| | le monde libertaire | |
| | |
Auteur | Message |
---|
kamchatk Invité
| Sujet: ... Lun 13 Nov - 17:16 | |
| *** L’édito
Bien que la semaine dernière, les nouvelles que nous recevions d’Oaxaca n’avaient rien d’optimiste, cette semaine, une chose est sûr, c’est que le peuple d’Oaxaca n’est pas près à abandonner leur combat. L’une des raisons de cette combativité est sans nul doute la prise de conscience de l’ensemble du peuple d’Oaxaca de ses objectifs communs. Pendant ce temps, de l’autre coté de l’atlantique, les médias fêtaient comme une victoire la prise de la ville par la police… mais une victoire pour qui ?
Dans le même temps les salariés de la SNCF appel à une manif éclair de 24h pour des revendications fort légitimes sur leur rémunération et contre la précarité de l’emploi.
Mais des grèves ponctuelles, qui s’arrêtent avant toute victoire, sans communication vers les autres exploités, peut-elle est soutenu par l’ensemble des travailleurs ?
Il est bien évident que non, les patrons le savent, les médias et l’Etat en jouent ! Je vois déjà les gros titres sur les prises d’otages, la rupture du service public, la minorité des grincheux contre la majorité silencieuse qui veut travailler, accompagné d’un zeste de « goût de l’effort » et de « mérite » … Le manque de communication et aucune recherche de convergence des revendications par les exploités, la stigmatisation des uns par les autres puis des autres par les uns exacerbé aux JT…
Les jeunes de banlieue contre les vieux de la ville, les ouvriers d’une boîte contre les employés d’une autre… « la france qui travaillent » contre les « assistés »… Dès qu’une quelconque forme de lutte est entreprise, les médias la tourne en ridicule (ou en menace), présente les protagonistes comme tantôt des emmerdeurs tantôt des voyous. Personne ne demande à l’autre si nous luttons pour la même chose. Et personne ne se demande à qui profite la division.
À Oaxaca, la convergence des revendications n’est pas le fait des médias, mais par le militantisme, par le dialogue, par l’ouverture des uns vers les autres. C’est ce qui fait le rapport de force en leur faveur. C’est nos objectifs qui doivent nous diviser, pas notre lieu de travail ou notre lieu de vie.
Il est essentiel de se demander à qui profite la division ? De tout temps soutenu soit par les Religions, soit par l’Etat, soit par les Médias, soit par les Syndicats avides de pouvoir, et parfois par plusieurs à la fois. De se demander aussi à qui profite la criminalisation des pauvres, de ceux qui luttent, de ceux qui militent ?
Et enfin pour finir avec Brassens : mais que diable… et pourquoi y a-t-il des gendarmes !...
*** Le sommaire
Écologie, « Parlez-moi tunes, y’a qu’ça qui m’intéresse » !, par P.Schindler, page 3 Si Nicolas m’était conté, par M.Rajsfus, page 5 L’autruche descend le Yangtsé, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Nouvelles des fronts, par Hugues, page 7 Grève éclair à la SNCF, par S. Chemin, page 8 Oaxaca résiste, par Pascal, page 9 Saint-Ouen, Rroms et sans-papiers, par Rébecca, page 10 Scène de l’homophobie ordinaire, par P. Schindler, page 11 Appel du conseil central ouvrier du Grand-Budapest, page 12 Vous rêviez de cités idéales, par R. Gaillot, page 15 La virgule, par G. Molinier, page 16 Le hasard s’attaque à la police, par G. Collin, page 17 Les films à voir, par H. Hurst, page 18 Apologie du blasphème, par J. Rocchi, page 19 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** Et en prime un article de Pascal :
Oaxaca ne sera jamais vaincue
EN QUATRE MOIS ET DEMI, la commune libre de Oaxaca a connu de nombreux assassinats perpétrés par des militants, policiers et élus du PRI du gouverneur Ulises Ruiz. Ceux-ci ont abattu 15 personnes en tout. L’offensive de la police fédérale préventive (PFP) a été justifiée par le Président Vicente Fox afin de mettre fin aux violences, notamment à la suite des quatre assassinats du 27 octobre. Le lendemain, la PFP entre dans la commune de Oaxaca et démantèle les barricades. La résistance de l’APPO est pacifique mais est incapable de faire face à la police et aux moyens colossaux mis en œuvre (blindés, canons à eau, hélicoptères, policiers armés de mitraillettes, etc.). Les barricades protégeant Oaxaca ne tiennent pas longtemps et trois manifestants meurent des violences policières… les premiers assassinés par l’État.
Les 4500 hommes de la police anti-émeute reprennent le contrôle du centre-ville et délogent le campement des grévistes.
Les assassins qui ont ensanglanté Oaxaca pendant plusieurs mois, eux, ne sont pas inquiétés. Certains sont clairement identifiés et connus mais ne sont pas arrêtés par la police. Le président Fox prétend rétablir la paix : « à Oaxaca, la paix sociale et la tranquillité sont revenues », alors qu’il ne fait que réprimer un mouvement populaire pacifiste et laisse tranquille les responsables des meurtres. Ceux-ci continuent même les menaces de mort à l’encontre de l’APPO ainsi qu’à la Ligue mexicaine des droits de l’homme. De même, des militants du CIPO-RFM (« Consejo Indígena Popular de Oaxaca “Ricardo Flores Magón” ») ainsi que deux anarchistes nord-américains (du Pittsburgh Organizing Group – POG) ont été menacéS par des priistes.
L’occupation du centre-ville par la PFP a donné lieu aussi à des exactions. Des magasins ont été pillés par les policiers, qui sont entrés également dans des habitations. Alors qu’il n’y avait pas eu de problèmes importants de vol durant les quatre mois d’occupation de l’APPO et de l’absence de police. Celle-ci, censée rétablir la paix, est seulement un facteur de troubles et de chaos.
De la résistance non-violente à l’offensive
L’APPO est un mouvement populaire pacifiste qui se traduit, entre autres, par un refus de la confrontation avec les policiers et de l’utilisation de moyens violents contre eux. Ainsi, le 29 octobre, le mot d’ordre était-il de défendre les barricades mais d’éviter la confrontation violente avec la police. Le mouvement populaire veut mettre fin aux violences et refuse donc l’emploi des mêmes méthodes que l’ennemi.
C’est un mouvement qui se veut aussi exemplaire et veut faire taire les calomnies propagées par les médias mexicains. L’APPO ne voulant pas tomber sur le terrain de la réaction, la meilleur arme de résistance c’est la mobilisation populaire la plus large.
Ce pacifisme intégral ne fait toutefois pas l’unanimité, car il y a bien eu quelques affrontements avec la PFP, des manifestants avaient même réussi à incendier des cars de police.
Mais ces actions ont été considérées comme des provocations par l’APPO. De plus, la prise de la ville par la police a été facile et a quasiment mis un terme à la Commune de Oaxaca.
Le 2 novembre, la police tente de démanteler les barricades de la cité universitaire et de mettre fin à la dernière radio de l’APPO. L’université constitue alors un des derniers bastions de la rébellion. Elle dispose également du statue d’autonomie, donc les forces de police et armées n’ont pas le droit d’y pénétrer. Le rectorat soutient alors les étudiants. La police justifie l’invasion car il y aurait prétendument des armes cachées. Pendant plus de six heures, l’université subit l’assaut de la police ainsi que de groupes priistes armés (qui eux, bien sûr, ne sont pas inquiétés). La radio permet de mobiliser et d’appeler la population à défendre l’université. Des milliers de gens convergent alors qui utilisent des lance-pierres, des frondes, des cocktails molotov, etc., contre la PFP qui, peu à peu, se fait encercler par la foule.
Des paramilitaires priistes tirent des coups de feu sur les révoltés de Oaxaca, mais heureusement il n’y a pas eu de mort. La PFP est alors obligée de reculer.
L’APPO, vers 14 heures, appelle à l’offensive générale populaire et, peu après, la PFP reçoit l’ordre de se retirer jusqu’à l’aéroport. Il y a eu 32 arrestations et 70 blessés. Des personnes, dont des enfants, ont aussi été enlevées dans des camionnettes. Ces affrontements ont montré que si l’APPO refuse la violence, le peuple n’a pas non plus l’intention de se laisser tirer dessus sans réagir1.
Vers une mobilisation populaire large
Suite à cette victoire, plusieurs décisions ont été prises. Des barricades doivent être de nouveau construites dans la capitale et une grande manifestation va avoir lieu dimanche prochain qui ne sera pas seulement dirigée contre le gouverneur Ulises Ruiz mais aussi contre le Président Fox. L’intervention policière contre Oaxaca a ainsi radicalisé encore un peu plus la population.
Depuis l’occupation du 28 octobre par la PFP, une vaste mobilisation de soutien s’est déclenchée à travers tout le Mexique. Des manifestations ont eu lieu à México et des avenues ont été bloquées. La Otra Campaña et les zapatistes ont effectué aussi des barrages sur les routes du Chiapas. Des renforts sont venus soutenir la population à Oaxaca. Les professeurs menacent de provoquer des grèves dans tout le pays.
Des dizaines de rassemblements de soutien ont eu lieu à travers le monde devant les ambassades et les consulats du Mexique. Une journée d’action internationale de solidarité avec la Commune libre de Oaxaca aura lieu le 20 novembre.
Au bout de presque cinq mois, ni le gouverneur ni la police fédérale n’ont réussi à en finir avec l’insurrection populaire. La victoire du 2 novembre a permis de sauver la Commune de Oaxaca, mais celle-ci se trouve toujours en danger. La lutte continue.
Pascal
groupe Claaaaaash
1. « Nous appelions seulement à la résistance pacifique, toutes nos actions se sont réalisées dans l'ordre et de manière pacifique, nous avons donné ordre de se replier et de ne pas tomber dans les provocations, nous appelons à ne pas tomber dans les provocations dues au agressions de la PFP. Mais apparemment les messieurs laquais de l'impérialisme, MM Fox et Calderón, confondent prudence et débilité, ils confondent pacifisme et couardise et, croyant que le peuple de Oaxaca est un peuple de lâches, ils essaient d'en finir avec lui », in Communiqué du 2 novembre de l’APPO.
*** Agenda du Monde libertaire
Jeudi 9 novembre
Paris 18e Une femme seule de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène Philippe Chauveau, au Funambule, les jeudis, vendredis et samedis à 20 heures en octobre et novembre, au 53, rue des Saules. Métro Lamarck-Caulaincourt. Réservation conseillée au 0142238883.
Vendredi 10 novembre
Clermont-Ferrand Neptune + guests – 20h30 prix libre au Raymond’s bar (espace autogéré), 77, avenue Édouard-Michelin.
Samedi 11 novembre
Mazauges (83) Maudite soit la guerre! Le groupe Nada organise un rassemblement devant le monument pacifiste de Mazauges à 10h30 suivi d’un repas.
Paris 20e Rencontre Débat et vidéo Coca Cola assassine, avec Marco Antonio Sosa (militant d’Estudios libertarios de Bogota) sur l’assassinat des syndicalistes colombiens (1925 morts en 2002, 64 morts en 2003), à 18 heures, au 33, rue des Vignoles
Besançon (25) Rassemblement antimilitariste, rue Bersot. Nous rebaptiserons la rue en « rue Bersot — fusillé pour l’exemple ».
Paris 5e Projections: Les Petits Soldats, Na Citade Vazia, La nuit de la vérité, Un héros. Débats: Cabinda, Enfants soldats, etc. Lectures. Expos: Collages de Chari Goyeneche, toiles de Zecarias Tedros, Cartes à gratter d’Yves Chambon. Tables de presse et buvette, de midi à minuit, Espace culturel La Clef, 21, rue de la Clef, Paris 5e. Info: www.unionpacifiste.org
Dimanche 12 novembre
Clermont-Ferrand USA is a monster (noize rock des USA) + Animental (trio féminin / perf muzikale, USA), à 20h30, au Raymond’s bar, 77, avenue Édouard-Michelin. Prix libre.
Paris 5e Voir samedi 11 novembre
Mardi 14 novembre
Évreux (27) Diffusion du documentaire Putain d’usine d’après le livre de Jean-Pierre Levaray, à 20 heures, au Cinéma Ciné Zénith, 3, rue du 7e Chasseurs.
Clermont-Ferrand Bananas at the audience + guest orga Kwack, à 21 heures, au Raymond’s bar, 77, avenue Édouard-Michelin.
Mercredi 15 novembre
Sarlat (24) « Causerie libertaire » sur différents thèmes au choix des personnes présentes, organisé par le groupe Drapeau noir Périgord de la Fédération anarchiste, au Café Lébérou, 5, rue Jean-Jacques Rousseau.
Jeudi 16 novembre
Nîmes Conférence-débat avec Franck Mintz, historien et auteur de sur la révolution espagnole de 1936 à 39 et des circonstances culturelles et sociopolitiques qui permirent les idées de l’AIT de s’enraciner dans des familles ouvrières et paysannes dans la plupart de région d’Espagne dès 1870, à 20 heures, au Centre Pablo Neruda, rue du Cirque Romain, salle de l’auditorium.
Vendredi 17 novembre
Paris 18e Du 17 au 19 novembre: à l’occasion des Portes ouvertes D’Anvers aux Abbesses, exposition de peintures de Rébecca Gruel, à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Besançon (25) Présentation du journal Le jouet enragé et débat autour de la situation en Bolivie (luttes du gaz, élections). Rdv à la librairie L’Autodidacte, 5 rue Marulaz, à 20h30.
Clermont-Ferrand Tour de pétale au biau-jardin (63 — Gerzat) végétalisez votre moteur, adaptation 100 % avec des mécaniciens du 17 novembre au 20 novembre – formation continue de 9 heures à 18 heures le 18 novembre au biau jardin, 52, avenue de la République.
Vendredi 13 novembre
Saint-Denis (93) Le groupe Henry Poulaille et la Société de défense des laïques reçoivent Charlie Hebdo en procès, avec le dessinateur Charb, Le droit au blasphème avec Marc Silberstein, Épistémologue et animateur des Éditions Syllepse, à 19h30 à la Bourse du Travail, 9, rue Génin (métro ligne 13 station Porte de Paris)
Samedi 18 novembre
Bordeaux Espagne 36: rencontre avec les giménologues, présentation et débat autour du livre Les Fils de la Nuit: Souvenirs de la Guerre d’Espagne d' Antoine Gimenez, en présence des Giménologues, projections commentées de films d’époque sur la révolution et le front d’Aragon, expo de peintures et de photos, apéro chantant avec la Chorale Le Cri du peuple, repas, à 16 heures, à l’Athénée Libertaire, 7, rue du Muguet.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste Chaque jeudi dans les kiosques, 24 pages en couleurs d'actualité anarchiste |
| | | kamchatk Invité
| Sujet: ... Sam 25 Nov - 15:35 | |
| Il faut vivre comme on pense, sinon tôt ou tard on finit par penser comme on a vécu. » Paul Bourge
L’édito :
685000 victimes aujourd’hui! Non, il ne s’agit pas d’un tsunami ni d’un tremblement de terre, pas même d’un cataclysme nucléaire. Non, cette catastrophe n’est pas que ferroviaire ou aérienne. Ce n’est même pas le nombre de victimes des multiples guerres qui ensanglantent notre planète, qui, quoique très impressionnant, n’atteint pas ce chiffre journalier ; ces 685000 victimes ne sont pas tombées sur le champ d’honneur, car il n’y a aucun honneur à perdre sa vie à la gagner, elles ne se sont pas non plus sacrifiées pour un idéal, ou du moins pas le leur. Ce nombre abracadabrantesque est celui des victimes d’accident du travail chaque jour. À l’heure où l’UMP du comte Sarközy de Naguy Bocsa vient de sortir son programme de gouvernance pour la prochaine législature, mettant en avant la valeur du travail, où Madame Royal a été plébiscitée candidate officielle des socialistes pour la magistrature suprême, elle qui met aussi le travail comme valeur suprême à inculquer à nos enfants, cette statistique fait froid dans le dos. Le parallèle qui peut être fait avec les deux guerres mondiales qui décimèrent les populations du siècle dernier, c’est que c’est toujours celui qui dit qui envoie les autres au casse-pipe à sa place. Avant de glorifier le travail et de faire des esclaves du capitalisme des héros des temps nouveaux, nos cols blancs devraient appréhender un peu plus qu’à travers un stage d’un mois l’été (alors qu’ils étaient étudiants et voulaient se payer une moto), ce que c’est que d’avoir à se lever tous les matins pour aller rejoindre la cohorte des exploités qui comme soi triment en essayant de se résigner à accomplir des tâches abrutissantes afin d’essayer d’éponger leurs dettes. Cette glorification du travail va de pair avec le culte d’une nation forte, et si de nos jours les économistes ne comptent plus trop sur une guerre entre pays développés pour garantir une relance économique – quoique des pays comme les États- Unis ou Israël n’aient toujours pas renoncé à fomenter des guerres pour renforcer leur cohésion nationale –, ils nous entraînent vers une guerre économique qui ne fait pas moins de victimes. Les dégâts collatéraux de cette guerre mondiale économique sont innombrables, outre les accidents du travail qui augmentent exponentiellement en fonction de la productivité, l’émigration prive de forces productives les pays qui en auraient le plus besoin. Arrivés dans nos pays riches, ces immigrés, loin de nous ôter le pain de la bouche, viennent renforcer nos économies. Les frontières ne sont là que pour nous diviser afin que les puissants qui nous gouvernent puissent mieux régner; alors qu’eux et leurs entreprises ne connaissent ni patrie ni frontière.
Le sommaire de monde libertaire # 1456 :
L’immigration de travail et le marché de l’emploi, par F. Roux, page 3
Les États généraux de la prison, par J.-P. Gault, page 5
Brèves de combat, page 6
Retour sur la grève à La Poste, par DZK, page 7
Soutien à Benjamin Deceuninck, par le groupe Gard Vaucluse, page 8
Dernières nouvelles de Oaxaca, par A. Stevens, page 9
Aux abonnés absents, par Thierry page 10
Le permis de chasse, par B. Noël, page 11
Le réchauffement global, ou pas? par P. Pelletier, page 12
Oaxaca: situation et perspectives, par Raoul Vaneigem, page 15
GB 84: le livre, par Tsinapah, page 16
1984 : retour sur une grève, par J.- M. Destruhaut, page 17
Les enfants perdus de Budapest, par F. Gomez, page 20
Un Dimanche de la Vie, par Olivier Pinalie, page 21
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23
Et l’agenda du Monde libertaire :
Jeudi 23 novembre
Paris 18e /Une femme seule/ de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène Philippe Chauveau, au Funambule, les jeudis, vendredis et samedis à 20 heures en octobre et novembre, au 53, rue des Saules. Métro Lamarck-Caulaincourt. Réservation conseillée au 01 42 23 88 83.
Nîmes Conference-débat sur le thème « Exil espagnol et politiques d’immigrations, ou comment le droit d’asile s’est réduit en peau de chagrin. ». Olivier Roux interviendra sur l’ « accueil » en France des exilés espagnols. Jean-Paul Nunez décrira l’évolution des politiques d’immigration vers une situation du tout répressif et fera état des centres de rétention actuels à 20 heures, au Centre Pablo Neruda, rue du Cirque Romain, salle de l’auditorium.
Strasbourg « Être libertaire aujourd'hui ». Rencontre-débat avec Ronald Creagh (Université de Montpellier; revue Réfractions...)Organisée par le groupe de Strasbourg de la Fédération anarchiste, à 20 heures, à la Maison des associations, place des orphelins.Entrée libre. Table de presse.
Vendredi 24 novembre
Verneuil-Sur-Avre Diffusion du documentaire /Putain d’usine/ d’après le livre de Jean-Pierre Levaray, à 19 heures, au Cinéma le Trianon, 108, rue Canon.
Clermont-Ferrand Los dolares (HxC politik du Venezuela), au Raymond’s bar (espace autogéré), 77, avenue Édouard-Michelin.
Massy (91) Soirée thématique autour de « La décroissance, un anticapitalisme joyeux » à l’initiative de la CNT 91 et AL! Ile- de-France Sud Massy, à 20 h 15, Salle Lavoisier 2, Maison de la Formation et de l’Emploi, 10, avenue du Noyer Lambert.
Paris 14e Onzième action du collectif des déboulonneurs de Paris. Rendez-vous à 19h28 à la sortie du métro Edgar Quinet (à deux pas de la gare Montparnasse).
Rouen Projection-débat sur les olympiades antifascistes de juillet 1936 à Barcelone qui se posaient en alternative aux jeux olympiques de Berlin dans l’Allemagne hitlérienne, à partir de 20h30 à la librairie l’Insoumise, 128 rue Saint-Hilaire
Samedi 25 novembre
Paris 11e Manifestation contre les violences faîtes aux femmes à 14 h 30, place de la République.
Paris 20e Manifestation contre les rafles à l'appel du RESF à 15 heures au métro Belleville.
Lyon 2e L'ensemble des syndicats CNT de l'Union Départementale du Rhône soutenu par l'Union Régional Rhône-Alpes appelle à manifester en soutien à la CNT PTT, à 15 heures, place Antonin Poncet, devant la poste centrale de Lyon.
Châlons-en-Champagne (51) Dans le but de créer un groupe lié à la Fédération anarchiste à Châlons-en-Champagne, nous proposons aux libertaires de l’agglomération deux rendez-vous, le 25 et le 30 novembre 2006 à 18 heures, au café Le diplomate, Place de la République, afin de pouvoir échanger, discuter et commencer à parler des éventuels projets à mener ensemble.
Mardi 28 novembre
Nîmes Rassemblement devant le palais de justice (à coté des Arènes) en soutien à Benjamin Deceuninck pour le procès en appel pour refus de prélèvement génétique à 8 h 30.
Mercredi 29 novembre
Nîmes Projection du dernier film de Pierre Carles, /Ni vieux ni traîtres/ sur la lutte anti-franquiste dans les années d’exil, à 20 heures, au Centre Pablo Neruda, rue du Cirque Romain, salle de l’auditorium.
Jeudi 30 novembre
Paris 11e Manifestation dans le cadre de la journée de lutte contre le sida à 18h30, place de la Bastille.
Châlons-en-Champagne (51) Dans le but de créer un groupe lié à la Fédération anarchiste à Châlons-en-Champagne, nous proposons aux libertaires de l’agglomération deux rendez-vous, le 25 et le 30 novembre 2006 à 18 heures, au café Le diplomate, Place de la République, afin de pouvoir échanger, discuter et commencer à parler des éventuels projets à mener ensemble.
Vendredi 1er décembre
Elbeuf (76) Diffusion du documentaire /Putain d’usine/ d’après le livre de Jean-Pierre Levaray, à 19 h 30, au Cinéma Le Grand Mercure, 6, rue P. Brossolette.
Paris 10e Concert de Fred Alpi à 17 heures, à la Librairie La Balustrade, 25, rue d'Alsace.
Chalon-sur-Saône (71) Police d'hier et d'aujourd'hui, conference debat avec la participation de maurice rajsfus, organisée par le groupe libertaire de Saône-et-Loire et le collectif la Vache noire, à 20 heures salle citadelle 21, rempart Saint-Vincent
Paris 11e Vernissage d’oeuvres d’André Robèr, à 18 heures, à la Librairie du /Monde libertaire,/ 145, rue Amelot.
Samedi 2 décembre
Clermont-Ferrand Soirée théatre avec le Théatre du Spontané vers 21 heures prix à débattre au Raymond’s bar (espace autogéré), 77, avenue Édouard-Michelin.
Paris 18e Les 8 ans de bibliothèque La Rue, ça se fête! À la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Nîmes Rassemblement à 14 heures, place Montcalm, pour la liberté de circulation et en solidarité avec les sans-papiers.
Paris 11e Manifestation contre le chomage et la précarité, à 14 heures, place de la République.
Mâcon (71) Police d'hier et d'aujourd'hui, conférence-débat avec la participation de Maurice Rajsfus, organisée par le Groupe libertaire de Saone et Loire et le collectif la Vache noire, à 15 heures, 25, rue Gambetta, salle 3.
Dimanche 3 décembre
Fecamp (76) Diffusion du documentaire /Putain d’usine/ d’après le livre de Jean-Pierre Levaray, à 16h45, au Cinéma Le Grand Large, Place Bellet.
Mardi 5 décembre
Yvetot (76) Diffusion du documentaire /Putain d’usine/ d’après le livre de Jean-Pierre Levaray, à 19h30, au Cinéma Le Drakkar, 4, Rue Maréchal Leclerc.
Ivry-sur-Seine (94) Projection du film /Putain d’usine/ (documentaire, 52 minutes, adapté du livre de Jean-Pierre Levaray) à 20 heures, suivied’une discussion avec le réalisateur, Rémy Ricordeau. Au forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès ( face au vieux moulin), métro Porte d’Ivry ou Pierre Curie. Bar et petite restauration possible.
Samedi 9 décembre
Saint-Saens (76) Diffusion du documentaire /Putain d’usine/ d’après le livre de Jean-Pierre Levaray, à 21 heures, au Cinéma Théâtre, Place Maintenon.
Saint-Brieuc (22) De 15 heures à 18 heures, petite salle Robien. Fabrice, militant syndicaliste, nous présentera la Charte d’Amiens de 1906 et son actualité dans les luttes sociales et syndicales d’aujourd’hui + Témoignages sur les grèves de 1936 et le camp de réfugiés espagnols sur Saint-Brieuc par un acteur direct, de l’époque : Pierre Petit. Discussions autour des mouvements sociaux et des expériences anarchistes d’hier et d’aujourd’hui. Table de presse (livres, brochures anarchistes), Entrée libre. Organisé par le Groupe Jean-Souvenance de la Fédération anarchiste, c/o CEL, 1, rue Yves-Creston 22 000 Saint-Brieuc.
Lundi 11 décembre
Nîmes Débat sur le thème « L’autogestion, passé et présent et pour un autre futur. » à 20 heures, au Mille Feuilles, 12, rue Saint-Mathieu.
Mercredi 13 décembre
Sarlat (24) « Débats Libertaires » sur le thème de la décroissance organisé par le groupe Drapeau noir Périgord de la Fédération anarchiste au Café Lébérou, 5, rue Jean-Jacques Rousseau.
Lorient (56) Le groupe libertaire Francisco Ferrer (FA Lorient) organise le mercredi 13 décembre, à partir de 20 heures, à la cité Allende, 12, rue de Colbert, salle audiovisuelle, la projection du film « Land and freedom » de Ken LOACH, sur la guerre civile et la révolution espagnole de 1936. Pourquoi Ken Loach a pu choisir un tel sujet ? Quel enseignement de la révolution espagnole pour les luttes d’aujourd’hui ? Entrée libre – Table de presse.
Jeudi 14 décembre
Rouen Diffusion du documentaire /Putain d’usine/ d’après le livre de Jean-Pierre Levaray, à 20 h 30, au Cinéma Le Melville, 75, Rue Général Leclerc.
Ivry-sur-Seine (94) Récital de Gaston Couté par Bruno Daraquy accompagné au piano par Philippe Mira. Spectacle à 20 h 30, ouverture des portes à 19 heures, au 11, rue Barbès, en face du vieux moulin. Petite restauration possible sur place.
Lundi 18 décembre
Nîmes Retour sur le VAAAG , Village Autogéré Anti-autoritaire et Anti-guerre. À la suite de la soirée sur l’autogestion, projection du film /À l’épreuve du réel/ retraçant l’expérience du VAAAG qui s’est tenu à l’occasion du G8 à Évian en 2003. Le film sera suivi de témoignages de personnes ayant fait vivre ce village (si vous y étiez, venez nous raconter votre VAAAG) et d’un débat autour de cet événement, à 20 heures, au Mille Feuilles, 12, rue Saint-Mathieu.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste Chaque jeudi dans les kiosques, 24 pages en couleurs d'actualité anarchiste |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Lun 18 Déc - 14:08 | |
| « Le mot même de travailleur ne suppose-t-il pas qu’il y a ceux qui ne travaillent pas? » T-Bone Slim
*** Le sommaire : La croissance contre l’emploi, par M. Lhourson, page 3 Lettre à un juge, par J.-M. Raynaud, page 5 L’autruche dans toute sa splendeur, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Kessler le gros porc, par P. Schindler, page 7 RESF, par J.-P. Fournier, page 9 Le chavisme, par C. Reeve, page 11 Oaxaca en lutte, par Fred, page 14 Lâches intellectuels, par J.-P. Tertrais, page 15 Un cadre de rêve, par C. Cetti, page 18 Merci au Pentagone, par Nestor Potkine, page 20 Les amis de Radio libertaire, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** L’éditorial :
Il y a 2007 ans, nul ne pouvait encore se douter qu’il allait se produire dans les jours qui suivaient un événement à partir duquel plus rien ne serait comme avant. Un événement pourtant des plus naturels qui fera référence dans l’histoire de l’humanité. Il y aura désormais un avant et un après. Cet événement est la naissance d’un enfant, le dénommé Jésus, né au milieu des chèvres sur de la paille souillée. Jusque-là, on se demande bien ce que cet événement peut avoir de si particulier. Et bien, voyez-vous, ce qu’il faut savoir, c’est que sa mère prénommée Marie l’a mis bas alors qu’elle était encore vierge. Bon, je vous entends déjà douter, bien sûr que cela est «impossible » et que l’acte de procréation qui a eu lieu était sans doute trop ignoble pour qu’elle ose le raconter. La femme, de tout temps, n’a pu vivre sa sexualité en dehors de la volonté de l’homme à qui elle doit s’abandonner et dont elle doit satisfaire toutes les envies ; que de tout temps, elle a subi des violences ignobles de la part des hommes et que toujours il a été difficile pour elle d’en parler, car c’est la femme qui est toujours jugée par l’opinion publique. Et puis, de tout temps, dans bien des sociétés, la femme vierge a toujours été l’objet de nombreux fantasmes.
Finalement, dans cette histoire, son vrai silence et sa « virginité » arrangeaient bien tout le monde, de Joseph aux fous de dieu. Ceux-ci y ont vu, comme ils l’ont toujours fait, un silence honteux ou de la misère humaine à exploiter à leurs fins et, encore une fois, cela n’était pas pour déplaire ni à Joseph ni aux autres.
Ainsi, dans quelques jours, c’est Noël, c’est la nouvelle année, c’est des bonnes résolutions, bref, l’espace de quelques jours on oublie les promesses non tenues de l’année d’avant et on recommence. C’est des cadeaux, c’est de l’argent jeté par la cheminée et finalement la même misère dès le matin de la Saint-Sylvestre, où rien n’aura changé.
Alors, bien sûr, que vive la fête, mais comme rien n’a changé, il y aura toujours les mêmes qui mangeront du caviar et les mêmes qui passeront la nuit sous un pont.
L’équipe du Monde libertaire profite tout de même de ce non-événement pour prendre ses congés. La semaine prochaine, vous trouverez le hors-série de votre journal, qui restera dans les kiosques pour trois semaines.
Et comme rien ne change, on se retrouvera le jeudi 11 janvier pour un nouveau numéro.
*** Et en prime un article :
La croissance contre l’emploi
SI JE VOUS DIS: « Dieu est amour », vous me rirez au nez. Vous objecterez, avec quelque raison, que, pour commencer, Dieu n’existe pas. Que, quand bien même son existence pouvait être acceptée (et, ajouterez-vous, ce n’est pas le cas), rien en l’état actuel de la science ne vient corroborer une affirmation selon laquelle il serait amour, haine, soupe à l’oignon ou n’importe quoi d’autre. Vous citerez Bakounine, certainement, au passage.
Vous m’accuserez ensuite d’avoir voulu, par la juxtaposition (injustifiée, selon vous!) d’un mot chargé d’affect positif, et la répétition d’une formule lustrée par la patine des siècles, passer en contrebande mon Dieu infect. Puis vous me sommerez de me rétracter, en me laissant entendre sans équivoque qu’un recours aux voies de fait est tout à fait envisageable.
Maintenant je vous déclare: « La croissance crée l’emploi. » Je vous abuse, bien sûr, tout pareil. Pourtant, vous ne dites pas grand-chose. L’économie, c’est compliqué.
Et puis on nous le répète matin, midi et soir à la télé. Si tous les politiques, tous les économistes, tous les journalistes le disent… À la limite, c’est plutôt ça qui vous foutrait un doute: si tous les politiques, tous les économistes, tous les journalistes le disent, c’est sûrement une arnaque. Oui, vous avez raison, c’en est une.
Une première remarque, de bon sens. Le produit intérieur brut (PIB) est un instrument de mesure de la production. Il nous informe sur un « résultat », celui des heures passées à l’atelier ou au bureau, celui du travail. Si nous travaillons plus, ou plus nombreux, ou plus intensément, ou de manière plus efficace, le PIB augmente; dans le cas inverse, il diminue.
Autrement dit, la croissance est la résultante de l’emploi, corrigée par la productivité, et non l’inverse. Si ce résultat peut devenir une cause, ce n’est que dans l’usage qu’il peut être fait du produit supplémentaire dégagé par le travail, chacun, par exemple, travaillant moins pour une même rémunération.
Mais c’est oublier que le capitalisme n’est pas seulement un mode de production. C’est aussi un régime d’exploitation. En haut de l’échelle, le patronat s’empare pour son usage de la part du lion – nous verrons ce qu’il en fait; en bas, il est difficilement concevable de se contenter de « la même » rémunération, puisque celle-ci suffit à grand-peine à satisfaire les besoins de base. Les « fruits de la croissance » n’échappent pas – par quel miracle? – à la lutte des classes: se les approprie qui est assez fort pour les prendre.
Les capitalistes en jouissent à leur aise, en ces temps d’hiver prolétarien. Et, donc, ils capitalisent, ils investissent, ils modernisent, ils restructurent… et ils licencient (1). La croissance, par le mécanisme de la concurrence et la recherche de productivité, porte en elle les mutations techniques qui détruisent l’emploi humain. Les bras ainsi désoeuvrés sont supposés trouver à s’employer, et venir accroître encore la production.
En second lieu, l’instrument ne nous renseigne pas du tout sur la « qualité » du résultat, c’est-à-dire la capacité de ce qui est produit à répondre de manière efficiente à un besoin. Produire des milliers de tonnes d’acier et les transformer, mettons, en un porte-avions dont l’utilité est douteuse, compte tout autant que créer la même valeur en logements, vêtements, nourriture ou objets de plaisir. Mieux: quand le funeste instrument donné des preuves de son efficacité, la reconstruction des routes, ponts, bâtiments et autres sera, de nouveau, comptée dans le PIB.
Cette question de qualité a des implications plus quotidiennes. Permettez-moi, en guise d’exemple, d’emprunter un détour. J’ai chez moi quatre chaises. J’en tiens deux de ma grand-mère, quelques morceaux de bois emboîtés et collés. Celles-là servent depuis un demi-siècle, et je n’hésite jamais à monter dessus pour changer une ampoule. Les deux autres me viennent de mes parents, qui les ont achetées à la fin des années soixante: tube d’acier et formica, elles ne tiennent qu’à un fil et nul ne se hasarderait dessus autrement que sagement assis. Elles n’ont que trente ans et vont vers leur trépas. Ces meubles correspondent tous à la catégorie de ce qu’un ménage sans grands moyens pouvait se payer à l’époque où ils furent achetés. L’équivalent moderne se trouve dans les grandes surfaces parfois scandinaves. Leur valeur marchande est en gros identique, leur valeur d’usage nettement inférieure de génération en génération. Ils durent infiniment moins et cela ne doit rien au hasard. | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Lun 18 Déc - 14:08 | |
| L’ennemi de la production de masse, c’est la saturation du marché qu’elle porte en elle. La diffusion de biens durables, dont l’usage se perpétue dans le temps, cesse d’être envisageable à mesure que les investissements nécessaires à la production augmentent. Si une usine peut produire un million de chaises, alors il faut vendre un million de chaises. Si une chaise dure cinq ans au lieu de vingt, alors on en vendra quatre fois plus. Et l’usine sera rentabilisée quatre fois plus vite. La logique de croissance impose, paradoxalement, de satisfaire de moins en moins bien les besoins à mesure qu’on est capable d’en satisfaire plus.
La formule « la croissance crée l’emploi » est vicieuse à plus d’un titre. Non contente d’être une insulte à la raison et à la statistique, elle passe, en contrebande comme le Dieu malpropre du début, l’idée que la production vaut pour elle-même, indépendamment de sa capacité à satisfaire les besoins humains. Elle affirme que l’emploi tel qu’il est, aussi inutile, aussi nuisible ou aussi pénible soit-il, est désirable.
Une société sainement construite s’inquiéterait de répondre aux besoins des individus qui la composent, en fonction non seulement des capacités techniques et des limites naturelles, mais aussi de la bonne volonté des intéressés à se soumettre au travail. Rompre avec la croissance, c’est remettre l’économie à l’endroit, au service des êtres humains, c’est choisir de consacrer moins de temps au labeur. Produire moins et vivre mieux. Les possédants mènent la Terre à sa ruine et l’humanité à sa perte. Ils nous usent dans une course sans fin et sans raison. Nous pouvons leur arracher les moyens de production, reprendre le monde à notre compte.
Max Lhourson
1. Une part de l’investissement file aussi vers les pays dits « émergents », où elle sert à bâtir et faire tourner des bagnes sans nom. On pourrait croire que l’emploi perdu « chez nous » se retrouve là bas, peut-être multiplié. C’est oublier que le phénomène s’accompagne des mêmes transformations que celles qui ont bouleversé l’Europe: destruction des structures sociales rurales traditionnelles, prolétarisation massive et paupérisation en conséquence. Si l’on admet même que ces pays connaîtront un développement comparable à celui de l’Occident – ce qui est peu probable étant donné la finitude des réserves énergétiques et minérales de la planète – rien ne laisse imaginer que les restructurations que nous avons connues ici leur seront épargnées. Déplacer les problèmes n’a jamais été les régler.
Le PIB
Quand on parle de croissance, c’est à l’évolution du Produit intérieur brut, qu’on s’intéresse. Ledit PIB est, selon le Dictionnaire d’économie de C.-D. Échaudemaison, l’« agrégat de la comptablilité nationale fournissant une mesure de la production; il est égal à la somme des valeurs ajoutées, augmentée de la TVA grevant les produits et des droits de douane nets des subventions à l’importation ».
Selon le même ouvrage: « La valeur ajoutée brute (VAB) est égale à la valeur de la production moins la valeur des consommations intermédiaires. » Sous ce dernier vocable se cache « la valeur des biens et services totalement transformés (planches pour une table) ou détruits (électricité) au cours du processus de production. »
Merci, Claude-Danièle!
La loi du nombre
Voyons ce que disent les chiffres, des statistiques tout à fait récentes (source Insee). En 1998, le PIB s’élevait à 1324,6 milliards d’euros, et la population active occupée à 23491700 personnes. En 2003, à 1585,2 milliards d’euros pour 25146500 actifs. Le PIB a crû de 19,67 %; l’emploi de 7,04 %. L’écart s’est creusé de 12,5 points en quelques années.
Déjà, le lien entre croissance et emploi paraît plus ténu: si la première « crée » le second, ce n’est pas, dans les faits, à un rythme identique. Dans la statistique récente, il n’existe aucun cas où l’emploi ait progressé plus vite, ou même aussi vite que le PIB. Si on se penche sur les évolutions annuelles, il n’y a qu’en 1993, année de récession, qu’on observe une baisse un peu plusrapide du PIB que de l’emploi: - 0,9 % contre - 0,6 %. Retour à la « normale » en 1994, où le PIB a augmenté de 2,1 % par rapport à l’année précédente, tandis que l’emploi reculait de 0,8 %. Même chose en 1997: + 1,9 % pour le PIB, - 1,2 % pour l’emploi. Et pourtant personne n’allait alors clamant « La croissance détruit l’emploi! » Au contraire. L’industrie automobile a connu ces dernières années une croissance remarquable: on a produit en France en 1990 3295000 véhicules. En 2004, 5168000 (données CCFA et Insee). Dans le même temps, 22400 emplois disparaissaient (de 253200 à 230800). Production en hausse de 56,84 %, emploi en baisse de 9,9 %.
*** Et pour finir l’agenda du Monde libertaire :
Jeudi 14 décembre
Rouen Diffusion du documentaire Putain d’usine, d’après le livre de Jean-Pierre Levaray, à 20h30, au cinéma Le Melville, 75, rue du Général-Leclerc.
Ivry-sur-Seine (94) Récital de Gaston Couté par Bruno Daraquy accompagné au piano par Philippe Mira, au forum Léo-Ferré, spectacle à 20h30, ouverture des portes à 19 heures, au 11, rue Barbès, en face du vieux moulin. Petite restauration possible sur place.
Nîmes Constitution d’un collectif de soutien aux opposants au fichage ADN au Centre P. Néruda, rue du Cirque-Romain, à 20 heures.
Vendredi 15 décembre
Paris 20e Lecture mise en musique d’extraits du livre de Jean-Pierre Levaray Putain d’usine (éd. L’Insomniaque, Agone) par la compagnie Action discrète, Valérie Lavollé, (lecture, chant) Alain Brühl (saxophone, chant, percussions ménagères, instruments divers…) à 20h30, chez Pascaline, 49, rue Pixéricourt, métro Télégraphe, Renseignements, réservations: 0144622280. Libre participation aux frais.
Avignon Présentation de l’autobiographie de l’Ennemi public n° 1 (Jacques Mesrine), par l’équipe du journal CQFD qui vient de rééditer ce texte (édition Le Chien rouge, novembre 2006), à 18h30 à la Maison IV de Chiffre (26, rue des Teinturiers). Rencontre organisée par l’Infokiosk d’Avignon.
Samedi 16 décembre
Sagy (71) Manifestation contre « le bruit infernal du circuit de Bresse » de 8 heures à 12 heures, au rond point du Miroir, sortie A39.
Orléans Départ à 15 heures devant la cathédrale d’Orléans, une manifestation départementale avec pour mots d’ordre: des papiers, des logements, des écoles pour tous! Le groupe Gaston-Couté (FA Loiret) est signataire et partie prenante de l’organisation de cette manifestation.
Dimanche 17 décembre
Cuisery (71) Exposition-vernissage de peintures et de dessins de David Thevenet, suivi d’une lecture de L’Image de Samuel Beckett par Laurent Patry, à 15 heures, à la librairie Les Chats noirs, 19, rue du Pavé.
Lundi 18 décembre
Nîmes Retour sur le Vaaag, Village autogéré anti-autoritaire et antiguerre. À la suite de la soirée sur l’autogestion, projection du film À l’épreuve du réel retraçant l’expérience du Vaaag qui s’est tenu à l’occasion du G8 à Évian en 2003. Le film sera suivi de témoignages de personnes ayant fait vivre ce village (si vous y étiez, venez nous raconter votre Vaaag) et d’un débat autour de cet événement, à 20 heures, au Mille-Feuilles, 12, rue Saint-Mathieu.
Jeudi 21 décembre
Nîmes Soirée concert de soutien à la CNT, No pasaran, et à la Fédération anarchiste avec Fred, Dr Benway, Marc Simon, Viva Espana, Assass’Swing. Table de presse, buvette, restauration. PAF: 5 euros. Théâtre du Périscope, 6, rue de Bourgogne, à partir de 19h30..
Jeudi 18 janvier
Merlieux (02) Rencontre-débat autour du thème « Réalités et informations face aux pouvoirs et aux médias » en présence de Florence Aubenas et Mimouna Hadjam, de 18 heures à 21 heures, à la bibliothèque Sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./Fax: 0323801709.
Nîmes (30) Rencontre-débat avec Ronald Creagh sur le thème: « Être libertaire aujourd’hui » au Centre P. Néruda, rue du Cirque-Romain, à 20 heures. Table de presse, entrée libre. Organisée par le groupe Gard Vaucluse de la Fédération anarchiste.
Samedi 20 janvier
Paris 18e Anne Steiner et Loïc Debray présenteront leur ouvrage sur la R.A.F. Guérilla urbaine en Europe occidentale, à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Samedi 3 février
Paris 18e Maurice Rajsfus nous parle de ses mémoires à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Jeudi 15 février
Merlieux (02) Rencontre avec un écrivain de polar que nous apprécions beaucoup, Patrick Pecherot, auteur de Belleville-Barcelone (2003), Boulevard des Branques (2005), de 18 heures à 21 heures, à la bibliothèque Sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./Fax: 0323801709.
Samedi 3 mars
Paris 18e Thierry Maricourt nous parlera de son dernier ouvrage, à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l’Internationale des Fédérations Anarchistes (IFA)
Chaque jeudi dans les kiosques, 24 pages en couleurs d'actualité anarchiste | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Ven 22 Déc - 14:13 | |
| Dans vos kiosques du 21 décembre 2006 au 10 janvier 2007, 40 pages en couleurs pour trois euros
« On tue un homme,on est un assassin, on en tue des millions, on est un chef, on les tue tous, on est Dieu.» Edmond Rostand
*** Le sommaire L’extrême gauche et les cités, passer aux actes ou passer aux urnes ? par J.-P. Garnier, page 3 Les syndicats de combat de demain, par Fabrice, page 7 Le Mexique en lutte, par Bélial, page 9 Abidjan, suite des événements, par Caserio, page 11 Vive le feu ! par Fred, page 14 Sébastien Faure, l’imposture religieuse, par P. Schindler, page 15 Les enseignements de la Grande Guerre, par F. Roux, page 19 Des foules, des bouches, des armes, par Édouard, page 24 De la psychiatrie, par J. Lesage de La Haye, page 25 Victimisation en société terrorisée, par L. Gallopavo, page 27 Du vécu sur l’Espagne de 1936, par T. Porré, page 32 Licencier en toute légalité, par L. Emma, page 33 Le dernier Chomsky, par N. Trifon, page 35 Contacts de la Fédération anarchiste, page 37 Les émissions des Radio libertaire, page 39
*** Et en prime un article :
L’extrême gauche et les cités Passer aux actes ou passer aux urnes ?
Par Jean-Pierre Garnier
AUX DERNIÈRES NOUVELLES, la « question de l’insécurité » devrait jouir d’un statut d’exterrritorialité politique. C’est du moins ce qui ressort de la déclaration du président du groupe PS à l’Assemblée nationale, lors de la présentation par Sarkozy de son projet de loi sur la prévention de la délinquance, qui a publiquement souhaité que ce thème cesse de constituer « un enjeu entre républicains ». Et le maire de Nantes de préciser : « La délinquance et le crime doivent savoir qu’ils ont en face d’eux une détermination identique quelle que soit la couleur politique de celui qui l’exerce. »
Passons sur cette formulation maladroite – une détermination ne « s’exerce » pas, elle se manifeste ou s’exprime – pour n’en retenir que le contenu: « Le débat sur la sécurité est clos. » On le savait déjà depuis... 1988, lorsque le « socialiste » Pierre Joxe, alors ministre de l’Intérieur, avait utilisé cette formulation, sous les applaudissements ironiques des députés de droite, lors de la présentation d’une série de mesures répressives contre les « violences urbaines » qui ne faisaient que s’inscrire dans la lignée de celles prises par le sinistre tandem Pasqua-Pandraud. Depuis lors, tandis que la droite courait après le FN pour lui ravir la palme en matière de sécuritarisme, la gauche en faisait autant derrière la droite pour ne pas être taxée d’angélisme et de laxisme. Si bien qu’aujourd’hui, de l’extrême droite au PCF, c’est un véritable front national contre l’insécurité qui est en train de se constituer, sans que l’on soit même sûr qu’il ne finisse pas par rallier une partie de la « gauche de gauche ».
La LCR, pour ne mentionner qu’elle (1), dispose d’un conseiller hors pair en matière de sécurité en la personne du juge Didier Peyrat, ancien militant de l’organisation mais toujours en cheville avec ses leaders qui ne ratent jamais une occasion de lui ouvrir les colonnes des publications qu’ils contrôlent (éditions Textuel, revue Contre Temps, Rouge...). Surnommé « Le crime paiera » pour sa frénésie répressive par quelques collègues facétieux du Syndicat de la Magistrature, D. Peyrat aime à jouer les experts ès-voyoucratie auprès d’une organisation qui, il est vrai, a déjà cessé depuis belle lurette d’être communiste et révolutionnaire.
C’est pourquoi la devise qu’il a faite sienne, « réconcilier changement social et sécurité », pourrait fort bien être reprise par n’importe quel suppôt du social-libéralisme. Julien Dray, par exemple, autre rescapé de la LCR. Pendu maintenant aux jupes de Ségolène Royal, cet ancien meneur de la JCR passé au PS, dont les talents de manipulateur acquis dans l’organisation trotskiste avaient fait merveille pour neutraliser le mouvement « beur » pour l’égalité au cours du premier septennat mitterrandien, a trouvé une nouvelle vocation dans les instances dirigeantes du parti: « réconcilier (lui aussi!) la gauche et la sécurité ». Guignerait-il, par hasard, un poste de « premier flic de France », place Beauvau, si la Dame aux caméras parvenait au faîte de son irrésistible ascension?
Mais, revenons au juge Peyrat dans la mesure où ses diagnostics et ses préconisations, exposés en long et en large dans un ouvrage paru dans une collection dirigée par Daniel Bensaïd, le mentor intellectuel de la Ligue, sont révélatrices de l’état de décomposition idéologique avancée de ce que l’on appelait jadis l’extrême gauche (2). Comme beaucoup de ses congénères ayant troqué le léninisme et le trotskisme de leur jeunesse pour le citoyennisme, D. Peyrat a jeté le bébé de la théorie avec l’eau du bain marxiste.
Contrairement à ce que prétendent les « antisécuritaires », selon lui, les nouvelles modalités de l’exploitation et de la domination, autrement dit les rapports sociaux capitalistes ne seraient pour rien dans la multiplication et l’aggravation des délits ou des incivilités commis par la jeunesse populaire. Par « rapport social », il faudrait entendre, en effet, un « rapport entre les personnes », acception qui renoue avec la doxa bourgeoise la plus éculée. La montée de l’insécurité renverrait ainsi à une « montée du cynisme dans les rapports sociaux », c’est-à-dire dans les relations entre les individus. La délinquance, dès lors, serait elle-même un rapport social, négatif, bien sûr, qui irait à l’encontre des « fondamentaux de “l’être en société” ».
Lesquels se ramèneraient à la nécessité pour chaque individu de s’unir aux autres pour « faire face à l’adversité » et « ainsi persévérer dans son être ».
D’où l’équation « anthropologique » qui tient lieu de soubassement théorique à l’idéologie sécuritaire insufflée dans les rangs de la LCR : « Le désir de société, c’est le désir de durer, donc le désir de sécurité. » Impératif écologique oblige, cette sécurité ne pourra être que « durable », à savoir « capable de faire face aux secousses de la mondialisation qui, augure Peyrat, n’en n’est qu’à ses début ».
Olivier Besancenot peut bien clamer urbi et orbi son appétence « libertaire ». Il n’empêche que le « programme de refonte de la sécurité » proposé par D. Peyrat aux militants et sympathisants de la LCR peut être défini comme totalitaire, au sens plein du terme.
Sous couvert d’« élargir l’assise de la riposte à l’insécurité », de faire « le pari de la démocratie en valorisant la capacité de sécurité des citoyens », de « mieux enchâsser les institutions publiques – qu’« il ne s’agit pas de récuser », croit bon de préciser un homme qui leur doit son statut et ses revenus – dans la société civile », d’« y faire entrer, toujours plus l’extérieur à l’intérieur », de « développer les pratiques citoyennes dans le champ de la sécurité », c’est ni plus ni moins à permettre au pouvoir exécutif de faire le plein de ses exécutants que concourt « l’authentique tournant républicain des politiques de sécurité » dont ce juge, que l’on ne saurait assurément qualifier de « rouge », s’est fait l’avocat obstiné.
Néanmoins, étant donné la sensibilité politique supposée des destinataires de son discours, il fallait tout de même donner à ce « tournant républicain » un tour révolutionnaire, ne serait-ce qu’au plan sémantique.
Pour baptiser un type de société où il reviendra, somme toute, à chacun de faire la police, D. Peyrat a forgé une appellation qui ne demande plus qu’à être homologuée: « un socialisme de la civilité ».
On ne s’étonnera pas, dès lors, que pour oeuvrer à l’avènement de ce « socialisme civil » – dont D. Peyrat notifie quand même qu’il sera « moins tendu vers un avenir radicalement autre, qu’à la recherche d’une adéquation de la politique avec la socialité » –, un « service civil » doive être instauré « pour tous les jeunes hommes et les jeunes femmes » – donc obligatoire – « durant quelques mois dans les administrations de l’État (défense – donc militaire! –, sécurité civile, santé, police, justice, etc.) ou les associations d’utilité publique », c’est-à-dire les courroies de transmission « autogérées » de l’État. Outre l’argument ressassé du « brassage des individus », ce juge ne craint pas, sur sa lancée, de nous resservir « l’intégration et l’apprentissage de la civilité ». Bref, ce que ni Chirac ni Sarko ni Ségo – du moins pas encore – n’ont osé proposer, Peyrat l’inclut sans complexe dans cette version inédite du « programme de transition ». Et gare à qui y trouverait à redire.
On connaissait la judéophobie, l’islamophobie et l’homophobie.Voilà que le maître à « repenser l’insécurité » de la LCR, très écouté aussi par les hiérarques du PS et certains maires du PCF, invente, pour stigmatiser tous ceux qui rechignent à le suivre, un néologisme, la « sécuriphobie ». Seraient atteints de cette pathologie les « virtuoses du déni » qui s’entêtent à « tirer la question de l’insécurité vers la question sociale ». Autrement dit, « à fournir aux délinquants des excuses sociologiques », comme le reprochaient le Premier ministre L. Jospin et sa garde des Sceaux Élisabeth Guigou aux mauvais esprits qui trouvaient un goût liberticide à la Loi sur la sécurité quotidienne (LSQ). | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Ven 22 Déc - 14:13 | |
| Qui trouve-t-on parmi ces gens qui, « après avoir évaporé l’insécurité réelle, font tout simplement disparaître la nécessité d’une politique de sécurité », et que D. Peyrat baptise finement d’un autre néologisme: les « dénégationnistes »? Des « libertaires radicalement anticapitalistes » et « certains réseaux de l’ultra-gauche » qui n’hésitent pas à « expliquer aux jeunes de banlieue qu’une partie de la société française leur menait une guerre de basse intensité » et que « l’un des objectifs de la “gauche gouvernementale” était de criminaliser la misère pour imposer la précarité aux jeunes prolétaires »; des « altermondialistes » abusés par la « thématique douteuse de l’“obsession sécuritaire” » et l’« opposition caricaturale entre “État pénal” et “État social” » colportée par le Monde diplomatique; des sociologues fourvoyés à qui « la thématique de “l’insécurité sociale”» engendrée par la précarisation de masse, qualifiée de « fourre-tout » par D. Peyrat, « sert à couvrir à la fois une négation de la spécificité du comportement délinquant et une répugnance de principe à l’égard des politiques de sécurité »; last but not least, car on n’est jamais si bien trahi que par les siens, les magistrats du Syndicat de la magistrature qui emboîtent le pas aux précédents : en cherchant à « dénicher derrière les illégalismes une sorte de contenu politique », ils ne feraient, eux aussi, « en la masquant », que « ratifier la résignation institutionnelle à l’insécurité de masse ». La recherche des causes sociales de la « violence urbaine » dans laquelle se complaisent tous ces « sécuriphobes » aux dépens de l’observation de ses manifestations concrètes procéderait d’un « platonisme sommaire », d’une fuite hors de la caverne des réalités sordides vers le ciel des idées pures. Or, « une rupture claire avec l’angélisme » s’impose pour « faire émerger, à gauche, une politique de sécurité à la fois différente, efficace et communicable à la population ». Car « aucun parti, aucune alliance de partis, ne pourront, dans la décennie à venir, espérer obtenir une majorité durable de suffrages, quelle que soit la qualité de leur programme dans d’autres domaines, s’ils n’attestent de leur détermination et de leur capacité à en découdre avec cette délinquance qui inquiète une écrasante majorité de citoyens et en indigne un nombre non négligeable. » Et en cette période où la « démocratie participative » est censée épauler une démocratie représentative à bout de souffle, il va de soi que la reconnaissance par la gauche de la sécurité comme impératif catégorique ne saurait être pleine et entière sans « un appui politique à une mobilisation citoyenne contre la délinquance ». Selon D. Peyrat, il « existe une offre de participation citoyenne, en générale méconnue, quand elle n’est pas discréditée ». Ici et là, en effet, des groupes de résidents d’ensembles de HLM se sont déjà organisés pour « assurer la tranquillité dans les parties communes » ou « reprendre possession d’une rue dévorée par les trafics de stupéfiants ». Bref, « un énorme potentiel reste inemployé », et il reviendrait à la gauche de « favoriser la participation, l’initiative, l’action citoyenne » en matière de sécurité, sans que cela signifie, bien sûr, qu’elle doive se substituer « à l’action de l’État et de la Justice ». De la théorie – si tant est que l’on puisse désigner de la sorte les vaticinations sécuritaires du juge Peyrat – à la pratique, il y a un pas plus ou moins difficile à franchir selon les cas. Les émeutes de novembre 2005 vont offrir au leader historique de la LCR, Alain Krivine, l’occasion de donner l’exemple. Résidant à Saint-Denis, à proximité d’une zone « chaude », localisation permettant donc un contact privilégié avec le peuple, il a participé aux événements... en défendant, contre les « casseurs », sa voiture et sa copropriété! (3) Certes, il reconnaissait là une « explosion de l’exclusion », diagnostic qui n’avait rien de bien révolutionnaire: ce sera aussi celui des :;renseignements généraux. Mais A. Krivine s’est montré plus prolixe dans le magazine Marianne, connu pour son absence républicaine de mansuétude à l’égard des « sauvageons », lorsqu’il reprendra le récit de « ces nuits folles où, à soixante, les habitants font des rondes jusqu’à deux heures du matin pour éviter que la détresse n’attaque leurs murs. Cela crée des liens. Les réseaux de solidarité se sont renforcés », positivait le leader trotskiste. (4) « Pourquoi », lui demanda le journaliste qui l’interviewait, « ne pas embrigader les émeutiers pour la révolution? » « Aucune organisation politique ne peut être comprise de ces jeunes », répliqua A. Krivine, qui semble oublier que les leaders éduqués du parti bolchevik étaient quand même parvenus à se faire entendre des ouvriers, soldats et paysans analphabètes de la Russie tsariste. Et quand le journaliste lui signala que, lui, il allait « aller parler aux jeunes », Alain lui répondit, presque inquiet « vous verrez, c’est tout noir ». « La LCR a toujours été pragmatique. Lorsque l’émeute vient lécher les parkings et les murs des immeubles un peu plus cossus que ceux du reste de la zone, il s’agit d’abord pour elle de défendre la propriété. (5) » Dans la bouche d’A. Krivine, des pratiques qui ont un air de famille avec celles d’une milice de petits propriétaires deviennent des « liens de solidarité » qui se renforcent. Pour un peu, il nous ferait croire qu’un soviet était en gestation dans l’ex-banlieue rouge! Quant à la conscience politique de la LCR, parlons en ! Si le 31 octobre, un premier communiqué dénonçait la politique sécuritaire du pouvoir, dès le 3 novembre le ton changeait, et la LCR s’alignait sur la position du PCF, lequel à corps et à cris, réclamait le « retour à l’ordre » et la punition des émeutiers. Ainsi, peut-on lire dans un communiqué de la LCR daté du 3 novembre 2005 que « la vague de révolte et de violences suscite une inquiétude profonde parmi la population », ce qui permet à toute la gauche officielle, Parti communiste en tête, d’enclencher le discours selon lequel, pour retrouver la quiétude, « rétablir l’ordre est une urgence extrême », sans oublier de préciser que « les responsables des violences et des dégradations doivent être sanctionnés. (6) » Ceux qui, jour après jour, dégradent sciemment nos conditions de vie avec une violence à peine voilée peuvent dormir tranquille. « C’est sur les opprimés que la gauche et l’extrême gauche appelaient les “sanctions”, pas sur leurs oppresseurs. (7) » Affolement de gens surpris par l’événement ? Rien n’est moins sûr. Un an plus tard, alors que le « calme » était revenu dans les « banlieues », le député-maire « communiste » de Vénissieux, André Gérin, faisait placarder dans sa ville, et, sans doute fier de son initiative, jusque dans la presse nationale ( , un « Appel à la population » qui a dû remplir d’aise le juge D. Peyrat. Surmonté de l’intitulé « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » accompagné de la devise « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ », le tout encadré de deux drapeaux bleu-blancrouge, ledit appel était calqué, au plan iconographique et par le ton martial adopté, sur les vielles affiches de mobilisation générale apposées à la veille ou au lendemain des déclarations de guerre. Sauf que l’ennemi n’était plus aux frontières de la Patrie, mais déjà installé au coeur de la cité. Un ennemi multiforme: trafiquants, mafieux, intégristes, voyous, incendiaires de poubelles, lanceurs de cailloux... L’heure était à la « résistance républicaine et au courage civique », à « l’engagement citoyen », au « réveil démocratique ». Mais la campagne électorale pour les présidentielles avait déjà démarré. Au-delà des « sauvageons », un double spectre hantait l’imaginaire des édiles de Vénissieux, sinon de leurs administrés. « ARRÊTE de valoriser Sarko, de travailler pour Le Pen », intimait l’appel, sans que l’on sache bien si cette injonction s’adressait au fauteur de troubles, réel ou potentiel, ou si elle était là pour dresser le reste de la population contre cet empêcheur de voter en rond. Le slogan qui, toujours en majuscules, ponctuait la fin de l’article évoquera, au moins parmi les anciens, des combats moins douteux: « LA VIOLENCE NE PASSERA PAS ». Comme si ce genre d’appel ne s’inscrivait pas dans un processus appelé à se développer au cours de ce siècle, s’il n’y est pas rapidement mis fin: une fascisation rampante, d’autant plus insidieuse qu’elle se draperait d’atours – ou d’oripeaux – progressistes. Si réveil, résistance et engagement il doit y avoir, par conséquent, ce serait plutôt contre ce danger-là. Cette mise en garde vaut aussi pour certains rebelles de conforts chouchoutés par les médias qui en viennent à concilier la posture « libertaire » qui leur sert d’image de marque avec une indulgence pour le sécuritaire frappé du sceau « populaire ». Promu « Rédac’chef » d’un jour dans le journal gratuit Métro, voici ce que l’un d’eux opinait à propos de « la montée de la gauche » – en fait, d’un parti populiste à tendance protectionniste et xénophobe – lors des dernières élections aux Pays-Bas: « On voit que quand la gauche s’empare de territoires traditionnellement occupés par la droite, comme la sécurité, l’ordre, cela fait un carton. Les gens qui veulent un environnement sûr ne sont pas tous des fachos. (9) » Il ne reste plus à notre « libertaire » qu’à aider S. Royal à rédiger ses prochains discours sur « l’ordre juste » pour donner à ce dernier un air primesautier. Car l’expérience historique a depuis longtemps montré, d’une part, que « la gauche » n’est qu’une appellation usurpée lorsqu’elle fait la politique de la droite, et, d’autre part, que c’est sur « le désir des gens qui veulent un environnement sûr » que le fascisme a souvent prospéré. Jean-Pierre Garnier Notes 1. LO dénie toute légitimité à la révolte des jeunes des cités en raison de son « absence de contenu de classe », ainsi que l’a confirmé son hostilité – en fait, son incompréhension – face aux « émeutes » de l’automne 2005. 2. Didier Peyrat, En manque de civilité,Textuel, 2005. 3. Le récit qui suit est tiré du Combat syndicaliste CNT-F, n° 93, janvier 2005. 4. Marianne, 12 novembre 2005. 5. Combat syndicaliste, numéro cité. 6. Communiqué du Parti communiste français du 3 novembre 2005. 7. Combat syndicaliste, numéro cité. 8. Cf. Libération du 29 novembre 2006. 9. Michel Onfray, Métro, 23 novembre 2006. In le Monde libertaire hors série n° 31 du 21 décembre 2006 au 10 janvier 2007 Dans vos kiosques du 21 décembre 2006 au 10 janvier 2007, 40 pages en couleurs pour trois euros Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l’Internationale des Fédérations Anarchistes (IFA) Chaque jeudi dans les kiosques, 24 pages en couleurs d'actualité anarchiste | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Dim 21 Jan - 21:52 | |
| « L'idée la plus utile aux tyrans est celle de Dieu. » Stendhal
*** Sommaire : Don Quichotte, le retour de Jedi, par Djo, page 3 La Chine Royal, par M. Cailloux, page 5 L’autruche et les chiens de garde, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Ploum ploum tralala syndicat vaincra? par J.- P. Germain, page 7 Les Roms de Saint-Denis en lutte, par S. Bull, page 8 Dossier Rrom, suite, page 9 L’eau n’est pas une marchandise ! Par P. Schindler, page 10 Les mécanismes de la délation, par Sophie, page 11 Istanbul libertaire, S. Kojok, page 14 Les croyants de l’écologisme, par Ph. Pelletier, page 15 Dadoun et l’intolérable, par M. Giraud, page 17 Claire l’enragée, par Benoist Rey, page 19 Au pas de l’oie, par S. Chemin, page 19 Nanni Noretti, par Heike Hurst, page 20 L’électeur, ce criminel, par Libertad, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** L'éditorial :
Le vent médiatique soulevé par Les enfants de Don Quichotte autour des problèmes des sans-logis est passé à travers les moulins à promesses électorales des partis politiques en quête de points dans les sondages, il s’est évanoui quand l’acteur incarnant le héros de Cervantès a dû répondre à un autre contrat. Ce n’est pourtant pas l’annonce d’une loi n’ayant d’effet qu’en 2012, et qui probablement sera passée aux oubliettes d’ici là, qui va reloger ceux qui aujourd’hui, avec ou sans tentes, sont toujours à la rue. Bien sûr, Nicolas Sarkozy a, lui aussi, joué au bon meunier samaritain.
D’après ce sinistre pantin, avec lui à la chefferie de l’État, il n’y aurait plus de SDF dans les rues en deux ans ; gageons que comme pour les sans papiers il les concentrera tous dans des camps. Ne pouvant pas tous les expulser, il faudra bien que les pensionnaires de ces camps de transition se réadaptent à la vie sociale, en offrant leur force de travail à la nation.
Ne doutons pas que les plus méritants seront promus au grade de capos. À dire ça on pourrait croire que Sarkozy représente une menace fasciste, non! D’ici à là, il y a un pas. Mais ne vient-on pas d’apprendre qu’avec Sarkozy tout est possible… Candidat unique de son parti, élu avec plus de 98 % des voix, voilà qui doit faire sourire dans sa tombe le camarade Staline. Quelle poigne ! Le ci-devant comte Nicolas de Naguy Bocsa réclame la justice pour le peuple ! Il en appelle à un retour des valeurs morales et du sens du devoir !
Désolé mon p’tit loup, mais nous n’avons pas les mêmes conceptions de ce que sont la morale et la justice. Des femmes, des hommes et des enfants qui dorment dehors dans l’un des pays les plus riches du monde est profondément immoral. Tout comme le sont ces patrons qui licencient pour accroître les dividendes de leurs actionnaires. Il est contraire à tout ordre moral d’ordonner des perquisitions à coup de matraque, pour terroriser les enfants, les femmes et les hommes rroms installés légalement dans une commune. Il ne peut pas y avoir de justice sans égalité économique et sociale ! Et la société que tu nous prépares, Nicolas, est loin de tendre dans ce sens, c’est une société où seuls les nantis sortent leur épingle du jeu de massacre qui se passent sous eux, et que toi tu ne vois même plus. Mais rassure-toi, tu n’es pas le seul à oeuvrer pour nous embrigader dans votre monde où notre liberté s’arrête là où commencent vos ambitions. Ta rivale, Ségolène, tout en changeant les étiquettes et la couleur des draps, quitte à rajouter des oreillers plus moelleux, veut nous enrôler dans la même caserne du développement économique capitaliste que nos chers sociaux-démocrates ont adopté comme nouveau Moloch.
*** Don Quichotte, le retour du Jedi
C’EST PARTI, on entre dans l’année des élections. Les promesses électorales affluent déjà dans les voeux de nouvelle année. L’action médiatique qui consiste à rassembler des SDF quai Jemmape en y ajoutant quelques personnes médiatiques et quelques bourgeois a fonctionné. Devrions-nous nous réjouir? Bien sûr que non. Ce qui à marcher c’est le tsunami médiatique, l’hypocrisie et le foutage de gueule.
Le jeu de loi
La charte des enfants de Don Quichotte à fait l’unanimité. Tout l’échiquier politique est unanime, il faut loger les SDF. Rappeler la loi n’est pas dans nos habitudes, pourtant nous sommes forcés de constater que des lois existent déjà et que si les politiques voulaient s’intéresser aux sans-abri, ils pourraient commencer par les appliquer. D’une part il y a la loi SRU qui consiste à imposer aux communes 20% de logements sociaux. Problème: les maires de villes riches préfèrent payer des amendes plutôt que voir débouler des pauvres dans leurs rues: communautarisme de classe… D’autre part, la loi de Réquisition (permettant au «représentant de l’Etat dans le département» de réquisitionner des locaux à usage d’habitation vacants) mais bien sûr, bien qu’existante, son application fût exceptionnelle, droit de propriété exige!
La farce du dindon
Villepin fort sensibilisé au problème du logement, lui-même logé dans un hôtel (Matignon tout de même) n’a écouté que son courage et s’est senti de son devoir de légiféré à nouveau sur ce problème. De plus un de ces députés a sous le coude une proposition de loi instituant un droit au logement opposable. C’est au poil!
Le dindon de la farce
Ainsi, les personnes dont le maire ne peut leur trouver un logement pourront se retourner contre l’État devant un juge administratif. Sous réserve de l’acceptation par une commission de conciliation bien entendu. Mais bien sûr, quand t’es à la rue, tu n’as que ça à foutre d’aller devant le juge dans une procédure longue où tu dois raconter ta vie pour émouvoir l’infâme auditoire qui habituellement passe son temps à moraliser et culpabiliser les pauvres. Et quand bien même, combien de temps entre la commission, le juge et la décision? Et pendant ce temps, on fait quoi?
Silence, ça tourne !
Pendant tout ce mouvement médiatique, l’association des enfants de Don Quichotte a eu la main mise sur les quais. Veillant à la «bonne image» pour les médias. Pauvres mais pas sales quand même! Et surtout ne pas crier sa rage ou son désespoir. C’est tout le problème de ces associations se sentant l’âme charitable (Alléluia!) voulant aider les plus pauvres, pour se donner bonne conscience, mais sans toute fois accepter une société débarrassée des rapports de domination.
Acte final
Enfin dernière scène du grand spectacle, on entend dans les médias le leader de ce mouvement se féliciter de cette victoire et hurler dans un mégaphone que l’on peut replier bagages! Plier bagages, mais pour aller où? Lui à un avion à prendre pour l’Afrique du Sud. Les sans-abri, eux, n’ont pas replié les tentes et compte bien les garder encore un peu, dans l’attente des voir les logements promis.
Épilogue
Si ce mouvement a su révéler le problème lié au logement ainsi que, dans une moindre mesure, celui de la précarité, en aucune façon il n’en a dénoncé les causes. C’est la où le pseudoconsensus politique autour des SDF laisse dubitatif. Quand Sarkozy promet « zéro SDF » si on veut bien le croire, on imagine déjà les camps à l’image de ceux de rétention pour les sans-papiers… Ce mouvement n’est qu’une farce préélectorale. Le leader du mouvement l’affirme très bien lui même: «Régler le problème du logement avant la présidentielle […] Cela redonnerait confiance dans les gouvernants.», in 20 minutes. Sans commentaires. | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Dim 21 Jan - 21:52 | |
| Dit papa, pourquoi y’a des pauvres ?
La bourgeoisie, à conquis le pouvoir en 1789 et a su le garder grâce d’une part à la propriété privée et d’autre part à la hiérarchie sociale fondée, en partie, sur les revenus. Ainsi, le patron possède les outils de production, il légitime donc sa domination sur « ses » salariés de part le fait qu’il est le propriétaire de l’entreprise. Il est à noter que ces outils ont eux-mêmes été réalisés par des salariés…
De même, un propriétaire de logement exige un loyer (fixé à son bon vouloir) à « ses » locataires. Ainsi il peut vivre de l’accumulation des biens qu’il a acquis, il vit du fait qu’il est un propriétaire. Il est à noter que ces logements ont eux-mêmes été bâtis par d’autres salariés, eux-mêmes locataires… La bourgeoisie possède tout, elle est ainsi en position de force, ce qui lui permet un contrôle sur tout ce qui se fait dans la société. De plus, elle peut compter sur l’État, pour lui permettre de veiller à son droit de propriété et à faire usage de la force (police, appareil judiciaire, prison, armée) quand cela est nécessaire. Les partis ne veulent qu’accéder au pouvoir, ils ne peuvent exister qu’en gardant un fonctionnement de classe. Non seulement on ne peut compter sur eux, mais en plus ils veulent nous faire croire à une possibilité de changement. Tout cela est un leurre et l’égalité sociale sonnerait l’heure de leur destitution.
Ni parti ni enfant de machin, mais on fait quoi ?
Les associations telles que celle qui s’est illustrée quai Jemmape, avec son lot de soutien people se veut le porte-voix des sans-papiers alors qu’elle est totalement déconnectée de ceux qu’elle dit représenter. Comment pourrait-elle aspirer à émanciper les plus pauvres alors que ses « militants » vivent pleinement de ce système? Ce sont les exploités en s’organisant qui seront à même de porter leurs revendications, de mener leur combat, sans avoir des «régulateurs» n’aspirant au mieux qu’au réformisme.
La réquisition des logements vides
Depuis plus de vingt ans, le nombre de logements vacants oscille autour de 2 millions d’unités, Paris comptait lors du dernier recensement 136554 logements vacants, soit un logement sur dix.Autrement dit de quoi loger ou reloger la quasi-totalité des sans-abri et mal-logés. Mais bien sûr, les propriétaires de ses logements ont d’autres projets! Ainsi, les entreprises publiques et administratives, pour ne citer qu’elles, se dépouillent-elles de leur patrimoine immobilier au plus offrant (France Télécoms, SNCF, CAF, EDF…). La question des logements d’urgence apparaît ainsi bien hypocrite.
Le partage des richesses
Les richesses ont toujours été aux mains de la bourgeoisie. Celle-ci, qui nous exploite déjà au travail, vivant de l’immobilier et des biens de consommation, décide de ce qu’elle veut bien reverser et à qui. Bien évidemment, elle s’octroie la plus grosse part des richesses et nous laisse discuter le bout de gras. Or ce droit qu’elle s’est donné n’est en aucun cas légitime. Comment justifier qu’une minorité puisse se garder les richesses produites par tous? La terre appartient à tous, c’est donc à tous que doit revenir ce qui est produit. Chacun doit pouvoir subvenir à ses besoins. C’est ça l’égalité économique et sociale.
D’jo groupe-claaaaaash(a)federation-anarchiste.org
*** Agenda
Jeudi 18 janvier
Merlieux (02) Rencontre débat autour du thème « Réalités et informations face aux pouvoirs et aux médias » en présence de Florence Aubenas et de Mimouna Hadjam, de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax: 0323801709.
Nîmes (30) Rencontre débat avec Ronald Creagh sur le thème: « Être libertaire aujourd’hui » au Centre P.-Néruda, rue du Cirque-Romain, à 20 heures. Table de presse, entrée libre. Organisée par le Groupe Gard-Vaucluse de la Fédération anarchiste.
Vendredi 19 janvier
Besançon (25) Débat contradictoire sur « les alternatives à l’économie de marché » avec la LCR, le Parti de la décroissance et la Fédération anarchiste, à 20h30, à la librairie L’Autodidacte, 5, rue Marulaz.
Saint-Claude (39)
Réunion publique: police partout, avec Maurice Rajsfus, au Coffre-Fort, rue de Boneville, à 20h30. groupelucio(a)no-log.org
Dijon (21) Concert de soutien à Camille, au tribunal pour refus de fichage ADN, avec Krapnek, Grrzzz, Kazan, Ben, à 21 heures à l’espace autogéré des tanneries, bvd de Chicago.
Monchy-Breton (62)
Dans le cadre de la campagne nationale et internationale en faveur de la libération des militants d’Action directe, et à l’occasion du 20e anniversaire de leur arrestation, le comité « Libérez les! » de soutien aux prisonnier(e)s et réfugié(e)s politiques du Nord-Pas-de-Calais invite la population à un débat à partir d’un documentaire dans lequel Joëlle Aubron, ex-membre du groupe disparue en mars dernier, évoque son parcours militant et ses conditions d’incarcération, au café « Chez Tartous et compagnie », entre Bruay-la-Buissière et Saint-Pol-sur-Ternoise.
Samedi 20 janvier
Paris 18e Anne Steiner et Loïc Debray présenteront leur ouvrage sur la R.A.F. Guérilla urbaine en Europe occidentale, à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Dijon (21) Réunion publique organisée par les Voix sans maître, avec Maurice Rajsfus: « Sur le délire sécuritaire », à l’Hôtel des sociétés (salle Joliet), 7, rue de Docteur Chaussier.
Mercredi 24 janvier
Sarlat (24) « Débats libertaires » autour d’une causerie libre avec les militants du Drapeau Noir Périgord de la Fédération anarchiste au café Lébérou, 5, rue Jean-Jacques Rousseau.
Jeudi 25 janvier
Paris 17e Serge Utgé-Royo en concert du 25 au 28 janvier à L’Européen, 3-5, rue Biot. Métro Place-de-Clichy. Parking: 11-12, rue du Forest.
Nimes Rencontre solidaire contre la répression avec B. Deceuninck, J.-L. Millet et un déboulonneur de pub, tous poursuivis pour leurs engagements. 20h15, Centre Pablo Néruda.
Vendredi 26 janvier
Paris 17e Serge Utgé-Royo en concert, voir jeudi 25 janvier.
Samedi 27 janvier
Paris 17e Serge Utgé-Royo en concert, voir jeudi 25 janvier.
Dimanche 28 janvier
Paris 17e Serge Utgé-Royo en concert, voir jeudi 25 janvier.
Samedi 3 février
Paris 18e Maurice Rajsfus nous parle de ses Mémoires à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Mardi 13 février
Ivry-sur-Seine (94) Le groupe libertaire d’Ivry (FA) vous invite à une réunion publique d’information et de solidarité avec la Commune d’Oaxaca et les révoltes sociales au Mexique. Avec la participation d’un camarade de retour du Mexique. À 20 heures au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Métro: Porte d’Ivry. Dès 19h30, accueil, bar et petite restauration.
Jeudi 15 février
Merlieux (02) Rencontre avec un écrivain de polar que nous apprécions beaucoup, Patrick Pécherot, auteur de Belleville-Barcelone (2003), Boulevard des Branques (2005), de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax: 0323801709.
Vendredi 16 février
Saint-Claude (39) Vidéo-débat: Ni vieux ni traîtres, film de Pierre Carles pour la libération des prisonniers d’Action directe, au Coffre-Fort, rue de Boneville à 20h30. groupelucio(a)nolog.org
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des Fédérations Anarchistes (IFA)
Chaque semaine, en kiosque, 24 pages en couleurs d'actualité vue par les anarchistes | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Ven 26 Jan - 1:31 | |
| «Vous voulez les misérables secourus,moi je veux la misère supprimée.» Victor Hugo
*** Le sommaire :
Nouvelles de Palestine, par les relations internationales, page 4 La fécondité polonaise, par M. Topé, page 5 L’autruche, fidèle au poste, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 La face cachée de Sarko, par P. Schindler, page 7 Croissez et multipliez? par P. Schindler, page 8 La démocratie totalitaire, par D. Cipriani, page 9 La femme en Iran, par R. Boullard, page 11 Capitalisme et corps social morcelé, par J. Monjot, page 15 Anarchistes et syndicats, par G. Kerdivel, page 17 El Violín, par Daniel, page 15 Une note de lecture, par J. Lesage de La Haye, page 19 Valérie Ténèze, selon André Robèr, page 20 Salut Henri, par le CIRA de Marseille, page 21 Le nouvel Anartiste, par P. Ducira, page 20 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23r
*** L'éditorial de la semaine :
Hormis les propos des bourgeois-candidats à la présidence de la République, que nos bourgeois-journalistes ne se privent jamais de commenter, abondamment, dans les médias qui les emploient, l’actualité de ces dernières semaines aura été marquée par la mise en avant des différents sujets dont « les Français s’inquiètent » à l’approche de l’élection de 2007.
Étant de conviction internationaliste, les anarchistes ne pensent pas que nous puissions, d’une quelconque façon, améliorer de manière réellement significative les conditions de vie de toutes et tous, sans mettre à bas le système capitaliste mondialisé, sans abolir la propriété privée, sans que chaque individu participe à la prise de décision de la vie collective.
Cela d’autant plus que les États modernes perdent de leur autonomie en devant obéir, sous peine de sanctions, aux organismes internationaux et libéraux auxquels ils appartiennent.
Toutefois, il est intéressant d’étudier les méthodes employées au pays des droits de l’Homme (et la Femme dans tout ça ?), mais aussi dans le reste du monde, pour faire croire à la population qu’on veille sur elle, qu’on est à son écoute, qu’on est là pour répondre à ses attentes, et que l’État qu’elle « choisira » (car nous serions censés avoir le choix) d’ici à quelques mois nous permettra de vivre des jours meilleurs. À condition de ne pas parasiter le travail des politiciens, de leurs polices et des patrons bien sûr, cela va de soi, on nous promet l’Éden sur Terre (en France seulement, évidemment, on ne pourrait « accueillir toute la misère du monde »). Fini, désormais, la sublimation par la religion, le culte de l’éternel, du Dieu bienveillant ou malveillant selon son bon désir. Devrions nous nous réjouir que notre Seigneur soit « has-been » ? Que nenni, Sarko, Ségo, Besancenot et tout le troupeau voudrait bien prendre sa place dans les nouvelles émissions de « téléréalité », dans lesquelles ils pourraient être filmés, chéris, adorés par l’électeur qui, décidément, ne peut avoir que de la foi ou une mémoire vraiment très courte…
Qu’importe qu’on envoie la jeunesse faire son service. Qu’importe qu’on signe une charte écologiste qui n’engage en rien celui qui la signe. Qu’importe qu’on vote une loi pour que les sans-logis et mal logés puissent porter plainte alors que, désocialisés comme ils le sont, la paperasse administrative fera probablement fuir ceux qui en ont le plus besoin. Nos candidats-dieu-bourgeois-super héros-star veillent sur nous… ou nous surveillent, plutôt !
*** Et en prime un article de Djo :
Les enfants indignes
Dimanche 14 janvier, l’AG de Montreuil appelait à se rendre quai de Jemmapes pour « donner la parole aux SDF ». En effet, les enfants de Don Quichotte (à savoir la famille Legrand à Paris) prennent toutes les décisions entre eux, les SDF devant suivre ou quitter le quai. Food not bombs, qui regroupe des individus préparant des repas à partir des restes récupérés sur les marchés et distribuant la nourriture à la gare du Nord, décida de se rendre quai de Jemmapes suite à cet appel.
Sur place, la présence d’une péniche-concert les empêcha de parler confortablement, et l’attroupement de badauds autour d’elle rameuta de nombreux flics…
La distribution de nourriture commence donc un peu plus loin, sur un trottoir face au quai. Une banderole « Food not bombs – bouffe – autogéré » est déployée. Visiblement, le terme autogéré ne sera pas au goût de tous!
L’information sur la présence de cette distribution de nourriture se propage vite sur le camp; l’initiative est en effet appréciée par les SDF, car « cela change de d’habitude ».
Tout se déroule normalement jusqu’à ce que Jean-Baptiste Legrand, accompagné de son Pôpô et de sa Môman, approche pour discuter: « Que faites-vous là? On n’est pas au courant! Je veux savoir ce qui se passe sur MON campement! », etc.
Finalement, il s’en va. Un quart d’heure plus tard, il revient, cette fois escorté par sa vingtaine d’agents de sécurité politique. Le dialogue se cantonne à des menaces, notamment contre les membres de Food not Bombs qui sont déjà passés sur le camp, et en ont été virés. Ainsi peut-on entendre des gentillesse du genre « Je vais te foutre dans le canal », ou autres hurlements divers…
Pour la forme (et pour montrer qui est le patron), Jean-Baptiste prend l’un de ses hommes par le col, et lui demande de se calmer.
Les SDF présents prennent la défense de Food not Bombs, car bien contents d’avoir à manger!
Malgré la tension, la distribution continue, puis Jean-Baptiste s’en va après leur avoir signifié d’aller dans un coin où on ne les voit pas (puisque le « quai de Thoirry » est assiégé par les journalistes) et de téléphoner, la prochaine fois, avant de venir…
Besoin de tout contrôler, par le cercle Legrand, oblige.
Le manque de communication entre les occupants du quai et la mainmise de la famille Legrand font qu’il n’existe aucune forme de solidarité entre les sans-domicile et les sans-papiers.
Aucun n’a jamais son mot à dire, ni sur les fins ni sur les moyens. C’est cette association issue de la mouvance « boboïde de la chrétienté » qui décide de tout, selon sa façon de voir la société, et non selon la réalité vécue par les SDF. Ainsi, les quelques mois d’immersion du comédien n’ont permis que de le préparer à son rôle de bon samaritain face aux caméras.
C’est aux sans-domicile de s’organiser, c’est à eux de définir leurs objectifs et les moyens pour y parvenir. Les arrivistes ne désirent qu’une place devant les caméras, ils veulent canaliser la pauvreté, et surtout ne pas faire de vagues, notamment avant les élections.
D’Jo
groupe-claaaaaash(a)federation-anarchiste.org
*** Pour finir : l'agenda du Monde libertaire
Jeudi 25 janvier
Paris 17e Serge Utgé-Royo en concert du 25 au 28 janvier à L’Européen à 20h15, 3-5, rue Biot. Métro Place-de-Clichy. Parking: 11-12, rue du Forest.
Nîmes Rencontre solidaire contre la répression avec B. Deceuninck, J.-L. Millet et un déboulonneur de pub, tous poursuivis pour leurs engagements. 20h15, Centre Pablo Néruda.
Vendredi 26 janvier
Paris 17e Serge Utgé-Royo en concert à 20h15, voir jeudi 25 janvier.
Besançon (25) Présentation du n° 14 de Charivari & débat sur les ONG, à L’Autodidacte, 5, rue Marulaz, organisée par le groupe Proudhon de la Fédération anarchiste. RDV à 20h30.
Lyon 7e Projection du film Services publics en danger - La Poste: un drôle de pli de Gilles Balbastre, suivie d’une discussion avec les camarades de la CNT sur la situation à la Poste, à 19h30 à la librairie libertaire La Gryffe, 5, rue Sébastien-Gryphe. Bar de soutien: tous les bénéfices seront versés à la campagne contre l’interdiction de la CNT, 10 % des ventes de la librairie de ce vendredi iront de même à la campagne de la CNT.
Saint-Denis (93) Rencontre-débat avec Daniel Lefeuvre, spécialiste de l’Algérie coloniale, professeur à l’université de Paris 8 et auteur du livre Pour en finir avec la repentance coloniale. Une réponse aux vociférations des Indigènes de la République qui, selon leur point de vue, veulent nous soumettre à un acte de repentance collective, à 19h30 à la Bourse du Travail, 9, rue Génin à Saint-Denis (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Organisée par la Société de défense des laïques et le groupe Henry-Poulaille de la Fédération anarchiste.
Samedi 27 janvier
Paris 17e Serge Utgé-Royo en concert à 20h15, voir jeudi 25 janvier.
Vesoul (70) Manifestation régionale du réseau Éducation sans frontières, pour la régularisation de tous les sans-papiers, la fin des rafles et des expulsions, la fermeture des camps de rétention et l’abrogation des lois racistes, à 14h30, place Renet (place du marché).
Dijon (21) Concert de soutien au groupe libertaire avec Brassen’s not dead, The Ivan Drago’s, Chubby Faced, à 21 heures, aux Tanneries, 15-17, boulevard de Chicago.
Lyon 7e Présentation des numéros 16 et 17 de la revue Réfractions - recherches et expressions anarchistes, à 19 heures à la librairie libertaire La Gryffe, 5, rue Sébastie- Gryphe.
Dimanche 28 janvier
Paris 17e Serge Utgé-Royo en concert à 17 heures, voir jeudi 25 janvier.
Vendredi 2 février
Lyon 1er Projection de Brazzil de Terry Gilliam, à 20h30, en ouverture d’une exposition artistique sur le sécuritaire, à la Plume noire, 19, rue Pierre-Blanc, organisée par les groupes lyonnais de la CGA.
Samedi 3 février
Paris 18e Maurice Rajsfus nous parle de ses Mémoires, à 15h30, à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Rouen Rencontre avec Jacques Lesage de La Haye, Histoire de la psychiatrie et de l’antipsychiatrie, autour de son livre La mort de l’asile, à 15 heures, à la librairie l’Insoumise, 128, rue Saint-Hilaire.
Samedi 3 février
Lyon 7e Réunion d’information avec Hellyette Besse et projection de la vidéo Joëlle Aubron: mon parcours militant de l’autonomie à Action directe, à 15 heures, à La Gryffe, 5, rue Sébastien-Gryffe.
Samedi 10 février
Dijon (21) Venez découvrir l’affiche politique et la caricature de 1870 à 1914 avec Michel Dixmier qui présentera en vidéoprojection, avec un commentaire détaillé, un éventail d’affiches et de dessins caractéristiques de l’art social et révolutionnaire de la Belle Époque, à 18 heures, au local libertaire, 61, rue Jeannin.
Lundi 12 février
Bordeaux Apéro-tapas et présentation puis débat autour du livre Du développement à la décroissance de et avec Jean-Pierre Tertrais. Soirée organisée par le Cercle Jean-Barrué (FA, 33) dans le cadre de la tournée de février 2007 organisée par l’Union départementale de Dordogne de la Fédération anarchiste, à 19 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Mardi 13 février
Ivry-sur-Seine (94) Le groupe libertaire d’Ivry (FA) vous invite à une réunion publique d’information et de solidarité avec la Commune d’Oaxaca et les révoltes sociales au Mexique. Avec la participation d’un camarade de retour du Mexique. À 20 heures au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Métro: Porte-d’Ivry. Dès 19h30, accueil, bar et petite restauration.
Le Monde libertaire, l'hedomadaire de la Fédération anarchiste Chaque jeudi en kiosque, 24 pages en couleurs d'actualités anarchistes pour deux euros
Abonnement pour un an et 45 numéros pour 61 euros
Le monde libertaire, 145 rue Amelot 75011 Paris | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Sam 3 Fév - 12:22 | |
| « Ne faites jamais rien contre votre conscience, même si l’État vous le demande.» Albert Einstein
*** Sommaire du Monde libertaire # 1463 du 1er au 7 février 2007 : Les bons apôtres ! par Maurice Rajsfus, page 3 Devoir de mémoire, le détail de l’abbé Pierre, par P. Schindler, page 4 Coup de sang!, par É. Gava, page 5 L’autruche, fidèle à la trinité, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 La face cachée de la loi anti-tabac, par G. Molinier, page 7 Fouchtri fouchtra, par J.-P. Germain, page 8 La grippe aviaire et ses vrais dangers, par F. Roux, page 9 L’ Allemagne et le nazisme, par Olynx, page 11 Le G8, drôle de rencontre, par le Forum anarchiste allemand, page 14 Travail et alternatives, par Espé, page 15 L’Étrangère, par H. Hurst, page 17 La Vie des autres, par H. Hurst, page 18 « La peur de poche», par J.-M. Traimond, page 19 La presse anarchiste sur Internet, par V. Dubuc, page 20 Solidarité avec Rolland Veuillet, par P. Corcuff, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** L'éditorial :
L’Abbé est mort, vive l’abbé peut-on entendre partout. Il ne manquait plus que ça, après les enfants de Don Quichotte, pour nous faire l’éloge de la charité dans tous les médias. Il faut aider les malheureux, disent-ils, leur donner des couvertures car ils ont froid, les pauvres, et de la soupe car ils ont faim. Après ça, tout le monde est rassuré, nous vivons dans une bien belle société qui prend soin de ses miséreux.
Et là où nous passons de la charité au miracle, c’est lorsque tout cela se fait sans que personne ne trouve à redire sur le fait que lesdits miséreux sont le produit de cette société. Que ceux qui font « oeuvre de charité » sont ceux qui ont les moyens de le faire, et il est bien facile de donner quelques miettes, pour la forme, lorsque, dans le fond, on possède tout le pain !
Ainsi il ne faudrait pas trouver à y redire, c’est mieux que rien… C’est vrai, c’est peut-être mieux que rien, mais c’est sûrement bien insuffisant.
Les magasins sont remplis de nourriture, les villes regorgent de logements spacieux où règne le luxe; parfois ceux-ci restent inoccupés pendant de longs mois pour que ces charmants messieurs, qui nous aident par leurs dons, puissent quand même se remplir les poches.
Les politiciens de tout bord profitent de l’événement pour nous montrer qu’ils s’intéressent à nos problèmes, qu’ils peuvent les résoudre grâce à leur grand coeur. On revoit le fabuleux destin de m’sieu l’Abbé, aidant les plus pauvres, voyageant dans toute la France en hélicoptère, et nous n’osons imaginer le prix du voyage…
Il ne s’agit pas de se satisfaire de l’action de l’Abbé ou de râler parce qu’on aime bien ça, râler. Mais de trouver inacceptable que l’on puisse avoir faim, ou dormir dehors, en ces temps où on ne manque ni de nourriture ni de moyens pour construire des logements.
C’est de trouver inacceptable que ceux qui possèdent tout se permettent de nous donner des leçons sur notre refus de prendre les miettes qu’ils nous donnent en les remerciant et en la fermant. Tant que chacun de nous ne pourra subvenir à ses besoins, nous ne cesserons d’exiger le partage des richesses.
Nous avons besoin de nous loger, des logements sont libres. Nous avons faim, la nourriture abonde dans les magasins et nos exploiteurs se remplissent la panse à n’en plus pouvoir. Mais les pauvres se révoltent; combien de squats, d’affaires de vols qui se retrouvent devant les tribunaux ? Nos âmes charitables veillent à ce que l’on respecte la propriété privée, il ne faudrait pas que le goût du travail nous passe et que nous décidions de vivre en s’affranchissant des rapports de domination.
*** Les bons apôtres ! À vomir !
Par Maurice Rajsfus
SI L’AUTEUR DE CES LIGNES n’avait pas reçu une bonne éducation à l’école de la République, il serait bien plus vulgaire et dirait: à dégueuler!
À deux reprises, en quelques jours, les hommes (et les femmes) qui nous gouvernent ont fait montre d’un cynisme moralisateur qui n’a d’égal que leur volonté de nous imposer un contrôle social de plus en plus pesant.
Le 18 janvier 2007, sans que cela corresponde vraiment à une quelconque date commémorative, Jacques Chirac se souvenait qu’aux temps de l’occupation nazie il s’était trouvé de nombreux « Justes » pour s’opposer à la répression conduite contre les Juifs dans la tourmente. Il convenait donc de les honorer. Bel effort de reconstruction d’une page de l’histoire peu glorieuse de ce pays.
Il s’agit d’ailleurs d’une fâcheuse habitude que de nous renvoyer à cette France profonde, toujours sur le chemin de la gloire et de l’héroïsme. C’est ainsi qu’après 1945, on a voulu convaincre des générations de collégiens et de lycéens que les Français avaient été globalement résistants, de 1940 à 1944. Ce qui n’était rien moins qu’une escroquerie historique. En 2007, le temps était venu d’expliquer à un pays ému que les Français avaient été majoritairement solidaires des Juifs pourchassés. Ce qui constitue un pieux mensonge.
En effet, durant les années noires de l’Occupation, il y a surtout eu des attentistes et des indifférents. Qu’importe! Le 18 janvier 2007, au Panthéon, Jacques Chirac célébrait les « Justes » recensés ces dernières années. Lesquels se sont effectivement comportés courageusement, risquant leur vie... 2725 « Justes » pour une France alors peuplée de 40 millions d’habitants.
Il s’est donc trouvé 2725 Français pour sauver l’honneur des lâches qui résistaient en écoutant Radio-Londres et le chef d’une France libre – de Gaulle – qui ne trouvera jamais un mot pour dénoncer les rafles et la traque des Juifs étrangers. On ne songeait qu’à venger nos couleurs de la défaite déshonorante de juin 1940. Rien d’autre!
Le paradoxe, c’est que les hommes actuellement au pouvoir ne cessent de s’acharner, depuis de longues années, à expulser les étrangers sans papiers, tout en menaçant les « Justes » de 2007 qui se montreraient solidaires des nouveaux exclus, traités tels des criminels dans les centres de rétention administratifs. En attendant l’heure de l’expulsion.
Bien entendu, il ne peut être question de comparer les deux périodes. Pas d’amalgame, n’est-ce pas, car les étrangers expulsés – y compris les enfants scolarisés dans ce pays – ne prennent pas le train pour Auschwitz. C’est encore heureux! Peu importe qu’ils soient menacés de la pire répression lors du retour à la case départ. Il n’en reste pas moins que ces pratiques d’exclusion perdurent alors que nous sommes censés vivre en démocratie.
Fin du premier acte.
Le 22 janvier 2007, nous apprenions le décès de l’abbé Pierre. Immédiatement, c’est un interminable concert de louanges pour célébrer celui qui avait passé son existence à se préoccuper des sans-logis. Pourtant, les mêmes qui admettaient tranquillement que des dizaines de milliers de SDF puissent grelotter dans la rue feignent de découvrir l’ampleur de la misère humaine. Ceux-là mêmes qui expliquaient, il y a quelques semaines, que le campement des Enfants de Don Quichotte, le long du canal Saint-Martin, à Paris, n’était que de la poudre aux yeux, entonnent aujourd’hui l’hymne de la solidarité et de la charité bien tempérée. Tout en oubliant les expulsions violentes des squatters par la police.
Le décès de l’abbé Pierre tombe à point nommé pour permettre au pouvoir de se donner cette touche sociale qui lui fait tant défaut.
On fait pleurer le bon peuple sans lui laisser le temps de réfléchir. Le vieillard de 94 ans, à qui l’on promettait tout sans jamais donner de suite, est devenu un héros national. Certains même proposent de lui donner une sépulture au Panthéon – on y a bien inscrit les noms des « Justes » le 18 janvier. Alors.
Les élections approchant, il ne faut pas être à court de démagogie. Qu’y a-t-il de plus affligeant que ces déclarations de Nicolas Sarkozy sur ce bon abbé qui vient de disparaître, alors qu’il envoie ses flics détruire les campements de Roms dans la banlieue parisienne? Qu’y a-t-il de plus misérable que ces gesticulations de Jacques Chirac qui, dix ans après la campagne présidentielle de 1995, redécouvre la fracture sociale? Le 14 janvier 2007, devant le congrès de l’UMP, Nicolas Sarkozy s’écriait, dans un grand élan:
« La France, c’est celle des travailleurs, celle de Jaurès... »
À gerber!
Maurice Rajsfus
*** Et pour finir l'agenda du Monde libertaire :
Vendredi 2 février
Lyon 1er Projection de Brazzil de Terry Gilliam, à 20h30, en ouverture d’une exposition artistique sur le sécuritaire, à la Plume noire, 19, rue Pierre-Blanc, organisée par les groupes lyonnais de la CGA.
Bordeaux Projection du film de P. Carles et G. Minangoy Ni vieux ni traîtres en présence de Georges Minangoy, Jacques Garcin et Jean Halfen à 20h30, 5,50 euros, Cinéma Utopia, place Camille-Jullian.
Samedi 3 février
Paris 18e Maurice Rajsfus nous parle de ses Mémoires, à 15h30, à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.
Rouen Rencontre avec Jacques Lesage de La Haye, Histoire de la psychiatrie et de l’antipsychiatrie, autour de son livre La mort de l’asile, à 15 heures, à la librairie l’Insoumise, 128, rue Saint-Hilaire.
Lyon 7e Réunion d’information avec Hellyette Besse et projection de la vidéo Joëlle Aubron: mon parcours militant de l’autonomie à Action directe, à 15 heures, à La Gryffe, 5, rue Sébastien-Gryffe.
Bordeaux Débat féministe organisé par le collectif Ovaires et contre tout: Peut-on abolir le genre ? Quelle place pour la lutte féministe aujourd’hui ? Et quel féminisme ? À 16 heures: Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Périgueux (24) À partir de 16 heures, sur les ondes de radio 103 nous recevons Jacques Garcin, résistant anarchiste sous l’occupation de Franco. Vous pouvez suivre cette émission sur: www.radioperigueux103.org + à partir de 20h30, aux Thétards 3, rue Sully, le Collectif libertaire Marius Jacob et le groupe Emma Goldman de la Fédération anarchiste organisent une projection du film de Pierre Carles Ni vieux ni traîtres avec la présence de J. Garcin.
Vendredi 9 février
Bordeaux Concert organisé dans le cadre de la campagne nationale pour la libération des militants d’Action Directe avec: le Cri du peuple (Bx – chorale révolutionnaire), la K-bine + Pisko mc (Paris – rap conscient), Khalifrat (Bx – Hip hop), Cartouche (Paris – Punk, ex membres de Kochise, Cria Cuervos, Raymonde et les blancs becs), Dj Sublime, Intermèdes Slam, Jonathan II, à 21 heures 7 euros, 22, rue du Commerce.
Périgueux (24) À partir de 20h30 projection du film Juppé forcément, aux Thétards, 3, rue Sully, organisé par le collectif libertaire M. Jacob.
Samedi 10 février
Dijon (21) Venez découvrir l’affiche politique et la caricature de 1870 à 1914 avec Michel Dixmier qui présentera en vidéoprojection, avec un commentaire détaillé, un éventail d’affiches et de dessins caractéristiques de l’art social et révolutionnaire de la Belle Époque, à 18 heures, au local libertaire, 61, rue Jeannin.
Bordeaux Débat avec Jacques Lesage de La Haye, autour du thème de la question de l’enfermement et de la déviance en société libertaire. Jacques Lesage de La Haye a été condamné à 20 ans de réclusion en 1958 suite à des braquages. C’est en prison qu’il décide de reprendre ses études. Psychologue, psychanalyste reichien, il est aussi militant à la Fédération anarchiste et il a milité contre toutes les formes d’enfermement (luttes anti-carcérales, antipsychiatrique, etc.). Il participe à l’émission contre la prison de Radio Libertaire, « Ras les murs », à 17 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Dimanche 11 février
Bordeaux Projection de Lola, une femme allemande, de Fassbinder. 1957. La projection sera suivie d’un repas végétarien à prix libre, à 18 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Lundi 12 février
Bordeaux Apéro-tapas et présentation puis débat autour du livre «Du développement à la Pierre Tertrais. Soirée organisée par le Cercle Jean-Barrué (FA, 33) dans le cadre de la tournée de février 2007 organisée par l’Union départementale de Dordogne de la Fédération anarchiste, à 19 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Mardi 13 février
Ivry-sur-Seine (94) Le groupe libertaire d’Ivry (FA) vous invite à une réunion publique d’information et de solidarité avec la Commune d’Oaxaca et les révoltes sociales au Mexique. Avec la participation d’un camarade de retour du Mexique. À 20 heures au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Métro: Porte-d’Ivry. Dès 19h30, accueil, bar et petite restauration.
Mercredi 14 février
Paris 11e Débat autour de livre «Les Coulisses du commerce équitable», en présence de l’auteur Christian Jacquiau et de Michel Besson, fondateur de Andines et Minga. Projection du film 0,01 Visages du commerce équitable, réalisé par Sandra Blondel et Pascal Hennequin, à 19h45, au CICP, 21ter, rue Voltaire.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la FA Chaque jeudi en kiosque, 24 pages en couleurs d'actualités anarchistes pour deux euros
Le monde libertaire, 145 rue Amelot, 7501 Paris | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: .. Sam 10 Fév - 16:08 | |
| « L’argent ne représente qu’une nouvelle forme d’esclavage impersonnel à la place de l’ancien esclavage personnel.» Léon Tolstoï
*** Le sommaire : Fonction publique en lutte ? par G.Chambat, page 3 SimCity rue d’Enghien, par M. Lhourson, page 5 L’autruche, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Nouvelles des fronts, par Hugues, page 7 Avec le Medef tout est possible, par P. Schindler, page 8 SDF, sois malade et tais-toi, par J. Monjot, page 9 Les urnes ou la rue, par S. Mahé, page 10 Pénurie de professionnels de santé dans le monde, par L. N. page 12 Comprendre pour combattre, par N. Potkine, page 14 Circulez, par Nath et Gaël, page 15 Réponse abstentionniste, par Daniel, page 17 Daratt, par H. Hurst, page 18 Non, par J. Lesage de la Haye, page 19 Lectures libres, par S. Chemin, page 20 Affaire Granado et Delgado, par D. Pinós, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** Éditorial
LE MOIS DERNIER a été l’occasion d’entendre la voix du Medef. Pour celui-ci, « l’entreprise c’est la vie ». Tout un programme, surtout au vu des licenciements qui continuent, du nombre d’accidents de travail et du taux de suicides sur les lieux de travail ou pour raisons professionnelles. L’entreprise c’est la vie, admettons, mais quelle vie ! Travailler toute la journée, toute la semaine, toute l’année…
Travailler, est-ce cela la vie ? Ne serait-ce pas ce que nous devrions faire par obligation pour nous permettre une certaine qualité de vie ? Le rôle du travail est inversé dans la société capitaliste. Nous passons notre vie à travailler pour que la vie de ceux qui nous font travailler soit meilleure. Ce qui est à remettre en cause, c’est la place du travail dans notre vie. Non un but en soi, mais un moyen pour subvenir à nos besoins.
Parisot propose un retour au quarante huit heures, pourquoi pas ! Si c’est quarante huit heures par mois, la question ne se pose pas. Mais elle s’empresse d’ajouter par semaine! Et là, ça pose un problème. Déjà que l’on passe notre temps au travail, cela supprimerait le peu de temps libre qu’il nous reste.
C’est comme pour le dimanche. Les consommateurs sont ravis, les patrons aussi. Mais iraient-ils travailler, eux, ce jour-là ?
Parisot voit dans la durée, et après la semaine de travail, elle s’attaque à l’âge du départ à la retraite ! En effet, selon les patrons, ils ont mieux à faire de leur argent, pour s’octroyer un juteux salaire par exemple, que de payer des gens qui ne font plus rien! Ils préféreraient que les salariés puissent, à partir d’un certain âge, choisir ou non de partir à la retraite ou de continuer à travailler. Choisir ? Tu parles ! Évidemment, ceux qui pourront partir avec une retraite confortable le feront, mais ceux qui n’auront qu’une retraite misérable n’auront guère le choix ! L’entreprise c’est la vie. À la vie, à la mort !
Les patrons, eux, ne veulent guère avoir un salarié à vie et préfèrent un nouveau contrat indéterminé qui permettrait de licencier plus facilement ! En effet, les patrons veulent embaucher. Le problème est qu’ils veulent pouvoir virer aussi ! Tous ceux qui n’acceptent pas de se tuer à la tâche, tous ceux qui n’acceptent pas de se faire dicter leur vie par les patrons qui imposent leurs journées de congés, leurs horaires, etc. Au moindre signe de fatigue ou de grogne, c’est « à la porte ! ».
Le travail, il faut l’aimer, avoir le « goût de l’effort » ou crever.
*** Et en prime un article :
Fonction publique en lutte ?
LE 8 FÉVRIER, les fédérations de la fonction publique appelleront à une journée de grève et de manifestations. Le mot « d'ordre » (puisqu'il paraît qu'il en faut un !) sera la défense du pouvoir d'achat des fonctionnaires, en réponse à la ridicule revalorisation accordée il y a quelques semaines par le gouvernement.
Un petit tour et puis s’en va…
Côté revendications, comme à l’accoutumée, se grefferont à cette exigence consensuelle doléances spécifiques à chaque secteur et expression d’un ras-le-bol général…
Et, sous la façade d’unité syndicale, les uns et les autres tenteront de se distinguer pour bénéficier d’une bonne exposition au 20 heures.
Une journée comme on en a l’habitude, une démonstration de force, ou de farce, suivant le point de vue adopté.
Côté moyens d’action, ce sera donc une journée de retenue sur la feuille de paye, le cortège derrière la sono et sous les ballons et la balade en car… La CGT alignera ses bataillons de communaux pour faire nombre. La CFDT fera, comme d’habitude, dans l’innovation, son secrétaire François Chérèque s’étant félicité à la radio du « pragmatisme » de sa fédération de cheminots, appelant à la manif mais… pas à la grève! Modernité, quand tu nous tiens…
Y être ou ne pas y être ?
Y aller ou pas? Être ou ne pas être… de la « fête »? La même question se repose à chaque fois. Bien sûr, le syndicalisme que nous défendons, syndicalisme de lutte, porteur d’un autre projet de société, n’a qu’un très lointain rapport avec ce qui va se jouer ce 8 février… Ni action directe, ni grève insurrectionnelle… La révolution n’est pas à l’ordre du jour!
Alors ? Devrons-nous bouder dans notre coin, au milieu de ceux et celles qui ne feront même pas l’effort de rester chez eux ce jour-là ? Ce « boycott » de la messe syndicale aura-t-il une quelconque valeur, quand bien même les raisons de refuser de participer à cette mascarade ne manquent pas ? Quelle position adopter ? Comme disait Prévert :
« Dis donc, camarade Soleil, tu ne trouves pas que c´est plutôt con de donner une journée pareille à un patron ? »
Nos tripes, notre conscience… nous dictent d’aller rejoindre ceux et celles qui seront descendus dans la rue, malgré tout. Mais n’y a-t-il comme alternative que se défiler ou défiler?
Pour nous, une telle mobilisation n’a bien entendu de sens que si elle s’inscrit dans une dynamique de lutte. Sans autre perspective que la reprise après un petit tour en ville, elle ne suscitera aucun espoir chez les exploité(e)s…
Faisons le pari qu’il y a toujours quelque chose à jouer. Cette grève peut être l’occasion d’entamer le débat avec nos collègues pour secouer un peu la léthargie électorale et leur sortir la tête des sondages.
À quelques mois de l’élection présidentielle, cette grève mérite un effort d’analyse. À l’automne dernier, à l’appel des fédérations de l’éducation, une mobilisation similaire avait été un fiasco. Les « leaders » syndicaux avaient alors déclaré : « Dans la période actuelle, les salariés ne croient pas en la lutte sociale, ils préfèrent attendre de déposer leur bulletin, les élections leur semblant un outil plus efficace…
» Les rangs clairsemés leur avaient donné raison… jusqu’à ce qu’un vent de révolte souffle sur ce secteur de l’éducation (grâce à l’aide inattendue d’un ministre des plus arrogants…) et que deux grèves se décident à l’appel d’une assemblée générale du 93, indépendante des syndicats et parvenant à déborder le cadre de la seule mobilisation départementale.
Classes en lutte ?
C’est en effet le dynamisme et la détermination des cortèges de l’éducation qu’il faudra observer le 8 février. Depuis 1995 le monde de l’école est resté en ébullition, pas une année sans qu’un secteur (les non-titulaires, les lycées professionnels), un département (le 93, l’Hérault…) ou l’ensemble de ces acteurs (contre Allègre à deux reprises ou encore en 2003) ne se soulève et pose petit à petit les bases d’un mouvement autonome et coordonné (à travers les fameuses assemblées générales de bahut, de ville, de département ou même nationales comme en 2003).
Personnels des écoles, des collèges et lycées participeront massivement à cette journée du 8 février. C’est quasiment acquis. Mais pour les établissements les plus en pointe, hors de question de s’arrêter là. Suite à la grève du 18 décembre dernier contre la remise en cause du statut des professeurs du secondaire (augmentation du temps de travail et redéfinition des garanties et des missions des enseignants), la colère monte. Pour la première fois, la totalité des syndicats s’étaient rencontrés et avaient lancé un appel à la grève. Même le très réactionnaire Calcina considérait la grève reconductible comme inévitable. Le soufflé est retombé du côté des bureaucrates mais pas de la base. Un, puis deux, puis trois établissements… ont adopté le principe d’une grève reconductible à partir du 25 janvier. Appel relayé par l’AG du 93, soutenue par les syndicats départementaux (SNES, CGT, SUD et CNT) puis rejointe par une autre AG dans le 94. Sud et la CNT ont fait un appel commun à la grève reconductible. La nouvelle journée de grève « autonome » du 30 janvier s’est achevée par une nouvelle AG régionale s’appuyant sur la journée du 8 février pour consolider la mobilisation, installer le mouvement dans la durée et élargir géographiquement la lutte (en Guyane des établissements se sont mis en grève, en province des mouvements se dessinent).
Comme en 2003, la mobilisation dans l’éducation, peu efficace économiquement mais très visible socialement (des millions d’élèves concernés, sans parler de leur famille…), peut être un levier fort. À condition de tirer les enseignements du conflit sur les retraites et la décentralisation (manque de confiance dans l’autonomie du mouvement face aux directions syndicales, crainte d’utiliser tous les moyens d’action y compris la grève le jour des examens, suivisme et manque d’inventivité dans les modalités de lutte…).
Voter utile, c’est voter la grève !
Le 8 février, pour beaucoup, l’idée de peser sur la campagne sera mise en avant. Les directions syndicales se feront le relais de cette illusion, jouant les gros bras, parlant de coup de semonce, d’avertissement… Mais qui sait, en faisant prendre l’air aux drapeaux et aux banderoles, d’autres espoirs se lèveront peut-être.
L’idée que rien dans cette campagne ne laisse envisager un avenir meilleur fait son chemin. Le récent sondage publié par Libération sur les intentions de vote des enseignants est révélateur.
Renvoyant dos à dos les candidats, ces appuis traditionnels du PS sont justement ceux qui commencent à bouger.
Des revendications s’élaborent: refus de la précarité, défense d’une éducation égalitaire, augmentation des salaires, réduction du temps de travail… Exigences simples, que personne ne reprend à son compte et qui donc ne peuvent être portées que par les personnels eux mêmes.
Et cette méfiance envers les politiques se double d’une égale suspicion vis-à-vis de syndicats traditionnels qui n’ont peut-être pas senti que le vent pourrait tourner. Scrutant les paroles des candidats, inquiets du sort qui leur sera réservé, ils semblent incapables de dégager des espaces de contestation… à moins que le gros de leurs militants ne soit occupé ailleurs…
Cent et un ans après le congrès d’Amiens et sa fameuse charte, le mouvement syndical est bien en peine de réinventer une nouvelle voie émancipatrice pour les exploité(e)s.
Englué dans le principe de représentation et de délégation, il y a peu à attendre de ce rouage, à moins que les petites gouttes d’huile que nous sommes ne se transforment en grain de sable…
Grégoire Chambat enseignant en collège CNT éducation 78
*** L’agenda du Monde libertaire :
Vendredi 9 février
Bordeaux
Concert organisé dans le cadre de la campagne nationale pour la libération des militants d’Action Directe avec : le cri du peuple (Bx – chorale révolutionnaire), la K-bine + Pisko mc (Paris - rap conscient), Khalifrat (Bx - Hip hop), Cartouche (Paris - Punk, ex-membres de Kochise, Cría Cuervos, Raymonde et les blancs becs), Dj Sublime, Intermèdes Slam, Jonathan II, à 21 heures, 7 euros, 22, rue du Commerce.
Périgueux (24)
À partir de 20 h30 projection du film « Juppé forcément », aux Thétards, 3, rue Sully, organisé par le collectif libertaire M. Jacob.
Samedi 10 février
Dijon (21)
Venez découvrir l’affiche politique et la caricature de 1870 à 1914 avec Michel Dixmier qui présentera en vidéo-projection, avec un commentaire détaillé, un éventail d’affiches et de dessins caractéristiques de l’art social et révolutionnaire de la Belle Époque, à 18 heures, au local libertaire, 61, rue Jeannin.
Bordeaux
Débat avec Jacques Lesage de la Haye autour du thème de la question de l’enfermement et de la déviance en société libertaire. Jacques Lesage de la Haye a été condamné à vingt ans de réclusion en 1958 suite à des braquages. C’est en prison qu’il décide de reprendre ses études. Psychologue, psychanalyste reichien, il est aussi militant anarchiste et il a milité contre toutes les formes d’enfermement (luttes anticarcérale, l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Saint-Lupicin (39)
Concert Anarchy in Jura, avec Sundance Kids (surf) + René Binamé (punk) + DJ Vide la Salle, « at the Moon », à 20 h 30. Infoline : groupelucio@no-log.org
Dimanche 11 février
Bordeaux
Projection de « Lola, une femme allemande », de Fassbinder, 1957. La projection sera suivie d’un repas végetarien à prix libre, à 18 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Marseille 1er
« Anar 4 heures » : goûter à prix libre et projection du film « Avec le sang des autres », de Bruno Muel, proposé par le groupe anarchiste de Marseille à 16 heures, à Mille Babords, 61, rue Consolat.
Paris 20e
Présentation de la Campagne pour la libération des prisonniers d’Action directe, infos, table de presse. Projection du film de Pierre Carles « Ni vieux, ni traitres » (1 h 30) à 17 heures, au Saint-Sauveur, 11, rue des Pannoyaux. Métro : Ménilmontant.
Lundi 12 février
Bordeaux
Apéro-tapas et présentation puis débat autour du livre « Du développement à la décroissance » de et avec Jean-Pierre Tertrais. Soirée organisée par le Cercle Jean-Barrué (FA, 33) dans le cadre de la tournée de février 2007 organisée par l’union départementale de Dordogne de la Fédération anarchiste, à 19 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Mardi 13 février
Ivry-sur-Seine (94)
Le groupe libertaire d’Ivry (FA) vous invite à une réunion publique d’information et de solidarité avec la Commune de Oaxaca et les révoltes sociales au Mexique. Avec la participation d’un camarade de retour du Mexique. À 20 heures au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Métro : Ported’Ivry. Dès 19 h 30, accueil, bar et petite restauration.
Mercredi 14 février
Paris 11e
Débat autour de livre « Les Coulisses du commerce équitable », en présence de l’auteur Christian Jacquiau et de Michel Besson, fondateur de Andines et Minga. Projection du film « 0,01, Visages du commerce équitable », réalisé par Sandra Blondel et Pascal Hennequin, à 19 h 45, au CICP, 21ter, rue Voltaire.
Sarlat (24)
Débat autour de la décroissance avec Jean-Pierre Tertrais, à la salle Pierre-Denoix, centre culturel, avec le Drapeau Noir Périgord.
Jeudi 15 février
Merlieux (02)
Rencontre avec un écrivain de polars que nous apprécions beaucoup, Patrick Pécherot, auteur de « Belleville-Barcelone » (2003), « Boulevard des Branques » (2005), de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax : 03 23 80 17 09.
Périgueux (24)
Débat autour de la décroissance avec Jean-Pierre Tertrais, à la salle Jean-Grasset, NTP, avec le groupe Emma-Goldman de la FA
Vendredi 16 février
Saint-Claude (39)
Vidéo-débat : « Ni vieux ni traîtres », film de Pierre Carles pour la libération des prisonniers d’Action directe, au Coffre-Fort, rue de Bonneville, à 20 h 30, groupelucio(a)nolog.org
Monde libertaire n° 1464 du 8 au 14 février 2007 Hebdomadaire de la Fédération anarchiste adhérente de l’Internationale des fédérations anarchistes | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Sam 17 Fév - 15:00 | |
| « Ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités, sont ceux qui croient à la réalité de leurs désirs.» Slogan de mai 1968
*** Éditorial
Le monde du travail va mal, cela se voit tous les jours. Le 8 février, les fonctionnaires ont manifesté leur ras-le-bol face à la perte de leur pouvoir d’achat, à la précarisation de leurs emplois et à la dégradation de leurs conditions de travail. Mais les fonctionnaires ne sont pas les seuls concernés, l’Etat-patron n’est pas le seul à rogner sa masse salariale, cela est une tendance générale. Pour pouvoir améliorer leurs résultats, les dirigeants libéraux n’hésitent pas à sacrifier leurs employés, à leur faire supporter leurs erreurs de gestion et les fluctuations de la Bourse. Il n’est pas de semaine sans que nous apprenions des « plans sociaux » ou autres attaques contre les salariés.
Airbus, à la suite des luttes de succession et des jeux de chaises musicales à la tête du groupe EADS ayant entraîné des erreurs de gestion, a vu son action malmenée à la Bourse l’année dernière, résultat : ce sont des milliers d’emplois qui vont disparaître chez l’avionneur et surtout chez ses sous-traitants. Alcatel et Lucent, après leur mariage, vont eux aussi, au terme de leur lune de miel, préparer les milliers de lettres de licenciement qui redonneront de la vigueur à leur cote sur le marché.
Dans beaucoup d’entreprises les salaires restent bloqués, quand on ne demande pas aux salariés de travailler plus pour le même salaire. Face à cela, les salariés restent pratiquement sans défense. Les syndicats actuels, qui pour la plupart se sont convertis à la cogestion, gérant les tensions sociales afin qu’elles n’affectent pas l’exploitation des ressources humaines, ont oublié depuis longtemps ce qui motivait les fondateurs de leur mouvement, l’abolition du salariat et la révolution sociale. Même les bonimenteurs candidats à la chefferie de l’Etat ne se donnent plus la peine de dépeindre une société plus juste pour les travailleurs. Si tous se proposent d’améliorer le sort de ceux qui s’échinent à faire tourner l’économie au prix de leurs efforts et de leur santé, aucun ne remet en question l’exploitation de l’homme par l’homme que constitue le salariat. Travailler plus pour gagner plus, tel est le leitmotiv que les idéologues nous martèlent. Déjà on voit de plus en plus de travailleurs obligés de cumuler plusieurs emplois pour pouvoir boucler leur budget à la fin du mois. Nous ne progressons pas vers une société meilleure et plus juste, mais vers un monde où règne la loi du plus riche.
*** Sommaire du Monde libertaire # 1465
Ne souriez pas, vous êtes fichés, par M. Rajsfus, page 3 Abolition de la peine de mort, par J. Lesage de La Haye, page 5 L’autruche, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Voter pour rien, par F. Roux, page 7 Pouget : rien n’a changé, par T. Feixa, page 9 Du travail à se flinguer, par Tsi-na-pah, page 11 Il n’est pas de sauveur suprême, par les relations extérieures, page 14 Total se restructure, par J.-P. Levaray, page 15 Vers une Afrique de la non-violence, par Kä Mana et Jean-Blaise Kenmogne, page 16 De l’importance de bien dormir, par Fred, page 18 Confusion cinématographique, par Mato-Topé, page 19 Surveillance totale, par N. Potkine, page 20 Grand prix « Ni dieu ni maître », par J.-M. Raynaud, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** Et l'agenda du Monde libertaire :
Jeudi 15 février Merlieux (02) Rencontre avec un écrivain de polar que nous apprécions beaucoup, Patrick Pécherot, auteur de Belleville-Barcelone (2003), Boulevard des Branques (2005), de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./Fax: 0323801709.
Périgueux (24) Débat autour de la décroissance avec Jean-Pierre Tertrais, à la salle Jean-Grasset, NTP avec le groupe Emma-Goldmande la FA.
Auray (56) Le groupe libertaire de Lorient- Vannes (Fédération anarchiste) organise, à 20h30, la projection vidéo de Land and Freedom de Ken Loach (césar du meilleur film étranger 1996) à la salle L & M. du Penher, 16, rue Du Penher. Entrée libre. Le film sera suivi d’un débat: quel enseignement tirer des expériences autogestionnaires et de la solidarité internationale? Alors qu’aujourd’hui c’est toute l’Espagne qui s’interroge sur les années sombres qui ont suivi la défaite républicaine, peut-on aussi questionner le rôle des gouvernements des démocraties voisines? Etc.
Bourdeilles (24) Débat autour de la décroissance organisé par l'UR Dordogne de la FA avec Jean-Pierre Tertrais, à la salle des fêtes avec le soutien du Tri-Cycle Enchanté.
Amiens Dans le cadre de la création du groupe d’Amiens de la Fédération anarchiste, nous proposons aux libertaires de l’agglomération deux rendezvous, les vendredi 16 et 23 février à partir de 18h30, au café Le Lucullus, rue de la République, afin de pouvoir échanger, discuter et commencer à parler des éventuels projets à mener ensemble.
Saint-Claude (39) Vidéo-débat: Ni vieux ni traîtres, film de Pierre Carles pour la libération des prisonniers d’Action directe, au Coffre-Fort, rue de Boneville à 20 h 30. groupelucio@nolog.org. juralibertaire.overblog.com.
Paris 20e Présentation de la campagne pour la libération des prisonniers d’Action directe, infos, table de presse. Concert hip-hop avec Scherzo, 3K2N et Eme2k Maska à 19 heures, au « 96 », 96, boulevard de Charonne. Métro: Avron. Caisse de soutien prix libre.
Samedi 17 février
Bordeaux Rencontre-débat autour du livre Grain de sable sous le capot: Résistance & contre-culture ouvrière: les chaînes de montage de Peugeot (1972-2003) en présence de Michel Pialoux et Marcel Durand, à 16 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Besançon (25) Apéro poésie avec M. Pottard, autour de son dernier livre, à partir de 18 heures à la Librairie L’Autodidacte, 5, rue Marulaz.
Dimanche 18 février
Paris 11e Soirée de solidarité avec les inculpés d’actions contre les anti-IVG, avec Grrzzz (électropunk) et Viande Pétrole (dark punk). À partir de 17 heures, au CICP, 21 ter, rue Voltaire. 5 euros.
Lundi 19 février
Marseille 1er « Action directe 20 ans de prison » à l’occasion de ce triste anniversaire et pour la libération des militants deux soirées projections-débats au Daki Ling, 45, rue d’Aubagne. À 20h30 projection du film « le marathonien de l’espoir » suivi à 22h30 débat avec Charlie Bauer et Heliette Besse.
Mardi 20 février
Marseille 1er projection à 20h30 de /Ni vieux ni traitres/ de Pierre Carles suivi à 22 heures d’un débat avec Pierre Carles (sous réserve) et les principaux protagonistes du film. Table de presse. Libre participation (solidarité). Au Daki Ling, 45, rue d’Aubagne.
Besançon (25) Apéro-concert avec le groupe Jamra qui vient présenter et signer son dernier album, à partir de 21 heures, à la librairie L’Autodidacte, 5, rue Marulaz.
Paris 11e Projection-débat de /Madegee, après coups/ en présence de la réalisatrice et avec l’intervention possible d’une représentante d’association d’aide aux femmes victimes de violences conjugales à La Passerelle, 3, rue Saint-Hubert. Métro Rue Saint-Maur (Ligne 3). Tél.: 0143570482
Vendredi 23 février
Bordeaux Rencontre avec des paysans d’Atenco (Mexique), à 21 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Amiens Dans le cadre de la création du groupe d’Amiens de la Fédération anarchiste, nous proposons aux libertaires de l’agglomération deux rendezvous, les vendredi 16 et 23 février à partir de 18h30, au café Le Lucullus, rue de la République, afin de pouvoir échanger, discuter et commencer à parler des éventuels projets à mener ensemble.
A Paris, tous les vendredi :
Rendez-vous tous les vendredis de 18 heures à 20 heures en grand nombre devant le magasin Virgin (filiale du groupe Lagardère), 5, boulevard Montmartre, métro Grands-Boulevards, pour exiger à grand bruit la réintégration d’Amandine licenciée illégalement le 19 décembre 2006 pour cause d’activité syndicale!
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Lun 26 Fév - 19:17 | |
| *** Le sommaire : Erika, procès d'un trust, par J-P. Levaray, page 3 Sud-Ouest fait des amalgames douteux, par J.-M. Raynaud, page 4 Réunion électorale, par Libertad, page 5 Brèves de combat, page 6 Papon est mort, par J.-J. Gandini, page 7 Ni dieu - ni maire-directeur à l’école, par V. Benito, page 8 Le cercle vicieux de la démocratie, par R. Constant, page 9 Les bébés en sursis, par P. Schindler, page 10 De la fiscalité, par J. Langlois, page 11 L’enfant-poubelle, par G. Molinier, page 15 Guinée en lutte, par J.-P. Germain, page 16 Sénégal : les masques sont tombés, par D. Brubonde, page 17 La peste monothéiste, page 19 Le club du livre libertaire, page 20 Disparitions, par le CIRA de Marseille, page 21 Jean-Pierre Bourgeois, dit Clément, par Jean-Louis, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** L'éditorial :
Le monde va mal, c’est pas nouveau. Quand dans les pays riches on se maintient, c’est ceux d’en bas qui ramassent les pots cassés. Le banquet d’adieu qui a eu lieu entre les divers partenaires de « Françafric » est là pour en témoigner. Envoyez-nous les matières premières pour les affiner et faire courir les profits.
Accessoirement on formera vos élites pour que la machine fonctionne, et vogue la galère aux profits !
C’est peut-être un peu court mais faut-il vraiment en rajouter? Même au susnommé sommet de Cannes ont été évoquées les crises d’Afrique centrale et de Guinée. On en cause mais les vraies solutions sont-elles vraiment évoquées ? Des systèmes politiques sous tutelle, des libertés syndicales niées et les droits de l’être humain aux oubliettes.
Dans notre belle terre de France, rien ne se passe comme il faudrait non plus, de l’Amoco Cadis à l’Erika les profiteurs de seconde zone mettent leurs dividendes avant la protection de la nature. Faut-il attendre des années aux prud’hommes pour obtenir le juste dédommagement d’une mise à la porte alors que l’entreprise engrange profits et dividendes pour enfin voir le bout du tunnel ou mourir à petit feu entre alcool et déprime ou mettre le feu à une ANPE dans un moment de nihilisme?
Dans les années 1970, Léo Ferré chantait « Le beau syndicat qui reste à la maison » (Paris, je ne t’aime plus), en ce moment c’est pas mieux, voire pis encore? Ils, les différentes boutiques dites syndicales, ne savent plus s’il faut la jouer revendicatif ou en attente de compromissions.
Devinez qui va l’emporter?...
Le Congrès américain a beau se rebiffer contre Bush, désavouant le président cela va-t-il vraiment infléchir la politique américaine ?
Peut-être diminuer l’enveloppe pour la guerre en Afghanistan et en Irak, mais freiner le rôle des États-Unis dans la gendarmerie planétaire…
Pendant ce temps-là, sur la Croisette, le sommet Afrique-France qui a réuni 49 pays africains s’est borné à des déclarations d’intention. Molle indignation sur la tragédie du Darfour, refus du Soudan d’accorder des visas à une mission de l’ONU sur les droits de l’homme…
Une seule « note optimiste »: la « matraque d’or » décernée au président du Togo, le prix de la « meilleure société d’exploitation » à la compagnie pétrolière Total-Pina et la palme d’or décernée au président Chirac « l’ami des dictateurs et pas de l’Afrique ».
*** L'agenda du Monde libertaire :
Vendredi 23 février
Bordeaux Rencontre avec des paysans d’Atenco (Mexique), à 21 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Amiens Dans le cadre de la création du groupe d’Amiens de la Fédération anarchiste, nous proposons aux libertaires de l’agglomération deux rendez-vous, les vendredis 16 et 23 février à partir de 18h30, au café Le Lucullus, rue de la République, afin de pouvoir échanger, discuter et commencer à parler des éventuels projets à mener ensemble.
Paris 20e « Décroissance et partage des richesse, la double révolution. » Débat animé par Alex de l’émission les Mangeux de terre sur Radio libertaire avec Wally du groupe Louise-Michel à 20 heures, au bar le Lieu-Dit, 6, rue Sorbier. M° Ménilmontant ou Gambetta.
Saint-Denis (93) Rencontre-débat avec Maurice Rajsfus, historien et Jean-Jacques Reboux, écrivain, sur le thème: « Tous suspects, tous dangereux ». Maurice Rajsfus nous parlera de « la police d’hier et d’aujourd’hui » et plus particulièrement de l’état actuel du fichage en France à travers les multiples fichiers existants. Jean-Jacques Reboux reviendra sur l’interpellation policière dont il fut l’objet le 24 juillet 2006 à Paris. À 19h30 à la Bourse du Travail, 9, rue Genin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Organisée par la Société de défense des laïques et le groupe Henry-Poulaille de la Fédération anarchiste.
Chalon-sur-Saône (71) Conférence-débat sur le thème: « En finir avec le nucléaire! », organisée par le groupe libertaire de Saône-et-Loire et le groupe la Vache noire de la Fédération anarchiste, en association avec le Réseau sortir du nucléaire, à 20 heures, salle 21, rempart Saint-Vincent. Entrée libre, table de presse.
Caen (14) Rencontre-débat sur la décroissance avec Jean-Pierre Tertrais, auteur du livre Du développement à la Décroissance, à 20h30 au squat la Mauvaise Herbe, 7, rue de La Masse (près du CHR).
Samedi 24 février
Bordeaux Concert avec Hapi Wuiz (rock bruitiste, Bordeaux), Kid Blunt (hardcore mélodique intense, Irelande) et Chad Unpoe (hiphop, Toulouse) organisé par les Potagers natures, à 19 heures: à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet. 4 euros.
Paris 20e Concert de Fred Alpi à la Maroquenie, à 20h30, 23, rue Boyer, pour la sortie de son nouvel album Se reposer ou être libre. Prix libre.
Dimanche 25 février
Bordeaux Projection de l’Allemagne en automne, documentaire allemand de 1978. La projection sera suivie d’un repas végétarien à prix libre, à 18 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet.
Mercredi 28 février
Compiègne Le groupe de la Fédération anarchiste de Compiègne a désormais son émission quotidienne tous les mercredi de 17 heures à 18 heures qui se prénomme « Toutes peines méritent sa grève » sur les ondes de radio Graf’hit 94.9 (Radio membre de la ferarock) écoutable sur Internet.
Vendredi 2 mars
Lorient (56) Le groupe libertaire Francisco-Ferrer (Fédération anarchiste de Lorient) organise, à 20h30, la projection de Land and freedom de Ken Loach (césar du meilleur film étranger 1996) à la maison des associations, cité Allende, 12, rue Colbert. Entrée libre. Le film sera suivi d’un débat: Quel enseignement tirer des expériences autogestionnaires et de la solidarité internationale? Alors qu’aujourd’hui, c’est toute l’Espagne qui s’interroge sur les années sombres qui ont suivi la défaite républicaine, peut-on aussi questionner le rôle des gouvernements des démocraties voisines? Etc.…
Samedi 3 mars
Paris 18e Rencontre-débat avec Thierry Maricourt qui nous parle de son dernier ouvrage Alacatel-Illkirch, entreprise high-tech et restructurations à 15h30, à la bibliothèque La Rue, au 10, rue Robert-Planquette.
Chalon-sur-Saône (71) Réunion publique sur l’antiélectoralisme, à 20 heures, salle du Cloître, rue du Cloître, organisée par le groupe libertaire de Saône-et-Loire et le groupe la Vache noire de la Fédération anarchiste. Entrée libre, table de presse.
Vendredi 9 mars
Bordeaux Concert avec Easpa Measa (anarcho-punk, Irlande), organisé par Mankind à 19 heures, à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet. 5 euros.
*** Maurice Papon De l’ignominie ordinaire au service de l’État
6 MAI 1981: Le Canard enchaîné publie des documents signés de la main de Maurice Papon prouvant sa responsabilité, en tant que Secrétaire général de la préfecture de la Gironde, dans la déportation de 1690 Juifs de Bordeaux à Drancy, destination finale Auschwitz, sous l’Occupation entre 1942 et 1944. Il est alors ministre du Budget dans le gouvernement de Raymond Barre (avec pour directeur de cabinet Jean-Louis Debré) après une carrière ininterrompue de près d’un demi-siècle dans l’appareil d’État sous l’égide successive des radicaux-socialistes, du Front populaire, du régime de Vichy, de la Libération gaulliste, des socialistes, du Front républicain, du gaullisme à nouveau (où en tant que préfet de police de Paris, il commettra son second crime d’État avec le massacre de centaines d’Algériens le soir du 17 octobre 1961 et dans les jours qui suivirent, crime toujours impuni) avant de se rallier en 1974 à Giscard d’Estaing sous la houlette de Jacques Chirac.
Inculpé le 19 janvier 1983 de « crime contre l’humanité », il se présente libre, au bout de quinze ans d’instruction (véritable parcours d’obstacles pour les parties civiles sans l’opiniâtreté desquelles le procès n’aurait jamais eu lieu), devant la cour d’assises de Bordeaux qui le condamne le 2 avril 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour « complicité de crime contre l’humanité ». Il faudra attendre le 22 octobre 1999 pour qu’il soit incarcéré, après une fuite rocambolesque en Suisse, et il sera remis en liberté moins de trois ans plus tard, le 18 septembre 2002, grâce à l’application de la loi Kouchner car « le pronostic vital était engagé », mais il lui survivra plus de quatre ans puisqu’il meurt ce 17 février 2007 à l’âge de 96 ans!
Maurice Papon ne regrettait rien: « Si c’était à refaire, je le referais! » s’est-il écrié à la fin de son procès, car il ne faisait que son métier: son métier de fonctionnaire zélé, rouage administratif au service de l’État qui établit les listes de Juifs selon la législation en vigueur comme il le ferait pour n’importe quel « produit » figurant dans sa nomenclature de bureaucrate. C’est en cela que son histoire est exemplaire: il est le symbole de cinquante années d’histoire des mentalités françaises, de ces mensonges, oublis et autres arrangements biseautés pour éviter l’image que nous renvoie le miroir, celle du crime d’indifférence. Ne sommes-nous pas tous capables un jour, nous individus ordinaires comme Papon, d’obéir à l’inacceptable?
Car c’est là que le bât blesse. Le crime contre l’humanité, ce n’est pas Auschwitz, c’est une chaîne qui commence avec l’exclusion de la vie civile et professionnelle et le fichage, se poursuit avec les arrestations et les séquestrations, qui vont déboucher sur la déportation et finir par le gazage. La division des tâches et des responsabilités étant poussée à l’infini, chacun peut feindre d’ignorer dans cette chaîne le rôle du maillon qui le précède et de celui qu’il précède. Papon a accompli son devoir de technicien, de spécialiste; il fournit les moyens, la fin ne le regarde pas: au nom des ordres reçus, il ignore l’inhumanité des actes commis. Pour lui « démissionner aurait été déserter! » NON: face à un régime d’exclusion obéir c’est soutenir, et démissionner c’est résister. Tout individu doit conserver sa capacité de choix de dire non car n’oublions jamais, comme le disait déjà Étienne de La Boétie en 1548, que « le pouvoir ne s’impose que du seul consentement de ceux sur lesquels il s’exerce ».
17 février 2007, Jean-Jacques Gandini
auteur de le Procès Papon, Éd. Librio, 2 euros
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes
chaque jeudi dans vos kiosques, 24 pages en couleurs d'actualité vue par les anarchistes | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Dim 8 Avr - 15:59 | |
| « Il n’est d’État, que policier.» Moâ
*** Le sommaire du Monde libertaire # 1472 du 5 au 11 avril 2007 Censure : Mais ou est Charlie ?, par J-P. Levaray, page 3 Marseille et son port, la grève, par Thierry, page 4 Banalité d’un contrôle ?, par le RATP, page 5 L’autruche et le contrôleur des Lilas, par F. Ladrisse, page 5 Résister ensemble, par V. Benito, page 6 Nouvelles des fronts, par Hugues, page 7 Le bétail électoral, par Libertad, page 8 Science-fiction et politique, par L. Janover, page 9 La révolte des pauvres, par Casquette, page 11 Brèves de combat, page 12 La fracture sanitaire, dossier, page 13 Des toubibs à Radio libertaire, Chroniques syndicales, page 14 Ni bonnes, ni nonnes, ni connes, par LN, page 17 Du nid de coucou, par Yolaine, page 18 Retour au passé et psychiatrie, par Y. Guignat, page 19 Bien penser à travers le drapeau…, par M. Rajsfus, page 20 Nucléaire et avenir de la planète, par C. Granier, page 22 Du côté de la misère sociale, par J. Lesage de La Haye, page 22 Éducation, …suite, par F. Sebastianoff, page 23 Les Tanneries de Dijon menacées, par le Collectif, page 25 Radio libertaire, demandez le programme, page 26 L’agenda, page 27 Dossier santé pages 13 à 19
*** L'éditorial
Laissons de côté pour une fois les pêcheurs de voix, Nicolas et Pimprenelle avec leurs appâts de francitudes et de participalisme, la gôche populaire et l’extrême droite populiste.
Sortons un peu de la caverne républicaine et de son hémicycle de la bourgeoisie pour aller voir ce qui se passe sur notre bonne vieille Terre. Aussi incroyable qu’il n’y paraît, elle continue de tourner !
Au Darfour, ces trois États désertiques de l’ouest du Soudan en crise depuis la grande famine du milieu des années quatre-vingt, les soudards à la solde du gouvernement soudanais continuent de massacrer, violer, dépecer les populations autochtones en toute impunité; dans l’indifférence quasi générale du reste de la planète.
L’existence des quelque six millions d’habitants de la « patrie des Fours » ne pèse pas lourd face au réserves stratégiques de pétrole que se disputent les Russes, les Chinois, les Américains et les Européens. On en parle dans les médias, oui, mais pas trop, juste pour dire que l’on aimerait bien faire quelque chose, agir radicalement, mais que malheureusement les méchants Chinois… alors on oublie. Elle tourne!
En Tchétchénie, après la régence suivant l’exécution de Akhmad Kadirov, son fils Ramzan Kadyrov ayant atteint l’âge légal de 30 ans est monté sur le trône. En bon vassal du tsar Poutine il va pouvoir reprendre la pacification où l’avait laisser son père.
Malheureusement pour lui il ne reste plus grand chose à détruire là bas, l’artillerie de l’ours du KGB a déjà pratiquement tout rasé… Elle tourne!
En Irak la démocratisation à l’américaine continue, avec son lot de communautarisme menant aux attentats sanglants dont la télé nous abreuvent tous les soirs. Tout à côté, en Afghanistan, les talibans fous de dieu font toujours régner la terreur. Elle tourne!
Au Mexique, le nouveau gouvernement du Chiapas favorise la recrudescence des groupes paramilitaires, renforçant la présence toujours plus forte de l’armée fédérale. À Oaxaca, après les révoltes d’octobre réprimées dans le sang par le psychopathe Ulises Ruiz Ortiz et son complice Felipe Calderon, 62 personnes restent aujourd’hui encore enfermées dans les glauques geôles mexicaines. Elle tourne!
Et cheu nous ? Ça tourne bien… pour les patrons! La classe ouvrière, désorganisée par des syndicats collaborateurs, se contente de journées d’actions de ci de là. Le marchand de sable électoral semble passé par là, marchand d’espoir et de duperies faisant croire aux votards que leur voix aura le dernier mot. Mais nous disons nous, que rien ne changera tant que tous les pauvres ne s’y mettront pas pour faire tourner la roue de la fortune en leur faveur.
Marseille, encore une fois, donne l’exemple, les dockers, solidaires, ont su gagner leur lutte!
*** Un article de jean-Pierre Levaray :
Censure : Mais ou est Charlie ?
AU MOMENT OÙ CHARLIE HEBDO est relaxé pour l’affaire concernant les caricatures d’islamistes et de Mahomet (ce qui est tant mieux), il est temps de revenir sur une autre affaire de censure qui n’a pas défrayé la presse.
Après la parution, en 2001, du livre « Vos papiers! Que faire face à la police? », une double plainte pour diffamation et injures était déposée par Daniel Vaillant, alors ministre de l’Intérieur (plainte relayée par les ministres Sarkozy, puis Villepin, puis encore Sarkozy).
Un premier procès eut lieu en 2005, suivi d’un procès en appel le 23 novembre 2006. Le jugement a été rendu le 18 janvier dernier. Le dessinateur Placid a été condamné à 500 euros d’amende, pour « injures publiques envers une administration publique, en l’occurrence la police nationale », pour avoir dessiné un policier, aux traits jugés porcins, en couverture de l’ouvrage.
L’auteur du texte, Clément Schouler, magistrat et membre du Syndicat de la magistrature, à 800 euros d’amende pour « diffamation publique envers une administration publique, en l’occurrence la police nationale », pour avoir écrit cette phrase dans l’introduction: « Les contrôles d’identité aux faciès, bien que prohibés par la loi, sont non seulement monnaie courante, mais se multiplient. »
Enfin, Michel Sitbon, l’éditeur, à 1000 euros d’amende pour complicité avec Placid, dans le délit d’injure, et complicité avec Clément Schouler dans le délit de diffamation.
Suite à cette condamnation, quasiment pas de réactions: un article dans le Canard Enchaîné, un autre dans Libé, ne parlant que de Clément Schouler et oubliant Placid et l’éditeur, ainsi que quelques entrefilets.
Dans Charlie-Hebdo, grand chantre de la liberté d’expression, rien ou si peu. On aurait pu s’attendre à un numéro spécial (reprenant même de vieux dessins de ses collaborateurs).
Rien. Ce procès représente pourtant bel et bien une triple atteinte à la liberté de création, à la liberté d’information et à la liberté d’édition.
Dans un pays comme la France subissant encore, quoi qu’on dise, la culture judéochrétienne, il est plus facile (et plus vendeur) de caricaturer des intégristes et des musulmans qui constituent une population minoritaire, plutôt que de s’attaquer à ses institutions.
Du coup, les réactions sont venues d’ailleurs. Un blog de soutien a été lancé (« tous cochons »); le journal CQFD y a consacré plusieurs pages; enfin un collectif d’éditeurs s’est créé (comprenant, entre autres : l’Association, Vertige Graphic, l’Esprit Frappeur, Nautilus, les Requins Marteaux, Thé-Roc…) dans le but de sortir un livre comprenant des dessins représentants des policiers caricaturés et animalisés ou pratiquant un contrôle au faciès. Ce livre se nommera « Tous Coupables ». Réalisé et imprimé dans les semaines à venir, il devrait « rendre chacun de nous prévenu du délit de diffamation pour qui évoque la banale réalité des contrôles au faciès, ou prévenu du délit d’injure pour qui dessine un policier trop stylisé », déclare le collectif.
A suivre donc…
Jean-Pierre Levaray
pour plus d’infos contacter the.troc@free.fr
*** L'agenda du Monde libertaire
Jeudi 5 avril
Merlieux (02) Rencontre avec Benoist Rey, auteur d’Égorgeurs, livre censuré en 1961, dénonçant les horreurs de la guerre d’Algérie, et des Trous de mémoire paru aux Éditions libertaires, de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax: 0323801709.
Paris 20e Des camarades de la Fédération anarchiste vous invitent à participer à une soirée débat en présence de Jean-Pierre Levaray, ouvrier de l’industrie chimique, auteur du livre Putain d’usine, militant syndicaliste et anarchiste. La soirée débutera à 19h30 par le film intitulé Putain d’usine réalisé par Rémy Ricordeau, à l’Espace Louise-Michel, 42 ter, rue des Cascades.
Vendredi 6 avril
Toulon « Agir au lieu d’élire! » Réunion – débat « la salle » à 20h30, rue H. Poincaré - quartier la rode + spectacle: ils ont voté et puis après… Meille chante Ferré, Brassens. Table de presse, buffet. Entrée libre. Organisé par le groupe Nada de la Fédération anarchiste.
Besançon (25) Conférence débat contre les prisons avec Charlie Bauer, et autour de son film, à 20h30 à la librairie L’Autodidacte 5, rue Marulaz.
Samedi 7 avril
Bordeaux Concert avec Dona Maldad (anarcho-punk, Venezuela) organisé par Mankind à 19 heures à l’Athénée libertaire, 7, rue du Muguet. 5 euros.
Paris 18e Rencontre-débat avec Jean-Hugues Oppel qui nous parle de son dernier polar, à 15h30, à la bibliothèque La Rue, au 10, rue Robert-Planquette.
Marseille 1er François Roux présentera son livre La Grande guerre inconnue: les poilus contre l’armée française. Les poilus ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour essayer de survivre: désertion, fuite, planque, reddition volontaire, automutilation, sabotage, refus d’attaquer, mutineries, assassinats d’officiers, fraternisation… 17 heures, 3, rue Saint-Dominique.
Dijon (21) Rencontre avec Charlie Bauer à l’espace autogéré des tanneries 15-17, boulevard de Chicago. 16 heures: projection du film Charlie Bauer, marathonien de l’espoir. 18 heures: causerie, échange et débat sur l’engagement politique, l’enfermement, l’univers carcéral, l’espoir, la liberté… Entrée libre
Vendredi 13 avril
Rouen « Comment écrire, comment penser après Auschwitz? », avec un comédien sur des textes de Didier Durmarque, auteur de Moins que rien (Éditions Thot) à la librairie l’Insoumise, au 128, rue Saint-Hilaire.
Périgueux (24) Dans le cadre des « Cafés libertaires », le groupe Emma-Goldman de la Fédération anarchiste avec le Collectif libertaire A.-Marius Jacob et la CNT organisent une soirée débat sur le thème de l’Antiélectoralisme au local associatif, les Thétards, 3 rue Sully à Périgueux, à partir de 20h30. Présence de 2 personnes de la Coopequita, expérience autogestionnaire, ainsi que la Filature de Belvès (24), SCOP (Société coopérative ouvrière de production).
Samedi 14 avril
Paris 11e « Sans-papiers et monde du travail »: Débat organisé par le groupe Idées noires et le 9e collectif de sans-papiers à 16 heures, à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, métro République, Oberkampf, ou Filles-du-Calvaire.
Vendredi 20 avril Périgueux (24) L' Association des précaires et chômeurs de Dordogne (APCD) organise une soirée projectiondébat sur les Nanotechnologies. Diffusions du documentaire Nano-Pravda (durée 20 minutes) et du documentaire de l'École normale supérieure, les Nanotechnologie; un champ d'expérimentation sociale, conférence donnée par la philosophe des sciences Bernadette Bensande-Vincent (Université Paris X). Cette soirée se déroulera aux Thétards, 3, rue Sully à partir de 20 heures.
Mardi 1er mai Paris 19e La Fédération anarchiste appelle à sa traditionnelle manifestation libertaire le 1er mai, à 11 heures, Place des fêtes.
Jeudi 3 mai Merlieux (02) Rencontre avec Yves Couraud, auteur du Guerrier souriant, de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax: 0323801709.
Samedi 5 mai Paris 18e Rencontre-débat avec Célia Izoard qui nous parle de son ouvrage la Révolte luddite; briseurs de machines à l’ère de l’industrialisation à 15h30, à la bibliothèque La Rue, au 10, rue Robert-Planquette.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes
Chaque jeudi en kiosque, 24 pages d'actualité en couleur vue par les anarchistes pour deux euros | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Dim 6 Mai - 12:37 | |
| « La destruction de tout pouvoir politique est le premier devoir du prolétariat. » Résolution du Congrès de l’Association internationale des travailleurs, Genève, 1866.
*** Sommaire Tout finit par des élections, par J-P. Garnier, page 3 Enjeu de civilisation : l’élection d’une môman, par R. Dadoun, page 5 Renouveau syndical, par J.-P. Germain, page 6 L’autruche maussade, par F. Ladrisse, page 6 Calomnies socialistes, par Libertad, page 7 Brèves à propos du combat, page 10 Réchauffement global et cata, par P. Rossineri, page 11 Laure Adler attaque, par A. Lubrina, page 14 La Volonté du peuple, démocratie ou anarchie, par M. Lhourson, page 15 Irak : l’occupation, les femmes et les résistances, par N. Potkine, page 17 Morituri, le film, par H. Hurst, page 18 26e festival du film d’Istambul, par H. Hurst, page 19 Un centre d’études libertaires à Terrassa, page 20 Les 20 ans de Femmes libres, page 21 Une semaine contre les enfermements, page 21 Radio libertaire, page 22
*** Éditorial
Eh bien, une fois n’est pas coutume, nous ne sommes pas en complet désaccord avec Laurence Parisot. La patronne du Medef vient d’annoncer qu’il n’y aura pas de consigne de vote de la part du patronat. « Les deux candidats sont tous deux pour l’économie de marché. »
Tout est dit. Là où les anarchistes divergent un petit peu du patronat, c’est sur la suite! Le Medef a toujours sur le métier ses projets de « simplification » du Code du travail, de baisse des charges sociales, de « dialogue » social, de protection sociale, la fiscalité, etc.Toutes choses qui ne correspondent pas exactement avec nos idées de justice sociale et de partage des richesses.
Pour le moment, le « peuple » va voter; vote « massif » au premier tour, qui, cependant, voit environ un tiers des personnes qui ne se sont pas manifestées (en comptant les abstentionnistes et les non-inscrits). L’anesthésie est peut-être générale, mais le corps social bouge encore! etl’effet n’est que momentané. On se réveille de cet endormissement, peut-être avec un goût pâteux dans la bouche, mais enfin la conscience se ranime, l’esprit se dégourdit, et reviennent en mémoire les luttes et les victoires, et l’action solidaire où l’on se sent revivre.
Luttons sans relâche et ne comptons que sur nous-mêmes pour améliorer nos conditions de vie; déjà dans la lutte, dans la grève, c’est aussi la vie même qui change et prend tout son sens.
L’autre n’est plus un indifférent, voire un ennemi, mais devient un camarade, un soutien: la solidarité l’emporte et l’espoir de gagner rend la vie plus belle et les femmes et les hommes plus beaux et intelligents.
Pour le moment, ne donnons pas notre voix, gardons-la pour nous faire entendre sur les vrais problèmes, qui ne sont pas du tout abordés par les deux candidats. La fausse démocratie c’est pour nous, c’est un détournement de l’essentiel qui se présente sous les auspices du FMI, de Bruxelles: et là, notre élu, il ne nous demandera pas notre avis pour mettre en musique ce que les instances internationales – les vrais maîtres du monde qui, eux, ne sont pas élus – auront décidé; il choisira juste le tempo dans lequel nous baignerons.
Là, l’économie de marché, qui nous écrase et devant laquelle nous n’avons qu’à nous incliner, c’est la casse des services publics, de la santé, de l’éducation, des transports, du service postal, d’EDF, de GDF, de l’eau, des prisons…
L’imagination au pouvoir de la bourgeoisie internationaliste (ils nous ont tout piqué!) n’a pas de limite. Chapeau!
Cependant, l’être humain est ainsi fait, que ses gênes (dirait Sarko) l’entraînent quand même à contester, à se battre, à espérer et ne pas se laisser abattre comme du bétail. Il n’y a qu’à constater toutes les luttes menées en ce moment, nombreuses et déterminées.
On bouge encore, oui!
*** En prime, un article de Jean-Pierre Garnier
Tout finit par des élections !
AINSI DONC, l’allergie viscérale dont font montre des anarchistes à l’égard de la délégation de pouvoir à des politiciens professionnels témoignerait, si l’on en croit certains adeptes du « réformisme révolutionnaire », d’une « indifférence stratégique de lutte ». Je ne sais pas quelle signification ils donnent au terme « stratégie ». Mais je doute qu’il puisse s’appliquer, quelle que soit l’acception retenue, au pugilat électoral en cours. En émiettant la voix collective des gens en lutte contre l’ordre capitaliste en bulletins de vote, en les incitant à renoncer à la seule force, celle de la communication directe entre eux dans l’action, au profit d’une remise individuelle de pouvoir à une vestale de « l’ordre juste » intronisée par la caste médiatique et cornaquée par une élite de spécialistes, l’appel aux urnes ne sert, comme toujours, qu’à désamorcer l’énergie de la révolte. En ce sens, il y a bien « stratégie », mais c’est celle qui a permis depuis plus de deux siècles à la classe dominante de continuer à dominer.
Une fois de plus, les « stratèges » d’une « gauche de gauche » qui n’ose plus s’affirmer d’extrême gauche, de peur, sans doute, d’être taxée de « gauchisme » ou d’« extrémisme », nous resservent le petit chantage cent fois utilisé. Il ne s’agit évidemment pas de voter pour un programme, devenu d’ailleurs de plus en plus flou et qui, de toutes façons, ne sera appliqué que pour autant qu’il ne contrevienne pas aux intérêts de la bourgeoisie, mais de « faire barrage à… ». À la droite « dure », aujourd’hui, incarnée par l’abominable Sarko – Bayrou le doucereux incarnant une droite « molle » donc fréquentable –, une fois le « péril fasciste » représenté par l’horrible Le Pen écarté. Si la candidate « de gauche » est élue, on pourra toujours l’accuser, comme on l’a fait avec ses semblables lorsqu’ils étaient au pouvoir, de faire la politique de la droite. Mais, en attendant, c’est à voter en masse pour elle que l’on est convié.Avec le brillant résultat que l’on peut en attendre.
Tout au long des calamiteuses années-fric du mitterrandisme, « faire barrage au FN » était devenu l’ultime argument alors que le mot « socialisme » achevait de se vider de tout contenu anticapitaliste. Le sommet de cette stratégie défensive à la gribouille sera atteint avec le psychodrame national auquel donna lieu le « séisme » électoral du printemps 2002. Il était interdit, entre les deux tours de l’élection présidentielle, d’ouvrir la bouche pour autre chose que d’appeler à voter Chirac pour « faire barrage » à Le Pen. Quant à la minorité d’inconscients du « péril fasciste » – dont j’étais – qui se réjouissaient de voir cette canaille de Jospin débarrasser enfin le plancher, ils devaient garder pour eux leur allégresse sous peine d’être ipso facto relégués dans l’infamante catégorie des « rouges-bruns ». | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Dim 6 Mai - 12:38 | |
| Autrement dit, « il n’était nul besoin que Le Pen devienne président pour que la liberté d’expression disparaisse: c’était déjà fait, sous les auspices de la bonne conscience républicaine et en vertu d’une sorte d’état d’urgence électoral1 ». Peu importait, dès lors, que la bourgeoisie française, désormais mondialisée, n’ait nul besoin, de nos jours, d’un régime ouvertement fasciste pour venir à bout de la résistance des travailleurs. Dès les années 1980, « le plus jeune Premier ministre » dont cette fripouille de Mitterrand s’était vanté d’avoir doté la France n’avait-il pas prouvé que le « sale boulot » (« rigueur » et « modernisation ») pouvait être effectué avec brio par un « socialiste »?
Et l’on nous refait le coup aujourd’hui.
Vouloir mettre le nez dans leur merde gestionnaire aux caciques de la « gauche de gouvernement » se heurte à cette unique consigne qu’ils se plaisent à ressasser, relayés par les perroquets de la « gauche de gauche »: « il faut faire barrage à… ». Quiconque essaie d’ouvrir un débat sur son bien-fondé se verra illico accusé de complicité objective, non plus avec l’extrême droite, mais avec Sarkozy, le nouvel homme à abattre. On ne sait trop pourquoi, d’ailleurs: chantre du néolibéralisme, il n’a pourtant rien à envier, en effet, à un DSKac 40, ministre de l’Économie dans le gouvernement Jospin et champion toutes catégories en matière de privatisations et d’aplaventrisme devant les diktats de la Commission européenne. Sur le front banlieusard, d’autre part, en tant que ministre de l’Intérieur, le pourfendeur de la « racaille » n’a fait que suivre la voie déjà tracée par l’un de ses prédécesseurs, J.-P. Chevènement, dans la chasse aux « sauvageons ». Il est vrai que ce dernier se montrait par là fidèle à toute une tradition « de gauche » face au « problème de l’immigration ».
Qui a parlé en premier d’expulser les familles immigrées dont les enfants défrayaient la chronique judiciaire? Le maire PCF de Vénissieux, en 1980, dont le parti s’était déjà illustré quelques années auparavant en couvrant le nettoyage au bulldozer d’un foyer de travailleurs africains par la municipalité « rouge » de Vitry. Qui, en 1984, a grossièrement calomnié la grève des OS immigrés de Talbot et fait appel aux CRS pour la briser, en prétendant y voir – déjà! – la main diabolique d’imans intégristes ? Le Premier ministre « socialiste » Pierre Mauroy. Et c’est sous le règne (éphémère) d’un autre Premier ministre « socialiste », Michel Rocard, que des « jeunes des cités » trouvèrent la mort, au cours des années 1990-91, à Vaulx-en-Velin, Sartrouville et Mantes-la Jolie, lors d’affrontements avec la police. Et que dire, encore, de l’ex-LCR et manipulateur de SOS-racisme Julien Dray, devenu « royaliste » en rêvant de trôner bientôt place Beauvau si Travail-Famille-Poitou parvenait à se hisser à la Présidence? Cette crapule n’a pas craint de tresser des lauriers à Sarkozy en soutenant la loi liberticide présentée par ce dernier sur la « sécurité intérieure », qui parachevait la loi, non moins liberticide, sur la « sécurité quotidienne » du « socialiste » Daniel Vaillant. Se souvient-on aussi que l’énarque et ancienne ministre « socialiste » Martine Aubry, ex-bras droit du patron Jean Gandois aux « ressources humaines » chez Péchiney, a réclamé, en novembre 2006, depuis la mairie de Lille où elle a pris le relais de Mauroy, de la « fermeté » contre la jeunesse révoltée des quartiers paupérisés? On pourrait allonger la liste. Tout cela pour « seulement rappeler à quiconque espère un changement réel dans ce pays déconfit qu’il faudra, le jour où les choses sérieuses commenceront, se montrer très “ferme” avec cette valetaille social-libérale(2) ».
À quoi rime, alors, d’appeler à voter pour un ou une quelconque hiérarque du PS pour « faire barrage à Sarkozy »? Certains naïfs se demandent encore ce qu’est le crétinisme parlementaire.
En voilà une preuve supplémentaire.
Les nationaux-républicains à la Chevènement ou à la Jean-François Kahn n’ont, en effet, pas de leçons à recevoir de Sarkozy pour ce qui est de réprimer les fils du peuple en rébellion contre une société qui les rejette. Affublée d’un casque de CRS en lieu et place du bonnet phrygien, leur Marianne est à l’image de leur citoyennisme, emblème d’un néofascisme rampant où la collaboration entre la « police de proximité », dont ils réclament le retour sur l’air des lampions, et la population permettra au pouvoir exécutif de faire le plein de ses exécutants. Depuis plus d’un quart de siècle, la gauche a montré ce dont elle était capable face à la rébellion ouverte ou larvée des jeunes parqués dans les « cités » voués au salariat précaire. Ou plutôt ce dont elle était incapable. C’est-à-dire de s’attaquer aux causes structurelles de cette rébellion. Il est vrai que cela eût supposé de s’affronter à la bourgeoisie, au lieu de marcher sur les plates-bandes de ses représentants politiques en matière de « lutte contre l’insécurité ».
« La gauche », en France comme partout en Europe, n’est que l’héritière d’un siècle de lâchetés, de mensonges et de trahisons. Elle a cassé net les espoirs nés sur les barricades de Mai 68, en faisant retourner 10 millions de grévistes sauvages au turbin, anéantissant toute perspective de changement radical dans ce pays. On ne peut que s’émerveiller, après le « non » au projet de constitution européenne, après la révolte de la jeunesse des cités, après la lutte contre le CPE, que les couches populaires ne se voient pas proposer autre chose que d’avoir à choisir entre Fabius et Ségolène, ou Strauss-Kahn et Buffet. « En France, tout finit – littéralement – par des élections. » Mais quelle élection mettra fin à l’exploitation sans cesse plus brutale de la main-d’oeuvre, à l’exode et à la délocalisation mondiales des travailleurs sous l’effet du mouvement du capital, à l’empoisonnement croissant de l’air, de l’eau et de la nourriture, à la manipulation médiatique des foules solitaires abreuvées de propagande et de publicité, à la misère psychologique des individus atomisés, à la décomposition sociale et à la désintégration urbaine dont les « émeutes » de l’an passé n’ont fait que confirmer l’état avancé.
« “La gauche” n’est pas la solution au problème du maintien des rapports de dominations capitalistes. Elle fait partie du problème. Parce que, faute d’avoir été jamais révolutionnaire, elle n’a même plus les moyens d’être réformiste, elle en est réduite, une fois de plus, en guise de stratégie, à agiter des épouvantails pour mobiliser ses troupes.(3) » Vous avez dit « stratégie »?
J.-P. G.
(1). Titre et citations ont été puisés dans le petit ouvrage réjouissant d’Alessi Dell’ Umbria, C’est de la racaille ? Eh bien j’en suis ! (éditions L’échappée, 2006), l’un des plus percutants publiés sur les tenants et les aboutissants des « émeutes » de novembre 2005. (2). C’est de la racaille… (3). Ibid.
*** Et pour finir, l’agenda du Monde libertaire :
Jeudi 3 mai
Merlieux (02) Rencontre avec Yves Couraud, auteur du Guerrier souriant, de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax: 0323801709.
Rennes (35) 19 heures: le groupe la Sociale de la Fédération anarchiste organise une réunion publique suivie d’un débat sur le thème « Décroissance libertaire et abstention révolutionnaire » : la mascarade électorale, le lien entre la décroissance sous un angle libertaire et la nécessaire abstention. 21h30: Christian Leduc, chanteur à textes et chanteur rouge et noir, offre un concert de soutien au local la Commune de la Fédération anarchiste. Entrée libre et gratuite.
Vendredi 4 mai
Besançon (25) Conférence-débat autour de la révolution espagnole à travers ses affiches, avec Wally Rosell, à 20h30, à la librairie L’Autodidacte, 5, rue Marulaz.
Samedi 5 mai
Paris 18e Rencontre-débat avec Célia Izoard qui nous parle de son ouvrage la Révolte luddite; briseurs de machines à l’ère de l’industrialisation, à 15h30, à la bibliothèque La Rue, au 10, rue Robert-Planquette.
Nîmes (30) Rencontre-débat avec le groupe Gard-Vaucluse de la Fédération anarchiste avec deux courtes interventions (l’abstention et l’autogestion), à 20 heures précises à la salle 2 du centre Pablo-Néruda. Entrée libre, table de presse.
Le Mans (72) Le Café libertaire prochain a pour objet l’actualité politique. Débat sur les élections: le cumul des mandats et la révocation des élus font-ils l’utopie durable? La réunion débute à 17 heures, à l’épicerie du Pré, Café cantine, 31, rue du Pré. Entrée libre. Permanence libertaire tous les samedis, même heure, même lieu.
Montreuil (93) Concert de Fred Alpi à 20 heures, au Bar de la Piscine, 20, rue Édouard-Vaillant. Autres dates de concerts disponibles sur http://www.fredalpi.com/
Marseille 1er À 15 heures, débat sur l’Antipsychiatrie avec Jacques Lesage de La Haye. À 18 heures, apéro et table de presse avec la chorale Originales Occitanes. À 20 heures, débat sur les longues peines avec Lucien Léger. Le tout à 1000 Bâbords, 61, rue Consolat, organisé par le groupe anarchiste de Marseille et Hainedeschaines.
Sevran (93) Putain d’usine, lecture mise en musique d’extraits du livre de Jean-Pierre Levaray (éd. L’Insomniaque-Agone) par la Compagnie Action discrète, à 15 heures, à la Bibliothèque Marguerite-Yourcenar, Place Nelson-Mandela, Rer B, arrêt Sevran-Beaudottes. Tél.: 0149360178
Dimanche 6 mai
Paris 20e Bal sauvage à Ménilmontant avec Riton la Manivelle, Fred Alpi, et bien d’autres de la rue des Amandiers, sur la place de Ménilmontant à partir de 16 heures. On peut amener boisson et nourriture.
Lundi 7 mai
Marseille 1er Projection de Visiblement je vous aime, un film de J.-M. Carré autour de l’antipsychiatrie, à 19h30 au 1000 Bâbords, 61, rue Consolat, organisé par le groupe anarchiste de Marseille et Hainedeschaines.
Vendredi 11 mai
Le Mans (72) 2e Festival des utopies. La libre circulation des peuples est-elle une utopie? Film America America, projection et discussion. Entrée libre, buvette, repas, partage… à 18h30, terrain des Subsistances, 14, rue de la Foucandière.
Marseille 1er Pourquoi faudrait-il punir? Débat avec Catherine Baker, à 18 heures, au Mille pattes, 64, rue d’Aubagne, organisé par le groupe anarchiste de Marseille et Hainedeschaines.
Paris 1er Procès pour injure publique engagé par Mme Laure Adler et Radio France contre le président du Rassemblement des auditeurs contre la casse de France culture, à 13 h 30, au Palais de Justice de Paris, 17e chambre correctionnelle (Métro Cité).
Samedi 12 mai
Rouen (76) « Les milieux libres au début du Xxe siècle », par l’auteure Cécile Beaudet (Éditions libertaires) à 14h30, à la librairie L’Insoumise, au 128, rue Saint-Hilaire.
Dijon (21) Conférence-débat avec Hugues Lenoir sur le thème « Qu’est ce que l’anarchisme? », à 18 heures, au local libertaire, au 61, rue Jeanin.
Ivry-sur-Seine (94) À l’occasion du 10e anniversaire de l’émission De rimes et de notes, soirée de soutien à Radio libertaire, avec Hélène Maurice accompagnée au piano par Dominique Fauchard, Jacky Feydi qui interprète Jean-Roger Caussimon, et Fred Musset, au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée 15 euros (tarif unique). Métro Pierre-Curie ou Porte-d’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com.
Marseille 1er « L’affaire Sacco et Vanzetti: regards nouveaux », conférence-débat avec Ronald Creagh à 17 heures, au Cira, 3, rue Saint-Dominique.
Paris 20e Fête du livre libertaire organisée par les éditions CNT-RP. 12h30: Débat autour de « Discussions avec Bakouine », avec Frank Mintz. 14 heures: « La Volonté du peuple, démocratie et anarchie », avec Eduardo Colombo. 15h30: « Loin des censier battus », débats autour du mouvement contre le CPE. Stands des éditions CNT-RP, livres neufs et d’occasion, de 12 heures à 19 heures, 33, rue des Vignolles. Métro Avron, ligne 2, ou Buzenval, ligne 9. Buffet et buvette sur place.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la fédération anarchiste, adhérente à l’Internationale des fédérations anarchistes
Chaque jeudi en kiosque, 24 pages d’actualité en couleur vue par les anarchistes pour deux euros | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Jeu 10 Mai - 21:06 | |
| Notre mission est de montrer au peuple que le remède n’est pas de changer le gouvernement, mais d’abolir le gouvernement. » Errico Malatesta
*** Sommaire : Maintenant, la rue ..., par Fred, page 3 L’avenir du site PSA d’Aulnay, par un travailleur, page 4 Hard discount salarial à Lidl, par P. Schindler, page 5 L’autruche, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Nouvelles des fronts, par H. Lenoir, page 7 JDC Imprimerie doit vivre, par S. Bull, page 8 Palestine : du droit à l’existence, par Olix, page 10 «Gérer» les sans-abri, par J.-P. Garnier, page 11 Jamel, le CRS, par N. Potkine, page 14 Non à l’odre sexuel patriarcal, par D. Brubonde, page 15 Critique du don, par Edouard, page 17 La révolte des vieux, par B. Rey, page 19 Deux enfants d’un même pays, par C. Passevant, page 20 1er mai rouge et noir , par le groupe de Strasbourg page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** Éditorial :
DÉPITÉS ! La majorité des Français est, ce dimanche soir, à l’heure où nous bouclons ce numéro, dépitée de voir l’avocat aux dents longues arriver au pouvoir et au sommet de sa carrière.
Telle est leur démocratie, la règle du jeu de l’élection au suffrage universel direct à deux tours. En effet, monsieur le comte de Naguy Bocsa a obtenu un score très nettement supérieur aux 50 % plus une voix qui lui était nécessaire pour parvenir à la chefferie de l’État.
Ce processus électoral entraîne que – alors qu’au premier tour à peine un quart des inscrits sur les listes électorales voulaient se donner comme maître le leader de la libéralisation sans entrave – celui-ci se retrouve élu.
Ne nous leurrons pas, l’arrivée d’un nouveau président de la République n’a jamais changé fondamentalement notre condition d’exploités, et Ségolène Royale, sa partenaire, telle que l’a qualifiée notre nouveau président, serait-elle arrivée en première position que cela n’aurait pas changé grand-chose au sort qui nous est réservé.
L’espoir que certains ont mis à faire barrage à la droite pour mettre la gauche à sa place a été déçu. Et maintenant, la question qui se pose est : où va se canaliser l’énergie de ceux qui, massivement, ont cru que ces élections pouvaient changer leur vie ? Vont-ils, naïvement, reporter leurs espérances vers les prochaines législatives, pour encore remettre à d’autres le soin d’exécuter ce que eux seuls peuvent réaliser ? Ou enfin réaliseront-ils que les bouffons qui nous gouvernent ne représentent qu’eux-mêmes, et que si nous voulons que le monde bouge, il est temps que nous prenions nos propres affaires en main.
Ce n’est qu’en nous organisant nousmêmes, dans nos quartiers et dans nos entreprises, que nous pourrons créer une véritable résistance à la domination que nous font subir les maîtres de la finance et les politiciens.
Ce n’est pas par dogmatisme que les anarchistes appellent à déserter les urnes, mais bien parce que l’expérience nous a montré que les élections n’ont jamais changé quoi que ce soit dans l’ordre exploiteur-exploités.
Le troisième tour social n’étant pas à l’ordre du jour des leaders des organisations syndicales, c’est bien à la base de décider enfin que ça suffit.
*** Et en prime un article de Fred :
Maintenant, la rue
AINSI, les urnes ont décidé que le nain napoléonien présiderait le pays les cinq années à venir. Les moutons, échappés des baignoires, se sont rendus en troupeau dans les bureaux de vote, autre manière de se laisser gentiment égorger. Peu importe, au final, le non-événement a eu lieu, qui ne bouleversera que celles et ceux dont la croyance en la démocratie, utopie inachevée, permet de penser encore qu’ils sont écoutés. A ceux-là, quel que soit leur vote, on souhaitera de n’avoir pas oublié de passer à la pharmacie acheter un tube de vaseline avant de se rendre aux urnes.
Se rendre, c’est le mot, tant une fois encore l’acte électoral prouva, ce dimanche, son inanité. Cependant, de cette élection, on peut tirer certains enseignements, utiles peut-être pour l’avenir. Premièrement le front anti-Sarko n’a pas suffit à empêcher le nabot d’accéder aux plus hautes fonctions.
Ce front, mollement motivé, cette ligne Maginot de la gauche bien-pensante, fut tout simplement contournée par la grâce de veilleurs endormis par les balivernes ségoléniennes.
« Je veut réconcilier les Français et l’entreprise », lâcha par exemple la cruche. Belle version droitiste de la lutte des classes.
Secondement, dans cette campagne, chaque candidat s’efforça, souvent avec succès, de faire un pas vers la droite. De Laguiller appelant à voter pour Royal à Sarkozy reprenant à son compte le programme du Front national (en passant par Royal, jouant le centre contre la gauche), chacun semble avoir accompli son aggiornamento. Au final, ce soir, nous assistons à une victoire flagrante du libéralisme, comme si les électeurs français avaient voté en même temps pour Bush et pour Thatcher. La révolution conservatrice est donc en marche, et personne ne pourra sérieusement s’y opposer, puisque Royal, candidate de droite, a achevé la gauche. Les scores du Parti communiste, de LO, de les Verts et autres Bové, montrent assez l’audience de la gauche antilibérale, qui donne l’impression d’avoir cessé d’exister.
L’essentiel bien sûr, est ailleurs. La casse du Code du travail, la casse des acquis sociaux, la chasse aux sans-papiers, la chasse aux pauvres, n’en doutez pas, est dès ce soir ouverte. Ce soir, ce n’est pas seulement Sarkozy qui a gagné,mais aussi le MEDEF, et les commissariats. Cette fois il ne suffira pas d’être nombreux dans la rue, il faudra également être déterminés, et pugnaces, car Sarkozy n’est pas Villepin. Le néo-nationaliste atlantiste pro-Bush ne reculera pas, sachez-le, devant une poignée de millions de manifestants. Où seront les électeurs de Ségolène lorsqu’il faudra se heurter aux policiers, subir la violence soi-disant légitime?
Devant Jean-Pierre Pernault, comme depuis des années?
Encore ne parlons-nous ici que de politique intérieure. On préfère s’interdire de se demander quelle sera la position de Sarko vis-à-vis, au hasard, de l’Irak, de la Palestine.
Au final, ce qui fut élu ce soir, c’est le pire de la régression, pur produit du capitalisme. Qui s’en étonnera? Sarkozy ne fut jamais que la pire des solutions, il n’est pas surprenant que la France l’ait choisi.
Fred, Groupe libertaire Louise-Michel de la Fédération anarchiste
*** L'agenda du Monde libertaire # 1477 du 10 au 16 mai 2007
Jeudi 10 mai
Paris 4e Rassemblement pour la libération des militant-e-s d'Action directe, de 18 heures à 19 heures devant la direction de l'Administration pénitentiaire, carrefour de la rue de la Verrerie et de la rue du Renard, métro Hôtel-de-Ville.
Vendredi 11 mai
Le Mans (72) 2e Festival des utopies. La libre circulation des peuples est-elle une utopie? Film America America, projection et discussion. Entrée libre, buvette, repas, partage… à 18h30, terrain des Subsistances, 14, rue de la Foucandière.
Marseille 1er Pourquoi faudrait-il punir? Débat avec Catherine Baker, à 18 heures, au Mille pattes, 64, rue d’Aubagne, organisé par le groupe anarchiste de Marseille et Hainedeschaines.
Paris 1er Procès pour injure publique engagé par Mme Laure Adler et Radio France contre le président du Rassemblement des auditeurs contre la casse de France culture, à 13h30, au Palais de Justice de Paris, 17e chambre correctionnelle (Métro Cité).
Saint-Denis (93) Une manifestation gigantesque, estimée à un million de personnes par les médias locaux, a envahi dimanche 29 avril tout le centre d'Istanbul pour dénoncer toute remise en cause de la laïcité de la Turquie. Rencontre-débat avec l'association «Athétürk » (http://atheturk.free.fr/), à 19h30, à la Bourse du Travail de Saint-Denis 9, rue Génin (métro ligne 13 - station Porte de Paris). Soirée organisée par la Société de défense des laïques non-croyants, non-croyantes et athées.
Samedi 12 mai
Rouen (76) « Les milieux libres au début du XXe siècle », par l’auteure Cécile Beaudet (Éditions libertaires) à 14h30, à la librairie L’Insoumise, au 128, rue Saint-Hilaire.
Dijon (21)
Conférence-déba avec Hugues Lenoir sur le thème « Qu’est ce que l’anarchisme? », à 18 heures, au local libertaire, au 61, rue Jeanin.
Ivry-sur-Seine (94) À l’occasion du 10e anniversaire de l’émission De rimes et de notes, soirée de soutien à Radio libertaire, avec Hélène Maurice accompagnée au piano par Dominique Fauchard, Jacky Feydi qui interprète Jean-Roger Caussimon, et Fred Musset, au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée 15 euros (tarif unique). Métro Pierre-Curie ou Porte-d’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com.
Marseille 1er « L’affaire Sacco et Vanzetti: regards nouveaux », conférence-débat avec Ronald Creagh à 17 heures, au Cira, 3, rue Saint-Dominique.
Paris 20e Fête du livre libertaire organisée par les éditions CNT-RP. 12h30: Débat autour de Discussions avec Bakouine, avec Frank Mintz. 14 heures: la Volonté du peuple, démocratie et anarchie, avec Eduardo Colombo. 15h30: Loin des censier battus, débats autour du mouvement contre le CPE. Stands des éditions CNT-RP, livres neufs et d’occasion, de 12 heures à 19 heures, 33, rue des Vignolles. Métro Avron, ligne 2, ou Buzenval, ligne 9. Buffet et buvette sur place.
Paris 11e Forum autour de la révolution espagnole, avec Olivier Pinalie, auteur de Un Dimanche de la vie (éditions du Monde libertaire), à 16h30, à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot.
Le Mans (76)
Suite du Festival des utopies. Conférence-débat « L’Homme nomade ». Atelier libre: réflexions écrites. Rencontre avec les « gens du voyage ». Exposé et débat avec « Voyageur 72 ». Entrée libre. Repas couscous (5 euros). Concert africain à 14 heures, même lieu.
Marseille 1er À 15 heures, débat sur les prisons pour mineurs avec des militant.e.s du journal l’Envolée. À 18 heures, projection d’un film sur le travail-prison, Une part du ciel, de J.-M. Carré. À 20 heures, projection d’un film sur le travail-souffrance, Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés, de Sophie Bruneau et M.-A. Roudil. Le tout au 1000 Bâbords, 61, rue Consolat, organisé par le groupe anarchiste de Marseille et Hainedeschaines.
Dimanche 13 mai
Le Mans (72) Suite du Festival des utopies. Paroles d’émigrés, témoignages vidéo, échanges avec des familles… Rencontre-débat avec l’association Atams (Association des travailleurs arabes du Mans et Sarthe). Repas, théatre, lectures, textes… Entrée libre à 14 heures, même lieu.
Jeudi 24 mai
Sarlat (24) « Débats libertaires » sur le thème des libertés individuelles, organisé par le groupe Drapeau noir Périgord de la Fédération anarchiste, au café le Lébérou, 5, rue Jean-Jacques-Rousseau.
Jeudi 31 mai
Paris 11e Discussion-débat autour de la lutte contre le CPE, à partir de l'ouvrage "Loin des Censier battus" (CNT-RP, 2007, 255 pages) en présence d'étudiant-e-s, profs et Iatos. Organisé par la librairie Quilombo. A 19H45, au CICP (21ter rue Voltaire Paris 11e)
Samedi 2 juin
Paris 20e Rendez-vous à l’entrée du cimetière du Père-Lachaise à l’occasion de la commémoration annuelle de la Semaine sanglante, à 15 heures. Métro Gambetta.
Dimanche 3 juin
Ivry-sur-Seine (94) Gala annuel de l’Union pacifiste au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée 13,50 euros (10,50 euros pour les étudiants, érémistes, enfants de moins de 16 ans… gratuit pour les enfants de moins de 6 ans). Métro Pierre-Curie ou Porte-d’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes
Chaque jeudi, en kiosque, 24 pages d'actualité en couleurs vue par les anarchistes pour deux euros | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Mer 16 Mai - 20:06 | |
| CINQ ANS FERME, le ministre des flics devient président « La presse française fait preuve d’une partialité révoltante et ne traite jamais que les mêmes sujets :les hommes politiques et les autres criminels.» Boris Vian
*** Le sommaire du Monde libertaire # 1478 du 16 au 23 mai 2007 : Soeur Anne, par J-P. Germain, page 3 Chirac et son pot de départ, par Jipé, page 4 AntiSarkos et manifestations, par J. -P. Levaray, page 5 L’autruche, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 À Virgin on n’aime pas Amandine , par l’émission Pas de quartier, page 7 Oaxaca, au Mexique, acharnement sur les rebelles, par D. V. Reyes, page 9 Le génocide au Darfour, par P. Schindler, page 10 La puissance de l’orgasme de l’anarchisme de Wilhelm Reich, par Roger Dadoun, page 11 Vol industriel chez EADS, par S. Chemin, page 14 Catastrophisme et sens critique, par P. Pelletier, page 15 L’école, une monstrueuse machine, par N. Potkine, page 18 Journalistes précaires..., par Paco, page 19 Bavure dans le 18e, par Karim, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** Éditorial
QUAND CE NUMÉRO PARAÎTRA, Chirac aura quitté l’Élysée. Bernadette, le vague à l’âme, regrette déjà le confort parisien, les déjeuners et les dîners entre amis tous frais payés, les voyages en avion, etc.
Heureusement, la famille s’est trouvé un pied-à-terre, un duplex de 180 m2 sur les quais de Seine, pour ne pas se retrouver loin des folies parisiennes trop rapidement. Quant à Sarkozy, il aura pris les fonctions de la présidence de la République. Il promet de se mettre rapidement au travail. Il veut nous y mettre aussi. Le travail, le vrai, où tu t’échines et ne te plains jamais.
Contrat de travail unique, privatisation des universités, flexibilité,heures supplémentaires, facilité des procédures de licenciement, remise en cause du droit de grève… tout y passe. Bref, peu de changements dans la politique, juste une continuité.
Si Sarkozy provoque des réactions, c’est surtout parce qu’il incarne l’ère de la bourgeoisie qui s’assume. Dans le Parisien, il se permet de dire: « Je serai un président comme Louis de Funès dans le Grand Restaurant : servile avec les puissants, ignobles avec les faibles. J’adore. »
Johnny Hallyday annonce qu’il revient en France maintenant que les impôts des riches vont baisser ! Et ce n’est qu’une sélection non exhaustive...
Des manifestations ont déjà eu lieu dans toute la France, ainsi que des AG dans les universités. De toute part les organisations condamnent la réaction violente de ces manifestants et les qualifient d’antidémocratiques. Le jeu de la démocratie, en effet, impose à la totalité des habitants d’un pays de se soumettre à la volonté de 53 % des électeurs. Les autres devraient ainsi, selon eux, se taire à jamais.
La gauche et l’extrême gauche parlementaires appelaient à faire bloc contre la menace Sarkozy. Une fois cette menace élue, il n’y a plus personne que ça gêne. Ils attendront les prochaines élections : seul le pouvoir les intéresse.
Quant à nous, nous continuons de dire que notre combat est dans la rue et non dans les urnes.
*** Un article de Jean-Pierre Levaray : « Nous sommes le cauchemar de Sarkozy »
ON A BEAU ne pas se faire d’illusion à propos des élections, on a beau ne pas vouloir choisir avec un bulletin de vote celui ou celle qui sera notre maître ou notre bourreau, lorsque le soir du 6 mai, on apprend le résultat et qu’on voit s’afficher la tronche de notre Berlusconi local, on a les boules. « Pays de merde! » dirait quelqu’un. Ils ont voté parce qu’ils avaient peur et la copie de Le Pen est passée.
On éteint la télé avec la colère au ventre et on se retrouve au coeur des villes dans des rassemblements spontanés ou presque (parfois à l’appel de ces fameux « anarcho-autonomes » chers aux flics et aux journalistes).
Ces rassemblements spontanés se font dans toutes les grandes villes de France, comptant de 200 à 2000 manifestants (Rennes, Caen, Nantes, Rouen, Lyon, Marseille, Bordeaux, Paris…) avec partout cette volonté de faire éclater plus ou moins violemment sa colère. Les manifestants sont, pour la plupart, jeunes et étudiants, mais pas seulement. Il y quelques « jeunes des cités », comme on dit, mais pas tant que ça. Des slogans qu’on n’entendait plus reviennent comme « Sarko, facho, le peuple aura ta peau».
Lorsque les cortèges s’ébranlent, une volonté de faire descendre la population dans les rues est omniprésente. À Rennes, la manif traverse les quartiers populaires. Si des poubelles sont renversées, voire brûlées, cela n’est rien par rapport à la présence policière qui pratique le harcèlement, chargeant systématiquement et violemment et voulant couper court aux manifestations. C’est là que quelques voitures brûlent et que des vitrines tombent. Les charges policières, les lacrymo… Tout y passe, et des flashballs sont même utilisés. Les arrestations sont nombreuses: dans la nuit du dimanche 6 mai, la Direction générale de la police nationale annonce 592 interpellations.
Les comparutions immédiates donnent lieu à des peines sévères pour les jeunes interpellés: de un à trois mois fermes pour les uns et des heures de Travaux d’intérêts généraux, lorsque les tribunaux sont un peu plus « pédagogues ».
Les jours qui suivent voient les manifestations se tarir, mais la police est toujours omniprésente et répressive: la manifestation antifasciste parisienne du 9 mai est interdite et une centaine de manifestants est interpellée alors que les fascistes manifestent cagoulés et tiennent le haut du pavé; à Rouen, le 10, ce sont une dizaine de manifestants qui sont arrêtés…
Évidemment, le Parti socialiste appelle au calme et à voter aux législatives, l’Unef appelle les étudiants en AG à Tolbiac à se mettre en action seulement à la rentrée… Bref, rien de neuf.
Reste que ce mouvement fait suite à celui de l’an dernier contre le CPE. Une frange de la jeunesse s’est radicalisée et, suite aux émeutes des banlieues de la fin 2005, un tabou est tombé, celui de l’utilisation de la violence lors des manifestations.
Quoi qu’il faille relativiser: on est surtout dans la symbolique, car envoyer une canette vide, ou un oeuf, n’est qu’une pâle copie d’envoi d’un cocktail Molotov ou d’un pavé. On est loin des manifestations qui ont lieu en Amérique latine et ici, dans notre société où tout doit être soft, renverser ou brûler une poubelle passe pour un acte éminemment violent.
Il est évident que dans les mois à venir, face aux attaques de Sarkozy et consorts, il ne faudra plus se contenter de manifestations « responsables » faites à l’appel de syndicats qui voudront passer pour des interlocuteurs privilégiés du pouvoir en place…
« Nous sommes le cauchemar de Sarkozy. – pouvait-on lire sur des affichettes photocopiées collées dans les rues de Rouen – Dans toutes les villes, dans tous les quartiers, des manifs, des affrontements. Et la guerre est à peine commencée.
Nous ne sommes pas sa France, et nous allons le lui faire comprendre. »
Jean-Pierre Levaray
*** Et pour finir, l'agenda du Monde libertaire :
Jeudi 24 mai
Sarlat (24) « Débats libertaires » sur le thème des libertés individuelles, organisé par le groupe Drapeau noir Périgord de la Fédération anarchiste, au café le Lébérou, 5, rue Jean-Jacques-Rousseau.
Samedi 26 mai
Foix (09) La CNT 09 organise une conférence-film-débat sur les coopératives, à 14 heures, à la maison des associations. Film J’ai très mal au travail de Jean-Michel Carré; présentation avec un rappel historique du mouvement; débat en présence d’intervenants du monde coopératif; auberge espagnole à partir de 19 heures.
Jeudi 31 mai
Paris 11e Discussion-débat autour de la lutte contre le CPE, à partir de l’ouvrage Loin des Censier battus (CNT-RP, 2007, 255 pages) en présence d’étudiants, profs et Iatos Organisé par la librairie Quilombo. À 19h45, au CICP, 21ter, rue Voltaire.
Samedi 2 juin
Paris 20e Rendez-vous à l’entrée du cimetière du Père-Lachaise à l’occasion de la commémoration annuelle de la Semaine sanglante, à 15 heures. Métro Gambetta.
Dimanche 3 juin
Ivry-sur-Seine (94) Gala annuel de l’Union pacifiste au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée 13,50 euros (10,50 euros pour les étudiants, érémistes, enfants de moins de 16 ans… gratuit pour les enfants de moins de 6 ans). Métro Pierre-Curie ou Porte d’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com
Mercredi 6 juin
Paris 20e ARCC organise une soirée consacrée à André Robèr (du groupe la Vache folle), peintre, poète et éditeur des Éditions K’A, à 19 heures, 160, rue de Pelleport. Soirée préparée et présentée par Dominique Jeantet avec la participation de Stéphane Hoarau.
Jeudi 7 juin
Merlieux (02) Rencontre avec Frédéric H. Fajardie, auteur des Foulards rouges, du Voleur de vent, de La Lanterne des morts, de La Nuit des chats bottés, de Chronique d’une liquidation politique, de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax: 0323801709.
Vendredi 8 juin
Rouen Soirée poésie. Panorama de la poésie actuelle et présentation du nouveau recueil de Guy Pique Haut Corps (K. éditions) à la librairie l’Insoumise, au 128, rue Saint-Hilaire.
Samedi 9 juin
Paris 18e Rencontre-débat avec Céline Beaudet qui nous parle de son ouvrage Les Milieux libres: vivre en anarchiste à la Belle Époque à 15h30, à la bibliothèque La Rue, au 10, rue Robert-Planquette.
Jeudi 14 juin
Sarlat (24) « Débats libertaires » sur le thème du militantisme anarchiste, organisé par le groupe Drapeau noir Périgord de la Fédération anarchiste, au café le Lébérou, 5, rue Jean-Jacques-Rousseau.
Jeudi 28 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirées de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Le 28: Céline Cussimon, Annick Cisaruk, Bruno Daraquy, Wladimir Anselme. Au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée 15 euros pour une soirée, 28 euros pour deux soirées, 40 euros pour les trois. Métro Pierre-Curie ou Porte-d’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com
Vendredi 29 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirée de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Avec Jean-Pierre Réginal, Alain Léamauff, Chris Lancry, Vincent Absil. Voir jeudi 28 juin.
Samedi 30 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirée de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Avec Yannick Le Nagard, Claude Astier, Bernard Joyer, Sarclo. Voir jeudi 28 juin.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l'Internationale des fédérations anarchistes
Chaque jeudi en kiosque, 24 pages en couleurs pour deux euros | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Ven 25 Mai - 12:24 | |
| Les riches en yacht, Les pauvres en galère !
«Toutes les lois sont oppressives et criminelles.Elles ne protègent que les riches et les heureux.» Octave Mirbeau
*** Le sommaire : Airbus, les salariés refusent de jouer, par Fabrice, page3 Kouchner l’Américain, par Rébecca, page 4 XXIe SIÈCLE et syndicalisme, par J. -P. Germain, page 5 L’autruche, par F. Ladrisse, page 5 Brèves de combat, page 6 Qui sont les vrais utopistes, par T. Périssé, page 7 Québec, éducation et classes sociales, par Marina, page 9 À la mémoire des résistants espagnols du plateau des Glières, par D. Pinós, page 11 Vous avez dit socialistes?, par M. Rajsfus, page 14 Loin des Censier battus, par E. Barrierasr, page 17 Du mauvais côté du pourcentage, par N. Potkine, page 20 Cerise sur le tilleul, par les Taneries, page 21 Grève de la faim, par Casquette, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** Éditorial MORNE EST LA PLAINE du paysage politique après le passage de l’orage de l’élection présidentielle.
Ceux qui sont du côté du manche paradent – goguenards – et peinent à refréner leur morgue pendant que la cohorte appartenant au camp des battus s’échine à essayer de sauver quelque meubles à l’occasion des prochaines législatives.
Tous ont pour antienne la même injonction : les urnes ont parlé, nous devons tous nous soumettre à leur sentence et attendre patiemment le prochain tirage. Il est juste et tentant à la fois de gloser à l’infini sur les marchands d’illusion qui maîtrisent si bien l’art d’anesthésier les consciences afin de mieux naturaliser l’ordre existant en vue de le perpétuer à l’infini… mais ce n’est pas suffisant.
A rebours des partis, organisations et clercs qui prétendent détenir le magistère de la pensée et le vade-mecum de l’action, y compris après la énième faillite de leurs oracles, nous, anarchistes, saurons faire preuve d’humilité alors que les circonstances pourraient nous faire verser dans une certaine immodestie.
Nous pourrions facilement prouver en effet que nos analyses étaient justes et que les faits nous ont donné raison. Bien entendu, nous réitérerons les même propos car ce sera nécessaire encore et toujours, mais nous n’en resterons pas là.
En effet, immense est la tâche qui nous attend pour faire prendre conscience au camp des travailleurs qu’eux seuls détiennent les clés pour dessiner d’autres futurs. Nous savons que nous pouvons nous appuyer sur un corpus d’idées dont la validité n’a pas pris une ride, bien au contraire. Néanmoins, et parce que l’anarchisme ne relève pas du prêt-à-penser et du prêt-à-appliquer, nous n’hésiterons pas à enrichir nos réflexions et pratiques en les confrontant à celles d’autres acteurs – individuels ou collectifs – qui manifestent sincèrement leur désir d’aboutir à une société débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Nous, anarchistes, ne sommes pas atteints du syndrome de l’avant-garde éclairée, aussi le sectarisme ne nous infecte pas. Nous savons que la crédibilité de nos idées sera jaugée sinon jugée à l’aune de nos engagements dans les luttes qui émergeront et se développeront nécessairement dans la période qui s’ouvre, mais aussi sur notre capacité à développer de nouveaux outils d’analyse et de réflexion.
Nous sommes prêts pour tout cela avec une seule règle : le désir de débattre et agir avec tous ceux et celles qui feront passer les intérêts collectifs avant leur ego et qui, parallèlement, refuseront de faire prendre des vessies pour des lanternes aux yeux des travailleurs.
*** En prime, un article de Fabrice : Airbus : les salariés refusent de jouer !
Une des premières actions de notre nouveau président fut d’aller rencontrer les représentants syndicaux d’Airbus Industries. Pour les salariés, rien ne va plus !
DANS UN PRÉCÉDENT ARTICLE paru dans le Monde libertaire du 15 mars, intitulé « Airbus, le grand jeu de Monopoly », je concluais en écrivant: « Pour les salariés, la seule solution est de prendre leurs affaires en main en refusant le rôle de simples pions qu’on veut leur faire jouer. »
C’est exactement ce qui s’est passé dans les dernières semaines de manière assez exemplaire.
Rappel des faits: mercredi 25 avril, les salariés d’Airbus apprennent de leur direction que la prime d’intéressement passe de 3000 euros en 2006 à 2,50 euros en 2007… Après l’annonce des 10000 licenciements du plan Power 8 et l’information sur le parachute doré de Noël Forgeard, PDG d’Airbus, de 8,5 millions d’euros, le moins que l’on puisse dire est que la couleuvre passe mal.
Dès le lendemain, des débrayages spontanés, qualifiés de « grève sauvage » par Ouest-France, se répandent comme une traînée de poudre sur tous les sites: « c’est parti de quelques gars ce matin, à 7 heures, juste avant l’embauche. On a fait du poste à poste pour convaincre les collègues de débrayer et de bloquer l’entrée », raconte un jeune ouvrier de Saint-Nazaire.
Le 27 avril, à Saint-Nazaire, la quasi totalité des salariés est en grève et demande à l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CGC, CFTC) de défendre la plateforme revendicative adoptée par l’assemblée générale: versement d’une prime exceptionnelle d’intéressement de 1970 euros brut ainsi qu’une prime de participation de 2200 euros brut. Retrait du plan Power 8, embauche des intérimaires, compensation des départs en préretraite par autant d’embauches.
Sur cette base, en principe, les représentants syndicaux rencontrent la direction et rendent compte ensuite des propositions de celle-ci, à savoir une prime exceptionnelle de 500 euros, 1,5 % d’augmentation générale des salaires, 0,5 % d’augmentation individuelle selon le « mérite ».
Certains syndicats proposent alors de reprendre le travail, sous la huée des salariés. Le vote est sans ambiguïté: 1250 pour la poursuite de la grève, une petite cinquantaine contre (des cadres essentiellement).
La tension monte très vite entre la « coordination des ouvriers, qui comprend d’ailleurs des syndiqués de la CGT et de FO notamment, et les directions syndicales nationales. FO, majoritaire dans la boîte, se trouve ainsi écartelée entre son syndicat de base orienté vers la lutte et sa fédération des métaux qui n’a de cesse, une fois de plus, que de faire rentrer les ouvriers au bercail…
Jusqu’au 11 mai, la bagarre continue malgré toutes les manoeuvres, les pressions de la bureaucraties. La rancoeur s’est installée aussi: « les syndicats disent qu’ils sont derrière nous, mais c’est devant qu’ils devraient être! » explique un métallo.
C’est tout le problème en effet… Cela fait bien longtemps que certaines directions syndicales, à ne pas confondre avec les sections syndicales de base, ont abandonné la lutte pour s’installer dans « l’accompagnement (1) », voire la collaboration de classes. De la charte d’Amiens à la charte du travail de Pétain, en quelque sorte…
Cela dit, au moment même où l’on annonce que Jean-Paul Gut, le directeur général délégué, réclamerait une prime de départ de 12 millions d’euros, cette lutte des salariés d’Airbus est exemplaire et rassurante à plus d’un titre. Tout d’abord, elle est partie de la base, de jeunes ouvriers le plus souvent qui ont clairement décidé de prendre les choses en main. Ensuite, la forme même de la lutte ne peut que satisfaire des militants anarchistes: assemblée générale, définition d’un mandat, structuration en « coordination » incluant les syndicats qui voulaient se battre (embryon de comité de grève).
Enfin, la volonté d’en découdre, la détermination des salariés, ont mis un sérieux coup de pied dans la fourmilière des bureaucraties syndicales. Malgré la volonté d’unité très grande des salariés, quelques mises au point salutaires sont en cours.
Dans la période qui s’annonce, où régression sociale et répression vont constituer les deux volets complémentaires d’une même politique, cette lutte montre la voie à suivre, mais aussi les obstacles à surmonter.
Mais y a-t-il d’autre issue que la lutte collective qui s’exerce directement sur le terrain de classe, à l’inverse d’un vote aux législatives ou à la présidentielle (2), par exemple, acte individuel par définition (dans le fameux isoloir) et sur des bases forcément interclassistes: la nation, l’autorité, la sécurité, le drapeau…
Inlassablement, avec humilité mais détermination, il appartient aux militants anarchistes d’aider au maximum à la construction de cette résistance, ne serait-ce qu’en développant et en structurant leur propre organisation au service des luttes. Cela sera l’enjeu du prochain congrès de la Fédération anarchiste.
(1).Y compris sur la base de propositions syndicales tels les parcours sécurisés de la CFDT ou la sécurité sociale professionnelle de la CGT qui risquent d’aboutir à la fléxisécurité proposée par Sarkozy. Un prochain article fera le point sur cette question très importante.
(2). Certains camarades se sont émus de la forte participation à la dernière élection présidentielle, croyant y voir une nouveauté inquiétante. Rappelons simplement que le taux de participation, certes supérieur de 6 % environ par rapport aux élections de 1995 et 2002, ne fait qu’à peine atteindre les taux de 1974 ou 1981. Pas de panique donc, toujours mauvaise conseillère comme cela a pu être le cas en avril 2002…
Fabrice Groupe La Sociale de la Fédération anarchiste à Rennes
*** Et pour finir, l'agenda du Monde libertaire :
Jeudi 24 mai
Sarlat (24) « Débats libertaires » sur le thème des libertés individuelles, organisé par le groupe Drapeau noir Périgord de la Fédération anarchiste, au café Le Lébérou, 5, rue Jean-Jacques-Rousseau.
Samedi 26 mai
Paris 8e, 9e, 17e et 18e Manifestation à l'appel du 9e collectif de sans papier à 14 heures à la Place de Clichy. Metro Place-de-Clichy, ligne 2 ou 13.
Cognac (16) Rencontre avec les Editions Libertaires à la librairie "Le texte libre" à 15 heures. Franck Thiriot présentera la collection Paroles en présence des artistes : Laurent Melon (Paroles de poêtes révoltés), Eric Coulaud (Paroles antimilitaristes) dans le cadre d'une rencontre exceptionnelle "Art et politique. Art-politique". Librairie "Le Texte Libre", 17 rue Henri Fichon, 16100 COGNAC. Tel. : 05.45.22.20.52.
Foix (09) La CNT 09 organise une conférence-film-débat sur les coopératives, à 14 heures, à la maison des associations. Film J’ai très mal au travail de Jean-Michel Carré; présentation avec un rappel historique du mouvement; débat en présence d’intervenants du monde coopératif; auberge espagnole à partir de 19 heures.
Jeudi 31 mai
Paris 11e Discussion-débat autour de la lutte contre le CPE, à partir de l’ouvrage Loin des Censier battus (CNT-RP, 2007, 255 pages) en présence d’étudiants, profs et Iatos Organisé par la librairie Quilombo. À 19h45, au CICP, 21ter, rue Voltaire.
Vendredi 1 juin
Rouen Soirée poésie. Panorama de la poésie actuelle et présentation du nouveau recueil de Guy Pique Haut Corps (K. éditions) à la librairie l’Insoumise, au 128, rue Saint-Hilaire.
Samedi 2 juin
Paris 20e Rendez-vous à l’entrée du cimetière du Père-Lachaise à l’occasion de la commémoration annuelle de la Semaine sanglante, à 15 heures. Métro Gambetta.
Dimanche 3 juin
Ivry-sur-Seine (94) Gala annuel de l’Union pacifiste au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée 13,50 euros (10,50 euros pour les étudiants, érémistes, enfants de moins de 16 ans… gratuit pour les enfants de moins de 6 ans). Métro Pierre-Curie ou Ported’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com
Samedi 5 juin
Paris 11e Débat à la librairie Publico, 145 rue Amelot, à 16 heures. Pascal Charbonnat, Guillaume Lecointre et Marc Sylberstein viendront nous parler de la passionnante «histoire des philosophies matérialistes » que vient d’écrire Pascal.
Mercredi 6 juin
Paris 20e ARCC organise une soirée consacrée à André Robèr (du groupe la Vache folle de la FA) peintre, poète et éditeur des Éditions K’A, à 19 heures, 160, rue de Pelleport. Soirée préparée et présentée par Dominique Jeantet avec la participation de Stéphane Hoarau.
Jeudi 7 juin
Merlieux (02) Rencontre avec Frédéric H. Fajardie, auteur des Foulards rouges, du Voleur de vent, de La Lanterne des morts, de La Nuit des chats bottés, de Chronique d’une liquidation politique, de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax: 0323801709.
Samedi 9 juin
Paris 18e Rencontre-débat avec Céline Beaudet qui nous parle de son ouvrage Les Milieux libres: vivre en anarchiste à la Belle Époque à 15h30, à la bibliothèque La Rue, au 10, rue Robert-Planquette.
Mardi 12 Juin
Ivry-sur-Seine (94) Réunion publique. Violence, non-violence, action directe et avant-gardisme dans le mouvement ouvrier et social. Le débat sera précédé par la projection du film documentaire "The Weather underground" de Sam Green et Bill Siegel. Ce film relate l'histoire d'un groupe d'étudiant aux USA dans les années 60 qui créent une formation révolutionnaire armée. Soirée à l'invitation du groupe libertaire d'Ivry (Fédération anarchiste). A 20 heures au Forum Léo Ferré, 11, rue Barbès. Métro : Pierre-Curie. Bar et petite restauration. Entrée libre
Jeudi 14 juin
Sarlat (24) « Débats libertaires » sur le thème du militantisme anarchiste, organisé par le groupe Drapeau noir Périgord de la Fédération anarchiste, au café le Lébérou, 5, rue Jean-Jacques-Rousseau.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente de l’Internationale des fédérations anarchistes
Le Monde libertaire, chaque jeudi en kiosque, 24 pages en couleurs pour deux euros | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Jeu 7 Juin - 21:00 | |
| Le pouvoir sur ta vie,tu le tiens de toi même » Ni dieu, ni maîtres du monde
*** Sommaire du Monde libertaire # 1481 du 7 au 13 juin 2007 Un bien chouette pays, par Sitting Bull, page 3 Motions du 64e congrès de la Fédération anarchiste, page 4 Autruchement vôtre, par F. Ladrisse, page 5 En bref, à vos postes, page 6 De la révolution à la guimauve, par Jipé, page 7 Travailler tue , par Patrice, page 8 Homophobie au pays des soviets, page 8 1er mai au Québec, page 9 Quelle perspective pour l’anarchisme au Québec?, page 10 Putain de patriarcat, par D. Brubonde, page 11 Reich et la nouvelle anarchie, par R. Dadoun, page 14 La route du lynx, par G.Girard, page 16 Cannes d’un autre regard, par H. Hurst, page 17 Vol de corbeaux au dessus d’ un nid de calottes, par Paco, page 20 Le SLA de Montréal, par P. Sommermeyer, page 21 Le mouvement, page 22 Radio libertaire, page 23 Agenda, page 24
*** Éditorial
CETTE SEMAINE vont se réunir les chefs des huit plus puissants États de notre planète. Ces huit hommes et femmes détiennent entre leurs mains l’existence et le devenir de plus de six milliards d’individus. Les pays qu’ils sont censés représenter produisent plus de 65 % des richesses mondiales alors que n’y habite que 13 % de la population de la planète. Se considérant comme les actionnaires majoritaires de l’entreprise « Monde® », ceux-ci s’en autoproclament les véritables maîtres ; décident quelle guerre est acceptable, quel pays vassal est digne d’émerger de la misère dans laquelle leur système d’assujettissement tient les pays dont ils ont conquis l’économie au travers de la dette. La Banque mondiale qu’ils contrôlent leur sert à imposer leurs diktats au reste du monde. Ils influent sur la politique des Nations unies où ils ont des droits de veto.
Mais ils ne sont pas seuls à gouverner. En effet, si leurs moyens répressifs sont tels qu’ils ont de quoi faire disparaître notre planète du système solaire, ils ne contrôlent pas les requins de la finance mondialisée qui ont su s’affranchir de leur emprise en tenant les cordons de la Bourse. Mais que l’on se rassure pour eux, il n’y a pas de guerre des gangs entre le G8 et le forum économique mondial de Davos, tout ce petit monde s’entend très bien sur notre dos.
Ceux qui pensent que la lutte des classes est un concept dépassé n’ont qu’à regarder l’accroissement du fossé qui sépare les riches et les pauvres pour s’apercevoir que, au contraire, les classes possédantes ne cessent de conquérir sur nous des positions de force.
Contrôlant les moyens de communication, ils nous bercent d’une fable qu’ils appellent réalité et qui n’est que le reflet de leurs désirs. Leurs moyens de coercition sont tels – ils se servent aussi bien de l’argent que des médias ou des forces armées – qu’ils arrivent à nous imposer leur vision du monde sans que nous puissions, ou presque, nous opposer à eux.
Un nouveau membre, chez nous, s’est élevé à la tête du gang, il s’agit de notre nouveau président, Nicolas Sarközy. Celui-ci n’arrête pas, ces temps-ci, de nous gaver d’effets d’annonce de réformes, toutes plus populistes les unes que les autres. Les masses médias n’ont de cesse de livrer à leur nouveau maître les parts de cerveaux disponibles qu’ils peuvent générer. Il s’agit de vendre au Français un Parlement à la botte du maître de l’Élysée.
Quant à nous, anarchistes, nous resterons fidèles à notre idéal, sans dieu ni maître, et nous demanderons à ceux auxquels il reste une part de clairvoyance dans cette société spectacle de ne pas collaborer et de ne pas légitimer ce système représentatif. Plus loin que l’abstention, c’est la non-participation, la non-collaboration que nous prônons. Car, où il n’y a pas d’esclaves, il n’y a pas de tyrans.
*** Et pour finir, l'agenda du Monde libertaire :
Jeudi 7 juin
Merlieux (02) Rencontre avec Frédéric H. Fajardie, auteur des Foulards rouges, du Voleur de vent, de la Lanterne des morts, de la Nuit des chats bottés, de Chronique d’une liquidation politique, de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax: 0323801709.
Samedi 9 juin
Paris 11e Forum-débat de la librairie du Monde libertaire, avec Rodolphe Christin, auteur du livre Dissidence de la broussaille (ACL) Voici un livre-itinéraire qui entend dépasser le clivage entre nature et culture, à 16h30, 145 rue Amelot, métro Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire.
Paris 18e Rencontre-débat avec Céline Beaudet qui nous parle de son ouvrage les Milieux libres: vivre en anarchiste à ma Belle Époque à 15h30, à la bibliothèque La Rue, au 10, rue Robert-Planquette, Métro Blanche ou Abbesses.
Mardi 12 juin
Dijon (21) Dans le cadre des journées de soutien aux luttes mexicaines Chiapas et Oaxaca, la CNT-21 et le Groupe libertaire dijonnais vous proposent la projection du film le Violon, du réalisateur mexicain Francisco Vargas, suivie d’une discussion, au cinéma l’Eldorado à 20h15.
Ivry-sur-Seine (94)
Réunion publique. Violence, non-violence, action directe et avant-gardisme dans le mouvement ouvrier et social. Le débat sera précédé par la projection du film-documentaire The Weather underground de Sam Green et Bill Siegel. Ce film relate l’histoire d’un groupe d’étudiants aux États-Unis dans les années 1960 qui créent une formation révolutionnaire armée. Soirée à l’invitation du groupe libertaire d’Ivry (Fédération anarchiste). A 20 heures, au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Métro Pierre-Curie. Bar et petite restauration. Entrée libre.
Vendredi 15 juin
Pantin (93) Trois jours de fête pour les 30 ans de chansons de Mots et musiques, avec Vincent Absil, Claude Astier, Charlotte, Juja Lula, Raphaele Selval, À 20 heures à La Menuiserie, 77, rue Jules-Auffret. Entrée: 10 euros.
Samedi 16 juin
Paris 11e Forum à la librairie du Monde libertaire avec Gaetano Manfredonia, auteur de Anarchisme et changement social, insurrectionnalisme, syndicalisme et éducationnisme réalisateur, (ACL) à partir de 16h30, 145, rue Amelot, métro Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire.
Pantin (93) Trois jours de fête pour les 30 ans de chansons de Mots et musiques, avec Alain Aurenche, Béatrice Be, Maik Darah, Frédérique, Sabine Viret. À 20 heures à la Menuiserie, 77, rue Jules-Auffret. Entrée: 10 euros.
Dimanche 17 juin
Le Vigan (30) Le groupe Gard Vaucluse organise une rencontre "Pour transformer la société par l’abstention et les pratiques autogestionnaires". Maison Truel du Vigan, à 18h30.
Pantin (93) Trois jours de fête pour les 30 ans de chansons de Mots et musiques, avec Aruna, Agnès Collet, Richard Colnot, Marcel Eglin, Marie Volta, À 17 heures à La Menuiserie, 77, rue Jules-Auffret. Entrée: 10 euros.
Jeudi 28 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirées de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Le 28: Céline Caussimon, Annick Cisaruk, Bruno Daraquy, Wladimir Anselme. Au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée 15 euros pour une soirée, 28 euros pour deux soirées, 40 euros pour les trois. Métro Pierre-Curie ou Porte-d’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com.
Vendredi 29 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirée de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Avec Jean-Pierre Réginal, Alain Léamauff, Chris Lancry, Vincent Absil. Voir jeudi 28 juin.
Samedi 30 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirée de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Avec Yannick Le Nagard, Claude Astier, Bernard Joyer, Sarclo. Voir jeudi 28 juin.
Le Monde libertaire, chaque jeudi, 24 pages en couleurs pour deux euros Hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente de l’Internationale des fédérations anarchistes | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Sam 16 Juin - 16:53 | |
| « Ce n’est pas le savoir qui doit être inculqué, c’est la personalité qui doit parvenir à son propre épanouissement » Max Stirner (1842)
*** Sommaire Refus de prélèvement d’ADN, par J.-P. Levaray, page 5 L’autruche attend les jours meilleurs en persiflant, page 5 Les brèves de combat, page 6 Nouvelles des fronts, par H. Lenoir, page 7 L’entraide etc, par Jimma, page 8 La casse à Opel-Anvers par Paul K. , page 8 L’anarchisme en Grèce, par Dimitri, page 9 Décroissance en avril à Saint-Denis, par Alex, page 12 Sarkophagie sur l’Hexagone, par J. Langlois, page 14 Utopie et anarchisme, par P. Schindler, page 17 Désarmement unilatéral, par R.B., page 18 Prévert et l’éthique, par G. Kendival, page 21 Programmes de Radio libertaire, page 22 Agenda , page 23
*** Editorial : LE SABRE DE NAPOLÉON a été vendu pour 4,8 millions d’euros. On ignore encore par qui... La vox populi a sûrement un avis à donner mais elle ne l’a pas dit de manière audible. Pensera-t-on à qui vous savez ?
Attendons le raz de marée azur annoncé pour le second tour pour y voir plus clair.
En Belgique, le marc de café a donné favoris les chrétiens-démocrates à leurs élections législatives. Et les licenciements dans l’automobile wallone ou flamande, elle est à quelle sauce ?
Nous voilà au début du XXIe siècle, au temps des guerres prétendument high-tech et voilà qu’on nous repasse le plat éculé des boucliers. Ils ne servent plus à se protéger contre les coups de l’assaillant, mais sont une arme contre le « choc fiscal ». On ne comprend pas toujours tout, mais encore une fois c’est aux gros revenus qu’il advient de payer moins d’impôts. Y’a pas de secrets, quoi qu’en disent les médias à la botte.
L’autre version du bouclier se croise au sommet du G8. Il y aurait des broutilles discordantes entre les Russes et les Américains au sujet d’un bouclier anti-missile. Il y en a déjà un à Helligendamm en Allemagne, mais l’oncle Sam en voudrait d’autres en Pologne et en République tchèque. Ce serait contre les vilains, entre autres l’Iran. Mais la notion de vilains varie suivant les pays !
Alors le tsar rouge n’est pas content.L’Afrique et le réchauffement de la planète, c’est pour la galerie, il n’y a pas besoin d’être anarchiste pour le comprendre.
Et les élections dans notre douce France ?
Entre descente aux enfers et déroute historique, les commentateurs de tous bords ne se privent pas d’allégeance aux nouveaux maîtres.
Pour ce qui importe aux anarchistes, ils ne se joindront pas aux larmes de crocodile, sincères ou non. Pour nous le combat est ailleurs, dans le monde syndical, dans la vie associative, dans ce qui conserve encore l’espoir d’un monde futur. Le combat, aujourd’hui perdu, dans les urnes n’est qu’une illusion.
*** Et en prime, un article : Contre-sommet de Rostock
LE PREMIER JUIN dernier, Rostock ressemblait à une ville fantôme. Les commerçants ont barricadé leur vitrine et environ 10000 policiers étaient stationnés dans la ville, survolée en permanence par des hélicoptères.
Plus de 600 personnes s’apprêtaient à passer la nuit sur l’ancien terrain militaire.
Le 2, après l’annonce du NPD (Parti national démocratique [extrême droite]) de son intention de manifester à Schwerin, toute manifestation a été interdite dans cette ville, et 150 antifas se sont fait arrêter pour avoir tenté de manifester. Pendant ce temps, le NPD défile au « Brandenburger Tor » à Berlin…
L’après-midi, la grande manif unitaire réunira quelque 80000 personnes. Le black block représente environ 4000 manifestants. Dans un premier temps, la police semble s’être tenue plutôt à carreau avant de multiplier les provocations. Vers la fin de la manif, lorsque la police attaque, sans raison, un bloc autonome, les premiers heurts éclatent.
La situation s’est rapidement détériorée et de violents affrontements ont éclaté aux alentours du lieu de dissolution. Il y aura en tout plus de 60 arrestations, et le parquet de Rostock a lancé une procédure contre 17 militants.
Cette manifestation fera la une de tous les journaux allemands du lendemain, dans lesquels on parle des plus violents affrontements que l’Allemagne ait connus depuis les années 1980. Selon la police, 433 des leurs auraient été blessés lors des affrontements.
Du côté des manifestants, on fait état de 520 blessés. La « Greenteam » avait annoncé avoir 30 blessés graves. En y regardant de plus près, pourtant, le mensuel allemand Der Spiegel constatera que seulement deux policiers ont été hospitalisés.
Le 4 juin était déclaré journée d’action relative aux migrations et à la liberté de circulation. Quelque 2000 personnes se sont rassemblées à Rostock devant le département d’immigration pour se diriger vers le Sonnenblumen Haus, dans le quartier de Lichtenhagen, pour participer à la commémoration appelée « Les trois jours d’août ».
En 1992, des nazis, auxquels s’étaient joints des habitants du quartier, avaient attaqué un centre de réfugiés durant plusieurs jours sous les yeux de la police, restée passive. Le pogrom de Rostock allait marquer le début d’une série de violences racistes comme l’Allemagne n’en avait pas connue depuis 1945. Là où en 1992, pendant trois jours, la police n’était pas intervenue pour mettre fin aux violences racistes, elle n’a pas hésité, aujourd’hui, à matraquer et cogner…
Le 5 juin, le Kavala (service spécial de la police de Rostock pour le G8) a proclamé l’interdiction de toute manifestation pour le jeudi 6 juin, y compris à l’extérieur des zones I et II. En fin d’après-midi débutaient les premières actions de blocage. Dans la soirée, un millier de personnes ont battu le pavé contre la répression. La manifestation s’est terminée à Kühlungsborn, où la police n’a pas pu empêcher les militants de poursuivre jusqu’à la plage. Le soir, dans les différents campements, les militants se préparaient pour participer aux blocages du lendemain et les discussions allaient bon train sur les types d’action à mettre en place.
Le 6 juin les premières discussions informelles entre les saigneurs du monde débutent.
Tout au long de la journée, blocages et actions directes vont se multiplier. Cinq mille personnes sont arrivées à la limite de la zone où toute manifestation est interdite. Les militants tentent de passer à travers champ pour contourner les flics. Cinq mille personnes bloquent la route d’accès à Gate 2 (entrée n° 2) et les militants ont réussi à avancer jusqu’à moins de deux mètres de la zone rouge, certains ont même commencé à démonter la clôture métallique. Douze hélicoptères tournent dans le ciel ! En tout, plus de 10000 personnes bloquent le G8.Toutes les routes d’accès à Heiligendamm sont bloquées, soit par les manifestants, soit par des flics. Les délégations n’arrivent à passer que sur une seule route…
Le 7 juin débute la partie officielle du G8.
Malgré l’intervention de la police, avec canons à eau et lacrymogènes, les blocages se sont poursuivis toute l’après-midi. Certains tiennent depuis la veille, et les gens ne semblent pas décidés à bouger… Peu avant 17 heures, à l’entrée Est où les flics étaient pourtant présents en force, des délégués venus pour le G8 ont dû rebrousser chemin, car deux mille personnes étaient présentes pour bloquer l’entrée. Durant la soirée, alors que les blocages continuaient, 50 à 70 nazillons se sont rassemblés devant le Convergence Center à Rostock. Mais leur manège n’a pas duré longtemps car de nombreux militants se sont présentés.
Le 8 juin, dans la matinée, les blocages ont commencé à diminuer, le G8 se terminant le soir. L’après-midi, une manifestation rassemblant entre 1500 et 2000 personnes s’est déroulée à Rostock. La police est intervenue de manière violente, provoquant une nouvelle manifestation spontanée qui s’est dirigée vers la Gesa, là où des militants sont détenus.
Toute la semaine, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé à la mobilisation anti-G8. Plus de 10000 ont participé aux actions de blocage. Les « huit maîtres du monde » ont été obligés de se réfugier derrière une clôture métallique et se sont fait protéger par des milliers de flics. Cela en dit long sur leur prétendue légitimité. Ni dieu, ni maîtres du monde!
Vianney Groupe libertaire Louise-Michel
source: www.fastrasbourg.lautre.net
D’après l’EA-legal team, huit procès ont eu lieu. Six personnes ont été condamnées à des peines de prison de 6 à 10 mois sans sursis. Les deux autres ont été condamnées à des peines avec sursis et remis en liberté. Plus de 700 personnes se sont fait arrêter.
*** Et pour finir, l'agenda du Monde libertaire :
Vendredi 15 juin
Pantin (93) Trois jours de fête pour les 30 ans de chansons de Mots et Musiques, avec Vincent Absil, Claude Astier, Charlotte, Juja Lula, Raphaele Selval, À 20 heures à La Menuiserie, 77, rue Jules-Auffret. Entrée: 10 euros.
Saint-Denis (93) Attention religion! Pourquoi la religion colle et quelques conseils pour la décoller. Rencontre – Débat, avec la participation de Jean-Manuel Traimond, auteur du livre. À 19h30 à la Bourse du Travail de Saint-Denis. 9, rue Génin. Métro ligne 13-station Porte-de-Paris.
Samedi 16 juin
Paris 11E Forum à la librairie du Monde libertaire avec Gaetano Manfredonia, auteur de Anarchisme et changement social, insurrectionnalisme, syndicalisme et éducationisme réalisateur, (ACL) à partir de 16h30, 145, rue Amelot, métro Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire.
Pantin (93) Trois jours de fête pour les 30 ans de chansons de Mots et musiques, avec Alain Aurenche, Béatrice Be, Maik Darah, Frédérique, Sabine Viret. À 20 heures à La Menuiserie, 77, rue Jules-Auffret. Entrée: 10 euros.
Dijon (21) Soutien aux luttes mexicaines du Chiapas et d’Oaxaca. Organisé par la CNT21 et le Groupe libertaire dijonnais à l’espace autogéré des Tanneries à 16heures. Projection de deux documentaires (20' chacun) sur les communautés Zapatistes: Éducation en résistance et Travaux collectifs en résistance. Débat avec le CSPCL (Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte) et d’une des membres de la commission du suivi international des droits de l’homme à Oaxaca. A 19h00, apéro et repas (5 euros) avec Jeff et Alain qui chanteront Brassens et autres. À 21h00, Concert (5 euros) avec Ze Fred et les Meufs, Jamait et Sound System (ska, reggae,…).
Dimanche 17 juin
Le Vigan (30) Le groupe Gard Vaucluse organise une rencontre «Pour transformer la société par l’abstention et les pratiques autogestionnaires». Maison Truel du Vigan, à 18h30.
Pantin (93) Trois jours de fête pour les 30 ans de chansons de Mots et Musiques, avec Aruna, Agnès Collet, Richard Colnot, Marcel Eglin, Marie Volta, À 17 heures à La Menuiserie, 77, rue Jules-Auffret. Entrée: 10 euros.
Mardi 19 juin
Rennes Rendez-vous à 20h30, au 2 rue de Bourgogne à la Maison de quartier de Villejean. Le groupe la Sociale de la Fédération anarchiste organise une réunion publique sur le thème « Après la foire électorale, quelles perspectives sociales? » Après une présentation de l’organisation Fédération anarchiste, nous repartirons du contexte postélectoral pour tracer des perspectives sociales et politiques émancipatrices.
Samedi 23 juin
Chambéry Conférence-débat sur l' Antipsychiatrie: Histoire de l’antipsychiatrie / Alternatives, avec Jacques Lesage de la Haye, psychologue. A 14h30 à la Maison des Associations, 67, rue St-François-de-Sales. Entrée libre.
Mercredi 27 juin
Rencurel (38) Au Elfe Bar, Col de Romeyere (Vercors), à 21 heures. Concert avec René Binamé (punk - Belgique) et Les Décibelles (punky trashy girly – Vercors). Tables de presse. Soirée en soutien au jeune groupe du Vercors de la F.A.! 5 euros. Contact: fa.vercors(a)no-log.org
Jeudi 28 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirées de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Le 28: Céline Caussimon, Annick Cisaruk, Bruno Daraquy, Wladimir Anselme. Au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée 15 euros pour une soirée, 28 euros pour deux soirées, 40 euros pour les trois. Métro Pierre-Curie ou Porte-d’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com.
Vendredi 29 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirée de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Avec Jean-Pierre Réginal, Alain Léamauff, Chris Lancry, Vincent Absil. Voir jeudi 28 juin.
Samedi 30 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirée de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Avec Yannick Le Nagard, Claude Astier, Bernard Joyer, Sarclo. Voir jeudi 28 juin.
Paris 11E Forum à la librairie du Monde libertaire avec René Burget, autour du livre de Michel Valette Robert Porchet (1891–1964) De Verdun à Cayenne
Le Monde libertaire, chaque jeudi dans vos kiosques, 24 pages en couleurs pour deux euros Hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente de l’Internationale des fédérations anarchistes | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: ... Ven 29 Juin - 13:49 | |
| La réduction de la durée du travail doit donc être nécessairement appliquée au détriment du profit patronal et elle ne sera certaine et définitive que si elle est l’oeuvre des ouvriers eux-mêmes.» Fernand Pelloutier
*** Sommaire du Monde libertaire # 1484 du 28 juin au 11 juillet 2007 : La tempête peut déclencher un ouragan, par Sami Chemin, page 3 La TVA sociale, par Tsinapah, page 4 Il y a soixante ans, par T. Porré, page 5 L’autruche, par F. Ladrisse, page 5 Les brèves de combat, page 6 Ondes sans frontières, par M. Rollin, page 7 Kouchner et le Darfour, par M. Lhourson, page 8 Passe ton bac d’abord, par Nathan, page 9 La BFS de Pise, par G. Carrozza, page 10 Religion et trouble intellectuel cognitif, par J. Monjot, page 11 De la misogynie grecque, par N. Potkine, page 14 Franz Kafka et les anarchistes, par P. Pasek, page 15 Antonio José Forté, par M.-D. Massoni, page 17 Se reposer ou être libre, par P. le Moko, page 18 Les Trous de mémoire (suite), par Paco, page 19 Sexyvilisation, par M. Giraud, page 20 Droits des LTGB en Europe, par P. Schindler, page 21 Radio libertaire, page 22 Agenda, page 23
*** Editorial :
Bondissant d’un plateau télé à un sommet européen, d’un siège de rafale à une inauguration, tel un crapaud, bavant au passage dans les médias à la solde des lobbies financier, M. le président, ci-devant comte de Naguy Bocsa, impose son discours autour de lui.
Qu’on allume la télé ou la radio, qu’on ouvre un journal ou un magazine, on se retrouve gavé de sondages plébiscitant l’équipe gouvernementale que ce médiagogue luminescent a mise en place. Mais que cache cette novlangue qui semble hypnotiser nos contemporains ? Il s’agit en fait d’un double langage qui, derrière une apparence populaire, sert la soupe aux financiers et aux patrons. Prenons comme exemple l’obligation pour chaque salarié de déclarer 48 heures à l’avance son intention de participer à une grève, et le vote à bulletins secrets pour la reprise de travail qui y est associé. Sous couvert de permettre aux sociétés de transport de prévenir leurs clients (redevenus à cette occasion des usagers), c’est une atomisation des salariés, la casse de toute velléité d’action collective qui se profile. Arrêtons de rêver, la plupart des grandes sociétés de transport, telles la SNCF ou la RATP, assujettissent déjà les organisations syndicales à un préavis de grève de beaucoup plus de 48 heures et pourraient de ce fait prévenir leurs usagers longtemps avant, ce qu’ils ne font jamais. En revanche, le fait de transformer la grève en sommes d’actions individuelles, plutôt qu’en action collective, permet de faire pression individuellement sur chaque salarié. Seules les organisations d’usagers téléguidés par les lobbies pour la privatisation des services publics peuvent se réjouir d’une telle lobotomisation du corps social. Quant au fumeux service minimum à mettre en place dans ces mêmes services publics de transport, histoire de minimiser les pertes d’heures travaillées des entreprises, cela fait déjà longtemps qu’il a été imposé à la SNCF ou à la RATP. Il s’agit bien là encore d’un leurre, et gageons que, pour ce gouvernement, nous, les pauvres rouages de l’utopie libérale que nous construisent ces messieurs, ne valons guère plus que les rats de laboratoire sur lesquels ils testent leur méthodes de manipulation mentale.
Vous ne vouliez pas de la Constitution européenne, voilà-t-y pas qu’on te la refourgue sous forme de traité ! Et, alors que l’on nous vend, à nous, l’élection au suffrage universel à la majorité de 50 % plus une voix comme parangon de la démocratie , ces princes, pour les votes européens, n’abandonnent l’unanimité que pour un vote à 55 % de leurs voix, représentant 65 % de ceux qu’ils dirigent. Gageons qu’à ce jeu-là aucun de ceux qui disent nous représenter n’aurait été élu.
*** Et un article en prime :
La tempête peut déclencher un ouragan De la concertation au concert de lamentations par Sami Chemin
PAS BESOIN d’être un météorologue confirmé pour avoir prévu que, sitôt passé le clapotis des élections législatives, une tempête durable (osons l’oxymore) allait secouer l’Hexagone. L’ironie veut que ce vent furieux né dans les officines du patronat, pour être porté ensuite par le troll de l’Elysée, soit affublé du doux vocable de « concertation ».
Conséquence: depuis quelques jours les pénitents (lire les pontes des organisations syndicales de salariés) s’assoient autour de la même table que les représentants du patronat et de leurs mandataires travestis en ministres.
Là, les grands prêtres du capital leur soufflent incontinent les paroles suivantes: nous voulons faire trimer davantage les pue-la-sueur pour moins de ronds et les licencier quand cela nous chantera. Mais comme nous sommes des esthètes de la langue française, nous appelons ça « la modernisation du marché du travail » et comme le sens de l’humour ne nous fait pas défaut non plus, le bréviaire que vous devez réciter les yeux baissés s’intitule « la réhabilitation du dialogue social ».
A ce moment-là, Thibault, Chérèque, Mailly et consorts affichent des mines consternées. Il faut dire que ces faux naïfs s’accrochaient au concept fumeux du « grain à moudre », c’est-à-dire à l’idée que malgré leur gloutonnerie Parisot et les morfales du CAC 40 leur laisseraient quelques restes d’après-banquet. Au cas (fort improbable) où la leçon ne serait pas entièrement retenue, le joggeur qui court en canard éructe dans une profusion de « JE » que l’intégralité des décisions prises par le conseil d’administration qu’il représente seront appliquées quoi qu’il arrive. Et oui César sait qu’il peut s’appuyer sur une Assemblée majoritairement à sa dévotion pour légiférer dans le sens voulu par les possédants. À ce spectacle, le leader du principal parti d’opposition en chambre, c’est-à-dire le dénommé François Hollande, serre ses petits poings et indique que la gauche combattra résolument tous les projets qu’elle jugera néfastes pour le pays… tout en ayant pris soin de déclarer il y a quelques jours: « Les urnes ont parlé, il faut respecter leur verdict », manière polie de nous enjoindre de faire le dos rond en attendant une prochaine (et hypothétique?) alternance.
Soyons clairs, patronat et droite confondus poursuivent un objectif majeur: mater la classe ouvrière de ce pays. Pour réaliser le rêve qui les habite et anime en permanence ils se sont dotés d’une stratégie et d’outils terriblement efficaces. Ainsi, sur le plan idéologique par exemple, ils ont instillé l’idée dans un grand nombre de cerveaux, que pour gagner plus il faut travailler plus. La gauche invertébrée a objectivement concouru à la diffusion de ces métastases en répétant à satiété ses couplets sur « la nécessité de réconcilier la valeur travail et l’entreprise ».
Par un savant tour de passe-passe, la contradiction majeure du capital et du travail a été expurgée du débat; bien pire, des leurres ont été agités sous nos yeux pour duper les travailleurs et les dresser les uns contre les autres, ainsi de la construction et de l’utilisation massive de cette image nauséeuse présentant d’un côté « ceux qui se lèvent tôt » et de l’autre « les assistés », ou bien encore de la sempiternelle stigmatisation des fonctionnaires précédée d’un sourire entendu signifiant « feignants ».
Stratégiquement le but recherché par les possédants est simple: modifier les relations de travail dans les entreprises d’une manière pérenne. Comment atteindre cet objectif ? En châtrant le droit de grève, quitte à maquiller cette volonté féroce sous les oripeaux du « service minimum » lequel viserait à sauvegarder les intérêts des usagers !
Pour mémoire observons qu’à la SNCF seulement 3 % des trains supprimés ou en retard sont imputables à des grèves. Bref, le foutage de gueule pour dissimuler la volonté de casser les reins des cheminots bat son plein, étant entendu que, si d’aventure patronat et gouvernement arrivaient à leurs fins dans le secteur des transports, dans un second temps l’ensemble des salariés des autres entreprises (privée et publiques) serait mis au pas.
Une fois le droit de grève transformé en simple chiffon de papier, cette plante vénéneuse qu’est le CNE se transformerait en « contrat unique de travail ». Faisons confiance aux promoteurs de cette trouvaille (patronat et syndicats confondus) pour nous vanter les charmes de la chose. Les premiers pouvant licencier à leur guise (la « séparabilité réciproque » comme dit Parisot), les seconds faisant l’article sur la « sécurisation des parcours professionnels ».
Exit alors des droits sociaux des salariés, en ce qu’ils offrent une relative protection d’ensemble via les conventions collectives par exemple. Le droit social, devenu « individuel », le XXIe siècle serait rattrapé par le livret du travail du XIXe.
Non nous ne noircissons pas le tableau à dessein, d’ailleurs l’actualité en cours en témoigne amplement. Le César dopé aux amphétamines du pouvoir tonne ici, fait les yeux doux là, ouvre des fronts multiples, ralentit ici pour mieux accélérer ailleurs. En clair, tactiquement il use et combine de subterfuges tantôt grossiers, tantôt élaborés ; « aller vite et fort » est son credo, leitmotiv qu’il faut lire en « démolir vite et définitivement toute opposition à l’ordre capitaliste ».
Patronat et gouvernement ont déclenché une tempête pour mettre à genoux les travailleurs, mais n’oublions pas que la rue est capable de se transformer en ouragan pour balayer les exploiteurs et tous les multiples larbins à leur service.
S. C.
*** Et pour finir, l'agenda du Monde libertaire :
Jeudi 28 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirées de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Le 28: Céline Caussimon, Annick Cisaruk, Bruno Daraquy, Wladimir Anselme. Au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Entrée: 15 euros pour une soirée, 28 euros pour deux soirées, 40 euros pour les trois. Métro Pierre-Curie ou Ported’Ivry, ligne 7. Bar et petite restauration disponible sur place. Plus d’informations sur www.forumleoferre.com
Arras (62) Rassemblement devant la préfecture d’Arras pour demander la libération des quatre prisonniers d’Action directe, à 13 heures, place de la Préfecture.
Vendredi 29 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirée de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Avec Jean-Pierre Réginal, Alain Léamauff, Chris Lancry, Vincent Absil. Voir jeudi 28 juin.
Samedi 30 juin
Ivry-sur-Seine (94) Soirée de soutien au Forum Léo-Ferré du 28 au 30 juin. Avec Yannick Le Nagard, Claude Astier, Bernard Joyet, Sarclo. Voir jeudi 28 juin.
Paris 11e Forum-débat de la Librairie du Monde libertaire avec Michel Valette pour son livre De Verdun à Cayenne, Robert Porchet (1891-1964) qui relate l’histoire de ce déserteur à la conscience exemplaire. Avec la participation de l’émission Si vis pacem de Radio Libertaire, 145, rue Amelot.
Porcheville (78) Rassemblement devant l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Porcheville à 15 heures à l’appel de la CNT-RP pour demander l’arrêt de la construction des EPM et la fermeture de ceux de Lavaur et Meyzieu. Départ en covoiturage à 13 heures à la CNT, 33, rue des Vignoles. Renseignements au 0628334243
Paris 4e Marche des fiertés des lesbiennes, gays, bi et trans. Départ 13 h 30 à Montparnasse, arrivée place de la Bastille (où le groupe Claaaaaash de la Fédération anarchiste diffusera un tract sur les libertaires, la question gay et leur riposte à l’homophobie, à partir de 18 heures).
Dimanche 1er juillet
Paris 11e Manifestations pour la régularisation de tous les sans-papiers. Arrivée des différents cortèges à 17 heures place Stalingrad. La Fédération anarchiste vous donne rendez-vous à 14 h 30 à la mairie du 11e, place Léon-Blum. Métro Voltaire.
Orléans (45) Journée de soutien au ministère de la Crise du logement orléanais.Concerts (Screaming Bagpipes, Los Foiros et Necrofist… ) stands (CNT, Éditions du Monde libertaire), expo photos, prises de parole… De 14 heures à 19 heures au 2, rue du Faubourg Madeleine. Prix libre.
Samedi 7 juillet
Le Mans (72) Le café libertaire a pour discussion « La démocratie et la gestion directes ». Exposé et débat à 17 heures, à L’Épicerie du Pré, café-cantine, 31, rue du Pré. Entrée libre. Permanence du groupe Lairial de la Fédération anarchiste le samedi
La bibliothèque La Rue à moitié en vacances Comme les autres années, la bibliothèque La Rue arrête les débats pour les mois d’été. Nous reprendrons ces rencontres dès le mois de septembre avec, comme premiers intervenants, l’équipe de la revue Réfractions.
La bibliothèque La Rue n’assurera pas les permanences du jeudi soir en juillet-août, mais sera bien ouverte tous les samedis d’été aux horaires habituels de 15h30 à 18 heures.
Le Monde libertaire, chaque jeudi en kiosque, 24 pages en couleurs pour deux euros
Hebdomadaire de la Fédération anarchiste adhérente de l’Internationale des fédérations anarchistes | |
| | | kamchatka Langue pendue
Nombre de messages : 530 Date d'inscription : 17/12/2006
| Sujet: .... Sam 21 Juil - 15:56 | |
| « Lénine a dit: “Le communisme c’est le pouvoir des soviets plus l’électricité” ; mais le peuple a compris que c’est la commissariocratie plus les fusillades. » Izvestia Kronstadt n° 7 (9 mars 1921)
Comme tous les étés, votre Monde libertaire hebdo prend un repos mérité. Vous le retrouverez le 13 septembre chez les marchands de journaux les mieux fournis. Comme, hélas, il ne sont pas les plus nombreux, nous vous signalons un petit outil bien pratique, mis en place par les NMPP, notre diffuseur: le site internet http://www.trouverlapresse.com qui vous indiquera les points de ventes approvisionnés les plus proches de vous. Face au monopole de la presse d’argent et des marchands d’armes, nous avons toujours besoin du soutien de nos lecteurs!
*** Le sommaire du Monde libertaire hors série n° 32 du 12 juillet au 12 septembre 2007 :
La question du logement ou l’éternel faux problème, par J-P. Garnier, page 3 Alternatives à l’enfermement, par J. Lesage de La Haye, page 7 J’ai fait un cauchemar, par M. Rajsfus, page 9 Un camp de concentration bien français, par J. Sigot, page 12 Peines planchers, par J.-J. Gandini, page 15 Régression sociale annoncée, par Jacqueline, page 17 21e congrès de FO, par Manon, page 20 Robert Desnos, par R. Dadoun, page 21 Intervention anarchiste au congrès de FO, par Samuel, page 24 Capitalisme privé en Chine, par Ch. Reeve et H. Hsuan-wou, page 25 Autogestion, en route pour l’espoir, par Daniel, page 29 Louise Michel en Algérie, par Paco, page 31 Indiens et blues, par T. Porré, page 32 Peintures murales, par J.-P. Levaray, page 33 Pasolini, penseur de la décroissance ?, entretien avec R. Schérer, page 35 4e Salon du livre anarchiste de Merlieux, par DJM, page 39 Les groupes de la Fédération anarchiste, page 41 Les émissions de Radio libertaire, page 43
*** Qu’est ce que la Fédération anarchiste
La Fédération anarchiste est un groupement de militants politiques organisé sur le principe du libre fédéralisme (c’est-à-dire la libre association) garantissant aux groupes et aux individus qui la composent la plus grande autonomie afin de permettre le pluralisme des idées et des actions, dans le cadre d’un pacte associatif que nous appelons nos « principes de base » (disponibles sur demande). C’est notre outil de lutte qui doit être fonctionnel et rationnel. Nous rejetons en effet tout fétichisme d’organisation.
Pas de hiérarchie donc pas de chefs chez nous! C’est à tous les militants et militantes qu’il appartient de faire progresser leur organisation. Nous ne reconnaissons pas la division dirigeant/exécutant, la participation effective des militants et militantes aux structures collectives de l’organisation est un principe d’éthique et de solidarité.
Ces structures fédérales sont: le Monde libertaire hebdomadaire, Radio libertaire, hier parisienne, aujourd’hui planétaire, et la librairie du Monde libertaire, à Paris également. En dehors de ces oeuvres fédérales, les groupes ont aussi des locaux, souvent des librairies, éditent des revues, menant ainsi leur propre activité au niveau local.
Les buts de la FA
Nous sommes pour une révolution radicale et globale, à la fois économique et sociale; pour détruire la société fondée sur la propriété privée ou étatique des moyens de production et de consommation; pour la suppression de toutes les formes d’exploitation, de hiérarchie, d’autorité.
Cette phase de destruction est nécessaire et c’est sans doute pour cela que certains ne voient ou ne veulent voir les anarchistes que comme des partisans fanatiques du désordre. Qu’ils regardent autour d’eux et qu’ils nous expliquent comment faire pire!
Les anarchistes sont, au contraire, partisans d’une société organisée d’une manière beaucoup plus rationnelle et logique que la jungle capitaliste ou les dictatures marxistes-léninistes. Il s’agit, dans le cadre d’une société libertaire, non pas de gouverner les hommes mais d’administrer les choses au profit de la collectivité tout entière.
Nous voulons construire une société libre sans classes ni État, sans patrie ni frontières, avec comme objectifs: l’émancipation des individus; l’égalité sociale, économique et politique; la liberté de création; la justice; l’éducation libertaire et permanente; l’organisation sociale sur les bases de la libre fédération des producteurs et des consommateurs (autogestion); la démocratie directe; une économie tournée vers la satisfaction des besoins; l’abolition du salariat; l’écologie; la libre union des individus ou des populations; la liberté d’expression; la libre circulation des individus.
Voilà en quelques lignes un aperçu de ce que veulent construire les militants et militantes de la Fédération anarchiste. Rendre possible l’édification d’un ordre social fondé sur l’entraide, la solidarité, sur le respect absolu de l’intégrité physique et morale de l’individu, voilà l’idéal qui nous anime et que nous souhaitons partager avec le plus grand nombre pour un monde meilleur.
Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente de l’Internationale des fédérations anarchistes | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Dim 16 Sep - 13:14 | |
| « Ce n’est pas l’homme,c’est le monde qui est devenu anormal.» Antonin Artaud
*** Sommaire du Monde libertaire # 1485 du 13 au 19 septembre 2007 La rentrée des crasses du petit Nicolas, par Grégory Chambat, page 3 Les comptes du Malodor, par D’jo, page 4 Saint-Bernard , 11 ans après, par D’jo, page 4 Politovskaïa vite oubliée,par C. Danis, pages 5 Un ministre bien zélé, par M. Rajsfus,pages 5 Le lion qui voulait bouffer du coq, par Hertje, page 7 Tour du monde des luttes syndicales, par Pat, page 9 Israël , un village d’irréductibles gagne une victoire, par Hertje, page 10 Nicolas s’en va-t-en guerre, mironton, mironton, mirontaine, par S. Chemin, page 11 Petit manuel du squatteur , par N. Potkine, page 13 Fresques de vies de sans-papiers, par S. Jacaré, page 18 Le matérialisme, toute une histoire, par J.-M. del Percio-Vergnaud, page 20 Radio libertaire, page 21 Agenda, page 22
*** Éditorial
Certaines gazettes nous avaient promis un «septembre noir» La cigogne est en retard ou s’est trompée de chemin ! Entre enseignants, cheminots et autres, on semble avoir encore l’arme au pied.
Pourtant, le gouvernement augmente la pression ; la dernière facétie étant le projet d’une réforme des régimes spéciaux de retraite (SNCF, EDF, GDF, RATP…) et cela par décret.
L’information avait été lâchée par les directions confédérales de la CFDT et de la CFE-CGC et reprise par la Tribune et Marianne. CGT et FO avaient aussitôt menacé de déterrer la hache de guerre, poussant ainsi le gouvernement à démentir. Mais le danger d’un grand mouvement social comme en 1995 est-il pris au sérieux par les pouvoirs publics? Comme on le caricaturait dans l’Assiette au beurre au début du siècle dernier, la bête sociale n’a peut-être plus assez de dents pour mordre.
Loin d’une grande mobilisation du monde salarial, les représentants sont enlisés dans des réunions avec le Medef. Ça cause « modernisation du monde du travail », de la façon d’aborder le sujet. Bref, du côté syndical on évalue la taille de la couleuvre à avaler. On sait bien sûr que, pour la part patronale, ce sont contrats de travail revus à la baisse, licenciements « plus faciles », et tutti quanti. Pour relever la sauce, le locataire fébrile de l’Élysée menace de trancher en légiférant. Dans ces conditions, le patronat organisé a tout intérêt à laisser s’ensabler les négociations et à attendre le diktat des pouvoirs publics.
Triste tableau de rentrée avec en fond la Coupe du monde de rugby où le sport business devrait contibuer à la croissance économique et à l’unité patriotique de notre bel Hexagone.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, martèle son discours en déclarant qu’il « faut cesser de raisonner à partir du consommateur ». Elle voudrait même que la «liberté d’entreprendre» soit inscrite dans la Constitution. En attendant que le droit de grève n’y soit plus ?
Côté Europe, c’est pas mieux : le tribunal du travail de Nuremberg a interdit une grève des conducteurs de la Deutsche Bahn (SNCF allemande) pendant les vacances scolaires. Faut-il compter sur la Confédération européenne des syndicats pour rectifier le tir ? Temps maussades pour la Sociale, espérons que de la réalité quotidienne naîtront d’autres futurs. Si mobilisation il y a, elle se fera malgré les directions des boutiques syndicales.
*** L'agenda du Monde libertaire
Vendredi 14 septembre
Ivry-sur-Seine Hélène Maurice accompagnée au piano par Dominique Fauchard au Forum Léo Férré 11, rue Barbès, Ivry-sur-Seine. Métro : Pierre Curie ou Porte d'Ivry-sur-Seine -Entrée 13,50 euros - Tarif réduit : 10,50 euros (étudiants, chômeurs, RMIstes, moins de 16 ans) Gratuit pour les moins de 6 ans. Les entrées payantes comprennent une consommation. Début du spectacle 20h30 et petite restauration de 19h00 à 20h15.
Samedi 15 septembre
Rouen Assemblée générale des adhérent-e-s de la librairie libertaire l'Insoumise, à 15h00 au 128 rue St-Hilaire
Ivry-sur-Seine Manu Galure en solo au Forum Léo Férré (voir annonce du 14 septembre)
Vendredi 21 septembre
Ivry-sur-Seine Gilbert Laffaille accompagné au piano par Nathalie Fortin au Forum Léo Férré (voir annonce du 14 septembre)
Samedi 22 et Dimanche 23 Septembre
Rouen La librairie libertaire l'Insoumise tiendra un espace lors de la Foire à tout de la Croix de Pierre samedi et dimanche de 8h30 à 18h00
Samedi 22 septembre
Limoges (87) Sacco et Vanzetti: notre agonie est notre triomphe, Projection du film d’Hélène Châtelain: Chant public devant deux chaises électriques, réalisé à partir de la pièce d’Armand Gatti. Conférence-débat avec Ronald Creagh, historien et auteur de: l’affaire Sacco et Vanzetti. Hôtel de Région à Limoges à partir de 14 heures Salle vidéo Lac du Causse. Entrée libre. Contact: Mémoire à vif (www.memoireavif.info) 05 55 30 85 25
Ivry-sur-Seine Michel Murty chante Francis Lemarque, accompagné à l'accordéon par Jacques Ferchit au Forum Léo Férré (voir annonce du 14 septembre)
Lundi 24 septembre
Paris 20e Cela s’appelle "Vive la Sociale!" C’est au Vingtième théâtre à 20 heures (7, rue des Plâtrières, métro Ménilmontant). Il y aura Les Chanteurs Livreurs, Bruno Daraquy, Elizabeth, Hélène Maurice, Nathalie Solence,Serge Utgé-Royo "Des chansons pour protester, revendiquer, se moquer,fraterniser… Rêver à des lendemains qui chantent…Réservations 0143522040 ou 0143660113. Tarifs 20 et 15 euros.
Vendredi 28 septembre
Ivry-sur-Seine Yvan Dautin accompagné au piano par Elie Maalouf au Forum Léo Férré (voir annonce du 14 septembre)
Samedi 29 et Dimanche 30 septembre
Merlieux (Aisne) Le groupe Kropotkine de la Fédération anarchiste organise dans le village de Merlieux un Forum Social Libertaire et un Salon du Livre Anarchiste renseignements : kropotkine02(a)wanadoo.fr
Samedi 29 septembre
Paris 18e La bibliothèque la Rue (rue Planquette Paris 18e) reprend son cycle de débats-rencontres; les premiers invités seront les membres de la revue Réfractions le samedi 29 septembre à partir de 15h30
Paris 11e
Forum-débat de la libairie du Monde libertaire autour du livre Perspectives politiques de Noam Chomsky présenté et traduit par Franck Mintz qui animera le débat.145, rue Amelot 16h30
Vendredi 5 octobre
Ivry-sur-Seine Laurent Berger accompagné au piano par Nathalie Fortin au Forum Léo Férré (voir annonce du 14 septembre)
Samedi 6 octobre
Ivry-sur-Seine Zaniboni accompagnée aux guitares par Rachid Sefrioui au Forum Léo Férré (voir annonce du 14 septembre)
Vendredi 12 octobre
Ivry-sur-Seine Jean-Michel Piton accompagné au piano par Paul-André Maby au Forum Léo Férré (voir annonce du 14 septembre)
Vendredi 19 octobre
Ivry-sur-Seine Lou Saintagne accompagnée à l’accordéon midi par Laurent Derache et au violon par Richard Khayadjanian au Forum Léo Férré (voir annonce du 14 septembre)
Samedi 20 octobre
Paris 11e Diffusion du film Sacco & Vanzetti au Maldoror, 10, rue du Grand-Prieuré. Métro Oberkampf ou République.
Ivry-sur-Seine Yves Uzureau en solo au Forum Léo Férré 11, rue Barbès, voir Vendredi 14 septembre
Le Monde libertaire, chaque jeudi en kiosque, 24 pages en couleurs pour deux euros
Hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente de l’Internationale des fédérations anarchistes | |
| | | buenaventura Langue pendue
Nombre de messages : 2539 Date d'inscription : 17/02/2005
| Sujet: ... Sam 22 Sep - 12:45 | |
| « Salaires légers, chars lourds»»
*** Sommaire du Monde libertaire # 1486 du 20 au 26 septembre 2007 : Les raisons de la colère, par Sami Chemin, page 3 Le sabotage au goût du jour, par un Peinard de la CNT, page 4 L’autruche tacle les socialos, page 5 Tout sur les horreurs feutrées, par Mato-Topé, page 5 Nico et le panier de la ménagère, par Jipé, page 6 La France au pas de lois, par J.-P. Levaray, page 7 Septembre morne, par J.-P. Germain, page 8 Communiqué de la Fédération anarchiste sur les retraites, page 8 Cochons de payants, par J. Langlois, page 9 Le centre Flores-Magon, interview par T. Libertad, page 11 Le petit cauchemar du jour, par Nestor Potkine, page 14 Le prix « Ni dieu ni maître » à Jean Le Gal, par Paco, page 15 « L’Endormeuse », de Jacques Vallet, page 17 Les ondes et nous, par P. Sommermeyer, page 18 José Salamé, une vie pour l’anarchisme, par D. Guerrier, page 19 Radio libertaire, page 22 L’agenda, page 23
*** Éditorial
Le ploutocrate de Naguy Bocsa veut insuffler dans notre système législatif une nouvelle valeur, typiquement anglo-saxonne, l’équité, la justice rendue en dehors du droit régulier, soit, en ploutocratie, l’égalité économique adaptée aux classes sociales. Omettant de mettre en avant les régimes spéciaux des ministres, députés, sénateurs ou autres agents de la paix sociale tel les soldats, gendarmes ou présidents de la République, il jette à la vindicte populaire les ouvriers et employés qui, par leurs luttes, ont réussi à conserver quelques acquis sociaux, issus de la reconnaissance de la pénibilité de leur travail. Nous comprenons qu’un sénateur, à 53 ans, soit usé par les discours lénifiants qu’il doit se taper à longueur de session (quand il est à son poste, ce qui est rare). C’est pourquoi il peut, dès cet âge-là, revendiquer ses droits à une retraite non méritée. Mais est-ce en nivelant les droits sociaux des classes populaires par le bas, tout en favorisant les patrons, les dirigeants et les forces de répression, que l’on arrivera à une société plus égalitaire?
Les grandes centrales syndicales semblent peu se soucier du sort de leurs syndiqués qui vont subir cette attaque frontale. Si, pour la forme, ils annoncent qu’ils n’accepteront pas de réformes dont ils ne seront pas les co-auteurs, ils acquiescent à la pseudo-nécessité de la réforme, prélude à la casse générale du système de retraite prévue pour après les municipales.
Nul doute que ces apparatchiks soient prêts à trahir la confiance de leurs mandants pour conserver leurs petits privilèges personnels.
Quant à ceux qui se réclament de gauche, ont les a vus ensemble, sur la même tribune, le week-end dernier à la fête de l’Humanité. Le pseudo-libertaire Besancenot, et les autres représentants de la gauche soit disant anticapitaliste fricotant avec le premier secrétaire du parti qui n’a plus de socialiste que le nom.
Pour gagner quelques places de conseillers municipaux, ils sont prêts à se vendre à ceux qui à la place de Nicolas Sarközy auraient mené les mêmes réformes et tenus le même discours populiste, ayant les mêmes commanditaires.
Il faut dire qu’en bon plutocrate, le saigneur de Naguy Bocsa sait très bien distribuer les charges étatiques, flattant les points faibles de ses adversaires arrivistes pour en faire ses pantins. Il ne nous reste plus à nous, les laisses pour compte de ce changement social qui voit les riches et les puissants se partager le gâteau du fruit de notre labeur, à prendre nous mêmes nos affaires en main, et supplantant les capos qui cherchent à nous mettre au pas, à exprimer notre ras-le-bol dans la rue.
*** Et en prime, un article de Sami Chemin
Les raisons de la colère
HÉ OUI, LES MÉDIAS SONT AGITÉS par une fièvre obsidionale. Le leader minimo fait tonner ses canons sur les « nantis » qui bénéficient des régimes spéciaux de retraite.
Conséquence? Les servants des batteries, c’est-à-dire: journalistes aux ordres, économistes stipendiés, politologues à deux balles, sociologues de salon, etc., se précipitent la bave aux lèvres pour enfourner leurs obus saturés de mensonges dans les tubes cathodiques.
Les prions répandus à doses massives dans l’atmosphère visent à empoisonner les esprits sous des apparences de fausses vérités. Les sondages témoigneraient de l’acceptation de la « réforme » par le plus gros du corps social de ce pays; mieux, les dits sondés (par intubation?) appelleraient de leurs voeux ladite « réforme ».
Pauvre mot, devenu orwellien, en ce qu’il sert de masque à l’anthrax de la régression sociale. Là est la magie des chimistes mandatés par les exploiteurs de tout acabit, puisqu’ils ont assez bien réussi la manipulation consistant à dissimuler leur poison sous ce parfum de synthèse qu’ils appellent « équité ».
Tous ces abjects personnages savent parfaitement que la soumission des esprits s’obtient d’abord par leur corruption.
Cet objectif partiellement atteint, les mêmes spéculent sur une résistance moindre des exploités.
Tout leur art consiste ensuite à isoler un maillon fort – c’est-à-dire les salariés couverts par les régimes spéciaux -, puis à les transformer en maillon faible, en les livrant à la vindicte du plus grand nombre, c’est-à-dire leurs frères de classe du privé… et du public, lesquels, sous les offensives de Balladur en 1993 et Fillon en 2003 ont vu leurs droits à la retraite sacrément mutilés.
Ne nous y trompons pas, l’attaque des saigneurs est dirigée contre tous ceux et celles qui, d’une manière ou d’une autre suent le burnous au profit des patrons ou de l’État-patron. Leur argumentation principale se fonde sur un postulat financier saturé de catastrophisme, à savoir qu’à moyen terme le déficit des caisses de retraite sera tel qu’il s’avérera impossible d’assurer le niveau des pensions (ou pire même, leur versement !) qui prévaut actuellement.
L’onction de l’expertise est nécessaire pour faire gober des chiffres partiels, tendancieux, voire parfaitement spéculatifs, donc particulièrement manipulateurs.
Prenez soin de ne pas trop vous charger l’estomac car l’écoeurant spectacle qui nous est imposé vous pousserait aussitôt à vomir…
Dans ces mêmes colonnes, nous aurons prochainement l’occasion de revenir visiter la maison des chiffres d’une manière autrement plus rigoureuse que ne le font les commis du capital, car nous jugeons indispensable de décortiquer la boite à outils de nos ennemis en vue de la détruire.
En vérité, l’objectif du Medef et de sa cohorte bigarrée de domestiques, est de baisser le niveau des retraites de tous les salariés en rendant impossible l’atteinte de leur taux plein.
De facto, Parisot et son majordome teigneux (mais pas taiseux) veulent amener la durée des cotisations à quarante cinq annuités ou peu s’en faut. Les autoproclamés « briseurs de tabous » se gardent bien de toucher à la vache sacrée des cotisations patronales et de proposer leur augmentation, lesquelles pourraient être relevées largement, vu la captation de plus en plus importante de la valeur ajoutée produite par les travailleurs au profit précisément du capital. Mais nous les comprenons, puisque sous la peau truffée de parasites de la vache en question, se dissimule un taureau furieux arc-bouté sur la spoliation du plus grand nombre. Quoi qu’il en soit, chaque année se sont plusieurs centaines de milliers de travailleurs qui partent à la retraite, (volontairement ou pas), avec une moyenne de trente sept années de cotisation (trente trois dans la fonction publique).
On ne saurait mieux dire la grossièreté du stratagème des zélotes de l’égalité, et la médiocrité de leurs assertions, mais la toxicité des purges qu’ils veulent nous contraindre à avaler se fiche éperdument de ces « détails ».
Pourtant, nombreux sont ceux qui veulent tenir l’entonnoir. Tous les porcs qui bâfrent les eaux grasses servies par leurs maîtres disent que cette casse…– euh pardon cette « réforme » – doit se faire en douceur, avec « pédagogie », ou comme le dit Hollande « sans précipitation ». Incontestablement les travailleurs ont tout lieu de craindre la glose des uns et les effets de manche des baronnies et coteries syndicales. Le numéro un d’une centrale dit: « Si le gouvernement procédait par le fait accompli, il risquerait d’y avoir du sport et pas seulement sur les terrains de rugby. » Un autre, tout en paluchant sa batterie de stylos prêts-à-signer, indique qu’il « reconnaît la nécessité d’une réforme, mais qu’elle doit se faire dans le dialogue et la concertation ».
Bref, pour une poignée de cerises, par exemple le relèvement des pensions les plus basses ou d’autres mesures cosmétiques, ces lutteurs d’opérette sont prêts à légitimer leurs futures reculades.
Nous sommes au temps des vendanges, mais cela n’est pas une raison pour que nous finissions broyés dans le pressoir des propriétaires de châteaux.
Oui, acides sont les raisons de la colère, aussi crachons dans leur sale vin de messe, et refusons à jamais d’être des pénitents soumis au jeûne.
S. C.
*** Et pour finir, l’agenda du Monde libertaire :
Vendredi 21 septembre
Saint-Denis (93) La Société de défense des laïques non-croyants, non-croyantes et athées organise une Rencontre-débat avec Bernard Teper, président de l’UFAL sur le thème: Lier le combat social et le combat laïque. À 19h30 à la Bourse du Travail de Saint-Denis, 9, rue Génin. Métro ligne 13-station Porte-de-Paris.
Samedi 22 septembre
Toulouse Les éditions du Monde libertaire, éditions fédérales de la Fédération anarchiste, seront présentes au 3e Salon du livre Anarphabète qui a lieu à la Cépière, 8 rue de Bagnolet (métro Arènes Bus 13 — Rocade ouest sortie 27 direction centre ville). Nombreux stands d’éditeurs, dédicaces, apéro, buffet, cinéma, musiques et animations. AAEL: 0561438010
Limoges (87) Sacco et Vanzetti: «Notre agonie est notre triomphe» Projection du film d’Hélène Châtelain: Chant public devant deux chaises électriques, réalisé à partir de la pièce d’Armand Gatti. Conférence-débat avec Ronald Creagh, historien et auteur de: «L’affaire Sacco et Vanzetti». Hôtel de Région à Limoges à partir de 14 heures Salle vidéo Lac du Causse. Entrée libre. Contact: Mémoire à vif (www.memoireavif.info) 0555308525
Lundi 24 septembre
Paris 20e À 20 heures Cela s’appelle «Vive la Sociale!» C’est au Vingtième théâtre (7, rue des Plâtrières, métro Ménilmontant). Il y aura Les Chanteurs Livreurs, Bruno Daraquy, Elizabeth Hélène Maurice, Nathalie Solence, Serge Utgé-Royo Des chansons pour protester, revendiquer, se moquer, fraterniser… Rêver à des lendemains qui chantent…" Réservations 0143522040 ou 0143660113. Tarifs 20 et 15 euros.
Samedi 29 septembre
Paris 18e La bibliothèque la Rue (rue Planquette Paris 18) reprend son cycle de débats-rencontres; les premiers invités seront les membres de la revue Réfractions le samedi 29 septembre à partir de 15h30.
Paris 11e Foum-débat de la libairie du Monde libertaire autour du livre «Perspectives politiques» de Noam Chomsky présenté et traduit par Franck Mintz qui animera le débat.145, rue Amelot 16 heures30
Mardi 25 septembre
Chambéry Le groupe FA de Chambéry vous invite à un pot de rentrée à 19 heures. Salle A113 de la Maison des Associations [contact: La Salamandre — Maison des Associations –Boite X33 — 73000 CHAMBERY. Mail: FA73(a)nolog.org
Samedi 20 octobre
Paris 11e Diffusion du filmSacco & Vanzetti au Maldoror, 10, rue du Grand-Prieuré. Métro Oberkampf ou République.
Le Monde libertaire, chaque jeudi dans vos kiosques, 24 pages en couleurs pour deux euros
Hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente de l’Internationale des fédérations anarchistes | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: le monde libertaire | |
| |
| | | | le monde libertaire | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |