
craquent et le personnel tente de les rassurer en leur rappelant qu’un
avortement
est toujours une prise de décision lourde, mais n’a jamais empêché une
femme
d’avoir plus tard un bébé, à condition de ne pas avoir d’avortements
trop répétés.

Afin de faire face aux mensonges proférés par les ultra-catholiques et
autres
militants pro-vie, un contre rassemblement est organisé le samedi 14
octobre à 19
heures en haut du funiculaire de Montmartre. On ose espérer que, cette
année, que
la police nationale, ou police du capital, n’empêchera pas les
militantes et
militants en faveur du droit à la contraception et de l’avortement
d’exprimer leur
solidarité à toutes les femmes qui luttent pour le libre choix de leur
corps et à
s’opposer à ce défilé moyenâgeux de l’ordre moral.

En effet, il semble que la préfecture et la Mairie de Paris aient
plutôt pris, ces
derniers temps, le parti de laisser les anti-IVG faire leurs prières
sur nos
trottoirs et les fascistes agresser physiquement les militants pro-IVG.

Dernièrement encore, les manifestants qui se sont imposés lors de
l’inauguration du
Parvis de Notre-Dame qui doit prendre le nom de l’ancien pape assassin
J.-P. II,
alors qu’il était un des pires complices du sida et de la
stigmatisation des
lesbiennes, gays bis et trans par son homophobie, ses positions
rétrogrades sur les
femmes et sa condamnation sans appel du préservatif. Ah! si Marie avait
connue
l’avortement, nous n’aurions pas tous ces emmerdements!

Patrick Schindler
Groupe-claaaaaash(a)federation-anarchiste.org


1. Organisme de statistiques du ministère de la Cohésion sociale.


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MessageSujet: ..   le monde libertaire EmptyDim 8 Oct - 14:41

Dimanche 15 octobre 2006, à la librairie du Monde libertaire, 145, rue
Amelot,
Paris 11e.
Métro République, Oberkampf ou Filles du calvaire.

Dans la rue Amelot :

13 heures: Chansons et orgue de barbarie dans la rue avec Vania et
Riton la Manivelle.

13h30: Débat autour du Front Populaire avec Loïc Le Bar, Le monde
enseignant et le
Front Populaire (Éditions Syllepse), Danielle Tartakowsky, auteure de
Le Front
Populaire : La vie est à nous (Éditions Gallimard), (à confirmer).
Jean-Louis
Crimon pour son roman Oublie pas 36 (Éditions Castor Astral).

15h30: Débat sur la Révolution espagnole avec Frank Mintz, Espagne 36,
l’autogestion révolutionnaire, Cesar Martinez Lorenzo, (à confirmer),
Pouvoir et
révolution sociale (Éditions libertaires), Les Giménologues, Les fils
de la nuit,
souvenirs de la guerre d’Espagne. (Éditions l’Insomniaque), Christine
Diger auteure
du roman Un automne pour Madrid. L’histoire de Théo, un combattant de
la liberté.
(Éditions Atlantica).

17h30: Serge Utgé-Royo chante l’Espagne révolutionnaire.

Dans la librairie :

13h30: Les olympiades oubliées d’Ariel Camacho (52 minutes), un
documentaire sur
les Jeux olympiques de Barcelone en 1936. Suivi de Durruti (12
minutes).

De 14h45 à 15h15: Discussion autour des films.

15h30: Film: Le crime de Monsieur Lange de Jean Renoir – dialogues de
Jacques
Prévert. (1h15). Suivi de films militants de 1936.

17h15: Lecture de textes autour de 1936 par Fred et Maud.

Grande bourse aux livres:

Vous avez des livres à échanger ou à vendre? Nous installerons des
tables rue
Amelot et vous pourrez y mettre vos livres, revues, et même objets
divers.
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kamchatk
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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptySam 14 Oct - 11:04

Bonjour,
Dès aujourd'hui, vous pouvez trouver dans toutes les bonnes librairies
les "Ecrits
choisis" de Malatesta, le dernier ouvrage paru aux editions du Monde
Libertaire, au
prix de 10 euros, ou le commander directement aux editions
editions(a)federation-anarchiste.org
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MessageSujet: ...   le monde libertaire EmptySam 14 Oct - 12:21

Le sommaire :

La Seine-Saint-Denis, un endroit comme un autre, par Rebecca, page 3
Attaques en règle contre l’école, par Fred, page 4
Provocations syndicales, par Jimma, page 5
Droit syndical… Code du travail, par J.-P. Germain, page 6
En prison pour un oeuf de trop, interview de Y. Delavoët, page 7
« Vous ne justifiez pas l’intensité de vos liens avec notre pays », par
L. Carnoy,
page 9
Souffrir pour quoi pour qui ? par Sitta Neumayer, page 11
Fichage génétique de masse, par J.-M. Raynaud, page 14
L’Église et les autres religions, par R. Boullard, page 15
Paroles de maîtres du monde d’aujourd’hui, par Paco, page 18
La fête à Gaston, par Jacques et Gérard, page 19
Un local libertaire à Rennes, par leur propriétaire, page 20
Une femme seule, par Bruno Daraquy, page 20
La Commune n’est pas morte, par Mireille, page 21
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23


*** Et l'édito :

Ah! ces salauds de richards, dégoulinantes crapules! Jamais assez
contents d’nous
voler le fruit d’not’travail et d’nous pousser davantage dans la
précarité. Faut
qu’en plus ces bouff ’galettes nous prétendent qu’c’est pour not’bien.

Et ainsi, on le sait, les crapulards à leur service à la Chambre ou au
gouvernement
de bien s’occuper d’nous à voter des lois et imposer des réformes pour
nous emmurer
dans l’insécurité.

Et va-z-y que j’te casse les hôpitaux, les écoles, le gaz public. Que
j’te rogne
tes picaillons d’chômeur. Que j’te r’colle tes mômes de quatorze piges
à
l’apprentissage et les bonnes femmes au travail de nuit !

Ça refile d’autant plus l’appétence et l’occase aux maquereaux et
maquerelles de tout acabit vivant dans la chaîne économique d’user et
d’abuser des
malheureux. Sans oublier le pognon qu’on nous essore qui repart
aussitôt dans les
pognes des maquignons. « Aide à l’emploi », qu’ils appellent ça ! Et
que ce n’est
pas permis de pointer du doigt le pillage d’un patron, « ça nuirait aux
investisseurs et aux entrepreneurs ! ».

Comme ces cochons obscènes veulent s’engraisser le plus possible sans
qu’les
humbles pensent à moufter, ils nous font croire qu’le bazar est
équitable et
inéluctable! Ils entretiennent la crasse dans la tête des miséreux et
des moins
pauvres. Ces moutons-là tout heureux de s’gober supérieurs à un «
sans-papiers »,
un « sans-abri »… Et des fois qu’le carcan médiatique n’suffise pas,
ils ont encore
les curetons et les imams à leur secours !

Tiens ! à propos de ceux-là, les affolés de la fesse interdite. Même la
libre
expression est en sursis. Un bon bougre de professeur déclare que «
haine et
violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le
Coran », et le
v’là obligé de s’planquer ! Et des pissecopies de presque dire que
c’est normal
puisque l’zigue a « violemment » critiqué le Coran. Où va-t-on? Notez
que, les
soumis à Dieu, en lui promettant un mauvais sort, donnent raison à la
critique.

Sacré pétard! L’oppression n’est pas seulement dans les promesses du
triste nabot
de Beauvau et de ses potes du patronat, mais aussi dans les barreaux
que les
infâmes ratichons de toutes chapelles veulent nous enfoncer dans la
caboche. Nom de
Dieu! il est temps que les taffeurs de tout poil montrent leurs poings
au lieu de
les garder dans leurs poches.


Et en prime un article :

LA SEINE-SAINT-DENIS, UN ENDROIT COMME UN AUTRE

J’HABITE LA SEINE-SAINT-DENIS. Le « 9-3 », comme ils disent (disent-ils
le « 7-0 »
lorsqu’ils parlent de la Haute-Saône?). Objet de fantasme pour
certains, terra
incognitae pour la plupart de ceux qui se permettent pourtant, à propos
de ce
département, des jugements définitifs et insultants. Journalistes,
éditorialistes,
intellectuels et politiques, de droite comme de gauche, ces gens
connaissent mieux
que moi l’endroit où je suis installée, mon quotidien, celui de mes
voisins.

Pourtant, quand je les écoute ou les lis, c’est étrange, je n’en
retrouve
pratiquement rien. Le « 9-3 »: un département qui, de longtemps, fut la
cible
privilégiée des forts en thème de Passy. La lie de la banlieue
parisienne.

Une honte, une décadence, le signe (ostentatoire) de la relégation
sociale. À
quelques îlots près, habiter le 9-3, ce serait vouloir en partir. Car
ce n’est pas
ici un endroit comme les autres: soit on y est pauvre et souffrant
(version de
gauche), soit on y est « terrorisé » par les hordes barbares (version
de droite).
Dans tous les cas, on n’y est pas bien, on n’y est pas « tranquille ».

J’y suis bien, moi, et je constate: il y a des cinémas, en
Seine-Saint-Denis. En
Seine-Saint-Denis, il y a des théâtres, des boulangeries, des
pharmacies, et même
des pubs irlandais! Une large majorité de ses habitants travaillent, se
lève le
matin, déposent les enfants à l’école, car, en Seine-Saint-Denis, pour
curieux que
ça puisse paraître, il y a aussi des écoles. 1 million et demi
d’habitants, pas
plus « terrorisés » que ceux de Loir-et-Cher. Un endroit comme un
autre? Oui. Même
si la moyenne d’âge y est plus jeune qu’ailleurs et que le chômage
frappe dur:
additionnez ces deux particularités et vous aurez saisi l’essentiel du
« problème »
de la Seine-Saint-Denis. Pour autant, cela ne suffit pas à en faire une
terre
d’exception, ni n’explique pourquoi l’index du ministre de l’Intérieur
et des
journalistes caniches pointe si souvent le 9-3.

C’est devenu une habitude, depuis la petite phrase sur le Kärcher,
balancée de La
Courneuve, c’est nous qu’on aime montrer du doigt. C’est devenu une
habitude, mais
on ne s’y habitue pas. Les émeutes de novembre 2005, que les jeunes des
quartiers
vont payer durant les dix ans à venir, elles sont parties d’où? De
Clichy-sous-Bois, 9-3. Donc coupable, le 9-3, comme Paris coupable de
la Commune,
en son temps. Et les bonnes âmes de gauche redécouvrent soudain la
misère sociale
dont ils se sont tellement souciés lorsqu’ils étaient aux affaires et
dénoncent, la
main sur le coeur, la stigmatisation dont nous sommes victimes.

Foutage de gueule général.

Foutage de gueule accentué ces dernières semaines, confinant à
l’odieux. Quand
Sarko stipendiait les juges de Bobigny, coupables selon lui de ne pas
jeter en
prison suffisamment d’enfants, la note où le préfet disait son
inquiétude face à
l’augmentation de la violence « fuitait » étrangement dans la presse
(une vieille
note, qui datait de juin). La couverture médiatique donnée à ces
non-événements par
des journalistes décidés à marcher au pas de l’oie livrait une nouvelle
fois une
image exécrable de la Seine-Saint-Denis : délinquance, insécurité,
bandes de
jeunes, islamisme et cages d’escaliers. Alors on se dit « c’est assez !
». Marre
des caricatures, des poncifs enfilés comme autant de perles sur un
collier dont le
nom est rejet, inculture, méconnaissance et addiction crasse au pouvoir
! Marre de
laisser Sarkozy user de la banlieue comme d’un décor pour son show de
futur
présidentiable ! Marre de lui laisser ainsi dérouler son programme à
seule fin de
prouver que lui seul sera capable de mener jusqu’au bout la guerre
contre les
pauvres !

Marre de se coltiner, chaque jour, des flics survitaminés et ces paumés
de CRS
venus de Montélimar (derniers représentants de l’État depuis qu’on a
fermé La
Poste, puis l’agence ANPE, puis la PMI de mon quartier) ! Marre de voir
le
député-maire, PC, lui qui se prétend mon porte-parole à l’Assemblée
mais qui, de
parole justement, manque, gesticuler sur le parking, à bonne distance
des tours,
entouré de caméras et de flics municipaux ! À lui, comme aux autres,
j’ai envie de
dire : « Lâchez-nous! Foutez-nous tranquilles ! »

On vit bien, en Seine-Saint-Denis, pas plus mal en tout cas que dans le
Loir-et-Cher. Et même si vous avez décidé que le sécuritaire sera, une
fois encore,
le thème central de la campagne à venir. Même si, dans cette optique,
plus vous
pourrez faire croire que ça va mal en banlieue, plus vous vous
assurerez un
confortable matelas de voix (dont certaines viennent de banlieue, ce
qui n’est pas
le moindre des paradoxes, et montrent, s’il en était besoin, le
caractère infâme de
l’électoralisme).

Même si, grâce à vous, on a de fortes chances de voir Le Pen accéder
une nouvelle
fois au second tour, mon souhait unique est aujourd’hui que vous nous
oubliiez.
Qu’on respire! Pourquoi ne pas envoyer vos cameramans bosser un peu en
Tchétchénie?
Nous, pendant ce temps-là, nous continuerons à alimenter ces
solidarités si
particulières aux quartiers, à construire ces histoires, collectives et
belles, ces
histoires qu’à Passy on ne saurait imaginer.

Rebecca
Groupe libertaire Louise-Michel

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste
Chaque jeudi dans les kiosques, 24 pages en couleurs d'actualité
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le monde libertaire Empty
MessageSujet: ....   le monde libertaire EmptyJeu 2 Nov - 13:27

Il ne s’agit pas de faire l’anarchie aujourd’hui, demain ou dans dix
siècles,
mais d’avancer vers l’anarchie, aujourd’hui, demain, toujours »
Errico Malatesta

*** Le sommaire :
Oaxaca, du spectre de Louise Michel à celui d’Adolphe Thiers, par Djo,
page 3
Syndicalisme, l’hallali ?, par J.-P. Germain, page 4
Eron, ça arrive loin de chez vous…, par J.-P. Gault, page 5
L’autruche ne désarme pas, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Licenciements dans l’automobile, par Louise-Emma, page 7
Campagne électorale et police, par le groupe Nada, page 8
Faits d’hiver, par J.-M. Raynaud, page 9
Saint-Ouen, les sans-papiers, par Rébecca, page 10
Espagne, entretien avec O. Alberola, par T. Libertad, page 11
Décroissance, rupture avec le capitalisme, par J.-P. Tertrais, page 14
Transmutation de l’anarchisme, par C. M. Lorenzo, page 17
Histoire universelle de Marseille, par F. Roux, page 19
Islam et palpitants, par N. Potkine, page 20
Malatesta toujours là, par Pacotte, page 21
Non-lieu pour Marc Auray, par Guy, page 21
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23


*** L’édito :

Comme l’assemblée populaire de Oaxaca nous l’avait annoncé, le
gouvernement
mexicain y a envoyé l’armée afin de mater la révolte. À l’heure où nous
bouclons le
journal, celle-ci encercle la ville, et le peuple, désarmé, est
retranché derrière
les barricades. Le gouverneur de la province a donc eu ce qu’il
voulait, il n’a pas
flanché et n’a fait aucune concession.

L’assemblée populaire lançait depuis cet été des appels à la solidarité
internationale pour essayer d’éviter de se faire massacrer dans
l’indifférence
générale et pour que le gouvernement mexicain y réfléchisse à deux fois
avant de
réprimer la révolte dans le sang ; le gouverneur lui a répondu à sa
manière en
provoquant les hostilités par l’assassinat d’un journaliste
new-yorkais. Cela est
un exemple parmi d’autres du mépris dans lequel les dirigeants de notre
planète
tiennent les peuples qu’ils dirigent, trop occupés qu’ils sont à
favoriser
l’enrichissement des grandes multinationales et de leurs actionnaires.
Ici, en
France, nous ne sommes pas une exception à cette règle, notre
président, en visite
en Chine, a enfourné dans sa giberne quelques gros contrats qui
permettront aux
entrepreneurs français d’exploiter un peu plus les ouvriers chinois
tout en leur
refourguant le surplus de notre production.

Nos patrons, eux, et les représentants des grandes centrales syndicales
se sont
réunis au sommet, histoire d’étudier de quelle manière organiser la
casse du code
du travail. Il s’agit d’enterrer les acquis sociaux que nous avons
conquis au prix
de plus de cent cinquante ans de lutte. Il s’agit aussi, ne soyons pas
dupes, de
fournir quelque matière aux programmes électoraux des différents partis
en
campagne, l’insécurité à elle seule ne suffisant pas à alimenter
ceux-ci. Pourtant,
en ce qui concerne l’insécurité, la police met le paquet pour montrer
son
efficacité, et ce sont les jeunes des banlieues, les sans-papiers, les
mal-logés et
les pauvres en général qui en font les frais. En Espagne, la
réhabilitation des
combattants pour la liberté qui luttèrent contre la dictature
franquiste risque
fort de n’avoir jamais lieu, au nom de la réconciliation nationale.
Autant dire que
l’on ne veut pas rouvrir la boîte de Pandore, qui risquerait
d’embarrasser des
caciques de la sphère économique et politique espagnole, dont le
comportement sous
la dictature n’était pas au-dessus de tout soupçon.

Que ce soit à Oaxaca, à Paris ou à Madrid, nos gouvernants se paient
notre fiole et
jouent notre vie sur le tapis vert des tables de négociation.

À nous de leur montrer, en descendant dans la rue, que, à semer la
misère, ils
récolteront la colère.


Et en prime un article de Djo :

Oaxaca, du spectre de Louise Michel à celui d’Adolphe Thiers

Retour sur les évènements qui ont frappé la province mexicaine et sur
la situation
actuelle

14 juin 2006 Naissance de la commune insurgée

La révolte de Oaxaca est née de la répression sanglante qui s’est
abattue le 14
juin dernier suite à la manifestation des enseignants de la ville pour
réclamer de
meilleures conditions de travail ainsi qu’une hausse de salaire. La
police a tiré
sur les manifestants, de nombreux blessés et de nombreuses arrestations
ont été
dénombrés, ainsi que des perquisitions violentes et la destruction de
la radio
communautaire Radio Plantón. Les enseignants ont alors exigé la
destitution du
gouverneur de l’État de Oaxaca Úlises Ruiz.

Cette revendication a rallié une très large partie de la société
oaxaqueña: « Offensés tant par la fraude électorale par laquelle Úlises
Ruiz est
devenu gouverneur que par la violence gouvernementale contre une
multitude
d’organisations communautaires et régionales, des centaines de milliers
de
Oaxaqueños ont investi la rue et plus de trente mairies. Près de 350
organisations,
communautés indigènes, syndicats et associations civiles ont formé
l’Assemblée
populaire du peuple de Oaxaca (APPO). » (1)

Les élections du 2 juillet 2006

Ayant laissé entendre dans un premier temps qu’ils boycotteraient les
élections,
les insurgés ont décidé de soutenir la coalition « Pour le bien de tous
» contre le
gouvernement d’Úlises Ruiz. Cette coalition obtient 9 des 11 députés et
deux sièges
de sénateur.

Depuis, la « commission négociatrice élargie » (organisme du syndicat
des
enseignants) ne négocie plus ses revendications avec lui, elle
n’accepte ni son
argent, ni ses programmes: elle dirige seule. Dans le même temps,
l’APPO a lancé
une campagne de désobéissance civile pour montrer l’absence d’autorité
dans l’État.
Désormais, le mouvement assume seul le contrôle politique de la ville
de Oaxaca.
Úlises Ruiz a essayé en vain de changer les membres de son cabinet pour
conserver
le pouvoir: il ne s’agit plus de problème avec la classe politique de
cet État mais
avec la société dans son ensemble.

L’APPO déclare l’alerte maximale

Le 18 octobre, en sortant d’une réunion, un enseignant a été abattu de
trois balles
tirées depuis une voiture sans plaque. D’autres ont reçu des menaces de
mort par
téléphone. L’APPO a déclaré l’alerte maximale pour renforcer les
occupations et les
barricades.

La section XXII du Syndicat national des travailleurs de l’éducation a
décidé de
consulter les 70000 enseignants de l’État pour savoir s’ils veulent
continuer ou
cesser la grève. Avant même le résultat, des
militants et des parents d’élèves ont manifesté pour la poursuite de la
grève aux
cris de « un enseignant conscient ne se rend ni ne se vend » et «
enseignant, tu as
commencé, tu dois terminer! Úlises n’est pas parti, tu dois le chasser!
».

La répression

Au 26 octobre, les paramilitaires (soldats ou flics en civil) ont fait
huit morts
depuis le début du conflit. « La présidente du Syndicat national des
travailleurs
de l’éducation (SNTE), Esther Elba Gordillo, a annoncé qu’elle allait
exclure du
syndicat la section XXII, à l’origine de la révolte de Oaxaca. La
réponse des
professeurs n’a pas tardé: plusieurs associations de professeurs de
tous les États
mexicains ont décidé de former un nouveau syndicat et ne plus payer
leur cotisation
au SNTE, qui est “une mafia corrompue” aux ordres du gouvernement.

Ils préparent pour le 19 novembre une convention nationale éducative et
appellent
tous les professeurs du SNTE à quitter celui ci pour les rejoindre. » À
ce stade de
la révolte, on peut se demander pourquoi l’APPO maintient comme
revendication
principale le simple remplacement du gouverneur de l’État. Cela
s’explique par
l’attitude du PRI, seul parti qui se soit illustré aux yeux des
Mexicains comme ne
se souciant
absolument pas des problèmes publics, détournant constamment les fonds
publics,
impunité totale des proches du pouvoir, arrestation des opposants
politiques, quand
ils ne sont pas tués par des inconnus. Dans l’esprit des révoltés, sa
démission
n’est qu’une étape et les associations veilleront à ce que plus jamais
un parti
politique comme le PRI exerce un pouvoir exclusif.

Le 27 octobre a été marqué par l’arrêt de toute activité et fut une
journée des
plus meurtrières: quatre morts et plus d’une vingtaine de blessés par
balle ou arme
blanche, dont un journaliste
d’Indymedia-New-York. Ceux que l’on appelle les « tueurs de l’assassin
Úlises Ruiz
» ont tiré sur les barricades de l’APPO dans l’avenue de Ferrocarriles,
de Santa
Lucía del Camino et dans l’agence municipale de Coyotepec, dans la
banlieue de
Oaxaca. L’APPO n’a pas jusqu’à présent répondu à la provocation en
s’armant et
c’est les mains nues qu’elle garde les barricades.

L’APPO organise le système de soin car l’hôpital n’est plus un lieu
sûr. La radio
universitaire fonctionne, ce qui permet de coordonner les mouvements,
de renforcer
les barricades qui montrent des signes de faiblesse et de prévenir de
la venue des
troupes de choc. (2)

Le 28 octobre, Abascal, le ministre de l’Intérieur, vient de donner
l’ordre à la
troupe d’intervenir. Les événements qui ont eu lieu ces dernières jours
ont bien
servi de prétexte à l’intervention militaire. Le gouverneur et l’État
mexicain
avaient bien orquestré ces attaques pour lancer l’armée contre les
insurgés.

D’jo
groupe-claaaaaash@federation-anarchiste.org

Notes
(1). Toutes les citations proviennent de différents textes publiés sur
le site du
Comité de soutien des
peuples du Chiapas en lutte: http://cspcl.ouvaton.org

(2). Pour écouter Radio Universitad tenue par l’APPO:
http://radio.indymedia.org:8000/appo.mp3.m3u



*** L’agenda du monde libertaire pour la semaine du 2 au 8 novembre
2006

Jeudi 2 novembre

+++Paris 18e

Une femme seule de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène Philippe
Chauveau, au
Funambule, les jeudis, vendredis et samedis à 20 heures en octobre et
novembre, au
53, rue des Saules. Métro Lamarck-Caulaincourt. Réservation conseillée
au
0142238883.

Vendredi 3 novembre

+++Chalon-sur-Saône (71)

Conférence-débat contre tous les enfermements avec la participation de
Lucien
Léger, organisé par le collectif La Vache noire et le groupe libertaire
de
Saône-et-Loire, à 20 heures, 21, rempart Saint-Vincent.

+++Besançon (25)

Rencontre avec les éditions Grinalbert, association bisontine de livres
audio. Ils
viendront nous expliquer le sens de leur démarche. Rdv à la librairie
L’Autodidacte
– 5 rue Marulaz - à 20h30.

Samedi 4 novembre

+++Marseille 1er

Conférence-débat avec Céline Beaudet pour son livre Les Milieux libres:
« Vivre en
anarchistes à la Belle Époque en France… », à 17 heures au CIRA, 3, rue
Saint-Dominique.

+++Rennes

Le groupe la sociale de la Fédération anarchiste de Rennes organise un
grand
meeting commémoratif et revendicatif avec projections vidéo de
documentaires sur la
révolution espagnole, exposition d’affiches de l’Espagne libertaire de
l’époque,
diaporama commenté sur l’Espagne de 1936-1939 par Wally Rosell,
témoignage de
Pierre Petit sur les grèves de 1936 sous le Front populaire et sur les
camps de
réfugiés espagnols de Saint-Brieuc, introduction sur la charte d’Amiens
de 1906 et
son actualité dans les luttes sociales et syndicales d’aujourd’hui,
puis débat avec
la salle sur le thème « Hier ils ont osé! Et aujourd’hui, de quelle
société les
anarchistes veulent-ils? », de 14 heures à 19 heures, à la maison de
quartier de
Villejean, 2, rue de Bourgogne. Table de presse (livres, brochures
anarchistes).

+++Paris 20e

Concert de soutien à la création de Libertalia, maison d’édition
libertaire: Avec Cartouche (punk 80’s Paris), Skuds & Panic People
(street punk &
ska – Rennes), Brixton Cats (punk rock Paris). À la Miroiterie, 88, rue
de
Ménilmontant. 5 euros.

Lundi 6 novembre

+++Clermont-Ferrand

Projection-débat de « I » (documentaire) au sujet des relations entre
les médias et
le pouvoir à partir de l’expérience du plus grand réseau mondial de
médiaactivistes: Indymédia. Le documentaire suit la première année d’un
petit
collectif de Buenos Aires à travers ses luttes au milieu d’assassinats,
d’une
économie en ruine et des bouleversements politiques argentins.
Documentaire réalisé
par Raphaël Lyon et Andres, au Raymond’s Bar, 20 heures, 77, avenue
Édouard-Michelin. Prix Libre.

Mardi 7 novembre

+++Toulouse

Rencontre-débat et vidéo Coca Cola assassine, avec Marco Antonio Sosa
(militant
d’Estudios libertarios de Bogota) sur l’assassinat des syndicalistes
colombiens
(1925 morts en 2002, 64 morts en 2003), à 20 heures, 18 avenue de la
gloire.

Mercredi 8 novembre

+++Vannes (56)

Le groupe libertaire René Lochu (FA Vannes) organise le mercredi 8
novembre, à
partir de 20 heures, à la maison des associations, 6, rue de la
Tannerie, la
projection du film Land and Freedom de Ken Loach, sur la guerre civile
et la
révolution espagnole de 1936. Pourquoi Ken Loach a pu choisir un tel
sujet? Quel
enseignement de la révolution espagnole pour les luttes d’aujourd’hui?
Entrée libre
– Table de presse.

Vendredi 10 novembre

+++Clermont-Ferrand

Neptune + guests – 20h30 prix libre au Raymond’s bar (espace autogéré),
77, avenue
Édouard-Michelin.

Samedi 11 novembre

+++Mazauges (83)

Maudite soit la guerre! Le groupe Nada organise un rassemblement devant
le monument
pacifiste de Mazauges à 10h30 suivi d’un repas.

+++Paris 20e

Rencontre Débat et vidéo Coca Cola assassine, avec Marco Antonio Sosa
(militant
d’Estudios libertarios de Bogota) sur l’assassinat des syndicalistes
colombiens
(1925 morts en 2002, 64 morts en 2003), à 18 heures, au 33, rue des
Vignoles

+++Besançon (25)

Rassemblement anti-militariste, rue Bersot. Nous rebaptiserons la rue
en « rue
Bersot – fusillé pour l’exemple ».

+++Paris 5e

Projections: Les Petits Soldats, Na Citade Vazia, La nuit de la vérité,
Un héros.
Débats: Cabinda, Enfants soldats, etc. Lectures. Expos: Collages de
Chari
Goyeneche, toiles de Zecarias Tedros, Cartes à gratter d’Yves Chambon.
Tables de
presse et buvette, de midi à minuit, Espace culturel La Clef, 21, rue
de la Clef.
Info: www.unionpacifiste.org


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