| | le monde libertaire | |
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Auteur | Message |
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buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: le monde libertaire Ven 14 Oct - 14:03 | |
| fédération anarchiste , la librairie, 145 r. amelot a paris
et le journal de eux ...
Sommaire
Faits d'hiver avant la date, par J.M: Raynaud, page 4 L'autruche fière comme Artaban, par F. Ladrisse, page 5 Nouvelles de la tourmente, par P. Schindler, page 5 A côté des trans, propos recueillis par P. Schindler, page 6 La voie suicidaire du capitalisme, parJ.P Tertrais, page 9 L'Alliance syndicaliste, interview d'Alain Pecunia, page 11 Katrina, qu'en dit la presse américaine?, par René Berthier, page 15 Grand prix « Ni Dieu ni maître » > , par J.M. Raynaud, page 19 La Bible contre la Bible, par Nestor Potkine, page 18 Ici l'ombre, Chroniques alternatives, par Bibo, page 20 Gilbert Laffaille live in Ivry, par Thierry de « Blues en liberté », page 21 Une trace pour Marie Jakobowicz, par René Strubel, page 22 Agenda, page 23
*** Edito
Il faut croire que la lutte contre le terrorisme laisse quelques loisirs. Ainsi, et malgré la guéguérilla qui l'oppose à Villepin, et dont les médias nous font croire qu'elle l'occuperait à plein temps, Sarkozy, quand il a deux heures devant lui, expulse quelques squats, bourre ses charters d'enfants, ordonne une rafle ou deux et pour finir lance ses hommes à l'assaut des fronts syndicaux. Si on en parle dans les médias (et c'est là le seul but de cette agitation), on est contraints d'admettre que ces actes relevant de l'inhumain, du barbare, se déroulent la plupart du temps dans l'indifférence générale. C'est dans l'indifférence qu'on jette à la rue les plus pauvres, sans solution de relogement au-delà des inévitables deux semaines d'hôtel. Dans l'indifférence, également, que la chasse aux sans-papiers s'invite sua sorties des écoles et jusque sous les préaux. Indifférence, encore, quand la police rafle en plein jour, à Paris et dans les grandes villes, appliquant des méthodes datant de la guerre d'Algérie, contrôlant au faciès, embarquant dans des bus prévus à cet effet (bus de la RATP, transformés pour l'occasion!) de pauvres bougres coupables de ne pas vouloir se laisser mourir de faim au « pays » . Indifférence, toujours, quand les gendarmes occupent le port autonome de Marseille, prennent d'assaut celui d'Ajaccio, lesquels étaient soumis à un blocus légitime puisque décidé par les travailleurs eux-mêmes, blocus qui visait à la simple défense de leur outil de travail. Sarko, donc, s'active. Ce qui n'est pas nouveau. D'aucuns pourraient même en conclure que le pasquin se disperse. En vérité il n'en est rien. Certes, il bouge beaucoup, il bouge vite. Mais derrière cette agitation se dessine un projet, une logique implacable, où ces différents éléments se retrouvent intimement liés. Ce projet porte un nom: volonté de contrôle total (itaire) de la population. Charmée par une politique de communication importée des États-Unis, ladite population semble, pour l'heure, comme envoûtée parle ministre de l'Intérieur, tel Mowgli succombant au regard de Kaa. Ça ne durera pas. Nous sommes un certain nombre à refuser le grand sommeil, et à rester déterminés face au danger représenté par cette somme de pathologies schizoïdes qui a pour nom Sarkozy. Et puis, nous savons que pour lui seul compte, en définitive, l'échéance de 2007._Que l'unique bataille qui vaille est donc celle de l'opinion. Cette bataille, il est loin de l'avoir ;gagnée. À nous maintenant d'ouvrir les yeux, de rompre avec l'indifférence, de faire en sorte qu'il voie son rêve s'effondrer. Et qu'il s'effondre avec son rêve.
www.federation-anarchiste.org/ml/ | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: . Ven 21 Oct - 14:01 | |
| Sommaire
La rupture selon Sarkozy, ou le retour du bâton, par Fred, page 4 Ni la brise hi le froid n'ont raison de l'Autruche, par F. Ladrisse, page 5 Ni dieu, ni mare, ni franc-maçonnerie, par j.-M. Raynaud, page 5 Belgique, de drôles de méthodes d'enquête, par Hertje, page 6 Brèves en stock, page 7 Solidarité, quand les frontières emprisonnent, par le groupe La Sociale, page 8 Y aura-t-il une vie après le pétrole ?, par J.-P. Tertrais, page 9 « Modèle allemand » et nouvelle gauche, par le groupe de Strasbourg, page 12 Communautarisme ou le cheval de Troie des religions, par C. Nepper, page 14 La recherche scientifique dans le malaise, par D. Leboeuf, page 15 Le cinéma espagnol renouvelé par les femmes, par C. Passevant, page l7 Oiseau-tempête, 12e livraison, par J.-L. Debry, page 18 Le curé Meslier et son catéchisme, par N. Potkine, page l9 Ici l'ombre, l'esprit de résistance, par les Chroniques alternatives, page 20 Mémoire à vif à Limoges, « En finir avec l'enfermement », page 21 Dansons la Ravachole, en braille, page 22 Agenda, page 23
*** Edito
Dominique de Villepin peut pavoiser, les prolos de la SNCM ont repris le boulot et lui n'a rien lâché, même pas le paiement des jours de grève. Mais il doit un grand merci aux médias qui ont à cette occasion déversé un flot dé propagande en faveur du système capitaliste et, de l'économie de marché. Les repreneurs, ces prédateurs de la finance, à l'affût des dividendes et de la plus-value, ont porté fièrement le masque des bons samaritains au secours d'une -entreprise en danger et de son personnel, tandis que les grévistes, défendant leur outil de travail et le service public, ont été présentés comme des irresponsables, voire des terroristes, coupables du sabordement de la SNCM. La surenchère d'effets d'annonce et d'actions d'éclat qui jalonne la pseudo-compétition, à laquelle se livre le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur pour accéder à la magistrature suprême, se fait au détriment des plus démunis d'entre nous. Ce sont ,la baisse de l'impôt sur les grandes fortunes, Cènsée freiner la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux; la participation aux frais à hauteur de dix-huit euros lors d'opérations médicales lourdes, censée boucher le trou de la Sécurité sociale que l'État et les grandes entreprises creusent allégrement en refusant de payer leur quote-part. Ce sont les rafles de basanés dans les quartiers populaires, censées réduire une immigration plus ou moins clandestine qui alimente en main-d'oeuvre un patronat esclavagiste pour qui le profit vaut plus que la vie humaine; c'est aussi l'expulsion en fanfare des pauvres, relégués dans des logements laissés en décrépitude depuis des années par des propriétaires pour qui ils ne sont qu'un placement spéculatif, alors que des milliers de logements neufs sont vides, en attente de locataires ayant les garanties suffisantes pour payer les loyers exorbitants. La gauche parlementariste ne proteste que du bout des lèvres contre ces saloperies qui n'ont d'autres raisons d'être que la promotion médiatique et le racolage vies voix se reportant sur le Front national, sachant qu'elle-même utiliserait les mêmes artefacts. Le modèle allemand est là pour mettre en évidence que la droite et la gauche ont le même projet de société: une société où la classe dirigeante, appuyée par la bourgeoisie, entend mettre au pas ceux qui n'ont que leurs bras et leur sueur à offrir contre la maigre pitance qui leur permettra de survivre. | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Lun 31 Oct - 18:09 | |
| L'éditorial :
Les saisons se succèdent, et les litanies sur le mouvement social les suivent. La rentrée, que les directions des boutiques syndicales promettaient d'être chaude, voire au moins mobilisée, n'a été que tiède, et-encore! Il est toujours vrai qu'un mouvement ne se décrète pas, mais le freinage et l'enlisement, ça doit s'apprendre dans les-écoles de permanents syndicaux. Encore convalescent, Chirac s'est offert une « petite promenade » de santé dans la région lyonnaise. Il aurait même trouvé une agence ANPE où tout le monde était content. Il est vrai qu'il était là en service commandé pour soutenir la politique du gouvernement sur l'emploi. Le Conseil d'État ayant validé le contrat nouvelle embauche (CNE) qui autorise maintenant les embauches au rabais, le chef de l'État pouvait parader sur sa conception de la « lutte contre le chômage » !
Pendant ce temps, à l'Assemblée nationale, on aménage des nouvelles choses pour ceux qui profitent de l'exploitation des autres. En 2007, un nouveau barème d'impôt sur le revenu creusera encore les disparités. Des médias ont même trouvé une belle formule: « Réforme spéciale grands patrons. » On vit une période formidable!
Moins médiatisée que l'enlisement de Marseille, la fin de la grève des salariés de COMEX (réseau des transports urbains de Nancy) a vu la naissance d'un accord prévoyant une augmentation de 1, 7 % des salaires pour le-1- janvier 2006. Ils avaient demandé 8 % et engagé leur mouvement le 4 octobre...
Vous avez dit rentrée sociale? Pour en rajouter au tableau, la privatisation de la SNCF est déjà en marche. Le Sénat a voté « dans l'urgence » une loi pour mettre fin au monopole de l'entretien des nouvelles lignes. Privatisation de la maintenance, et après? Quant à la gauche décomposée, j'ai encore à l'esprit une affiche faite par des camarades en 1970: « Comme ton patron, adhère au PS. » Rideau!
Sommaire :
L'après SNCM, par J.-P. Levaray, page 3 Faits d'hiver en octobre, par J.-M. Raynaud, page 4 Une Autruche endimanchée, par F. Ladrisse, page 5 Rififi machiste au PS, par R. Paradis, page 5 Emploi et séropositivité ne font pas bon ménage, par P. Schindler, page 6 Nouvelles des fronts: en attente du sauveur suprême?, par Hugues, page 7 Action en soutien à Faty contre Accor, page 8 Anarchie et décroissance, par J. Monjot, page 9 La technologie sous l'oeil avisé de N. Potkine, page 12. Argentine: l'expropriation a du bon, par B. Pérez, page 13 Exclusivité: Rahan et les transports, par le Dr Martius, page 15 Ludovic Bablon, un pamphlétaire utopiste?, par P. Ducira, page 18 Les voraces de Lyon, par A. Sizaire, page 19 Baulenas, le Manchette catalan, par le Furet, page 20 Le mouvement, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste
Chaque jeudi en kiosqie, 24 pages couleurs, 2 euros
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| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Jeu 17 Nov - 13:12 | |
| Le sommaire :
Environnement : petite chronique d’une grande catastrophe annoncée, par Patrick Schindler, page 3 L'obscurantisme qui rend fécond, par Le Furet, page 5 Une Autruche épargnée par le HSN 1 , par F. Ladrisse, page 5 Retour sur le conflit de la SNCM, par Fabrice, page 6 Brèves en lutte, page 7 L'amiante pour se débarrasser de la classe ouvrière, par Thierry, page 8 Des services publics qui se ferment au grand public, par Nathan, page 9 Suspension de la suspension de peine, par P. Pasek, page 10 Morale et justice proudhonienne, par J. Langlois, page 11 Jean-Luc Porquet, la noblesse toujours privilégiée, par N. Potkine, page 14 Entrisme dans les collectifs de soutien, par Thierry; page 15 Cinéma, l'Enfant des frères Dardenne, par H. Hurst, page 17 Les déserteurs dans les bacs, par Daniel, page 18 Pourquoi travailler? par J.M. Bougiraud, page 19 Ici l'ombre page 20 Lettre au juge, par J.M. Raynaud page 21 Culte de Jean-Paul II à Ploërmel, par Jacqueline, page 22 Agenda, page 23
Et l’éditorial :
Les pigeons que nous sommes craignent l'arrivée de la fameuse grippe aviaire qui doit décimer, selon les plus pessimistes des pseudo experts scientifiques, un tiers de la population mondiale. Déjà la rédaction du Monde libertaire a eu du mal cette semaine à tirer la tête de (autruche hors du sable où elle (avait fourré, affolée par (arrivée des cigognes clandestines qui font fi des frontières. Il a fallu persuader le volatile apeuré que, si son plumage avait terni; cela n'était pas dû à la grippe autrefois espagnole, aujourd'hui asiatique, mais que, si elle se secouait un peu, ce dit plumage redeviendrait tout aussi coruscant qu'avant. Les renards qui nous gouvernent se réjouissent de voir que leur stratagème pour affoler la basse-cour fonctionne à merveille, et que, pendant ce temps, ils peuvent faire main basse sur le poulailler.
Tsunamis, ouragans à répétition, tremblements de terre et auges soubresauts de notre planète martyrisée, font beaucoup plus de victimes que la pandémie annoncée. Il est vrai que la plupart des catastrophes naturelles sont inévitables, mais il est curieux de voir que, pour la première fois depuis longtemps, les météorologues ont dû recourir à l'alphabet grec pour, nommer les tempêtes tropicales, leur liste de noms étant venue à épuisement. Il est tout aussi curieux de constater (importance croissante de ces phénomènes météorologiques. Tout rapprochement avec le réchauffement de la planète est, bien entendu, nul et malvenu. Bien sûr, (épidémie venue de Chine, le péril jaune, est un meilleur épouvantail que le risque d'inversion du Gulf Stream dû au réchauffement des eaux arctiques. L'une est due à un virus étranger au nom imprononçable (H5 N1), (autre est dû à la trop grande cupidité des industriels qui polluent nos vies et notre planète.
Que font nos gouvernants! Ils privatisent les services publics, ou du moins ce qu'il en reste. Les transports, (énergie, pourquoi pas l'Éducation ou la Santé seront bientôt jetés en pâture aux investisseurs avides, afin que ces services', dont tout le monde a besoin, soient soumis à la loi du profit, et gérés selon le mode de la croissance continue. Si cela flatte les intérêts des magnats de la finance, qui vont pouvoir en faire des bulles spéculatives garanties par l'État, il est clair que, pour nous, autrefois usagers de ces services et devenus clients captifs dans le nouveau langage de nos exploiteurs, nos intérêts seront bafoués, foulés au pied de ce moloch qu'est devenu le sacro-saint marché. Où est là-dedans le prétendu intérêt général censé légitimer l'Etat ?
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| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Mer 30 Nov - 16:21 | |
| Spécial 28 pages, dossier sur les émeutes et défense des services publics
L’éditorial :
Les médias, « aveuglés » par ce qui se passe dans les banlieues parisiennes et ailleurs, ont beau jeu de passer sous le coude ce qui se passe dans le monde du travail. Pourtant, si la grève de la RTM a repris ce dernier week-end à Marseille, le gouvernement s'attaque à la légitimité de la grève du 21 novembre. Le président de la SNCF (Louis Gallois) a même qualifié,d'« artificiel» le motif invoqué par les principaux syndicats pour déposer leur préavis pour lundi prochain. Comme pour Marseille, combattre les dangers de la privatisation n'est pas (selon les énarques qui nous régentent) dans le rôle du syndicalisme; celui-ci devrait se contenter de revendications salariales.
La manifestation du 19 novembre serait-elle aussi illégale? Faudrait voir. Une mobilisation générale pour la défense du service public ne traite pas de question de salaires, mais conserve un caractère syndical. Donc deux poids deux mesures. Dans ce panorama. social, où faut-il voir la vérité, ont faut-il espérer dans l'avenir? Ou alors faut-il, comme l'écrit judicieusement Françoise Blum dans un quotidien hexagonal de l'après-midi, penser que les médias dictent la réalité à la réalité? Qu'une grève n'est « légitime » que si elle passe au « 20 heures ». Faut-il faire preuve de « menaces criminelles » pour accéder aux étranges lucarnes? L'actualité et puis après? C'est là tout le problème !
Demander la démission d'un ministre, tout le monde le fait dans les couloirs, mais ces « gamins » le font dans la rue. En fait, comme l'écrit la précitée « il ne s'agit pas d'une révolte ouvrière, mais d'une révolte d'enfants de la classe ouvrière ».
Les aïeux des jeunes français issus de l'immigration ont été recrutés par les entreprises françaises pour reconstruire la France après la Libération. «Logés »dans des bidonvilles, ils ont édifié les HLM où sont parqués leurs descendants et d'autres! Question insertion sociale, ce n'est pas l'espérance d'une nouvelle vie. Demandez donc à ceux qui, à l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois, sont « embauchés »pour des missions de quelques mois et sont remplacés par des ouvriers d'origine française !
Bon, à part tout cela? Les expulsions parisiennes sont encore malheureusement à l'esprit. -Rue de la Fraternité dans le 19e arrondissement, l'immeuble anciennement occupé est déjà en vente. Paraîtrait que c'est un loft pour des artistes! Leur monde du marché poursuit son cours, à nous d'enrayer la machine!
Et le sommaire :
Lutter pour des services publics libertaires, par Alex, page 3 Défendre et reconquérir les services publics, par Virginie Benito, page 4 l'autruche persifle tous azimuts, par F. Ladrisse, page 6 Brèves en lutte, page 7 Les cheminots montent au créneau, par julien, page 8 Pas de justice, pas de paix, communiqué du Secrétariat aux relations extérieures de la FA, page 9 Brève de comptoir à Ivry, explications, par Laurent Fouillard, page l0 « Fracture sociale » ou fracture totale ?, par J.-P. Garnier, page 11 Après les émeutes..., par Fred de Besançon, page 13 Hipponyme et copronyme en banlieue, par jacques Langlois, page 14 Ça flambe!, par Laurent du groupe de Strasbourg, page 16 Rubrique internationale du « racisme ordinaire», par Patrick Schindler, page 17 Palestine, solidarité concrète, par Geneviève Coudrais, page 18 Mateo Alaluf de l'Université libre de Bruxelles, interview par Hertje, page 19 Allain Leprest, le chanteur et ses bonnes nouvelles, propos recueillis par Frédo Ladrisse, page 21 Au sujet de la vieillesse ardente, par Marielle Giraud, page 24 Ici l'ombre, Chroniques alternatives, page 25 Vie du mouvement, Radio libertaire, page 26 Agenda, page 27
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| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Ven 2 Déc - 14:09 | |
| L’éditorial :
Les banlieues sont pacifiées, la révolte qui a grondé s'est apaisée, mais les raisons qui l'ont provoquée restent, elles, bien présentes. Les technocrates des différents ministères vont maintenant, confortablement installés à leur bureau dans les beaux quartiers, analyser les causes du ras-le-bol de ceux que les politiques ont refoulés dans ces foutoirs urbanistiques que sont les cités qui, ces quarante dernières années, poussent comme des champignons vénéneux dans la périphérie de nos grandes villes. Gageons que les solutions que ces cols blancs à la solde des capitaines d'industrie et des rapaces de la finance vont nous pondre, consisteront surtout en un plus draconien contrôle social, de manière à pouvoir exploiter avec plus d'efficacité ces réserves de main-d'oeuvre bon marché. Que de belles promesses électorales en perspectives !
Il faut croire que la répression et (isolement ne suffisent plus à contenir la révolte; maintenant c'est la démocratie et les libertés individuelles que l'on suspend à ceux qui, avant qu'ils ne se soulèvent, étaient déjà relégués dans les oubliettes de l'économie et de la politique par les racailles qui nous gouvernent. Trois mois d'état d'urgence, voilà ce qu'ont voté les deux chambres censées garantir la démocratie. Il faut dire que les faux derches qui siègent confortablement dans ces institutions n'ont jamais hésité à donner leur aval aux dictateurs qui le leur demandaient. Comme en 1940 à Philippe Pétain, ou bien pendant la « pacification » de (Algérie. À cette époque les pouvoirs que les parlementaires out octroyé à (armée en Algérie ont permis à celle-ci de commettre en toute impunité des crimes de guerre que nos députés et sénateurs se sont empressés d'amnistier par la suite, privant de ce fait les générations futures d'une information objective quant aux atrocités commises. Pendant trois mois, notre liberté de circuler, de nous exprimer à travers des publications, des théâtres, le cinéma, etc. et même de nous réunir comme bon nous semble, restera à la discrétion de M. le préfet. Si c'est comme cela que ces messieurs veulent donner l'exemple de la démocratie à la jeunesse, alors celle-ci ne sera pas longue à comprendre que tous leurs beaux discours se résument à une phrase: « Soit jeune, chômeur, précaire et pauvre, mais surtout ferme ta gueule! »
Et le sommaire :
Obligation de résultat, par Jean-Pierre Levaray, page 3 Étatisme et syndicalisme, choix et stratégies, par A. Pierre, page 4 Nouvelles des fronts, de l'Hexagone à l'Europe, par Hugues, page 5 À la porte les étrangers?, par M. Rajsfus, page 6 L'autruche brave le froid et maintient sa vigilance, par Frédo Ladrisse, page 6 Brèves et autres, page 7 Strasbourg et la barricade des quartiers, par P. Sommermeyer, page 8 Circulez! Circulez, explications par A. Sulfide, page 9 Lyon et la révolte dans les quartiers pauvres, par Manolo, page 11 La politique parisienne, bas les masques, par J-L. Debry, page 12 Faits d'hiver, pas si timbrés que ça, par J-M. Raynaud, page 14 Les veuves de Dunkerque, par Thierry , page 15 Pologne, les anarchistes de Poznan appellent à la solidarité, page 16 Science sans conscience et domination, par Thomas, page 17 Le Réseau éducation sans frontières, par A. Sizaire, page 19 Dormez citoyennes, les étoiles s'occupent de vous, par N. Potkine, page 20 A propos de Mai 68 et du cinéma, par Bélial, page 21 Jean Dassonval à la librairie du Monde libertaire, par A.Rober, page 22 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
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| | | buenaventura Langue pendue
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| Sujet: .. Dim 5 Fév - 17:10 | |
| Éditorial :
En fin de règne, notre président de la République commence à se demander ce qui restera de sa décennie au pouvoir. Lors de sa dernière campagne électorale, il avait promis aux restaurateurs, domaine professionnel où le Smic est le plus bas et où l’exploitation est l’une des plus fortes (non-paiement des heures supplémentaires, cadences infernales…), de baisser leur TVA à 5,5 %. En tant que partisan de l’égalité économique, cette baisse de TVA aurait de quoi nous séduire, cette taxe étant l’une des plus inégalitaires qui soit. Mais la catégorie socioprofessionnelle, pour laquelle notre chef de l’État s’est battu sans espoir au sommet européen, regorge de petits boutiquiers lepénistes qui n’auraient eu aucune intention de répercuter ce pourboire présidentiel sur leurs consommateurs, mais bien au contraire de se mettre dans la poche ce surplus de bénéfice. Une autre occasion de montrer sa magnanimité est le paragraphe de la loi destiné à rendre aux harkis leur dignité que les gouvernements français leur avaient spoliée, dans lequel des nostalgiques de l’OAS avaient glissé en catimini une obligation pour les enseignants de mettre en valeur le rôle positif de la colonisation. Bien sûr, dans le cadre de cette loi, il n’est pas fait allusion à la colonisation des Gaulois par les Francs. Il s’agit de cette atroce parenthèse coloniale en Afrique initiée par Badinguet – l’empereur d’opérette qui assit la dictature bourgeoise des maîtres des forges, des banquiers et autres grands industriels – et établie par les républicains massacreurs de la Commune de Paris. Bottant en touche vers le conseil constitutionnel, le croquant nous donne encore une fois un aperçu de sa veulerie. Pendant ce temps, le gouvernement essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes en nous présentant la casse du Code du travail comme une formidable chance pour les moins de 25 ans et les plus de 50 ans d’entrer ou de rester dans le monde du travail. Il faut être vraiment abrutis de propagande pour ne pas voir dans ces nouveaux contrats d’embauche un pas vers la généralisation de la précarité. Les grandes entreprises multinationales comme SEB tentent de nous faire comprendre que jamais nous ne serons concurrentiels face aux ouvriers chinois, et que nous devons nous résigner. Plutôt que de nous résigner à être les jouets jetables des boursicoteurs en manque de plus-value, il est temps de nous lever, de nous émanciper de tous ces doryphores qui nous épuisent, pour, ensemble, prendre nos affaires en main et les gérer nous-mêmes.
Le sommaire :
Le CPE, Contrat de Précarité et d'Esclavage, par fred, page 3 Société de consommation, à base de képis, par André Sulfide, page 4 De l'homophobie, par P, Schindler, page 5 L'autruche ne sort pas au ski, par frédo Ladrisse, page 5 Brèves tous azimuts, page 6 Nouvelles des fronts, par Hugues, page 7 Des anarchistes israéliens au village de Bil'In, anarkismo,net, page 8 Dossier Autogestion, entretien avec daniel de la CNT-PTT, page 9 Autogestion : l'autogestion anarchiste, page 11 Autogestion : XXV ième Congrès de la Fédération anarchiste italienne, page 13 Autogestion : l'exemple argentin, par Miguel Angel Solis, page 14 Vivre avec la crise, de David Futerman, par Solange Bidault, page 15 Riviera, interview de Vahina Giocante, par Heike Hurst, page 17 Neuilly, une ville plus bleur, par Alex, page 19 Ici l'ombre, boum ! et chroniques alternatives, page 20 L'interprétation du Coran, par Eric Vilain, page 21 Augustin Souchy, Attention anarchiste ! et Radio libertaire, page 22 Agenda militant, page 23
Et en prime un article du journal :
Le gouvernement continue et accentue sa politique antisociale de démolition des acquis sociaux et du droit du travail. Nouvel avatar prévu pour les jeunes, le « contrat première embauche » qui instaure, comme le « contrat nouvelle embauche », une période d’essai de deux ans durant laquelle le patron peut virer les gens du jour au lendemain par une simple lettre recommandée avec accusé de réception. La bataille idéologique a commencé au niveau des médias pour nous faire accepter ce nouveau contrat, et le gouvernement nous traite encore de « réactionnaires ». Rappelonsnous les propos de Mme Parisot, nous incitant à accepter la précarité du travail puisque tout dans la vie est précaire (l’amour, la santé). C’est justement parce que tout est précaire que le mouvement ouvrier s’est doté de formes de solidarité sociale (assurance chômage, maladie, mutuelles, etc.). La crainte que l’on puisse avoir, c’est justement par rapport à la représentation du travail chez les jeunes. Nombreux sont celles et ceux qui ne se voient pas faire le même boulot pendant quarante ans. Cet état d’esprit peut très bien être mis à profit par le gouvernement et le patronat. Ils oublient un peu vite que le « contrat à durée indéterminée » n’est pas une communion avec l’entreprise qui deviendrait sa nouvelle famille (avec le patron pour papa, beurk!), mais qu’il offre une sécurité en matière de droit du travail, des droits supplémentaires, des indemnités en cas de licenciement, des droits à la formation. Dire que le CPE est un CDI, mais avec une période d’essai de deux ans, est une vaste escroquerie. Dire que les jeunes auront droit à des indemnités quelle que soit la durée de travail est une vaste escroquerie. Dire que les jeunes auront droit à de la formation professionnelle est une vaste escroquerie. Non aux luttes divisées De leur côté, que préparent les syndicats et les autres organisations « représentatives »? Une manifestation, le 7 février, soit une semaine après sa discussion au Parlement. Le temps de mobiliser, me direz-vous. Du temps perdu, oui. De leur côté, les fonctionnaires sont appelés à manifester le 2 février pour la défense du pouvoir d’achat.Triste perspective d’une journée molle dont on n’attend que peu de choses si ce n’est la perte d’une journée de salaire. Sûr qu’avec ces minigrèves clairsemées tout au long de l’année, on va aider l’État à boucler son budget! On pourra alors réclamer des miettes. S’organiser pour mieux lutter Certes, il faut du temps pour faire passer l’info et s’organiser – d’où le rôle et l’utilité des syndicats et autres collectifs, réseaux, groupes de lutte permanente dont la réactivité doit être rapide et efficace. Les jeunes lycéens ont gardé les réseaux de lutte de l’année dernière et sont prêts à repartir dans la bataille, même si certains en ont soupé des coups de matraque, des procès, des intimidations de toutes sortes. Comme toujours, c’est de la base que doit venir l’esprit de révolte. Les jeunes commencent à s’organiser. Espérons qu’ils seront présents dans la rue le plus tôt possible, qu’ils rejoindront les cortèges syndicaux (du 2 février, par exemple) en les dynamisant. Les mois prochains doivent permettre de faire le lien entre tous les travailleurs (du privé et du public), les privés d’emploi et les futurs salariés: – Pour la défense et l’amélioration des salaires, mais aussi des conditions de travail, pour la réduction du temps de travail et l’embauche sur la base de CDI, – Pour le partage des richesses, c’est-à-dire l’arrêt, y compris violemment, de la spéculation boursière, la réappropriation des biens par la collectivité. – Pour la mise en place d’alternatives et d’expérimentations sociales anticapitalistes, pour la réappropriation par les salariés des entreprises en liquidation. Les anarchistes ont toute leur place dans ces combats.
Fred groupe Proudhon FA, Besançon
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des Fédérations Anarchistes.
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| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Dim 12 Fév - 16:10 | |
| *** Le sommaire :
Un nouveau mur des lamentations, par jean-Pierre Garnier, page 3 SEB; C'est Cuit !, par D'jo, page 5 L'autruche, c'est pas du cochon, par F. Ladrisse, page 5 Enseignants ou flics, il faut choisir, par Josef Ulla, page 6 Palestine, un tsunami intégriste ?, par Eric Vilain, page 8 Check-point et tramway colonial, page 12 Militaire rime avec nucléaire, par Daniel, page 14 Toujours le cochon..., par Nestor Potkine, page 16 La Charte d'Amiens, par David Rappe, page 17 La chasse aux pauvres en toutes saisons, par Patrick Schindler, page 19 Chauffe, chauffe la Terre ! par Alex, page 20 Maurice Rajsfus et la flicaille, par Sita Jacaré, page 23 Les services publics dans le dernier Réfractions, page 25 L'appel à la peine de mort, par J. Lesage de La Haye, page 26 Agenda, page 27
Et l'éditorial :
Comment faut-il nommer ce début de xxe siècle? Grand bond en arrière ou régression tous azimuts, on sait plus que penser. Tout ce que le mouvement ouvrier avait gagné sur les profits patronaux, protection sociale, qualification professionnelle reconnue... tout ce qui constituait le Code du travail part en lambeaux. Côté culture, Les Bronzés 3 (dont au moins deux acteurs sont amis du ministre de l'Intérieur!) fait un tabac au boa office. Henri Langlois, figure emblématique de la Cinémathèque française, doit se retournée dans sa tombe. Côté débat d'idées, ce qui reste du « siècle des Lumières » semble bien assombri par l'obscurantisme religieux. Aux oubliettes Voltaire, Diderot et Beaumarchais (« Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur », toujours à la une du Figaro! ).
Dans l'affaire des caricatures de Mahomet, tout le monde, dessinateurs de métier ou pas, a en tête des dessins satiriques d'il y a vingt ou trente ans et se demande si aujourd'hui ils pourraient être publiés ou pas. Cela concerne tous les dessins et caricatures et pas seulement ce qui en ce début de février 2006, agite les médias. Reiser, collaborateur émérite de Hara-Kiri des années 1960, ne pourrait-il pas être interdit aujourd'hui? L'intégrisme religieux se nourrit de la pauvreté et de l'inculture, mais tant qu'il s'accommode des lois du marché, il a droit au respect des partisans politiques de l'État policier.
Il n'y a pas eu en Europe de caricature de Bouddha, de Brahma ou de Shiva, donc le métallurgiste indien de Mittal Steel peut continuer son OPA sur Arcelor dans un nouvel épisode de la bataille de l'acier. En Inde, dans les chantiers d'Alang qui sont censés accueillir le Clemenceau et son amiante, les travailleurs sont payés de 1 à 2 piastres par jour (30 à 60 euros par mois). Ils proviennent en majorité de provinces «arriérées », de souche paysanne, pauvres et analphabètes. Le capitalisme à la sauce indienne peut se montrer conquérant dans la vieille Europe!
Il y a quelques années, aux Chroniques syndicales de Radio libertaire, nous avions reçu des camarades de Citroën Aulnay qui nous racontaient comment. ils avaient été recrutés au Maroc dans le Haut-Atlas. Ils avaient des muscles et ne savaient pas bien lire et écrire. Quelque années plus tard en France, ils étaient syndiqués et en grève. La même chose peut arriver en Inde!
Quant à notre douce France et à la bataille du contrat première embauche, ça suit son bonhomme de chemin. On aimerait être sûrs que ça aille plus loin.
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| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: .. Jeu 16 Fév - 16:44 | |
| Le sommaire :
Histoire de verrous, par Fabrice, page 3 Ils veulent nous tuer, par Laurent, page 4 L’autruche contre les faux culs, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Nouvelles des fronts, par Hugues, page 7 Du bon usage de la caricature, par Le Furet, page 8 Palestine à la Hamas, par É. Vilain, page 9 Les armées à l’âge du fer, par Dr Martius, page 12 L’extrême droite et les petits maires ruraux, par P. Schindler, page 14 Chili, une victoire féministe ?, par Jocelyne, page 15 Bolivie : Evo et les filles d’Ève, par M. Galindo, page 17 1906. Le congrès de la « charte » d’Amiens, par M. Chueca, page 18 Programme du colloque sur la charte d’Amiens, page 19 Ici l’ombre, rock hardi et chroniques alternatives, page 20 Hommage à Alain Pessin, par Claire Auzias, page 21 Manif sans-papiers du 25. Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
L’éditorial :
On nous manipule, ça pue !
Afin de casser le Code du travail, pour fournir au patronat une main-d’oeuvre flexible et corvéable à merci, le gouvernement nous présente comme une avancée sociale sa loi sur « l’égalité des chances », qui ramène à 14 ans l’âge d’entrée en apprentissage et prolonge la période d’essai des contrats de travail à deux ans. Faisant suite à plusieurs décennies de politique contre le chômage consistant à faire cadeau aux patrons des charges sociales ou des taxes professionnelles, et parallèlement à jongler avec les chiffres et multiplier les radiations pour trafiquer les statistiques, cette loi s’inscrit dans la lutte du patronat contre les droits des travailleurs. Sous les sacro-saints prétextes de la compétitivité et de l’économie de marché, on cherche à nous faire croire que les maigres droits qu’ont acquis ceux-ci en plus de cent ans de luttes sont maintenant obsolètes. De fait, c’est le rapport de force qui a changé. Les grandes centrales syndicales, survivant plus de par les subventions gouvernementales et patronales que par les cotisations de leurs adhérents, ne sont plus le relais des revendications des travailleurs, mais les accompagnants des politiques gouvernementales servant à faire passer la pilule. Preuve en est la manifestation du mardi 7 février dernier, où l’appel à manifester n’était pas accompagné, au niveau confédéral, d’un préavis de grève; cela ressemble à un sabotage visant à limiter l’ampleur des manifestations.
Le résultat est là, après le médianoche de quelques dizaines de parlementaires attardés pour adopter l’amendement sur le CPE, Galouzeau de Villepin usa du stratagème de l’article 49-3 de la constitution pour imposer cette loi au mépris de la démocratie.
Dans le monde Cependant, l’affaire dite « des caricatures de Mahomet » est un bon exemple de manipulation médiatique de l’opinion, d’un bord comme de l’autre. D’un côté le clan de ceux voulant nous faire croire au choc des civilisations, qui sous prétexte de liberté d’expression, publient des caricatures servant à stigmatiser l’intégrisme de certains musulmans. De l’autre côté des leaders musulmans qui sautent sur l’occasion pour affirmer leur emprise sur leurs coreligionnaires en dénonçant là-dedans la décadence de l’Occident. Les lobbies militaro-industriels, soutenus par le méthodiste évangélique président des États-Unis, se frottent les mains et jettent de l’huile sur le feu en dénonçant la Syrie et l’Iran comme les maîtres d’oeuvre des manifestations contre les ambassades, engrangeant ainsi de nouvelles raisons pour déclarer la guerre a ces tenants de ressources pétrolières indispensables à leur développement.
Et en prime un article de Laurent, du groupe libertaire d’Ivry (FA)
« ILS VEULENT NOUS TUER ! »
Ces mots étaient peints sur une banderole lors d’une mutinerie de prisonniers en 1985. Ils étaient jetés à la face de la société, balancés à l’extérieur par ceux de l’intérieur. « Ils veulent nous tuer. » C’est ce que nous sommes nombreux à ressentir aujourd’hui, du bon côté, celui où l’on est « libre et citoyen ». Parce que tout simplement on ne peut que survivre avec des boulots précarisés, la peur au ventre de ne pas y arriver, de ne pas payer le loyer, ni offrir des vacances à ses gosses, ni rembourser les crédits, avec l’angoisse du grand plongeon dans la misère, l’exclusion, la rue. Nous vivons une terrifiante et paralysante insécurité sociale qu’un de mes voisins résumait plus crûment:
« Ces ordures nous tiennent par les couilles! »
Une autre insécurité, celle-ci mise en scène dans un grand show sécuritaire médiatique et quotidien, a offert aux politiciens la possibilité de « briser un tabou sur la sécurité » (PS), puis de prôner la « tolérance zéro » (Sarkozy). La machine à punir marche à plein rendement et ne peut que se développer et s’emballer, tout à l’image du capitalisme.
Une proportion importante de sondés (70 % selon certains sondages) rejette la politique sociale du gouvernement. La même proportion soutient sa politique sécuritaire! C’est avec le sécuritaire qu’il gagne, du moins pour l’instant. Mais que gagne-t-il? Il gagne à faire grimper le « trouillomètre » le plus haut possible.
Le gouvernement ne sera pas victorieux sur la bataille de l’emploi et il le sait. Des travailleurs qui sont terrifiés, désarmés, seront incapables de voir que le remède sécuritaire implique une logique aux conséquences infiniment plus graves que le mal censé être combattu.
« La peur c’est le chantage du pouvoir », chante Bernard Lavilliers. Lorsque la raison, la solidarité et la combativité s’effondrent ; lorsque les individus ont peur, se sentent faibles, alors l’homme providentiel, fort, courageux est là, en embuscade. Sarkozy aujourd’hui ou un autre demain, il est toujours là, ministre à poigne, Bon Berger ou Duce, mais ça peut-être aussi une Dame... de fer. Cette hystérie sécuritaire avec sa théorie de la tolérance zéro est l’autre volet d’une guerre menée contre les acquis sociaux, des acquis qui partent en lambeaux, des acquis qui portent mal leur nom. Car rien n’est jamais acquis dans une société de classes.
On peut dresser le bilan des défaites, lister toutes les mesures antisociales adoptées. Mais prenons garde de ne pas sombrer dans le défaitisme ou de regarder tout ça comme un mauvais film. Ce serait faire injure à une autre réalité: s’il y a des défaites c’est aussi parce qu’il y a des combats. Et il y en a des combats, des luttes, des résistances, qui ne sont qu’une infime partie de cette colère encore contenue qui finira bien par se libérer un jour.
Ces prochains jours la jeunesse va certainement se mobiliser contre le CPE. La jeunesse est punie par ce CPE. Une punition, aussi, ce retour à l’apprentissage à 14 ans adopté en réponse aux émeutes de banlieues. Une autre punition pour les jeunes prolos que le travail de nuit à15 ans légalisé. Ça c’est la punition UMP.
2007, l’alternance? Ça vous tente, la punition sauce Royal : « Il faut rétablir l’autorité parentale et rétablir une sorte de service national au moins 6 mois. Sa suppression a été une grave erreur. C’était le seul endroit où les jeunes qui n’avaient pas été cadrés avait une chance de l’être. »
Je vous l’ai dit, ils veulent nous tuer!
Laurent groupe libertaire d’Ivry
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| | | buenaventura Langue pendue
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| Sujet: .. Dim 19 Mar - 17:51 | |
| L'éditorial :
Il y a peu, dans ces pages, nous regrettions la mollesse des étudiants parisiens, l'opposant à la franche - détermination de leurs homologues de province. Depuis, la Sorbonne s'est transformée en lieu symbole du mouvement anti-CPE. D'occupations en barricades, de journées d'actions en coups d'éclat, les sorbonnards ont su ridiculiser la police, passant par la fenêtre quand elle gardait la porte, obligeant Sarkozy à rentrer précipitamment des Antilles. À Poitiers, Rennes, Caen, Nantes, Tours, Toulouse, Lille, Marseille... les mêmes scénarios se sont répétés, les AG font salle pleine et partout la jeunesse demeure mobilisée, partout elle crie son refus de la précarité. Elle le crie si fort et si bien qu'elle est en train de réussir là où, en 2003, ses aînés ont échoué : grâce à elle, le pouvoir commence à perdre son sang-froid. Quand on envoie des CRS plutôt que des négociateurs, quand on tente de coller aux étudiants qui occupent pacifiquement les facs l'étiquette d'activistes violents, c'est qu'on commence à prendre peur. Si les dirigeants ont la trouille, c'est aussi parce qu'ils constatent un rapprochement de fait entre des mouvements jusque-là plutôt isolés. Intermittents du spectacle, sans-papiers et chômeurs se joignent aux cortèges étudiants, participent aux occupations et blocages dans les facs, et font évoluer les mots d'ordre, lesquels ne se cantonnent plus à la seule volonté de voir abroger le CPE. Pourtant, si progressivement les luttes tendent à se fédérer, manque un absent de taille : la banlieue. Pour peu qu'elle « se réveille », comme disent les médias officiels qui la pensent, à tort, endormie, les conditions seraient réunies pour un véritable mouvement de l'ensemble de la jeunesse, alliée bien sûr aux travailleurs: Dans cette perspective, les classes dirigeantes auraient cette fois réellement de quoi se faire du mouron. Les anarchistes souhaitent vivement non seulement la réussite du mouvement anti-CPE qu'ils soutiennent activement, où qu'ils se trouvent, depuis le début, mais aussi son élargissement. Le CPE n'est, en somme, qu'une mesure parmi d'autres dans la guerre menée contre le peuple par les tenants du capitalisme. Pour l'heure, les propositions faites dimanche par un de Villepin aux abois sont bien sûr irrecevables. Nous irons jusqu'au bout, le printemps sera brûlant. Et le printemps, c'est lundi.
Le sommaire :
Mobilisation à Rennes, par Pierre et Philippe, page 4 L'autruche en veut plus!, par F. Ladrisse, page 5 La Sorbonne en avance sur le printemps, par D. Pinos, page 6 Une nuit à la Sorbonne, par M. I. Lagrocekich, page 6 Députés et CPE, par Thierry, page 7 Brèves de combat, page 8 CPE d'abord, le reste ensuite, par J.-P. Germain, page 9 Anarchistes contre la guerre, par la FA italienne, page 10 On pisse sur le service, par J.J. de Félice, page 11 De la dinde à Pâques ?, par Le Furet, page 12 Amours et Vatican, par Hertje, page 12 Chroniques de l'obscurantisme, par P. Schindler, page 14 Caracas, Forum social alternatif, par l'Équipe média, page 15 Raison d'État et colonialisme au cinéma, par R. Hamm, page 17 La chevauchée anonyme de Louis Mercier Vega, par F. Roux, page 19 le colloque sur le Congrès d'Amiens, par M. Chueca, page 21 Radio libertaire, demandez le programme, page 22 Agenda, page 23
et un article ...
Jours de grève à la Sorbonne nouvelle
LES ÉTUDIANTS et le personnel de l'université Sorbonne nouvelle - Paris III sont , en grève depuis maintenant deux semaines pour les étudiants, treize jours pour le personnel enseignants et IATOSS. Ils ont fait le choix de l'action contre le CPE et le CNE et contre la destruction des droits des salariés. Cette grève est accompagnée d'un blocage de l'université. En tête durant la manifestation du 7 mars, Censier constituait le plus gros cortège sur Paris avec 2 000 étudiants, enseignants et IATOSS. Ce qui nous a valu de faire la une du journal britannique Times et le titre de fac « leader » du mouvement à Paris.
Les assemblées générales des étudiants regroupent chaque jour de 500 à 1000 étudiants dans un amphi plein à craquer. Depuis deux semaines elles reconduisent chaque jour le blocus. Jusqu'à aujourd'hui les étudiants ont eu une organisation extrêmement efficace. Sept commissions fonctionnent en permanence, pour aménager le temps restant entre deux AG et entre deux commissions, des buffets offrant cafés, thés ou toasts, des concerts, des animations et du cinéma militant sont proposés aux grévistes. La « grève en fête » de Censier fait flotter dans l'air un parfum de mai 68. C'est toute une génération qui s'ouvre à la politique. Cette grève est exemplaire de par la grande capacité d'organisation et d'action dont font preuve les étudiants et la qualité du débat qui s'est instauré dans les AG et dans les commissions. L'UNEF se voit aujourd'hui débordée par les étudiants non syndiqués qui se sont lancés dans le mouvement. L'expulsion par les CRS des étudiants occupant la Sorbonne n'aura provoqué que la radicalisation du mouvement. Les violences répressives, les tabassages au quartier latin, les véritables courses-poursuites dignes des ratonnades de sinistre mémoire des années soixante, les nombreuses arrestations marqueront à jamais une nouvelle génération militante. Ce ne sont ni leurs troupes, ni leur arsenal de répression, ni leurs coups de tonfa, de matraque, de tazer, de flash-ball, ou de gaz lacrymogènes qui nous impressionneront et nous feront reculer, bien au contraire.
Au niveau du personnel, la grève est reconduite par une AG quotidienne, des commissions « information-communication », « action (piquets de grève) » , « défense du personnel gréviste contre toute sanction » ont été créées. Dans notre université, nous avons à subir tous les jours les conséquences de la politique gouvernementale qui, sous couvert de lutter contre le chômage, entérine l'oeuvre de destruction des droits et des acquis sociaux des salariés et des jeunes. Nous avons à subir tous les jours les conséquences de cette politique, relayée fébrilement par nos conseils universitaires et notre président: CAE (Contrat d'accompagnement à l'emploi), CA (Contrat d'avenir), CDD renouvelables, Pactes seniors et juniors, sont autant de mesures sans perspectives de déboucher sur une titularisation. À cela s'ajoutent: le travail à temps incomplet imposé aux salariés les plus précaires, le souseffectif, la pression croissante sur les agents, la progression .de carrière de plus en plus difficile, la baisse des conditions de travail et de la qualité du service public. De nombreux travailleurs précaires, jeunes pour la plupart, se sont joints au mouvement.
Pour la CNT la particularité à Paris III est que nous n'avions pas au début du mouvement d'adhérents chez les étudiants et les enseignants. Par contre chez les IATOSS la section était bien présente. Nous sommes à l'origine de la première AG organisée le 28 février et du démarrage de la grève chez le personnel, malgré des syndicats « maison » plus préoccupés par les prochaines élections aux conseils de l'université que de lutter contre le CPE et la précarité. Aujourd'hui les militants de la CNT interviennent dans les trois commissions représentant le personnel. Un large courant de sympathie entoure nos interventions chez les étudiants et chez les enseignants. Des demandes d'adhésion récentes devraient nous permettre d'asseoir notre implantation sur les différents sites de Paris III: Censier, la Sorbonne, la Bibliothèque Sainte-Geneviève et la Bibliothèque des langues orientales, où nos militants sont très actifs.
Cela fait maintenant plus de trois semaines que les étudiants mobilisés appellent l'ensemble des salariés à les rejoindre. La mobilisation étudiante, loin de faiblir, se renforce.
Le travail jetable dès le plus jeune âge jusqu'à la tombe, c'est ce que le capitalisme nous promet. Le patronat n'en aura jamais fini avec la misère, l'injustice et l'exploitation. Opposons-lui la grève générale!
Daniel Pinos
Section CNT-FAU de la Sorbonne nouvelle - Paris III
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| | | buenaventura Langue pendue
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| Sujet: .. Sam 25 Mar - 18:00 | |
| Le sommaire :
Plus loin, ensemble, par Laurent, page 3 CPE et front syndical, par J.-P. Germain, page 4 L’autruche en a marre des coquilles !, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Les anti--CPE à travers un florilège de photos, par D. Maunoury, page 7 Saint-Ouen et les jardins ouvriers, par Fred, page 9 Les femmes roms de l’Est et la stérilisation forcée, page 10 Chronique de l’obscurantisme, posteriora dei, par R. Schérer, page 11 Vendues, violées, battues, tuées, par F. Roux, page 12 Le baby business, par N. Potkine, page 14 Hôpital et solidarité, qui se moque de qui ?, par J. Langlois, page 15 Ngô Van, Au pays d’Héloïse, par É. Anclin, page 17 Antoine Gimenez, en Catalogne, par Les Giménologues, page 19 Chroniques de l’obscurantisme, Marcel Duchamp !, page 20 Jean-Ferdinand Stas (1921-2006), par F. Gomez, page 21 Communiqué de Radio libertaire, RL programmes, page 22 L’agenda, page 23
L’éditorial :
Le monde bouge, mais bouge-t-il bien ? La réponse, pour nous anarchistes, est négative. De toutes les luttes ouvrières des siècles derniers, de tous les acquis obtenus par la classe ouvrière, il ne reste que peau de chagrin. Des révoltes passées, les échos des médias ne retiennent qu’aménagement du travail, de la vie quotidienne et épanouissement de l’individu. Mais pour toutes et tous, il y a plusieurs vitesses. C’est ce que l’on nommait auparavant les happy few, ceux qui étaient quelques-uns à partager le meilleur. Maintenant, le concept s’est démocratisé, toutes proportions gardées, on cause de bobos. Le mouvement ouvrier, la vision d’un autre monde, où l’exploitation de l’homme par l’homme ne serait plus, passe aux oubliettes, place au profit individuel. Dans les médias échauffés par l’idée d’un nouveau Mai 68, les salles de rédaction cherchent le sensationnel. Ils trouvent que sur la montagne Sainte-Geneviève, les voitures ne brûlent pas beaucoup et que le « jardinage » du boulevard Saint-Michel prend du retard. Pour les jeunes générations il convient de rappeler que ce terme était employé, avec dédain, par certains trotskistes en 1968, pour qualifier le dépavage des rues pour constituer des barricades ! Certes nous n’en sommes pas encore là. On pourrait même réaffirmer que rien ne se déroule comme prévu. Qu’un mouvement social, qu’une révolution ne se décrètent pas, dans des états-majors politiques, que le monde est en perpétuel renouveau. Qui aurait, début 1968, « prédit » les événements de mai ? Qui aurait annoncé la révolution espagnole, la Commune de Paris... Le mouvement anti-CPE a-t-il été élaboré pour redorer les habits fripés de la gauche française ? A-t-il été concocté par la gauche de la gauche ? Ni l’un ni l’autre, ni par les anarchistes. Il est venu de circonstances objectives, d’une attaque frontale contre les conditions de travail de ceux et celles qui ne vivent que par leur chèque de fin de mois. Les événements ne se décrètent pas, ils sont les fruits des luttes quotidiennes, du travail militant au jour le jour. Arrive une étincelle qui enflamme un mouvement, mais tout ceci ne se décrète pas dans les partis politiques ou à l’Assemblée nationale.
Et un article en prime !
PLUS LOIN, ENSEMBLE
LE CPE, nous expliquait Villepin, vise « ceux qui ont le plus de difficultés » (comprendre: les cancres, les moins-que-rien, les jeunes de banlieue, la jeunesse ouvrière et précaire) et « n’a pas vocation à se substituer aux autres contrats » (comprendre: la jeunesse favorisée n’a rien à craindre).Villepin se veut rassurant vis-à-vis de la jeunesse diplômée, celle qui bougerait par « malentendu ». Une tentative de division, ou plus exactement l’expression d’une crainte de voir entrer dans la danse contestataire les lycéens et toute cette jeunesse « en difficulté » qui, si elle n’a pas un avenir à défendre, peut se révéler déterminée et offensive.
La jonction entre étudiants et lycéens est un danger pour le pouvoir, et la « gestion de cette crise » peut s’avérer alors compliquée pour lui. Une division tombe et la rue devient plus forte. Lors des émeutes en banlieues, une division fut maintenue, dès lors l’émeute était amenée à se consumer puis à s’éteindre. Il en sera de même du mouvement étudiant s’il reste isolé. Avec le renfort lycéen le mouvement prend une autre ampleur, tout en restant un mouvement de jeunesse dont l’arme de la grève, de l’occupation et de l’agitation n’a que peu de capacité de nuisance sur l’essentiel: l’économie.
L’autre jonction – avec les travailleurs – ouvre une nouvelle dimension qui inquiète le gouvernement autant que les politiciens de gauche et les bureaucraties syndicales. Ils jouent avec le feu social, mais en pariant que bien encadré, contrôlé et manoeuvré ce mouvement est un possible tremplin électoral pour 2007.
Les anarchistes, là où ils le peuvent, oeuvrent à cette jonction étudiants-lycéens-travailleurs, qui, si elle se faisait massivement, poserait de fait la question de l’indispensable affrontement avec l’État, la bourgeoisie et le patronat. Il serait toujours question du CPE, mais aussi du CNE, de la sécu, des retraites, du droit au logement, des lois anti-immigrés.
Si l’on s’en tient à la contestation du seul CPE, nous restons limités par une absence de perspectives alors que pourtant nous sommes forts. Ce n’est pas le tout d’être fort, encore faut-il savoir ce que l’on fait de cette force. Et il faut bien à un moment sortir du cadre, déborder les syndicats, déborder la revendication unique. Ou alors on se condamne à « s’éclater » quelques jours en attendant que politicards et bureaucrates sifflent la fin de la récréation!
« Avec le CPE, je ne veux pas après cinq ans d’études finir caissière. Je ne suis pas un déchet. »
C’est ainsi que s’exprimait une étudiante lors d’un journal télévisé. Un mépris de classe, tellement naturel... Et un constat, si la jonction entre étudiants et notamment les lycéens et la jeunesse des banlieues est nécessaire, il est évident que nous avons là deux mondes différents.
Quels points communs entre ces jeunes étudiants inquiets pour leur avenir et ces jeunes de banlieues qui sont persuadés qu’ils ne sont rien, que leur avenir c’est des boulots de merde... à vie !
Quel ralliement possible entre ceux qui sont intégrés culturellement, socialement, économiquement et les autres qui sont dépossédés de tout?
Dans la réalité du quotidien, rien n’autorise que ces mondes se rencontrent, se comprennent vraiment. C’est une réalité de la société de classes. Dans le moment de la lutte un espace rare de rencontre et de confrontation existe.
À chacun de questionner, de se questionner sur sa place et son rôle dans cette société. Aux anarchistes de proposer et de mettre en débat d’autres futurs, d’autres possibles. À nous de proposer une société sans bourgeoisie ni prolétariat, une société égalitaire. Et l’on ne manquera pas de nous dire que là nous allons trop loin.
C’est justement là où nous voulons aller.
Laurent
Groupe libertaire d’Ivry Contact: faivry(a)no-log.org
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| | | buenaventura Langue pendue
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| Sujet: .. Sam 22 Avr - 17:20 | |
| Le sommaire : le vrai visage de la CFDT, par Delgranaos, page 3 La décroissance, ça marche !, page 5 L’autruche leur sonne les cloches, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Considérations d’après CPE, par Laurent, page 7 Appel de Raspail, par A. Sulfide, page 8 L’Europe pour la peine de mort, page 9 De la vie politique italienne, par Emma, page 10 Incontrôlables origines, par M. Rajsfus, page 11 La lutte des déclassés, par J.-P. Garnier, page 12 Chewing-gum et émeutes..., par N. Potkine, page 15 Éric Hazan et la propagande du quotidien, par Caroline, page 17 Une intouchable et son histoire, par Alex, page 19 16° festival du documentaire, par L. Kahane, page 20 Libertaire production vous informe, page 22 Radio libertaire, page 22 L’agenda, page 23
Éditorial :
Le CPE est mort, mais le CNE bouge encore, ainsi que d’autres régressions contenues dans la si mal nommée loi pour l’égalité des chances. La lutte, donc, se poursuit, sous d’autres formes. Car on ne saurait se satisfaire d’une aussi maigre reculade, et il ne faut pas oublier celles et ceux qui ont subi les foudres de la répression. Plus de 2 000 interpellations ont eu lieu durant le mouvement, 547 gardes à vue. Pour l’heure, 68 peines de prison ferme ont été prononcées, et ce n’est qu’un début.
Ainsi est-il urgent d’exiger l’amnistie de tous, sans distinction aucune entre les condamnés, et de se mobiliser lors des procès à venir.
Simple question de cohérence, dont le mouvement ne saurait se priver. À ce sujet on aimerait entendre davantage les grandes centrales syndicales, qui pour l’heure semblent se soucier comme d’une guigne des militants embastillés, concentrées qu’elles sont sur le souci de tirer la couverture à eux et de faire leur décompte des nouveaux adhérents, qui se compteraient « par milliers ». À ceux-là on ne saurait trop conseiller, comme certains anarchistes des années vingt s’adressant aux futurs adhérents du tout jeune Parti communiste, de garder leur argent pour acheter des fusils (symboliques, s’entend). On regrettera cependant que la chasse ne soit pas ouverte aux fausses vérités ainsi qu’aux appropriations auxquelles se livrent, sans honte aucune, les directions syndicales. Ainsi Chérèque se félicitant d’avoir su éviter l’appel à la grève générale, mérite sa volée de plomb (symbolique, s’entend...).
Quittons un peu le cloaque réformard hexagonal, pour aller respirer l’air international. Aussi curieux que ça puisse paraître, tandis que nous nous faisions gazer, le monde continuait de tourner. Mal, comme à l’accoutumée.
Tandis que les États-Unis menacent, de manière de plus en plus pressante, l’Iran d’une guerre à outrance (dans le cas de celleci le prétexte est tout trouvé, la menace nucléaire, réelle, se substituant avec avantage à celles des toujours introuvables armes de destruction massive), la Palestine crève sous nos yeux, soumise à la pression conjointe des États-Unis et de l’Europe. La suspension de l’aide financière, qui jusqu’à présent permettait de maintenir sous perfusion l’Autorité palestienne, est en train de créer dans la bande de Gaza les conditions d’un soulèvement qui, de l’avis même des ONG, serait sans précédent. Si affamer le peuple pour déstabiliser les dirigeants en place est une stratégie datant de l’Antiquité, on sait que ses résultats sont, la plupart du temps, parfaitement aléatoires.
Mais pour les fous qui nous dirigent, peu importe. Ici comme là-bas, ils ne sont plus à une improvisation près.
Et en prime un article :
Le CPE est mort... Ouf! La Frrraance continue
LE CPE EST MORT, les volailles sont déconfinées, Sarkozy et Royal sont toujours en tête dans les sondages... Ouf! La France continue.
Ils avaient la mine réjouie des bons jours, nos journalistes, ce lundi 10 avril, pour annoncer enfin que c’en était fini de la « crise ». Je les écoutais tous ces professionnels de la parlote. Et je te cause de « la » jeunesse et de ces « deux mois qui ont changé la France ». Et je t’invite tous les habitués des plateaux télé. À gauche, on crie à la victoire historique, les économistes de service saluent l’éviction du CPE, soulignent une « mauvaise communication » mais persistent et signent: la flexibilité est nécessaire (« Ordures! »).
Débats passionnés, invectives, on se croirait en pleine campagne électorale alors que le sujet est un mouvement social... À moins que pour eux ce ne soit le contraire! Je les écoutais ces politiciens, responsables syndicaux, économistes, philosophes, patrons qui se chamaillaient.
Et plus ils se chamaillaient, plus je me rendais compte qu’au-dessus de leurs egos, de leurs convictions, de leurs petites haines, ils s’appréciaient et se comprenaient.
Ils partageaient le même désir du pouvoir, la même certitude d’être dans le camp des leaders, des décideurs, des meneurs. La même aisance, la même maîtrise de soi, la même pédagogie (démagogie) pour s’adresser à ceux qui n’ont jamais la parole.
Car, faut-il le rappeler, il n’y a jamais d’ouvriers dans les débats télévisés, ni dans aucun média. Le CPE et le CNE, comme l’ensemble de la loi sur l’égalité des chances, touchent en premier lieu les prolos et leurs enfants qui peuplent les lycées professionnels et sont les futurs clients des ANPE avant de rejoindre cette « classe fantôme » de 15 millions de salariés d’exécution: les ouvriers et les employés. Mais eux, les prolos, sont privés de parole. On donne volontiers la parole à un syndicaliste étudiant mais pas à un lycéen du technique, futur ouvrier. La parole aussi aux dirigeants syndicaux mais pas aux syndicalistes de la base, ceux qui ont la rage.
À ce moment-là, je les ressentais précisément comme ils aiment d’ailleurs à se définir: des partenaires sociaux. Et ils sont bien là pour nous faire adhérer au discours « responsable », ce discours qui nie la réalité de la société de classe. Il veulent nous faire gober ce baratin citoyenniste et économiste : nous sommes une grande équipe (la France) et pour relever le défi de la mondialisation il faut flexibiliser. Selon que l’on soit patron, syndicaliste de gestion, de gauche ou de droite, on flexibilise de toute façon: un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, avec ou sans contreparties. Mais attention il faudra dorénavant mieux communiquer à ce pays arc-bouté sur « ses mythes » et « ses réflexes conservateurs ». Il faut dire qu’il y avait 3 millions de malentendants dans la rue !
Novembre-décembre 1995, le mouvement des chômeurs, la lutte des sans-papiers; l’été 2000 et ses entreprises occupées avec menaces de tout faire sauter ; 2003, les émeutes de banlieue et, depuis deux mois, ce mouvement... La question sociale est bel et bien là! Et avec elle un gros mot chargé de passéisme, d’archaïsme... la lutte des classes.
Laurent groupe libertaire d’Ivry Contact: faivry(a)no-log.org
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| | | buenaventura Langue pendue
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| Sujet: ... Dim 7 Mai - 13:11 | |
| Le sommaire :
Sarközy n’aime pas la France mélangée Nous si ! par P. Schindler, page 3
Le procès Moussaoui et la peine de mort en France, par Fred, page 5
L’ autruche n’attendait rien du retour des cloches, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Maison des associations de Naplouse, entretien avec Y. Haji, page 7
La CGT, no future ?, par J.-P. Germain, page 9
À boulets rouges contre le Benoît, par P. Schindler, page 10
On va quand jusqu’où, par des surréalistes, page 11
Citoyenneté et tromperie sur la marchandise, par T. Périssé, page 12
De la mort en prison d’Éric, par A. Dervin, page 14
Au sujet de la grippe aviaire , par L’Alain, page 15
Gendarmerie et expulsion-collaboration, par H. Lenoir, page 16
25e Istanbul Film Festival, par H. Hurst, page 17
Émile Pouget, alias Père Peinard, par Paco, page 19
De l’oeuvre de Jean Meckert-Amila, par F. Equy, page 20
Drapeau noir, journal libertaire de Besançon, page 20
Grenoble, rencontres libertaires, Paris, Le projet Laramie, page 21
Radio libertaire, page 22
L’agenda, page 23
Et l'éditorial :
Après l’ampleur du mouvement social contre l’article 8 de la loi sur l’égalité des chances, les partis politiques et grandes confédérations syndicales, ainsi que leurs diverses tendances dissidentes, tentent de tirer leur épingle du jeu, pour mieux nous dire ce que nous aurions à faire. Le Parti socialiste se divise entre pro-Royal, pro-Jospin, pro-Lang... Les Verts se lancent dans l’art de la coloration arc-en-ciel entre Verts-roses, Verts-rouges, Verts-verts, Verts bouteille, ainsi que les Verts pro-José Bové. La droite, quant à elle, opte bien entendu pour le bleu marine made in ministère de l’Intérieur (voir même le vert kaki) avec les sarko-xénophobes, mais également pour les de Villiers-xénophobes, les Le Penxénophobe, sans oublier « Villepiniste pour la langue de bois pour ne pas tomber encore plus bas dans les sondages ». Toutes ces fractions préfèrent bien sûr mettre de côté l’échec que les mobilisations contre le CPE leur ont fait subir. Ajoutons à cela la stratégie du leader de la CGT de création d’un syndicat international (se rendraient-ils compte enfin que le capitalisme est mondial?) et de séduction des anti-CPE en s’attaquant à son grand frère le CNE. Encore une fois, nous pouvons conclure qu’aucun parti, qu’aucune bureaucratie, ne peut représenter la multitude que nous sommes, ni combattre pour l’émancipation de toutes et tous à travers le partenariat social, qui ne remet jamais en cause les inégalités.
S’il reste encore des gens qui votent malgré leur lassitude, l’abstentionnisme a progressé lors du premier tour des élections de 2002 et lors des élections suivantes. Ce n’est pas pour autant que l’intérêt pour le politique, pour la gestion de la cité, a disparu, voire diminué, comme voudraient le faire croire certains médias. Il suffit de constater le développement des associations de quartier, ou l’ampleur des manifestations et blocages en série contre le contrat première embauche pour comprendre que désormais le terrain prime sur le vote.
C’est plus que jamais à nous de préconiser l’autogestion, l’autofinancement, l’autonomie face aux partis politiques, et d’affirmer nos spécificités en matière de lutte, d’entraide, et d’éthique libertaire. C’est seulement à ce prix que nous pourrons faire entendre notre voix.
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| | | buenaventura Langue pendue
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| Sujet: ... Sam 13 Mai - 16:17 | |
| Le sommaire :
L’étranger, voilà l’ennemi !, par Maurice Rajsfus, page 3
De la représentativité syndicale en France, par J.-P. Germain, page 5
L’ autruche aspire à être mélangée, par F. Ladrisse, page 5
Brèves de combat, page 6
Maghreb, sida et tabous, par P. Schindler, page 7
La grève de la médecine publique, par J. Montjot, page 8
Au-delà du CPE, vers une autre vie, par Pierre, Cyril et Manu, page 9
L’assemblée de Montreuil, «Vive la révolte!», page 10
La dictature du précariat, par J.-P. Garnier, page 11
États-Unis et immigration contrôlée, par E. Gutierrez, page 12
Pédophilie, retour sur Outreau, par R. Schérer, page 13
Déboulonneurs, faut ramener du monde!, page 15
Le sanglot de Satan d’A. Pecunia, par Caroline, page 17
Bouygues, maître du monde?, par N. Potkine, page 18
Anartiste, no 8, des nouvelles libertaires, par A. Robèr, page 19
Ici l’ombre, Washington dead cats, page 20
Toulon, solidarité avec Yann, page 21
Radio libertaire, page 22
L’agenda, page 23
L'Éditorial :
ALORS que tintinnabule le concert de casseroles annonçant le départ de la croisière électoraliste à laquelle nous convient les chantres de la démocratie parlementaire, l’État, se croyant dissimulé par un tintamarre, renforce son contrôle sur tous et toutes en instiguant de nouvelles lois sur l’immigration.
Quelles que soient leurs tendances, tous les élus de la République, d’un bord à l’autre de l’Hémicycle, sont d’accord pour nous ceindre en une nation dont ils définissent eux-mêmes les délimitations. Sans unité territoriale, culturelle, ni même linguistique, cette entité n’a pour point commun que l’État français.
S’il faut parler français pour être français, alors pas mal d’Alsaciens, Normands, Bretons et autres Basques, Catalans, Occitans peuvent commencer à faire leurs valises pour quitter le pays de leurs pères et de leurs mères.
L’appel au patriotisme, surtout quand il passe par l’appel au resserrement national face à l’invasion de l’immigration, est encore efficace sur les générations d’hommes dont le passage à l’âge adulte était consacré par la conscription, passage à travers les rouages mortels de la Grande Muette, l’armée, qui charcuta leur conscience au point de leur faire prendre l’État pour leur véritable père.
Dans la société patriarcale, sur laquelle sont basés le culte de l’État et les religions monothéistes, le besoin d’un père, dont on ne peut s’émanciper, entraîne une dépendance nuisant à l’épanouissement des individus.
Heureusement, les esprits ont quelque peu évolué. Les jeunes générations ont été moins violemment orientées, bien que l’éducation civique tende toujours à les embrigader; les femmes s’émancipent, même si certaines, pour réussir, s’insèrent encore trop souvent dans le système patriarcal, dont elles copient les comportements. Le capitalisme lui-même a intégré cette évolution, s’adaptant, telle une vipère, aux conformités du terrain sur lequel il évolue.
Les méthodes modernes de management ont abandonné, tout du moins ici en Occident, depuis longtemps, l’organisation patriarcale basée sur l’ordre militaire. Fondé sur l’individualisation et la mise en concurrence, canalisant la combativité pour la détourner de la lutte des classes vers la foire d’empoigne, l’ordre nouveau de la démocratie libérale nous relègue, nous les producteurs de richesses, au niveau d’une fourniture, d’une marchandise. Français, Sénégalais, Iraniens, Colombiens ou Tamouls, nous sommes tous égaux. Nous ne devons pas accepter que les politiciens et autres dirigeants économiques nous divisent au nom de leurs profits.
Et en prime un article de Maurice Rajsfus :
L’étranger, voilà l’ennemi !
À propos de la circulaire du 21 février 2006
EN 1945, la France libérée récemment du joug nazi n’avait pas d’autre priorité que de prendre des dispositions restrictives par une loi relative à l’entrée et au séjour des étrangers en France. Ce texte, d’inspiration policière, fragilisait au passage de nombreux combattants étrangers de la MOI (Main-d’œuvre immigrée), lesquels n’avaient pas demandé l’autorisation de lutter aux côtés des premiers résistants de ce pays, dans la guérilla urbaine comme dans les maquis, mais ceci est une autre histoire. Depuis, ce texte a été maintes fois complété et rendu plus répressif.
La réforme de la loi CESEDA (Code d’entrée et de séjour des étrangers en France et au droit d’asile), prévue par une circulaire signée par Nicolas Sarkozy et Pascal Clément (ministre de la Justice), le 21 février 2006, était en débat à l’Assemblée nationale entre le 2 et le 5 mai dernier. Ce texte n’a qu’une finalité: fixer « les conditions de l’interpellation d’un étranger en situation irrégulière, garde à vue de l’étranger en situation irrégulière et les réponses pénales » appropriées.
En clair, la possibilité d’arrêter et d’expulser un maximum d’étrangers en rendant légales des pratiques illégales. Il faut bien respecter les quotas d’expulsions fixés par le ministre de l’Intérieur. Bien entendu, les préoccupations électoralistes ne sont pas étrangères à cette nouvelle manifestation de xénophobie.
La France des Droits de l’homme n’a jamais été véritablement câline avec ceux qui sont qualifiés d’étrangers. La vindicte témoignée envers les êtres humains venus d’ailleurs est suffisamment significative pour bien faire comprendre à tous les « Bougnoules » qu’ils ne sont pas les bienvenus dans notre pays. Jadis, au temps de la IIIe République, les « Ritals » et les « Polaks » étaient accusés de manger le pain des Français, mais également de débaucher leurs filles, tout en encombrant les hôpitaux et les prisons.
Après la grande crise de 1929, la volonté est forte de mener la vie dure à ces étrangers qui encombrent « notre » sol, au lieu de se faire oublier au fond des mines de charbon (les Polonais) ou dans les entreprises de sidérurgie (les Italiens). En août 1932, une loi, promulguée par Édouard Herriot, limite à 5 % le nombre d’étrangers autorisés à travailler pour certains établissements publics, chantiers ou même ateliers. En 1934, le président du Conseil, P.-E. Flandin, prépare des mesures d’expulsion par la force des étrangers dont les papiers ne sont pas en règle. Environ 3000 étrangers seront frappés par cette loi dont les effets se feront sentir durant les premiers mois de 1935. Cette même année, un gouvernement présidé par Pierre Laval signe un décret prévoyant des peines de six mois à deux ans de prison pour les expulsés qui se risqueraient à revenir en France.
Les décrets-lois Daladier, du 2 mai 1938, prévoient tout à la fois la mise en place de quotas d’étrangers dans les entreprises et la création d’une police des étrangers. De façon prémonitoire, le militant antifasciste André Ferrat prévient: « Le futur dictateur fasciste n’aura qu’à étendre les pouvoirs actuels de la police des étrangers à tous les citoyens, et les libertés françaises ne seront plus qu’un souvenir! » À la fin de l’année 1938 est évoquée l’ouverture de camps de concentration pour certains immigrés. En 1939, alors que la guerre menace, le ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, pète les plombs, en éructant: « Il faut débarrasser la France de la tourbe étrangère! » Lesquels étrangers ne sont autres que des Allemands qui ont fui le nazisme, et les réfugiés espagnols entrés en France en janvier et février 1939. En octobre 1939 et en mai 1940, la France républicaine décide l’internement des ressortissants allemands et autrichiens, presque tous juifs et antifascistes.
Le décret scélérat du 2 mai 1938 n’a pas oublié les citoyens français qui se seraient montrés solidaires des étrangers persécutés: « Tout individu qui, par aide, directe ou indirecte, aura facilité l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger, sera puni d’une peine d’amende ou de prison. »
En septembre 1940, dans le droit fil de la politique conduite depuis une décennie, le gouvernement de Vichy promulgue une loi sur « les étrangers en surnombre dans l’économie française ». Rapidement, 40000 travailleurs étrangers sont internés dans les camps de la zone sud et livrés au travail forcé. Nous savons ce qu’il en sera durant les quatre années suivantes du sort de ces étrangers, et plus particulièrement des juifs vivant dans ce pays…
Depuis le premier choc pétrolier de 1973, les lois anti-immigrés n’ont cessé de se multiplier. En 1974, Michel Poniatowski proclame « l’immigration zéro ». Vont suivre, en 1978 et 1979 les lois Stoléru et Fontenet qui, peu à peu, vont encadrer les conditions d’entrée sur le territoire français des travailleurs colorés dont la France ne veut plus. En janvier 1980, c’est la loi Bonnet qui renforce le contrôle du séjour des immigrés, les étudiants étant particulièrement menacés. En janvier 1981, une loi Peyrefitte va aggraver une législation déjà lourdement répressive.
Après le répit de l’été 1981, avec la régularisation de dizaines de milliers de travailleurs étrangers, la répression reviendra rapidement à l’ordre du jour. Les lois Pasqua de 1986 transforment de nombreux immigrés en clandestins. Dans le même temps, le droit d’asile commence à ressembler à ne peau de chagrin. En mai 1988, de retour au pouvoir, la gauche renonce à abroger les lois Pasqua. En 1989, Michel Rocard nous explique tranquillement que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Pour ne pas être en reste, c’est un ministre socialiste, Philippe Marchand qui, en 1991, banalise la pratique de l’enfermement des étrangers sans papiers dans des centres de rétention administrative.
Parallèlement, la pratique des expulsions par charters va entrer dans les mœurs démocratiques : 55 Zaïrois en 1985 (sous Fabius), 101 Maliens en 1986 (sous Pasqua). En 1993, de retour au ministère de l’Intérieur, Charles Pasqua fait voter de nouvelles lois répressives sur l’immigration. En 1995, c’est Jean-Louis Debré qui aggrave cette législation. Les centres de rétention se multiplient, et la chasse aux sans-papiers se durcit.
En juin 1997, la gauche est de nouveau au pouvoir mais, malgré les promesses du candidat Jospin, les lois Pasqua-Debré ne sont pas abrogées. Bien au contraire, une circulaire de Jean-Pierre Chevènement fragilise plus encore les sans-papiers. Ce sera rapidement le refus de régulariser 60000 de ceux qui ont été incités à se déclarer dans les préfectures. En octobre 1999, une nouvelle circulaire Chevènement rend encore plus délicate la situation des sans-papiers. Lionel Jospin conforte cette politique d’exclusion en montrant du doigt ceux des étrangers, « qui n’ont pas vocation à rester en France ».
Au travers du petit jeu de l’alternance droite-gauche, le pire a toujours été possible. C’est ainsi que les lois Sarkozy de 2002, 2003 et 2006 ne font que prendre la suite des lois édictées par Chevènement, en 1997, et Daniel Vaillant, en 2001. Avec la circulaire du 21 février 2006, c’est tout un pans des droits de l’homme qui va être détruit. Nicolas Sarkozy, qui n’a pas peur de se salir la bouche, parle d’une immigration «subie», qui polluerait le pays. D’où sa volonté de promouvoir une immigration «choisie», parmi des hommes et des femmes à qui l’on refuserait pourtant un minimum de droits, tout en leur imposant un maximum d’obligations.
La circulaire du 21 février 2006 va bien plus loin puisqu’il est prévu d’en terminer avec la régularisation automatique des étrangers après dix ans de présence en France. Ce qui ne va pas manquer de créer de nouveaux clandestins. L’obtention de la carte de long séjour, valable dix ans, fera désormais l’objet de nombreuses difficultés; la délivrance de ces cartes dépendant désormais du pouvoir discrétionnaire de l’administration. En cas de licenciement, les cartes de séjour temporaire pourraient être retirées. Il en irait de même des malades en cours de soins, si un traitement était jugé possible au pays d’origine.
Témoignant de leur volonté de faire le tri entre les bons étrangers et les autres, Nicolas Sarkozy et Pascal Clément ont décidé la création d’un titre de séjour de trois ans qualifié « compétences et talents », qui serait attribué aux étrangers « susceptibles de participer au développement de l’économie française ». Ce qui, en creux, rappelle étrangement la loi de Vichy de septembre 1940.
Dans les faits, la circulaire du 21 février 2006 est déjà appliquée car pour les préfets et les policiers la seule lettre de ce texte fait force de loi. Les expulsions n’ont cessé de se multiplier depuis le début de cette année. Ces mesures frappent également de nombreux enfants scolarisés, en principe non expulsables avant la fin de leur cursus secondaire. Mais, c’est bien connu, ma main droite doit ignorer ce que fait ma main gauche.
Maurice Rajsfus
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| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Jeu 25 Mai - 12:25 | |
| Le sommaire :
Du grain à moudre, par Jean-Pierre germain, page 3 On ne va pas se taire sur le nucléaire, par Daniel, page 4 18 joints, par le CIRC, page 5 L’autruche, tout simplement, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Total coupable, par J.-P. Levaray, page 7 Prostitution et Coupe du monde, page 8 Le sida invisible chez les femmes, par P. Schindler, page 9 La laïcité contre l’enfant, par L. Gallopavo, page 11 Chapeaux bas, par N. Potkine, page 14 Hamas: prétexte pour faire la guerre, par B. Kamal, page 15 Anvers : un skin facho passe à l’acte, par Louise, page 16 Beur blanc rouge, par H. Hurst, page 17 De la pédagogie Freinet en DVD, par M. Copé, page 19 Ici l’ombre, page 20 Chantons l’anarchie, par la chorale libertaire de Périgueux, page 21 Radio libertaire, page 22 L’agenda, page 23
Éditorial
ON NE PEUT PAS DIRE que la transparence soit la qualité primordiale des salops : ministres, parlementaires et autres décideurs, qui tiennent le gouvernail de l’État. Tripatouillage des flux financiers, commissions plus ou moins occultes dans divers trafics, y compris les trafics d’armes alimentant les conflits qui, chaque jour, tuent et oppressent des civils innocents ; tout est bon pour assouvir les appétits de ces assoiffés de pouvoir et de leurs partis politiques. Toujours prêts à fustiger les fraudeurs des assurances sociales ou des transports publics, à envoyer les pauvres en taule pour quelques centaines, voire dizaines d’euros, ces soi-disant parangons de vertu, eux, puisent dans les caisses à coups de milliards de dollars, et quand ils se font piquer, ils s’en tirent avec tout au plus des peines avec sursis.
La transparence n’est pas non plus de mise en ce qui concerne les dangers que nous font courir les dirigeants du groupe de pression militaro-industriel du secteur nucléaire. Ces crapules classent secret-défense un rapport évoquant les dangers encourus au cas où un avion viendrait à s’écraser sur une centrale nucléaire, alors qu’une note de ce rapport mentionne que les données qu’il contient sont volontairement imprécises pour ne pas être exploitables à des fins terroristes. Soit le rapport est destiné à la Défense nationale, et il comprend les données précises permettant à celle-ci d’évaluer les risques ; soit ce rapport se contente d’évoquer les dangers sans donner de données stratégiques exploitables, ce qui est le cas, et alors là il n’y a pas lieu de le classer secret-défense. Mais ce lobby, qui tient entre ses mains l’existence des millions d’habitants vivant à proximité de centrales nucléaires, joue avec nos vies et tente de nous maintenir dans l’ignorance, quitte à envoyer ses barbouzes intimider les militants cherchant à transmettre les informations que tout un chacun a le droit de connaître.
Bientôt toutes ces « affaires » seront éclipsées par la Coupe du Monde de football, cette grande fête populaire canalisant les ressentiments de centaines de millions d’hommes et de femmes à travers le monde. Mais, là encore, derrière la liesse et l’effervescence, se cache un cloaque infâme. Pour « divertir » les millions de supporters, correspondants de presse, et autres employés que drainera cette manifestation, de formidables bordels seront organisés à proximité des stades. Cela sera près de 40000 corps de femmes qui seront mis à l’étal pour assouvir les mâles mis en rut par la compétition.
Un gigantesque et ignoble trafic d’êtres humains se profile derrière l’organisation de ces jeux du cirque modernes.
et un article en prime :
L’information a fait l’effet d’une traînée de poudre: Stéphane Lhomme, chargé de communication et porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire, a été arrêté et placé en garde à vue le mardi 16 mai. Au terme d’une perquisition de cinq heures à son domicile bordelais, son téléphone portable et deux ordinateurs personnels ont été saisis. Il a été retenu pendant quatorze heures pour être libéré vers 22h30.
C’est une enquête déclenchée par le parquet de Paris qui a justifié une telle opération. Cette enquête a pour objet une «compromission du secret de la Défense nationale» et est liée à la divulgation d’un document classé secret-défense où est évoquée la vulnérabilité du nouveau réacteur nucléaire EPR (Réacteur européen à eau pressurisée) qui a été la cible d’une campagne et d’une manifestation les 15 et 16 avril à Cherbourg, non loin du futur site qui accueillerait le prototype à Flamanville, dans la Manche.
Or, ce document avait déjà fait l’objet d’une divulgation par le Réseau Sortir du nucléaire, il y a plusieurs semaines. Sans doute les policiers de la DST (Direction de la surveillance du territoire), chargés de la perquisition, recherchaient-ils chez Stéphane Lhomme les contacts ayant permis les fuites. Mais que dit ce document si convoité?
C’est une lettre adressée par EDF, en l’occurrence B. Lescoeur, au directeur général de la Sûreté nucléaire et de la radioprotection, et qui date de 2003. Ce document, accompagné de divers graphiques, détaille les risques envisagés par EDF au cas où un avion s’écrase sur un EPR. Il fait suite à des interrogations légitimes sur la capacité de ce prototype nucléaire à faire face à des attaques aussi folles que celles - inimaginables jusqu’alors - qui ont été lancées sur les Twin towers le 11 septembre 2001. On peut y lire entre autre qu’indépendamment de la capacité d’EPR de résister à des chutes d’avions militaires, EDF ne prévoit pas tous les cas de figure en cas de conflit ou d’opérations armées. L’explication avancée dans ce document est que l’empêchement ou l’anticipation d’attaques est surtout du ressort de l’État. Par conséquent, EDF, qui reste dans un cadre normal de préventions des risques, n’envisage pas toutes les éventualités, jugées extrêmes! La cerise sur le gâteau, c’est que B. Lescoeur, auteur du document si convoité par la DST, estime que les informations figurant dans ce dossier ne doivent pas être rendues publiques!
On comprend pourquoi: toutes les hypothèses ne sont pas envisagées par EDF, qui botte en touche en soulignant le rôle de l’État dans la prévention d’attaques d’envergure ou d’accident aérien... Comment être rassurés après avoir lu cela?
Société nucléaire, société militaire
Il ne fait pas de doute que cette action déclenchée par les policiers spécialisés dans la lutte antiterroriste est aussi une intimidation à l’égard du médiatique militant antinucléaire.
Et le recours à la police en charge des dossiers antiterroristes relève d’une tentative de discrédit du militant. À travers lui, ce sont bien les actions et la contre-information dirigées contre l’industrie nucléaire qui sont visées. Le message est clair. L’industrie nucléaire, intimement associée à l’État depuis son activation en France, a besoin d’opacité, de secret, de surveillance pour être tranquille. La présence du «secret défense» dans cette affaire est un rappel du lien indéfectible entre cette industrie civile et l’armée1. À la suite de cette scandaleuse opération militaire chez Stéphane Lhomme, le Réseau Sortir du nucléaire et Greenpeace, notamment, ont alors diffusé ce document sur leurs sites internet, encourant jusqu’à 75000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement.
Nous sommes partisans de l’autogestion généralisée des moyens de production et de distribution, de tous les secteurs, y compris énergétiques. Pour envisager cette démarche, quelques conditions de base s’imposent comme un libre accès à l’information et la légitimité des décisions. Pour favoriser la gestion directe, collective et écologiquement acceptable, une déconcentration des lieux de productions est indispensable, associée à une nécessaire coopération entre les différentes composantes de la vie sociale et économique.
Or, l’industrie nucléaire n’est rien de tout cela. Elle est écologiquement irresponsable et criminelle, source de production d’armes de destruction massive, et représente un modèle de société étatique (abus de pouvoir, culte du secret, débats tronqués, militarisation, concentration...) et de gabegie énergétique. La répression qui frappe les militants antinucléaires comme les syndicalistes ou les sanspapiers, est celle d’un système qui impose ses règles par la force au nom de l’intérêt général, en réalité l’intérêt des élites gestionnaires de l’État qui défendent aussi les règles du marché et de la propriété privée.
Daniel
Groupe Gard-Vaucluse de la FA
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| | | buenaventura Langue pendue
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| Sujet: ... Sam 3 Juin - 11:13 | |
| Le sommaire :
Profits et licenciements par Jean-Pierre Germain, page 3 La prostitution et Coupe du Monde , par R. Paradis, page 4 Non au bordel mondial!, par la Marche mondiale des femmes, page 5 L’autruche, tout simplement, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 ANPE et chiffres officiels, par R. Hamm, page 7 Alstom, responsable et coupable, par J.-P. Levaray, page 9 Décroissance avec le groupe de la FA d’Ivry, page 9 Or noir, des news!, par F. Roux, page 10 Pour un courant syndicaliste de luttes des classes, par S. Mahé, page 11 Tout n’est pas perdu au Portugal, par A. G. de Carvalho, page 12 Ne tirez pas sur le lampiste, par A. Sulfide, page 14 La voix des prisons en Israël-Palestine, par U. Avnery, page 15 Les derniers nomades d’Europe, les Roms, par P. Schindler, page 17 La Mort de l’asile, P. Le Corre, page 18 Détruire les prisons, par J. Lesage de La Haye, page 19 Criminalisation de l’immigration, par P. Paseck, page 20 Bilan des Rencontres libertaires, Grenoble, par Bibo, page 21 Radio libertaire, page 22 L’agenda, page 23
L’éditorial :
PERSONNE N’EST DUPE : « Super Vilain », le héros de Matignon, s’il vient au secours des salariés de l’usine Sogerma de Mérignac, c’est simplement pour essayer de gagner des points dans les sondages. Un peu plus et on croirait que les différents gouvernements successifs de gauche comme de droite, dont celui de monsieur de Villepin, n’ont jamais laissé la population s’appauvrir. Mais avons-nous la mémoire aussi courte que cela ? Avons-nous déjà oublié les différentes délocalisations, les licenciements boursiers ; le CNE et le CPE ?
Non évidemment... Le Premier ministre est au plus bas depuis le Mouvement anti-CPE et l’affaire Clearstream, et le sera probablement encore, même avec son soutien aux employés de Sogerma et son « plan Solidarité grand âge pour 2007-2012 ». Heureusement pour lui, le ridicule ne tue pas.
Mais au-delà de la manoeuvre politicienne de notre super héros, l’affaire Mérignac émeut, même si le scénario a encore un air de déjà vu: des licenciements annoncés, une grève, des négociations, la moitié des effectifs sont préservés... Et il y a toujours cette incompréhension : une multinationale qui fait des bénéfices colossaux et qui, parallèlement, ferme des sites. Stupéfaction pour certains, scandale pour d’autres. Les actionnaires et patrons s’en contreficheraient-ils ? N’auraient-ils donc pas de coeur ? La question n’est pas là. Qu’ils aient un coeur ou non, c’est ainsi que fonctionne le capitalisme moderne. Les concurrents sont eux aussi très puissants, et il y a de l’argent à gagner à licencier et faire bosser une main d’œuvre moins cher, ou à remplacer des êtres humains par des machines.
On ne peut prendre le risque de ne pas faire de bénéfices, sinon, c’est la spirale infernale, car il faut toujours investir, inventer du nouveau, du neuf, du moins cher, du plus rentable pour rester sur le marché. Voilà où nous mène la logique de profit, voilà où nous mène ce système.
À Matignon on voudrait nous faire croire que l’État a son mot à dire. Oui il a son mot à dire, celui de l’allié, et celui du bras droit. Car l’État c’est le GIGN envoyé contre les salariés de la SNCM en grève ; car l’État c’est le tribunal qui punit les syndicats de la Régie des transports de Marseille à payer 10000 euros par jour si ils continuent leur grève ; car l’État c’est l’instrument législatif par lequel on légalise les contrats précaires comme le CNE.
En l’occurrence, c’est le bras droit, en déficit d’image, qui demande un coup de main à son allié en préservant la Sogerma. Et ce dernier, lui chuchote qu’un contrat sur certains avions militaires serait bienvenu...
Et en prime un article de Rose Paradis !
Coupe du monde de football
Combattre le système prostitutionnel !
GRÂCE À LA DIFFUSION d’une pétition initiée par la CATW (1), une certaine médiatisation a montré le phénomène de développement de l’offre prostitutionnelle (ou de la demande, selon que l’on se place du point de vue des personnes prostituées ou des clients de la prostitution) au moment de la Coupe du monde de football en Allemagne en juin 2006.
Rappelons que lors des Jeux olympiques d’Athènes en 2004, la ville avait failli autoriser l’ouverture de trente maisons closes mais que le mobilisation avait mis un terme, au moins dans son aspect public, à ce projet.
La prise de position du sélectionneur de l’équipe française (2) est assez laconique et prête à discussion: quand il dit « s’élever contre la traite des blanches », il oublie que des femmes du monde entier, et notamment d’Afrique, vont subir cette violence. Quand il se désole que l’on « ramène le foot à une dimension écharpe, bière et nanas », il nie l’existence de la violence, de l’alcool et du machisme inhérents aux clubs de supporters. Il se dit « presque choqué qu’on puisse parler de femmes comme ça, comme des esclaves ou du bétail »: pourquoi ce « presque »? Il ne serait donc pas totalement choqué ?
Quelques arguments de Didier Bariani, vice-président de l’UDF, publiés par le Monde le 20 avril 2006, sont également discutables.
« Incapables d’endiguer une violence qui les dépasse et de contrôler un racisme qu’elles déplorent, les fédérations se constituent en souteneurs de surcroît. »
Ces propos font sans doute allusion au racisme que les supporteurs expriment envers certains joueurs. Or le racisme devrait, non pas « être contrôlé », mais être puni, comme le prévoit la législation française.
« Si le sport se fonde sur le respect de l’autre et de sa dignité, cela passe forcément par le respect de la moitié de l’humanité. »
Quand on voit les pratiques concurrentielles exacerbées entre les sportifs, le dopage, le sexisme (avec, par exemple, l’oubli quasi systématique des sportives), on peut s’interroger sur le respect et la dignité! Cette phrase entretient le leurre d’un sport fair-play, éducatif, situé hors de la société et indépendant des financiers. Le prix des places au stade de France montre bien l’inverse: 2000 euros au noir pour un match récent, occasionnant une agression et une tentative de vol.
Entre mafia qui organise la prostitution et foot qui propose son spectacle toujours payant, ce sont deux facettes du business mondialisé qui sont en complémentarité pour assurer le plus de profits possibles.
Cependant, la pétition initiée par la CATW est sujette à réflexion: par exemple, « dire non à la prostitution des femmes » reviendrait-il à dire oui à la prostitution des hommes? Ou encore se prononcer contre la prostitution « pendant la Coupe du monde de football » aura-t-il pour conséquence de dire oui à la prostitution avant et après l’événement ? Comme le fait remarquer Marie-Victoire Louis, utiliser des termes comme « acheter du sexe » ou « des femmes importées » banalise l’acte en lui donnant un vernis commercial, de même quand il est question d’« acheteurs », et de « touristes sportifs/sexuels ». Aucun de ces termes ne s’inscrit dans une logique de condamnation, bien au contraire.
Le Conseil de l’Europe a demandé au président de la FIFA de condamner la « prostitution forcée ». Une campagne intitulée Ab Pfiff (coup de sifflet) exige que les prostitueurs (ceux qui paient pour ça) s’informent auprès des personnes prostituées pour savoir si elles sont là volontairement ou non. Belle hypocrisie !
Rappelons que la prostitution est légale en Allemagne et qu’elle connaît une croissance qu’envieraient bien des entreprises! Les autorités estimaient le nombre de personnes prostituées à 200000 en 1998 et à 400000 en 2006. Environ 75 % d’entre elles seraient d’origine étrangère, victimes du proxénétisme international.
La seule dénonciation de la prostitution forcée légitime la prostitution légale en la faisant passer par une prostitution librement choisie. Or toutes les associations venant en aide aux personnes prostituées le savent bien: personne ne rentre jamais librement dans le système prostitutionnel; il arrive seulement qu’on y reste par manque de choix de solution et d’aides réelles pour son abandon. En France, plusieurs associations ont lancé une campagne dont l’objectif est la sortie de la prostitution et la revendication « Pour sortir de la prostitution, un titre de séjour! ». (3)
La mobilisation s’organise à l’initiative d’associations féministes. De ce fait, et par ses fermes positions abolitionnistes, il semble que la Suède ait retiré la participation de son équipe nationale à cette Coupe du monde.
Le véritable scandale n’est donc peut-être pas tant dans le développement de la prostitution en juin dans douze villes allemandes que dans l’existence même de ce type de relations entre des êtres humains:
Nous refusons cette marchandisation des corps et cette commercialisation de la sexualité humaine;
Nous dénonçons les profits des proxénètes et les revenus des taxes et impôts qui font de l’État allemand un des principaux souteneurs d’Europe;
Nous revendiquons la libre disposition de nos corps et des relations amoureuses librement consenties et gratuites!
Rose Paradis
(1). Coalition Against Trafficking in Women, http://catwepetition.ouvaton.org
(2). www.football365.fr/bleus. Page consultée le 24 avril 2006.
(3). ATMF, FASTI, GASProm, ASTI Nantes, LDH, Mouvement du Nid, RAJFIRE (liste en cours). Contact: FASTI, 58, rue des Amandiers, 75020 Paris.
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| | | kamchatk Invité
| Sujet: .. Sam 24 Juin - 12:09 | |
| Le sommaire :
« Elle ferait une candidate de droite acceptable. » par Jean-Pierre Levaray, page 3 Motions du 63e congrès de la Fédération anarchiste, page 4 L’autruche, back from Merlieux, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Loi sur le handicap, par Fred de Besançon, page 7 La prison c’est souvent pas de chance, page 8 Les chaussettes à clous du XXIe siècle, par M. Rajsfus, page 9 Demain on rase gratis, par C. Danis, page 10 De l’école buissonnière, par Louise, page 11 Flic à la maison? par Espé, page 11 Petite philosophie du sport, par Y. Youlountas, page 12 Non à la coupe du Monde du footre, par la Fédération anarchiste, page 14 L’État israélien, par J. Langlois, page 15 Découvrez Germinal, par Daniel, page 18 René Dunan ou l’étonnant... par Felip Equy, page 19 Salon du livre libertaire, page 21 Radio libertaire, page 22 L’agenda, page 23
L’éditorial :
Braves petits pioupious de la Coupe du Monde de football ! Ajoutez à cela l’été qui s’avance, la finale du Championnat de France de rugby, Roland-Garros et vous n’avez plus rien qui fâche à la une des divers médias !
La France serait « folle » d’un footballeur de Boulogne-sur-Mer et la mort de huit Palestiniens sur une plage de Gaza semble le dernier de ses soucis. On apprend quand même que Villepin veut supprimer, pour le budget 2 007, 10000 postes de fonctionnaires.
Trente euros de plus par mois, c’est ce que demandaient les travailleurs et travailleuses de la compagnie laitière européenne (Elle et Vire, Coeur de Lion), alors que le président de Vinci, après son « licenciement », empochera 15 millions d’euros.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, rebondissant sur les divers propos de Mademoiselle Royal, propose que chaque entreprise définisse elle-même son temps de travail. À quand une riposte syndicale ?
Dans notre douce France, 113 blocs opératoires sont menacés de fermeture, au nom de la « rationalisation de l’offre de soins ». Avec les restructurations des services d’urgence des hôpitaux publics, les médecins sont obligés d’envoyer des patients vers les cliniques privées.
Et ceux et celles qui n’en ont pas les moyens ?
Code du travail, Sécurité sociale, services publics, tous les acquis du mouvement ouvrier sont sans cesse remis en question.
Pendant ce temps-là gauche et droite se taillent des croupières pour 2007. Du temps de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1936, même si cela n’aura pas été une révolution, ça avait un autre mordant.
Dans la première semaine de la Coupe du Monde de football, se déroule le congrès de la CFDT. François Chérèque, secrétaire confédéral, questionné sur « l’avenir du syndicalisme dans les années à venir », déclare que « ça ne peut plus continuer comme ça ». On est bien d’accord avec lui, mais pas pour les mêmes raisons ni pour le même futur.
Et un article en prime :
« Ici, on fera comme en France. » (1)
La Grèce connaît actuellement son plus important mouvement étudiant depuis 1979. 354 départements académiques sont occupés (80 % des facs).
La cible de la mobilisation est un projet de loi du gouvernement de droite prévoyant : la création de facs privées, l’ouverture des facs aux flics, le durcissement des conditions de réussite.
L’ensemble des politiques de droite comme de gauche soutiennent la réforme, le PC grec malgré son opposition au projet tente de freiner la lutte en s’opposant aux occupations et aux grèves reconductibles.
Le mouvement se structure de manière horizontale en AG coordonnées. Il exprime un rejet radical de la logique de privatisation de l’enseignement supérieur et lance des actions contre le gouvernement.
Les enseignants votent, en AG, en faveur de la proposition de grève illimitée. En Grèce, comme en France, les étudiants luttent contre la libéralisation de la société lancé par l’État. Ils ont identifié en lui leur ennemi et ils ont affirmé qu’ils ne participeraient à aucune négociation.
Le 25 mai ils étaient 8000 à Athènes. Le 8 juin 15000 dans la capitale, ainsi que 10000 à Thessalonique. À chaque fois, ces manifestations se sont terminées dans une répression féroce: grand nombre d’interpellations et utilisation de gaz.
Ces événements nous montrent que la politique du capitalisme est une politique internationale, il nous faut donc réagir à la même échelle.
À ce jour, il y a déjà eu deux rassemblements de soutien devant l’ambassade de Grèce: le 2 juin et le 13 juin. Le prochain rassemblement est organisé mardi 20 juin à 18h00 devant l’ambassade de Grèce 18 rue Auguste Vacquerie (métro Kleber ligne 6) à l’appel notamment de la FA, la CNT, AL, la CGA …
La solidarité internationale doit se poursuivre car leur lutte est notre lutte, et réciproquement puisqu’ils avaient réagi de la même façon pendant le mouvement dit « anti-CPE » en s’attaquant à l’ambassade française.
Djo
(1) Mot d’ordre lors de la manif du 28 mai.
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| | | kamchatk Invité
| Sujet: .. Sam 24 Juin - 12:38 | |
| Le sommaire
Fonctionnaires précaires, par virginie, page 3 GDF, tous et toutes contre la privatisation?, par J. Langlois, page 4 L’autruche a chaud, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 July à la casse?, par S. Bull, page 7 France Soir, no future..., entretien avec C. Gourdet, page 8 La charité à toute les sauces, par F. Roux, page 10 Voyage en Chine ou le business roi, entretien avec H. Hsuan-wou et C. Reeve, page 11 Précarité et nouveaux contrats, par E. Sanloix, page 15 Des errements de la mairie de Paris, par P. Schindler, page 17 Proudhon et le problème des élections, page 18 L’expulsion de Victor, par Jean, page 19 Içi l’ombre, page 20 Troubles à la faculté de droit d’Aix, par Thierry, page 21 Faits d’hiver, par J.-M. Raynaud, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** L’éditorial
L’ÉTÉ EST LÀ, les vacances se rapprochent, le temps est à la détente. L’actualité est dominée par le football. Peu importe ce qui se passe autour de nous et dans le monde: guerres, catastrophes naturelles, épidémies ; l’important est de savoir quel est le meilleur buteur, quelle nation va remporter la coupe. Sous des couverts de communion des nations sous le flambeau du sport, on assiste à une exacerbation des sentiments nationalistes. Si les joueurs de foot africains, asiatiques, sud-américains ou océaniens sont les bienvenus sur les stades allemands et dans les bordels qui les jouxtent ; leurs concitoyens eux, sont de plus en plus entravés dans leur liberté de circuler.
Les biens et marchandises de toutes sortes, elles, circulent avec de moins en moins d’entraves, l’OMC et la banque mondiale y veillent. Ces organismes sont les deux piliers du conseil d’administration de la planète, ce supragouvernement décide qui doit vivre et qui doit mourir. Les fonctionnaires de ces organisations choisissent quel pays peut se développer économiquement, et quel autre, tels la Somalie ou le Tchad, doit rester dans le chaos des guerres civiles engendrées par les marchands d’armes et les nations complices qui aiguisent les tensions en soutenant les chefs de guerre qui leurs promettent les meilleurs conditions d’exploitation de leurs ressources. Les desiderata des populations locales ne sont pas pris en compte car ils ne rentrent pas dans les tableaux et diagrammes de ces technocrates de la croissance à la solde des grandes multinationales. Après avoir exploité pendant des siècles leurs ressources naturelles, que ce soit le pétrole, les minerais de fer, de cuivre, d’uranium, la bauxite… ou bien leur or et leurs diamants ; c’est maintenant leurs capacités intellectuelles que la vieille Europe veut piller. L’ingénieur, le technicien, l’architecte ou le médecin doivent, pour les crapules qui nous gouvernent, pouvoir s’importer au même titre que le manganèse ou le charbon. Dans ces cas-là, nos chantres du libéralisme à outrance, ressortent les revendications de libre circulation. Quant à ceux qui, poussés par la misère ou les bombes, s’arrachent à leur terre natale pour trouver refuge dans ce qu’ils pensent être des pays de cocagne, ils sont repoussés vigoureusement comme des loups qui s’attaqueraient au cheptel. En guise d’abondance, c’est une pléthore de flics, douaniers, gardeschiourmes des centres de rétentions qui acceuillent ces candidats à la survie qui ont le tors de ne pas correspondre aux critères d’employabilité requis. Que ces fonctionnaires de la répression se rassurent, ils ne sont pas du tout visés par les propos du Villepain vilipendant la fonction publique.
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| | | kamchatk Invité
| Sujet: ... Jeu 14 Sep - 23:36 | |
| Le sommaire :
page 3, Après la rafle de Cachan, par Maurice Rajsfus page 4, Rafles estivales, par Moko Mouse page 5, la situation à Oaxaca, par Fred page 6, Rentrée syndicale, par Jean-Pierre Germain page 7, Rentrée politique, par Jean-Pierre Levaray page 8, Brèves d'ici et d'ailleurs page 9, Entretien avec un jeune anar queer israélien page 12, La Prodi politique, par Jean-Pieere Garnier page 14, SNCF collabo?, par Dr Marthius page 17, La tragédie de l'Espagne, par Hugues page 18, Ballon sanglant, par Guillaume Bourou page 19, La voie du thérapeute, par Claude Margat page 20, Fichiers ADN, le cauchemar de Ben, par Daniel page 21, Il est de ceux qui font lever le vent, par Jean page 22, Radio libertaire page 23 Agenda
*** Et l'édito :
C'est la rentrée des classes, des millions d'enfants et d'adolescents sont abandonnés à L'Education nationale. Plutôt que d'en faire des êtres libres, épanouis, puisant leurs connaissances dans le savoir accumulé par les générations qui les ont précédés, celle qui préfère instiller dans leur cerveau malléable un savoir distillé de doctes imbéciles. Elle cherche à les transformer en singes savants capables d'ânonner par coeur des leçons qu'ils ne comprennent pas. Le but de l'Education étant, pour nos diligents dirigeants, de former des élements disciplinés respectant l'autorité, répondant à des principes devenus pour eux des réflexes, mais qu'ils n'ont jamais fait leurs. Ces principes, gravés dans l'inconscient de nos enfants, feront d'eux des adultes dociles, facilement manipulables par ceux qui savent tirer les ficelles. Nos dictateurs en puissance modernes rêvent d'une population persuadée que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, alors qu'inconsciemment ils sont les esclaves d'une doctrine qu'ils acceptent sans critique.
Les partis politiques, eux, sont sortis ragaillardis de leurs universités d'été, ils se dirigent vers les startings blocks de la course électorale. Mais que ce soit à gauche ou à droite, la chasse aux pauvres a battu son plein cet été. Les SDF ont été bannis des centre-villes pour ne pas gêner l'industrie touristique. Le gouvernement, après avoir profité des vacances pour expulser des sans-papiers et leurs enfants, a voulu montrer son efficacité dans le traitement des logements insalubres en jetant plus de 1000 personnes dans la rue, là ou bien sûr, ils trouveront les élements nécéssaires à une bonne hygiène de vie, air pur et grand espace. De fait, indépendamment des critères ethniques et nationaux, mais bien sûr un critère de classe sociale, c'est le trop-plein du marché que l'on cherche ainsi à marginaliser ou à expulser. Que l'on soit bleu de frousse, vert de terreur ou rouge de colère, nous sommes tous obligés de nous conformer au moule le plus en vogue sur le marché, c'est ce qu'ils appellent l'employabilité. Gageons que le chômage, avec l'insécurité, sera un des grands thèmes sur lequel dégoiseront nos candidats à la magistrature suprême. Tous auront des solutions miracles pour éradiquer ce chancre sarcomateux qui pourrit nottre société. En l'occurrence, les différents gouvernements qui depuis une trentaine d'années se succèdent dans l'hémicycle n'ont jamais cherché qu'à camoufler le nombre réel des sans-emploi derrière des chiffres manipulés.
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| | | kamchatk Invité
| Sujet: ... Sam 30 Sep - 11:19 | |
| +++ Le sommaire :
Habitat, l’apartheid social, par Thierry Périssé, page 3 Thierry fait son mea-culpa, page 5 L’autruche se lisse les plumes, page 5 Combat de comptoir, page 6 Benoît XVI se prend pour l’empereur d’Orient, par R. Boullard, page 7 Nid de vipères à Abidjan, par Pascal, page 9 Le front patronal avance, par Hugues, page 11 Répression à Fribourg, par Cha & Olynx, page 12 KTS, un centre autonome en sursis, par Cha & Olynx, page 14 Le sport, ce suppôt du capitalisme, collectif, page 15 Le sport : rouge, impair et passe, par W. Rosell, page 17 Charlie Bauer, un révolté en prison, par S. Jacaré, page 18 Les milieux libres à la belle époque, par Paco, page 19 Dadoun, Péguy et Gimbutas s’emmêlent la langue avec la déesse, page 20 Un nouveau site libertaire, par Greg, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
+++ Et l’éditorial :
Le ministre de l’Intérieur tente de faire passer l’inefficacité de ses méthodes musclées pour éradiquer les délinquants sur le dos du prétendu laxisme des juges, alors que ceux-ci sont de plus en plus répressifs, selon un rapport de l’Inspection générale des services. Il doit pour ce dire se fonder sur les procédures intentées à ses « amis » du monde politique ou du monde des affaires dont les condamnations à la prison ferme sont rares et ne dépassent jamais quelques mois. En tant qu’anarchistes, nous ne croyons pas que la prison soit une solution pour régler les problèmes de délinquance mais que, avec l’avènement de l’égalité économique et sociale, une très grande partie n’aura plus lieu d’être.
Nous pouvons quand même, sinon nous étonner, du moins nous offusquer de la disparité de traitement qui existe selon les tribunaux et selon que l’on soit une mère de famille s’appropriant de quoi remplir la gamelle familiale sur laquelle flotte le drapeau noir de la misère, ou la femme d’un homme politique raté qui a détourné des dizaines de milliers d’euros – un peu pour le parti, beaucoup pour les parties fines au bord de la piscine de leur luxueuse propriété. L’une fera six mois de prison ferme pendant que ses enfants iront moisir à la DASS, l’autre ne prendra sûrement que quelques mois avec sursis, et si jamais elle prend quelques semaines de prison ferme, cela sera dans une section pour VIP où lui sera réservé un traitement de faveur (surtout si les matons sont des sympathisants du parti en question). « Les Français savent que je dis la vérité », dit le populiste de service en parlant de ses propos dégradant la magistrature, seulement, pour juger, combien de Français connaissent-ils le fonctionnement de la justice, ou ont simplement déjà mis les pieds dans un tribunal ? La réaction de l’opposition est tout aussi risible, car certes le fait pour un ministre de l’Intérieur de dire qu’il ne reconnaît que le peuple comme juge peut donner des craintes à la caste juridique sur l’avenir de son indépendance, mais la gôche elle-même ne se gêne pas pour manipuler la justice (écoutes téléphonique illégales, affaire des Irlandais de Vincennes, etc.). Tout cela n’est que de la soupe électorale qui nous montre que les tripatouillages pour se faire élire dans une démocratie parlementaire n’ont guère changé depuis Périclès au VIe siècle avant notre ère. Comme nous l’annoncions déjà depuis des mois, ce sont bien les immigrés, les sans-papiers et les mal-logés qui font les frais de l’ire de nos présidentiables. À quelques exception près, tel l’ex-ministre de l’Intérieur de feu Bokassa Ier, qui, lui, a été naturalisé français cet été ; entre collègues, il faut s’entraider !
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| | | kamchatk Invité
| Sujet: ... Sam 7 Oct - 12:26 | |
| Le sommaire : L’avortement et la contraception restent un droit et un choix, par Patrick Schindler, page 3 Abidjan et les déchets toxiques, par Pascal, page 4 Benjamin et l’ADN, acharnement! par Daniel, page 5 L’autruche monte sa barricade, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Un Tchernobyl en Suède, par A. Einstein, page 7 Déchets nucléaires à Bure, nouvelles des militants, page 8 Las Vegas criminalise les sans-abri et la solidarité, par D. Stissi, page 10 L’Espagne et la « transición », la loi de la honte, par D. Pinos, page 11 Des lois nazies en Suisse ? par Cha, page 14 L’Allemagne et le retour de la bête immonde, par Olynx, page 15 Anarchie et utopie, par A. Zurvan, page 17 Vie du mouvement, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
L’éditorial :
La France, ce beau pays, havre de la douceur de vivre visité par des millions de touristes chaque année, s’enorgueillit d’être la patrie des droits de l’homme et du citoyen, un modèle de démocratie, fière d’avoir été la première à zigouiller son roi. Hélas derrière cette façade idyllique se cache une tout autre réalité. La France, seul pays européen à avoir été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour le traitement inhumain qu’elle réserve aux « délinquants » dans ses commissariats et ses prisons, est la championne de l’arbitraire administratif et des tripatouillages politico-judiciaires obscurs. Encore cette Cour européenne n’a-t-elle pas statué sur le sort des étrangers indésirables étouffés par les policiers accompagnateurs qui veulent les maintenir tranquilles, gestes tout à fait légitimes selon les tribunaux français dont les récentes déclaration du ministre de l’Intérieur nous font douter de leur indépendance. La France est aussi la fille aînée du lobby nucléaire mondial, accueillant les déchets mortels venus du monde entier alors qu’elle ne sait que faire des siens propres, issus de ses nombreuses centrales nucléaires qui sont autant de Tchernobyl en puissance. Depuis vingt ans les technocrates nous bassinaient que cette catastrophe, dont on a considérablement minimisé les conséquences au détriment des populations vivant sur les territoires contaminés, n’était due qu’à l’inconscience du système totalitaire soviétique qui n’avait pas pris en compte la sécurité de ses citoyens. Cet été, la centrale de Forsmark en Suède, considérée par les experts comme l’une des plus sûre du monde, est passée à deux doigts d’un accident similaire à cause d’un simple court-circuit, cela nous montre bien que personne n’est à l’abri. La France est donc une véritable poudrière aux mains d’une bande de docteurs Folamour prêts à nous faire avaler n’importe quelle couleuvre fluorescente pour préserver leur parc de bombes dévastatrices. N’ont-ils pas été jusqu’à vouloir nous faire croire que les nuages radioactifs ne passaient pas nos frontières ? Comment les croire lorsqu’ils nous disent que l’enfouissement est la solution miracle pour se débarrasser de leurs déchets ? Surtout quand l’on voit que la branche militaire de ce groupe de pression développe toujours de nouvelles armes toujours plus meurtrières, regroupant dans un seul missile plusieurs minibombes atomiques. Pendant ce temps-là, les fanatiques d’un ordre moral qui extermina des millions d’hommes de femmes et d’enfants sous l’Inquisition voudraient nous empêcher de disposer de nos corps comme bon nous semble sous prétexte d’un créateur suprême de qui nous dépendrions, mais, malheureusement pour eux, celui-ci n’existe que dans leurs cerveaux malades.
Et en prime un article :
L’avortement et la contraception restent un droit et un choix
Samedi 14 octobre Paris 18e
Manifestation contre la marche pour la vie et pour le droit des personnes à disposer de leurs corps et de leur sexualité, 19 heures précise (ponctualité exigé), en haut du funiculaire de la butte Montmartre à l’appel de la Fédération anarchiste, la CNT, le SCALP, Ras l’Front.
POUR LA SEIZIÈME ANNÉE consécutive, les intégristes proches de Monseigneur Lefebvre organisent sous le prêtenom de Renaissance catholique la « Marche pour la vie », rejoints, comme chaque année, par le fleuron de ce que la France compte comme alliés de l’extrême droite française, du Fhaine, aux jeunes militants du Bloc identitaire, en passant, bien sûr, par les monarchistes. Pendant cette montée aux flambeaux vers le Sacré Coeur (construit comme symbole de la revanche des Versaillais, curés et réactionnaires contre les Communards de Paris, pour « expier leurs crimes »), au son des slogans et prières perpétrées par leur filière SOS Tout-Petits, l’antre de Xavier Dorr. Ce dernier continue encore aujourd’hui, malgré ses multiples condamnations pour ses actions commandos dans les hôpitaux et les cliniques et les pressions exercées sur le personnel médical et les femmes, à exhorter avec ses collègues, parfois à genoux, les foules naïves à la prière et à l’action contre les centres du planning familial.
Pas plus joyeux du côté de l’église « officielle ». Faut-il rappeler les propos tenus par l’ancien pape J.-P. II dans « Mémoire et identité », paru en février 2005, où il compare l’avortement à la solution finale, minimisant un crime contre l’humanité et niant les droits des femmes à disposer de leur corps.
Il semble que les derniers propos également tenus par le nouveau pape araignée aient redonné quelque vigueur aux adorateurs des foetus, qu’ils considèrent comme des êtres humains à part entière, vieux fantasme des religieux et en brandissent les images dans nos espaces publics. Depuis l’anniversaire du trentenaire de la loi Veil légalisant et l’avortement, on a vu dans notre pays une recrudescence des activistes anti-IVG qui se sont rassemblés, avec leurs amis fachos, place de la République en janvier dernier, pour la même mascarade et sous les mêmes slogans.
Un peu partout en Europe (Pologne, Portugal, Irlande, Conseil de l’UE) on assiste à une remise en question des droits des femmes pour entraver leur liberté de choisir la contraception et leurs choix de vie. En France, les centres publics qui pratiquent encore l’avortement ferment les uns après les autres, soit faute de financement, soit parce que les praticiens ont de plus en plus de mal pour pratiquer leurs interventions dans des conditions optimales, ou encore quand les dernières cliniques qui les pratiquent ne sont pas la proie des intégristes liberticides, qui s’enchaînent, comme aux États-Unis pour empêcher les médecins de pratiquer. Nous ne les laisserons pas installer leur vieil ordre moral dans les espaces publics, voir dans les endroits fréquentés par les jeunes, qu’ils essayent de convertir par des discours réactionnaires, anti-scientifiques et de désinformation.
Les vrais chiffres et données concernant l’avortement et la contraception en France
Selon la DREES(1) et les derniers chiffres publiés sur le sujet, 210700 femmes ont avorté en France en 2004, dont 11500 mineures, contre 203000 en 2003. On constate donc un recul de l’avortement, certainement dû au recul du recours aux méthodes contraceptives. En 2004, 75 % des femmes concernées avaient entre 18 et 35 ans. Qui plus est, l’augmentation est plusmarquée chez les mineures, pour lesquelles le nombre d’avortements a augmenté de 32 % entre 1990 et 2006. Ces chiffres n’incluent, ni les Interruption médicales de grossesse, ni la « contraception d’urgence ».
Pour leur part, les recours à la contraception d’urgence se multiplient également : selon le baromètre santé de 2005, 13,7 % des femmes affirment avoir déjà eu recours à la « pilule du lendemain ». Parmi, les 15-19 ans, 68 % utilisent une pilule hormonale., 10000 ont été pratiqués dans l’année 2005 en France, sur 200000 interventions. En 2001, les avortements médicamenteux représentaient plus de 30 % du total, contre 14 % en 1990. Légalisée en 2001, cette méthode est remboursée à 70 % par la Sécurité sociale. La circulaire 2004, destinée à encadrer les avortements en ville prévoit 5 consultations. Lors du troisième rendez-vous, la femme prend un comprimé qui bloque l’action de l’hormone nécessaire au maintien de la grossesse. Puis, lors de la quatrième consultation, la femme avale un cachet qui provoque l’expulsion de l'oeuf. Pour exemple, le planning familial de Saint-Denis accueille une fois par semaine les femmes qui veulent avorter chez elles. La phase la plus sensible est celle de la prise du comprimé, durant laquelle la plupart des femmes craquent et le personnel tente de les rassurer en leur rappelant qu’un avortement est toujours une prise de décision lourde, mais n’a jamais empêché une femme d’avoir plus tard un bébé, à condition de ne pas avoir d’avortements trop répétés.
Afin de faire face aux mensonges proférés par les ultra-catholiques et autres militants pro-vie, un contre rassemblement est organisé le samedi 14 octobre à 19 heures en haut du funiculaire de Montmartre. On ose espérer que, cette année, que la police nationale, ou police du capital, n’empêchera pas les militantes et militants en faveur du droit à la contraception et de l’avortement d’exprimer leur solidarité à toutes les femmes qui luttent pour le libre choix de leur corps et à s’opposer à ce défilé moyenâgeux de l’ordre moral.
En effet, il semble que la préfecture et la Mairie de Paris aient plutôt pris, ces derniers temps, le parti de laisser les anti-IVG faire leurs prières sur nos trottoirs et les fascistes agresser physiquement les militants pro-IVG.
Dernièrement encore, les manifestants qui se sont imposés lors de l’inauguration du Parvis de Notre-Dame qui doit prendre le nom de l’ancien pape assassin J.-P. II, alors qu’il était un des pires complices du sida et de la stigmatisation des lesbiennes, gays bis et trans par son homophobie, ses positions rétrogrades sur les femmes et sa condamnation sans appel du préservatif. Ah! si Marie avait connue l’avortement, nous n’aurions pas tous ces emmerdements!
Patrick Schindler Groupe-claaaaaash(a)federation-anarchiste.org
1. Organisme de statistiques du ministère de la Cohésion sociale.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste Chaque jeudi dans les kiosques, 24 pages en couleurs d'actualité anarchiste |
| | | kamchatk Invité
| Sujet: .. Dim 8 Oct - 14:41 | |
| Dimanche 15 octobre 2006, à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e. Métro République, Oberkampf ou Filles du calvaire.
Dans la rue Amelot :
13 heures: Chansons et orgue de barbarie dans la rue avec Vania et Riton la Manivelle.
13h30: Débat autour du Front Populaire avec Loïc Le Bar, Le monde enseignant et le Front Populaire (Éditions Syllepse), Danielle Tartakowsky, auteure de Le Front Populaire : La vie est à nous (Éditions Gallimard), (à confirmer). Jean-Louis Crimon pour son roman Oublie pas 36 (Éditions Castor Astral).
15h30: Débat sur la Révolution espagnole avec Frank Mintz, Espagne 36, l’autogestion révolutionnaire, Cesar Martinez Lorenzo, (à confirmer), Pouvoir et révolution sociale (Éditions libertaires), Les Giménologues, Les fils de la nuit, souvenirs de la guerre d’Espagne. (Éditions l’Insomniaque), Christine Diger auteure du roman Un automne pour Madrid. L’histoire de Théo, un combattant de la liberté. (Éditions Atlantica).
17h30: Serge Utgé-Royo chante l’Espagne révolutionnaire.
Dans la librairie :
13h30: Les olympiades oubliées d’Ariel Camacho (52 minutes), un documentaire sur les Jeux olympiques de Barcelone en 1936. Suivi de Durruti (12 minutes).
De 14h45 à 15h15: Discussion autour des films.
15h30: Film: Le crime de Monsieur Lange de Jean Renoir – dialogues de Jacques Prévert. (1h15). Suivi de films militants de 1936.
17h15: Lecture de textes autour de 1936 par Fred et Maud.
Grande bourse aux livres:
Vous avez des livres à échanger ou à vendre? Nous installerons des tables rue Amelot et vous pourrez y mettre vos livres, revues, et même objets divers. |
| | | kamchatk Invité
| Sujet: ... Sam 14 Oct - 11:04 | |
| Bonjour, Dès aujourd'hui, vous pouvez trouver dans toutes les bonnes librairies les "Ecrits choisis" de Malatesta, le dernier ouvrage paru aux editions du Monde Libertaire, au prix de 10 euros, ou le commander directement aux editions editions(a)federation-anarchiste.org |
| | | kamchatk Invité
| Sujet: ... Sam 14 Oct - 12:21 | |
| Le sommaire :
La Seine-Saint-Denis, un endroit comme un autre, par Rebecca, page 3 Attaques en règle contre l’école, par Fred, page 4 Provocations syndicales, par Jimma, page 5 Droit syndical… Code du travail, par J.-P. Germain, page 6 En prison pour un oeuf de trop, interview de Y. Delavoët, page 7 « Vous ne justifiez pas l’intensité de vos liens avec notre pays », par L. Carnoy, page 9 Souffrir pour quoi pour qui ? par Sitta Neumayer, page 11 Fichage génétique de masse, par J.-M. Raynaud, page 14 L’Église et les autres religions, par R. Boullard, page 15 Paroles de maîtres du monde d’aujourd’hui, par Paco, page 18 La fête à Gaston, par Jacques et Gérard, page 19 Un local libertaire à Rennes, par leur propriétaire, page 20 Une femme seule, par Bruno Daraquy, page 20 La Commune n’est pas morte, par Mireille, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** Et l'édito :
Ah! ces salauds de richards, dégoulinantes crapules! Jamais assez contents d’nous voler le fruit d’not’travail et d’nous pousser davantage dans la précarité. Faut qu’en plus ces bouff ’galettes nous prétendent qu’c’est pour not’bien.
Et ainsi, on le sait, les crapulards à leur service à la Chambre ou au gouvernement de bien s’occuper d’nous à voter des lois et imposer des réformes pour nous emmurer dans l’insécurité.
Et va-z-y que j’te casse les hôpitaux, les écoles, le gaz public. Que j’te rogne tes picaillons d’chômeur. Que j’te r’colle tes mômes de quatorze piges à l’apprentissage et les bonnes femmes au travail de nuit !
Ça refile d’autant plus l’appétence et l’occase aux maquereaux et maquerelles de tout acabit vivant dans la chaîne économique d’user et d’abuser des malheureux. Sans oublier le pognon qu’on nous essore qui repart aussitôt dans les pognes des maquignons. « Aide à l’emploi », qu’ils appellent ça ! Et que ce n’est pas permis de pointer du doigt le pillage d’un patron, « ça nuirait aux investisseurs et aux entrepreneurs ! ».
Comme ces cochons obscènes veulent s’engraisser le plus possible sans qu’les humbles pensent à moufter, ils nous font croire qu’le bazar est équitable et inéluctable! Ils entretiennent la crasse dans la tête des miséreux et des moins pauvres. Ces moutons-là tout heureux de s’gober supérieurs à un « sans-papiers », un « sans-abri »… Et des fois qu’le carcan médiatique n’suffise pas, ils ont encore les curetons et les imams à leur secours !
Tiens ! à propos de ceux-là, les affolés de la fesse interdite. Même la libre expression est en sursis. Un bon bougre de professeur déclare que « haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran », et le v’là obligé de s’planquer ! Et des pissecopies de presque dire que c’est normal puisque l’zigue a « violemment » critiqué le Coran. Où va-t-on? Notez que, les soumis à Dieu, en lui promettant un mauvais sort, donnent raison à la critique.
Sacré pétard! L’oppression n’est pas seulement dans les promesses du triste nabot de Beauvau et de ses potes du patronat, mais aussi dans les barreaux que les infâmes ratichons de toutes chapelles veulent nous enfoncer dans la caboche. Nom de Dieu! il est temps que les taffeurs de tout poil montrent leurs poings au lieu de les garder dans leurs poches.
Et en prime un article :
LA SEINE-SAINT-DENIS, UN ENDROIT COMME UN AUTRE
J’HABITE LA SEINE-SAINT-DENIS. Le « 9-3 », comme ils disent (disent-ils le « 7-0 » lorsqu’ils parlent de la Haute-Saône?). Objet de fantasme pour certains, terra incognitae pour la plupart de ceux qui se permettent pourtant, à propos de ce département, des jugements définitifs et insultants. Journalistes, éditorialistes, intellectuels et politiques, de droite comme de gauche, ces gens connaissent mieux que moi l’endroit où je suis installée, mon quotidien, celui de mes voisins.
Pourtant, quand je les écoute ou les lis, c’est étrange, je n’en retrouve pratiquement rien. Le « 9-3 »: un département qui, de longtemps, fut la cible privilégiée des forts en thème de Passy. La lie de la banlieue parisienne.
Une honte, une décadence, le signe (ostentatoire) de la relégation sociale. À quelques îlots près, habiter le 9-3, ce serait vouloir en partir. Car ce n’est pas ici un endroit comme les autres: soit on y est pauvre et souffrant (version de gauche), soit on y est « terrorisé » par les hordes barbares (version de droite). Dans tous les cas, on n’y est pas bien, on n’y est pas « tranquille ».
J’y suis bien, moi, et je constate: il y a des cinémas, en Seine-Saint-Denis. En Seine-Saint-Denis, il y a des théâtres, des boulangeries, des pharmacies, et même des pubs irlandais! Une large majorité de ses habitants travaillent, se lève le matin, déposent les enfants à l’école, car, en Seine-Saint-Denis, pour curieux que ça puisse paraître, il y a aussi des écoles. 1 million et demi d’habitants, pas plus « terrorisés » que ceux de Loir-et-Cher. Un endroit comme un autre? Oui. Même si la moyenne d’âge y est plus jeune qu’ailleurs et que le chômage frappe dur: additionnez ces deux particularités et vous aurez saisi l’essentiel du « problème » de la Seine-Saint-Denis. Pour autant, cela ne suffit pas à en faire une terre d’exception, ni n’explique pourquoi l’index du ministre de l’Intérieur et des journalistes caniches pointe si souvent le 9-3.
C’est devenu une habitude, depuis la petite phrase sur le Kärcher, balancée de La Courneuve, c’est nous qu’on aime montrer du doigt. C’est devenu une habitude, mais on ne s’y habitue pas. Les émeutes de novembre 2005, que les jeunes des quartiers vont payer durant les dix ans à venir, elles sont parties d’où? De Clichy-sous-Bois, 9-3. Donc coupable, le 9-3, comme Paris coupable de la Commune, en son temps. Et les bonnes âmes de gauche redécouvrent soudain la misère sociale dont ils se sont tellement souciés lorsqu’ils étaient aux affaires et dénoncent, la main sur le coeur, la stigmatisation dont nous sommes victimes.
Foutage de gueule général.
Foutage de gueule accentué ces dernières semaines, confinant à l’odieux. Quand Sarko stipendiait les juges de Bobigny, coupables selon lui de ne pas jeter en prison suffisamment d’enfants, la note où le préfet disait son inquiétude face à l’augmentation de la violence « fuitait » étrangement dans la presse (une vieille note, qui datait de juin). La couverture médiatique donnée à ces non-événements par des journalistes décidés à marcher au pas de l’oie livrait une nouvelle fois une image exécrable de la Seine-Saint-Denis : délinquance, insécurité, bandes de jeunes, islamisme et cages d’escaliers. Alors on se dit « c’est assez ! ». Marre des caricatures, des poncifs enfilés comme autant de perles sur un collier dont le nom est rejet, inculture, méconnaissance et addiction crasse au pouvoir ! Marre de laisser Sarkozy user de la banlieue comme d’un décor pour son show de futur présidentiable ! Marre de lui laisser ainsi dérouler son programme à seule fin de prouver que lui seul sera capable de mener jusqu’au bout la guerre contre les pauvres !
Marre de se coltiner, chaque jour, des flics survitaminés et ces paumés de CRS venus de Montélimar (derniers représentants de l’État depuis qu’on a fermé La Poste, puis l’agence ANPE, puis la PMI de mon quartier) ! Marre de voir le député-maire, PC, lui qui se prétend mon porte-parole à l’Assemblée mais qui, de parole justement, manque, gesticuler sur le parking, à bonne distance des tours, entouré de caméras et de flics municipaux ! À lui, comme aux autres, j’ai envie de dire : « Lâchez-nous! Foutez-nous tranquilles ! »
On vit bien, en Seine-Saint-Denis, pas plus mal en tout cas que dans le Loir-et-Cher. Et même si vous avez décidé que le sécuritaire sera, une fois encore, le thème central de la campagne à venir. Même si, dans cette optique, plus vous pourrez faire croire que ça va mal en banlieue, plus vous vous assurerez un confortable matelas de voix (dont certaines viennent de banlieue, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes, et montrent, s’il en était besoin, le caractère infâme de l’électoralisme).
Même si, grâce à vous, on a de fortes chances de voir Le Pen accéder une nouvelle fois au second tour, mon souhait unique est aujourd’hui que vous nous oubliiez. Qu’on respire! Pourquoi ne pas envoyer vos cameramans bosser un peu en Tchétchénie? Nous, pendant ce temps-là, nous continuerons à alimenter ces solidarités si particulières aux quartiers, à construire ces histoires, collectives et belles, ces histoires qu’à Passy on ne saurait imaginer.
Rebecca Groupe libertaire Louise-Michel
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste Chaque jeudi dans les kiosques, 24 pages en couleurs d'actualité anarchiste |
| | | kamchatk Invité
| Sujet: .... Jeu 2 Nov - 13:27 | |
| Il ne s’agit pas de faire l’anarchie aujourd’hui, demain ou dans dix siècles, mais d’avancer vers l’anarchie, aujourd’hui, demain, toujours » Errico Malatesta
*** Le sommaire : Oaxaca, du spectre de Louise Michel à celui d’Adolphe Thiers, par Djo, page 3 Syndicalisme, l’hallali ?, par J.-P. Germain, page 4 Eron, ça arrive loin de chez vous…, par J.-P. Gault, page 5 L’autruche ne désarme pas, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Licenciements dans l’automobile, par Louise-Emma, page 7 Campagne électorale et police, par le groupe Nada, page 8 Faits d’hiver, par J.-M. Raynaud, page 9 Saint-Ouen, les sans-papiers, par Rébecca, page 10 Espagne, entretien avec O. Alberola, par T. Libertad, page 11 Décroissance, rupture avec le capitalisme, par J.-P. Tertrais, page 14 Transmutation de l’anarchisme, par C. M. Lorenzo, page 17 Histoire universelle de Marseille, par F. Roux, page 19 Islam et palpitants, par N. Potkine, page 20 Malatesta toujours là, par Pacotte, page 21 Non-lieu pour Marc Auray, par Guy, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** L’édito :
Comme l’assemblée populaire de Oaxaca nous l’avait annoncé, le gouvernement mexicain y a envoyé l’armée afin de mater la révolte. À l’heure où nous bouclons le journal, celle-ci encercle la ville, et le peuple, désarmé, est retranché derrière les barricades. Le gouverneur de la province a donc eu ce qu’il voulait, il n’a pas flanché et n’a fait aucune concession.
L’assemblée populaire lançait depuis cet été des appels à la solidarité internationale pour essayer d’éviter de se faire massacrer dans l’indifférence générale et pour que le gouvernement mexicain y réfléchisse à deux fois avant de réprimer la révolte dans le sang ; le gouverneur lui a répondu à sa manière en provoquant les hostilités par l’assassinat d’un journaliste new-yorkais. Cela est un exemple parmi d’autres du mépris dans lequel les dirigeants de notre planète tiennent les peuples qu’ils dirigent, trop occupés qu’ils sont à favoriser l’enrichissement des grandes multinationales et de leurs actionnaires. Ici, en France, nous ne sommes pas une exception à cette règle, notre président, en visite en Chine, a enfourné dans sa giberne quelques gros contrats qui permettront aux entrepreneurs français d’exploiter un peu plus les ouvriers chinois tout en leur refourguant le surplus de notre production.
Nos patrons, eux, et les représentants des grandes centrales syndicales se sont réunis au sommet, histoire d’étudier de quelle manière organiser la casse du code du travail. Il s’agit d’enterrer les acquis sociaux que nous avons conquis au prix de plus de cent cinquante ans de lutte. Il s’agit aussi, ne soyons pas dupes, de fournir quelque matière aux programmes électoraux des différents partis en campagne, l’insécurité à elle seule ne suffisant pas à alimenter ceux-ci. Pourtant, en ce qui concerne l’insécurité, la police met le paquet pour montrer son efficacité, et ce sont les jeunes des banlieues, les sans-papiers, les mal-logés et les pauvres en général qui en font les frais. En Espagne, la réhabilitation des combattants pour la liberté qui luttèrent contre la dictature franquiste risque fort de n’avoir jamais lieu, au nom de la réconciliation nationale. Autant dire que l’on ne veut pas rouvrir la boîte de Pandore, qui risquerait d’embarrasser des caciques de la sphère économique et politique espagnole, dont le comportement sous la dictature n’était pas au-dessus de tout soupçon.
Que ce soit à Oaxaca, à Paris ou à Madrid, nos gouvernants se paient notre fiole et jouent notre vie sur le tapis vert des tables de négociation.
À nous de leur montrer, en descendant dans la rue, que, à semer la misère, ils récolteront la colère.
Et en prime un article de Djo :
Oaxaca, du spectre de Louise Michel à celui d’Adolphe Thiers
Retour sur les évènements qui ont frappé la province mexicaine et sur la situation actuelle
14 juin 2006 Naissance de la commune insurgée
La révolte de Oaxaca est née de la répression sanglante qui s’est abattue le 14 juin dernier suite à la manifestation des enseignants de la ville pour réclamer de meilleures conditions de travail ainsi qu’une hausse de salaire. La police a tiré sur les manifestants, de nombreux blessés et de nombreuses arrestations ont été dénombrés, ainsi que des perquisitions violentes et la destruction de la radio communautaire Radio Plantón. Les enseignants ont alors exigé la destitution du gouverneur de l’État de Oaxaca Úlises Ruiz.
Cette revendication a rallié une très large partie de la société oaxaqueña: « Offensés tant par la fraude électorale par laquelle Úlises Ruiz est devenu gouverneur que par la violence gouvernementale contre une multitude d’organisations communautaires et régionales, des centaines de milliers de Oaxaqueños ont investi la rue et plus de trente mairies. Près de 350 organisations, communautés indigènes, syndicats et associations civiles ont formé l’Assemblée populaire du peuple de Oaxaca (APPO). » (1)
Les élections du 2 juillet 2006
Ayant laissé entendre dans un premier temps qu’ils boycotteraient les élections, les insurgés ont décidé de soutenir la coalition « Pour le bien de tous » contre le gouvernement d’Úlises Ruiz. Cette coalition obtient 9 des 11 députés et deux sièges de sénateur.
Depuis, la « commission négociatrice élargie » (organisme du syndicat des enseignants) ne négocie plus ses revendications avec lui, elle n’accepte ni son argent, ni ses programmes: elle dirige seule. Dans le même temps, l’APPO a lancé une campagne de désobéissance civile pour montrer l’absence d’autorité dans l’État. Désormais, le mouvement assume seul le contrôle politique de la ville de Oaxaca. Úlises Ruiz a essayé en vain de changer les membres de son cabinet pour conserver le pouvoir: il ne s’agit plus de problème avec la classe politique de cet État mais avec la société dans son ensemble.
L’APPO déclare l’alerte maximale
Le 18 octobre, en sortant d’une réunion, un enseignant a été abattu de trois balles tirées depuis une voiture sans plaque. D’autres ont reçu des menaces de mort par téléphone. L’APPO a déclaré l’alerte maximale pour renforcer les occupations et les barricades.
La section XXII du Syndicat national des travailleurs de l’éducation a décidé de consulter les 70000 enseignants de l’État pour savoir s’ils veulent continuer ou cesser la grève. Avant même le résultat, des militants et des parents d’élèves ont manifesté pour la poursuite de la grève aux cris de « un enseignant conscient ne se rend ni ne se vend » et « enseignant, tu as commencé, tu dois terminer! Úlises n’est pas parti, tu dois le chasser! ».
La répression
Au 26 octobre, les paramilitaires (soldats ou flics en civil) ont fait huit morts depuis le début du conflit. « La présidente du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), Esther Elba Gordillo, a annoncé qu’elle allait exclure du syndicat la section XXII, à l’origine de la révolte de Oaxaca. La réponse des professeurs n’a pas tardé: plusieurs associations de professeurs de tous les États mexicains ont décidé de former un nouveau syndicat et ne plus payer leur cotisation au SNTE, qui est “une mafia corrompue” aux ordres du gouvernement.
Ils préparent pour le 19 novembre une convention nationale éducative et appellent tous les professeurs du SNTE à quitter celui ci pour les rejoindre. » À ce stade de la révolte, on peut se demander pourquoi l’APPO maintient comme revendication principale le simple remplacement du gouverneur de l’État. Cela s’explique par l’attitude du PRI, seul parti qui se soit illustré aux yeux des Mexicains comme ne se souciant absolument pas des problèmes publics, détournant constamment les fonds publics, impunité totale des proches du pouvoir, arrestation des opposants politiques, quand ils ne sont pas tués par des inconnus. Dans l’esprit des révoltés, sa démission n’est qu’une étape et les associations veilleront à ce que plus jamais un parti politique comme le PRI exerce un pouvoir exclusif.
Le 27 octobre a été marqué par l’arrêt de toute activité et fut une journée des plus meurtrières: quatre morts et plus d’une vingtaine de blessés par balle ou arme blanche, dont un journaliste d’Indymedia-New-York. Ceux que l’on appelle les « tueurs de l’assassin Úlises Ruiz » ont tiré sur les barricades de l’APPO dans l’avenue de Ferrocarriles, de Santa Lucía del Camino et dans l’agence municipale de Coyotepec, dans la banlieue de Oaxaca. L’APPO n’a pas jusqu’à présent répondu à la provocation en s’armant et c’est les mains nues qu’elle garde les barricades.
L’APPO organise le système de soin car l’hôpital n’est plus un lieu sûr. La radio universitaire fonctionne, ce qui permet de coordonner les mouvements, de renforcer les barricades qui montrent des signes de faiblesse et de prévenir de la venue des troupes de choc. (2)
Le 28 octobre, Abascal, le ministre de l’Intérieur, vient de donner l’ordre à la troupe d’intervenir. Les événements qui ont eu lieu ces dernières jours ont bien servi de prétexte à l’intervention militaire. Le gouverneur et l’État mexicain avaient bien orquestré ces attaques pour lancer l’armée contre les insurgés.
D’jo groupe-claaaaaash@federation-anarchiste.org
Notes (1). Toutes les citations proviennent de différents textes publiés sur le site du Comité de soutien des peuples du Chiapas en lutte: http://cspcl.ouvaton.org
(2). Pour écouter Radio Universitad tenue par l’APPO: http://radio.indymedia.org:8000/appo.mp3.m3u
*** L’agenda du monde libertaire pour la semaine du 2 au 8 novembre 2006
Jeudi 2 novembre
+++Paris 18e
Une femme seule de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène Philippe Chauveau, au Funambule, les jeudis, vendredis et samedis à 20 heures en octobre et novembre, au 53, rue des Saules. Métro Lamarck-Caulaincourt. Réservation conseillée au 0142238883.
Vendredi 3 novembre
+++Chalon-sur-Saône (71)
Conférence-débat contre tous les enfermements avec la participation de Lucien Léger, organisé par le collectif La Vache noire et le groupe libertaire de Saône-et-Loire, à 20 heures, 21, rempart Saint-Vincent.
+++Besançon (25)
Rencontre avec les éditions Grinalbert, association bisontine de livres audio. Ils viendront nous expliquer le sens de leur démarche. Rdv à la librairie L’Autodidacte – 5 rue Marulaz - à 20h30.
Samedi 4 novembre
+++Marseille 1er
Conférence-débat avec Céline Beaudet pour son livre Les Milieux libres: « Vivre en anarchistes à la Belle Époque en France… », à 17 heures au CIRA, 3, rue Saint-Dominique.
+++Rennes
Le groupe la sociale de la Fédération anarchiste de Rennes organise un grand meeting commémoratif et revendicatif avec projections vidéo de documentaires sur la révolution espagnole, exposition d’affiches de l’Espagne libertaire de l’époque, diaporama commenté sur l’Espagne de 1936-1939 par Wally Rosell, témoignage de Pierre Petit sur les grèves de 1936 sous le Front populaire et sur les camps de réfugiés espagnols de Saint-Brieuc, introduction sur la charte d’Amiens de 1906 et son actualité dans les luttes sociales et syndicales d’aujourd’hui, puis débat avec la salle sur le thème « Hier ils ont osé! Et aujourd’hui, de quelle société les anarchistes veulent-ils? », de 14 heures à 19 heures, à la maison de quartier de Villejean, 2, rue de Bourgogne. Table de presse (livres, brochures anarchistes).
+++Paris 20e
Concert de soutien à la création de Libertalia, maison d’édition libertaire: Avec Cartouche (punk 80’s Paris), Skuds & Panic People (street punk & ska – Rennes), Brixton Cats (punk rock Paris). À la Miroiterie, 88, rue de Ménilmontant. 5 euros.
Lundi 6 novembre
+++Clermont-Ferrand
Projection-débat de « I » (documentaire) au sujet des relations entre les médias et le pouvoir à partir de l’expérience du plus grand réseau mondial de médiaactivistes: Indymédia. Le documentaire suit la première année d’un petit collectif de Buenos Aires à travers ses luttes au milieu d’assassinats, d’une économie en ruine et des bouleversements politiques argentins. Documentaire réalisé par Raphaël Lyon et Andres, au Raymond’s Bar, 20 heures, 77, avenue Édouard-Michelin. Prix Libre.
Mardi 7 novembre
+++Toulouse
Rencontre-débat et vidéo Coca Cola assassine, avec Marco Antonio Sosa (militant d’Estudios libertarios de Bogota) sur l’assassinat des syndicalistes colombiens (1925 morts en 2002, 64 morts en 2003), à 20 heures, 18 avenue de la gloire.
Mercredi 8 novembre
+++Vannes (56)
Le groupe libertaire René Lochu (FA Vannes) organise le mercredi 8 novembre, à partir de 20 heures, à la maison des associations, 6, rue de la Tannerie, la projection du film Land and Freedom de Ken Loach, sur la guerre civile et la révolution espagnole de 1936. Pourquoi Ken Loach a pu choisir un tel sujet? Quel enseignement de la révolution espagnole pour les luttes d’aujourd’hui? Entrée libre – Table de presse.
Vendredi 10 novembre
+++Clermont-Ferrand
Neptune + guests – 20h30 prix libre au Raymond’s bar (espace autogéré), 77, avenue Édouard-Michelin.
Samedi 11 novembre
+++Mazauges (83)
Maudite soit la guerre! Le groupe Nada organise un rassemblement devant le monument pacifiste de Mazauges à 10h30 suivi d’un repas.
+++Paris 20e
Rencontre Débat et vidéo Coca Cola assassine, avec Marco Antonio Sosa (militant d’Estudios libertarios de Bogota) sur l’assassinat des syndicalistes colombiens (1925 morts en 2002, 64 morts en 2003), à 18 heures, au 33, rue des Vignoles
+++Besançon (25)
Rassemblement anti-militariste, rue Bersot. Nous rebaptiserons la rue en « rue Bersot – fusillé pour l’exemple ».
+++Paris 5e
Projections: Les Petits Soldats, Na Citade Vazia, La nuit de la vérité, Un héros. Débats: Cabinda, Enfants soldats, etc. Lectures. Expos: Collages de Chari Goyeneche, toiles de Zecarias Tedros, Cartes à gratter d’Yves Chambon. Tables de presse et buvette, de midi à minuit, Espace culturel La Clef, 21, rue de la Clef. Info: www.unionpacifiste.org
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